(( you are a disaster))  —  Il n'abandonnait pas. C'était profondément frustrant. Ne pas pouvoir avoir raison, ne pas... Ne pas être meilleur que lui alors que j'avais raison au départ de l'histoire. C'était encore plus énervant.

« Et pourquoi? »

J'étais curieux d'entendre sa justification. Enfin, jusqu'au moment où celle-ci arriva bel et bien. Quel petit fourbe il faisait. Cela m'arracha un rire alors qu'il terminait. Ce que j'allais répondre à ça ? Je le fixai pendant de longues secondes, à la recherche de quelque chose à dire pour lui donner tort, à la recherche d'une façon d'échapper à cette conversation, que je ne trouvais pas. C'était encore plus frustrant. Je saisis son poignet pour éloigner sa main de moi, toujours à la recherche de quelque chose à dire pour lui donner tort. Mais ça ne venait pas.

Dans un énième mouvement de colère, je finis par l'attirer contre moi, bien trop prêt, à en juger par le peu d'espace qui nous séparait, alors que mon regard se posait sur le sien. « Je t'ai dit de pas jouer à ça avec moi. » Le problème, c'est que je commençais moi-même à me prendre un peu trop au jeu.

(( you are a disaster))  —  Ah mon petit plan avait marché, en partie du moins. Il semblait un peu déstabilisé par ce que je disais. Gêné peut-être ? Je ne savais même pas s’il était de ce bord là ou non, ce qui rendait la chose encore un peu plus amusante. J’affichais un sourire satisfait à son silence plus long que les précédents. Je n’avais pas tout gagner, je savais bien qu’il n’allait pas abandonner si facilement. Un peu surpris mais satisfait en quelque sorte de me retrouver coller à lui. Le plus intriguant c’était que c’était lui qui avait initié ce mouvement là. J’avais peut-être raison avant, cette frustration dont je parlais était peut-être réel.

« Pourtant j’aime bien ce petit jeu »

Je me collais encore plus à lui, pas le moins du monde gêné par ce genre de proximité. L’adrenaline, encore et toujours, et puis un peu le manque. Parce qu’avoir un autre corps collé au mien de cette façon, ça faisait longtemps.

« Si t’es tant frustré, on peut régler ça, peut-être que après tu sera moins … tendu »

Pour ne pas dire chiant, même si le mot m’avait brûler les lèvres.

(( you are a disaster))  —  Namsun n'avait pas l'air effrayé le moins du monde, alors que je m'efforçais de rendre les choses gênantes pour lui. C'était tout le contraire de ce que j'avais imaginé, tout comme je n'aurais pas pensé me prendre au jeu, avoir envie de flirter avec la limite pour voir jusqu'où celle-ci se trouvait. « Vraiment ? » C'était presque drôle, dit comme ça. Je le sentis se coller plus près de moi encore, mais je ne bronchai pas, gardant les yeux posés sur lui, un petit sourire aux lèvres. J'aurais pu mettre fin à ce petit manège et m'éloigner, mais je voulais toujours avoir le dernier mot, ne pas m'avouer vaincu. Je le gardai à proximité de moi, mes lèvres proches des siennes. Et ma main sur sa peau me donnait des pensées que je n'aurais pas dû avoir. Pas avec lui.

Il était décidément agaçant.
Encore plus comme ça.

« Ta gueule. »

Et comme pour l'y aider, mes lèvres s'emparèrent des siennes pour s'y attarder un instant. Avec cela, peut-être arrêterait-il enfin de geindre comme un gamin à qui on avait fait une remarque déplaisante.

(( you are a disaster))  —  Oh non il n’était pas prêt de gagner contre moi à ce jeu là. Il était peut-être plus borner que moi, mais pour ce genre de chose je n’abandonnais jamais, encore moi s’il partait dans mon sens. Je n’avais aucune honte pour ça, et si on en venait à le faire, je ne regretterais pas. Alors à moins de me repousser, il n’aurait pas d’autre moyen de m’arrêter. Je m’attendais à ce qu’il recule, quand je m’étais encore plus coller à lui. Je continuais de le provoquer, avec mes mots, mes gestes. J’étais certain qu’il allait me pousser pour se libérer. Mais non, même pas. Ses lèvres collées aux miennes, j’étais d’abord resté immobile, surprise avant de finalement répondre à ce baiser.
Oh il venait de faire une bêtises, d’allumer un désir que j’essayais de taire depuis quelques minutes déjà, mais maintenant c’étais trop tard. C’était tout de même tentant de continuer à le provoquer, parce que ça rendait la situation … encore plus excitante.

« Tu me donnes donc raison »

Je souriais, satisfait, toujours collé à lui je passais mes bras autour de sa taille. Je me penchais vers lui pour poser mes lèvres près de son oreille et même y passer lentement ma langue. La tension qui flottait dans l’air, la colère que je sentais émaner de lui, cette envie qu’il avait de prouver qu’il avait raison, ah pourquoi ça me rendait dingue à ce point? 

(( you are a disaster))  —  Je ne savais pas s'il m'énervait ou si c'était autre chose. Autre chose qu'il avait pointé du doigt avec une bien trop de facilité. Et le pire, c'est qu'il répondait à ce foutu baiser, ce qui n'arrangeait rien à la situation. J'étais perdu entre l'envie de lui en coller une et l'envie de recommencer. « Tais-toi. » Je sentais qu'il n'arrêterait pas aussi facilement.

Je sentis un frisson remonter le long de ma colonne vertébrale au contact de ses lèvres contre ma peau. Pourquoi me laisser prendre à mon propre jeu aussi facilement ? Comment pouvait-il être aussi insupportable ? Mes propres réactions m'énervaient encore plus. Pourquoi avais-je envie de lui maintenant ? Ce n'était absolument pas dans mes plans. Le pire, c'est que ça lui donnait raison. La frustration devait être ma pire ennemie aujourd'hui. Je finis par me détacher de lui, n'ayant pas envie de céder face à lui. C'était trop facile. Beaucoup trop facile. Pourtant, il était là, à moins d'un mètre de moi. C'était encore plus agaçant. « T'as gagné. T'es content?» J'aurais perdu encore plus en lui donnant raison. En faiblissant. Il fallait que j'arrête ça. Ah, si seulement c'était possible.

(( you are a disaster))  — Il finissait par faire marche arrière. Trop facile, pourtant c’était trop tard, je ne voulais pas m’arrêter là, hors de question. Il venait d’éveiller en moi une envie, une bien grande envie, celle d’aller beaucoup plus loin que ce simple baiser. Oh j’aurais du le détester, avoir envie de le frapper, mais la tout de suite ce n’était pas du tout ça que je voulais. Apparement, du moins à ce moment là, son sale caractère m’excitait beaucoup plus qu’il ne m’énervait, ou un mix des deux, mais le résultat était le même. Ce sourire toujours provocateur son mon visage, parce qu’on était loin d’avoir fini cette « discussion ».

« Tu déclares déjà forfait, je suis un peu déçu »

Et j’étais à nouveau venu contre lui, glissant ma main sur son torse encore recouvert de son t-shirt, du moins pour l’instant.

« Tu as l’air si …. Tendu »

Evidement que je jouais sur le double sens de cette phrase. Je ne voulais pas simplement le provoquer pour l’énervé, je flirtais ouvertement. Je voulais obtenir une chose, assouvir un désir qu’il avait bien trop éveillé pour faire marche arrière maintenant.

« Si j’ai gagné, ça veut dire que cette frustration existe bel et bien alors … tu ne voudrais pas t’en débarrasser ? »

(( you are a disaster))  —  C'était horrible, tout bonnement horrible. J'avais envie de l'embrasser, de le toucher au moins autant que j'avais envie de lui faire payer ce qu'il faisait. Et le pire, c'est qu'il le savait. Il le savait, sinon il n'aurait pas continué à faire le malin comme il le faisait à cet instant. J'inspirai profondément quand il provoqua à nouveau le contact. « J'ai comme l'impression que je ne suis pas le seul dans ce cas. » Il me provoquait ouvertement, il me cherchait, j'en étais désormais convaincu. Pas que j'aie eu de grands doutes sur la question dans un premier lieu, mais c'était désormais certain.

De toute façon, je me perdais petit à petit dans mes propres pensées, dans cette envie qui grandissait encore et encore, me poussant à me montrer toujours plus sensible au moindre contact, au moins geste. C'est tout juste si je contrôlais mes propres gestes, quand je l'attirai à nouveau vers moi pour plaquer mes lèvres contre les siennes. À cet instant précis, il m'énervait au moins autant qu'il me faisait envie, et c'était bien ça, la plus grande des frustrations.

(( you are a disaster))  —  Je n’avais plus rien à nier. Je ne voulais pas nier que j’avais envie de lui, là à cet instant précis. Je trouvais juste drôle de le provoquer parce qu’il ne semblait pas entièrement assumer le fait qu’il aie également envie de moi.

« Effectivement, on est deux »

Et comme pour appuyer cette constatation, je pressais mon bassin contre le sien. Il commençait petit à petit à se laisser à ce désir qu’on partageait tout les deux. Au moins pour une fois nous étions sur la même longueur d’onde. Et ce baiser de faisait en rien taire mon envie, bien au contraire. Je répondais avec envie, glissait ma langue contre ses lèvres pour finalement accéder à la sienne. Enivrer par le désir, le manque, parce que ça faisait trop longtemps que je n’avait pas fait ce genre d’activité. Seul ça ne comptait pas. Sentir un corps, son corps collé au mien, tout, ça me rendait dingue. Je passais ma main sur son torse pour le pousser un peu, pour qu’il atterrisse assis sur son lit. Je restais debout devant lui en me mordant la lèvre.

« J’espère que ça va te faire du bien de te défouler un peu »

Et aussi que c’était pas un puceau, parce que j’étais pas dans une humeur de type tutoriel pour novice. Je voulais quelqu’un qui sache ce qu’il faisait. Et j’étais persuadé que cette colère qu’il avait envers moi allait rendre la chose encore plus … excitante.