Jonah appréciait trop ces moments avec Damon pour s’en priver. Qu’importe, qu’il soit fatigué le lendemain, il voulait vivre pleinement cette histoire. Il ne désirait que le temps qu’ils pouvaient passer ensemble, et détestait chaque jour un peu plus ces heures loin de lui. S’il s’était depuis longtemps accroché à Damon, tout devenait plus intense, à chacune de leurs retrouvailles. Il se laissait porter par l’instant qu’il vivait, ne pensait plus à rien, sauf à ce qu’il vivait. Et c’était si revigorant, si rassurant, en fin de compte. La boisson prête, il pouvait de nouveau lui faire face, dans ce sourire qui se voulait craquant, ses lèvres qu’il mordillait, avant de pouvoir l’embrasser, refermer ses bras autour de lui. Il avait collé son front contre le sien, dans un autre sourire dont il ne savait plus se défaire. Dieu qu’il se sentait bien, ici et maintenant. « you’re driving me crazy… » avait-il simplement murmuré, avec cette pointe de malice dans la voix. Damon le rendait fou, un peu plus encore à chaque moment qu’ils partageaient. Et il se laissait faire, davantage encore à chaque fois. Tant pis, s’il se perdait totalement dans cette relation naissante. Damon lui faisait du bien, le soulageait parfaitement de ces maux qu’il tentait de mettre de côté. Et ça lui suffisait.

Si Damon s’écoutait il lui ferait l’amour sur ce plan de travail. Mais il n’était pas certains que Jonah soit encore prêt. Le garçon se laissait faire la plupart du temps mais ne poussait jamais vraiment plus loin les caresses. Damon voyait bien qu’il lui faisait de l’effet, mais il y a un fossé entre ressentir du désir, même intensément, et l’assouvir. Il ne voulait rien brusquer … il pouvait attendre, l’attendre. Alors parfois, comme à cet instant, il se laissait porter égoïstement par son envie mais réussissais toujours à reprendre ses esprits à temps. Savourant encore la chaleur de son corps, Damon reste de longues secondes collés à lui, aspirant son souffle chaud dans leur proximité, leur intimité et lui vole un dernier baiser chaste. Il se recule finalement et le pousse vers la table. Qu’ils discutent un peu. Damon voulait aussi prendre le temps de s’assurer que son petit ami se sentait bien, dans sa tête et dans son corps. Il savait que c’était compliqué, mais même s’il avait conscience que leur relation soulageait Jonah, qu’elle lui offrait une porte de sortie, il n’en restait pas moins qu’il était seul avec ses souvenirs effacés. Il le rejoint avec un peu de gâteau qui restait dans le frigo et déposa les chocolats devant eux. Il s’assoit à l’angle à côté de lui et attrape sa main comme s’il avait toujours besoin d’un contact avec lui. « Comment tu te sens aujourd’hui ? » souffle-t-il avec un sérieux attendrissant et une attention concernée qu’il lui porte avec intérêt. Et Jonah savait qu’il pouvait tout dire à Damon, même ses coups de mou que jamais le plus vieux ne le jugerais pour ça … au contraire. Damon se mit à manger de sa main gauche et lui lançait des œillades en attendant qu’il réponde.