Les larmes coulent sur son visage alors qu’elle éteint son téléphone. Elle sait que c’est pour le mieux, elle l’a dit elle-même, pourtant, pourquoi a-t-elle si mal ? Hojin sait très bien que si elle souffre autant, c’est qu’elle est plus attachée qu’elle ne le dit ou même pense au jeune homme. Elle n’a jamais voulu lui faire du mal mais elle était obligée, elle n’avait pas le choix. Elle ne peut décemment pas le laisser perdre son temps avec elle. Il ne sait pas dans quoi il s’embarque, à quel point elle est brisée et à quel point il faudra la réparer. Il n’aura pas la patience et même s’il l’a, c’est elle qui a peur. Elle a peur de s’attacher, de le laisser entrer pour finalement souffrir à nouveau. Jin a conscience qu’il n’est pas Jinsun, qu’il ne lui fera jamais autant de mal que son ex. Mais elle ne peut pas prendre ce risque. Parce que c’est ce que c’est un risque énorme pour elle. Elle ne peut pas faire ça et même si ça fait mal, ça finira par passer avec le temps, elle en est persuadée. Elle essaie de s’en convaincre mais ça ne fonctionne pas vraiment.

Alors, pour oublier cette discussion, elle se dépêche de rejoindre le restaurant de ses parents. Elle a besoin de sa mère. Pour une fois, elle a besoin de faire l’enfant et de se réfugier dans les bras réconfortant de sa maman. Elle ne lui parlera pas de l’histoire, parce qu’elle sait que Jin est secrète surtout quand ça concerne les hommes, mais elle la serrera dans ses bras et lui donnera tout l’amour dont elle a besoin. C’était rare que Hojin se montre si faible face à sa mère alors qu’elle avait passé le plus clair de son temps à « prendre son rôle » quand elle travaillait beaucoup pour s’occuper de ses frères et sœurs. Elle arrive donc là-bas en pleurs et de suite sa mère s’occupe d’elle comme lorsqu’elle était plus petite. Biscuit, chocolat chaud et câlins. Comme d’habitude, elle garde le silence sur ce qui lui fait du mal, mais elle apprécie la présence rassurante de sa maman. Jin reste ainsi de longues heures, évitant le regard de ses frères venus tour à tour aider leurs parents. Elle n’a pas envie d’en parler et elle sait qu’elle devra le faire avec Jiho un jour où l’autre. Elle devra leur apprendre que Jinsun n’a pas été le genre et beau-frère idéal qu’ils croyaient tous.

Hojin finit par se calmer et elle laisse sa mère travailler après un câlin et un dernier bisou sur le front. Elle ne va pas mieux, mais elle ne se sent plus aussi dévastée que quelques heures auparavant. Elle avait raison, avec le temps, elle finirait par oublier et passer à autre chose. Comme lui le ferait aussi. Cependant, ce fut comme si le destin se jouait d’elle. Un coup d’œil lancé dans un bar sur le chemin du retour et leurs regards se croisent. Jin se fige et n’arrive plus à avancer pour fuir. C’était comme si elle était inexorablement attirée par son regard. Elle peut y lire tellement de chose, mais dans le sien à elle, il n’y a que de la peur. La peur de le blesser encore parce qu’elle finira par s’enfuir encore une fois.

Cet échange, Wei ne l'avait clairement pas vu venir. Il savait que ses sentiments pour la jeune femme était plus poussé que ce qu'il ne voulait admettre. Réellement. Il le savait. Et le chinois savait aussi une chose, que la conversation n'irait pas forcément dans son sens, qu'il ne serait pas des plus heureux. Wei savait qu'elle fuirait un minimum. Mais il n'avait jamais vu venir cette douleur qui allait tout simplement le détruire. Il était soudainement, tout simplement vide. Rien ne le faisait sourire, pas même la petite photo que sa soeur venait de poster. Rien. Rien.

Il avait besoin de vivre Wei, il avait besoin de quelque chose pour lui faire dire qu'il était encore vivant. Courir ou faire de l'exercice ne le tentait pour rien au monde, preuve qu'il avait été abîmé au plus profond. Alors à la place, il se dirigea vers un bar, le premier ferait l'affaire. Il avait juste besoin de boire et d'oublier non? C'était la seule chose dont il avait besoin. Oublier. Tout oublier. Oublier cet échange de message dont il n'avait pas eu la force d'effacer, comme pour lui rappeler qu'il n'avait pas rêvé. Et qu'il ne pourrait rêver de l'avoir.
Alors il se bourra la gueule, pendant des heures, il ne savait plus. Mais une chose était sûr, ses idées n'étaient plus clairs. Et il refusait toutes les filles qui s'approchaient de lui pour le consoler comme elles disaient toutes. Et pas une seule seconde il ne trouva ça réconfortant. Bien au contraire puisqu'il voyait le visage de Hojin se superposait. Alors il buvait encore plus.

Le barman eut pitié de lui et appela un taxi, lui disant de partir après avoir un peu dessaoulé. Et alors qu'il tourna la tête pour regarder dehors, simplement voir le monde extérieur et surtout d'ou devait arriver son taxi. Il la vit. La. Debout. Dehors. Et elle avait l'air en pleine forme. Contrairement à lui. Alors que son regard n'exprimait plus rien à part de la douleur, de la tristesse. Et un vide énorme. Wei la fixa avant de se retourner. Il l'avait forcé avec ses sentiments. Il n'avait pas pris en considération les siens. Alors elle n'avait pas à le voir ainsi. Wei se mit à rire, jaune, triste. Sa mâchoire se contracta alors qu'il voulut pleurer soudainement. Dire qu'il avait dit que la prochaine fois qu'il voyait, il lui demanderait de sortir avec lui. Le destin avait fait qu'il voulait pleurer en la voyant maintenant. Très peu adroit dû à son taux d'alcool, il se cassa la gueule de sa chaise, jurant, restant à terre. Pour le peu de dignité qui lui restait de toute façon.

Passer du temps avec sa mère lui a fait du bien. Beaucoup plus qu’elle ne le pense. Certes, elle n’a pas parler de ses problèmes, mais elle a évacuer toute la tristesse et douleur qu’elle ressentait. Jin se disait, sûrement en vain, qu’elle pourrait oublier le jeune homme avec le temps, comme ses sentiments pour son ex petit ami s’était évaporé avec le temps. Elle avait mangé et bu en compagnie de l’une des deux femmes de sa vie et elle l’avait remercié de ne pas avoir posé de question. Elle n’y aurait de toute manière pas répondu. Trop secrète sur sa vie amoureuse ou même sexuelle, personne n’avait aucune idée de ce qu’elle faisait maintenant qu’elle n’avait plus Jinsun dans sa vie. Ils ne posaient pas non plus de questions et c’était tant mieux. Après avoir pensé avoir passé assez de temps avec sa maman, elle sort pour rentrer et oublier cette conversation. Seulement, c’était sans compte sur le destin.

Dès que leurs regards se croisent, Hojin se retrouve terrifiée. C’est la première fois qu’elle a aussi peur depuis qu’elle n’est plus avec Jinsun. La raison est simple. Elle a peur de blesser à nouveau Wei parce qu’elle connait ses sentiments pour elle et que les siens sont vraiment confus. Elle est très attachée à lui et en même temps elle a peur de lui et de ce qu’il pourrait représenter. A part à Sejun, elle n’avait accordé sa confiance à personne. Elle a été flattée par la rose, mais maintenant tout est confus dans sa tête, vraiment trop confus. Elle reste donc là, pétrifiée sur place, à le regarder. Elle voit toute la souffrance qu’il ressent, toute la tristesse. Tout transparait et elle s’en veut. Elle y a été trop fort avec lui. Elle sait qu’elle aurait du y aller plus doucement, mais il n’aurait pas compris ce qu’elle voulait dire. Jin se connait, elle sait qu’elle est trop brisée, que rien ne pourra la réparer et qu’un rien pourrait la détruire. Hojin sait qu’elle devrait partir, qu’elle devrait le laisser là. Pourtant quand elle le voit rire, son cœur se pince. Elle lui a fait du mal, beaucoup. Elle s’en veut et a du mal à détourner les yeux.

Jin le voit se casser la gueule de sa chaise et sans réfléchir, elle se précipite à l’intérieur du bar. « Wei, ça va ? » Question idiote elle s’en doute, mais lui peut ressentir la douleur physique contrairement à elle. Elle se met à genoux pour l’aider à se relever, le touchant pour la première fois d’elle-même depuis leur rencontre. Elle ne s’en rend pas vraiment compte et le relève en utilisant toute sa force pour ça. « T’es lourd… J’y arrive pas seule… Aide moi. » A côté de lui, Hojin est fébrile et faible. Elle ne peut pas le relever et ne pourra pas le faire tant que lui ne voudra pas se relever. « S’il te plait Wei… »

Wei ne savait plus vraiment ce qui était la réalité comme le faux. Une femme tatouée et le voila a espéré que ça soit Hojin avant de très vite déchanter, se rappelant soudainement que cette dernière l'avait rejeté comme un malpropre. Wei n'avait jamais été vraiment sérieux avec ses ex. Il les aimait bien mais de là à dire que c'était le véritable amour, non. Et pourtant, Hojin. Kang Hojin. Il avait tellement vu loin qu'il avait même écouté à l'oreille comment ça donnait "Meng Hojin". Pire erreur de sa vie. Il ne pourrait maintenant même plus prononcé son prénom. Il pensait même quitter la frat. Connaissant Hojin, elle ferait tout pour l'éviter, quitte à passer sa vie à raser les murs. Et ce n'était pas ce qu'il voulait à la jeune femme. Non, vraiment pas

Mais le destin avait voulu lui jouer des tours. Il avait voulu lui mettre la jeune femme sur son chemin. Le pire jour possible. Et surtout au pire moment. Wei bourré. Complètement bourré qu'il ne tenait pas debout. Alors oui, il se détourna le plus rapidement possible de son visage, son regard. Ce visage qui le hantait complètement, lui rappelant qu'il avait des sentiments pour une jeune femme dont ce n'était pas réciproque. Même si il avait espérer avec cette rose, espérée que ça soit réciproque. Etait-ce une erreur d'envoi? Peut-être qu'elle était pour quelqu'un d'autre finalement.

Et ce qui devait arriver, arriva, il se cassa littéralement la gueule au sol. Il grogna de douleur, passant une main sur son visage. Bordel. Il pouvait peut-être pleurer maintenant, ça passerait naturellement non? Mais une voix le figea. Elle était là. A l'intérieur. Et non à l'extérieur. Comme il l'avait vu. Il se laissa complètement porter, ne comprenant pas ce qui se passait. "Hojin" dit-il une première fois, perdu. Puis il se recula, comme si son touché l'avait brûlé, comme si il reprenait conscience de ce qui se passait. Il perdit de nouveau l'équilibre, tombant sur une chaise et il grimaça de douleur, s'excusant autant qu'il pouvait. "Non, tu n'es pas là. C'est un fantôme. Hojin n'est pas là. Elle ne veut pas de moi." Il secoua la tête comme pour se persuader alors que sa gorge se noua. "Hojin me déteste et putain que c'est douloureux." Il passa une main dans ses cheveux, les tirant presque alors que ses yeux se mirent à briller, ses larmes n'attendant que le feu vert.

Elle le voyait. Elle l’avait brisé. Wei n’était plus que l’ombre de lui-même et la douleur qu’elle lisait dans son regard lui pinça le cœur. Elle avait été horrible avec lui, un monstre. Hojin s’en voulait mais c’était pour le mieux. Elle n’était pas la femme qu’il lui fallait. Elle n’était qu’un jouet cassé dont on ne pourrait pas réparer les pièces. Elle n’était bonne qu’à jeter à la poubelle. Il n’y avait rien de bon à tirer sur elle. Pourtant, elle avait espéré que Wei pourrait faire en sorte de la réparer. Elle avait espéré que cette rose qu’elle avait reçu sans qu’elle ne soit signée ne soit de lui. De toute façon, il n’y avait que lui pour faire ce genre de chose. La couleur l’avait fait rougir. Une fleur blanche, signifiant qu’il l’aimait secrètement. Elle avait été flattée, aurait voulu qu’il lui offre en mains propres. Quoique, ça aurait été pire, elle l’aurait refusé. Elle avait été heureuse qu’il l’ait envoyé et si elle lui avait demandé confirmation c’était pour être sûre que ce soit lui. Cependant, quand elle l’avait eu, Jin avait pris peur. Elle savait que c’était lui et elle avait été effrayée à l’idée de s’attacher à quelqu’un pour souffrir encore. C’était pour cette raison qu’elle avait finit par lui briser le cœur.

Seulement, alors qu’il était dans ce bar, elle ne peut détourner le regard et le laisser seul. Encore moins quand il se casse la gueule par terre. Elle est bien trop mordue mais ne veut pas se l’avouer et l’avouer à Wei n’est pas une option. Pourtant, elle est près de lui, l’aidant comme elle peut à se relever. « Oui c’est moi Wei. » Il arrive à se relever pour tomber à nouveau et elle grimace quand il se fait mal. Elle, elle ne connait pas ça. Mais pour avoir vu ce genre de grimace sur ses frères et sœurs, elle ne veut pas les voir sur lui. Il reprend la parole et le cœur de Hojin se serre. Ça lui fait mal de voir qu’il pense ça et elle secoue la tête. « Je ne te déteste pas Wei… C’est même le contraire. » Elle se permet de s’ouvrir à lui, de le laisser entrer dans son cœur parce qu’il ne se souviendra pas demain matin à cause de l’alcool. « C’est compliqué… Je suis totalement brisé… Et c’est à cause d’un homme. » Elle voit les larmes dans ses yeux et les siens se remplissent d’eau également.

Elle sourit tristement avant de reprendre la parole. « Ce n’est pas contre toi Wei. Je te jure. » Elle tend sa main vers son visage et essuie doucement les larmes qui perlent à ses yeux. Jin prend une grande inspiration avant de reprendre la parole. « Il m’a brisé Wei. Je suis détruite à l’intérieur. Y a rien à sauver. Je t’épargne du mal pour rien. » Elle souffle doucement, l’aidant comme elle peut à rester droit. Elle ne se rend même pas compte qu’elle est près de lui et qu’elle ne ressent aucune peur, aucune gêne. Elle ne ressent même pas le besoin de fuir. Elle reste près de lui sans inconfort particulier. « Je suis désolée pour les messages. Je pensais pas la moitié de ce que j’ai écrit. » Elle baisse les yeux honteuse de ses mots. « La rose. Ce n’était pas une erreur. Elle t’était bien destinée. A toi, et à toi seul. » Ca c’était quelque chose qu’elle voulait rétablir. Hojin n’avait fait aucune erreur. C’était la sienne.

Si Wei n'avait rien dit, il aurait probablement pu être dans ce bar avec Hojin à rire ou à parler simplement. Mais non, il avait juste tout pété, tout cassé en voulant être honnête. Etait ce une bonne chose à faire? Il n'en savait rien. Pour le moment, pour lui, c'était sûrement la pire erreur de sa vie. La façon dont il se sentait à l'heure actuelle était tellement horrible. Que de voir Hojin, dehors, le rendait encore plus faible que ce qu'il ne pensait. Pourrait-il survivre à la voir ? L'apercevoir ne serait-ce qu'un peu dans les couloirs ? Sentir son parfum qu'il avait appris à force et à mesure? Il n'en savait rien. Mais il ne s'en sentait pas capable.

Tout comme elle à côté de lui. Son touché l'avait brûlé pour une raison inconnu, probablement la douleur. Et le déni. Elle ne pouvait pas être là. Pas après cette échange de sms des plus douloureux. Et pourtant. " Non, c'est impossible. Pourquoi tu serais là?" Il retrouva rapidement le sol, grimaçant de douleur. Il risquait d'avoir de beaux bleus sur le corps demain. Il releva le regard vers elle en l'entendant répondre. Ce double sûrement créait par ses pensées les plus sombres. "Tu me détestes Hojin" C'était une affirmation pour lui, le contraire ne pouvait pas exister. Il ne dit rien à sa phrase. brisé. Lui aussi il l'était.

A ses paroles qui se voulaient rassurantes, Wei y reste de marbre. Car il n'y croyait pas. Vraiment pas. Puis le reste le fit tout simplement pleuré. "Je ne suis pas lui. Il t'a brisé mais je ne suis pas lui." Pourquoi devait-elle le prendre pour lui? Elle était brisée et alors? Est-ce qu'il s'en était plaint? Non. Il voulait l'avoir comme elle était. Brisée, complète. Il s'en moquait. "Tu n'épargnes rien. Tu me fais mal." Ses sentiments ressortaient encore plus sous l'effet de l'alcool. Il ne pouvait rien cacher, bien trop sincère avec tout ce qu'il ressentait.

Il tenait enfin sur ses pieds, la regardant simplement. "Pourquoi l'as tu envoyé si c'était une erreur?" Pourquoi devait-elle lui faire espérer quelque chose si en réalité elle fuyait? "Pourquoi fuir? Faire demi-tour si c'est pour te tenir devant moi?" Pourquoi apparaître dans ses pensées alors qu'il voulait simplement l'aimer comme le ferait un homme envers une femme. Un mari envers sa femme. Tout simplement. "Pourquoi me dire que je ne prends pas en considération tes envies?" C'était peut-être ce qui l'avait le plus blessé dans cet échange. Il se l'était pris dans la figure, sans rien comprendre. Ni voir venir. C'était violent tout simplement.

Le voir dans cet état ne ravissait pas du tout Hojin. Elle se souvenait que lorsque Jinsun buvait, il se mettait en colère et la frappait. Elle avait assimilé l’alcool à ça, même si elle buvait elle-même en de très rares occasions. Mais là, c’était différent. Il était aussi bourré que l’était son ex. Pourtant, elle ne ressentait pas la même peur que lorsqu’elle était en face de l’homme avec qui elle avait passé quatre ans de sa vie. Non avec Wei c’était différent. Avec lui, elle avait simplement peur de continuer à lui faire de mal. De le briser comme elle, elle avait été brisée. Mentalement. C’est pour cette raison qu’elle s’approche de lui quand il se casse la gueule, même s’il ne semble pas penser qu’elle est là près de lui. Pourtant, c’est le cas, elle est bien là avec lui dans ce bar alors qu’il est bourré et qu’elle devrait avoir peur. Seulement, elle n’a pas peur de Wei. Elle ne sait d’ailleurs pas pourquoi et ne veut pas se pencher sur la question pour le moment. « Parce que je t’ai vu dans le bar… et que t’es tombé. » Ce n’était que pour cette raison qu’elle s’était précipitée à ses côtés. Du moins, c’était ce qu’elle voulait se convaincre.

« Je ne te déteste pas Wei. Je te le promets. » Jin ne savait pas ce qu’elle éprouvait pour lui mais elle ne le détestait pas loin de là. Si ça avait été le cas, elle ne serait pas avec lui dans ce bar en train d’essayer de le faire tenir droit. Wei devait la croire, elle ne le haïssait pas. C’était juste compliqué parce qu’elle n’arrivait pas à laisser son passé derrière elle. Elle savait que c’était handicapant et qu’elle ne pourrait pas retrouver quelqu’un rapidement. Elle avait besoin de temps et d’espace. Il lui en donnait, mais ce n’était pas assez. Elle était complètement détruite et elle avait besoin qu’il le sache. Seulement, elle avait commencé à le détruite lui. Il pleurait et ses larmes transpercent le cœur de la jeune femme. Elle s’en veut tellement et recommence à les essuyer en vain. Elles reviennent à chaque fois, plus nombreuses. « Je sais que tu n’es pas lui… Je le sais. » Hojin ne prit pas la peine de rajouter qu’elle ne serait pas là si ça avait été le cas. De toute façon, demain matin, au réveil, il ne se rappellerait rien. Alors, autant éviter de dire plus que nécessaire.

Une nouvelle fois, son cœur se serre à ses mots. « Je sais. Désolée. C’est mieux ainsi. » Pour elle sûrement, pas pour lui à ce qu’elle voyait. Mais l’était-ce réellement pour elle ? Elle commençait à en douter à cause de l’homme qu’elle avait devant elle. Wei arrive enfin à tenir sur ses pieds et elle est surplombée par lui. jin se sent minuscule à côté de lui et encore une fois, elle n’a pas peur. Elle ne laisse parler et secoue la tête. « Ce n’était pas une erreur Wei. Je voulais te l’envoyer… » C’était la seule certitude qu’elle avait ça. Elle voulait lui envoyer cette rose parce qu’elle voulait qu’il sache qu’il ne lui était pas indifférent. Seulement, elle se rendait compte que ce n’était pas forcément une bonne chose à faire puisque derrière, elle fuyait, prenant ses jambes à son cou. « Parce que j’ai peur. J’ai peur de m’attacher et de souffrir encore… Physiquement comme mentalement. » Elle lui donnait des pistes sur ce qu’elle avait vécu avec Jinsun sans réellement lui révéler tout ce qu’il lui avait fait subir. S’il avait été sobre, peut-être qu’il aurait pu comprendre directement. Là, elle avait plus de mal à penser que c’était le cas.

« Parce que c’est le cas. Tu me balances tes sentiments par message et je dois les accepter comme si de rien était ? » reprend-elle, répondant à sa question. « T’as compris qu’il fallait y aller en douceur, que j’abaissais mes barrières petit à petit avec toi. Pourquoi t’as fait ça ? Pourquoi tu m’as imposé ce que tu ressentais… » Hojin baisse la tête, sentant les larmes lui venir aussi. « J’étais pas prête à l’entendre Wei… Je le serai peut-être même jamais… »

Wei n'était pas du genre à se bourrer la gueule. Et pourtant, ce soir, il y avait été. Il avait tout fait pour. Il avait tout donné pour être bourré. Tellement qu'il voyait maintenant Hojin à ses côtés. La jeune femme se trouvait là, devant elle. Et lui, il n'y croyait pas. Il n'y croyait tellement pas qu'il retombait de nouveau. Et elle avait beau lui répéter qu'elle était là. Il n'y croyait pas. C'était impossible, n'est-ce pas? Pourquoi serait-elle là alors qu'elle l'avait rembarré. Et même à sa phrase. Il n'y croit pas.

Il lui lança un petit regard, lui montrant bien qu'il ne la croyait pas."Si tu me détestes. Tu me détestes énormément même" C'était peut-être plus simple de penser ainsi pour passer à autre chose. Si il en était capable du moins. Parce qu'il semblait avoir la jeune femme dans la peau. Il l'avait en elle comme jamais et il n'était pas prêt de la laisser partir. Du moins, il était obligé de la laisser partir. Mais il ne savait pas comment vu la façon dont elle s'était incrustée en elle, doucement mais sûrement.

Ses larmes tombaient, peu à peu, ne lui laissant aucunement la chance de se calmer. "Je ne suis pas lui." répéta-t-il têtu. OU peut-être qu'il était comme lui finalement. Il ne faisait aucun bien à la jeune femme. Juste de la douleur. Autant partir plutôt que rester non?
Il secoua la tête. "Non c'est pas mieux ainsi. Pourquoi ça le serait?" Pourquoi ça serait mieux qu'il souffre ainsi que d'être heureux avec elle? Ah. Parce qu'elle ne l'aimait pas. Evidemment.

Wei tenait enfin debout. Et il regardait la jeune femme, dans le vague, le flou. Il ne savait même pas ce qu'il faisait ici en réalité. "Alors pourquoi l'envoyer?" Parce que si c'était juste pour le faire espérer, il aurait préféré ne jamais l'avoir. Et il l'aurait brûlé avant de partir loin. Non. A la place, il avait espéré comme un débile que tout soit réciproque. Qu'il puisse filer le parfait amour avec elle. Il avait espéré. Réellement. Pour voir tout se détruire en un claquement de doigt. "Pourquoi je te ferais souffrir Hojin?" Une question qu'il se posait vraiment. Pourquoi la ferait-il souffrir alors qu'il l'aimait? Tout ça n'avait pas de sens.

Il secoua la tête, ne comprenant pas pourquoi elle disait ça. "Pourquoi je devrais garder mes sentiments pour moi? Pourquoi m'imposes-tu ça?" Parce que ça faisait mal. De la voir sans la toucher. De rien pouvoir faire. De laisser les autres la regarder sans rien pouvoir dire. Puis un petit sourire triste s'empara de ses lèvres. Il baissait les armes tout simplement. Il s'imposait à elle donc autant tout arrêter. Tout simplement. " Ne t'inquiètes pas Hojin. Meng Wei va juste disparaître. Tu ne seras imposé à rien." Il avait même réfléchi pour devenir un student. C'était plus simple ainsi. Elle serait tranquille. Et il n'aurait pas la douleur de la voir souvent ou d'espérer la croiser dans les couloirs

Apparemment, qu’importe ce qu’elle lui disait, Wei ne la croyait pas. Il ne pensait pas qu’elle était là, pas plus qu’il ne pensait qu’elle ne le détestait pas. Alors, elle n’insista pas, se taisant, blessée qu’il pense qu’elle le détestait alors que ce n’était pas vrai. Elle n’avait pas menti et il ne la croyait pas. Et pourtant ce n’était vraiment pas le cas. Elle était sûrement amoureuse et elle ne se l’avouait pas. Il n’y avait aucune raison pour elle de détester le plus vieux. Au contraire. Elle se sentait en sécurité avec lui. Elle aimait son odeur, elle avait même gardé la veste qu’il lui avait donné le soir de la Saint Valentin. Elle aimait son sourire, la façon dont il avait de la couver du regard. Elle était bien plus mordue qu’elle ne voudrait bien l’admettre et ça l’effrayait au plus haut point. La dernière fois qu’elle avait ouvert son cœur à un homme, il l’avait complètement détruite, mentalement et physiquement. Alors, elle avait repoussé Wei, peut-être pas de la bonne manière, mais elle l’avait fait. Hojin s’en voulait maintenant en voyant l’état du jeune homme. Il n’était plus que l’ombre de lui-même et était complètement bourré. Elle avait mal en le voyant ainsi, encore plus quand il commença à pleurer.

Ça lui brisa le cœur, encore plus à cause de ses mots. « Je sais Wei. Tu n’es pas lui. » Elle renifla légèrement et essaya de se convaincre, de les convaincre que c’était bien mieux ainsi. Seulement, ce n’était pas le cas et le plus vieux avait raison. Pourquoi ça le serait ? « Parce que c’est mieux comme ça crois moi. » Elle n’avait pas d’arguments, du moins pas de vrais arguments qui pourraient tenir la route. Hojin ne faisait ça que pour se protéger elle-même de ce qu’elle pourrait ressentir pour le chinois. Elle avait peur de tout ce que ça impliquait, de tout ce qu’il pouvait lui faire en l’aimant. Jinsun l’avait aimé et il lui avait fait tellement de mal par la suite. Elle était consciente que Wei n’était pas Jinsun, mais inconsciemment pour le moment, elle n’arrivait pas à se défaire de son ex petit ami et de son influence sur elle.

Elle avait eu tort d’envoyer la rose parce que ça ne lui avait apporté que des problèmes. Elle ignora la question n’ayant pas de réponse à lui apporter. Que dire de plus que ce qu’elle avait déjà dit ? Hojin détourna le regard quelques instants essayant de ne pas se sentir coupable de ne pas lui donner suite à sa question. Elle ne reposa son regard sur lui que lorsqu’il repris la parole. Un long soupir s’échappa de ses lèvres. « Parce que ce sera le cas Wei. Quand tu sauras tout… Tu n’auras qu’une seule envie, t’enfuir. Et il est hors de question que je t’ouvre mon cœur pour que ça arrive… J’ai déjà trop souffert. » Mais ne souffrait-elle pas plus, en l’éloignant d’elle ? Ne faisait-elle pas plus de mal que de bien en le tenant loin d’elle ? Jin était complètement perdue et laissa tout exploser, lui donnant des réponses aux questions qu’il se posait.

« Parce que je suis pas prête. Parce que tu peux pas me forcer à les accepter. Parce que je ne voulais pas les entendre. » Hojin mentirait si elle disait qu’elle n’avait pas vu ni lu les signes qui prouvaient qu’il était tombé amoureux d’elle. Jin l’avait vu arriver et n’avait rien fait pour l’arrêter. Et elle ne l’avait pas voulu, jusqu’à ce qu’il lui avoue qu’il l’aimait. La suite ne lui fit pas plaisir et sans réfléchir, la gifle partit. « Meng Wei t’es qu’un putain d’égoïste. » hurla-t-elle dans le bar, menant tout le monde à les regarder. Le rouge lui monta aux joues et elle attrapa le jeune homme pour l’amener dehors et continuer de lui crier dessus. « Tu m’avoues tes sentiments et maintenant tu veux disparaitre. Putain tu fais chier vraiment… Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi t’es pas patient ? Pourquoi ? »

Wei était borné dans ses sentiments. il était juste perdu dans son tourbillon d'émotion qui ne le laissait pas tranquille. Il ne pouvait penser ni écouter réellement les paroles de la jeune femme. Parce que ce qu'il avait lu, l'avait tout simplement marqué à jamais. Il y penserait encore souvent, il le savait.

Wei essayait de se défendre pour une raison qu'il ne connaissait pas. Il ne savait pas pourquoi il insistait pour lui rappeler qu'il n'était pas lui. Mais la jeune femme était d'accord sur ça. Néanmoins, ce n'était pas suffisant. Pourquoi devait-on souffrir pour ce que les autres avaient fait? Parce que c'était toujours ainsi. "Alors pourquoi j'ai du mal à te croire Hojin?" Pourquoi avait-il cette sensation qu'elle ne croyait pas à ses propres paroles. C'était étrange, très étrange même. Mais étant bourré, il ne savait pas si c'était lui qui divaguait et souhaitait simplement qu'elle soit incertaine ou non.

Et la suite n'aidait en rien. Strictement en rien à Wei pour avancer. Pour passer à autre chose."Pourquoi décides-tu de mes actions? Et si je ne fuyais pas? Tu ferais quoi?" Il cligna des yeux, l'alcool tournant à l'intérieur de lui, se sentant nauséeux. "C'est toi qui fuit Hojin" dit-il d'une voix plus aigue qu'habituellement. Il en était certain. Mais encore, ou était les effets de l'alcool dans ça ?

Le chinois ne répondit pas plus. Que pouvait-il dire? Elle n'en voulait pas.C 'était simple. Elle ne voulait pas de ses sentiments. Mais jamais il n'aurait vu venir cette gifle. Son visage suivit le mouvement alors que le choc arpentait les traits de son visage. Autant dire qu'il désaoulait rapidement. Son regard cherchait un point ou se fixer alors qu'il essayait de comprendre ce qui se passait. Il la suivit, sans rien comprendre. Et ses phrases n'avaient encore moins de sens. Alors il sentit la colère grondait en lui, pas celle de la haine, l'énervement. Mais celle lié à la douleur, l'incompréhension. "Kang Hojin" grogna-t-il de sa voix la plus basse. L'alcool redescendait peu à peu, ne sentant plus vraiment les effets grâce à cette claque monumentale. "Tu ES l'égoïste! Tu me demandes de ne pas t'aimer et après je me fais gifler car je te dis que je te donne ce que tu veux. Choisis ce que tu veux." Wei la fixait, sa mâchoire contractait, les veines ressortant, signe qu'il se contrôlait. "Je ne suis pas un jouet que tu peux avoir ou balancer à ta guise Hojin."  Parce qu'il ne supporterait pas de devoir faire le yo-yo entre elle et ses peurs. Parce qu'il pouvait l'attendre, patienter et la laisser aller à son rythme. Mais en aucun cas il ne pouvait supporter la voir s'approcher et fuir comme bon lui semblait.