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my heart's free again ♡ juncas
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my heart's free again ♡ juncas | Lun 4 Mai - 15:12 Citer EditerSupprimer
my heart's free again
#juncas
je l'ai perdue, mais je te retrouve toi.
Ce n'était pas la première fois que Lucas se faisait larguer. Il n'avait pas eu beaucoup de copines dans sa vie, mais il en avait déjà eu l'expérience. Parfois c'était lui. Parfois c'était elle. Se séparer n'avait jamais été atroce comme ce qu'ils décrivaient dans les films, mais c'était sûrement parce que Lucas n'était jamais tombé amoureux au point qu'il sente que tout son cœur le brûlait lorsqu'il regardait la personne. Non, il savait qu'il aimait certaines personnes mais ce n'était pas aussi magique que dans les films. Ça n'avait jamais été aussi magique. Probablement parce qu'il n'était pas le personnage principal d'un film, mais un personnage secondaire, à qui il n'arrivait que des mauvaises choses. Tomber amoureux d'une fille qui au final s'était servi de ses faiblesses pour détruire son amitié avec Athena ? C'était fait. Découvrir la supercherie parce qu'elle lui avait dit et se faire larguer aussi simplement que ça ? C'était fait, aussi. Lucas avait enfin compris son vrai visage, le visage que Athena et Hoon lui avaient déjà dénoncé des semaines avant mais qu'il avait refusé de voir parce qu'il était trop amoureux. Il se sentait complètement con. Il aurait dû les écouter mais l'amour lui avait bouché les oreilles.
Se frappant le visage pour l'énième fois de la journée, il attendait son ami dans ce café. Comme à cause de son ex il avait perdu ses deux meilleurs amis, il ne lui restait plus personne. A part Junwan. Et franchement, il ne comprenait pas pourquoi il restait avec lui. C'était à cause de lui que ses parents étaient morts, parce qu'il avait été irresponsable et avait fini par tuer leurs deux familles. Il avait un comportement déplorable, il mentait tout le temps et il était jaloux des autres. Alors pourquoi ? Il avait du mal à comprendre mais à vrai dire, il s'en fichait. Tant que Junwan était là, il lui restait de la lumière dans son obscurité et ça lui suffisait. C'était son seul ami, le seul qu'il lui restait. Le seul à qui il pouvait se plaindre de son ex, se plaindre de lui-même, se plaindre de sa vie. Le seul avec qui il pouvait montrer une portion de lui-même.
Ayant juste contacté son ami avec un SMS lui demandant s'il était libre et après avoir reçu sa confirmation, de le retrouver au café, il n'avait pas encore dit à Junwan qu'il avait rompu avec sa petite-amie. Ça lui faisait mal de l'admettre mais ça lui faisait encore plus mal d'admettre qu'il s'était fait rouler aussi facilement que ça. Était-il si manipulable ? Était-il si faible ? Ça le frustrait et ça ne faisait qu'accentuer sa haine de lui-même.
Lorsque Junwan arriva, ils s'échangèrent leurs salutations. « Ça va ? » « T'as mangé ? » ce genre d'âneries dont Lucas se fichait. Et puis de toute façon ça se voyait à sa tronche qu'il n'allait pas bien alors même s'il avait répondu oui, qu'il allait bien, oui, qu'il avait bien mangé, c'était des mensonges visibles. Après un silence où Lucas sirota son café avec sa paille, il finit par prendre la parole. « Elle m'a largué. » D'une voix calme trahissant son mal être, il avait baissé les yeux. Son cœur devint lourd tandis que son ventre se nouait. Essayant de cacher ça par un rire sans âme, il serra le gobelet dans sa main. « C'est fini. »
Se frappant le visage pour l'énième fois de la journée, il attendait son ami dans ce café. Comme à cause de son ex il avait perdu ses deux meilleurs amis, il ne lui restait plus personne. A part Junwan. Et franchement, il ne comprenait pas pourquoi il restait avec lui. C'était à cause de lui que ses parents étaient morts, parce qu'il avait été irresponsable et avait fini par tuer leurs deux familles. Il avait un comportement déplorable, il mentait tout le temps et il était jaloux des autres. Alors pourquoi ? Il avait du mal à comprendre mais à vrai dire, il s'en fichait. Tant que Junwan était là, il lui restait de la lumière dans son obscurité et ça lui suffisait. C'était son seul ami, le seul qu'il lui restait. Le seul à qui il pouvait se plaindre de son ex, se plaindre de lui-même, se plaindre de sa vie. Le seul avec qui il pouvait montrer une portion de lui-même.
Ayant juste contacté son ami avec un SMS lui demandant s'il était libre et après avoir reçu sa confirmation, de le retrouver au café, il n'avait pas encore dit à Junwan qu'il avait rompu avec sa petite-amie. Ça lui faisait mal de l'admettre mais ça lui faisait encore plus mal d'admettre qu'il s'était fait rouler aussi facilement que ça. Était-il si manipulable ? Était-il si faible ? Ça le frustrait et ça ne faisait qu'accentuer sa haine de lui-même.
Lorsque Junwan arriva, ils s'échangèrent leurs salutations. « Ça va ? » « T'as mangé ? » ce genre d'âneries dont Lucas se fichait. Et puis de toute façon ça se voyait à sa tronche qu'il n'allait pas bien alors même s'il avait répondu oui, qu'il allait bien, oui, qu'il avait bien mangé, c'était des mensonges visibles. Après un silence où Lucas sirota son café avec sa paille, il finit par prendre la parole. « Elle m'a largué. » D'une voix calme trahissant son mal être, il avait baissé les yeux. Son cœur devint lourd tandis que son ventre se nouait. Essayant de cacher ça par un rire sans âme, il serra le gobelet dans sa main. « C'est fini. »
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Re: my heart's free again ♡ juncas | Sam 9 Mai - 11:37 Citer EditerSupprimer
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je l'ai perdue, mais je te retrouve toi.
Plongé dans ses bouquins, Jun Wan ne faisait attention à rien d’autre qu’à ses cours. Ça faisait un moment qu’il n’avait pas pris du temps pour réviser. C’étaient les vacances alors, forcément, c’était tentant de ne rien faire mais il savait qu’il ne pouvait pas se le permettre. Avec sa scolarité du lycée catastrophique, il était rentré à la Yonsei uniquement grâce à l’appui de son agence et il devait maintenir le niveau s’il voulait rester dans la même université que celui qui rythmait sa vie. Les études, ça n’a jamais été son fort et en plus de ça, avec son travail à côté, il n’avait pas beaucoup de temps pour s’y mettre. Le peu de fois où il avait du temps libre, il valait mieux pour lui prendre de l’avance dans ses révisions. En théorie en tout cas, parce qu’il avait l’impression que ce qu’il faisait était parfaitement inutile. Il lisait, relisait la même phrase sans réussir à saisir son sens. Il sautait alors la phrase pour essayer de comprendre grâce à la suivante mais ça n’était pas fructueux. Il stagnait donc, complètement largué.
Ce fut à ce moment là que son téléphone intervint pour le sauver de ce supplice. Il n’aurait pas été si enchanté si le nom de Lucas ne s’était pas affiché. Ça aurait été quelqu’un d’autre, il aurait refusé la tentation et aurait continué de réviser – mais c’était toujours différent quand c’était Lucas, encore plus ces derniers temps. Il y a quelques temps, quand il lui avait annoncé s’être mis en couple, Jun Wan n’avait pas su comment réagir. Il devait bien évidemment être content pour lui mais c’était difficile quand il avait la sensation qu’il lui était volé. Il n’avait même pas rencontré la fille en question, il avait esquivé les quelques invitations de son ami pour la rencontrer. Il ne voulait pas se faire du mal en réalisant ce que son ami aimait chez les filles. Avec sa mise en couple, forcément, Lucas et Jun Wan se voyaient moins. La petite-amie passait toujours avant le « simple ami », sans parler du fait qu’elle avait l’air particulièrement castratrice. Et jouer le rôle du « simple ami » était devenu encore plus difficile avec cette vague d’amertume et de regrets qui l’avait frappée. Bien entendu, il avait l’habitude de ne pas dévoiler ses sentiments pour lui mais c’était différent maintenant. Il ne s’agissait pas de vouloir ou non se déclarer, il s’agissait de pouvoir ou non le faire et ça n’avait rien avoir. Jun Wan était bien trop respectueux pour dire à une personne en couple qu’il l’aimait, et ce même si la simple image de Lucas pris dans les bras par quelqu’un d’autre que lui lui serrait violemment le coeur.
Pressé de retrouver son ami après tout ce temps – ça ne faisait pas si longtemps mais ça lui semblait être une éternité, il ferma ses livres, les laissa vulgairement sur son bureau, enfila des habits plus corrects que ceux qu’il portait et sortit de sa chambre. Il marchait si vite vers le café qu’on pouvait presque croire qu’il courait et il entreprit de ralentir un peu avant d’arriver pour ne pas que son souffle soit coupé. Se préparant mentalement pour entendre son ami lui parler de sa formidable petite-copine – d’expérience, un homme en couple n’avait dans la bouche que les récits fabuleux de sa copine – il pénétra dans le café, rejoignit Lucas avec son éternel grand sourire – qui ne semblait pas du tout être partagé. Buvant dans la boisson que son ami avait commandé pour lui, il essaya de lancer une discussion mais Lucas ne semblait pas du tout enclin à parler, ce qui mit Jun Wan sur la piste qu’il s’était passé quelque chose. La dernière fois qu’il s’était comporté comme ça, Lucas lui avait annoncé s’être définitivement disputé avec ses deux meilleurs amis.
Puis, finalement, après un instant de silence qui lui parut interminable, Lucas prit la parole pour faire une annonce qui secoua tout l’intérieur de Jun Wan. Sans laisser son visage trahir l’indécente joie qu’il ressentait à l’entente de cette annonce, il observa son ami quelques secondes. Il avait parfaitement conscience que ça n’était pas correct de se réjouir de cette nouvelle qui, visiblement, brisait Lucas. Mais même lui pouvait être égoïste. « Je vois » Il ne savait pas quoi dire, si ce n’est félicitations, réaction qui ne s’y prêtait pas. « Et elle t’a donné une raison ? » Jun Wan s’était douté qu’elle n’était pas une personne formidable depuis qu’il avait compris que c’était à cause d’elle que Lucas s’était retrouvé coupé de ses deux meilleurs amis et qu’en plus, elle semblait mal supporter que Lucas le rencontre. Elle était le portrait type d’une petite-amie qui voulait isoler l’homme qu’elle « aimait » et ça n’était jamais bon signe.
Ce fut à ce moment là que son téléphone intervint pour le sauver de ce supplice. Il n’aurait pas été si enchanté si le nom de Lucas ne s’était pas affiché. Ça aurait été quelqu’un d’autre, il aurait refusé la tentation et aurait continué de réviser – mais c’était toujours différent quand c’était Lucas, encore plus ces derniers temps. Il y a quelques temps, quand il lui avait annoncé s’être mis en couple, Jun Wan n’avait pas su comment réagir. Il devait bien évidemment être content pour lui mais c’était difficile quand il avait la sensation qu’il lui était volé. Il n’avait même pas rencontré la fille en question, il avait esquivé les quelques invitations de son ami pour la rencontrer. Il ne voulait pas se faire du mal en réalisant ce que son ami aimait chez les filles. Avec sa mise en couple, forcément, Lucas et Jun Wan se voyaient moins. La petite-amie passait toujours avant le « simple ami », sans parler du fait qu’elle avait l’air particulièrement castratrice. Et jouer le rôle du « simple ami » était devenu encore plus difficile avec cette vague d’amertume et de regrets qui l’avait frappée. Bien entendu, il avait l’habitude de ne pas dévoiler ses sentiments pour lui mais c’était différent maintenant. Il ne s’agissait pas de vouloir ou non se déclarer, il s’agissait de pouvoir ou non le faire et ça n’avait rien avoir. Jun Wan était bien trop respectueux pour dire à une personne en couple qu’il l’aimait, et ce même si la simple image de Lucas pris dans les bras par quelqu’un d’autre que lui lui serrait violemment le coeur.
Pressé de retrouver son ami après tout ce temps – ça ne faisait pas si longtemps mais ça lui semblait être une éternité, il ferma ses livres, les laissa vulgairement sur son bureau, enfila des habits plus corrects que ceux qu’il portait et sortit de sa chambre. Il marchait si vite vers le café qu’on pouvait presque croire qu’il courait et il entreprit de ralentir un peu avant d’arriver pour ne pas que son souffle soit coupé. Se préparant mentalement pour entendre son ami lui parler de sa formidable petite-copine – d’expérience, un homme en couple n’avait dans la bouche que les récits fabuleux de sa copine – il pénétra dans le café, rejoignit Lucas avec son éternel grand sourire – qui ne semblait pas du tout être partagé. Buvant dans la boisson que son ami avait commandé pour lui, il essaya de lancer une discussion mais Lucas ne semblait pas du tout enclin à parler, ce qui mit Jun Wan sur la piste qu’il s’était passé quelque chose. La dernière fois qu’il s’était comporté comme ça, Lucas lui avait annoncé s’être définitivement disputé avec ses deux meilleurs amis.
Puis, finalement, après un instant de silence qui lui parut interminable, Lucas prit la parole pour faire une annonce qui secoua tout l’intérieur de Jun Wan. Sans laisser son visage trahir l’indécente joie qu’il ressentait à l’entente de cette annonce, il observa son ami quelques secondes. Il avait parfaitement conscience que ça n’était pas correct de se réjouir de cette nouvelle qui, visiblement, brisait Lucas. Mais même lui pouvait être égoïste. « Je vois » Il ne savait pas quoi dire, si ce n’est félicitations, réaction qui ne s’y prêtait pas. « Et elle t’a donné une raison ? » Jun Wan s’était douté qu’elle n’était pas une personne formidable depuis qu’il avait compris que c’était à cause d’elle que Lucas s’était retrouvé coupé de ses deux meilleurs amis et qu’en plus, elle semblait mal supporter que Lucas le rencontre. Elle était le portrait type d’une petite-amie qui voulait isoler l’homme qu’elle « aimait » et ça n’était jamais bon signe.
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Re: my heart's free again ♡ juncas | Dim 10 Mai - 11:40 Citer EditerSupprimer
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je l'ai perdue, mais je te retrouve toi.
Lucas avait été stupide. Maintenant qu'il y repensait, c'était évident que son ex ne lui avait voulu que du mal. Elle monopolisait tout son temps, ne supportait pas qu'il aille voir d'autres personnes et le collait tout le temps. Mais en même temps, le garçon s'était attaché à elle justement parce qu'elle lui avait donné toute l'attention qu'il désirait. Elle l'avait cerné dès le début, elle avait compris dès le début que ce que le garçon voulait n'était pas de l'amour, mais de l'attention. Elle le lui en avait servi, cachant toute cette attention sous le voile de l'amour et Lucas y avait aveuglément cru. Ils disaient que l'amour rendait aveugle et ils avaient raison. Le garçon avait été totalement aveugle et n'avait pas vu les signaux de danger qui l'alertaient derrière elle. Il avait été nécessaire qu'elle lui dise avec des mots ce qu'elle lui avait fait et ça n'avait été qu'à ce moment-là qu'il avait compris qu'il avait vraiment été idiot. Idiot et surtout, seul. Non seulement son ex avait fait circuler de sales rumeurs à son sujet mais en plus, elle l'avait coupé de tous ses autres amis. Résultat, il n'avait plus personne... si ce n'était Junwan. Il ne comprenait pas pourquoi Junwan était toujours à ses côtés. Il aurait dû faire le même choix que Hoon et Athena, juste l'abandonner parce que c'était ce qu'il méritait, d'être abandonné. Il ne comprenait pas pourquoi mais il était si heureux d'avoir un peu de compagnie. D'avoir quelqu'un sur qui se reposer, en ce temps où tout allait mal pour lui.
Serrant le café dans ses mains, ses yeux étaient rivés sur la table et ils ne regardaient même pas Junwan. Alors même si l'autre garçon aurait exprimé sa joie par un sourire, Lucas ne l'aurait même pas remarqué. Il ne remarqua de toute façon pas la joie intérieure de son ami, étant trop concentré sur sa propre peine. Rien ne trahissait son ami de toute façon. D'apparence, il avait l'air parfaitement solennel. Lucas y crut, comme toutes les fois où il croyait que Junwan le considérait comme un ami. Pensant à sa situation, il craqua un sourire. Évidemment c'était un sourire forcé, mais c'était un sourire moqueur. Il se moquait de lui-même. De sa propre stupidité. « Elle s'est servie de moi. Je t'ai dit que Athena la détestait, non ? Eh bien, juste pour énerver Athena, elle s'est approchée de moi et elle m'a fait l'aimer, juste pour que ça rende Athena en colère. C'est tout, Junwan. C'est tout. » En le racontant, il se sentait encore plus misérable. Il avait juste envie de creuser un trou, de s'y enterrer et d'y mourir étouffé. Il voulait juste mourir. « La version qu'elle raconte aux autres, c'est que je l'ai trompée ou que je l'ai forcée à baiser alors qu'elle ne voulait pas. Juste... des trucs horribles qui ne sont pas vrais, mais tout le monde la croit parce qu'elle a ce don, de faire croire aux autres qu'elle est innocente alors que c'est tout le contraire. Moi-même, je suis tombé dans le piège... » Il poussa un profond soupir et mit ses coudes sur la table, enfonçant son visage dans ses mains. « Je me sens trop con. » Ridicule. Pitoyable. Misérable. Il aurait probablement explosé en larmes s'il n'était pas en public et avec Junwan. Mais il se retint, attendant qu'il soit seul pour tout relâcher, même s'il savait qu'une fois seul, il n'aurait plus envie de pleurer.
Serrant le café dans ses mains, ses yeux étaient rivés sur la table et ils ne regardaient même pas Junwan. Alors même si l'autre garçon aurait exprimé sa joie par un sourire, Lucas ne l'aurait même pas remarqué. Il ne remarqua de toute façon pas la joie intérieure de son ami, étant trop concentré sur sa propre peine. Rien ne trahissait son ami de toute façon. D'apparence, il avait l'air parfaitement solennel. Lucas y crut, comme toutes les fois où il croyait que Junwan le considérait comme un ami. Pensant à sa situation, il craqua un sourire. Évidemment c'était un sourire forcé, mais c'était un sourire moqueur. Il se moquait de lui-même. De sa propre stupidité. « Elle s'est servie de moi. Je t'ai dit que Athena la détestait, non ? Eh bien, juste pour énerver Athena, elle s'est approchée de moi et elle m'a fait l'aimer, juste pour que ça rende Athena en colère. C'est tout, Junwan. C'est tout. » En le racontant, il se sentait encore plus misérable. Il avait juste envie de creuser un trou, de s'y enterrer et d'y mourir étouffé. Il voulait juste mourir. « La version qu'elle raconte aux autres, c'est que je l'ai trompée ou que je l'ai forcée à baiser alors qu'elle ne voulait pas. Juste... des trucs horribles qui ne sont pas vrais, mais tout le monde la croit parce qu'elle a ce don, de faire croire aux autres qu'elle est innocente alors que c'est tout le contraire. Moi-même, je suis tombé dans le piège... » Il poussa un profond soupir et mit ses coudes sur la table, enfonçant son visage dans ses mains. « Je me sens trop con. » Ridicule. Pitoyable. Misérable. Il aurait probablement explosé en larmes s'il n'était pas en public et avec Junwan. Mais il se retint, attendant qu'il soit seul pour tout relâcher, même s'il savait qu'une fois seul, il n'aurait plus envie de pleurer.
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Re: my heart's free again ♡ juncas | Dim 7 Juin - 18:44 Citer EditerSupprimer
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je l'ai perdue, mais je te retrouve toi.
Les yeux de Jun Wan fixaient Lucas avec insistance. Il essayait de décerner l’humeur de son ami, ce qui pouvait le rendre aussi fermé à la discussion et triste. Il ne savait pas ce qui pouvait être pire que le jour où il lui avait annoncé s’être disputé avec ses deux amis d’enfance et meilleurs amis. C’étaient les deux personnes les plus précieuses pour Lucas et ça, Jun Wan le savait très bien. Ils l’avaient accompagné toute sa vie et avaient toujours joué un rôle important pour lui. Comment une fille arrivée dans la vie de Lucas depuis si peu de temps pouvait lui faire oublier ça ? Même s’il avait voulu lui dire d’ouvrir les yeux sur la menace que pouvait représenter sa « petite-copine », il s’en était empêché, se demandant si ce n’était pas par égoïsme qu’il pensait ça. Les sentiments profonds qu’il éprouvait pour Lucas ne devaient pas intervenir dans sa relation. Il n’avait pas le droit de lui dire d’arrêter de fréquenter cette fille juste parce qu’il ne supportait pas l’idée que son premier amour lui avait été piqué. Donc, il n’avait rien dit. Comme toujours, il s’était contenté de consoler Lucas. Essayer de lui faire comprendre, quand même, qu’il y avait peu de chance pour que ses meilleurs amis se soient moqués de lui tout ce temps-là, comme Lucas semblait le croire.
Loin de s’imaginer que Lucas allait lui annoncer la fameuse rupture, il songea quelques instants à la possibilité qu’il l’avait appelé pour lui annoncer qu’ils ne se verraient plus. Que sa petite-amie ne supportait pas Jun Wan et qu’il fallait qu’ils arrêtent de se voir. Que l’amour était plus important que l’amitié pour lui. S’il lui disait ça, comme pourrait-il réagir ? Sera t-il capable d’accepter sa décision, sans faire preuve d’égoïsme à cause de ses propres sentiments ? Il ne savait pas. Il n’y avait jamais pensé. Jun Wan n’avait jusqu’alors jamais pensé à la possibilité qu’un jour, Lucas sorte avec quelqu’un d’autre que lui. Pourtant, il n’avait jamais fait en sorte de lui faire comprendre ses sentiments pour lui non plus. Comme si le destin de Lucas était forcément de finir avec Jun Wan, sans aucun effort.
Il s’était illusionné, bien sûr.
Puis la nouvelle tombe et une joie indescriptible prend part de lui. En contraste avec le désarroi de son ami, Jun Wan est rassuré. Peut-être que finalement, il a encore ses chances avec lui. Peut-être que finalement, il va pouvoir faire part de ses sentiments pour lui. Mais la discussion ne s’y prête pas. Il ne peut pas montrer sa joie. Il ne peut pas déjà sauter sur l’occasion. Il n’en a d’ailleurs pas tellement envie. Le visage triste de Lucas l’empêche de ressentir une joie totale. Gardant son sang-froid, il essaie d’apprendre les circonstances de la rupture, de savoir ce que son ami pense maintenant de son ex, s’il la regrette ou s’il la déteste. En fonction de ça, il adapterait ses mots et son attitude. Pour son plus soulagement, néanmoins, il semble avoir enfin ouvert les yeux sur le monstre avec qui il est sorti.
Quelques secondes de flottement durant lesquelles Jun Wan observe Lucas. L’envie de le prendre dans ses bras pour le consoler est puissante mais il s’en empêche. « Tu n’as pas à t’en vouloir pour y avoir cru, Lucas » expliqua t-il lentement. « Ces personnes-là sont aussi intelligentes que méchantes. Elles vont vers ceux qui ont des failles, elles en profitent, elles ont l’habitude. La seule chose que tu peux te reprocher, c’est d’avoir un passé difficile, qui a créé le Lucas qui manque de confiance en soi que j’ai devant moi. Mais ce serait stupide de te reprocher un passé que tu n’as en rien pu contrôler. » Jun Wan sait ce que c’est. Manquer de confiance en soi, penser que tout est tout le temps de sa faute, s’en vouloir. Il ne peut pas dire qu’il ne pense plus du tout comme ça avec le temps ; mais contrairement à Lucas, il a eu la chance d’avoir des parents aimants toute sa jeunesse. C’est durant les premières années que la confiance en soi se construit. Même si elle s’est effondrée après leur mort, elle n’a jamais totalement disparu. La retrouver est un travail plus aisé que la construire de toute pièce, ce qui explique que Lucas n’y soit toujours pas parvenu. « Personne ne peut t’en vouloir pour avoir voulu être aimé. » Parce qu’il le connaît. Il le connaît parfaitement. Il lit en Lucas comme dans un livre ouvert, même quand celui-ci refuse d’être honnête. Ce qu’il a toujours voulu, Lucas, c’est être aimé. Sans jamais se douter que Jun Wan l’a toujours aimé.
Loin de s’imaginer que Lucas allait lui annoncer la fameuse rupture, il songea quelques instants à la possibilité qu’il l’avait appelé pour lui annoncer qu’ils ne se verraient plus. Que sa petite-amie ne supportait pas Jun Wan et qu’il fallait qu’ils arrêtent de se voir. Que l’amour était plus important que l’amitié pour lui. S’il lui disait ça, comme pourrait-il réagir ? Sera t-il capable d’accepter sa décision, sans faire preuve d’égoïsme à cause de ses propres sentiments ? Il ne savait pas. Il n’y avait jamais pensé. Jun Wan n’avait jusqu’alors jamais pensé à la possibilité qu’un jour, Lucas sorte avec quelqu’un d’autre que lui. Pourtant, il n’avait jamais fait en sorte de lui faire comprendre ses sentiments pour lui non plus. Comme si le destin de Lucas était forcément de finir avec Jun Wan, sans aucun effort.
Il s’était illusionné, bien sûr.
Puis la nouvelle tombe et une joie indescriptible prend part de lui. En contraste avec le désarroi de son ami, Jun Wan est rassuré. Peut-être que finalement, il a encore ses chances avec lui. Peut-être que finalement, il va pouvoir faire part de ses sentiments pour lui. Mais la discussion ne s’y prête pas. Il ne peut pas montrer sa joie. Il ne peut pas déjà sauter sur l’occasion. Il n’en a d’ailleurs pas tellement envie. Le visage triste de Lucas l’empêche de ressentir une joie totale. Gardant son sang-froid, il essaie d’apprendre les circonstances de la rupture, de savoir ce que son ami pense maintenant de son ex, s’il la regrette ou s’il la déteste. En fonction de ça, il adapterait ses mots et son attitude. Pour son plus soulagement, néanmoins, il semble avoir enfin ouvert les yeux sur le monstre avec qui il est sorti.
Quelques secondes de flottement durant lesquelles Jun Wan observe Lucas. L’envie de le prendre dans ses bras pour le consoler est puissante mais il s’en empêche. « Tu n’as pas à t’en vouloir pour y avoir cru, Lucas » expliqua t-il lentement. « Ces personnes-là sont aussi intelligentes que méchantes. Elles vont vers ceux qui ont des failles, elles en profitent, elles ont l’habitude. La seule chose que tu peux te reprocher, c’est d’avoir un passé difficile, qui a créé le Lucas qui manque de confiance en soi que j’ai devant moi. Mais ce serait stupide de te reprocher un passé que tu n’as en rien pu contrôler. » Jun Wan sait ce que c’est. Manquer de confiance en soi, penser que tout est tout le temps de sa faute, s’en vouloir. Il ne peut pas dire qu’il ne pense plus du tout comme ça avec le temps ; mais contrairement à Lucas, il a eu la chance d’avoir des parents aimants toute sa jeunesse. C’est durant les premières années que la confiance en soi se construit. Même si elle s’est effondrée après leur mort, elle n’a jamais totalement disparu. La retrouver est un travail plus aisé que la construire de toute pièce, ce qui explique que Lucas n’y soit toujours pas parvenu. « Personne ne peut t’en vouloir pour avoir voulu être aimé. » Parce qu’il le connaît. Il le connaît parfaitement. Il lit en Lucas comme dans un livre ouvert, même quand celui-ci refuse d’être honnête. Ce qu’il a toujours voulu, Lucas, c’est être aimé. Sans jamais se douter que Jun Wan l’a toujours aimé.
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Re: my heart's free again ♡ juncas | Lun 8 Juin - 20:52 Citer EditerSupprimer
my heart's free again
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En ce moment, Lucas avait l'impression qu'il était en train de tomber des escaliers. Chaque chute faisait mal, les marches dures frappaient tous les endroits de son corps, lui donnaient le tournis, lui créaient des blessures partout sur le corps. Et puis il dévalait, il dévalait, il dévalait sans s'arrêter. Il n'y avait pas de fin à cet escalier, il avait l'impression qu'il n'y avait pas de fin et qu'il ne faisait que tomber. Certaines chutes faisaient plus mal que d'autres : celle de la rupture avec ses meilleurs amis avait fait très mal, celle avec son ex petite-amie aussi. Parce qu'il avait cru aveuglément en elle, parce qu'il avait priorisé sa version à elle par rapport à celles de ses meilleurs amis. Alors c'était ça, la confiance qu'il avait accordé à ses deux amis les plus chers ? Il se sentait horrible et avoir perdu son ex ne faisait qu'agrandir le trou de son cœur. Les mains sur son visage, se faisant violence pour ne pas pleurer parce qu'ils étaient dans un café (et surtout, il y avait Junwan, et Lucas ne voudrait pas pleurer devant lui), il gardait les yeux clos. Peut-être que tout serait plus facile s'il faisait semblant que rien n'était arrivé. S'il s'enfermait dans une bulle et qu'il n'en sortait plus jamais. Peut-être devrait-il vivre en ermite. Ne plus revenir dans cette ville, ne plus voir aucun être humain et juste se perdre dans une immense forêt, crever la dalle et tomber à bout de forces contre un arbre, les yeux livides observant la clarté du ciel, se disant que s'il avait eu plus de chance, il aurait peut-être pu observer ce ciel sans se dire qu'il aurait aimé briller aussi clairement que ce dernier. Mais en fait, c'était déjà comme ça qu'il se sentait. Il avait déjà l'impression de ne plus avoir de force dans son corps, d'être assis contre ce tronc d'arbre et d'être condamné à observer ce beau ciel qu'il ne pourra jamais atteindre. Il était déjà fatigué et pourtant, il se relèvera quand même, il continuera quand même à marcher même s'il n'avait plus de nourriture pour l'aider à survivre. Parce que c'était Lucas, qu'il était obstiné et que jamais, il ne montrerait qu'il n'avait plus aucune force pour continuer l'aventure.
Il sourit faiblement, releva le visage vers son ami. Posant son menton au creux de sa main, l'autre bras posé sur la table, il fixa du regard Junwan. Il aimerait penser comme ça. Il n'y arrivait pas. Il pensait toujours que s'il n'était jamais né, tout serait allé bien mieux. Qu'il n'aurait jamais dû naître. Qu'il avait été une erreur et ne sera jamais plus qu'une foutue erreur. C'était pour ça qu'il ne pouvait pas être aimé. Personne ne pouvait aimer une erreur. Ce n'était pas possible. Si on s'obstinait à l'aimer, au bout d'un moment, on se rendra compte qu'on avait soi-même fait une erreur en essayant d'aimer quelque chose de détestable. Peut-être cela arrivera t-il aussi avec Junwan. Lucas ne voulait pas. Égoïstement, il voulait le garder avec lui, s'assurer qu'il sera toujours en sa compagnie. Mais non. Un jour, Junwan partira aussi. Il en aura aussi marre, de lui. Tout le monde finissait toujours par en avoir marre de lui, de toute façon. Un peu de la même manière dont on s'ennuierait tôt ou tard d'un jouet. « T'es mignon. » dit-il, les yeux finalement baissés sur son café. « Merci, c'est... gentil. » Gentil oui, c'était le mot. Parce que c'était profondément gentil mais faux. Du moins, le garçon n'y croyait pas. Non pas qu'il ne croyait pas en Junwan, mais qu'il ne croyait pas suffisamment en lui-même. « Tu penses que quelqu'un m'aimera, un jour ? » demanda t-il sans vraiment attendre de réponse, accompagnant même ses mots d'un rire las. « Quelqu'un qui m'aimera alors que je suis un défaut. » Il ne regarda pas son ami, jouant avec la paille de son café entre ses doigts, sans pour autant boire le liquide marron. Il repensait à son ex, à ses exs. Personne ne l'avait jamais aimé lui. Ils cherchaient tous autre chose chez lui. Peut-être que c'était un signe que personne ne l'aimera jamais. Mais s'il avait juste levé les yeux, il se serait peut-être aperçu qu'il y avait déjà quelqu'un qui l'aimait.
Il sourit faiblement, releva le visage vers son ami. Posant son menton au creux de sa main, l'autre bras posé sur la table, il fixa du regard Junwan. Il aimerait penser comme ça. Il n'y arrivait pas. Il pensait toujours que s'il n'était jamais né, tout serait allé bien mieux. Qu'il n'aurait jamais dû naître. Qu'il avait été une erreur et ne sera jamais plus qu'une foutue erreur. C'était pour ça qu'il ne pouvait pas être aimé. Personne ne pouvait aimer une erreur. Ce n'était pas possible. Si on s'obstinait à l'aimer, au bout d'un moment, on se rendra compte qu'on avait soi-même fait une erreur en essayant d'aimer quelque chose de détestable. Peut-être cela arrivera t-il aussi avec Junwan. Lucas ne voulait pas. Égoïstement, il voulait le garder avec lui, s'assurer qu'il sera toujours en sa compagnie. Mais non. Un jour, Junwan partira aussi. Il en aura aussi marre, de lui. Tout le monde finissait toujours par en avoir marre de lui, de toute façon. Un peu de la même manière dont on s'ennuierait tôt ou tard d'un jouet. « T'es mignon. » dit-il, les yeux finalement baissés sur son café. « Merci, c'est... gentil. » Gentil oui, c'était le mot. Parce que c'était profondément gentil mais faux. Du moins, le garçon n'y croyait pas. Non pas qu'il ne croyait pas en Junwan, mais qu'il ne croyait pas suffisamment en lui-même. « Tu penses que quelqu'un m'aimera, un jour ? » demanda t-il sans vraiment attendre de réponse, accompagnant même ses mots d'un rire las. « Quelqu'un qui m'aimera alors que je suis un défaut. » Il ne regarda pas son ami, jouant avec la paille de son café entre ses doigts, sans pour autant boire le liquide marron. Il repensait à son ex, à ses exs. Personne ne l'avait jamais aimé lui. Ils cherchaient tous autre chose chez lui. Peut-être que c'était un signe que personne ne l'aimera jamais. Mais s'il avait juste levé les yeux, il se serait peut-être aperçu qu'il y avait déjà quelqu'un qui l'aimait.
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Re: my heart's free again ♡ juncas | Ven 19 Juin - 18:25 Citer EditerSupprimer
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je l'ai perdue, mais je te retrouve toi.
Cacher une joie explosive s’avère particulièrement compliqué. C’est comme si chaque cellule de son corps célébrait la rupture de Lucas, alors que le cerveau de Jun Wan, lui, se chargeait de leur rappeler que ça n’était une bonne nouvelle que pour lui. Pas pour Lucas. Ne pas trahir sa joie est aussi difficile que de retenir un fou-rire mais heureusement, en tant que mannequin, Jun Wan a pris l’habitude de garder une poker face même dans les situations les plus cocasses. C’est sans doute uniquement grâce à ça qu’il reste neutre quand l’annonce tombe. C’est aussi grâce à ça qu’il ne montre pas trop sa tristesse face à la raison de leur rupture, ou aux propos dévalorisants que tient Lucas.
Quand Lucas le décrit comme mignon, touché, il l’est certes, mais il est surtout attristé de ne pas pouvoir être entièrement lui-même. S’il le voyait si heureux qu’il l’est à l’intérieur, bonheur égoïste à l’annonce de sa rupture, il ne dirait sans doute pas qu’il est mignon. Ce sentiment est pire encore quand Lucas lui demande si un jour, quelqu’un va l’aimer. Il voudrait pouvoir s’écrier que c’est déjà le cas, mais c’est plus simple à dire qu’à faire. Ça n’est pas du tout le bon moment pour une déclaration et, pour ne rien améliorer, Lucas est attiré par les filles. Savoir que son ami de toujours l’aime romantiquement n’apportera rien de bon, que du désarroi face à un tel rebondissement. Lucas n’a pas besoin de mauvaise nouvelle supplémentaire.
Pour autant, Jun Wan ne sait pas mentir. Il ne veut pas mentir. Il a trop dissimulé ses sentiments et il l’a amèrement regretté pendant plusieurs mois. « Je pense que c’est déjà le cas. » s’exclame t-il soudainement, en prenant son courage à deux mains. Il se doute que Lucas n’y verra rien d’autre que des mots d’encouragement. Il a toujours été trop aveugle à ses sentiments. « Je pense que tu es déjà aimé mais tu ne le vois pas. Tu t’attardes sur le négatif et tu ne donnes pas de poids au reste. Mais je pense - non, je suis absolument certain, que tu es déjà aimé. » affirme t-il d’une voix posée, contrastant avec l’agitation de ses pensées. « Et tu n’es pas un défaut. Tu n’as rien d’un défaut. Tu penses ça parce qu’encore une fois, tu t’attardes sur le négatif. Des défauts, tout le monde en a, moi aussi. Regarde plutôt tes qualités. Elles sont immenses. » Il regarde Lucas droit dans les yeux et déglutit. Ça ne se voit sans doute pas mais il lui a fallu du courage pour dire ces mots-là.
Quand Lucas le décrit comme mignon, touché, il l’est certes, mais il est surtout attristé de ne pas pouvoir être entièrement lui-même. S’il le voyait si heureux qu’il l’est à l’intérieur, bonheur égoïste à l’annonce de sa rupture, il ne dirait sans doute pas qu’il est mignon. Ce sentiment est pire encore quand Lucas lui demande si un jour, quelqu’un va l’aimer. Il voudrait pouvoir s’écrier que c’est déjà le cas, mais c’est plus simple à dire qu’à faire. Ça n’est pas du tout le bon moment pour une déclaration et, pour ne rien améliorer, Lucas est attiré par les filles. Savoir que son ami de toujours l’aime romantiquement n’apportera rien de bon, que du désarroi face à un tel rebondissement. Lucas n’a pas besoin de mauvaise nouvelle supplémentaire.
Pour autant, Jun Wan ne sait pas mentir. Il ne veut pas mentir. Il a trop dissimulé ses sentiments et il l’a amèrement regretté pendant plusieurs mois. « Je pense que c’est déjà le cas. » s’exclame t-il soudainement, en prenant son courage à deux mains. Il se doute que Lucas n’y verra rien d’autre que des mots d’encouragement. Il a toujours été trop aveugle à ses sentiments. « Je pense que tu es déjà aimé mais tu ne le vois pas. Tu t’attardes sur le négatif et tu ne donnes pas de poids au reste. Mais je pense - non, je suis absolument certain, que tu es déjà aimé. » affirme t-il d’une voix posée, contrastant avec l’agitation de ses pensées. « Et tu n’es pas un défaut. Tu n’as rien d’un défaut. Tu penses ça parce qu’encore une fois, tu t’attardes sur le négatif. Des défauts, tout le monde en a, moi aussi. Regarde plutôt tes qualités. Elles sont immenses. » Il regarde Lucas droit dans les yeux et déglutit. Ça ne se voit sans doute pas mais il lui a fallu du courage pour dire ces mots-là.
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Re: my heart's free again ♡ juncas | Jeu 25 Juin - 22:39 Citer EditerSupprimer
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je l'ai perdue, mais je te retrouve toi.
Lucas pensait que personne ne serait capable de l'aimer, même dans le futur. Parce qu'il avait trop de défauts que personne ne serait capable de supporter longtemps, il se disait que personne ne l'aimera tant qu'il ne changera pas. Et changer, c'était quelque chose que seuls les courageux pouvaient faire. Lucas lui, était trop peureux. Trop effrayé, il continuait de se haïr et de ne rien changer chez lui parce que c'était comme ça qu'il était. Lâche, terriblement lâche. C'était une boucle sans fin où il continuait de se détester pour ce qu'il était, continuant d'enchaîner erreurs sur erreurs sans jamais avoir la force de les rectifier.
Alors il ne s'attendait pas à ce que Junwan lui réponde que si, quelqu'un l'aimait sûrement déjà. Interloqué, il regarda son ami d'un air perplexe, ne s'étant pas attendu à ce qu'il lui réponde sérieusement. Ne décelant pas du tout le stress qu'il ressentait au fond de lui, il l'écouta dire des choses qu'il considérait comme des bêtises d'un air ahuri. Il serait déjà aimé ? Il avait envie d'en rire, mais l'air si sérieux avec lequel son ami le disait lui interdisait de le faire. Il ne voyait absolument pas les qualités dont Junwan parlait et ne pensait pas s'attarder sur le négatif, parce que, c'était vrai, le garçon n'était que du négatif. Il n'y croyait pas à ses paroles et pourtant, Junwan sonnait bizarrement convaincant. Pourquoi ? Est-ce qu'il était déjà au courant que quelqu'un... l'aimait ? Il repassa en revue toutes les filles qu'il connaissait et que Junwan aussi connaissait, sans jamais penser que c'était peut-être un garçon qui l'aimait, sans jamais penser que peut-être, c'était son propre ami. Et puis, il secoua la pensée de sa tête, se disant que c'était impossible. Malgré tout, ça le dérangeait. Pourquoi Junwan avait l'air si sûr ? Il fronça des sourcils, regardant son ami droit dans les yeux en retour. Il le fixa du regard pendant quelques secondes, presque comme s'il avait deviné que celui-ci l'aimait (alors que pas du tout). Puis, il ouvrit finalement sa bouche. « Comment tu peux en être si sûr ? » Sincèrement confus, il continua de fixer du regard Junwan. « Je ne vois pas les qualités que tu mentionnes. Je pense vraiment que je n'ai que des défauts. Je ne sais même pas comment tu peux me supporter, » souffla t-il la dernière phrase, suffisant fort pour qu'il l'entende. Il prit le gobelet dans sa main, prit une gorgée de son café en attendant sa réponse. Même s'il ne comprendra jamais comment Junwan pouvait encore être son ami.
Alors il ne s'attendait pas à ce que Junwan lui réponde que si, quelqu'un l'aimait sûrement déjà. Interloqué, il regarda son ami d'un air perplexe, ne s'étant pas attendu à ce qu'il lui réponde sérieusement. Ne décelant pas du tout le stress qu'il ressentait au fond de lui, il l'écouta dire des choses qu'il considérait comme des bêtises d'un air ahuri. Il serait déjà aimé ? Il avait envie d'en rire, mais l'air si sérieux avec lequel son ami le disait lui interdisait de le faire. Il ne voyait absolument pas les qualités dont Junwan parlait et ne pensait pas s'attarder sur le négatif, parce que, c'était vrai, le garçon n'était que du négatif. Il n'y croyait pas à ses paroles et pourtant, Junwan sonnait bizarrement convaincant. Pourquoi ? Est-ce qu'il était déjà au courant que quelqu'un... l'aimait ? Il repassa en revue toutes les filles qu'il connaissait et que Junwan aussi connaissait, sans jamais penser que c'était peut-être un garçon qui l'aimait, sans jamais penser que peut-être, c'était son propre ami. Et puis, il secoua la pensée de sa tête, se disant que c'était impossible. Malgré tout, ça le dérangeait. Pourquoi Junwan avait l'air si sûr ? Il fronça des sourcils, regardant son ami droit dans les yeux en retour. Il le fixa du regard pendant quelques secondes, presque comme s'il avait deviné que celui-ci l'aimait (alors que pas du tout). Puis, il ouvrit finalement sa bouche. « Comment tu peux en être si sûr ? » Sincèrement confus, il continua de fixer du regard Junwan. « Je ne vois pas les qualités que tu mentionnes. Je pense vraiment que je n'ai que des défauts. Je ne sais même pas comment tu peux me supporter, » souffla t-il la dernière phrase, suffisant fort pour qu'il l'entende. Il prit le gobelet dans sa main, prit une gorgée de son café en attendant sa réponse. Même s'il ne comprendra jamais comment Junwan pouvait encore être son ami.
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Re: my heart's free again ♡ juncas | Lun 6 Juil - 18:52 Citer EditerSupprimer
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je l'ai perdue, mais je te retrouve toi.
Comment peux-tu en être si sûr ?
La question résonne. Junwan détourne le regard durant de courtes secondes. Il en est sûr parce qu’il est précisément cette personne qui l’aime sans que Lucas ne le voit. Mais il ne peut pas lui dire. Ce n’est pas le moment pour faire une telle révélation du tout.
Alors il ravala sa réponse.
« Je le sais parce que j’ai un autre point de vue que le tien. Je vois des choses que tu ne vois pas. »
Il préfère rester vague. Abstrait. Pour l’instant, il est sûr que c’est mieux. N’importe quel jour mais pas aujourd’hui. Lucas vient de rompre.
Le regard triste, il dévisage son ami pendant de longues secondes. Comment il fait pour le supporter, mh ? Il n’a jamais pensé qu’il devait le supporter. Il traîne avec lui parce qu’il prend plaisir à passer du temps avec lui. Ca n’est pas une corvée, ni un regret.
« Ecoute-moi, Lucas. » Il prit un air grave. « Je ne t’ai jamais supporté. Tu n’as jamais été un poids que j’ai eu à porter. Je n’ai jamais pensé, jamais tu m’entends ? Pas une seule seconde de ma vie je n’ai pensé que tu me fatiguais. »
Il sait que, quoi qu’il dise, Lucas ne changera pas du jour au lendemain. Ce qui lui manque, c’est de l’amour propre, de la confiance en lui. Ce ne sont pas des mots qui vont le faire changer. Il n’y a que Lucas qui peut faire le choix de changer.
« Tu veux savoir pourquoi je suis si certain que tu n’as pas que des défauts ? Parce que j’ai vu tes qualités. Tu penses peut-être que je suis toujours là pour toi alors que tu n’as rien fait pour moi mais c’est totalement faux. Quand j’allais mal, quand j’étais détruit par la mort de mes parents, quand j’ai cru que personne ne comprendrait jamais l’étendue de ma douleur, tu es apparu. Tu as été là pour moi à cette période et tu m’as fait me sentir compris. Tu m’as aidé à me rendre compte de la chance que j’avais. Je détestais tout cet argent que j’avais récolté après la mort de mes parents. Mais tu m’as fait comprendre que c’était un cadeau, pas un poison. Parce que toi, tu n’as pas eu la même chance que moi. Et quand j’ai compris ça, j’ai décidé que je ne pouvais pas continuer à me plaindre de mon sort alors qu’il y a des gens qui ont des situations pire que les miennes. »
Il est sûr de ne jamais avoir dit tout ça à Lucas. Et ce n’est peut-être pas le moment pour parler de ce sujet.
« Tu me sur-estimes énormément. Je ne suis pas si gentil que ce que tu crois. J’ai aussi fait preuve de beaucoup d’égoïsme, car je n’ai pas cessé de comparer nos situations pour me rassurer moi. Au tout début, au lieu de compatir, j’ai d’abord trouvé du réconfort dans ton malheur. » Et il dégoûte encore pour ça.
« Alors tu penses peut-être que tu ne sers à rien, mais si je ne t’avais jamais rencontré, je n’aurais jamais remonté la pente. Tu penses peut-être que tu n’es rien de bien, mais tu n’es méchant qu’envers toi-même. Tu te fais du mal à toi-même. Tu ne te pardonnes rien. Mais tu pardonnes les autres. Je suis absolument certain que tu vas comprendre et que tu ne vas pas m’en vouloir d’avoir presque profité de ton malheur à l’époque pour me consoler. Mais si ça avait été toi qui t’étais consolé avec le malheur de quelqu’un d’autre, tu ne te serais jamais pardonné. Tu ne vois pas à quel point tu es trop gentil avec les autres et tu es persuadé d’être mauvais. » explique t-il, en le regardant droit dans les yeux.
La question résonne. Junwan détourne le regard durant de courtes secondes. Il en est sûr parce qu’il est précisément cette personne qui l’aime sans que Lucas ne le voit. Mais il ne peut pas lui dire. Ce n’est pas le moment pour faire une telle révélation du tout.
Alors il ravala sa réponse.
« Je le sais parce que j’ai un autre point de vue que le tien. Je vois des choses que tu ne vois pas. »
Il préfère rester vague. Abstrait. Pour l’instant, il est sûr que c’est mieux. N’importe quel jour mais pas aujourd’hui. Lucas vient de rompre.
Le regard triste, il dévisage son ami pendant de longues secondes. Comment il fait pour le supporter, mh ? Il n’a jamais pensé qu’il devait le supporter. Il traîne avec lui parce qu’il prend plaisir à passer du temps avec lui. Ca n’est pas une corvée, ni un regret.
« Ecoute-moi, Lucas. » Il prit un air grave. « Je ne t’ai jamais supporté. Tu n’as jamais été un poids que j’ai eu à porter. Je n’ai jamais pensé, jamais tu m’entends ? Pas une seule seconde de ma vie je n’ai pensé que tu me fatiguais. »
Il sait que, quoi qu’il dise, Lucas ne changera pas du jour au lendemain. Ce qui lui manque, c’est de l’amour propre, de la confiance en lui. Ce ne sont pas des mots qui vont le faire changer. Il n’y a que Lucas qui peut faire le choix de changer.
« Tu veux savoir pourquoi je suis si certain que tu n’as pas que des défauts ? Parce que j’ai vu tes qualités. Tu penses peut-être que je suis toujours là pour toi alors que tu n’as rien fait pour moi mais c’est totalement faux. Quand j’allais mal, quand j’étais détruit par la mort de mes parents, quand j’ai cru que personne ne comprendrait jamais l’étendue de ma douleur, tu es apparu. Tu as été là pour moi à cette période et tu m’as fait me sentir compris. Tu m’as aidé à me rendre compte de la chance que j’avais. Je détestais tout cet argent que j’avais récolté après la mort de mes parents. Mais tu m’as fait comprendre que c’était un cadeau, pas un poison. Parce que toi, tu n’as pas eu la même chance que moi. Et quand j’ai compris ça, j’ai décidé que je ne pouvais pas continuer à me plaindre de mon sort alors qu’il y a des gens qui ont des situations pire que les miennes. »
Il est sûr de ne jamais avoir dit tout ça à Lucas. Et ce n’est peut-être pas le moment pour parler de ce sujet.
« Tu me sur-estimes énormément. Je ne suis pas si gentil que ce que tu crois. J’ai aussi fait preuve de beaucoup d’égoïsme, car je n’ai pas cessé de comparer nos situations pour me rassurer moi. Au tout début, au lieu de compatir, j’ai d’abord trouvé du réconfort dans ton malheur. » Et il dégoûte encore pour ça.
« Alors tu penses peut-être que tu ne sers à rien, mais si je ne t’avais jamais rencontré, je n’aurais jamais remonté la pente. Tu penses peut-être que tu n’es rien de bien, mais tu n’es méchant qu’envers toi-même. Tu te fais du mal à toi-même. Tu ne te pardonnes rien. Mais tu pardonnes les autres. Je suis absolument certain que tu vas comprendre et que tu ne vas pas m’en vouloir d’avoir presque profité de ton malheur à l’époque pour me consoler. Mais si ça avait été toi qui t’étais consolé avec le malheur de quelqu’un d’autre, tu ne te serais jamais pardonné. Tu ne vois pas à quel point tu es trop gentil avec les autres et tu es persuadé d’être mauvais. » explique t-il, en le regardant droit dans les yeux.
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Re: my heart's free again ♡ juncas | Mar 7 Juil - 18:12 Citer EditerSupprimer
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je l'ai perdue, mais je te retrouve toi.
Il voyait des choses qu'il ne voyait pas. Comme quoi ? Lucas haussa un sourcil à cette réponse, pas convaincu. Il se demandait bien ce qu'il pouvait voir en plus. Il n'avait rien de particulier. Rempli de défauts sans qualités. Il ne comprenait même pas comment Junwan pouvait le supporter. Alors que quelqu'un puisse l'aimer ? Ça lui semblait irréaliste. Mais il semblerait qu'il venait de toucher une corde sensible car Junwan prit un air grave. Lucas se sentit tendu d'un coup, reposa son café sur la table alors qu'il fixa du regard son ami.
Les mots entrèrent bien dans ses deux oreilles et bien que ça lui faisait du bien d'entendre ça, il y avait quelque chose en lui qui l'empêchait d'y croire. Il avait l'impression de n'être vraiment rien de plus qu'un poids mais Junwan semblait tellement convaincu que l'espace d'un instant, Lucas y avait vraiment cru. Lucas s'était laissé allé dans ses paroles, s'était enfin dit que peut-être il avait de la valeur. Mais il ne savait pas. Il y avait quand même quelque chose qui le bloquait. Son inconscient n'était pas encore prêt à accepter ça. A accepter que, pour certaines personnes, il soit réellement précieux. Pas juste un bout de caillou qu'on aurait ramassé au bord de la route parce qu'on avait pitié de lui. Mais un diamant qu'on chérirait.
Et en écoutant Junwan, Lucas avait vraiment l'impression d'être ce diamant. A l'écouter parler, on pourrait croire qu'il l'avait sauvé. Lucas ne l'avait jamais réalisé. Il n'avait jamais compris, ça. Que c'était grâce à lui si Junwan en était là aujourd'hui. Qu'il ne se serait peut-être jamais relevé si jamais il n'avait jamais été là. Un sentiment agréable chauffa son cœur entier alors qu'il continua à regarder Junwan, Junwan qui semblait si convaincu par chacune de ses paroles.
Lucas n'en voulut pas au garçon. Il ne lui en voulut pas, d'avoir comparé leurs deux situations pour se rassurer. Se connaissant, il aurait fait pareil. Tout le monde aurait sûrement fait pareil. Se comparer à pire que soi pour se rassurer, c'était juste normal. Ce n'était pas être égoïste, c'était juste être normal.
Ce fut là que ça le frappa. Il pardonnait Junwan mais il ne se pardonnait pas lui-même. Il considérait que ce que Junwan avait fait était normal alors que si lui-même l'avait fait, il s'en serait voulu pour le reste de sa vie. Et il s'en voulait encore d'être le fils de celui qui avait tué ses parents, d'être la raison pourquoi l'accident de voiture avait eu lieu, d'être responsable de la mort de trois adultes. Il s'en voulait pour être celui qui avait plongé Junwan en enfer et pourtant, c'était aussi lui qui l'avait tiré de là ? C'était si contradictoire qu'il n'arrivait pas à y croire. Et s'il devait croire en quelque chose, c'était plutôt pour être celui qui avait aidé Junwan à remonter la pente. Car Junwan n'avait jamais cessé de lui répéter qu'il ne lui en voulait pas pour être la cause de l'accident de voiture. Il ne lui en avait pas voulu de ne pas respecter le couvre-feu, d'avoir poussé son père à venir le chercher après une longue journée de travail, de ne pas avoir décroché les appels avant qu'une heure ne soit passée, d'avoir tué son propre père et les deux parents de Junwan dans la même nuit. Il ne lui en jamais voulu et ça avait toujours fait du mal à Lucas, qui se sentait tout de même responsable de tout.
Junwan avait raison, il était trop dur envers lui-même, trop gentil envers les autres. Pourtant, il n'arrivait pas à se considérer gentil. Après tout, il utilisait les autres pour parvenir à ses fins. Il utilisait les points faibles de tout le monde pour attirer leur sympathie, pour profiter de ce qu'ils avaient. Plus il y pensait et plus il se demandait même comment est-ce qu'il avait fait pour être celui qui avait tiré Junwan de là. Il avait toujours pensé que c'était avant tout sa carrière de mannequin qui lui avait fait prendre un pas en avant, pas lui.
Alors il ne sut pas quoi répondre. Bousculé par cette franchise et ces mots trop doux pour la carapace que Lucas s'était forgée au fil du temps, il se trouva là, assis sur cette chaise, le cœur chauffé, en train de fixer Junwan du regard. Junwan qui soutenait son regard. Qui lui disait clairement qu'il n'était pas en train de dire ça pour le rassurer, mais parce qu'il disait la vérité.
Il déglutit, peu habitué à tant de tendresse dans les mots de quelqu'un pour lui. Il baissa les yeux sur la table, commença à reprendre son café. Et rapidement, il en avait atteint le fond. Il n'avait plus rien pour s'occuper l'esprit, pour ne pas penser à ce que Junwan lui avait dit. C'était comme s'il y avait des papillons dans son estomac, contrairement au nœud habituel qui s'y trouvait. Pour la première fois depuis longtemps, il se sentait clairement aimé. Et en ce jour où il venait de rompre avec son ex copine, c'était réconfortant.
« C'est... gentil. » Gentil, c'était le mot. Vrai aussi, était le mot. Il ne l'admettra pas. « Je savais pas que je t'avais aidé à remonter la pente. Pour moi, j'ai toujours été la cause de ton malheur. Je pensais pas que ce serait grâce à moi que... tu t'es relevé. » Il ne pensait pas qu'il était la cause de son bonheur ; et pourtant. « Et t'es normal, Junwan. J'aurais fait la même chose à ta place. Trouver du réconfort dans mon malheur. C'est juste normal. J'espère que tu ne t'en veux pas. » Ironique de sa part. Il devrait dire ces mots à lui-même. « Je te surestime pas, Junwan. Tu es gentil. Je pense que, si le monde entier était comme toi, alors je me mettrais à aimer la vie. » Il lui sourit tendrement, le cœur toujours aussi chaud car couvé d'amour. « Merci. D'être là. Je peux pas te dire que je ne me vois plus comme quelqu'un de mauvais mais... ça m'a vraiment touché. Merci. T'es vraiment quelqu'un de bien. Je suis chanceux de t'avoir comme ami. Heureux. » Ce n'était pas des mots qu'il disait souvent, lui d'ordinaire malhonnête. En ses dizaines d'amitié avec ses deux meilleurs amis, il ne leur avait dit que très peu de fois. Il aurait dû leur dire plus de fois, en y pensant. Ça lui refit penser à sa situation actuelle, beaucoup moins joyeuse que la joie qu'il ressentait actuellement. Il s'abstint d'y penser mais il n'avait plus de café pour faire distraction. Alors il se contenta de jouer avec la paille, les pensées ailleurs.
Les mots entrèrent bien dans ses deux oreilles et bien que ça lui faisait du bien d'entendre ça, il y avait quelque chose en lui qui l'empêchait d'y croire. Il avait l'impression de n'être vraiment rien de plus qu'un poids mais Junwan semblait tellement convaincu que l'espace d'un instant, Lucas y avait vraiment cru. Lucas s'était laissé allé dans ses paroles, s'était enfin dit que peut-être il avait de la valeur. Mais il ne savait pas. Il y avait quand même quelque chose qui le bloquait. Son inconscient n'était pas encore prêt à accepter ça. A accepter que, pour certaines personnes, il soit réellement précieux. Pas juste un bout de caillou qu'on aurait ramassé au bord de la route parce qu'on avait pitié de lui. Mais un diamant qu'on chérirait.
Et en écoutant Junwan, Lucas avait vraiment l'impression d'être ce diamant. A l'écouter parler, on pourrait croire qu'il l'avait sauvé. Lucas ne l'avait jamais réalisé. Il n'avait jamais compris, ça. Que c'était grâce à lui si Junwan en était là aujourd'hui. Qu'il ne se serait peut-être jamais relevé si jamais il n'avait jamais été là. Un sentiment agréable chauffa son cœur entier alors qu'il continua à regarder Junwan, Junwan qui semblait si convaincu par chacune de ses paroles.
Lucas n'en voulut pas au garçon. Il ne lui en voulut pas, d'avoir comparé leurs deux situations pour se rassurer. Se connaissant, il aurait fait pareil. Tout le monde aurait sûrement fait pareil. Se comparer à pire que soi pour se rassurer, c'était juste normal. Ce n'était pas être égoïste, c'était juste être normal.
Ce fut là que ça le frappa. Il pardonnait Junwan mais il ne se pardonnait pas lui-même. Il considérait que ce que Junwan avait fait était normal alors que si lui-même l'avait fait, il s'en serait voulu pour le reste de sa vie. Et il s'en voulait encore d'être le fils de celui qui avait tué ses parents, d'être la raison pourquoi l'accident de voiture avait eu lieu, d'être responsable de la mort de trois adultes. Il s'en voulait pour être celui qui avait plongé Junwan en enfer et pourtant, c'était aussi lui qui l'avait tiré de là ? C'était si contradictoire qu'il n'arrivait pas à y croire. Et s'il devait croire en quelque chose, c'était plutôt pour être celui qui avait aidé Junwan à remonter la pente. Car Junwan n'avait jamais cessé de lui répéter qu'il ne lui en voulait pas pour être la cause de l'accident de voiture. Il ne lui en avait pas voulu de ne pas respecter le couvre-feu, d'avoir poussé son père à venir le chercher après une longue journée de travail, de ne pas avoir décroché les appels avant qu'une heure ne soit passée, d'avoir tué son propre père et les deux parents de Junwan dans la même nuit. Il ne lui en jamais voulu et ça avait toujours fait du mal à Lucas, qui se sentait tout de même responsable de tout.
Junwan avait raison, il était trop dur envers lui-même, trop gentil envers les autres. Pourtant, il n'arrivait pas à se considérer gentil. Après tout, il utilisait les autres pour parvenir à ses fins. Il utilisait les points faibles de tout le monde pour attirer leur sympathie, pour profiter de ce qu'ils avaient. Plus il y pensait et plus il se demandait même comment est-ce qu'il avait fait pour être celui qui avait tiré Junwan de là. Il avait toujours pensé que c'était avant tout sa carrière de mannequin qui lui avait fait prendre un pas en avant, pas lui.
Alors il ne sut pas quoi répondre. Bousculé par cette franchise et ces mots trop doux pour la carapace que Lucas s'était forgée au fil du temps, il se trouva là, assis sur cette chaise, le cœur chauffé, en train de fixer Junwan du regard. Junwan qui soutenait son regard. Qui lui disait clairement qu'il n'était pas en train de dire ça pour le rassurer, mais parce qu'il disait la vérité.
Il déglutit, peu habitué à tant de tendresse dans les mots de quelqu'un pour lui. Il baissa les yeux sur la table, commença à reprendre son café. Et rapidement, il en avait atteint le fond. Il n'avait plus rien pour s'occuper l'esprit, pour ne pas penser à ce que Junwan lui avait dit. C'était comme s'il y avait des papillons dans son estomac, contrairement au nœud habituel qui s'y trouvait. Pour la première fois depuis longtemps, il se sentait clairement aimé. Et en ce jour où il venait de rompre avec son ex copine, c'était réconfortant.
« C'est... gentil. » Gentil, c'était le mot. Vrai aussi, était le mot. Il ne l'admettra pas. « Je savais pas que je t'avais aidé à remonter la pente. Pour moi, j'ai toujours été la cause de ton malheur. Je pensais pas que ce serait grâce à moi que... tu t'es relevé. » Il ne pensait pas qu'il était la cause de son bonheur ; et pourtant. « Et t'es normal, Junwan. J'aurais fait la même chose à ta place. Trouver du réconfort dans mon malheur. C'est juste normal. J'espère que tu ne t'en veux pas. » Ironique de sa part. Il devrait dire ces mots à lui-même. « Je te surestime pas, Junwan. Tu es gentil. Je pense que, si le monde entier était comme toi, alors je me mettrais à aimer la vie. » Il lui sourit tendrement, le cœur toujours aussi chaud car couvé d'amour. « Merci. D'être là. Je peux pas te dire que je ne me vois plus comme quelqu'un de mauvais mais... ça m'a vraiment touché. Merci. T'es vraiment quelqu'un de bien. Je suis chanceux de t'avoir comme ami. Heureux. » Ce n'était pas des mots qu'il disait souvent, lui d'ordinaire malhonnête. En ses dizaines d'amitié avec ses deux meilleurs amis, il ne leur avait dit que très peu de fois. Il aurait dû leur dire plus de fois, en y pensant. Ça lui refit penser à sa situation actuelle, beaucoup moins joyeuse que la joie qu'il ressentait actuellement. Il s'abstint d'y penser mais il n'avait plus de café pour faire distraction. Alors il se contenta de jouer avec la paille, les pensées ailleurs.
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Re: my heart's free again ♡ juncas | Lun 20 Juil - 19:49 Citer EditerSupprimer
my heart's free again
#juncas
je l'ai perdue, mais je te retrouve toi.
Junwan est persuadé de n’avoir jamais raconté tout ça à Lucas. Il est sûr, aussi, d’avoir rarement parlé autant. Il est de coutume qu’il est celui qui écoute Lucas parler, il est celui à qui il dit toutes les pensées dont il veut se débarrasser, celles qui pèsent trop sur son coeur et qu’il a besoin de dire pour les oublier ne serait-ce qu’un instant. Et ce rôle ne lui a jamais déplu, parce qu’il est content de pouvoir l’aider, Junwan. Peut-être qu’aider Lucas l’aide encore plus à lui-même. Comme si panser les blessures de Lucas lui permet d’oublier les siennes.
Mais il y a des moments où prendre la parole est important. Il a trop entendu Lucas lui dire qu’il est inutile, qu’il n’a rien pour lui et rien à donner aux autres, pour pouvoir encore l’entendre sans rien lui dire. Il voudrait qu’il prenne conscience du joyau qu’il est, mais Lucas semble toujours aussi aveugle à ses propres qualités.
Pour autant, il n’a jamais été fatigué par tout ça. Ca ne l’a jamais agacé ou frustré. Parce que si ce qu’il dit peut aider ne serait-ce qu’un peu Lucas à s’accepter lui-même, si ça peut lui permettre d’avoir ne serait-ce qu’un brin de lumière dans l’obscurité, si ses mots peuvent faire naître ne serait-ce qu’un rictus au milieu de ses larmes, alors ça suffit à Junwan. Si il peut avoir une telle influence sur l’homme qu’il aime, alors il est prêt à répéter les mêmes mots jusqu’à l’éternité sans jamais s’en lasser.
« Je sais que quoi que je dise, tu penseras toujours que tu es quelqu’un de mauvais. Mais je voulais juste te montrer qu’en fonction du point de vue que tu adoptes, chacun peut être la meilleure comme la pire personne au monde. Si je ne regarde que le moi qui a profité du malheur de quelqu’un pour se consoler, alors je ne peux me définir que comme quelqu’un d’horrible. Mais si je prends un autre point de vue, si je me regarde en entier et pas juste les mauvais côtés, alors je peux me trouver des excuses. Je peux me comprendre et je peux me pardonner. C’est la même chose pour toi, Lucas. » Il marque une pause de quelques secondes. Il doit lutter contre lui-même pour ne pas le prendre dans ses bras, pour ne pas le serrer fort et lui dire à quel point il l’aime.
« Mais tu sais, Lucas, ce travail, il n’y a que toi qui peut le faire. C’est à toi de prendre la décision de changer de point de vue. Personne ne peut le faire pour toi. » Autrement, il l’aurait fait depuis longtemps à sa place. S’il pouvait rentrer dans son esprit et changer sa façon de penser, il serait intervenu depuis longtemps pour que Lucas s’aperçoive de combien il est une belle personne. « Et je suis aussi content de t’avoir comme ami. J’ai aussi beaucoup de chance de t’avoir à mes côtés. »
À l’instant où il finit sa phrase, son téléphone se met à vibrer. Il s’apprête à ignorer l’appel jusqu’à ce qu’il se rappelle qu’il devait se rendre à un photoshoot cette après-midi, après les révisions. « Ah, je suis désolée Lucas mais je dois répondre » annonce t-il d’un ton pressé.
L’appel ne dure pas longtemps. Juste le temps qu’il s’excuse quand son manager lui dit qu’il est en retard et que tout le monde l’attend d’une voix furieuse. Il plonge de nouveau son regard dans celui de Lucas et se mord la lèvre. Si ça ne tenait qu’à lui, il serait resté bien plus longtemps, mais il ne peut pas négliger son travail.
« Euuhh.. je suis désolé Lucas, j’avais complètement oublié mais j’ai un photoshoot et je suis en retard alors il faudrait que je parte maintenant... » Sa voix trahit qu’il est terriblement désolé.
Mais il y a des moments où prendre la parole est important. Il a trop entendu Lucas lui dire qu’il est inutile, qu’il n’a rien pour lui et rien à donner aux autres, pour pouvoir encore l’entendre sans rien lui dire. Il voudrait qu’il prenne conscience du joyau qu’il est, mais Lucas semble toujours aussi aveugle à ses propres qualités.
Pour autant, il n’a jamais été fatigué par tout ça. Ca ne l’a jamais agacé ou frustré. Parce que si ce qu’il dit peut aider ne serait-ce qu’un peu Lucas à s’accepter lui-même, si ça peut lui permettre d’avoir ne serait-ce qu’un brin de lumière dans l’obscurité, si ses mots peuvent faire naître ne serait-ce qu’un rictus au milieu de ses larmes, alors ça suffit à Junwan. Si il peut avoir une telle influence sur l’homme qu’il aime, alors il est prêt à répéter les mêmes mots jusqu’à l’éternité sans jamais s’en lasser.
« Je sais que quoi que je dise, tu penseras toujours que tu es quelqu’un de mauvais. Mais je voulais juste te montrer qu’en fonction du point de vue que tu adoptes, chacun peut être la meilleure comme la pire personne au monde. Si je ne regarde que le moi qui a profité du malheur de quelqu’un pour se consoler, alors je ne peux me définir que comme quelqu’un d’horrible. Mais si je prends un autre point de vue, si je me regarde en entier et pas juste les mauvais côtés, alors je peux me trouver des excuses. Je peux me comprendre et je peux me pardonner. C’est la même chose pour toi, Lucas. » Il marque une pause de quelques secondes. Il doit lutter contre lui-même pour ne pas le prendre dans ses bras, pour ne pas le serrer fort et lui dire à quel point il l’aime.
« Mais tu sais, Lucas, ce travail, il n’y a que toi qui peut le faire. C’est à toi de prendre la décision de changer de point de vue. Personne ne peut le faire pour toi. » Autrement, il l’aurait fait depuis longtemps à sa place. S’il pouvait rentrer dans son esprit et changer sa façon de penser, il serait intervenu depuis longtemps pour que Lucas s’aperçoive de combien il est une belle personne. « Et je suis aussi content de t’avoir comme ami. J’ai aussi beaucoup de chance de t’avoir à mes côtés. »
À l’instant où il finit sa phrase, son téléphone se met à vibrer. Il s’apprête à ignorer l’appel jusqu’à ce qu’il se rappelle qu’il devait se rendre à un photoshoot cette après-midi, après les révisions. « Ah, je suis désolée Lucas mais je dois répondre » annonce t-il d’un ton pressé.
L’appel ne dure pas longtemps. Juste le temps qu’il s’excuse quand son manager lui dit qu’il est en retard et que tout le monde l’attend d’une voix furieuse. Il plonge de nouveau son regard dans celui de Lucas et se mord la lèvre. Si ça ne tenait qu’à lui, il serait resté bien plus longtemps, mais il ne peut pas négliger son travail.
« Euuhh.. je suis désolé Lucas, j’avais complètement oublié mais j’ai un photoshoot et je suis en retard alors il faudrait que je parte maintenant... » Sa voix trahit qu’il est terriblement désolé.
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