Quelques heures à devoir s’occuper, pour ne pas être une fois de plus, celle qui erre dans les couloirs de l’université sans aucun but. Depuis plusieurs semaines, Ye Won ressemble davantage à un fantôme, alors qu’elle tente encore de combattre ses démons. Elle essaie de se raccrocher à ce qu’elle peut, mais c’est encore compliqué pour ce coeur meurtri qui ne demande qu’un instant de tranquillité. Déposant ses livres dans son casier, y récupérant un carnet de dessins, elle finit par se diriger vers un café, le plus proche de la fac, pour tenter de penser à autre chose, pendant son heure de libre. Un café glacé de commandé, elle ne met pas longtemps à s’installer, et commencer à faire quelques croquis. Elle s’y est remise depuis peu, mais n’a trouvé que ce moyen pour arrêter de penser à lui, Il Kyang. Leurs chemins qui ne font que se croiser, à chaque fois. Et ces peines qui reviennent, encore et encore. Tenter de reprendre une passion a au moins le don de l’aider à vider son esprit pendant un temps. Trop absorbée par ses dessins, de longues minutes, il ne faut qu’un mouvement maladroit, une inattention, pour qu’elle déverse toute sa boisson sur son carnet, et qu’elle se redresse rapidement. « Et merde… » qu’elle lance bien malgré elle, récupérant rapidement des serviettes. Elle sent déjà ses yeux s’humidifier, sans le contrôler. Ses nerfs à vif, il ne suffit que d’une maladresse pour qu’une fois de plus, elle se mette à verser ces quelques larmes. Trop fragile, trop sous tension, ses mains tremblent déjà alors qu’elle tente, comme elle le peut, d’effacer cette bêtise.

Le bruit, puis un sanglot étouffé, voilà ce qui attire le regard de Ye Eun vers la table à côté d’elle. L’étudiante en médecine, hésite, ne pas se mêler de la vie des autres. Elle a bien assez de soucis de son côté. Et pourtant, son regard descend vers les mains de la jeune femme qui tremblent avant de remonter vers le minois. Elle l’a déjà vu, déjà croisé dans les couloirs de l’université. Alors, elle attrape les serviettes devant elle et se lève. Elle hésite encore devant la table, jusqu’à ce que le reste du café coule jusqu’au sol. Sans rien dire, elle pose une serviette, essuyant en silence. Quand la table est sèche, la future médecin regarde la jeune femme et lui tend un mouchoir. " Il ne faut pas te mettre dans des états pareils pour un café. " Elle n’est pas idiote, elle sait Ye Eun que la jeune femme ne pleure certainement pas pour l’accident qui vient de se dérouler sur la table. Juste que c’était peut-être la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Elle, elle pleure juste sous la douche, refusant qu’on remarque qu’elle est faible. " Je t’offre un café ? " Comment ne pas vouloir aider une personne qui a besoin de parler ? N’est-ce pas l’un des rôles premiers des médecins, écouter et redonner du baume au cœur ?

Elle s’en veut déjà, d’être capable de pleurer pour un simple café renversé. Jamais la cadette des Kim n’a été aussi vulnérable, affaiblie par ce quotidien qui la ronge. Elle qui pensait naïvement que l’université arrivée, elle saurait se détacher de l’emprise de sa famille, elle s’est faite emprisonner par le pire des sentiments qui soit, l’amour. De ses mains tremblantes, elle peine à essuyer ces quelques pages désormais ruinées, s’empresse de nettoyer le reste, sans succès. Ce n’est que ces autres mains, venant l’aider, qui l’arrêtent dans ses mouvements, alors qu’elle relève sa tête vers cette jeune femme à côté d’elle. Récupérant le mouchoir qu’elle lui tend, Ye Won essaie d’essuyer ces larmes, ces vilaines perles d’eau qui pourtant, continuent de ruisseler sur ses joues. « Merci… » arrive-t-elle tout juste à bredouiller. Mais à cette proposition, elle ne sait pas vraiment ou se mettre, se sentirait bien plus faible qu’elle ne l’est déjà. « Je … Je voudrais pas abuser de ta gentillesse … vraiment. » lance-t-elle, retombant lourdement sur sa chaise, passant sa main sur son visage une fois de plus. « Laisse-moi t’inviter pour te remercier. » ajoute-t-elle, si peu sûre d’elle. Ce n’est peut-être pas grand chose aux yeux de certains, mais finalement, cette jeune femme est la première, depuis longtemps, qui ose lui donner un peu d’attention. Elle qui n’attend plus rien, qui n’espère plus rien, trouve l’attention assez importante. Trop importante pour qu’un café soit suffisant pour dire merci.

" Tu offriras le suivant. " Et voilà qu’elle sourit, Ye Eun. Voir une personne pleurer, lui rappelle ses propres larmes quand nul ne la voit. Ceux qu’elle verse en se rappelant des phrases de cette femme qu’elle admire. " Mais ce qu’il te faut réellement, c’est du chocolat. " Qu’est-ce qu’elle peut en manger quand elle n’a pas le moral. " Dis ? Tu ne pleures pas à cause du café ? " L’étudiante en face d’elle parait si fragile, et si jolie, même avec les yeux rouges par la tristesse. Tout le contraire du futur médecin qui ne fait nullement attention à la manière de s’habiller, portant le plus souvent les affaires de ses meilleurs amis, vu qu’elle s’y sent bien dedans. " Si tu as besoin de vider ton sac, hésite pas. C’est toujours plus simple de parler à une inconnue qu’à quelqu’un de proche. " Écoutez la donner ce genre de conseil, elle qui garde pour elle la raison de sa mauvaise humeur depuis des années. " Et si c’est à cause d’un garçon, je vais m’en occuper. " Ye Eun, remonte les manches de son pulle pour essayer qu’un sourire nait sur le visage de la jolie poupée devant elle. " Sinon, je suis Ho Ye Eun, étudiante en médecine et toi ? "

Si en temps normal, Ye Won aurait été la première à insister pour offrir une simple boisson, aujourd’hui elle n’en a pas le courage. Malgré ses yeux embués, c’est un regard rempli de gratitude qu’elle pose sur cette demoiselle venue à sa rescousse. Sa remarque arrive même à lui faire esquisser un sourire, alors qu’elle tente difficilement de se reprendre. Si certains jours semblent moins compliqués que d’autres, Ye Won reste quelqu’un d’instable, depuis ce soir-là. Un rien peut la faire pleurer, ou s’énerver. Le moindre détail peut tout changer, sans qu’elle ne puisse le contrôler. « Non… » finit-elle par répondre. Ce n’est pas à cause d’un fichu café, mais bel et bien de cette vie qu’elle ne maîtrise plus. Ses faiblesses et cette douleur qui restent ancrés en elle. Cette jeune femme arrive même à lui arracher un rire, discret, alors qu’elle relève ses manches, prête à prendre en main la situation. Depuis combien de temps, un simple inconnu n’avait-il pas eu cette once d’attention envers un autre ? Elle n’en sait rien, apprécie bien plus qu’elle ne le montre ce geste qu’elle lui offre. « T’as visé juste… » Il Kyang est le seul qui occupe encore ses pensées, laisse des marques indélébiles en elle, au point de continuer à en souffrir, jour après jour. Même en s’éloignant, même en tentant de rester forte. « Kim Ye Won, je suis en études de droit. » se présente-t-elle finalement en reniflant. Elle essaie encore de reprendre ses esprits, calmer ces pensées qui la traversent encore. Même si ça lui semble toujours autant impossible.

L’esquisse du sourire étirant les lèvres la rend jolie, Ye Eun ne peut s’empêcher de sourire à son tour. Sourire et rire sont après tout les meilleurs remèdes contre la déprime. Et ça, elle en sait quelque chose. Elle ferme les yeux durant un instant, se demandant si Seung Woo va bien, avant de chasser cette pensée fugace. Il y aurait un problème, quelqu’un de son groupe la contacterait. Et puis, elle va le rejoindre à la pause de midi pour manger, la boite à repas de son ami d’enfance bien calé dans son sac de cours. Encore une fois, Eunie se demande si ses sentiments ne sont pas flagrants. Peut-être qu’elle devrait arrêter de le couver autant, et le laisser se débrouiller. Avant de se rappeler qu’il mangerait les nouilles instantanées comme ça dans le sachet. Elle secoue la tête avant de reporter son attention sur Ye Won. " Enchanté, Ye Won " Elle appelle une serveuse et commande deux cafés ainsi qu’une boite avec différents chocolats, le meilleur remède contre une peine de cœur.  " Tu sais, l’amour est un sentiment compliqué. Même dans les contes de fées, c’est pas tout rose. " Elle lui sourit, avant de se lever pour juste récupérer ses affaires à la table à côté. " Dans la véritable version de la belle aux bois dormant, le prince viole la princesse et ne la réveille pas d’un baiser d’amour." Comment elle sait ça ? Sa mère certainement ou plutôt son père qui n’a jamais voulu que sa fille se retrouve dans le rôle de la femme abandonnant un métier pour s’occuper d’un enfant. " Franchement, as-tu besoin de quelqu’un pour être heureuse ? Tu es jolie, intelligente. Après si tu veux en parler, je suis là. " dit-elle en se réinstallant devant Ye Won. " Comme déjà dis, c’est plus facile de parler à un inconnu de nos soucis qu’à notre entourage." Elle ponctue ça par un clin d’œil pile au moment où leur commande arrive. " Prend un chocolat, laisse-le fondre sur ta langue et ferme les yeux. Tu vas voir, c’est agréable. "

Mérite-t-elle une telle attention ? Une douce âme venant la secourir, alors qu’elle se sent encore si perdue ? Elle en doute, pourtant, elle l’accepte. Elle qui ne demande jamais d’aide, accepte cette main qu’on lui tend. Une boisson chaude et quelques chocolats pour apaiser un tant soit peu ce coeur bien trop meurtri par ces derniers mois d’épreuves à endurer. « On devrait arrêter de mentir aux enfants et leur dire que le prince charmant est juste un abruti qui profite de la princesse avant de s’en aller… » Elle en rirait presque, de cette ironie. Elle avait réellement cru qu’Il Kyang serait son prince à elle. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il vienne la libérer du joug de ses parents. Elle rêvait simplement de vivre avec lui cet amour qu’on sert à toutes les sauces, à la télévision, au cinéma… La réalité pourtant, reste bien plus douloureuse que ce qu’on peut voir, et elle s’en rend davantage compte à chaque jour qui passe. « Si je devais tout te raconter, je suis même pas sûre que tu pourrais me croire… » Elle lâche un rire désabusé à cette remarque. Tout a pris trop d’ampleur, davantage encore à chaque nouvelle étape qu’ils se sont infligés. Personne, véritablement personne ne pouvait croire qu’ils avaient enduré toutes ces épreuves. Le sort s’acharne sur eux, depuis qu’Il Kyang a décidé de revenir dans sa vie. Et si au départ, elle pensait que tout serait bien plus simple que ça, elle est finalement tombé de haut, trop haut. Laissant la serveuse poser leur commande sur la table, elle écoute simplement les recommandations de Ye Eun, fronçant légèrement ses sourcils. Elle qui ne mange rien depuis des semaines, se demande si véritablement, un simple carré de chocolat puisse faire autant d’effet. Passant à nouveau sa main sur ses yeux pour effacer ces nouvelles traces laissées par ses larmes, elle ne dit rien, et suit alors les instructions données. Glissant un carré de chocolat sur sa langue, puis fermant les yeux, elle se surprend à lâcher un soupire au bout de quelques secondes à peine. Se délectant un instant du goût du chocolat, elle ouvre les yeux, surprise. « T’as raison ! Ca fonctionne super bien ! »

" Je plussoie l’idée. Et aussi dire aux petites filles qu’elles n’ont pas besoin d’avoir un mari et des enfants pour réussir leur vie. " Ni être féminine, se maquiller et porter des jolies choses. Après tout, Ye Eun, elle s’en sort bien, même en ne faisant pas attention à son apparence. " Je ne suis pas là pour te juger, tu sais. J’ai aussi mes soucis, et tu ne croiras pas la moitié de ce que je te dirai.  " Elle parle tout en sortant un simple élastique, ceux qui entourent les papiers que Seung Woo lui a donné après qu’elle lui est mentit sur le mot que sa mère lui a demandé de lui transmettre. Depuis quand madame Kim, osait passer par lui, pour lui rappeler qu’elle n’avait pas le droit de tomber amoureuse de son fils. Elle le sait Ye Eun qu’elle n’est pas celle faite pour lui, sinon ça ferait longtemps qu’ils seraient en couple, non ? Quand la serveuse pose la commande, elle lui conseil ce qu’elle fait elle-même avec un carré de chocolat. " Ya! Tu crois que je te racontais un bobard ? Je fais  ça, avant de dormir pour chasser mes idées noires.  " L’étudiante prend entre ses mains sa tasse de café et souffle machinalement sur la fumée. " Tu as besoin d’un coup de main pour retranscrire tes notes ? J’ai mon ordi et j’ai du temps devant moi.  " Enfin, peut-être qu’elle devra envoyer un message à Han Ja pour qu’il récupère Seung Woo à la sortie du cours. Elle verra. " J’ai une question, tu n’es pas obligée de me répondre. On va dire que c’est une déformation de mes études, mais tu manges bien ?" La peau de Ye Won est trop blanche, et ses yeux montrent un manque de sommeil, derrière son regard bouffi par ses larmes.

Ye Won se reprend peu à peu face à la demoiselle. Elle n’a pas l’habitude de se montrer si vulnérable, surtout en public. La dernière fois qu’elle a montré ses faiblesses dans un lieu bondé de monde, c’était ce fameux soir, celui ou elle a tenté de faire taire toutes ces souffrances. Et ça, dans son propre dortoir. Elle se refuse à y penser une fois de plus. Elle doit laisser le temps faire les choses, c’est du moins ce que son psychologue s’évertue à lui dire, ses plus proches amis aussi. Mais le temps passe au ralenti, au point qu’elle en arrive à s’effondrer dans un café. D’un geste de la tête, elle tente d’effacer cette pensée. « Si on m’avait dit que ça allait être si compliqué, je crois que j’aurais préféré m’enfermer dans une grotte jusqu’à la fin. » rit-elle ironiquement. Une moue sur son visage, le regard perdu sur la table, elle se concentre sur ce carré de chocolat qui se veut réconfortant, tout en écoutant Ye Eun. « Je crois que je vais te piquer l’idée. » Un petit plaisir coupable, qui pourtant réconforte toujours. Elle qui cherche tous les moyens possibles de se rassurer, à n’importe quel moment de la journée, pourrait finalement se laisser tenter. A sa question, elle observe son carnet, mordille sa lèvre nerveusement. Elle n’ose jamais réellement parler de cette passion qu’elle a depuis l’adolescence. Ca ne restera toujours qu’un rêve inaccessible à ses yeux, une vie qu’elle n’aura jamais. « A vrai dire… Je dessinais… Mais je crois que mes croquis sont foutus maintenant. » Elle grimace à cette idée, attrapant finalement son café pour en boire une gorgée. La question de sa vis-à-vis la surprend, alors qu’elle tente de le cacher. Pourtant, son hésitation trahit déjà le mensonge qu’elle s’apprête à lui exprimer. « Euuh… Oui… Je crois. » dit-elle, si peu sûre d’elle, alors qu’elle sait, qu’elle n’est même plus capable de faire un repas complet depuis des semaines. Qu’elle peine à ingurgiter quoi que ce soit de réellement nutritif, mais qu’elle s’y efforce, simplement pour être encore capable de se lever chaque matin.

"  Je pense pas que s’enfermer dans une grotte soit la solution. " Une nouvelle fois les pensés de Ye Eun vont vers Seung Woo. Vivre dans une grotte ou vivre dans un monde à part, c’est la même chose, non ? Il ne comprend rien aux sentiments, ni les siens ni ceux des autres. " Faut juste s’enlever de la tête que nous avons besoin d’un homme pour être heureuses.  " Et la voilà devenue féministe. Alors qu’elle ne rêve que de ça, vivre heureuse avec le seul qui compte. " Ce qu’il faut est une héroïne qui ne tombe pas amoureuse et qui soit forte. " Et depuis quand elle est devenue experte en roman, film ou autre ? Si ça se peut le sujet a déjà été abordé. " Un monde sans sentiment, ça peut être intéressant aussi ? " Seung Woo arrive bien à vivre sans émotion.
Et il en est pas malheureux, après tout.

" L’idée n’est pas de moi mais d’une de mes tantes. " La mère de Han Ja pour être précis. Mais ça Ye Won n’a pas besoin de savoir que la tante est l’une des femmes qui habitent la grande maison où l’étudiante a grandi. Combien de fois n’a-t-elle pas donné un carré de chocolat à Ye Eun quand elle a compris les sentiments que la gamine avait pour le fils Kim. " Le must est de prendre un bon bain bien chaud avec de la mousse et des bougies parfumée. Et si possible un bon verre de vin." Les médecins ont aussi le droit de donner ce genre de conseil ? Elle en sait rien mais ça fait un bien fou. " Et pensez à soit pas autres. Les autres ils sont juste là pour nous critiquer et nous juger.  " Y a tellement d’exemple juste autour d’eux.

" Oh! Tu dessines ?  " Et voilà, elle est toute excitée. " J’aurais bien voulu savoir dessiner, mais je sais juste faire un serpent digérant un éléphant " C’est la seule chose qu’elle a réussi à reproduire quoi que non " Ou une boite avec des trous pour que le mouton sache respirer. " Va-t-elle revoir un sourire ou même entendre le rire de Ye Won à la référence. Elle l’espère. Surtout qu’elle termine sa réplique par une grimace dépitée sur le visage.

" Tu crois ? " Un haussement de sourcil. Ye Eun pose la tasse sur la table et se penche un peu plus en avant. " Tu devrais manger plus sous peine de te faire hospitaliser. " Pas de bol pour Ye Won, maintenant qu’elle a vu les signes de malnutrition, elle va la surveiller de loin et si besoin elle appellera l’ambulance. " Je ne sais pas par quoi tu es passée, mais tu devrais faire attention à toi. La santé c’est important. " L’étudiante en médecine sait de quoi elle parle. Elle se souvient des années où ils ont tous cru qu’elle allait mourir.  Elle se recule pour se reposer correctement dans son siège. Hésite un instant, avant de sortir de son sac une boite. " Tiens, c’est pas beaucoup. Mais ça te nourrira." Le Bibimbap froid qu’elle a cuisiné ce matin pour Seung Woo. Il comprendra, il aurait fait la même chose s’il s’était retrouvé devant l’étudiante en droit aussi. Lui qui est si professionnalisme, lui aurait demandé de donner son repas. Puis, il aura de quoi manger, celui de Eunie. Elle se prendra un truc avant de rentrer à l’université.