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✦ THE BEGINNING OF THE END | SAHWAN [VI] ✦[sujet sensible -16]
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✦ THE BEGINNING OF THE END | SAHWAN [VI] ✦[sujet sensible -16] | Ven 8 Mai - 18:44 Citer EditerSupprimer
Sawan était restée allongée dans son lit tout le week-end. Elle n’avait ni avancé sa thèse, ni chercher à sortir de sous sa couette. Elle s’était nourris seulement parce qu’Il Kyang lui avait amené un bol de riz et de la viande (trop cuite). Elle aimerait avoir la force de se dire qu’elle devait avancer, de sortir de sa torpeur, mais son corps refusait de bouger. Elle était immergée dans un monde, un avenir sans Hwan et cette simple constatation finissait toujours par lui arracher des crises de larmes. Elle savait que son meilleur détestait la voir ainsi, pour un autre homme surtout, qu’il devait lui-même faire face à l’overdose de Ye Won. Elle avait été là pour lui, elle avait tenu pour parce qu’il aurait été hors de question qu’elle sombre en le sachant mal. Mais peut-être que le fait de terminer son 3ème mois de grossesse et de voir que son ventre était finalement sorti à la vue de tous avait fini de l’achever. Elle serrait le doudou qu’Il Kyang lui avait acheté pour le bébé, et se contenter de rester là, face à au mur, une main sur son ventre, à laisser son esprit sombrer. Il était certain qu’elle allait prendre une décision qu’il ne faudrait pas, qu’elle allait craquer. Chaque seconde de plus lui était insupportable. C’était … une torture et la jeune femme se savait si bien entourée, et se sentait pourtant si seule. Elle s’en voulait, de ne pas être à la hauteur des attentes des autres. Elle se maudissait de ne pas être ce soutien sans faille que méritait Il Kyang … Son ventre était d’une évidence, et certains Pyo qui n’étaient pas au courant lui avait jeté des regards surpris. Attrapant son téléphone, celui que Hwan lui avait acheté pour se faire pardonner elle grimace. Un rien lui rappelait le garçon. Ou bien cherchait-elle son image dans un rien. Elle caresse le fond d’écran, lui qui avait mis son visage, seul photo qu’elle avait de lui. Aurait-elle du la supprimer, le changer ? Sûrement. Etait-ce mal de pleurer encore le jeune homme. Ces derniers jours elle les avait passé dans un état second. Souriant, allant en cours comme si de rien n’était mais … Elle n’en pouvait plus de faire semblant. D’un geste lasse, elle repousse la couette et se lève, se traine jusqu’à son miroir et soulève son haut. Elle caresse son ventre et se met de profil. Cela se voit bien, pas vrai ? Elle, ne voit que ça … Elle mordille sa lèvre et soupire, laissant retomber son haut. Elle passe dans la salle de bain. Prends une douche, se lave les dents d’un geste lent, perdue dans ses pensées. Tout lui coûte. Tout. Elle descend à la cuisine, salut quelques pyos au passage. Sort des œufs, de la crème, prend du riz. Se force à faire quelques choses car depuis quelques minutes, son esprit se focalise sur l’envie d’appeler Hwan. Décrochera-t-il ? Elle serait stupide d’espérer … Alors elle fait du riz cantonais. En prépare suffisamment pour le partager avec Il Kyang. Il fallait qu’elle se sorte de sa torpeur et qu’elle se montre présente, pour son ami, pour elle, pour sa fraternité. Elle déglutit et avise son téléphone. Encore et encore … Elle soupire, fait légèrement cramer son riz mais qu’importe. Elle brasse le tout et sert le tout dans un grand bol, puis en prépare une portion pour son meilleur ami. Elle renifle, se perd encore dans ses pensées en avisant son téléphone. Bon sang Sawan, soit tu le fais, soit tu passes à autres choses, mais arrête de rester focaliser sur cette idée. Elle repousse alors la nourriture et attrape son téléphone pour sortir sur leur perron. Elle hésite à l’appeler, elle voudrait entendre sa voix. Mais ça serait fou, il ne cédera pas lui … Elle le sait. Alors dans un dernier espoir, maigre et fou, elle lui envoie : Hwan, c’est moi, Sawan. Il faut que je te parle. J’ai encore des choses à te dire je crois, qui pourront peut-être changer la donne entre toi et moi … Si tu veux toujours de moi, qu’on tente de faire les choses biens, alors rejoins moi à l’adresse que je vais t’envoyer. Je t’y attendrais pour 20h … C’était suffisant 20h non ? Peut-être qu’il ne pourra pas venir. Elle espérait avoir un message de lui … Mais … Elle dû bien se rendre à l’évidence. Elle n’aurait pas de ses nouvelles. Alors c’était le cœur lourd, mais remplie d’espoir, que la jeune femme s’était présentée sur le lieu de rendez-vous, à l’heure, les mains moites, le cœur fou. Elle renifle et fixe alors la rue, guettant chacun des visages, les mains tremblantes. Je t’en prie Hwan … viens.
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Re: ✦ THE BEGINNING OF THE END | SAHWAN [VI] ✦[sujet sensible -16] | Sam 9 Mai - 8:31 Citer EditerSupprimer
« Je dois y aller. » il plonge son regard dans le sien, Miso reste droite, plisse les yeux alors qu’elle souhaiterait surement pouvoir lire en lui. Que lui arrive-t-il d’ordinaire ils se comprennent si facilement. Hwan est secret, il cache quelque chose… douce amertume qui nait entre ces deux êtres parfaitement liés. Il ne veut pas plier ce soir. Il veut pouvoir sortir. Qu’on lui laisse sa liberté. Juste quelques minutes. « Je reviens après. » comme une promesse silencieuse. Mais aucune de ses paroles n’aura d’impact ce soir. Peut-être se doute-t-elle de quelque chose. Provocation qui sait, d’une sœur affolée de voir son frère s’éloigner. Aucune permission ne lui sera permise ce soir, le dossier tombe devant ses yeux. Un homme sur qui il n’avait eu de cesses de bosser ces derniers jours. Et malgré que son cœur saigne, il reste là planté devant elle. Pour la première fois de sa vie Hwan relève les yeux vers elle et la maudit de tout son être. Lueur d’une colère d’un cœur meurtrit qui ne demande qu’à être panser. Il avait là l’opportunité d’aller la retrouver plus tôt. De lui parler… ses journées était mornes. Insondable poison qui traversait ses veines alors qu’il était en manque d’elle. Chaque seconde passée loin de Sawan, le rendait plus fou. Encore plus dépendant. Il avait cru bêtement qu’il pourrait se détacher. Mais ce baiser avait changé tant de choses. Un adieu, qui l’avait ébranlé. Il repensait à elle, à ses rires, ses sourires… le son de sa voix qui le hantait. Hwan était docile malgré tout. Il n’avait pas cherché à la voir, ni à l’observer. Il s’était résolu à ce que cette relation ne soit qu’un échec. Un doux rêve duquel il devait se réveiller… mais ce message l’avait bouleversé. Son regard se perd, sur l’heure qui approche. Il ne demandait qu’un petit instant rien de plus à sa sœur pour connaitre la vérité. Mais rien… lèvres pincées, le garçon se saisi du dossier et le balance sur la table. « C’est comme si c’était fait. » et il n’a pas cet air aussi assuré que d’habitude. Il le fait par dépit… il lui tournera le dos, s’engagera dans le couloir avec une rage imperceptible. Déambulant les marches, les chemins qui le mènent jusqu’à sa cible. Tout est une question de timing ce soir. Si Miso tente de le mettre à l’épreuve alors soit. Il se pressera, comme jamais il ne l’a fait auparavant. Geste qui se voulait méticuleux. Hwan hésite, se sent submerger par ses émotions. Les secondes lui lacèrent le cœur. Sortant de sa voiture, se glissant à l’intérieur d’une maison si belle et silencieuse. Rejouant cette éternelle danse qu’il connait. Et pourtant, cette fois-ci il se presse. Ne fait pas attention à tous ces détails. Il veut juste en finir. Doigts habiles sur une gâchette qui a déjà trop servi. Il exécute l’homme, sans prendre le temps d’observer chaque détail. Il délaisse le corps, récupère juste ce qu’on attend de lui et s’en va. A l’extérieur, son pas est plus rapide, il accourt jusqu’à sa voiture, se passe une main sur le visage et se rend compte qu’un éclat de sang souille sa joue. Son souffle se coupe, haletant, son esprit obsessionnel déraille. Alors qu’il cherche à nettoyer cette foutu tâche d’un geste plus brusque. Il frotte si fort de ses doigts, laisse rougir sa peau avant. Il a l’air d’un fou. D’un homme qui vient de commettre l’irréparable et qui pour la première fois s’en voudrait. Jugerait son geste déplacé et impardonnable. De longues secondes à toujours nettoyer. Plus aucune trace n’est apparente mais Hwan se sent sale. Alors il continue, dans un geste maladif. Prend la route, garde sa main qui s’agite sur sa peau. Persuadé que tout le monde pourrait le voir et connaitre son crime. Il passe au QG, balance les affaires et disparait aussi vite. Miso tentera de l’interpeller, mais il s’enfuit. Rentre chez lui dans un fracas monstre. Lui qui d’ordinaire, joue une scène théatrale. Mesure chacun de ses gestes. Il fait claquer la porte, retire ses chaussures et se précipite jusqu’à la salle de bain. Le temps passe beaucoup trop vite, dérangé, alliéné Hwan se lave. Plusieurs fois, dans une panique hallucinante. Seule la pensée de cette boîte, le ramène à une réalité perturbée. Il s’empressera de faire ce pliage pour se réconforter. Et le temps défile… encore, alors qu’il veut se presser. Il n’aura pas répondu à son message. Parce qu’il avait cru qu’il ne devrait pas y aller. Mais son cœur avait prit la décision face à sa sœur. Et le voilà à se presser une nouvelle fois… il ne prendra pas son arme. Un autre détail qui lui échappe, alors qu’il repart. De cette folle envie nait un espoir celui de la retrouver… persuadé qu’il est prêt à accepter tout de sa belle, et lui pardonner.
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Re: ✦ THE BEGINNING OF THE END | SAHWAN [VI] ✦[sujet sensible -16] | Lun 13 Juil - 20:21 Citer EditerSupprimer
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Re: ✦ THE BEGINNING OF THE END | SAHWAN [VI] ✦[sujet sensible -16] | Mar 14 Juil - 10:14 Citer EditerSupprimer
Ce n’était que quelques minutes… quelques secondes qui le séparaient d’elle. Un temps qui paraissait infini. Son pas lourd, sa nervosité à vif, il passait une main dans ses cheveux, se jouer la scène dans son esprit perturbé. Aliéné, fou d’elle, il avait besoin de la voir. Ce soir-là, il lui aurait tout pardonné… c’est ce qu’il pensait, impassible, téméraire au point de se lancer vers cet inconnu. Sawan avait tout bousillé sur son passage. Ces manies, si particulière, encore perverti par ses erreurs de la nuit, par ses troubles qui le rendait inhumain. Il n’était pas de ces hommes qu’on fréquente. De ceux qui promettent un avenir… le sang coulait encore sur ses mains. Il avait volé trop de vies… pour en sauver une ce soir… il déglutissait, se pressait davantage en observant sa montre. Pourquoi avait-il fait l’effort de se rhabiller, de mettre cette parure qui lui allait si bien. C’était Sawan… peu importe comment elle le verrait. Mais il avait l’espoir fou de lui plaire. D’être l’homme qui lui fallait. Malgré ses défauts, malgré ses erreurs, il apprendrait. Il lui donnerait une autre chance… Puis ce cri qu’il entendait, à lui glacer le sang. Frissonnant, déjà la peur au ventre, il courait. Sans réfléchir, sans se rendre compte de ce qu’il faisait… une seconde de plus, une seconde trop tard où il voyait sa silhouette au sol. Ces hommes lui assenant des coups. Juste quelques millièmes de secondes, où son esprit déraille. D’une fureur sans nom, il se jeta sur le premier. Abattit son poing sur sa figure. Un coup rude, si fort que lui-même pourrait en grimacer. Mais la folie s’empara de lui. Plus rien n’existait, si ce n’est cette rage. Et cette subite violence, le posséda, le rendant plus aliéné encore. Lueur meurtrière dans les yeux, Hwan eut ce réflexe de chercher à sa ceinture… s’il l’avait eu… il aurait tiré. Si ses doigts avaient trouvé son arme, il n’aurait pas hésité. Un moment où il s’égarait, où les autres tentaient de reprendre le dessus. Mais la fureur d’un homme comme lui pouvait abattre des villes entières. Et c’est lui qui prenait le dessus… c’est lui qui les dominait. A les faire frémir, à les rendre si fragile… à leur faire peur. Les faire courir comme des proies qui craignaient de se faire dévorer. Il frappait fort, ne comptait plus ses coups. Ne cherchait plus à se maitriser… Il voyait rouge, tout était flou autour de lui, jusqu’à ce que ces types se mettent à courir. S’enfuyaient… il les aurait coursés, si Sawan n’était pas étalée sur le sol. Il les aurait suivis… jusqu’à ce qu’ils s’écroulent sous ses yeux. Obnubilé, il se retient… sans savoir comment il fait pour se maitriser. Revenir à cette réalité trop brutale. La femme qu’il aimait… juste là dans une mare de sang. Il a crié son nom, s’est approché d’elle pour venir la soulever. Rien… silence pesant. Et ce rouge… si vif, cette odeur… si amère. Ce n’est pas le gout de son propre sang qui l’écœurait. Mais bien la vue du sien… lui si d’ordinaire impassible. Il ne sait comment il se retrouva à la porter, la serrer contre lui pour l’emmener à sa voiture. Mais le chemin lui paraissait interminable… sans qu’il ne sache d’où provenait toute cette hémoglobine. « Sawan… » Il murmurait son nom, s’accrochait à elle comme on pourrait s’accrocher à la vie. Ne me laisse pas… pensait-il encore en la posant à l’arrière de sa voiture. Démarrant à fond, s’essuyant son propre visage qu’il souillait du sang de la femme qu’il aimait… mais il n’avait aucun geste obsessionnel pour s’en défaire. Seule la vie de Sawan comptait… Ses pas étaient pressés, lui qui détestait venir ici. Il s’y jetait, corps et âme pour pouvoir la sauver. La confier à d’autres, c’était avouer que lui-même n’avait pas su la protéger… et son cœur se mit à exploser. Il crevait d’amour pour cette femme qui disparaissait derrière ces portes. Apeuré… il se revoyait gosse, revoyait son père s’écrouler sous ses yeux… voilà pourquoi il n’aimait jamais… Et la peur l’envahie, alors qu’il tentait de maitriser encore ses émotions. Il disparut, juste assez de temps pour se regarder dans une glace. Pour voir tout ce sang sur sa peau… celui de Sawan… baissant les yeux, il ne se passa qu’un peu d’eau, totalement ailleurs. L’esprit égaré… ça ne lui arrivait jamais. Hwan savait se maitriser, retrouver ses esprits. Mais il était totalement perdu, à la dérive dans ce couloir alors qu’il tentait encore de se faire discret. Et il attendait… encore et encore…. Des minutes, des heures en réalité, alors qu’on venait le trouver. D’un pas silencieux, il s’était avancé dans la chambre. On le prenait pour un proche, ça lui allait. Il ne discutait pas, se retrouvant face au médecin… « Nous sommes désolés… nous avons tout essayé, mais… le bébé n’a pas survécu… » Il n’eut aucune réaction. Se contenta simplement de baisser la tête en guise de remerciement. Mais lorsque la porte se refermait, il resta sous le choc. Incapable de la regarder, de comprendre ce qu’il venait d’entendre… Sawan… était enceinte… et il ne l’avait pas su. Lui qui savait toujours tout. Lui qui s’était immiscé dans sa vie. Comment avait-il pu rater ça ? Il tenait encore une rose blanche dans ses mains. Parce qu’il avait pris le temps d’aller lui en acheter une. En guise de pardon surement, mais il la serrait si fort dans ses mains, qu’une des épines vint à le blesser. Une goutte qui s’étalait sur le sol, alors qu’il osait relever les yeux vers elle… cette vue lui fit froid dans le dos. Et si une seconde plus tôt il était prêt à la haïr, il se retrouva confronter à sa plus grande crainte… celle de la perdre… Sawan était de ces femmes belles, fatales et ambitieuses. Mais ce soir elle était fragile… souillée et délicate… il se pinça les lèvres, s’avançant doucement. Il la regardait, la contemplait alors qu’il s’asseyait à ses côtés. Détaillant chacun des bleus, de ces marques qui la rendraient laides aux yeux des autres… Hwan la trouvait sublime, parce-que son cœur à lui la désirait… mais sa raison le poussait à grimacer... Se tordant sur sa chaise parce qu’il repensait à ces mots… le bébé… son regard qui s’égarait sur elle, sur ce ventre qu’il trouvait si plat. Depuis combien de temps était-elle enceinte ? Le savait-elle ? Pourquoi ne lui avait-elle rien dit ? Une pensée qui s’égarait à nouveau, troublée par du bruit derrière la porte. Un proche à elle surement ? Mais il resta lui, ici… assit à ses côtés. A penser, à refaire la scène dans sa tête. A attendre… Il n’était pas de ces hommes qui montraient leurs sentiments. Il n’avait ni l’air triste, ni inquiet quand elle ouvrit les yeux. Pourtant il s’imagina se jeter sur elle, la prendre dans ses bras et lui dire à quel point il était fou d’elle. Mais il resta impassible, relevant la tête vers elle pour croiser son regard. Il aurait pu lui dire qu’il était content de la voir là. Et malgré l’envie, cette folie… rien ne put sortir d’entre ses lèvres à part « Tu as perdu ton bébé… » Ou le sien peut-être ? Celui de ce garçon qu’il imaginait déjà quelque part derrière cette porte. Le savait-elle alors qu’elle l’avait embrassé ? Le savait-elle, quand elle pressait son corps contre le sien ? A cette idée, il en fut dégouté… alors qu’il croisait son regard.
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Re: ✦ THE BEGINNING OF THE END | SAHWAN [VI] ✦[sujet sensible -16] | Mar 14 Juil - 13:26 Citer EditerSupprimer
Un cri, juste un, et la voilà qui se réveille. Brusquement, dans cet hôpital à ne pas savoir quoi penser. Sa tête lui tourne, sa gorge est sèche. Elle n’a pas mal, est-ce là l’effet des anti douleurs ? Elle n’en sait rien, peine à réfléchir, les lumières l’aveugles. Elle sait que quelqu’un est à ses côtés mais elle refuse de tourner la tête, comme si elle avait peur. Peur de cette réalité qui allait s’abattre sur elle. Elle avise les tubes de ses bras et les arraches d’un coup de mains paniqués. Rapidement elle baisse son regard à son ventre plat. Plat ? Où est son bébé. Elle suffoque, voudrait pouvoir se lever mais ses jambes refusent de lui obéir. Elle se sent emprisonné dans ce lit, les couvertures semblent alors peser une tonne sur ses jambes et la seule chose à laquelle elle pense c’est son bébé. Ce bébé qu’elle veut retrouver. Où est son enfant ? Son cœur frappe si fort dans sa poitrine que s’en est douloureux, que ça l’empêche de respirer. Elle voit la porte s’ouvrir alors et le visage d’Il Kyang apparait. Faible lueur d’espoir dans cet enfer qu’elle ne maitrise pas. « Où il est !? » couine-t-elle de sa voix cassée, de cette voix qu’elle ne contrôle pas. Elle a peur, se sent vide soudainement. « Il va bien. » Il va bien ? « Je veux le voir … » souffle-t-elle peinant à parler, les mots sont lourds à sortir de sa bouche. Ce n’est que lorsqu’elle ose enfin tourner la tête qu’elle peut apercevoir Hwan portant un petit lange dans ses bras. Cette vision lui arrache un cri du cœur silencieux qu’elle retient entre ses lèvres pincées. « Je suis désolée … » gémit-elle. Je voulais t’en parler, que tu saches, je ne voulais pas que tu le découvres ainsi. Mais il était serein et s’assoit sur le bord du lit, près d’elle. Attrapant sa main doucement il murmure « Ne le soit pas … le principal c’est que ton fils aille bien … votre fils. » ajoute-t-il en jetant un regard à Il Kyang qui vient prendre place de l’autre côté du lit, caressant la joue de Sawan, posant une main délicate sur le sommet de la tête de leur fils. Leur fils. Fils. Les larmes lui montent aux yeux alors qu’elle pose enfin son regard dans ce petit baluchon qu’on lui glisse entre les bras. Elle peine à distinguer le visage de son enfant, mais elle peut enfin sentir sa chaleur. Le retrouver, combler ce vide en elle. elle frémit, lève son regard vers Hwan et Il Kyang. Pose son front contre celui du plus vieux et attire Il Kyang à elle dans cette étreinte. Les hommes de sa vie réuni autour d’elle. Qu’aurait-elle besoin de plus ? Que son enfer reste fictif.
Est-ce que parce que toutes les bonnes choses ont une fin qu’elle rouvre les yeux. Dans cette réalité beaucoup trop brutale et sans pardon. Son corps engourdi lui parait lourd et douloureux. Elle peine à ouvrir les yeux. La lumière l’aveugle et ses yeux la brûlent. Son visage est tuméfié, défigurée. Les bips réguliers de la chambre l’assomment, bruit discret mais assourdissant pour cette femme qui sort lentement de l’inconscient. Son regard se pose alors sur Hwan et son cœur manque un battement. La gorge sèche, elle le fixe, troublée avant que les douleurs de son corps ne lui rappellent l’existence de son bébé. Tu as perdu ton bébé. Les mots peinent à venir à son esprit. Elle l’écoute, mais ne le comprend pas. Tu as perdu ton bébé. Si froid, si distant, si vrai. La vérité s’abat alors sur elle. Comme une gifle qui l’assommerait. Tu as perdu ton bébé. Tout devient blanc autour d’elle. Elle ne comprend pas. Tu as perdu ton bébé. Elle a froid soudainement et ce vide qu’elle a ressenti dans son inconscient n’est rien, n’est rien face à ce qu’elle ressent à cet instant. Un trou béant dans sa poitrine, une douleur si poignante qu’elle sent son cœur se déchirer. Son bébé ? Mort ? Comment est-ce que cela était possible … ? elle porte une main à son front, gémit légèrement alors que la vérité la rattrapait lourdement. Elle pose une main sur son ventre. Elle le sait, le sait depuis qu’elle s’est évanoui dans la ruelle. Elle le sent. Il n’est plus là. Partie. Disparu. Mort. Mort. Cette vérité lui coupe le souffle et à cet instant Sawan aurait voulu mourir aussi. Ne plus exister. Disparaitre à son tour, rejoindre son petit ange. Sa respiration se fait plus lourde, plus saccader et dans un réflexe humain se recroqueville sur le côté, tirant l’oreiller pour y noyer son visage. Elle pleurait sans même s’en rendre compte et un long gémissement silencieux casse sa voix. Elle n’est plus rien à cette seconde. Elle ne voit plus Hwan, ne pense plus à lui. Tu as perdu ton bébé. Elle le détesterait presque de lui avoir dit, ainsi. Mais que pouvait-il faire d’autre ? Elle avait été la première à mentir. A ne pas lui dire. Dire qu’elle aurait dû lui parler de l’existence de cet enfant, aujourd’hui ce n’était plus la peine. Et cette mère en devenir avait été tuée dans cette ruelle pour ne laissait place qu’à cette gosse perdue qu’elle avait toujours été. Ses sanglots secouent son corps mais aucun son n’arrive à s’échapper de ses lèvres. Elle tremble, de douleur, de pleure, de peur. Elle se sent chuter dans le vide et prit pour que l’impact l’achève. Sawan veut mourir.
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Re: ✦ THE BEGINNING OF THE END | SAHWAN [VI] ✦[sujet sensible -16] | Mar 14 Juil - 14:19 Citer EditerSupprimer
Il n’aurait eu aucun mot qui pouvait la satisfaire. Aucunes paroles sages, aucune excuse qu’il lui accorderait. Le garçon était dévasté… sous cette apparence si dure, son regard si froid. Son cœur battait à tout rompre. Une euphorie passagère où il s’imaginait lui dire qu’il était désolé. Qu’il n’avait jamais voulu ça. Mais il se ravisait, trop vite. Regrettait d’être trop orgueilleux face à ce qu’il venait d’apprendre. Sawan allait devenir mère… d’un homme… un autre que lui. Jamais ils n’avaient consumé les plaisirs de la chair. Lui qui l’avait tant désiré, lui qui avait cru être unique à ses yeux. Il s’était trompé… lourdement fourvoyé en imaginant qu’ils pourraient ne faire qu’un. Et les regrets l’assaillaient… la rage aussi, bien qu’il la contenait. Quelque part, il avait pitié. Pitié de cette femme qui s’écroulait sous ses yeux. Mais il la maudissait… pour ce cruel mensonge. Pour ces non-dits. Il n’avait de cesse de l’imaginer à ses côtés. Tout proche de lui… dans ces moments si délicieux, où il avait eu l’impression de se livrer. Je t’avais fait confiance Sawan… et la confiance de Hwan se gagne. Se mérite… jamais personne ne l’avait eu. Tout ça pour rien… c’est ce qu’il pensait encore. La colère montante, déstabilisante. Mal placée surement pour un tel moment. La souffrance de Sawan ne comptait pas à ses yeux. C’était sa propre peine qui lui paraissait plus dure à avaler. Avait-il perdu son cœur pour se foutre d’elle ? Il ne savait plus. Ses mains se serrées, alors qu’il détournait les yeux. Pourtant sa raison lui criait de lui dire qu’il était là… qu’il l’aimait bien trop pour l’accabler de reproches. Mais il se mentirait… il était amer. Rancunier d’avoir sauvé cette femme pour qu’elle le poignarde aussi durement. Car c’est ce qu’il ressentait… cette trahison. Cet acte qu’elle avait commis… Sawan savait qu’elle était ceinte. Elle savait qu’elle attendait un bébé d’un autre. Comment avait-elle pu le toucher lui ? Alors qu’elle portait l’enfant d’un homme… comment avait-elle pu espérer partager plus avec lui. Il retient un soupir, incapable de parler. Trop borné pour oser lui dire ce qu’il ressent. Il est déçu… triste à la fois. Et le silence pesant fini par avoir raison de lui. Pourtant il se surprend à lever la tête, la regarder alors qu’elle lui tourne le dos. Et les gémissements qu’elle pousse lui brisent le cœur. Pardonne moi Sawan… il se perd, esquisse un geste vers elle. Mais il est bien impossible pour un homme comme lui de pardonner aussi facilement. Lui montrer qu’il est là pour elle… il la sauver. Son rôle est terminé. C’est ce qu’il croit, alors qu’il dépose cette rose sur son drap. Sans rien dire, sans un mot pour elle… il se lève, trop silencieusement. Avance dans cette pièce, sans la regarder… et quand il ouvre cette porte c’est le visage de ce garçon qu’il croise. Lui… Il Kyang. Et il comprend, il savait déjà. Que c’était lui. Que ça avait été toujours lui. Bien avant qu’il n’arrive dans sa vie. Et ce regard qu’il lui lance n’a rien d’amical. C’est un froid glacial qui lui parcourt l’échine alors qu’ils se regardent. L’homme a l’air désemparé. Bien trop obnubilé par cette femme qui se trouve derrière lui. D’un geste il le frôlera, entendra la voix inquiète de ce garçon, avant que la porte ne se referme… les laissant seuls tous les deux. Hwan n’avait pas sa place. Il le comprenait. Il n’était pas celui qu’il lui fallait. Il n’était pas celui qui la comprendrait. Tout était finis… tout était sans espoir. A la minute où il l’avait rencontré, il avait su… il ne ferait pas le poids face aux autres. Et ce nom qui devient obsédant… Il Kyang… la pire des ombres qui venait tout lui prendre. Ses espoirs, ses rêves fous… et pour la première fois, la femme dont il était éperdument tombé amoureux…
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Re: ✦ THE BEGINNING OF THE END | SAHWAN [VI] ✦[sujet sensible -16] | Mar 14 Juil - 14:43 Citer EditerSupprimer
Quelques mots qui affolaient mon cœur, quelques paroles qui me laissaient sans voix… meurtrit, désemparé j’avais tout abandonné. Un regard en direction de mon téléphone… je savais que c’était grave. Une routine qui devenait lassante. Combien de fois avais-je prit cette route ces derniers-mois ? Combien de fois avais-je eut la peur au ventre comme ce soir ? Nausée qui me prenait, je perdais tous mes moyens. Les mains tremblantes, incapable de conduire je ne me souvenais plus comment j’étais arrivé ici. Perdu, le regard déboussolé « Yun Pornsawan. » je laissais mes doigts tapotaient nerveusement sur le comptoir. A la recherche d’une réponse, d’un visage que je connaitrais mais rien ne me rassurait. La voix de la femme qui me faisait face me paraissait lointaine soudainement. Comme si plus rien ne pouvait m’atteindre… un vide énorme envahissait mon cœur, alors que la peur me tordait l’estomac. Et les secondes défilaient, les unes après les autres. Transperçant ma poitrine, douleur lancinante alors que je restais assit sur cette chaise. Un espoir fou de pouvoir la voir. Lui parler juste encore une fois. Et je ne pensais plus à rien… Une silhouette qui s’approchait, un médecin qui me l’annonçait… « Saviez-vous que votre amie était enceinte ? » bien sûr que le savais. Et j’avais imaginé tellement de belles choses pour nous. Je voulais être là pour ce bébé. Je voulais qu’il connaisse son père et qu’il l’aime comme il se devait. Je n’avais plus peur de devenir quelqu’un d’important. Je n’avais plus aucune crainte pour faire partie d’une famille… « Nous avons fait tout ce que nous pouvions… » Puis plus rien… juste un silence pesant… un coup de massue alors que mes oreilles se mettaient à siffler. Sans force, je m’écroulais sur le siège, le regard dans le vide… il n’était plus là… et c’est ces douces images qui s’effritaient sous mes yeux. C’est mon avenir qui devenait sombre… juste vide. Sans sens… plus rien à quoi me raccrocher. Plus rien en quoi croire… et je l’avais tant désiré, que je ne pouvais me résigner à croire qu’il n’était plus là. Et je l’avais tant espéré qu’il ne pouvait nous abandonner… tout tournait dans ma tête. Je devais la voir, la serrer dans mes bras. Comme une rage folle, comme une évidence que si je ne le faisais pas maintenant, j’allais crever sur place. Et quand cette porte s’ouvrait, je ne m’attendais pas à y voir un homme en sortir. Un regard froid, blessant et différent. Peut-être était-ce garçon dont elle m’avait parlé… mais mon esprit était embrouillé. Je ne pensais plus à rien, qu’à cette silhouette que je devinais derrière lui. Une seconde où je la voyais se dessiner devant moi, avant qu’une première larme ne coule sur ma joue. Dévasté, je claquais la porte, me ruait vers elle pour venir la prendre dans mes bras. « Sawan… » Et je me foutais que ma voix soit pleine de sanglot. Que j’ai l’air d’un gosse qui venait de tout perdre. J’étais horriblement dévasté. Une partie de moi venait de disparaitre… Plus proche encore, plus oppressant je la blottissais contre moi « Je suis là… » Même si ça ne changerait rien. Aucune de mes étreintes ne pourrait combler cette sensation qui nous envahissait. Et je n’osais imaginer ce qu’elle ressentait… ce que ça pouvait représenter pour elle. Plus que pour moi. Je repensais à ce cœur… à ce battement si présent… qui ne battrait plus. Il n’y avait plus rien entre nous… nous n’étions plus trois… et ça me déchirait. Au point que j’en pleurais encore plus, que je perdais mon visage contre elle. Je n’avais pas honte de souffrir pour ce que nous avions perdu. J’avais simplement honte de ne pas avoir su la sauver… de ne pas avoir été là quand elle avait besoin de moi. Je n’avais pas pris le temps de la regarder. Et quand je reculais pour croiser son regard, je me sentais horrifié. Par l’état de son visage, par ces marques sur sa peau… ces types l’avaient agressé. L’avait dévisagé… ils l’avaient tué… lui… ce petit être qui n’avait rien demandé… ils nous avaient bousillés nous…
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Re: ✦ THE BEGINNING OF THE END | SAHWAN [VI] ✦[sujet sensible -16] | Mar 14 Juil - 15:04 Citer EditerSupprimer
Elle avait du mal à rester connectée avec la réalité. Elle n’avait plus son bébé dans son ventre. Il était mort, tué par ces agresseurs. Elle ne se souvenait de rien. Elle se revoyait attendre Hwan, avec pour seule peur qu’il ne veuille pas d’elle, et à cet instant tout ça lui paraissait si futile et dérisoire. Elle aimait Hwan, de tout son cœur, mais s’il n’était pas capable de l’accepter alors tant pis, elle avait son bébé. Mais à cet instant elle réalisa qu’il ne lui restait plus rien. Ni Hwan, ni son petit ange. Son bébé était mort. Et ces mots qui tournaient inlassablement dans son esprit la tuait. Tu as perdu ton bébé. Quelle ignominie. Elle sombrait dans un froid glaçant, elle n’entendit pas Hwan quitter la pièce, mais elle sentit un bout d’elle quitter son corps à cet instant. Elle comprenait dans le méandre de son esprit désemparé qu’elle l’avait perdu. Elle était seule ? Dévastée par cette perte qu’elle ne saurait jamais combler. Son bébé n’était plus. Ni là, ni en vie. Son cœur avait cessé de battre. Les larmes qui dévalaient ses joues la brûlaient. Elle s’accrochait au lit mais elle pourrait serrer tout ce qu’elle pouvait, de toute ses forces, jamais elle ne pourrait combler ce vide en elle. Une odeur soudain familière, celle de son meilleur ami. Un gémissement discret alors qu’il la rejoint rapidement. Une porte qui se referme sur leur malheur pour leur laisser pleurer leur douleur. Elle qui était bien incapable de bouger, s’agrippe soudainement à ses mains. Son corps contre le sien, malgré ses blessures, Sawan se sent crever. La vie, elle voudrait la quitter, elle ne la mérite pas. Son souffle se coupe et sa poitrine se déchire au sanglot de son meilleur ami. Elle avait tué leur bébé. Elle avait tué ce bébé. Seo Joon. Il fallait prévenir Seo Joon, peut-être même l’avait-il déjà appris, lui qui était à l’hôpital … Mais la jeune femme n’arrivait pas à réfléchir, à comprendre ce qui se passait. Elle avait perdu son bébé. Attrapant les bras d’Il Kyang elle les serre soudainement contre elle, avec le peu de force qu’elle avait, comme on le ferait avec un doudou pour se rassurer. Leur corps lové en cuillère semblait être le seul rempart à leur chute. Un peu moins et elle sombrerait … elle pouvait sentir le corps d’Il Kyang se soulever à ses sanglots, l’entendre pleurer lui fit alors prendre conscience qu’elle n’était pas en plein cauchemar … C’était la vérité, la réalité et ce rêve d’où qu’elle avait fait juste avant de rouvrir les yeux avait volé en éclat. Si elle ne pouvait le retrouver qu’en fermant les yeux alors laissez la dormir, pour toujours … Et alors qu’elle atteignit ce point de non-retour, elle lâcha prise … Ses mains abimées crispées sur les avant-bras d’Il Kyang à l’en blesser, Sawan craqua … Elle laissa échapper un cri, un cri du cœur, un cri long et unique. Un cri de douleur, de cette atrocité qu’elle vivait. Un cri qui résonna jusqu’au bout du couloir et qui aurait cassé le moindre cœur présent. Un cri à s’en briser la voix. Un cri jusqu’à ce qu’elle n’ait plus d’air dans ses poumons, son corps crispé contre celui d’Il Kyang. Elle avait laissé échapper ce seul et unique hurlement (lynché de vérité et d’abomination) alors qu’elle comprenait qu’on lui avait arraché son bébé. Son tout-petit qu’elle n’avait pas su protéger … S’ensuit alors des sanglots saccadés, lourds, des sanglots de douleur que rien n’aurait pu calmer, si ce n’est la présence d’Il Kyang. Sawan raffermit sa prise sur les bras du garçon alors que ses gémissements déchirants emplissaient la pièce. « Tue-moi ! » geint-elle tant l’affliction qu’elle ressentait lui était intolérable. Tuez-moi …
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Re: ✦ THE BEGINNING OF THE END | SAHWAN [VI] ✦[sujet sensible -16] | Mar 14 Juil - 15:44 Citer EditerSupprimer
J’avais vu trop loin. J’avais imaginé cet avenir… je nous avais vu, à la naissance… voir ce petit être. J’avais cru qu’on pourrait lui donner un nom. Qu’il pourrait devenir plus réel encore. Je me souvenais subitement de cette sensation fantôme sur mes paumes. Celle de son ventre légèrement arrondi… « On va bien »… mais plus ce soir. Parce qu’il n’était plus là. Parce-que je réalisais que plus jamais elle ne parlerait de nous, ni d’eux. Il n’y aurait qu’elle et moi… deux individualités. Mais il n’y aurait pas ce bébé pour être un morceau de ce que nous étions. Qu’importe qu’on ne s’aimait pas de cet amour vrai. Qu’importe qu’on n’en soit pas un couple. C’était la plus belle des relations que j’avais. Et je savais coute que coute qu’il était de moi. Je me fichais de Seo Joon, je ne pensais même plus à lui. C’était moi ! Le seul qui aurait dû être là pour elle. Et je m’en voulais d’avoir été trop con pour rester chez moi. Pour ne pas avoir eu l’idée de la voir ce soir. Toutes ces choses, qui me paraissaient si futiles aujourd’hui. Avais-je encore été une fois de trop égoïste ? A chercher la compagnie d’une autre, de celle que mon cœur réclamait inlassablement. Tu le savais pourtant Il Kyang, que tout était perdu d’avance. Alors pourquoi insister ? Pourquoi dire que tout allait bien alors que je mentais. J’avais cru que ce bébé pourrait m’aider. J’allais devenir enfin quelqu’un… un père. Et tout m’allait si Sawan était à mes côtés. J’avais imposé cette valeur sure dans ma propre existence. Et maintenant je n’avais plus rien… à part ce visage dévasté en face de moi. Ces mains qui se cramponnaient à mes poignets. Oh je t’en supplie Sawan… ne dit rien… où je m’écroule avec toi. Mais les paroles sont parfois plus douces, que ces cries qui viennent du cœur. Alors que je ne m’y attendais pas, elle s’est mise à hurler… cette souffrance, cette douleur si profonde qui m’arrachait un nouveau sanglot. Et je refusais en cet instant de sombrer pour elle. Je devais rester debout ! Pour elle… mais intérieurement j’étais brisé. Tout s’écroulait alors que son crie me glaçait le sang. J’avais tout perdu, et elle aussi. Elle n’avait plus rien… nous n’avions que nous. Et je regrette tellement que tout ça soit arrivé. Qu’elle souffre autant… prit d’une émotion incontrôlable, je la serrais dans mes bras. Je voulais la ramener à la raison, mais surtout lui faire comprendre que j’étais là. Emu, au bord du gouffre, me voilà à chuter… à ses mots. Cette supplique trop douloureuse ! « Jamais ! » jamais Sawan tu m’entends. Je ne veux pas que tu disparaisses. Tu ne peux pas me laisser. Tu n’as pas le droit ! Pas ce soir, pas cette nuit. Et mon geste avait des apparences désespérées. Je m’accrochais à elle, comme mon dernier recours. Comme ma seule source de bonheur qui me restait. Je t’en prie… d’abandonne pas Sawan. Et je sais, putain ouais je sais à quel point elle devait souffrir. A quel point ça devait lui faire mal d’être là. Ce bébé elle l’avait aimé. Ces quelques mois avaient suffi à ce qu’on lui donne tout ce qu’il méritait… et j’ai si peur soudainement. Peur qu’elle s’en aille. Qu’elle me laisse elle aussi. Je ne veux pas putain !! Je ne peux pas « Je t’aime Sawan… » Et ça venait du plus profond de mes tripes. Entre ces dentes que je gardais serrées. Parce-que j’avais mal… parce que j’avais été trop con pour ne pas lui dire avant. Oui, je l’aimais ! De la même façon qu’elle m’aimait. Et je m’en voulais d’être encore là, face au mur avant d’oser. Enfouissant mon visage dans ses cheveux « Tellement si tu savais… me laisse pas putain… » On aura tout l’avenir devant nous. On pourra vivre à nouveau… t’es là. T’es vivante et c’est ce qui devrait compter le plus. Mais je sais bordel que ces mots sont dérisoires. Que je n’y crois pas encore… parce qu’il ne sera plus jamais de nous. Parce-que ça sera un autre plutôt que moi…
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Re: ✦ THE BEGINNING OF THE END | SAHWAN [VI] ✦[sujet sensible -16] | Mar 14 Juil - 16:10 Citer EditerSupprimer
Elle avait hurlé sa douleur mais ne s’en sentait pourtant pas soulager. Peut-être avait-elle cru qu’en criant ainsi son bébé entendrait qu’elle l’aimait, qu’elle refusait sa mort. Qu’elle le voulait pour elle, pour eux. Oh mon dieu, son bébé n’est plus. Son ventre avait retrouvé une forme beaucoup trop plate pour elle. Ses doigts caressaient le vide et si ce n’avait pas été grâce à la poigne de Il Kyang elle aurait sombré. Elle aurait chuté dans un monde sombre, sans vie, sans saveur. Ses bras fermement accrochés autour d’elle la retenait à une réalité douloureuse mais nécessaire. Si elle sombrait maintenant elle ne sortirait jamais de sa torpeur et Il Kyang, Ô Il Kyang, refusait de la perdre elle aussi … Que lui avait-on dit ? Avait-on prit le soin de lui dire délicatement. Ce père en devenir, à qui on annonçait la mort de son fils. Etait-ce possible ? De croire que leur bébé n’était plus là ? Qu’il avait disparu aussi soudainement qu’il était venu. Etait-ce possible d’aimer un petit être qui n’était pas encore là. Sawan avait peur de l’avenir mais elle aurait donné tour ce qu’elle avait pour le vivre. Elle qui n’avait pas voulu de l’arrivée de cette enfant ne voyait plus sa vie sans lui désormais. Mais il était parti. Parti. Comment avait-elle pu se projeter dans un avenir qui venait de partir en fumée. Elle les avait vu, tous les trois, se tenir comme une famille l’aurait fait. Et qu’importe les nuits blanches, et les temps durs et les pleures … oh dieu qu’elle voulait entendre les pleures de son nourrisson. Avait-il souffert ? Avait-il reçu des coups lui aussi ? Ou s’était-il simplement décroché sans douleur. Avait-il eu mal ? Cette question l’obsédait. Avait-il eu mal ? Ses ongles s’enfoncent dans la peau d’Il Kyang sans qu’elle ne le remarque. Elle souffrait tellement … lui aussi. Ils souffraient à la hauteur de l’amour qu’ils avaient éprouvé pour ce bébé non né. Leur bébé. Sawan pleure, de longues minutes, peut-être même des heures en s’accrochant à son meilleur ami. La douleur qu’il devait ressentir à cet instant ne pouvait faire écho qu’à celle de Sawan. Réalisant alors qu’il souffrait aussi, qu’il l’aimait pourtant tellement, elle tente de lui faire face. Son corps douloureux ne l’arrêtait pas alors qu’elle se tourna vers lui. Son je t’aime avait été comme un déclic, le mot de trop, le mot salvateur. Elle gémit, peine à ouvrir les yeux temps elle pleure, tant ils sont tuméfiés. Elle doit être si laide à voir. Le visage cassé, les pommettes violettes, la bouche éclatée. Son poignet cassé se pose sur le torse d’Il Kyang, alors qu’elle tente de se calmer pour pouvoir lui dire ce qu’elle pensait. Elle cherche ses mots et rien que de les penser ça la déchirait … Avait-il réellement conscience ce qu’elle avait fait … ? Alors avec le peu de courage et de force qui lui restait elle gémit tout bas « Je suis désolée … » oh, si tu savais combien je suis désolée « J’ai tué ton bébé … » parce qu’elle était là la terrible vérité qui l’accablait. C’était de sa faute. Elle ne s’était pas laissé faire, elle avait craché au visage de ses agresseurs, elle s’était débattu, elle … elle leur avait donné toutes les cartes en mains : colère et rage, pour la tabasser. Elle les avait poussés à la frapper pensant pouvoir se débarrasser d’eux … et son bébé, le sien, le leur, en avait payé de sa vie. « J’ai tué ton fils. » et sa voix chancelante se brise dans un énième sanglot déchirant.
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