Note avant lecture : Le texte suivant contient certains passages avec des contenus légèrement violent/graphique et peuvent déclencher une réaction d'anxiété, en particulier chez ceux qui ont des antécédents de traumatisme. À lire avec précaution.


Dix-sept ans… Ce n’est rien, c’est le début d’une vie, le début de beaucoup d’aventures.

Pourtant pour Elle s’était la fin, la fin de tout, la fin du début de sa vie, la fin de ses rêves et ses envies.. Le temps qu’on luit avait donné était finalement reprit cruellement. Elle s’était débattu, essayant de sortir de l’eau, de reprendre sa respiration, puis les forces semblaient la quitter doucement. Ses mains accrochées avec force aux bords de la baignoire étaient en train de lâcher, l’oxygène était en train de l’abandonner complètement, les bulles se faisaient moindre tandis que sa gorge et ses poumons brûlaient comme si ils prenaient feu. Et puis tout commença à changer, toute cette douleur était en train de partir devenant comme un fantôme, le sang ne coulait plus, c'était comme un stop... Ses pensées s'étaient arrêtés, les personnes qu'elle connaissait ne semblait plus exister. Elle avait encore de choses à vivre, à dire et pourtant ses yeux s'étaient fermés et elle commençait doucement à disparaitre.

Elle était tombée amoureuse, elle avait osé croire au prince charmant, croire qu’elle allait vivre une histoire d’amour comme on en voit à la télé, elle voulait vivre le grand amour et c’est ce qu’elle avait vécu les premiers mois. À ses yeux, ce qu’elle vivait c’était l’amour parfait, l’amour comme on ne le vit qu’une fois, mais derrière Elle ne voyait pas le côté malsain, elle ne voyait pas ce que les autres voyaient, cette toxicité qui étouffe doucement avant de tuer complètement. Elle ne voyait que la joie qu’elle ressentait, les sourires qu’elle avait quand elle posait les yeux sur celui qu’elle aimait. Il n’y avait que ça qui comptait, il n’y avait que ça qui l’intéressait et qui la rendait heureuse.

Tout avait commencé étrangement, une simple gifle comme beaucoup osent appeler ça, l’unique gifle comment beaucoup osent croire. Une gifle qui avait été suivi par un « Je suis désolé, je n’ai pas fait exprès. » Elle avait osé croire les quelques mots dit par son petit ami étaient réel, qu’il les pensait réellement alors la japonaise avait fait ce qui semblait être juste : elle avait pardonné. Oubliant la rougeur de sa joue et les picotements qui accompagnait ça, gardant sur son visage de porcelaine ce magnifique sourire qu’elle faisait parfaitement. Le genre de sourire qui cache une vérité cruelle, une douleur que personne n’ose avouer, une honte sans fin. Alors elle souriait, car sourire était la seule chose qu’elle savait faire.

Elle n’aurait jamais cru qu’une tenue aurait pu déclencher tout ça. Elle avait juste eu cette folle envie de se faire jolie. Pourtant voir son petit-ami en colère lui avait rapidement fait comprendre que cela avait été une mauvaise idée, hurler au point où les veines de son cou étaient visible. Et puis il y avait les coups, la première fois la gifle était d’une couleur rouge et pourtant ce jour-là… Tout avait tourné dans un violet noir douloureux. Les larmes sur les joues de Elle brûlaient, chaque larme qui coulait sur sa joue était aussi tranchante qu’une lame de couteau, sa respiration était saccadée et ses pensées bordélique n’aidait pas. Elle se sentait perdu, bloquée sans aucun échappatoire. Pourtant, aussi stupide que ça pouvait être. Elle avait pardonné, préférant voir que le positif de la personne qu’elle aimait. Une erreur qui allait l’emmener à sa fin.

Les hématomes qui peignaient son corps depuis plusieurs semaines commençait enfin à disparaitre doucement, le noir était remplacé pour un violet léger accentué de jaune, rien de beau, pourtant Elle arrivait à les cacher comme une professionnelle. Ce n’était qu’au moment de ses bains qu’ils se révélaient…  

C’était une soirée calme, il n’y avait que le son de l’eau qui coulait ainsi que la musique qui grésillait à travers la radio. Elle était dans son bain, profitant de la douceur des bulles et de l’odeur de la rose qui l’entourait. Cette chaleur si rassurante était là, protégeant Elle du monde entier. Et avant même de réaliser quoi que ce soit… La jeune fille avait la tête sous l’eau, des mains l’empêchait de remonter à la surface, de prendre cette bouffée d’air dont elle avait tant besoin. Elle s’agitait, elle voulait crier, elle voulait beaucoup de choses et pourtant elle n’arrivait à rien. Son corps entier la brûlait, elle se débattait. La japonaise avait peur, peur de tout, peur de ne plus respirer, peur que sa vie s’arrête la. Puis le néant, ses yeux s’étaient fermés et elle se laissait glisser doucement au fond de la baignoire, inerte. Tout était noir. Elle qui pensait voir cette lumière blanche qui semblait accueillir, ou encore voir sa vie défilée… Elle ne voyait rien. Elle n’avait encore rien vécu.

Huit minutes et vingt-trois secondes, elle était restée morte pendant huit longues minutes avant qu’on ne la retrouve. Elle n’a jamais su comment, peut-être parce que la personne de l’appartement qui était juste à côté avait tout entendu, peut-être parce que quelqu’un savait qu’un malheur allait arrivé, ou tout simplement parce qu’elle n’avait pas caché si bien que ça tout les hématomes sur son corps. Elle ne savait pas et pourtant une équipe médicale était là, autour d’elle alors qu’elle reprenait doucement ses esprits, alors qu’elle pleurait, qu’elle se sentait stupide pour tout ce qui s’était passé. Il y avait tellement de regrets dans la vie de Elle.

Puis l’étincelle qui avait toujours existé dans le regard de la japonaise avait disparu. Elle fixait un mur, sans expression, les voix n’étaient que des sons floués, les visages n’avaient aucun trait défini. Puis une voix sortie du lot. « Quel est votre prénom ? » La jeune femme n’avait pas l’impression que c’était une question dont ils ignoraient la réponse, c’était comme si ils voulaient vérifié si il y avait un problème avec elle, si elle souvenait de ce qui venait de se passer… D’une voix enrouée elle finit par répondre. « Yidhra. »