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creuse et tu trouveras ♣ ft. wooyoung
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Re: creuse et tu trouveras ♣ ft. wooyoung | Mer 12 Aoû - 16:31 Citer EditerSupprimer
creuse et tu trouveras
nah woo young & beom lucas
il y a des choses vouées à rester secrètes et des choses vouées à être dévoilées.
Lucas s'esclaffa quand Wooyoung lui fit la remarque qu'il était un homme à qui il manquait cruellement des muscles. C'était quelque chose qu'on avait toujours remarqué chez lui et malheureusement, il n'y pouvait rien. Il était trop fin pour un garçon, tellement fin que c'en était ridicule et ce n'était pas pour rien qu'il détestait ce corps, qu'il se détestait. Alors oui, il se moquait bien de lui-même quand les autres se moquaient aussi de son corps, mais ce n'était qu'un moyen de se protéger. De ne pas éclater en larmes, de ne pas trop penser aux choses négatives alors que son cerveau avait déjà ouvert les cicatrices de son cœur et lui avait déjà fait rappeler qu'il était ridicule. Évidemment, ce n'était pas dit sur un mauvais ton, ce n'était pas parti d'une mauvaise intention, mais à chaque fois qu'on appuyait sur un point faible du garçon, il ne pouvait s'empêcher de se sentir mal. D'envier les muscles de Wooyoung. De se dire qu'il aurait sûrement été une meilleure personne, si on lui avait offert un meilleur corps. Meilleur caractère. Meilleure vie.
« Je n'ai pas besoin d'un bras de fer pour vous défier, je pense que les mots sont amplement suffisants pour ça. » Et malgré tout, malgré la peine de son cœur, il n'en divulguait rien Lucas, il retenait tout au plus profond de lui-même, quand bien même tout était en train d'exploser à l'intérieur de lui. Tant pis s'il subissait les bombardements dans son propre corps, tant que cela éclatait en silence. Il accompagna ces explosions d'un petit sourire, sourire espiègle qu'il aimait tant montrer au cuisinier juste pour le plaisir de l'ennuyer. Sourire qui ne révélait pas la moindre imperfection de son corps.
Et l'américain continua avec ses réponses très courtes, jusqu'à ce qu'on effleura le terrain de l'amour. Honnêtement, il n'avait jamais vraiment eu de bons souvenirs avec l'amour. Il y avait eu son premier amour au collège, mais cette belle histoire d'amour avait été entachée par ses pensées sur sa propre sexualité, à se demander s'il n'était pas homosexuel, si ce qu'il ressentait pour sa copine de l'époque était réel (car comment pourrait-il l'aimer s'il aimait les garçons ?). La réponse était venue trop tard, il était en réalité bisexuel. Depuis, il y avait eu un grand vide après qu'il ait déménagé à Séoul car il n'avait pas de temps à accorder à l'amour (trop occupé à s'occuper de sa survie), jusqu'à son ex. Son ex qui l'avait manipulé et qui s'était vraiment foutu de sa gueule. Il s'était senti au pire de lui-même. Et puis, voilà où ses histoires d'amour avaient pris fin. Alors les paroles de Wooyoung prenaient bien sens, parce que pour lui, il était complètement impossible que quelqu'un l'aime s'il connaissait tous ses défauts. On ne pourrait jamais l'aimer s'il se montrait tel qu'il était : monstrueux. Mais il avait tort. « Peut-être, » se contenta t-il de répondre avec un petit sourire espiègle, gamin, mystérieux.
L'ambiance changea brusquement lorsque Wooyoung s'attarda sur le fait qu'il vive seul. L'américain ne put empêcher ses muscles de se raidir et il porta simplement la main à son cou, gêné par le sujet, n'aimant pas en parler. S'il faisait semblant pour bien des sujets pour paraître plus pitoyable qu'il ne l'était jamais, sa situation familiale était en revanche l'un des rares sujets où il n'avait pas à faire semblant pour que tout le monde ait pitié de lui. « Je suis orphelin, » répondit-il, mentant pour la énième fois dans sa vie. Enfin, mensonge à moitié. On pouvait peut-être le considérer comme réel orphelin, puisque sa mère l'avait abandonné. « Ils sont morts dans un accident de voiture quand j'avais quatorze ans. » Et il espéra que ce sera suffisant pour que le cuisinier clôture le sujet, pour qu'il éprouve un peu de pitié pour lui, pour qu'il s'attache à lui. Car il en avait besoin de cette attention, Lucas. Cette pitié.
Il reprit son air habituel lorsqu'il eut fini de répondre à toutes ses questions mais malheureusement pour lui, il dût s'apercevoir que ce n'était pas la fin. Si seulement l'aîné savait que Lucas n'était pas réellement un scientifique puisqu'il ne le faisait pas par plaisir... Enfin bon. Le garçon arrêta d'y penser quand Wooyoung mit en valeur la bague autour de son doigt. Les yeux se plissèrent, l'air plus sérieux lorsque le plus âgé émit une hypothèse. La fameuse hypothèse.
Double-jeu.
« Qu'est-ce qui vous fait vous dire ça ? » demanda t-il de but en blanc, le regard ancré dans celui du cuistot. Il n'aimait pas qu'on découvre son comportement et sa vraie nature. Si Wooyoung y arrivait, cela signifiait la fin de sa supériorité sur lui, sur le fait qu'il soit au courant de quelque chose qui ne devrait pas être divulgué. Si Wooyoung savait, alors ce sera une nouvelle ère qui commencera ; guerre froide où les deux auront un couteau sous la gorge de l'autre, feignant d'être amis quand ils connaissaient les pires secrets de l'autre. Ou peut-être utiliseront leur savoir sur l'un et l'autre pour mieux s'entendre : mais les utopies pour Lucas, ça n'existait pas.
« Je n'ai pas besoin d'un bras de fer pour vous défier, je pense que les mots sont amplement suffisants pour ça. » Et malgré tout, malgré la peine de son cœur, il n'en divulguait rien Lucas, il retenait tout au plus profond de lui-même, quand bien même tout était en train d'exploser à l'intérieur de lui. Tant pis s'il subissait les bombardements dans son propre corps, tant que cela éclatait en silence. Il accompagna ces explosions d'un petit sourire, sourire espiègle qu'il aimait tant montrer au cuisinier juste pour le plaisir de l'ennuyer. Sourire qui ne révélait pas la moindre imperfection de son corps.
Et l'américain continua avec ses réponses très courtes, jusqu'à ce qu'on effleura le terrain de l'amour. Honnêtement, il n'avait jamais vraiment eu de bons souvenirs avec l'amour. Il y avait eu son premier amour au collège, mais cette belle histoire d'amour avait été entachée par ses pensées sur sa propre sexualité, à se demander s'il n'était pas homosexuel, si ce qu'il ressentait pour sa copine de l'époque était réel (car comment pourrait-il l'aimer s'il aimait les garçons ?). La réponse était venue trop tard, il était en réalité bisexuel. Depuis, il y avait eu un grand vide après qu'il ait déménagé à Séoul car il n'avait pas de temps à accorder à l'amour (trop occupé à s'occuper de sa survie), jusqu'à son ex. Son ex qui l'avait manipulé et qui s'était vraiment foutu de sa gueule. Il s'était senti au pire de lui-même. Et puis, voilà où ses histoires d'amour avaient pris fin. Alors les paroles de Wooyoung prenaient bien sens, parce que pour lui, il était complètement impossible que quelqu'un l'aime s'il connaissait tous ses défauts. On ne pourrait jamais l'aimer s'il se montrait tel qu'il était : monstrueux. Mais il avait tort. « Peut-être, » se contenta t-il de répondre avec un petit sourire espiègle, gamin, mystérieux.
L'ambiance changea brusquement lorsque Wooyoung s'attarda sur le fait qu'il vive seul. L'américain ne put empêcher ses muscles de se raidir et il porta simplement la main à son cou, gêné par le sujet, n'aimant pas en parler. S'il faisait semblant pour bien des sujets pour paraître plus pitoyable qu'il ne l'était jamais, sa situation familiale était en revanche l'un des rares sujets où il n'avait pas à faire semblant pour que tout le monde ait pitié de lui. « Je suis orphelin, » répondit-il, mentant pour la énième fois dans sa vie. Enfin, mensonge à moitié. On pouvait peut-être le considérer comme réel orphelin, puisque sa mère l'avait abandonné. « Ils sont morts dans un accident de voiture quand j'avais quatorze ans. » Et il espéra que ce sera suffisant pour que le cuisinier clôture le sujet, pour qu'il éprouve un peu de pitié pour lui, pour qu'il s'attache à lui. Car il en avait besoin de cette attention, Lucas. Cette pitié.
Il reprit son air habituel lorsqu'il eut fini de répondre à toutes ses questions mais malheureusement pour lui, il dût s'apercevoir que ce n'était pas la fin. Si seulement l'aîné savait que Lucas n'était pas réellement un scientifique puisqu'il ne le faisait pas par plaisir... Enfin bon. Le garçon arrêta d'y penser quand Wooyoung mit en valeur la bague autour de son doigt. Les yeux se plissèrent, l'air plus sérieux lorsque le plus âgé émit une hypothèse. La fameuse hypothèse.
« Qu'est-ce qui vous fait vous dire ça ? » demanda t-il de but en blanc, le regard ancré dans celui du cuistot. Il n'aimait pas qu'on découvre son comportement et sa vraie nature. Si Wooyoung y arrivait, cela signifiait la fin de sa supériorité sur lui, sur le fait qu'il soit au courant de quelque chose qui ne devrait pas être divulgué. Si Wooyoung savait, alors ce sera une nouvelle ère qui commencera ; guerre froide où les deux auront un couteau sous la gorge de l'autre, feignant d'être amis quand ils connaissaient les pires secrets de l'autre. Ou peut-être utiliseront leur savoir sur l'un et l'autre pour mieux s'entendre : mais les utopies pour Lucas, ça n'existait pas.
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Re: creuse et tu trouveras ♣ ft. wooyoung | Dim 20 Sep - 20:10 Citer EditerSupprimer
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nah woo young & beom lucas
il y a des choses vouées à rester secrètes et des choses vouées à être dévoilées.
si je me retrouvais là, en ce moment même, à lui sortir le meilleur interrogatoire de sa vie, c’était parce que j’avais ressenti le besoin d’en connaître plus sur mon serveur. c’est bien de travailler ensemble, mais c’est mieux de savoir avec qui l’on travaille. j’avais donc écouté ses réponses attentivement, réagissant de temps à autres à celles-ci. je le vis s’esclaffer à ma remarque sur son manque de muscles. c’était simplement pour le taquiner, je ne sais pas s’il l’a mal pris, mais il peut bien faire ce qu’il veut de son corps. quand bien même il est moins fort physiquement que son cuisinier, il n’en perd pas en répartie. je pense que les mots sont amplement suffisants pour ça. bah voyons. un petit rire s’échappa de mes lèvres quand je le vis aussi afficher un sourire espiègle. il n’en manque pas une. avec lucas, c’est un peu les montagnes russes. un coup j’ai envie de le faire sauter sur la poele, un autre coup je l’observe comme s’il s’agissait de mon petit-frère. ou de mon fils, mais cette dernière supposition ne me rajeunit pas alors je préfère la rayer de la carte. vint alors le sujet qui en fait réfléchir plus d’un, l’amour. j’ai grimacé quand il m’annonça qu’il n’avait pas de copine. en même temps, vu son sale caractère qui apparaît et s’en va comme il veut, ça ne m’étonne guère. à moins qu’il ne fasse semblant. peu à peu mon cerveau épluchait les détails chez lui, les mots, les paroles, les faits et gestes qui pouvaient me confirmer ce que je pensais de lui. mais je lui en parlerai plus tard. d’un geste de la main droite, je lui ai asséné un léger coup sur la tête, faisant rebondir certaines mèches de ses cheveux lisses. trop honnête quand tu le veux wooyoung, trop brutal, et tu ne prends rien avec des pincettes. peut-être que tu devrais faire plus attention à ce que tu dis ? pendant un moment, j’ai cru que lucas réfléchissait un peu à ma remarque. mais c’est à ce moment que l’ambiance changea du tout au tout. il venait de m’annoncer qu’il vivait seul, et à dix-neuf ans, je trouvais ça plutôt étrange. et comme à mon habitude, sans tact aucun, j’en ai demandé plus. je suis orphelin. la réponse me fit froid dans le dos et je me suis renfoncé sur ma chaise en grimaçant à nouveau. j’ai clairement perdu une occasion de me taire. j’observais lucas, qui semblait vraiment gêné par le sujet. je me suis gratté la tête, à mon tour moi aussi, frappé par ce malaise inévitable. et ce n’est pas la suite de notre conversation qui m’aida à me sentir mieux. ils sont morts dans un accident de voiture quand j’avais quatorze ans. finalement, c’est bien ce que je pensais. il paraît pourri gâté, mais il n’en est rien. il se débrouille seul depuis un moment. et il a l’air de connaître la galère avec un g majuscule. je me suis raclé la gorge, reprenant faussement contenance. « je suis hum, désolé. » je l’étais sincèrement. mais je pensais aussi que je ne devais pas être le premier à lui dire et ça me paraissait un peu ridicule. c’est typiquement la phrase bateau que tout le monde te sort dans ce genre de situation. bref, je me sens bien con. merde. « et.. ça va ? je veux dire.. tout seul, tu t’en sors ? » une pointe d’inquiétude pouvait se déceler dans ma voix. parce que c’est ce que j’étais, légèrement inquiet. comment un enfant aussi jeune pouvait arriver à tenir les bons bouts ? c’est totalement impossible. je sais que j’ai l’habitude de juger très vite, trop vite, mais là, ça me paraît de la folie pure de l’imaginer tout gérer seul alors qu’il n’a même pas encore atteint la vingtaine. décidément, j’ai bien fait de lui poser toutes ces questions. je manque surtout de beaucoup de tact.
j’avais porté ma main au niveau de mon menton, mettant bien en valeur l’alliance qui ornait l’une de mes phalanges. mes pensées s’étaient focalisées sur ce que j’avais cru comprendre tout à l’heure. la fameuse hypothèse, en effet. tout portait à me faire croire qu’il avait un côté de moi, quelque chose qui me ressemblait. ce côté double-jeu. je suis certain que je vise juste et pas à côté de l’assiette. ce serait le comble pour un cuisinier. j’ai laissé mon regard ancré dans celui de mon cadet pendant quelques secondes, faisant durer le suspens comme s’il s’agissait d’une enquête de sherlock holmes. « ton comportement. » avais-je lâché simplement en un murmure grave. j’ai esquissé un sourire en coin, faisant tourner mon index dans l’air, mimant un verre invisible dans ma main. « tu agis différemment quand tu parles avec eun hye et quand tu interagis avec moi. tout me laisse à penser que je ne suis pas le seul avec qui tu montres ce petit côté de toi que peu de monde connaît. » j’ai désigné l’anneau à mon doigt, sans état d’âme aucun. « ça ne te rappelle personne ? » tu fuis la réalité, comme moi je la fuis. mais tout comme moi, tu ne pourras pas la fuir indéfiniment. et peut-être que peu à peu, je te prendrai sous mon aile. qui sait.
j’avais porté ma main au niveau de mon menton, mettant bien en valeur l’alliance qui ornait l’une de mes phalanges. mes pensées s’étaient focalisées sur ce que j’avais cru comprendre tout à l’heure. la fameuse hypothèse, en effet. tout portait à me faire croire qu’il avait un côté de moi, quelque chose qui me ressemblait. ce côté double-jeu. je suis certain que je vise juste et pas à côté de l’assiette. ce serait le comble pour un cuisinier. j’ai laissé mon regard ancré dans celui de mon cadet pendant quelques secondes, faisant durer le suspens comme s’il s’agissait d’une enquête de sherlock holmes. « ton comportement. » avais-je lâché simplement en un murmure grave. j’ai esquissé un sourire en coin, faisant tourner mon index dans l’air, mimant un verre invisible dans ma main. « tu agis différemment quand tu parles avec eun hye et quand tu interagis avec moi. tout me laisse à penser que je ne suis pas le seul avec qui tu montres ce petit côté de toi que peu de monde connaît. » j’ai désigné l’anneau à mon doigt, sans état d’âme aucun. « ça ne te rappelle personne ? » tu fuis la réalité, comme moi je la fuis. mais tout comme moi, tu ne pourras pas la fuir indéfiniment. et peut-être que peu à peu, je te prendrai sous mon aile. qui sait.
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Re: creuse et tu trouveras ♣ ft. wooyoung | Sam 3 Oct - 17:05 Citer EditerSupprimer
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nah woo young & beom lucas
il y a des choses vouées à rester secrètes et des choses vouées à être dévoilées.
Orphelin. D’un coup, Lucas se demanda si Wooyoung regrettait toutes les « mauvaises » choses qu’il lui avait faites, comme le frapper légèrement à la tête comme il venait de faire, ou alors lui lancer des remarques moqueuses. En général, les gens le prenaient en pitié quand il racontait son histoire. Enfin, non. Il avait juste besoin de dire qu’il avait perdu ses parents dans un accident de voiture pour qu’on le prenne en pitié et qu’on veuille le prendre sous son aile. Et c’était exactement son but : qu’on le prenne en pitié. Ainsi, on lui donnera de l’attention, l’attention dont il rêvait, voulait.
Le cuisinier s’excusa (excuses auxquelles il était habitué) et malheureusement pour lui, le plus âgé continua sur le sujet, lui demandant s’il s’en sortait.
Non.
Bien sûr que non, il ne s’en sortait pas.
Il avait l’impression de mourir à petit feu depuis qu’il avait quatorze ans. Qu’on avait coupé l’herbe sous ses pieds et qu’à chaque fois qu’il tentait de bâtir quelque chose, on venait toujours détruire ce qu’il tentait d’entasser. Il était incapable d’accomplir quoi que ce soit parce que contrairement aux autres, sa priorité n’était pas de conduire le plus beau bateau pour naviguer sur les mers, mais de simplement en avoir un. Lorsque les autres étaient déjà tous aux commandes d’un bateau, lui était occupé à nager, à survivre.
Ce fut d’un petit rire sarcastique qu’il haussa les épaules. « On fait avec quand on n’a pas le choix. » Il lui avait épargné les détails de sa galère depuis qu’il était venu en Corée du Sud. Déjà que perdre son père et apprendre que sa mère aurait préféré qu’il soit mort n’était pas facile, changer de pays l’était encore moins. Lucas ignorait comment il était toujours en vie. Pourquoi il était toujours en vie. Pourquoi il était né, tout court.
L’ambiance changea encore une fois lorsque Wooyoung fit allusion à une hypothèse qui ne lui plaisait pas. Lucas déguisa ça sous un air détaché mais au fond de lui, il était sérieux, un peu trop sérieux même. Et il n’aimait pas le fait que Wooyoung était en train de deviner une partie de lui qu’il tentait toujours de recouvrir, cacher par des sourires et de bonnes attentions…
Le regard bien ancré dans celui de son collègue, il ne put s’empêcher de plisser des yeux, comprenant où il voulait en venir… mais ne voulant pas le montrer. Il ne voulait pas avouer à Wooyoung qu’il n’y avait pas que ça, qu’il était encore pire que ce qu’il supposait. Qu’il ne se contentait pas simplement de manipuler les autres en utilisant leurs faiblesses ; il allait plus loin, les manipulait sans même qu’ils ne se rendent compte. La preuve, il venait de le faire avec la mort de ses parents, puisqu’il n’était pas réellement orphelin. Et ça, c’était quelque chose que Wooyoung ignorait.
Alors il préféra jouer à l’idiot, hausser des épaules. « C’est un peu normal que j’agisse différemment avec vous, puisque vous êtes infidèle. » Première fois que Lucas annonçait clairement qu’il savait que Wooyoung était infidèle. Mais si celui-ci tenait tant à en parler, alors qu’ils en parlent. « Ce que vous faîtes n’est pas une bonne chose. Vous êtes encore chanceux que j’ai choisi de me taire… qui sait ce qui pourrait se passer si je choisis de parler. » Alors ne me cherchez pas, vous le r e g r e t t e r e z.
Un sourire s’esquissa sur ses lèvres, le regard innocent, malgré tout bien fixé dans celui de Wooyoung. Air enfantin, mais regard sérieux. Signe qu’il ne faudrait pas aller plus loin… mais dans la vie, il fallait creuser pour trouver ce qu’on voulait.
Le cuisinier s’excusa (excuses auxquelles il était habitué) et malheureusement pour lui, le plus âgé continua sur le sujet, lui demandant s’il s’en sortait.
Non.
Bien sûr que non, il ne s’en sortait pas.
Il avait l’impression de mourir à petit feu depuis qu’il avait quatorze ans. Qu’on avait coupé l’herbe sous ses pieds et qu’à chaque fois qu’il tentait de bâtir quelque chose, on venait toujours détruire ce qu’il tentait d’entasser. Il était incapable d’accomplir quoi que ce soit parce que contrairement aux autres, sa priorité n’était pas de conduire le plus beau bateau pour naviguer sur les mers, mais de simplement en avoir un. Lorsque les autres étaient déjà tous aux commandes d’un bateau, lui était occupé à nager, à survivre.
Ce fut d’un petit rire sarcastique qu’il haussa les épaules. « On fait avec quand on n’a pas le choix. » Il lui avait épargné les détails de sa galère depuis qu’il était venu en Corée du Sud. Déjà que perdre son père et apprendre que sa mère aurait préféré qu’il soit mort n’était pas facile, changer de pays l’était encore moins. Lucas ignorait comment il était toujours en vie. Pourquoi il était toujours en vie. Pourquoi il était né, tout court.
L’ambiance changea encore une fois lorsque Wooyoung fit allusion à une hypothèse qui ne lui plaisait pas. Lucas déguisa ça sous un air détaché mais au fond de lui, il était sérieux, un peu trop sérieux même. Et il n’aimait pas le fait que Wooyoung était en train de deviner une partie de lui qu’il tentait toujours de recouvrir, cacher par des sourires et de bonnes attentions…
Le regard bien ancré dans celui de son collègue, il ne put s’empêcher de plisser des yeux, comprenant où il voulait en venir… mais ne voulant pas le montrer. Il ne voulait pas avouer à Wooyoung qu’il n’y avait pas que ça, qu’il était encore pire que ce qu’il supposait. Qu’il ne se contentait pas simplement de manipuler les autres en utilisant leurs faiblesses ; il allait plus loin, les manipulait sans même qu’ils ne se rendent compte. La preuve, il venait de le faire avec la mort de ses parents, puisqu’il n’était pas réellement orphelin. Et ça, c’était quelque chose que Wooyoung ignorait.
Alors il préféra jouer à l’idiot, hausser des épaules. « C’est un peu normal que j’agisse différemment avec vous, puisque vous êtes infidèle. » Première fois que Lucas annonçait clairement qu’il savait que Wooyoung était infidèle. Mais si celui-ci tenait tant à en parler, alors qu’ils en parlent. « Ce que vous faîtes n’est pas une bonne chose. Vous êtes encore chanceux que j’ai choisi de me taire… qui sait ce qui pourrait se passer si je choisis de parler. » Alors ne me cherchez pas, vous le r e g r e t t e r e z.
Un sourire s’esquissa sur ses lèvres, le regard innocent, malgré tout bien fixé dans celui de Wooyoung. Air enfantin, mais regard sérieux. Signe qu’il ne faudrait pas aller plus loin… mais dans la vie, il fallait creuser pour trouver ce qu’on voulait.
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Re: creuse et tu trouveras ♣ ft. wooyoung | Jeu 12 Nov - 19:56 Citer EditerSupprimer
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il y a des choses vouées à rester secrètes et des choses vouées à être dévoilées.
je manque de tact, mais je n’imagine pas le voir tout gérer seul. être orphelin en soi déjà, c’est très difficile. je ne l’ai jamais vécu, mais je peux tenter d’imaginer. et là, savoir que lucas, mon serveur assis juste en face de moi le vit, je m’inquiète. je n’ai pas pu m’empêcher de lui demander si ça allait, s’il s’en sortait. je veux bien lui apporter mon aide, mais je pense que déjà le fait qu’il ait un travail ici lui rend bien service. pour autant, je réfléchis toujours sur le fait qu’il s’occupe de tout tout seul à un si jeune âge. on fait avec quand on n’a pas le choix. j’ai affiché une nouvelle grimace comme s’il s’agissait là de ma nouvelle expression préférée. quand bien même il devait faire avec parce que c’est la vie et que les choses se sont déroulées ainsi pour lui, je reste choqué de ce que j’entends. je détourne le regard, me renfonçant toujours dans le dossier de ma chaise. je ne peux pas croire qu’il n’est aidé de personne. je ne sais pas si j’ai pitié de lui ou bien s’il m’inspire plus de confiance qu’auparavant en entendant tout ça. j’ai eu raison de lui poser ces questions, parce que j’ai besoin de savoir par quoi il est passé pour comprendre la personne avec qui je travaille presque tous les jours. « tu n’as vraiment personne d’autre dans ta famille qui pourrait t’épauler ? » je fronce les sourcils, ne pouvant pas m’empêcher de creuser encore le sujet. peut-être que la réponse tant attendue ne se cache pas très loin. « si tu avais été de ma famille, jamais je ne t’aurais laissé seul. » je pose sur lui un regard franc, sincère. qu’importe le sale gosse qu’il peut être parfois, il a l’air d’être d’abord quelqu’un qui sait travailler, et qui tente de se sortir de la marée dans laquelle il est malheureusement enfoui. je montre du doigt la pièce principale où nous sommes tous deux assis. « prends le nyam nyam comme ta nouvelle famille si tu le veux. je sais que j’aime te réprimander plus que je ne te fais de compliments, mais ici, ça peut être ta maison lorsque tu en as envie. »
mon regard observait à présent lucas avec un sourire en coin affiché sur mes lèvres. si je propose à mon cadet que le nyam nyam soit sa seconde maison, c’est aussi parce que j’ai de plus en plus la forte impression de me retrouver en lui. son comportement, est ce qui me fait le plus douter. il ne peut être un véritable ange avec certaines personnes et un petit démon avec d’autres. a partir de là, sa couverture est légèrement grillée. comment ne pas penser à la manière dont je vis tous les jours ? c’est plus que flagrant, à ce point. ce que je lui disais pourtant, n’avait l’air de ne lui faire ni chaud, ni froid. un peu déçu, j’ai tout de même continué sur ma lancée, sous-entendant que ça me rappelait bien quelqu’un, cette façon de se comporter. mon vis-à-vis plissa des yeux dans ma direction au fur et à mesure que je parlais. il finit par hausser les épaules et me répondre simplement. je suis resté stoïque face à sa réponse qui ne m’apportait évidemment pas entière satisfaction. surtout la dernière partie. j’ai eu envie de grimacer à nouveau. puisque vous êtes infidèle. j’ai affiché un air renfrogné, jouant avec ma bague de fiançailles que je portais au doigt. la suite de ses paroles ne me mirent guère plus à l’aise. qui sait ce qui pourrait se passer si je choisis de parler. « et ? je suis infidèle, oui. et ? il n’y a que de cette façon que j’arrive à ne pas sombrer. » ai-je lâché soudainement. mais ce qui me mettait encore moins à l’aise, c’était que lucas était si malin, qu’il venait de détourner la conversation sur moi, alors qu’elle était bien à l’origine sur lui. « tu fuis pas mal quand même. » j’ai enlevé ma bague de mon doigt et l’ai posé sur la table, comme un symbole qui me fit mal au cœur. « très malin lucas. bien joué. tu retournes souvent la situation comme ça ? tu manques de sincérité dis-moi. » j’ai esquissé un petit sourire narquois. « dommage, je veux continuer à parler de toi. ça m’intéresse. » certes j’avais bien fait la comparaison avec ma situation mais c’était tout. « je fuis ma réalité, mais toi aussi tu la fuis. » j’ai lâché un profond soupir avant de fixer tristement mon bijou doré posé sur la table. « si j’agis ainsi, c’est que je ne veux pas voir ce que j’ai devant mes yeux. ma réalité depuis des années. je préfère me comporter comme ça, j’ai choisi la facilité. c’est pour ça que.. » je le regarde à nouveau dans les yeux. « ..tu me fais penser à moi. on dirait que je ne suis pas le seul à choisir la facilité pour échapper à ma réalité. alors, lucas, qu’est-ce qui te fait peur ? » je continuerai à creuser, quand bien même je dois y passer la nuit. plus je creuse, et plus tu me parles d’une certaine manière.
mon regard observait à présent lucas avec un sourire en coin affiché sur mes lèvres. si je propose à mon cadet que le nyam nyam soit sa seconde maison, c’est aussi parce que j’ai de plus en plus la forte impression de me retrouver en lui. son comportement, est ce qui me fait le plus douter. il ne peut être un véritable ange avec certaines personnes et un petit démon avec d’autres. a partir de là, sa couverture est légèrement grillée. comment ne pas penser à la manière dont je vis tous les jours ? c’est plus que flagrant, à ce point. ce que je lui disais pourtant, n’avait l’air de ne lui faire ni chaud, ni froid. un peu déçu, j’ai tout de même continué sur ma lancée, sous-entendant que ça me rappelait bien quelqu’un, cette façon de se comporter. mon vis-à-vis plissa des yeux dans ma direction au fur et à mesure que je parlais. il finit par hausser les épaules et me répondre simplement. je suis resté stoïque face à sa réponse qui ne m’apportait évidemment pas entière satisfaction. surtout la dernière partie. j’ai eu envie de grimacer à nouveau. puisque vous êtes infidèle. j’ai affiché un air renfrogné, jouant avec ma bague de fiançailles que je portais au doigt. la suite de ses paroles ne me mirent guère plus à l’aise. qui sait ce qui pourrait se passer si je choisis de parler. « et ? je suis infidèle, oui. et ? il n’y a que de cette façon que j’arrive à ne pas sombrer. » ai-je lâché soudainement. mais ce qui me mettait encore moins à l’aise, c’était que lucas était si malin, qu’il venait de détourner la conversation sur moi, alors qu’elle était bien à l’origine sur lui. « tu fuis pas mal quand même. » j’ai enlevé ma bague de mon doigt et l’ai posé sur la table, comme un symbole qui me fit mal au cœur. « très malin lucas. bien joué. tu retournes souvent la situation comme ça ? tu manques de sincérité dis-moi. » j’ai esquissé un petit sourire narquois. « dommage, je veux continuer à parler de toi. ça m’intéresse. » certes j’avais bien fait la comparaison avec ma situation mais c’était tout. « je fuis ma réalité, mais toi aussi tu la fuis. » j’ai lâché un profond soupir avant de fixer tristement mon bijou doré posé sur la table. « si j’agis ainsi, c’est que je ne veux pas voir ce que j’ai devant mes yeux. ma réalité depuis des années. je préfère me comporter comme ça, j’ai choisi la facilité. c’est pour ça que.. » je le regarde à nouveau dans les yeux. « ..tu me fais penser à moi. on dirait que je ne suis pas le seul à choisir la facilité pour échapper à ma réalité. alors, lucas, qu’est-ce qui te fait peur ? » je continuerai à creuser, quand bien même je dois y passer la nuit. plus je creuse, et plus tu me parles d’une certaine manière.
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Re: creuse et tu trouveras ♣ ft. wooyoung | Dim 29 Nov - 11:56 Citer EditerSupprimer
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nah woo young & beom lucas
il y a des choses vouées à rester secrètes et des choses vouées à être dévoilées.
Son père était fils unique, ses grands-parents paternels étaient morts lorsqu’il était encore enfant, sa mère avait rangé sa famille de son côté, préférant rester avec sa sœur ou ses propres parents plutôt qu’avec Lucas. Alors non, en effet, il n’avait personne qui pouvait l’aider dans sa famille. La notion de famille était, en fait, assez abstraite pour Lucas. Il n’avait jamais eu droit à ces éternelles réunions de famille parce qu’il n’y avait jamais eu de famille, pour lui. A Atlanta, il s’agissait peut-être de lui et ses parents, mangeant ensemble le dimanche, leur seul jour de congé. Et puis, une fois à Séoul, il avait même perdu ça. Il n’y avait plus jamais eu de réunions avec sa mère alors ce serait utopique d’imaginer une réunion avec sa tante, son mari, son enfant, les grands-parents. Alors à la question de Wooyoung, Lucas se contenta de secouer de la tête avec un maigre sourire, le regard fuyant. Il n’avait pas envie de s’étaler sur la question.
L’affirmation du cuisiner fit pourtant revenir son regard sur son interlocuteur, alors que ses traits s’étendirent en surprise. Il croisa dans le regard de Wooyoung de la sincérité. S’il avait été de sa famille, il ne l’aurait jamais laissé seul. Étrangement, ça le touchait plus que ce qu’il ne le pensait. Peut-être parce que, pour une fois, il avait droit à cette notion de famille. Et puis son regard se balada sur la pièce principale vide de gens du restaurant, comme si cet endroit n’était plus qu’à eux, leur repère familial. Ça ne faisait pas si longtemps que Lucas travaillait ici et pourtant Wooyoung lui disait qu’il pouvait prendre cet endroit comme sa maison. Une maison vivante, contrairement à la sienne où il n’y avait que sa présence qui décorait les lieux. Il déglutit, profondément touché par l’intention, mais fit de son mieux pour ne pas le montrer. « C’est gentil. Merci. »
L’ambiance changea subitement lorsque l’aîné tenta d’en savoir plus, encore plus, sur Lucas. Ça ne lui plaisait pas. Sur la défensive, Lucas détourna le sujet sur Wooyoung, prononçant pour la première fois le mot interdit. Infidèle. Les yeux plantés dans celui du plus âgé, lueur presque défiante dans son regard, il était en train de lui faire comprendre qu’il ne valait mieux pas jouer à un tel jeu avec lui. Car celui qui s’en sortira gagnant, ce sera irrémédiablement Lucas.
La réponse de Wooyoung lui rappela sa propre situation, lui qui agissait comme si tout allait bien dans sa vie et qui faisait le bon samaritain juste pour ne pas sombrer, tout comme lui. Wooyoung avait raison, ils avaient plus de points communs qu’ils pourraient le penser. C’était néanmoins quelque chose qui ne plaisait pas vraiment à Lucas, lui qui n’aimait pas croiser des gens qui lui ressemblaient.
Malin, Lucas avait détourné la conversation sur Wooyoung plutôt que lui, mais le plus âgé l’avait remarqué. On n’apprenait pas aux vieux singes à faire des grimaces, évidemment. Lucas se pinça les lèvres en mécontentement, peu ravi que la conversation soit de retour sur lui. De plus, Wooyoung n’avait pas l’air si déstabilisé que ça par son attaque puisqu’il venait même de retirer sa bague de fiançailles, preuve qu’il affirmait haut et fort qu’il était infidèle. Lucas fronça des sourcils, dos qui se colla contre son siège en reculant malgré lui, parce que Wooyoung avait l’air prêt à l’attaquer en retour et Lucas n’aimait franchement pas qu’on retourne ses paroles contre lui.
Quoi qu’il en soit, Wooyoung semblait se livrer beaucoup trop pour que ce soit normal. Il était en train de lui dire pourquoi il était infidèle et c’était en train de les mener sur une piste que Lucas n’appréciait pas : car si l’un se confiait trop, l’autre devait aussi le faire, simplement par courtoisie, car ça ne se faisait pas de laisser quelqu’un raconter tous ses secrets sans raconter les siens à son tour quand le tour était venu.
Et malheureusement pour Lucas, son tour était arrivé.
Qu’est-ce qui te fait peur ?
Cette question lui arracha un sourire. Ce serait trop beau, s’il pouvait répondre à cette question en quelques phrases. Car Lucas avait tant peur de tout qu’il ne pouvait pas répondre convenablement à cette question sans partir sur un monologue. Mais évidemment, ce qui lui faisait le plus peur, c’était le regard des gens. L’attention des gens sur lui, leur amour. Lucas les cherchait constamment et il avait peur de perdre tout ça, un jour.
Il avait peur d’être seul.
Pourtant, il avait aussi peur de blesser les autres, se disait qu’il méritait la solitude car c’était tout ce qu’un type horrible comme lui méritait.
Il avait peur des autres.
Fuyant la réalité, il haussa des épaules, yeux qui s’en allèrent sur cette pièce qu’il devrait considérer comme sa nouvelle maison avant de revenir se poser sur le cuisiner. « Je crois bien que j’ai peur de vous. Vous cherchez tellement du réconfort, vous voulez que tout le monde soit exactement comme vous, à fuir la réalité. » Mensonges car Wooyoung avait en réalité parfaitement raison ; mais Lucas n’avait pas envie de l’admettre. « Mais vous savez, vous n’êtes pas si spécial que ça, » dit-il, regard prenant une nouvelle lueur. « Tout le monde fuit la réalité et choisit la facilité. Ce ne serait pas trop surprenant d’apprendre que je fais la même chose. La patronne aussi. Chaque client que vous voyez. On fuit tous. Mais ça ne fait pas de nous tous des menteurs qui trompent leur conjoint. » Il arbora un petit sourire mesquin, moqueur. « C’est plus facile de se dire que tout le monde serait capable de faire ce que vous faîtes, sous prétexte qu’on évite tous la réalité. Alors vous voudriez que je sois comme vous, car ça vous soulagerait d’un poids, le poids d’être coupable de faire quelque chose de mal. Je me trompe ? » Et voilà, conversation revenue sur Wooyoung, yeux audacieux qui fixaient le plus âgé. Difficile d’obtenir ce qu’on voulait de Lucas, mais si on creusait toute la nuit, peut-être pourrait-on apercevoir une faille bien cachée.
L’affirmation du cuisiner fit pourtant revenir son regard sur son interlocuteur, alors que ses traits s’étendirent en surprise. Il croisa dans le regard de Wooyoung de la sincérité. S’il avait été de sa famille, il ne l’aurait jamais laissé seul. Étrangement, ça le touchait plus que ce qu’il ne le pensait. Peut-être parce que, pour une fois, il avait droit à cette notion de famille. Et puis son regard se balada sur la pièce principale vide de gens du restaurant, comme si cet endroit n’était plus qu’à eux, leur repère familial. Ça ne faisait pas si longtemps que Lucas travaillait ici et pourtant Wooyoung lui disait qu’il pouvait prendre cet endroit comme sa maison. Une maison vivante, contrairement à la sienne où il n’y avait que sa présence qui décorait les lieux. Il déglutit, profondément touché par l’intention, mais fit de son mieux pour ne pas le montrer. « C’est gentil. Merci. »
L’ambiance changea subitement lorsque l’aîné tenta d’en savoir plus, encore plus, sur Lucas. Ça ne lui plaisait pas. Sur la défensive, Lucas détourna le sujet sur Wooyoung, prononçant pour la première fois le mot interdit. Infidèle. Les yeux plantés dans celui du plus âgé, lueur presque défiante dans son regard, il était en train de lui faire comprendre qu’il ne valait mieux pas jouer à un tel jeu avec lui. Car celui qui s’en sortira gagnant, ce sera irrémédiablement Lucas.
La réponse de Wooyoung lui rappela sa propre situation, lui qui agissait comme si tout allait bien dans sa vie et qui faisait le bon samaritain juste pour ne pas sombrer, tout comme lui. Wooyoung avait raison, ils avaient plus de points communs qu’ils pourraient le penser. C’était néanmoins quelque chose qui ne plaisait pas vraiment à Lucas, lui qui n’aimait pas croiser des gens qui lui ressemblaient.
Malin, Lucas avait détourné la conversation sur Wooyoung plutôt que lui, mais le plus âgé l’avait remarqué. On n’apprenait pas aux vieux singes à faire des grimaces, évidemment. Lucas se pinça les lèvres en mécontentement, peu ravi que la conversation soit de retour sur lui. De plus, Wooyoung n’avait pas l’air si déstabilisé que ça par son attaque puisqu’il venait même de retirer sa bague de fiançailles, preuve qu’il affirmait haut et fort qu’il était infidèle. Lucas fronça des sourcils, dos qui se colla contre son siège en reculant malgré lui, parce que Wooyoung avait l’air prêt à l’attaquer en retour et Lucas n’aimait franchement pas qu’on retourne ses paroles contre lui.
Quoi qu’il en soit, Wooyoung semblait se livrer beaucoup trop pour que ce soit normal. Il était en train de lui dire pourquoi il était infidèle et c’était en train de les mener sur une piste que Lucas n’appréciait pas : car si l’un se confiait trop, l’autre devait aussi le faire, simplement par courtoisie, car ça ne se faisait pas de laisser quelqu’un raconter tous ses secrets sans raconter les siens à son tour quand le tour était venu.
Et malheureusement pour Lucas, son tour était arrivé.
Qu’est-ce qui te fait peur ?
Cette question lui arracha un sourire. Ce serait trop beau, s’il pouvait répondre à cette question en quelques phrases. Car Lucas avait tant peur de tout qu’il ne pouvait pas répondre convenablement à cette question sans partir sur un monologue. Mais évidemment, ce qui lui faisait le plus peur, c’était le regard des gens. L’attention des gens sur lui, leur amour. Lucas les cherchait constamment et il avait peur de perdre tout ça, un jour.
Il avait peur d’être seul.
Pourtant, il avait aussi peur de blesser les autres, se disait qu’il méritait la solitude car c’était tout ce qu’un type horrible comme lui méritait.
Il avait peur des autres.
Fuyant la réalité, il haussa des épaules, yeux qui s’en allèrent sur cette pièce qu’il devrait considérer comme sa nouvelle maison avant de revenir se poser sur le cuisiner. « Je crois bien que j’ai peur de vous. Vous cherchez tellement du réconfort, vous voulez que tout le monde soit exactement comme vous, à fuir la réalité. » Mensonges car Wooyoung avait en réalité parfaitement raison ; mais Lucas n’avait pas envie de l’admettre. « Mais vous savez, vous n’êtes pas si spécial que ça, » dit-il, regard prenant une nouvelle lueur. « Tout le monde fuit la réalité et choisit la facilité. Ce ne serait pas trop surprenant d’apprendre que je fais la même chose. La patronne aussi. Chaque client que vous voyez. On fuit tous. Mais ça ne fait pas de nous tous des menteurs qui trompent leur conjoint. » Il arbora un petit sourire mesquin, moqueur. « C’est plus facile de se dire que tout le monde serait capable de faire ce que vous faîtes, sous prétexte qu’on évite tous la réalité. Alors vous voudriez que je sois comme vous, car ça vous soulagerait d’un poids, le poids d’être coupable de faire quelque chose de mal. Je me trompe ? » Et voilà, conversation revenue sur Wooyoung, yeux audacieux qui fixaient le plus âgé. Difficile d’obtenir ce qu’on voulait de Lucas, mais si on creusait toute la nuit, peut-être pourrait-on apercevoir une faille bien cachée.
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Re: creuse et tu trouveras ♣ ft. wooyoung | Mer 16 Déc - 13:15 Citer EditerSupprimer
creuse et tu trouveras
nah woo young & beom lucas
il y a des choses vouées à rester secrètes et des choses vouées à être dévoilées.
une seconde maison. un autre lieu réchauffant comme celui d’une vraie famille. j’ai toujours connu tout ça. même si ma relation avec ma sœur s’est gâtée ces dernières années, elle commence tout juste à revenir d’une meilleure façon et finalement, ma famille se recompose peu à peu avec mon petit neveu yoon woo, qui grandit vite de jour en jour. alors quand lucas m’a affirmé qu’il n’avait personne pour l’aider, j’ai froncé les sourcils et j’ai compatis. bien sûr que s’il avait été de ma famille, je ne l’aurais jamais laissé tomber. ma sœur et moi avons eu des différends, je lui ai dit des mots durs, des mots qui blessent, qui feraient souffrir n’importe qui. mais finalement, même à son entrée à la maternité, j’ai été là pour woori. même si elle m’a rejeté, j’ai souhaité être là pour elle. si son rejet a été très dur pour moi, j’ai finis par comprendre peu à peu que je n’avais moi non plus pas été très tendre le jour où elle nous a annoncé être enceinte de yoon woo. la famille, ça a été un sujet tabou pour moi, mais ça ne l’est plus à l’heure actuelle. c’est sûrement le sujet couple et bébé qui pose problème chez moi.. en voyant que lucas ne s’étalait pas sur le sujet, ça ne m’étonnait guère. on a tous un sujet tabou et il semblerait bien que j’aie, sans le vouloir vraiment, touché sa corde sensible dont il n’aime pas trop parler. il sembla surpris par ma proposition de considérer le restaurant comme sa seconde maison alors j’ai hoché la tête en simple réponse, souriant simplement.
on pourrait y passer la nuit entière. en tous les cas, on était peut-être bien partis pour. l’ambiance a changé et, je l’assume totalement, c’est de ma faute. j’étais bien décidé à savoir si ce que je pensais était vrai ou non. j’ai donc étalé mes cartes, peu à peu, mais il détourna le sujet sur moi d’une main de maître. sa réponse ne m’avait pas trop plu, même si je sais ce que je fais, c’est toujours difficile d’entendre de la bouche de quelqu’un d’autre que je suis véritablement infidèle. je rentre chaque soir, parfois j’ai flirté avec une femme, parfois j’ai passé du bon temps avec elle, et parfois encore je ne fais rien. mais le résultat en est le même : je trompe bora et je fais de mon mieux pour qu’elle ne se doute de rien. dans mon entourage, peu de personnes sont au courant. il y a évidemment mon meilleur ami, declan l’irlandais que j’avais rencontré à mon ancien taff, et puis queen, cette femme flic qui me présente de temps en temps à des femmes qui souhaitent passer simplement du bon temps. ma règle d’or est simple, les choses sont dites avant, les choses sont claires, et aucun des deux ne blesse l’autre. il n’y a aucun engagement, si ce n’est juste un moment charnel passé ensemble. il n’y a que de cette façon que j’arrive à ne pas sombrer. oui, c’était la triste vérité. je le sais, je n’arrive pas à faire autrement. et si, un jour malheureux, bora le découvre.. je pense que je sombrerai, définitivement. si quelqu’un arrive à me relever ce jour-là, je l’appellerai sûrement mon ange gardien. mine de rien, malgré ce que je fais, mon couple, c’est tout pour moi. j’avais tellement peur que bora ne me quitte pour quelqu’un d’autre avant de partir à l’armée que je me suis fiancé et marié avec elle, avant d’y aller. je me rappelle de ce moment où elle m’a passé la bague au doigt.. et maintenant elle se trouve là.. elle se trouve ici, ôtée tristement de mon annulaire. alors oui, si je joue avec lucas, je vais perdre. assurément. et pourtant, j’ai envie de creuser, maintenant qu’on y est. même si je n’ai pas l’impression que ça le mette trop en joie.. qu’est-ce qui te fait peur ? c’était la question présentement. j’avais hâte de connaître sa réponse. quand bien même il répondrait honnêtement. finalement, il peut me répondre ce qu’il veut, je ne suis personne pour lui, à part son supérieur. mais lucas a attisé ma curiosité, et je ne sais plus vraiment si je lui pose des questions simplement en tant que son supérieur justement. peut-être qu’il y a autre chose. je le vis sourire et j’ai penché ma tête sur le côté, encore plus impatient d’avoir sa réponse. quand elle pointa le bout de son nez cependant, j’ouvris grand mes yeux de surprise. je crois bien que j’ai peur de vous. qu’est-ce qu’il raconte ce sale gosse ? j’ai marmonné pour moi-même, ronchonnant tout ce que je pouvais en l’écoutant quand même en continu. il fuit, encore une fois. il évite le sujet, il évite ma question, et il en évite surtout, la réponse tant attendue. je baisse mon regard, détachant mes yeux de notre contact visuel. ce qu’il disait me parlait beaucoup. bien sûr que l’on fuit tous. nous ne sommes tous plus ou moins pas à l’aise avec certaines facettes de notre réalité. au fond, tout ça, je le sais. chacun à ses propres problèmes qu’il ou elle doit gérer. pour autant, sa réponse ne me donnait pas satisfaction, ce serait trop facile ainsi. surtout la dernière partie à vrai dire. on fuit tous. mais ça ne fait pas de nous tous des menteurs qui trompent leur conjoint. j’ai levé les yeux au ciel, faisant claquer ma langue dans ma bouche pendant qu’il affichait un air moqueur. la conversation était encore de retour sur moi. décidément ce petit est bien doué. j’ai amené mes doigts doucement vers ma bague, prenant le temps de réfléchir à ce qu’il venait de me dire. « oui, tu te trompes. » mon regard fixé sur mon alliance que je triturais du bout de mes doigts, je continuais. « je ne sais pas si je recherche du confort. et je sais que je ne suis pas si spécial que ça, pour une fois, je ne vais pas te contredire. » le dilemme auquel je fais face chaque jour en me levant est encore plus compliqué qu’il ne peut le paraître. je ne demande aucune pitié pour ce que je fais, ni pour ce que je ressens. mais je ne voudrais pas qu’il soit comme moi, en aucun cas. « tu te trompes parce que, je ne voudrais pas que tu sois comme moi, lucas. je ne le voudrais pas, mais c’est bien le cas à ce que je vois. » je lève les yeux et affiche un air victorieux. « je ne dis pas que tu es le genre de personne à tromper l’être que tu chéris tant. cependant, ne nie pas que tu n’es pas toi-même avec tout le monde. c’est trop tard, je l’ai déjà remarqué. » j’hausse les épaules de façon nonchalante, toujours en souriant. « tu es encore jeune, ça m’intrigue, c’est tout. et comme je suis ton aîné, tu dois me dire. c’est une règle que je viens d’adopter, qu’en penses-tu ? » je ricane, l’air confiant avant de reprendre. « et au cas où tu te demandes si le vieux a terminé de t’enfermer sur ton lieu de travail, non, malheureusement.. nous n’en sommes encore qu’au début. »
on pourrait y passer la nuit entière. en tous les cas, on était peut-être bien partis pour. l’ambiance a changé et, je l’assume totalement, c’est de ma faute. j’étais bien décidé à savoir si ce que je pensais était vrai ou non. j’ai donc étalé mes cartes, peu à peu, mais il détourna le sujet sur moi d’une main de maître. sa réponse ne m’avait pas trop plu, même si je sais ce que je fais, c’est toujours difficile d’entendre de la bouche de quelqu’un d’autre que je suis véritablement infidèle. je rentre chaque soir, parfois j’ai flirté avec une femme, parfois j’ai passé du bon temps avec elle, et parfois encore je ne fais rien. mais le résultat en est le même : je trompe bora et je fais de mon mieux pour qu’elle ne se doute de rien. dans mon entourage, peu de personnes sont au courant. il y a évidemment mon meilleur ami, declan l’irlandais que j’avais rencontré à mon ancien taff, et puis queen, cette femme flic qui me présente de temps en temps à des femmes qui souhaitent passer simplement du bon temps. ma règle d’or est simple, les choses sont dites avant, les choses sont claires, et aucun des deux ne blesse l’autre. il n’y a aucun engagement, si ce n’est juste un moment charnel passé ensemble. il n’y a que de cette façon que j’arrive à ne pas sombrer. oui, c’était la triste vérité. je le sais, je n’arrive pas à faire autrement. et si, un jour malheureux, bora le découvre.. je pense que je sombrerai, définitivement. si quelqu’un arrive à me relever ce jour-là, je l’appellerai sûrement mon ange gardien. mine de rien, malgré ce que je fais, mon couple, c’est tout pour moi. j’avais tellement peur que bora ne me quitte pour quelqu’un d’autre avant de partir à l’armée que je me suis fiancé et marié avec elle, avant d’y aller. je me rappelle de ce moment où elle m’a passé la bague au doigt.. et maintenant elle se trouve là.. elle se trouve ici, ôtée tristement de mon annulaire. alors oui, si je joue avec lucas, je vais perdre. assurément. et pourtant, j’ai envie de creuser, maintenant qu’on y est. même si je n’ai pas l’impression que ça le mette trop en joie.. qu’est-ce qui te fait peur ? c’était la question présentement. j’avais hâte de connaître sa réponse. quand bien même il répondrait honnêtement. finalement, il peut me répondre ce qu’il veut, je ne suis personne pour lui, à part son supérieur. mais lucas a attisé ma curiosité, et je ne sais plus vraiment si je lui pose des questions simplement en tant que son supérieur justement. peut-être qu’il y a autre chose. je le vis sourire et j’ai penché ma tête sur le côté, encore plus impatient d’avoir sa réponse. quand elle pointa le bout de son nez cependant, j’ouvris grand mes yeux de surprise. je crois bien que j’ai peur de vous. qu’est-ce qu’il raconte ce sale gosse ? j’ai marmonné pour moi-même, ronchonnant tout ce que je pouvais en l’écoutant quand même en continu. il fuit, encore une fois. il évite le sujet, il évite ma question, et il en évite surtout, la réponse tant attendue. je baisse mon regard, détachant mes yeux de notre contact visuel. ce qu’il disait me parlait beaucoup. bien sûr que l’on fuit tous. nous ne sommes tous plus ou moins pas à l’aise avec certaines facettes de notre réalité. au fond, tout ça, je le sais. chacun à ses propres problèmes qu’il ou elle doit gérer. pour autant, sa réponse ne me donnait pas satisfaction, ce serait trop facile ainsi. surtout la dernière partie à vrai dire. on fuit tous. mais ça ne fait pas de nous tous des menteurs qui trompent leur conjoint. j’ai levé les yeux au ciel, faisant claquer ma langue dans ma bouche pendant qu’il affichait un air moqueur. la conversation était encore de retour sur moi. décidément ce petit est bien doué. j’ai amené mes doigts doucement vers ma bague, prenant le temps de réfléchir à ce qu’il venait de me dire. « oui, tu te trompes. » mon regard fixé sur mon alliance que je triturais du bout de mes doigts, je continuais. « je ne sais pas si je recherche du confort. et je sais que je ne suis pas si spécial que ça, pour une fois, je ne vais pas te contredire. » le dilemme auquel je fais face chaque jour en me levant est encore plus compliqué qu’il ne peut le paraître. je ne demande aucune pitié pour ce que je fais, ni pour ce que je ressens. mais je ne voudrais pas qu’il soit comme moi, en aucun cas. « tu te trompes parce que, je ne voudrais pas que tu sois comme moi, lucas. je ne le voudrais pas, mais c’est bien le cas à ce que je vois. » je lève les yeux et affiche un air victorieux. « je ne dis pas que tu es le genre de personne à tromper l’être que tu chéris tant. cependant, ne nie pas que tu n’es pas toi-même avec tout le monde. c’est trop tard, je l’ai déjà remarqué. » j’hausse les épaules de façon nonchalante, toujours en souriant. « tu es encore jeune, ça m’intrigue, c’est tout. et comme je suis ton aîné, tu dois me dire. c’est une règle que je viens d’adopter, qu’en penses-tu ? » je ricane, l’air confiant avant de reprendre. « et au cas où tu te demandes si le vieux a terminé de t’enfermer sur ton lieu de travail, non, malheureusement.. nous n’en sommes encore qu’au début. »
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Re: creuse et tu trouveras ♣ ft. wooyoung | Jeu 31 Déc - 15:32 Citer EditerSupprimer
creuse et tu trouveras
nah woo young & beom lucas
il y a des choses vouées à rester secrètes et des choses vouées à être dévoilées.
Doué à se sortir des pires situations, lueur de moquerie dans les yeux, Lucas retourna la situation comme un maître alors qu’il regardait son chef cuisinier agacé, la langue claquée contre son palais ou les marmonnements qui quittaient sa bouche sans parvenir aux oreilles de l’américain. Évidemment, la situation ne lui plaisait pas mais il faisait comme si la conversation lui importait peu, comme si c’était lui qui avait la main sur ce plateau de cartes alors que c’était Wooyoung qui menait la danse. C’était lui qui pouvait lui ouvrir la porte pour accéder à la sortie, après tout. Peu importe le temps qu’il gagnera, Lucas ne se sortira jamais physiquement de cette situation s’il n’avouait pas quelques unes de ses faiblesses à son cher cuistot. Ce n’était pas pour rien que Vercingétorix avait perdu la bataille face à Jules César, n’est-ce pas ?
Le sourire mesquin de Lucas quitta ses lèvres alors qu’il entendit Wooyoung lui dire qu’il se trompait. Il admettait un peu trop facilement ce que Lucas lui reprochait et ça ne présageait rien qui vaille, car ça voulait dire que le cuisinier allait pouvoir l’attaquer de nouveau, après s’être faiblement défendu. Plutôt qu’une simple conversation, Lucas voyait cela comme une longue et dure bataille qu’il devait absolument gagner. Mais peut-être que, s’il baissait sa garde, il verrait que son aîné ne lui voulait rien de mal.
Sourcils froncés, il croisa les bras alors que Wooyoung lui affirma que Lucas était exactement comme lui, même s’il ne le voulait pas. Et il avait raison quand il disait ça car, à défaut de tromper son conjoint, il n’était effectivement pas lui-même avec tout le monde. En fait, il était lui-même avec pratiquement personne. Qui était-il, en fait ? Difficile à dire. Lucas changeait tellement de personnalité autour des autres qu’il était compliqué de le cerner et c’était quelque chose que Wooyoung avait remarqué.
Regard déviant ailleurs, il posa ses yeux sur la porte fermée derrière lui quand l’aîné mentionna que ce n’était que le début. Oui, Lucas ne se sortira jamais de cette situation sauf s’il disait ce que Wooyoung aimerait entendre. Et si Lucas était tenace, il n’était clairement pas assez tenace pour tenir une nuit dans le restaurant. Il en avait encore des choses à faire, il devait étudier et tenter de se coucher tôt. Sans vouloir offenser le confort du restaurant, les chaises d’ici ne valaient absolument pas son lit.
Alors il soupira lourdement, colla son dos contre la chaise en passant une main dans ses cheveux. La situation ne lui plaisait guère, mais soit. Il n’avait pas le choix, hein ? « Je ne sais pas pourquoi vous tenez tant à vouloir me connaître. » Après tout, si certains pouvaient bien remarquer que Lucas n’agissait pas pareil avec tout le monde, ils ne l’enfermaient pas sur son lieu de travail pour en savoir plus ; ils n’étaient pas assez intéressés en sa personne pour vouloir en savoir plus. Des pensées qui volaient dans leur esprit et qui disparaissaient aussitôt qu’ils arrêtaient d’être en contact avec le garçon. Alors pourquoi Wooyoung voulait-il en savoir plus ? Parce que Lucas connaissait son secret ? Donnant-donnant ? Mais Lucas n’en voulait pas, du donnant-donnant. Il voulait être le seul à avoir la main sur la situation ; sinon il perdra son petit privilège de serveur qui connaissait le secret derrière la bague. « Tout comme vous, je ne suis pas spécial. Je vis comme ça, c’est tout. » Je survis comme ça, aurait-il dit s’il était honnête, mais il ne l’était pas. « C’est mon caractère. Et bravo à vous pour l’avoir remarqué, vous mériteriez une médaille ; mais je n’ai pas l’argent pour vous en offrir une, alors considérez simplement l’intention. » Il applaudit de mouvements las, mouvements clairement moqueurs. « Bref, » amorça t-il en posant ses bras sur la table, se ramenant en avant, « je ne comprends pas ce que vous voulez savoir. Je suis né comme ça, je n’y peux rien si vous avez l’impression que je suis comme vous. Mais ce n’est pas une raison pour m’empêcher de partir alors que j’ai clairement fini mes heures de travail, non ? » Autrement dit : relâchez-moi. Et il le suppliait de ses meilleurs yeux de chiot, qui se prouveront d’aucune efficacité, malheureusement.
Le sourire mesquin de Lucas quitta ses lèvres alors qu’il entendit Wooyoung lui dire qu’il se trompait. Il admettait un peu trop facilement ce que Lucas lui reprochait et ça ne présageait rien qui vaille, car ça voulait dire que le cuisinier allait pouvoir l’attaquer de nouveau, après s’être faiblement défendu. Plutôt qu’une simple conversation, Lucas voyait cela comme une longue et dure bataille qu’il devait absolument gagner. Mais peut-être que, s’il baissait sa garde, il verrait que son aîné ne lui voulait rien de mal.
Sourcils froncés, il croisa les bras alors que Wooyoung lui affirma que Lucas était exactement comme lui, même s’il ne le voulait pas. Et il avait raison quand il disait ça car, à défaut de tromper son conjoint, il n’était effectivement pas lui-même avec tout le monde. En fait, il était lui-même avec pratiquement personne. Qui était-il, en fait ? Difficile à dire. Lucas changeait tellement de personnalité autour des autres qu’il était compliqué de le cerner et c’était quelque chose que Wooyoung avait remarqué.
Regard déviant ailleurs, il posa ses yeux sur la porte fermée derrière lui quand l’aîné mentionna que ce n’était que le début. Oui, Lucas ne se sortira jamais de cette situation sauf s’il disait ce que Wooyoung aimerait entendre. Et si Lucas était tenace, il n’était clairement pas assez tenace pour tenir une nuit dans le restaurant. Il en avait encore des choses à faire, il devait étudier et tenter de se coucher tôt. Sans vouloir offenser le confort du restaurant, les chaises d’ici ne valaient absolument pas son lit.
Alors il soupira lourdement, colla son dos contre la chaise en passant une main dans ses cheveux. La situation ne lui plaisait guère, mais soit. Il n’avait pas le choix, hein ? « Je ne sais pas pourquoi vous tenez tant à vouloir me connaître. » Après tout, si certains pouvaient bien remarquer que Lucas n’agissait pas pareil avec tout le monde, ils ne l’enfermaient pas sur son lieu de travail pour en savoir plus ; ils n’étaient pas assez intéressés en sa personne pour vouloir en savoir plus. Des pensées qui volaient dans leur esprit et qui disparaissaient aussitôt qu’ils arrêtaient d’être en contact avec le garçon. Alors pourquoi Wooyoung voulait-il en savoir plus ? Parce que Lucas connaissait son secret ? Donnant-donnant ? Mais Lucas n’en voulait pas, du donnant-donnant. Il voulait être le seul à avoir la main sur la situation ; sinon il perdra son petit privilège de serveur qui connaissait le secret derrière la bague. « Tout comme vous, je ne suis pas spécial. Je vis comme ça, c’est tout. » Je survis comme ça, aurait-il dit s’il était honnête, mais il ne l’était pas. « C’est mon caractère. Et bravo à vous pour l’avoir remarqué, vous mériteriez une médaille ; mais je n’ai pas l’argent pour vous en offrir une, alors considérez simplement l’intention. » Il applaudit de mouvements las, mouvements clairement moqueurs. « Bref, » amorça t-il en posant ses bras sur la table, se ramenant en avant, « je ne comprends pas ce que vous voulez savoir. Je suis né comme ça, je n’y peux rien si vous avez l’impression que je suis comme vous. Mais ce n’est pas une raison pour m’empêcher de partir alors que j’ai clairement fini mes heures de travail, non ? » Autrement dit : relâchez-moi. Et il le suppliait de ses meilleurs yeux de chiot, qui se prouveront d’aucune efficacité, malheureusement.
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