Je ne peux pas la laisser… je ne peux pas l’oublier. Rien n’y personne n’y arrivera. Je n’en ai pas envie. Je sais que nous ne pouvons plus continuer à nous haïr. A se détester, à se blesser… mais je n’arrive pas à faire semblant. A faire comme si de rien n’était. De là où je me trouve, dans ce cachot, dans cet endroit lugubre qui n’appartient qu’à moi. Je voudrais payer le prix pour ce que j’ai fait. Etre jugé… mais je ne peux m’empêcher de rêver à elle. A nous… de la regarder, toujours de loin. De l’attendre… peu importe les années, je sais que rien n’y changera rien. Je l’aime…. Beaucoup trop. J’ai tout donné dans cette relation, dans ce que je ressens. Je sais que rien n’y personne ne pourra me faire cet effet. Me donner autant de bonheur ou même me faire autant souffrir. Ce que je ressens n’a pas d’égal. Et je m’en fous d’avoir l’air d’être un ado amoureux. Un fou qui ne sait plus gérer ce qu’il n’a jamais osé dire tout haut. Putain ! Je souffre tellement. Et j’en veux à n’importe qui de m’avoir un jour fait ressentir ça. Car peu importe ce qu’il arrive, je vois que ça me détruit. Et pourtant, je suis incapable de regretter… parce-que être à elle est la plus belle chose qui me soit arrivé. J’aurais aimé être quelqu’un de plus fort. Ne pas avoir envie de céder. Mais c’est tout mon corps qui la réclame et qui l’aime. Alors je ne contrôle plus rien, ni cette main sur la sienne, ni mon visage qui s’approche d’elle. Je voudrais la retrouver, lui montrer à quel point je suis sincère… mais la réalité me rattrape. Elle s’éloigne, me laisse seul. Sans réellement comprendre ce qui nous arrive, elle sort de la voiture alors que mon cœur rate un battement. Mais… qu’est-ce que j’ai fait ? « Merde. » je m’agace, me redresse brusquement et sors aussi. La pluie s’écrase sur moi, tandis que mes yeux la cherchent déjà. « Ye Won ! Reviens ! » Je t’en prie, je suis idiot. Plongée déjà dans sa torpeur, dans ses pires craintes… Je reste interdit, n’ose plus bouger alors qu’elle se relève et me crie dessus. Elle a raison… je ne peux pas lui faire ça. « Putain, je voulais pas excuse-moi. » je parle plus fort, serre les dents pour retenir ces sanglots. Je ne voulais pas être encore stupide Ye Won. Tu ne mérites pas ça… « J’arrive pas bordel. J’arrive pas à rester loin de toi. » Et tu ne vois pas qu’à chaque fois c’est pareil ? « Je contrôle plus rien quand t’es là. C’est plus fort que moi. » Je te veux tellement Ye Won. Je ne peux pas me raisonner. Je n’ai jamais été aussi obsédé par quelqu’un. « Je suis qu’un con. Je fais n’importe quoi. » Et ce depuis que tu es revenue dans ma vie Ye Won. Je n’arrive pas à être normal. A juste agir comme il le faudrait. La pluie est plus forte, plus intense. Rester dehors serait une folie. Elle va attraper froid… se faire du mal. « Putain, je sais qu’entre toi et moi c’est finis. Mais je n’arrive pas à l’accepter. Je ne peux pas avancer sans toi. » J’y arriverais jamais Ye Won. Je suis trop dépendant de toi. De tes humeurs, de tes rires, de ta vie… tu ne vois pas que sans toi, je ne suis rien ? « Rentre dans la voiture ! » j’ai crié plus fort, parce-que je m’inquiété. Parce-que je fais toujours le con. Je ne veux pas qu’elle souffre encore à cause de moi. « Je t’en prie Ye Won… reviens… » Et pas seulement dans cette bagnole, mais aussi dans ma putain de vie. Reviens vers moi. Reviens nous donner une autre chance. Parce-que je ne peux pas y arriver. Le temps n’est pas notre allié. C’est celui qui effacera tout ce que nous avons. C’est celui qui nous bouffera et nous rendra malheureux. Aura-t-elle comprit ma détresse ? Cet appel SOS que je crie vers elle ?

   

Elle suffoque, n’arrive plus à respirer correctement. Si seulement tout était différent, si seulement tout ça n’était pas arrivé… Alors elle aurait succombé, sans aucune résistance, sans même y réfléchir. Elle se serait à nouveau jeté dans ses bras, aurait retrouvé sans grande difficulté celui qui continue de faire battre son cœur, toujours plus vite. Celui que son corps entier continue inlassablement de réclamer. Mais plus rien n’est comme avant, elle se doit d’affronter cette réalité qu’elle n’arrive pas totalement à accepter. Ils sont désormais deux âmes en peine, qui ne pourraient jamais plus retrouver ce qu’ils étaient avant. Leur amour semble désormais impossible à ses yeux, qu’importe la force qu’elle pourrait mettre pour tourner la page de ces derniers mois. Et même cette infime partie d’elle hurlant ce désespoir à l’idée de l’avoir perdu semble encore lui faire perdre la raison. Elle vacille sur ses jambes, laisse toutes ses souffrances s’échapper dans ces larmes qui perlent sur ses joues, se mêlent à cette pluie diluvienne qui la fait encore trembler. « Je peux pas ! Je peux plus ! » Je n’arrive plus à savoir ce qu’il faut faire pour oublier les souffrances que tu m’infliges encore à être là, si proche de moi. Je ne peux pas m’arrêter de t’aimer et ça me bouffe un peu plus à chaque jour qui passe. Un soubresaut face à ces mots, face à tout ce qu’elle aurait certainement voulu entendre plus tôt. Parce qu’elle avait compris, quand il est revenu, que jamais elle ne pourrait aimer autant quelqu’un. Que jamais, elle ne pourrait donner à un autre ce qu’elle lui a donné. Elle a laissé son coeur entre ses mains, et ne pourra jamais plus le récupérer. Il est à lui, qu’importe ce qu’elle fera pour tenter de le reprendre. Elle ne sera jamais capable d’aimer autant un autre, de lui offrir son coeur et se mettre à nu comme elle le fait encore avec lui. Et elle s’avance, se rapproche de lui. Elle n’arrive plus à marcher correctement, alors que ses poings fermés s’écrasent sur son torse, font redoubler ces sanglots qui la secouent. « Arrête de m’faire ça ! » qu’elle crie plus fort qu’elle ne l’aurait cru. « Arrête de m’dire tout ça ! » Elle n’a aucune force, même dans ces coups qu’elle lui donne, mais elle continue, sans que cela ne l’aide. « Arrête d’être là ! J’arrive plus rien à supporter ! » Ses larmes redoublent elles aussi, alors qu’elle finit par se raccrocher à son vêtement, enfouis sa tête entre ses mains. Un contact qu’elle se refuserait en temps normal, mais c’est son âme entière qui parle pour elle, qui tente maladroitement d’exprimer toute la peine qui s’échappe encore d’elle. « Je peux pas continuer comme ça… » qu’elle murmure entre deux sanglots. Je ne peux pas revenir dans ta vie alors que la tienne est désormais scellée à une autre. Je n’arrive pas à l’accepter, à l’assimiler, alors que c’était tout ce dont j’aurais rêvé avec toi. Et elle se maintient à lui, cache encore son visage. Et même la pluie ne saurait masquer son odeur, celle qui l’a tant de fois rassurée. Et même ses vêtements trempés n’arriveraient pas à nuire à ce contact. Elle ne rêve que de ses bras, mais ces dernières visions de lui l’achèvent une fois de plus. Elle s’abandonne contre lui alors qu’elle devrait à nouveau le fuir. S’échapper aussi loin que possible pour laisser le temps effacer les souvenirs d’eux. Mais il faut croire qu’elle n’y arrive toujours pas, que tout ce qu’elle fera pour s’éloigner de lui ne fera que le faire revenir, à chaque fois. Qu’importe ce qu’elle tentera pour l’oublier, il y aura toujours une vision, un instant, qui lui rappellera l’amour qu’elle continue de lui porter. La rage de n’être plus rien face à lui. La détresse de devoir abandonner ce qu’elle avait de plus cher pour qu’il puisse mener sa nouvelle vie.

Reviens-moi… reviens dans ma vie, près de moi, dans mes bras. Reviens vers moi, reviens reprendre ta place. Je ne peux pas être là à tes côtés sans espérer. Sans y croire… sans me rappeler. Et je sais que j’ai tort. Que je rêve encore… mais c’est plus fort que moi. Je n’ai jamais aimé quelqu’un comme ça. Je n’ai jamais vu mon monde s’écrouler autant sans toi… Je te veux toi, aujourd’hui et demain… alors qu’on me traite de fou, d’égoïste. Mais je ne sais plus quoi faire. Je suis perdu. Que quelqu’un m’aide, parce-que je suis malheureux sans toi. Je veux te retrouver. Réentendre tes rires, te voir me sourire… revoir tes yeux se plonger dans les miens. Je voudrais avoir de nouveau, confiance en moi. Celle que tu me donnais, celle qui me faisait gravir les échelons. Celle qui me faisait croire à mes rêves. Je voudrais que tu sois là, à tenir ma main, joué avec mes doigts alors qu’on penserait à nous. Je voudrais toutes ces choses qui me manquent. Si ce n’est pas toi… alors je ne veux personne d’autre. Je suis fragile, plus qu’une ombre encore. A errer, espérer un jour revoir la lumière… tu me donnes toujours cet espoir. Cette flamme vers laquelle je m’avançais. Celle qui allait me brûler… je me suis fait consumer. Je n’ai rien maitrisé. Et j’avais beau avoir peur, j’y suis allé. J’ai foncé... mais je ne regrette rien, parce-que j’ai enfin comprit que mon monde tournait autour de toi. Il n’y avait pas que la musique finalement. Il y avait toi… Et je reste là, à te regarder, à espérer. Te voir avancer vers moi, mon souffle qui se coupe quand je sens tes poings sur moi. Ce contact me fait mal, la voir ainsi me détruit. Et finalement ces perles salées s’échappent. Se frayent un chemin sur mes joues humides. Je ne peux pas m’arrêter Ye Won… ne me demande pas ça… s’il te plait. Et je serre les dents, pince mes lèvres… je ne sais plus ce que je fais, ni ce que je veux finalement. J’ai tellement mal de la voir souffrir. Mais je l’aime tellement aussi… j’en ai marre de tout briser. De ne pas être celui qu’il lui faut. Et je sais, que ses mots sont justes… malgré mon cœur qui la réclame, qui bat pour elle. Elle a raison… elle ne peut pas continuer comme ça… Je n’ai pas la force de la repousser, la force de lui dire qu’elle doit partir… mes bras se serrent déjà autour d’elle. Parce-que je suis trop faible. Parce-que je suis incapable de lui mentir encore une fois. Peut-être voudra-t-elle me fuir encore une fois. Mais je ne peux plus… j’ai trop mal. Et je regrette tellement que ces bras ne soient pas ceux qu’il lui faut. La pluie masque nos larmes, le bruit des gouttes étouffent nos sanglots… « Je suis désolé… d’être moi. » parce-que je sais que si j’avais été quelqu’un d’autre les choses seraient différentes. Et je m’en veux si elle savait… terriblement. Je donnerais n’importe quoi pour devenir quelqu’un de bien. Etre celui qui lui fallait. Nos affaires sont trempées, j’ai froid, je tremble mais je ne peux me résigner à la lâcher. La laisser partir ça me tuerait. « Tu peux me demander n’importe quoi.. » je ferais tout ce qu’elle voudra. Même m’en aller, quitter cette ville si il le faut… mais « Me demande pas d’arrêter de t’aimer… » Parce-que c’est trop dur. « Je peux pas. » je n’y arrive pas. Et j’ai conscience que cette confidence lui fait du mal. Que je la blesse encore plus… mais à quoi bon lui raconter des histoires. J’en suis incapable… je la serre davantage contre moi. J’ai si peur de la perdre… pourtant dans un geste doux et presque désespéré je relève son visage vers moi. Mon doigt sous son menton, je l’oblige à me regarder. A affronter cette crainte qui nous dévore tous les deux… on va se quitter Ye Won… réellement… sans retour en arrière possible. Et je sais quelque part, qu’elle s’en rend compte aussi. Alors dans un murmure « Embrasse-moi Ye Won… » Je suis fou. Je sais que je ne devrais pas… « Une dernière fois, je t’en supplie… » Une supplique pour un dernier baiser. Pour un adieu… je ne veux plus me souvenir de nous dans ces disputes. Dans ces mensonges. Je veux me souvenir de nous, dans ce baiser… dans cet adieu qui n’appartiendra qu’à nous. Je t’en supplie Ye Won… Je te promets qu’après je te laisserais enfin partir. Je te rendrais ta liberté… celle que tu mérites. 

 

Elle aura beau le frapper, tenter de le détester, autant qu’elle le veut, Ye Won sait que l’amour qu’elle lui porte sera toujours plus fort. Ancré en elle comme une évidence certaine. Elle aura beau vouloir crier qu’elle l’a oublié, ces mots sonneront faux, jusqu’à la fin. Parce qu’on oublie pas son premier amour, jamais. On n’oublie pas le bonheur que cela a pu procurer, ni même la peine engendrée par la perte. Ca reste marqué à vie, dans le coeur et dans l’esprit. Et elle l’a bien compris, à travers toutes ces épreuves qu’ils endurent à chaque fois. Elle sait désormais, qu’il aura beau la briser autant qu’il le souhaite, une part d’elle continuera encore de l’aimer, au delà du possible. Cette part d’elle continuera d’espérer retrouver ses bras lorsque tout s’écroule encore, retrouver sa chaleur lorsque la tristesse l’envahira une fois de plus. Peut-être qu’elle le recherche encore, retenant un sanglot tout contre lui, son corps frissonnant à sentir ses bras s’enrouler autour d’elle. Elle n’arrive toujours pas à croire que l’amour peut être aussi destructeur, peut ravager autant de choses sur son passage. Elle n’aurait jamais pensé que celui qu’elle aime soit celui qui la mènerait à sa perte. Et pourtant, tout ça se déroule sous ses yeux apeurés, paniqués face à cette fin qui n’arrive jamais, qu’ils se promettent sans arriver à la faire sonner. Qu’importe ce qu’elle puisse être, remplie de bonheur ou provocante de malheur. Son regard qui se relève finalement vers lui, rougit par ces larmes qui continuent inlassablement de perler à travers son visage humidifié par la pluie. « Il le faut… » Qu’elle murmure. Un déchirement de plus, qu’elle n’arrive plus à gérer. « Ça nous fait trop de mal. » Ca nous consume à petit feu, ça nous détruira complètement. Ca mènera à notre perte bien plus vite qu’on ne l’aurait cru. On se doit d’être heureux. Même si ça signifie qu’on doit se dire adieu. Elle se mordille la lèvre, retient ces mots qu’elle aurait tant aimé lui dire. Mais ils n’ont plus rien en commun, plus rien à quoi se raccrocher, à part ces sentiments qui les bouffent entièrement. Comment pourraient-ils à nouveau être heureux après s’être fait tant de mal. Cela lui parait impossible, insensé. Cette demande qu’il formule fait hurler son coeur d’une douleur nouvelle, lui arrache un sanglot de plus. Voit-il à quel point elle aurait voulu que toutes ces images s’effacent de son esprit pour qu’elle puisse y céder ? Son regard plongé dans le sien, qui finit inévitablement par redescendre jusqu’à ces lèvres qu’elle rêve encore de posséder. Elle en connaîtra toujours la douceur, leur goût si particulier. Et elle pourrait s’y perdre une dernière fois, comme un dernier adieu à leur histoire. Mais au lieu de ça, la pulpe de son pouce vient simplement les caresser, lentement. Ses yeux rivés sur ce dernier geste tendre qu’elle lui offre. « Je peux pas Il Kyang… » souffle-t-elle si proche de lui. De longues secondes à capturer dans son esprit ce dernier contact, cette dernière lueur qui s’éloigne. « Si je cède maintenant, ça sera pareil à chaque fois et … » Ses yeux qu’elle ferme un instant, elle déglutit en repensant à ces dernières fois ou elle a flanché, l’a laissé combler ce manque qu’il provoquait en elle. « Et je peux pas… S’il faut t’oublier, j’y arriverais pas comme ça. » Ses mains qui se posent sur chacune de ses joues, elle se rapproche un peu plus de lui pour déposer un baiser à la commissure de ses lèvres, brièvement, délicatement. Une seconde suspendue dans le temps, avant qu’elle ne se détache, recule de quelques pas. Ses yeux qui ne sauraient arrêter ces larmes, qu’elle frotte de son bras, elle le regarde une dernière fois. « Je suis désolée… » murmure-t-elle une dernière fois, avant de se retourner, et partir. Ses pas se font rapides, au point qu’elle se met à courir, puisant dans le peu de force qu’il lui reste encore. Ses propres pleurs lui coupent le souffle, alors qu’elle s’éloigne, le plus vite possible de lui. Et elle en est persuadée, jamais elle n’arrivera à oublier quoi que ce soit. Jamais elle n’oubliera la faiblesse dont elle fait preuve dans ses bras. Signe d’un amour qui ne saurait disparaître, qui continuera de brûler à l’intérieur d’elle, jusqu’à son dernier souffle.

Je ne pensais plus à rien… j’étais hypnotisé par elle, nos souvenirs… ce que nous étions devenus. Avec le temps je crois que j’ai finis par me faire à la douleur aussi. Un geste, une demande qui valait de l’or. Toute une vie, un futur qui dépendrait peut-être de ce moment. J’étais fou d’elle… Je n’aurais pas dut, mais j’avais besoin de ça. Pour oublier, pour réussir à lui rendre cette liberté qu’elle méritait. Etait-ce une fausse excuse ? Au fond j’aurais pu espérer qu’elle se rende compte de ce qu’elle ressentait. Que l’un et l’autre étions toujours liés ? Mais je ne pensais pas à ça… j’avais juste mal. Je voulais qu’elle puisse combler ce manque. Encore une fois… le temps s’arrête, j’ai la tête qui tourne, le souffle qui se coupe. Elle est si proche. Ma main tremble encore sous son visage, l’eau me fouette et refroidie ma peau. Mais j’attends… une lueur d’espoir que j’aimerais voir dans ses yeux. Elle ne peut pas… je le sais... Le faire c’est devoir nous dire au revoir, c’est peut-être aussi prendre un risque de ne jamais pouvoir décrocher. Je reste interdit, en suspends alors que mes yeux ne la quittent plus. Je l’observe, retient un soupir en sentant ses mains se poser sur moi… Je souffre tellement. Elle me manque…. tout ce qu’elle est me manque terriblement. Et juste ses paumes, posées sur ma peau…. J’aimerais m’en souvenir, encore longtemps. Capter ce moment pour ne plus jamais l’oublier. Aucune autre femme ne me fera cet effet. Personne d’autre ne comblera aussi vite ce vide dans mon cœur… et je l’aime, trop pour rester inconscient. Alors je me laisse aller, mémorise chacun de ses gestes jusqu’à ce qu’elle décide de venir embrasser la commissure de mes lèvres. Une frustration, un échec…. Et pourtant, j’ai l’impression de revivre, le temps de quelques secondes. Un contact rapide, si tendre… j’en ai fermé les yeux, pour me souvenir. Ne rien oublier de ce qu’elle m’offrait… puis ce froid. Cet air glacial qui m’envahi lorsqu’elle s’éloigne. C’est tout mon être qui la veut encore. Qui ne se satisfait jamais… pourtant ma tête me hurle de rester. De la laisser partir… cette fois c’est la bonne. Et je le sais. Parce-que nous avons peut-être trouvé le courage de nous regarder et nous dire au revoir. Pourtant en regardant sa silhouette s’éloigner, je pleurs. Je laisse ces larmes se confondre avec la pluie et m’y perd dedans. Je souffre, ne pense plus à rien… seulement à ce vide qu’elle laissera dans ma vie. Je sais que je n’arriverais pas à m’en relever aussi vite… il me faudra du temps n’est-ce pas ? Ce fameux temps que je ne voulais pas. Que je refusais d’accepter… il devrait peut-être me sauver, m’aider. Je n’en sais rien, je me sens perdu. Et je repense à toutes ces choses qu’on s’est dites, les plus belles Cet instant que nous venons de partager. Je n’en oublierais rien… je le grave dans mon cœur, dans ma tête. Et je finirais par prendre conscience qu’elle ne sera plus là. Désormais, j’assisterais à sa vie… de loin. Mais j’accepte, je n’ai plus le choix. Et je trouve que nous avons réussi cet acte. Cette séparation qui nous faisait du mal. A la rendre un peu plus belle. Moins douloureuse, malgré que les jours qui viendront j’aurais peur… peur de vivre sans elle. Et je finirais par rentrer, par reprendre ces habitudes prises chez mon meilleur ami. Loin de tout, à l’abris, encore fragile… avec pour une fois une seule envie, celle d’avancer pour moi, mais aussi pour elle… je lui dois bien ça.