Elle ne répond pas, aucun mot que je n’espérais. Putain, Ye Won je t’aime ! Tu le vois pas ? Ça me saoule ! J’en ai marre qu’elle se joue de moi, à toujours me dire non. « Quand tu seras clean. » j’articule méchamment, comme une façon de me moquer d’elle. J’en ai aras le bol moi, qu’elle ne soit jamais d’accord. Qu’est-ce que je lui ai fait ? N’est-ce pas une belle déclaration ? Je le pensais merde. Je voulais qu’elle soit avec moi. On pourrait tout envoyer valser et être heureux. Mais non ! Il faut qu’elle m’interrompe persuadé que je suis fou. Ouais, je suis fou d’amour pour elle mais elle s’en balance. Et ça m’énerve. Alors je me braque, fronce le sourcil et reste contrarié. Quelques secondes, tout au plus alors qu’un joli décor se dessine sous mes yeux. Le dortoir ! Un endroit que je connais par cœur et qui apparait plus beau désormais. Je ne plane pas vraiment, j’ai juste la sensation d’être habité par quelque chose. Une émotion intense, qui prend possession de moi. Je la laisse venir me récupérer, attrapant sa main dans laquelle elle a mis la mienne. Sa peau est si douce… j’ai l’impression de pouvoir sentir cette connexion entre nous. Ce truc qui fait que jamais je ne voudrais quelqu’un d’autre. C’est plus fort encore qu’à l’ordinaire. Comme si je pouvais sentir son propre sang couler dans ses veines. La chaleur qui s’en dégage me prend aux tripes. Et je crie subitement « Ye Won !! » un peu trop fort pour l’endroit. Mais je m’arrête net « T’as peur de moi ? » je reste figé, devant elle alors que mon regard dilaté l’observe. Ça n’a rien de romantique, je ne sais même pas ce que je ressens réellement en la regardant. J’ai besoin de sa présence, qu’elle soit là tout le temps auprès de moi. le monde me semble bien trop silencieux tout à coup. Puis cette vision qui se trouble un peu plus. Je cligne des yeux, plusieurs fois pour essayer de mieux y voir. Mais rien ne change quoique ce soit, ça vient de mon esprit, de cette chose qui me fait vivre un enfer. Puis je me mets à sourire, satisfait par cette sensation agréable. Surement agacée ou perdant patience, je n’ai pas d’autres choix que de venir la suivre. Je me laisse guider, atteignant l’endroit du crime comme si j’y étais encore. Ça pue son parfum ici, il n’y a surement que moi qui puisse le reconnaitre. Mais ça me fou la gerbe. « Pétasse !! » lançais-je à l’attention de Sawan. Alors que mon regard se perd sur la pièce. Je la hais, mais je suis bien plus intéressé par Ye Won et sa porte de chambre. D’un nouveau sourire presque béat, je laisse ma tête contre le mur tandis que je l’observe ouvrir. Chacun de ses gestes me paraient être magnifié. D’une grâce sublime qui me fait perdre la raison. C’est d’une beauté, même son petit air contrarié me fait chavirer. Riant bêtement, je la suis à l’intérieur. Il ne me faut pas plus de temps pour venir retirer mon tee-shirt et le balancer à travers la pièce. J’y vois une invitation à coucher avec elle. Je n’ai fait que réclamé ça depuis le début et tant pis si elle m’a dit non. Je pourrais surement la convaincre d’une autre manière. Alors, je m’avance vers elle, passe mes bras autour de sa taille « J’ai envie de t’embrasser, j’en peux plus. » elle devait s’en douter, que je serais un type odieux ce soir. Et mes lèvres veulent se perdre dans son cou. Une nouvelle excuse à me repousser, mais cette fois je force davantage, ne voulant pas reculer. « Bordel ! Même après ce que je te dis tu veux toujours pas ? » Oserais-je être violent avec elle ? Une part de moi ne se le pardonnerait jamais, celle qui est là n’en sait rien. Je suis agacé, j’insiste un peu plus « Ye Won, tu vois pas ce que je ressens pour toi ? C’est pas du fake merde ! » à croire que mes mots pourraient la faire céder. Et je me détesterais surement si on me rappelait ce que je suis en train de faire. De mes anciennes nuits je n’ai que de vague souvenir. Mais même cette perte de mémoire ne m’a jamais effrayé. Pas au point d’arrêter… ce soir je ne sais pas ce qui se passera encore moins comment je serais demain.

Ce trajet en taxi te paraît bien long, alors que la vue du dortoir te rassure un tant soit peu. Au moins, il aura plus de mal à s’échapper de là, du moins tu l’espères. Mais rien n’est gagné, alors qu’il s’arrête, qu’il te pose cette question. Tu fais un pas en arrière pour lui faire face, l’observe un instant. « J’ai pas peur de toi, mais là il va falloir que tu fasses un effort pour moi. » Que tu réponds avant de te remettre en route. Même monter les escaliers jusqu’à ta chambre deviendrait un calvaire, alors que toute ton attention est portée sur lui. Il ne manquerait plus qu’il tombe et se blesse. Tu contiens un soupire, espérant éviter le maximum de personnes. Non pas que tu refuses l’idée qu’on te voit avec lui, t’aimerais juste que le moins de gens possibles aient à le voir dans cet état. Son insulte t’arraches un sursaut, alors que tu le vois regarder dans une autre direction. Ces questions qui reviennent à ton esprit. T’espères encore avoir des réponses, alors tu tentes une nouvelle fois. « C’est qui que tu traites de pétasse comme ça ? » Un sourcil arqué, tu lâches enfin sa main pour ouvrir la porte de ta chambre. Tu fais aussi vite que possible, même si t’as encore du mal à te faire à l’idée qu’il est complètement défoncé. Toi qui pensait naïvement que vous étiez sur la bonne voie, pour enfin vous retrouver entièrement. Tu déposes tes affaires, l’observe jeter son tee-shirt à travers la pièce. Rien de tout ça ne paraît normal. Tu t’apprêtes à relever tes cheveux pour les attacher, mais tu es stoppée dans tes mouvements alors qu’il vient à nouveau enrouler ses bras autour de toi. Si au départ tu le laisse faire, tu tentes bien rapidement de le repousser, lorsqu’il vient capturer ton cou. Il n’y a rien de sensuel, de romantique dans ce qu’il fait. Et tu te sens comme au bord du gouffre quand il resserre son étreinte sur toi. Il n’a que très rarement agit de la sorte avec toi, uniquement lorsqu’il était trop défoncé pour s’en rendre compte. Et c’est comme avant, la peur qui te fait réagir subitement, le poussant bien plus fort que tu ne l’aurais cru, reculant d’un pas. Une forme de panique te prend, sans savoir comme réagir. « T’es pas toi-même… » que tu murmures plus pour toi que pour lui. Une main que tu poses sur ta hanche, l’autre qui passe sur ton visage, tu fais quelques pas dans la pièce. Tu ne peux décemment pas le laisser comme ça. Retirant d’un geste tes chaussures, tu attrapes finalement son bras, pressant un peu ton emprise pour qu’il soit forcé de te suivre, et l’entraîne jusqu’à la salle de bain. Tu fermes la porte à clés derrière vous, puis pose ton regard sur lui. « Va dans la cabine. » lui ordonnes-tu, sans scrupule. L’agacement est tel que tu tentes, malgré le peu de force que tu peux avoir, de le faire entrer sans avoir à se débattre. Et une fois qu’il y est, tu ouvres le robinet d’eau froide à fond. Il n’y a que ça qui arrivait à le sortir de sa bulle avant, et tu espères que c’est encore le cas. Sans ça, tu ne vois pas ce que tu pourrais faire de plus pour qu’il redescende un tant soit peu. « Toi qui avait chaud, ça devrait te faire du bien ! » Tu ne contrôles plus vraiment ce que tu dis, ou ce que tu fais. A vrai dire, tu ne supportes pas de le voir comme ça, et tous les moyens sont bons pour qu’il revienne à lui. Même si ce ne sont pas les meilleurs.

Une question qui restera sans réponse. Je n’ai pas envie de parler d’elle encore moins de prononcer son nom. Tout me débecte chez cette fille alors je me concentre sur celle qui est à mes côtés. Celle que mon corps réclame plus que tout. Insistant, déroutant je ne suis plus moi-même et je n’ai pas d’autres choix que de la voir s’éloigner à nouveau. Tout me trouble, son comportement est éreintant moi qui ne souhaite que de la simplicité. Encore un autre soupir que je garde pour moi cette fois, sans le maitriser réellement. Son emprise est plus forte, elle m’attrape le bras soudainement pour venir me guider jusqu’à sa salle de bain. Si j’aurais pu y voir une nouvelle invitation, cette fois je grogne, convaincu qu’elle souhaite me voir redescendre. Mais à quoi bon ? « Je suis bien. » j’ai pas besoin de ça. Une nouvelle bataille que je pourrais mener contre elle, mais quelque part j’ai peur que tout dérape. J’y vois comme un jeu, un moyen de lui faire plaisir pour qu’elle me laisse tranquille. Son ton est ferme, plus que je ne l’aurais cru et je la dévisage avant d’entrer dans la cabine. De brève image de souvenir passé. D’une époque révolue dont je ne voulais plus me rappeler. Je reste quelques secondes, bloqué dans un tourment étrange qui me fait vriller l’esprit. Je ne sais pas trop ce qui se passe dans ma tête. Tout est flou, doux et à la fois… si froid. L’eau glaciale me tombe brusquement sur les épaules « Putain, mais c’est super froid ! » un râle de mécontentement, juste pour faire entendre ma voix. Et malgré la rancœur que j’éprouve, je me sens partir. Une sensation légère, les bruits deviennent plus lourds, mon corps aussi. Je me laisse finalement glissé sur le carrelage froid de la cabine. Mon dos appuyé contre elle, je souris bêtement à cette eau qui devrait remettre mes idées en place. Une brève tentative au moins pour me faire réaliser que ce qui se passe n’est pas normal. Je reste quelques secondes le corps enfoui sous l’eau, trempé… un flash qui me fait sursauter. Sa voix qui me parvient, et ce malaise qui m’envahi. J’ai la nausée subitement, mes mains si sensibles se pressent à mon visage. J’étouffe, sans plus trop savoir ce qui se passe autour de moi. Je divague surement, marmonnant des choses inaudibles. Je passe plusieurs fois ma paume sur mon front, pour trouver quelque chose, me sortir de ce malaise qui me consume. Puis subitement, je n’en peux plus « Laisse-moi putain ! » je ne sais pas à qui je parle. A elle ou à moi. Peut-être aussi à cette silhouette, celle que j’étais et que je haïssais. D’une main tremblante, je cherche la sienne « Arrête je t’en supplie. » parce-que j’ai mal au cœur. Sans une ruse de ma part, je veux qu’elle arrête ça. Je ne me sens pas bien. Mon esprit est comme happé par quelque chose. Un truc qui me fait perdre toute conscience. Je n’y vois pas plus clair, mais je sens mon corps vaciller. Engloutit dans un vide profond qui l’entraine vers une descente imminente. Et j’ai peur bordel ! Peur que ça s’arrête d’un coup, alors que j’étais si bien. La chute est terrible, longue et éprouvante. Je suis pourtant bien assit dans cette douche, je crois… mais c’est comme si je tombais. A l’infini, avec cette angoisse au fond de la gorge. Je suffoque presque, mon corps tremblant de froid. Je suis trempé, mes fringues mouillées. C’est comme si je m’étais subitement recouvert de glace et que j’essayais d’en sortir. Me recroquevillant sur moi-même, j’enfoui mon visage dans mes mains, sans comprendre ce qui m’arrive. Je ne me souviens plus avoir ressenti ça… cette longue chute libre si soudaine. Avant les effets s’estompait, presque doucement, lentement et je pouvais ressentir chacun des changements. Mais cette fois… c’est comme si tout était plus intense. Mon corps en redemande, il en veut plus pour ne pas sombrer. Je suis partagé entre euphorie constante et douleur morale. Un calvaire pour moi, alors que je reste prostré au fond de la douche. Les secondes me paraissent durer des heures entières. Comme si plus rien n’avait de sens autour de moi. Plongé dans un trou béant, sans avoir la moindre force de m’en sortir.

‘Je suis bien.’ Tu ne doutes pas de ses mots, tu as appris avec le temps ce que ça faisait, les effets que ça procurait, d’être sous l’emprise de certaines drogues. Mais surtout, il n’a pas l’air d’être conscient que cette simple pilule pourrait tout ravager. Qu’elle est peut-être en train de détruire tout ce que vous avez déjà réussi à reconstruire. Et ça te fait peur, à tel point que tu en trembles, quand tu le pousses dans cette cabine. Tu ne vois pas d’autre solution, et même si tu sais qu’il risque de t’en vouloir, tu ouvres malgré tout ce robinet, laissant une eau glacée couler sur sa peau. Tes lèvres qui se pincent face à son agacement, t’appréhendes tout ce que ça va provoquer, pourtant tu restes là à l’observer, attendant ses réactions. La première ne te surprend pas, alors qu’il se laisse glisser au sol. Mais tu le vois rapidement s’agiter, une simple vision qui te fend le coeur. Tu mets toutes ces interrogations de côté pour le moment, pour te concentrer uniquement sur lui. De toute façon, tu sais que tu n’auras pas de réponses, pas ce soir en tout cas. Au bout de quelques longues secondes, tu t’approches, t’accroupis devant lui. Tu attrapes cette main qu’il te tend, sans oser imaginer tout ce qu’il peut bien se passer à cet instant précis en lui. T’as beau abuser toi aussi de certaines drogues depuis de longs mois, jusqu’à maintenant jamais personne n’a eu à te faire endurer ça. Généralement tu es encore dans l’un de ces bars de la capitale quand tout arrête de faire effet. « Ca va aller… » oses-tu finalement lancer à son attention. T’aimerais lui dire que t’es là, que tu resteras avec lui jusqu’à ce qu’il aille mieux. Et même si tu le feras, tu ne dis rien, serre juste sa main dans la tienne. « Je sais que c’est pas agréable, mais il le faut. » tentes-tu de le rassurer. Mais dans ces mots, tu tentes surtout de te convaincre que tu prends les bonnes décisions, face à cette scène que tu pensais ne jamais revivre. Malgré l’effet que l’eau provoque sur lui, tu le laisses là, encore de longues minutes. Même pour toi, cela semble être une éternité. Tu as surtout besoin de voir que les effets de la drogue s’estompent, malgré toutes ces sensations qu’il peut ressentir à cet instant. Au bout d’un moment, tu décides de te relever, attrape une serviette non loin, et met fin à ce calvaire. D’un geste peu assuré, tu viens essuyer son visage, puis ses cheveux, ton regard figé sur lui. Il tremble, il a forcément froid, mais tu sais que c’est nécessaire. Tu l’enroules enfin dans cette serviette et te redresse devant lui. « Tu peux enlever ton pantalon tout seul ? » demandes-tu peu confiante. Tu ne peux pas le laisser dans ses fringues trempées, mais tu ne peux pas le laisser seul dans cette salle de bains pour aller récupérer des affaires à lui. T’as bien trop peur de ce qu’il pourrait faire pendant ton absence. Tu te mets à tourner en rond, bien malgré toi, cette panique toujours présente. Tu as oublié tous ces réflexes, tu as tellement occulté ces soirées de ton esprit que tu ne sais plus comment agir correctement pour qu’il puisse revenir à lui. Pourtant, il le faut. Tu ne peux pas le laisser comme ça. Et même si ça te tord le cœur d’avoir à nouveau à subir tout ça, tu encaisses, sans rien dire. Tu attends désespérément un mot, un geste qui te permettra de savoir quoi faire. Tu te sens si désemparée, si démunie face à lui que plus rien ne te vient.

J’ai froid… si froid… mon cœur s’accélère doucement, alors que ma tête s’en va ailleurs. Je n’ai jamais aimé les redescentes. Ce qui était le plus plaisant c’était toujours cette montée, cet effet d’être quelqu’un d’autre. Toujours plus puissant, loin de la réalité. Absorbé par les idées, les illusions qui naissaient en moi. Plus rien n’avait d’importance si ce n’est cette sensation éphémère. Juste une heure tout au plus, trois dans les meilleurs cas. Mais rien ne m’effrayait. Même pas ces moments où mon moral était au plus bas. Ce que je haïssais le plus c’était cette façon de se détester. De se voir comme un moins que rien. Une culpabilité certaine qui s’effaçait rapidement à la prochaine reprise. Redescendre c’est se rendre compte qu’on est faible. Que plus rien ne va… une dépression naissante, un trouble qui s’immisce au creux de son esprit. Puis les effets secondaires, les hallucinations, ces choses qui n’existent pas. Qui nous aliène, qui font peur et pourtant on recommence à chercher cette sensation. A se mettre toujours plus mal que la fois précédente. Je l’ai compris bien trop tard… et ce soir j’ai peur de revire ça. Peut-être encore à l’abri de l’impact, mais déjà aspiré dans ce tourbillon sans fin. La voix de Ye Won me parait lointaine, presque douloureuse aussi. Une part de moi lui en veut de m’infliger ça encore une fois. J’ai envie de lui dire que je la déteste, parce-que ça me fait mal d’être ici, de revivre ça. Ce sentiment d’infériorité, de n’être qu’un minable dans ma propre existence. Je veux qu’on me laisse tranquille… que cette douce euphorie continue. J’étais si bien il y a quelques minutes maintenant, je compte les secondes comme des coups de couteaux qui se plantent en moi. Un frisson parcours ma peau, je tremble un peu plus alors qu’elle dépose une serviette sur moi. Je la regarde sans savoir quoi penser, ni quoi dire. Coincé entre deux mondes, la faille s’élargie sous mes pieds. Instinctivement j’attrape le bout du tissu, pour le faire tenir sur moi. Mais rien n’arrive à franchir mes lèvres. J’ai juste froid et je suis paumé. J’ai envie de revivre ce moment plaisant tout comme je le hais. Je déteste cette émotion qui me traverse, alors qu’elle se redresse face à moi. Je me sens petit, incapable. Je déglutis difficilement, la gorge sèche… « Ouais… » Une simple réponse qui franchit mes lèvres. Elle a l’air inquiète, moi instable. Je finis par m’appuyer sur la paroi pour me relever. Chancelant, je tente de garder mes yeux fixés sur un point. Je ne sais pas où je suis tout à coup, j’ai juste cette force qui me quitte. Elle reste quelques instants là, surement à savoir si elle peut me laisser. Dans ma tête, je lui crie de rester de ne pas m’abandonner. Mais une part de moi, s’accroche à une micro réalité. Elle ne va pas réellement partir. Juste s’absenter tout au plus quelques minutes… « Je… je vais le faire. » comme un enfant, tout tremblant, je tente de lui faciliter la vie. Parce-que quelque part j’ai peut-être conscience de ce qu’elle est en train de vivre. Je reste quelques secondes à la regarder puis détourne mon attention sur la salle de bain. J’ai surement finit par la convaincre que je pourrais y arriver, car elle me laisse seul... face à des démons plus puissant que moi. A peine parti, le silence me pèse, pourtant mes tympans sifflent. Je grimace, attrape la fermeture de mon jeans et tente de le retirer. C’est presque douloureux, un peu difficile et j’ai surement l’air d’une loque. Mais j’ai trop froid pour y penser, mes dents claquent, bruyamment. Assez pour troubler mes pensées déjà bien amochées. Elles n’ont aucun sens, j’ai des flashs, partout dans ma tête. J’ai du mal à rester accroché à cette vérité. Je reste de longues secondes perdues dans l’espace qui m’entoure. J’aurais aimé être plus conscient de ce que je faisais. Enroulant la serviette autour de moi, j’en attrape une autre pour le haut de mon corps. Ma peau est trop sensible, le moindre contact me semble être une brûlure. J’ai tellement soif… ma main cherche le robinet du lavabo. Je l’ouvre dans un geste un peu brusque avant de pencher ma tête pour boire de longue gorgée. J’en profite surement encore pour laisser couler l’eau sur mon visage.

Le temps semble s’être suspendu dans cette salle de bains. Les souvenirs de ces nuits à t’occuper de lui, comme tu le pouvais, qui te reviennent en plein visage. T’en oublierais presque toutes ces questions pour laisser l’inquiétude prendre le pas sur le reste. Tu tentes de faire de ton mieux, pour qu’il revienne à lui, que la drogue arrête de faire effet, mais ce n’est pas une simple douche glacée qui le fera. Il te faudra attendre de longues heures avant d’être sûre qu’il soit enfin réellement lucide. Un soupire, alors que tu l’observes se relever à son tour. T’as mal au coeur, de le voir comme ça. T’as peur pour lui, peur que cette soirée ne soit que la première d’un balai de nuits à revivre ces mêmes sensations qu’il ressentait encore quelques minutes plus tôt. Et dans le fond, tu sais que tu n’auras pas les épaules assez larges pour encaisser si c’était le cas. Alors tu te raccroches à cette idée que ce n’est qu’un égarement, et que demain tout redeviendra comme avant. Pourtant, ça ne t’empêchera pas de vouloir avoir des réponses à toutes ces questions qui parasitent ton esprit. Une fois assurée qu’il pourra retirer le reste de ses vêtement seul, tu finis par quitter la pièce. Encore une fois, t’essaies d’être rapide, en te dirigeant vers sa chambre. Quelques secondes pour fouiller dans son armoire, récupérer de quoi le changer. Tu ne peux pas t’empêcher d’observer la pièce un instant, le revoyant à son bureau en train de bosser. Des images de ces derniers jours qui sont plus rassurantes. Mais tu te reprends bien vite pour aller le retrouver. Lorsque tu pénètres à nouveau dans ta salle de bains, tu peux le voir penché sur le lavabo, laissant de l’eau couler sur son visage. Tu te demandes un instant si tu l’as laissé assez longtemps sous la douche, mais en voyant les spasmes qui le prennent, tu te dis que de toute façon, tu ne pouvais pas lui faire subir tout ça une minute de plus. « Tiens… » Un seul mot, d’une voix faible, alors que tu lui tends des affaires sèches. On peut encore lire cette inquiétude dans ton regard, mais tu n’es pas sûre qu’il puisse la voir, alors que tes yeux restent posés sur lui le temps qu’il s’habille. Il te faut un moment, avant de t’approcher enfin de lui. Tu gardes cette colère cachée au fond de toi, récupère l’une des serviettes pour mieux lui sécher les cheveux, et lui fait signe de te suivre dans ta chambre. Tu n’as pas vraiment envie de parler, tu ne saurais pas quoi dire de toute façon, alors tu t’en tiens au minimum, tant bien que mal. « Va t’allonger, et essaie de dormir. J’crois que t’en as besoin. » Tu ne vois pas ce qui pourrait l’aider d’avantage à supporter cette redescente. En même temps, tu tires ta chaise pour la positionner en face de ton lit. Ce qui sera ta place ce soir, une nouvelle fois. Comme toutes ces anciennes nuits que tu as pu passer sans dormir, simplement à t’assurer qu’il arrive à récupérer de toutes ces drogues dans son organisme. « T’en fais pas, j’reste là. » Il n’y a rien de rassurant dans tes mots, ni même dans l’intonation de ta voix. Une part d’appréhension, mais aussi d’agacement, de devoir revivre tout ça, que tu ne saurais contrôler. Et ce, malgré la douceur de tes gestes à son égard. Tu ne sais plus comment tu dois te comporter, ce qui serait bon de dire ou faire pour qu’il se sente mieux. Il y a trop d’émotions différentes qui te bousculent pour que tu puisses agir normalement. Alors tu fais comme tu peux, malgré tous ces sentiments qui bouillonnent en toi, pour t’occuper convenablement de lui. Pour le reste, tu n’as plus le choix, il faudra attendre demain.

Je l’aimais bien ma vie avant tout ça. Quand je n’avais pas besoin de substance pour exister. C’était plus facile en fait. Mais j’étais trop con pour m’en rendre compte. Je ne sais pas combien de minutes je suis resté là sous l’eau encore une fois. C’est sa voix qui vient troubler mon geste. Me redressant, je la regarde sans comprendre de quoi il s’agit. Puis j’aperçois ces vêtements, un nouveau tremblement plus fort cette fois avant que je ne m’en saisisse. Je n’ai pas la force de la remercier, mes dents claquent beaucoup trop pour ça, alors je me contente d’obéir. Machinalement, j’enfile ces fringues sans me soucier réellement de qui se passe. C’est comme un automatisme, même lorsque je la laisse m’approcher à nouveau pour me sécher les cheveux. Je suis encore torturé entre deux contrastes saisissant. Je ne sais plus ce qui est faux ou vrai, alors je crois qu’une partie de moi s’accroche à elle. Mon seul repère encore pour cette nuit, tandis que je la suis dans la chambre jusqu’à son lit. Je n’ai pas envie de me coucher, mais le froid qui transperce ma chair me fatigue. Je lui offre un regard un peu perdu, avant de me laisser tomber sur le matelas. Je l’observe récupérer sa chaise et se poster devant… une nouvelle image dont je me souviendrais, mais je grimace sous un nouveau spasme saisissant. Finalement contrarié et loin de l’euphorie, je finis par m’allonger en lui tournant le dos. Une partie de moi cherche à se cacher. J’enfouis rapidement mon visage dans l’oreiller, d’une voix étouffée « Je suis désolé… » je le pense surement quelque part, même si tout ça n’est pas arrivé parce-que je le voulais. Ça reste néanmoins ma faute, c’est moi qui ait provoqué la colère de Sawan alors… alors peut-être que je méritais ce qui m’arrive. Et me voilà à m’accabler de tous les malheurs du monde. Preuve convaincante que ma descente s’intensifie. Et je déteste ça… j’enroule mes bras autour de moi, pour me tenir chaud et surement aussi pour calmer mes tremblements. Mais plus les minutes passent et plus ils deviennent puissants. Et le cauchemar commence, d’une longue nuit sans fin dont je me serais passé. Mon corps n’est pas celui d’un débutant, de celui qui tente pour voir l’effet. C’est celui d’un type qui a déjà trop consommé et qui se réhabitue vite. J’aurais dût m’en douter, ça n’allait pas être comme la première fois, presque trop doux pour renoncer mais assez désagréable pour s’en souvenir. Cette fois j’ai mal, comme lors de mon sevrage mais peut-être un peu moins puissant ; Souvenir d’une douleur passée, celle qui traumatise n’importe lequel d’entre nous. Je ferme les yeux, grimace un peu plus et gémit de souffrance. Seul dans mon tourment, je m’enfonce un peu plus. Incapable de trouver le sommeil durant les deux premières heures, je finis par m’épuiser. A bout de force alors que mon esprit s’apaise. Le sommeil sera dur à trouver cette nuit-là, un instant de lucidité où j’ai subitement peur de demain. Peur des conséquences sur ma vie, mes choix et mon passé. Peur qu’une réalité ne vienne me rattraper pour emporter tout avec elle. Mes rêves n’auront rien d’agréable, je me replongerais dans ces soirées horribles. Ces lendemains difficiles et sans souvenirs. Je repense à elle aussi... à cette rage qui l’a habité. Assez pour me haïr et vouloir détruire ma vie. Peut-être finira-t-elle par réussir son coup.[/size]

Tu détestais ces nuits là, à rester assise sur une chaise, sans dormir, seulement à t’assurer que rien de grave ne lui arrive. Tu les détestais au point de les avoir mises de côté pour te protéger, toi et votre histoire. Toi qui espérait encore qu’elle ne prendrait jamais fin. T’étais là pour les bons comme les mauvais jours, pourtant ces derniers étaient devenus bien trop nombreux. Et malgré ça, tu n’as jamais cessé d’être là pour lui, tout comme ce soir. Il semble être un peu plus lucide, alors qu’il suit tes directives, s’écroulant sur ton lit. Une pointe de soulagement dans toutes ces émotions qui te secouent. T’asseyant sur ta chaise, tu l’observes te tourner le dos, alors que ces quelques mots auraient pu t’arracher un cri du coeur. Mais tu restes simplement là, les bras croisés, tes yeux rivés sur lui. Sans un mot, sans une attention de plus à son égard. Finalement prête, résignée à laisser cette nuit passer, en t’assurant une fois de plus que tout ira bien. Ne serait-ce qu’aux premières heures du jour. Un long moment, figée, comptant les minutes, les heures. Ses tremblements se faisant plus forts, tu te relèves pour déposer une couverture sur lui. Une main qui passe dans ses cheveux délicatement, alors que tu peux voir qu’il a réussi à s’endormir. Un soupire à cette idée, avant de reprendre ta place. Parfois, ton regard dérive vers la fenêtre, pouvant admirer le peu d’étoiles visibles depuis celle-ci. Et ces questions qui reviennent à ton esprit, au fur et à mesure. Qui est cette fille qui lui a donné de la drogue. Pourquoi a-t-elle fait ça. Quelle est la nature de leur relation. Et ça te bouffe, alors que tu t’imagines tant de choses parfois même insensées. Ce silence est pesant, te perdant trop facilement dans toutes ces pensées. A croire que plus jamais, vous n’arriverez à être heureux, comme avant. Qu’il y aura toujours une épreuve de plus à surmonter. Une vérité qui effacera les efforts déjà faits. Qui laisseront un goût amer aux derniers moments vécus ensemble. Tu ne sais plus quoi penser, et ce soir, tu ne trouveras pas le sommeil. Ton attention bien trop portée sur lui, sur l’état duquel il doit encore se sortir. Tu le sais déjà, demain, tout sera différent. A cause d’une seule personne, tout se retrouvera à nouveau en cendres. Alors t’attends seulement que ça arrive, bien malgré toi. Parfois, tu te relèves, fais les cents pas dans cette pièce, tentant de penser à autre chose sans y parvenir. Par moments, tu fais le tour du lit pour t’assurer qu’il dorme encore. Tu peux aisément deviner les cauchemars qui vivent en lui dans ces heures de sommeil, mais n’ose pas t’approcher de lui. Inlassablement, tu marches dans cette pièce, comme si tu avais l’éternité devant toi pour espérer avoir les réponses à tes interrogations. Une attente de plus en plus longue, lorsque les premiers rayons de soleil viennent taper contre la fenêtre. Ton visage que tu frottes contre tes mains, alors qu’il se réveille enfin. T’as retrouvé ta place sur cette chaise. Tu ne veux pas le brusquer, pas encore, mais tu le sais déjà, tu ne le laisseras pas partir sans connaître toute l’histoire. Pas après une telle nuit. Qu’importe ce que tu découvriras, tu ne peux pas rester dans l’ignorance. Qu’importe ce qu’il t’en coûtera, tu tiens à obtenir ces réponses. Parce que tu refuses de devoir vivre ça une fois de plus.

C’est la lumière du jour qui vient doucement me réveiller. Mon corps encore fatigué, j’ai du mal à sortir de cette torpeur. Il me faut du temps, quelques secondes avant d’ouvrir les yeux et me sentir déjà las. Comme épuisé, je peine à lever mon bras pour frotter mes yeux. Je pousse un léger soupir, peu agréable de sentir mon corps encore endoloris. Tout me fait mal, mes bras, mes jambes, mon torse… et même mes doigts. A croire que j’ai dut rester crispé durant de longues heures. Malgré moi mon regard croise une silhouette familière. Celle de Ye Won, assise sur sa scène. Un haut le cœur me prend, tandis que je baisse déjà la tête honteux. Bon sang, j’avais cru ne jamais revivre ces matin-là. Elle posée à côté du lit, n’ayant surement pas dormis et moi… une loque, affrontant une erreur de plus. Mon esprit n’est pas serein, tout comme j’ai du mal à me rappeler la veille. Je n’ai pourtant pas l’impression d’avoir dormis longtemps… Ma nuit plutôt agitée, mes rêves troublés je n’ai fait que me souvenir de ces vieilles histoires. De celles dont on n’ose plus parler. Je déglutis, ma gorge encore sèche, je me sens comme ces lendemains de soirée trop arrosée. Mais cette fois c’est pire, presque déprimé, le moral dans les chaussettes. Et c’est peu dire, face à la culpabilité qui m’accable tout à coup. Je me souviens plus de ce que j’ai fait, encore moins de ce que j’ai dit. Mais je me rappelle de Sawan… de sa violence et de qu’elle a fait. Je n’arrive toujours pas à comprendre ce qui lui ai passé par la tête. Elle est folle, voilà ce que j’ai longtemps pensé avant de sombrer dans un monde que j’avais oublié. La chute est un peu rude, j’ose à peine relever les yeux vers elle… que pense-t-elle de moi ? Me déteste-t-elle ? J’ai peur soudainement. Peur d’avoir fait des choses que je ne contrôlais pas, peur d’avoir dit des propos que je ne pensais pas. Je n’ai jamais eu de vraies discussions avec Ye Won après mes redescente. La plupart du temps on s’engueulait, parce qu’elle voulait que j’arrête. Elle avait raison, on s’embrouillait puis on passait au-dessus. Surement parce qu’elle espérait que ça ferait son chemin. Au final, je ne l’ai jamais écouté. C’était même pire à chaque lendemain. Même Kitae n’arrivait pas à me faire comprendre que c’était mal. Que je devais me stopper avant d’aller trop loin. Je finis par soupirer, le cœur lourd avant de me redresser doucement. Ma tête tourne et j’ai beau essayé de me rappeler de la veille rien n’y fait ; Un trou noir, énorme… comme une absence de plusieurs heures. Me passant une main dans les cheveux, je reste assit dans le lit « Tu n’as pas dormis ? » c’est la seule chose que j’ai trouvé à lui dire. C’est idiot, mais je suis gêné. Je me sens mal, j’ai vraiment la nausée et je suis faible. Je grimace un peu, me tourne vers elle, le regard fuyant je n’ose pas la regarder dans les yeux. J’ai peur d’y voir de la déception je crois… que lui ai-je dis hier soir ? Lui ai-je parlé de Sawan ? Du fait que c’était elle qui avait fait ça ? Où ais-je été trop con pour inventer des histoires ? Je suis triste, parce-que j’avais l’impression qu’enfin on tournait la page tous les deux. Qu’on avançait à notre rythme… au final, tout recommence. Ce cercle vicieux qu’elle pensait voir loin derrière elle. Puis je souffle, découragé « Est-ce… j’ai dit des trucs blessants ? » ça m’obsède cette question-là. Parce-que j’ai peur de lui avoir fait du mal. Je ne voulais pas… « Je n’ai pas voulu ça Ye Won… excuse-moi. » encore une nouvelle fois où je lui demande pardon. A l’époque nous étions ensembles, alors elle faisait surement l’effort de me soutenir. Mais aujourd’hui il lui reste quoi ? A part ces souvenirs douloureux de nous deux. Je me sens déçu, triste pour moi-même et pour nous. Je déteste ce mal-être qui m’envahi tout comme je déteste surement cette partie de moi réclamant encore une dose d’euphorie. Je la tais, profondément en moi, assit au bord du lui, je joue avec mes doigts. Nerveusement, alors que j’ai l’impression d’être jugé.

Enfin, à l’aube de cette nouvelle journée, il se réveille. Une première attente qui prend fin, emmenant avec elle l’espoir de ces réponses que tu attends. Tu restes assise sur cette chaise, sans bouger. Malgré ces heures à veiller sur lui, tu n’as pas pris le temps de te changer, ni même de sortir de la pièce pour prendre à boire, ou à manger. T’aurais peut-être du, mais maintenant qu’il se redresse devant toi, tu es certaine que tu ne le laisseras pas partir sans qu’il n’ai répondu à tes questions. Tes bras que tu croises sur ta poitrine, un simplement hochement d’épaule à sa question. Tu n’as pas fermé l’oeil, et cette nuit a été l’une des pires que tu ai eu à vivre. Parce qu’elle t’a rappelé tout ce par quoi tu es passé, avant qu’il ne disparaisse de ta vie. Et quelque part, c’est difficile à encaisser. Tu lui donnes du temps, pour remettre ses idées en place. Tu n’es pas sûre que lui dire exactement tout ce qu’il s’est passé l’aidera, pourtant, tu ne te vois pas lui mentir. « T’as été le même qu’avant. » Ce n’est pas une réelle réponse, mais s’il daigne se souvenir de ce qu’il t’a fait vivre, alors il saura, que tes paroles n’ont pas été des plus agréables à entendre. Elles ont parfois été blessantes, même si tu tentais de ne pas les écouter. Des excuses de sa part, même si tu as déjà compris qu’il n’était pas entièrement fautif. De longues secondes à simplement l’observer, le voir retrouver sa lucidité. « Qui t’as filé cette drogue Il Kyang ? » Une première question, qui en fera découler bien d’autres, tu le sais. « Et évite de me raconter des conneries. C’est une meuf du dortoir, je veux savoir qui. » Tu gardes une voix calme, mais tu espères lui faire comprendre que tu ne seras pas satisfaite d’un mensonge de plus. Pas après ça. Alors même s’il n’a rien voulu dire hier soir, tu espères que maintenant, il est assez conscient pour répondre. Pour savoir qu’un mensonge de plus ne vous aidera en rien, même si la vérité risque d’être compliquée à assimiler. T’es prête à tout entendre, après une telle nuit sans sommeil. Tu t’es fait tellement de films que tu te demandes ce qui sera le pire. « Pourquoi t’as pris cette pilule ? A quoi ça t’avançait de faire ça après avoir passé trois ans clean ? » Le ton las, sans aucun reproche, sans avoir envie d’envenimer la situation. Simplement ce besoin de vérité qui dicte tes paroles. Tu ne supporteras pas de rester dans l’ignorance. Et en même temps, tu as peur qu’il invente des histoires, qu’il trouve des excuses pour ne pas tout dire. Avec la fatigue qui s’accumule, tu n’es pas sûre de pouvoir faire la différence entre ce qu’il s’est réellement passé, et ce qu’il voudra bien te raconter. Alors tu tentes de te concentrer, garde encore ton regard posé sur lui. La balle est dans son camps. A voir quels risques serait-il capable de prendre pour sauver ce que vous vous efforciez de reconstruire quelques jours en arrière. Sera-t-il capable de te mentir ? Ou osera-t-il dire la vérité ? Tout semble encore confus pour toi à cet instant précis. Et l’attente dure encore, bien malgré toi. Espérant qu’elle prenne fin rapidement.