Je ne lui en ai pas voulu… pour ce bébé. Je n’ai jamais pensé que c’était la pire chose qui soit. Je n’étais simplement pas prêt. Peut-être que si cela été arrivé avant, j’aurais pensé différemment. Mais l’arrivée de Yo Han dans ma vie m’avait fait prendre conscience de certaines choses. Ma séparation avec Ye Won, ma propre famille qui me tournait le dos. Ces liens du sang… ceux qu’on ne créait pas, vous bouleverse toute une existence. Et c’était exactement ce qui c’était passé avec mon frère. Depuis, je crois que je voyais les choses autrement. Et je ne savais pas réellement comment l’expliquer. Même si je savais que ce bébé pouvait ne pas être de moi. Je verrais ça… plus tard. Qu’importe si je m’investit, si je prends trop de place alors que je ne suis pas le père. Au moins j’aurais fait ce que je pensais être juste. Et parce-que j’en avais envie. Voir son ventre s’arrondir, c’est comme apprécier davantage ce moment. On peut se projeter un peu plus peut-être ? Je relève les yeux vers elle un sourire aux lèvres, alors qu’elle finit par me parler de… Ye Won. Aussitôt, je perds ce sourire, la regarde presque inquiet. Je crois qu’elle ne m’avait jamais parlé de ce qu’elle ressentait vraiment face à Ye Won. De ce qui s’était passé et de ce bébé qui avait tout changé. On le savait… mais quelque part peut-être qu’elle n’osait pas. Seulement, je ne suis pas du même avis qu’elle. « Sawan. Dis pas ça ! » Elle ne peut pas. « Je n’ai jamais pensé que tu me gâchais la vie. » au contraire si tu savais. Tout est plus facile quand tu es là. « Je ne pense pas à ça… je veux dire, qu’il ne soit pas de moi. Je crois que je m’en fous… » Et je ne dis pas ça pour m’en convaincre. Je le pense vraiment. J’aurais été là, et oui peut-être même que je serais déçu qu’il ne soit finalement pas le mien. Mais qu’est-ce que ça changera ? « Est-ce que tu crois vraiment que je t’abandonnerais pour aller vers elle ? » ça me fait de la peine je crois. Parce-que je pensais qu’elle avait compris que je voulais la garder dans ma vie. Que désormais je me fichais qu’on ne comprenne pas notre relation. Sawan était là, que les autres le veuilles ou non. « Je sais qu’entre nous c’est… finis… aujourd’hui ou demain, bébé ou pas… c’est finis… » Parce-que on se l’est dit. « Et ce n’est pas parce-que je sais que notre relation n’existe plus, que je reste avec toi. » je voudrais la rassurer. Lui faire comprendre que malgré ce que je ressens pour Ye Won, je suis prêt à la faire passer avant. Pour ce bébé, pour nous… « Je l’aimerais toujours… mais je dois apprendre à vivre sans elle… » et c’est ça le plus dur. Je ne guérirais jamais de cette blessure. Les cicatrices me feront mal longtemps… et ces jours si précieux je n’y crois pas vraiment. Mais j’ai besoin de m’accrocher et de rester aux côtes de ceux qui comptent pour moi. « Tu es la seule qui me fait tenir… alors ne me fuis pas s’il te plait. » et je suis sincère. Je ne veux pas qu’elle me tourne le dos, je ne veux pas qu’elle pense que s’éloigner ça nous fera du bien. Non ! Je ne veux pas. 

C’était un orage de pensée dans la tête de Sawan. Chaque jour elle affichait un sourire, une tenue et un maquillage parfait. Elle se montrait forte, comme si rien pouvait l’atteindre, mais chaque jour elle se détruisait un peu plus. Elle s’essoufflait et personne ne semblait vouloir le voir. Les gens se contentaient de l’image qu’elle donnait. Une femme forte et indépendante. Seul Il Kyang avait réussi à voir à travers elle, à quel point elle souffrait de cette vie qu’elle détestait. Sawan pensait que si elle pouvait contrôler son image et son avenir, alors elle pourrait contrôler sa vie. Mais ce n’était que de la poudre aux yeux. Un mensonge qu’elle s’évertuait à crier au monde pour cacher ses faiblesses. Mais Sawan n’en pouvait plus de toutes ces émotions, de toutes ces pensées qui la ravageaient. Ces sentiments contradictoires. Cette colère qu’elle éprouvait constamment pour tout un tas de raisons, et cette peur qu’on l’abandonne constante, latente, douloureuse, silencieuse. Elle s’enfonçait souvent sous l’eau, dans son bain, dans la piscine des Pyo, et hurlait. A s’en déchirer les poumons. Elle hurlait pour évacuer ce trop pleins d’émotions qui la faisait vriller. Elle hurlait sans que personne n’entende. Elle hurlait sa peine et sa douleur avant de ressortir, l’air de rien, un sourire aux lèvres, l’air sereine. Elle faisait semblant depuis tellement longtemps qu’elle n’était plus certaine de savoir comment s’ouvrir aux autres. Elle pensait avoir réussis avec Hwan … et dans le fond, en vérité, il n’y avait qu’Il Kyang qui la voyait sincère. Et si elle le perdait lui aussi ? Non c’était impossible, pourtant, elle était prête à faire le sacrifice … pour lui. S’il en avait besoin. Parce qu’elle lui donnerait toujours tout à ce garçon. Puis elle le voit se redresser, la surplomber, la regarder de cet air paniqué. Elle se rassure, réalise qu’il est loin de cette idée, qu’il la veut. Alors rapidement elle attrape son visage et se redresse pour coller son front au sien. Elle le savait qu’lele n’était pas un lot de consolation, ou qu’il était là par dépit … mais elle ne voulait pas qu’il regrette la perde de Ye Won … c’était maladroit n’est c epas ? « Pardon … pardon je sais Il Kyang je … je me devais de te le dire que tu vois que tu as toutes les possibilités d’ouvertes … je ne veux pas que tu te sentes … prisonnier de ce bébé mais … je me trompe, je le vois, je sais que cet enfant il est important à tes yeux … pardon je  … je pense trop, je ne sais plus ce que je dois faire … J’ai l’impression d’être responsable de tout et l’instant d’après que je subis comme vous cette situation … » elle caresse sa joue et souffle « Je veux rester avec toi … ca n’a jamais été que toi depuis des années Il Kyang, sans toi je ne serais plus là … » vraiment plus là et il le savait. Il avait trouvé Sawan dans le pire des états. Il s’était occupée d’elle quand elle rentrait beaucoup trop ivre pour trouver le chemin de sa chambre, quand elle vomissait ses tripes. Il était là quand elle pleurait toutes les larmes de son corps chaque fois qu’elle découvrait avec qui Moon la trompait. Pire encore il était là quand sa mère lui avait déchiré le cœur. Il a toujours été là. Toujours … « je t’aime tellement que j’ai peur Il Kyang … » souffle-t-elle en se détachant doucement. « Pardon … » avant de retomber doucement le dos en l’attirant contre elle. Elle attrape la main du garçon et lui fait toucher son ventre. « Tu veux bien le caresser … ça nous rassurerait … » souffle-t-elle timidement.