Passant une main sur son torse elle relève son visage vers lui. Voit combien il lutte entre ce qu’il faudrait qu’il fasse et ce qu’il veut faire … La jeune femme aurait pu l’aider, tenir les distances et respecter sa décision, mais il lui avait beaucoup trop manqué pour qu’elle puisse avoir le courage de la repousser ainsi … Elle savait que rien n’allait dans cette situation, qu’il était son patron, qu’il était son amour de vacances, qu’il avait été claire et qu’il ne voulait pas d’une relation avec elle parce qu’il n’était pas capable de la gérer. Mais que devait-elle conclure alors qu’elle venait à peine de passer le pas de cette porte que leur lèvre se retrouvaient déjà. Des mois d’absences, des mois d’abstinences. C’était une torture qu’elle ne voulait pas revivre, pas alors que l’objet de ses désirs se trouvaient devant elle, pas lorsqu’il la soulève pour la glisser sur le bureau et qu’il se cale entre ses jambes pour revenir l’embrasser. Ne cesse jamais Sang Jun. A-t-elle envie de lui gémir mais elle se retient, frémit en sentant son pouce venir caresser sa bouche et déglutit en relevant le visage vers lui un peu plus, quémandant sans mot un baiser. Baiser que le plus vieux lui donne et ses mots, ses mots qu’il ne cesse de répéter pour se convaincre, se donner le courage de l’éloigner, elle les fait taire en glissant sa langue contre la sienne. Un baiser qu’elle approfondie en enroulant ses bras autour de sa nuque. Elle savait que ce moment ne durerait que quelques minutes et elle ne voulait pas le manquer. C’est à bout de souffle qu’elle détache ses lèvres à contre cœur en laissant échapper un petit rire qui ne manquerait pas de faire rater un battement de cœur à Sang Jun. Il la grisait, la rendait folle. Un simple baiser et la voilà déjà dans un autre monde … elle se presse contre lui en relevant son minois innocent qui contrastait avec ses yeux brillants et ses lèvres rougies et humide d’indécence. « Peut-être qu’on peut encore quelques minutes … ? » souffle-t-elle en crevant d’envie de déboutonner sa chemise. Pas pour l’inciter à des caresses plus oser, mais simplement parce que ses tatouages lui manquaient cruellement. Mais la jeune fille resta sage, se contentant d’enfouir son visage dans le creux de son cou en inspirant son parfum longuement. Dieu qu’elle aimait ça … être dans ses bras.

Sang Jun voulait arrêter avec ce petit ange. Il ne voulait pas continuer à la souiller ainsi, à la rentrer dans ce monde qui ne devrait pas exister pour elle. Il était dangereux comme homme. Il était tout ce qu'il ne lui fallait pas. Tout ce qu'elle devait laisser. Tout ce qu'elle ne devait pas voir. Et pourtant, il se retrouvait là, à l'embrasser, sur son bureau. Elle assise dessus te complètement à sa merci. Il savait qu'à l'heure actuelle, il pouvait faire n'importe quoi d'elle. Et pourtant, pourtant, il ne faisait rien. Il la laissait la, sa petite princesse innocente. Dieu qu'il l'aimait.
Sa petite voix le fit craquer. Elle qui n'avait sûrement pas osé parler plus d'une fois. Elle qui osait finalement dire une petite phrase. Il la regarda, l'embrassant de nouveau doucement avant de la laisser s'installer. "Que veux-tu faire?" craqua-t-il finalement. Parce que pour ce petit bout de femme, il était prêt à tout. Absolument tout. Même une nouvelle nuit de folie qui le ferait vivre le temps d'un soir, pour mourir à petit feu le lendemain matin, quand la réalité reviendrait. "Mais sache que c'est la dernière fois Manah...il ne pourra plus y avoir ça. Plus du tout." Plus jamais. Mais qui croyait-il tromper en disant cela? C'était couru d'avance qu'il y aurait une prochaine fois. Mais il préférait jouer l'autruche pour aujourd'hui, c'était plus simple.

Plus du tout. La jeune femme baisse le visage. Tout va tellement vite soudainement. A peine entrer dans ce bureau qu’il l’embrasse, puis la repousse, puis la garde contre lui, puis lui dit que tout ça ne pourra plus jamais avoir lieu. La jeune femme se redresse pour pouvoir glisser davantage son visage au sien. Restant contre lui malgré tout, elle caressa sa nuque. Elle n’avait pas fini son service de toute façon, voilà ce qu’elle se dit alors que la seule chose qu’elle désire réellement c’était de rester ici, dans ses bras. Elle plonge son regard dans le sien, caresse sa joue, alors que ses yeux se voilent de tristesse rien qu’un instant avant de retrouver cet éclat de tendresse. Oui, tout ça ne pouvait continuer ainsi, et pourtant ? Que se passerait-il s’ils osaient tomber amoureux ? S’aimer sans retenu ? Que se passerait-il, s’ils affrontaient l’avenir ensemble ? Ma Nah voulait croire qu’ils étaient plus fort que tout le reste … Mais que pouvait-elle faire seule si son amant doutait ? Elle ferme les yeux avant de coller son front au sien, prendre le temps de le retrouver. Elle se blottit contre lui, soupire d’aise contre sa bouche. Cela lui faisait du bien se sentir étreinte dans les bras de Sang Jun. Il avait cette aura rassurante, celle d’un homme qui pourrait la protéger de tout, ça la jeune femme s’en persuadait. Son roi ne pouvait être dans ces ombres sombres qu’elle avait aperçus. Et si c’était le cas … alors qu’importe … Elle serait la lumière qui brille en lui. Cette douceur qui lui manque, dont il se prive depuis trop longtemps. Tendrement elle murmure contre sa bouche « Shhh… laisse-moi profiter de toi … » mon amour. Ne me fait pas penser au futur … à ce demain dans lequel tu me fuiras. Elle dépose un baiser chaste, tendre sur sa bouche. Sur sa joue. Glisse jusque dans le creux de son cou. Déboutonne quelques boutons de sa chemise pour venir embrasser ses clavicules. Ses baisers sont lents, tendre, une pluie de baisers mouillés. Un collier de perles qu’elle trace de ses lèvres. Si douce, si délicate. Elle remonte tendrement de l’autre côté de son cou, caresse ses hanches alors qu’elle mordille sans force la peau tendre de sa nuque. Sa bouche glisse avec affection le long de sa mâchoire. Ressens-tu toi aussi cette sérénité ? Cet instant de tendresse ? Le cœur battant en rythme avec celui de son amant, Ma Nah retrouve ses lèvres qu’elle embrasse dans une quiétude, peut-être les prémices d’un acte d’amour quand bien même le bureau ne s’y prêtait pas. Comment pouvait-il faire l’amour à la femme-enfant qu’il aimait, ici ? Se reculant légèrement, le souffle court et les yeux brillants Ma Nah lui souffle « Je veux passer la nuit avec toi … diner avec toi … regarder un film avec … faire l’amour avec toi … dormir avec toi … » voilà ce qu’elle voulait … « Et je partirais demain matin » si c’était ce qu’il voulait.

Il savait que ses paroles pouvaient être dures. Non. Elles étaient dures. Il était méchant de lui faire ça. Il l'était vraiment. C'était lui qui avait craqué à l'appel de ses lèvres, lui qui l'avait sauvé cette nuit dans cette ruelle sans rien demandé, sans rien dire. Il avait toujours été dans ses parages. Alors que lui, lui il lui demandé de l'oublier. Comme si c'était aussi simple alors que son fantôme planait autour d'elle. Comment pouvait-il être aussi dur avec ce petit ange? Petit ange qui avait des émotions contrairement à lui. Pire, elle était une jeune fille à la fleur de l'âge. Et lui, sa trentaine presque atteinte, il jouait avec elle. Comme si il ne voyait pas les conséquences. Non. Non il ne les voyait vraiment pas. Car lui même ne comprenait pas ce qui se passait. Lui même ne voyait pas les changements qui opéraient chez lui. Et même si il ne les voyait pas, il les enterrerait bien profondément en lui pour ne pas les faire sortir. Bien que la bouche délicate de Manah, sa douceur et sa tendresse essayait actuellement de le faire plier, vibrer à son rythme. Il la laissait faire. Mais son esprit se fermait néanmoins. Il ne pouvait pas la blesser plus, il ne pouvait plus la faire espérer autant qu'il le faisait actuellement, c'était tout bonnement impossible. Et ça, il le savait. Il savait aussi qu'il lui serait difficile de lui résister si sa petit bouille totalement adorable le regardait ainsi. Il ne pourrait rien faire contre elle. Mais il essaierai. Car il ne pouvait faire que ça pour elle. Et seulement ça. "Non" dit-il simplement, sa gorge se déchirant à son refus. 'Non Manah; On ne fera pas tout ça. Tu ne dormiras pas avec moi, tu ne passeras pas la nuit avec moi" Car elle devait comprendre qu'elle ne pouvait pas espérer autant de lui, qu'il n'était pas un bon garçon comme elle aimait lui dire, il n'était qu'un petit merdeux de la vie qui ne vivra jamais longtemps. Si dans cinq ans, on lui disait qu'il était mort, il n'en serait pas étonné. On ne peut pas. On ne doit pas. Ce n'est pas ce qu'il faut Manah" dit il de nouveau, la gardant néanmoins contre elle. "Cette nuit, tu rentreras à ton dortoir. Comme tous les soirs." Comme si de rien n'était

Comment cela devait être un enfer dans la tête du plus vieux. Lutter contre ce qu’il voulait, devoir faire ce qu’il pensait être juste. Un instant il lui demandait ce qu’elle voulait vraiment, et l’instant d’après la repoussait. Peut-être trop effrayer de constater qu’il lui serait difficile de ne pas céder à ce qu’ils désiraient tous les deux. Ma Nah aurait aimé avoir le pouvoir de le soulager, de libérer cet esprit torturé. N’était-elle pas une des responsables de ce chaos dans l’esprit de l’homme qu’elle aime ? Des mois à devoir supporter son absence et maintenant qu’il était là, dans ses bras, soudainement sous sa coupe, comment pouvait-elle avoir assez de courage pour le laisser partir à nouveau ? Elle ne se berçait pas d’illusions, mais l’espoir était trop fort … Sang Jun n’aurait dû être qu’un amour de vacances, une amourette que l’Australie aura couverte tendrement. Mais l’homme était devenu son premier amour, le premier à lui avoir volé le cœur, le corps, les rêves. Elle lui avait tout donné sans jamais rien regretter. Elle s’était convaincu que c’était pour le mieux et que désormais, ils devaient chacun reprendre le cours de leur vie. Mais comment continuer de vivre une vie loin de lui quand il était si proche ? Ma Nah avait du mal à prendre conscience de tout ce qui s’était passé, et tout ce qui se passerait. En quelques minutes à peine dans ce bureau, la voilà, incapable de se détacher de lui. Tout revient. Leur premier baiser, la façon qu’il avait eu d’hésiter sans pouvoir s’en empêcher. Et ses mains sur son corps, et son regard qui se perdait dans le sien. Cette façon qu’il avait eu de lui tenir les cheveux pour ne pas qu’elle se salisse en mangeant sa glace. Il avait été, avec elle, plus doux et délicat, que n’importe quel homme. Aucun n’avait réussi à lui montrer un tant soit peu de respect, jamais avec la sincérité de Sang Jun. Elle caresse sa joue, se perdant dans ses réflexions, se noyant dans le regard sombre-orage de son ancien amant. Elle n’avait pas envie de douter sur ce qu’elle pouvait lire dans son regard. Car après tout le baiser qu’il lui avait donné était remplie d’une sincérité déchirante. Leurs corps refusaient de se quitter et la tendresse dans laquelle ils se plongeaient lui faisait abandonner les derniers remparts derrière lesquels elle tentait de tenir bon. Petit ange. Elle releva son regard vers lui et caressa sa nuque de ses deux mains délicates. Si elle avait été une femme audacieuse elle aurait ouvert sa chemise pour attiser les sens de Sang Jun, lui rappeler la forme de son corps, lui rappeler combien il avait aimé l’embrasser et le posséder. Mais … Ma Nah n’était qu’une enfant qui découvrait encore l’audace de l’amour. Peut-être même, se disait-il, que Sang Jun n’aurait pas aimé une telle attitude. Bien trop timide, et manquant cruellement de confiance en elle, Ma Nah se redresse simplement en venant planter son regard dans le sien. Elle pourrait lui dire si tu veux qu’on arrête, alors pourquoi me gardes-tu contre toi ? Mais cette question, innocente dans la bouche de la jeune femme, risquait de le pousser à tout lâcher, et voilà tout ce que craignait la jeune femme. Elle déglutit, ce n’est pas ce qu’il faut, et souffla alors « Pourtant … c’est ce que l’on veut tous les deux. » Sa petite langue insista d’un air innocent sur le veut tous les deux. Son minois levé vers le sien, sa poitrine se soulevant contre celle de son amant, les jambes de Sang Jun coincées entre les siennes, et leur corps ainsi noués semblaient refuser de se lâcher. C’est ce que l’on veut.