Nous avons tous des secrets que nous gardons cachés aux yeux du monde. Des amitiés que l’on prétend… Des relations que l’on cache… Mais les plus dangereux secrets qu’une personne puisse déterrer sont ceux qu’on garde en nous… Je regarde tout autour de moi. Très peu de monde. Très peu de personnes. Je souris doucement. C'était un bon moment. Un bon souvenir. C'était si rare de trouver un bar aussi peu peuplé de nos jours. Avec une si bonne ambiance, par dessus le marché. Il faut bien l'admettre. C'était une bonne adresse. J'aimais m'y rendre. Surtout pour y écouter une jeune femme que je trouvais très talentueuse.

Tout comme il y a deux versions à chaque histoire, il y a deux versions à chaque personne. Une version que nous révélons au monde et l’autre que nous gardons cachée… Une dualité gouvernée par l’équilibre de la lumière et de l’obscurité. Chacun de nous a la capacité d’accomplir le bien et le mal mais ceux qui sont capables de brouiller la ligne de division morale détiennent le vrai pouvoir. Je possède beaucoup de pouvoir. Et je suis fière d'en être arrivée là. Mais je continue d'avoir besoin d'aide. Je continue d'avoir besoin des autres. Des hommes que je m'amuse à rencontrer et à séduire. Sans eux, mon pouvoir ne serait qu'à la moitié de sa possibilité. Cette histoire de vengeance qui me hante me complique la vie. Sans cesse. En continu. Sauf quand je suis ici. Je suis détendue et ne pense à plus rien, si ce n'est le moment présent.

Quand j’étais enfant mon idée de la vengeance se limitait à quelques proverbes comme « Ne fais pas de mal aux autres » et « La violence n’est pas une solution ». Or la violence n’est jamais une solution car elle n’égale jamais celle d’autrui. Contre la véritable souffrance on ne trouve satisfaction que de deux seules manières : le pardon absolu ou la vengeance mortelle. Mon histoire n’est pas une histoire sur le pardon. Quand tout ce que vous aimez vous a été enlevé parfois il ne reste que la vengeance. Comme je l’ai dit, ce n’est pas une histoire sur le pardon. Je ne connais pas ce mot. Et pour me venger, je suis prête à tout. Mais l'espace d'une heure ou peut-être plus, je laisse mes envies de meurtre de côté pour ne devenir qu'une femme lambda. Souhaitant boire un bon café et écoutant de la bonne musique. Rien de plus. Rien de moins.
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Entre le moment où la jeune femme avait décidé qu’elle performerait dans des bars pour se soigner de la peur de l’alcool et des personnes ivres et le jour où elle avait franchi le pas s’étaient passés de longues semaines, voire plusieurs mois. Cela pouvait paraître anodin pour beaucoup mais c’était sans doute le plus gros effort qu’elle n’ait jamais fait depuis le jour où elle avait décidé de retourner à l’école après son enlèvement. L’alcool hantait toujours les plus horribles de ses cauchemars : son odeur, son effet et cette lueur dans les yeux, celle qui rend les yeux fous, celle qui fait perdre la tête, celle qui l’empêche savoir à quoi pense son interlocuteur. Cette imprévisibilité typique de saouls, cette capacité de faire une chose et son contraire juste après. L’Alcool, sa totalité, son tout faisait peur à la jeune femme. Elle avait trop subi ses dégâts pour y trouver des points positifs. Elle ne comprenait pas ce que tout le monde lui trouvait, à cette boisson. A part rendre les fous encore plus fous et les malheureux encore plus tristes, elle ne faisait pas grand-chose.

Néanmoins, ce n’était pas à elle de changer la société. Elle ne pouvait pas changer les mœurs, ne pouvait pas tuer les habitudes, ni les convaincre des défauts de la boisson. Ce qu’elle pouvait faire – et ce qu’elle devait faire c’était se changer elle. Bien entendu, il n’était pas dans ses projets de se mettre à boire comme un trou mais elle devait au moins cesser de trembler à l’odeur de la boisson. Dans la vie de tous les jours, cela pouvait devenir un réel handicap et ce que rejetait le plus So Hyun c’était tout ce qui l’handicapait.

C’est pour ça que pendant plusieurs semaines, elle avait parcouru les rues de Séoul à la recherche d’un bar pas trop fréquenté. Un endroit qui accepterait ses chants, dans lequel elle pourrait se familiariser progressivement à l’odeur de l’alcool, s’habituer à la présence des gens ivres. Jamais sa crainte de la boisson ne disparaîtrait entièrement mais elle devait s’atténuer.

La première performance de So Hyun fut si médiocre qu’elle fut très reconnaissante envers le patron de ne pas l’avoir virée de suite. Ses mains tremblaient trop pour qu’elle frappe correctement les touches du piano et sa voix était instable, presque désagréable. Mais elle avait réitéré l’expérience jusqu’à rendre ses performances parfaites, sans défaut, jusqu’à ce que le cadre du bar ne fasse que la mettre mal-à-l’aise sans créer d’angoisse.

Après plusieurs morceaux joués, So Hyun descendit de la toute petite estrade et se dirigea vers le bar pour prendre un verre d’eau. Elle voyait toujours le regard interloqué du barman à sa demande, quelque chose qui voulait dire profite de ton statut pour avoir des boissons gratuites mais elle ne voulait pas boire d’alcool. La jeune femme regarda autour d’elle et vit une cliente au visage familier. Elle connaissait son visage, c’était une habituée ici. « J’ai le droit à des boissons offertes ici mais je ne bois jamais d’alcool et je n’ai pas envie d’autre chose que d’un verre. Vous voulez que je vous offre quelque chose ? Ce n’était pas tellement dans sa nature d’aller vers les inconnus mais cette femme avait une aura particulière et indescriptible qui empêchait So Hyun d’y être entièrement insensible.

La chanteuse de ce bar avait une aura quelque peu particulière. J'étais une habituée des lieux et je vis sa progression de soir en soir. Il était évident que son mal-être du début était causée par un événement privé désagréable. Pour autant, elle prit sur elle et revint à chaque fois. Elle était désormais une chanteuse talentueuse que j'appréciais écouter. Réellement. Il était rare pour moi de pouvoir me poser et de pouvoir apprécier le moment présent. Ma vie est loin d'être aussi simple. Pourtant, lorsque je viens ici et que je l'écoute chanter, j'ai la sensation de pouvoir y croire. De pouvoir espérer un changement radical dans ma façon de vivre. Comme s'il me serait bientôt possible de pouvoir vivre normalement et me contenter de ce petit bonheur quotidien. Un bon verre. De la bonne musique. La solitude. Rien d'autre. Tout en l'écoutant, je me perdais dans mes pensées. Je la regardais tout en buvant. Gorgée après gorgée, mes yeux se perdent et je ne pense plus à rien d'autre qu'à la mélodie. Cela me fait du bien. Ce silence dans mon esprit. Seule les notes de la performeuse me parviennent et cela me détend. Finies les histoires. Finis les soucis. Finie cette histoire de vengance. Finie cette vie dont je ne veux pas. J'avais envie de rire mais je n'en fis rien. Ma situation était pathétique. Il fallait bien l'admettre. Ma bulle éclate lorsque le piano arrête de jouer et que la voix arrête de chanter. La magie de l'instant se termine et je termine, alors, mon verre. Il était temps pour moi de rentrer. Mais avant que je ne me lève, on m'interpelle et je fus quelque peu surprise de remarquer de qui il s'agit.

- Offrez-moi un verre de soju si vous vous décidez à venir discuter avec moi, dans ce cas ! lui dis-je, en souriant.

Je reste assise sur ma chaise. J'ignore si l'idée de rester et de discuter avec cette jeune et très belle femme était bonne mais j'étais décidée. Que la magie opère encore un peu. Avant que la réalité ne revienne me serrer le coeur.
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Comme si l’aura de la jeune femme l’appelait à l’aide. C’était plus ou moins ce que So Hyun ressentait en la voyant. Elle avait l’impression d’y voir l’ancienne So Hyun, bloquée dans un malheur dont elle ne parvenait pas à se sortir. Mais So Hyun avait eu la chance d’avoir les bonnes personnes à ses côtés. C’était grâce à ces personnes qui avaient lu dans cette aura qu’elle avait pu s’échapper de tout ça – mais on ne s’y échappait jamais vraiment. Les démons nous retrouvaient toujours. Elle le savait. Parler à cette femme ne la sortirait jamais de sa situation. Mais ça pouvait l’aider à y échapper quelques instants.

« Parfait alors. » répondit So Hyun avec un sourire, avant de se tourner vers le barman. « Une bouteille de soju s’il vous plaît. » Offrir un seul verre semblait très incorrect, surtout que c’était gratuit pour So Hyun.

Très rapidement, le barman apporta cette bouteille avec un sourire satisfait. Ça faisait un moment qu’il incitait So Hyun  à profiter de son statut pour avoir une boisson gratuite. Elle lui répondit avec le même sourire et reporta de nouveau son attention sur la cliente.

« Je vous ai déjà vu par ici, non ? Votre visage m’est familier. » Elle préférait être honnête. « Je m’appelle So Hyun. Won So Hyun. Enchantée. » Elle aurait tendance à demander le prénom de son interlocuteur mais pour une fois, elle préférait laisser la liberté à la cliente de se présenter aussi ou pas.

Elle accepta de me tenir compagnie et cela me fit sourire. Cependant, je ne pus m'empêcher de penser à quelqu'un en particulier. Une personne qui me manque à chaque instant et que je maintiens pourant éloignée. Une personne que j'aime terriblement et qui aurait pu m'apaiser ce soir si je n'avais pas décidé de sortir.

Go Chin. Mon fils.

On m’a dit un jour que l’amour qu’une mère porte à son enfant est un amour plus grand que nature. Avant de le tenir, mon bébé, dans mes bras, je ne le croyais pas. J’y avais rêvé, une fois. Je me suis réveillée cette nuit-là avec les larmes aux yeux tellement c’était merveilleux. J’ai ensuite demandé à une maman de mon entourage si j’allais ressentir cet amour incommensurable alors qu'il n’était même pas encore une toute petite boule de vie, dans mon ventre. Cela me faisait peur. « Oui, et même plus grand que ça. » , m’a-t-elle répondu. J'avais peur d’aimer autant. Parce que lorsqu’on aime, on a souvent mal. Pas une seule fois, je n’aurais pu m’imaginer pouvoir l’aimer autant, l’aimer d’amour, l’aimer de peur, l’aimer d’admiration, mon garçon.

Quand il est né, mon premier enfant, celui que ma regrettée soeur a décidé de me confier, j’ai compris. J’ai compris ce qu’était que vivre un amour plus grand que nature. Un amour pur, vrai, plus fort que tout. Je l’ai pris dans mes bras, alors que j’étais morte de chagrin. Je venais de perdre ma grande soeur, mais j'étais aussi tellement heureuse. Je venais de devenir maman. J’étais secouée par une foule d’émotions sur lesquelles j’étais incapable de mettre des mots. Puis, c’est arrivé. J’ai croisé son regard, son amour. Ses si petits yeux qui renfermaient les mêmes craintes que les miennes. Puis, sa si petite main a tenté d’agripper la mienne, comme pour me dire « accroches-toi maman, ça va bien aller ». C’était une nouvelle aventure pour nous deux. J’avais peur de l’inconnu. Mais je savais déjà que je l’aimerais plus que tout, et que grâce à cet amour, grâce à cette force, nous pourrions déplacer des montagnes, ensemble, lui et moi.

Les premières tétées, les premiers câlins, les premiers faux pas, les premières nuits entrecoupées, les premières berceuses fredonnées à son oreille, les premières chatouilles. Tant de premières fois qui nous ont fait grandir. Qui m’ont fait grandir en tant que mère. Qui l’ont fait grandir, simplement. Mon bébé. Du temps, cette notion aujourd’hui si abstraite, j’en avais beaucoup pendant les premiers mois de sa vie, dedans et en dehors de moi. Du temps pour me flatter la bedaine, du temps pour rêver à lui, puis du temps pour le cajoler, le bercer, le laisser téter pendant de longues minutes, au chaud, blottis l’un contre l’autre, du temps pour le laisser dormir dans mes bras, par choix. Souvent. Longtemps. Je me soudais à lui. Mon beau bébé.

Parfois, je pleurais, tellement l’amour que j’avais en moi, cet amour qu'il me faisait vivre, mon fils, ne pouvait être contenu. Il était tellement immense, ce sentiment, qu’il explosait hors de moi. Mais c’était bien. C’était bon. Parfois, j’osais penser à ces terribles personnes qui font mal aux enfants comme lui. Juste d’imaginer quiconque voulant le blesser… c’était insupportable.

Mon aîné, mon premier enfant, je t’aime profondément. Plus que tout. J’ai souvent voulu le nier, mais plusieurs choses, je crois, ont contribué à faire en sorte qu'il s’est taillé une place toute spéciale dans mon cœur, bien en haut de quiconque, de quoi que ce soit. Ses câlins se font de plus en plus rares, aujourd’hui, mais je profite de chacun d’eux pour raviver notre amour. Car avant de le tenir, mon premier bébé, dans mes bras, je ne me croyais pas capable d’aimer autant. Mon fils, mon premier grand amour. Ce lien qui nous unit l’un à l’autre est très spécial. Et je regrette de ne pas passer tout mon temps avec lui. De faire passer cette histoire de vengeance avant notre amour.

Et franchement, j’espère qu’il ne me le reprochera jamais.

- Vous avez raison ! Je viens ici assez régulièrement ! dis-je, en lui souriant doucement. Elle avait finalement réussi à me sortir de ma rêverie passagère. Go Tae Hee ! Enchantée également. Je montre ensuite la bouteille de soju. Et merci pour la bouteille !


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Ce bar représentait beaucoup pour So Hyun. Il l’avait beaucoup aidée à se remettre de son traumatisme et peut-être cherchait-elle à aider à son tour quelqu’un d’autre en adressant la parole à cette inconnue. Ce n’était pas vraiment dans son habitude d’aller parler aux gens. Elle savait le faire si les conditions l’y obligeaient mais aller vers quelqu’un qu’elle ne connaissait ni d’Adam, ni d’Eve, ça n’avait rien avoir. « C’est bien ce qui me semblait ! » répondit-elle avec un sourire. « Ça fait un moment que je vous ai remarquée » confia t-elle timidement. Elle ne savait pas si c’était une coïncidence que cette inconnue vienne dans le bar quasiment à chaque fois que So Hyun y chantait, mais elle ne pouvait que se sentir reconnaissante à l’idée que ses chansons plaisent à quelqu’un. « Il n’y a pas de quoi, je suis contente que quelqu’un puisse en profiter ! » dit-elle avec un sourire, puis elle se rapprocha un peu de la jeune femme. « Le barman trouve toujours que c’est du gâchis que je n’en profite pas pour avoir de l’alcool gratuit » dit-elle sur le ton de la confidence, avec un léger sourire.

Le fait qu'elle signale m'avoir remarqué me surprend un peu. Suis-je venue tant que ça pour que mon visage lui paraisse si familier ? Je souris doucement.

- On va dire que je suis une cliente régulière, aimant le calme de cet endroit et votre voix.

Je l'entends ensuite me confier les dires du barman et je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire un peu plus grand et un peu plus sincère, étant amusée par ces révélations.

- Et il a bien raison ! Vous travaillez ici depuis un moment, pourquoi ne pas vous détendre et profiter de vos avantages ?

J'étais assez curieuse. Bien entendu, si elle n'avait pas envie de m'en parler c'était dans ses droits et je le respecterais. Je venais ici pour la solitude apaisante que cet endroit me procurait. Et pour les bonnes boissons qui me vidaient la tête. Tout le monde n'est pas forcément comme moi..
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Le visage de So Hyun exprime combien elle est surprise et touchée d’entendre que sa voix plaît à quelqu’un. Ce serait mentir de dire que c’est la première fois qu’on lui dit, mais c’est un compliment dont elle ne se lasse pas. Elle répond avec un sourire timide.

« Merci. C’est vrai que cet endroit est plutôt relaxant. »

C’est pour ça qu’elle l’avait choisi lui, parmi tant d’autres, pour soigner sa peur de l’alcool et des personnes saoules. Son sourire s’agrandit face à la question de Tae Hee.

« Mh… disons que je ne suis pas une grande buveuse. J’évite la boisson un maximum, et je n’en bois que pour des occasions très particulières, seulement en présence de personnes en qui j’ai une entière confiance. Autant dire que c’est très rare » confie t-elle avec un léger rire.

Le malaise peut peut-être se ressentir sur son visage. Pas par rapport à son histoire, ça fait bien longtemps qu’elle l’a accepté. Mal-à-l’aise par rapport aux réactions des gens quand elle raconte son histoire. Mal à l’aise à l’idée de voir les autres mal-à-l’aise en apprenant son passé.

Je trouvais ça assez surprenant qu'elle ne profitait jamais de son avantage. Non pas que boire est une activité devant être normale ou même régulière. Mais puisqu'elle a la possibilité de pouvoir boire ce qu'elle désire quand elle le désire, je trouve ça limite dommage qu'elle n'y goûte pas. Mais très rapidement, elle m'en explique la raison et je l'écoute attentivement. Je finis par comprendre pourquoi et je ne pus m'empêcher de sourire doucement. J'hoche lentement la tête positivement comme pour lui signaler que je comprends sa situation. Pour autant, sa confession n'est pas si étonnante que ça. Pas mal de monde ne sont pas intéressés par l'idée de boire n'importe quand. Pourtant, j'ai comme la sensation que m'avoir confié ça l'a mise mal à l'aise. Serait-ce une mauvaise impression ? Je lui souris, alors, un peu plus franchement. Tant pis si je me trompe, au moins je ferais en sorte de dissiper tout malentendu si tant est qu'il y en a un.

- Rassurez-vous, je ne compte pas vous demander plus de détails et je comprends mieux pourquoi vous n'abusez pas de votre privilège. Après tout, tout être humain n'est pas obligé d'aimer l'alcool. Je ris doucement. Par contre, vous me dites ne boire qu'en compagnie de personnes en qui vous avez confiance... Cela me touche car on ne se connait pas !

Je ris un peu plus. C'est vrai. Nous ne sommes pas amies et nous venons tout juste d'engager notre première conversation. Mais je trouvais le fait qu'elle accepte de boire en ma compagnie réconfortant. Comme si j'inspirais confiance, au premier regard et une telle idée me fait chaud au cœur. Surtout ce soir.

So Hyun ne sait pas vraiment comment elle a deviné qu’elle ne voulait pas aller plus loin dans l’explication, mais elle lui est reconnaissante de la rassurer de cette façon. Expliquer tout ce qu’elle a vécu va sans doute plomber l’ambiance et ne mener à rien. Cela fait parti du passé, même si elle ne l’a pas encore entièrement enterré, ça ne la torture plus autant qu’autrefois. Elle a réussi à tourner la page, faire sa propre vie, en démontre le fait qu’elle ne soit pas fermée à la boisson comme avant.

« Je ne pense pas que soyez vraiment dangereuse pour moi. » confie t-elle en souriant à la jeune femme. « Puis, je ne vais probablement boire que quelques petites gorgées. Même le goût de l’alcool ne m’attire pas tellement. » explique t-elle en haussant les épaules.

Elle ne comprend pas vraiment ce que tout le monde lui trouve, à cette boisson, mais ça n’est clairement pas pour So Hyun.

« Merci de ne pas poser de questions, en tout cas. »

Parce qu’elle estime qu’il est inutile d’être reconnaissant sans le formuler, elle lui dit honnêtement. Merci de ne rien demander alors qu’elle est probablement curieuse. Et c’est naturel de l’être un minimum.