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✦ THE BEGINNING OF THE END | SAHWAN [VI] ✦[sujet sensible -16]
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Re: ✦ THE BEGINNING OF THE END | SAHWAN [VI] ✦[sujet sensible -16] | Mar 14 Juil 2020 - 20:19 Citer EditerSupprimer
Je m’attendais à ces mots, à cette lueur dans ses yeux. Mais la voir c’était différent, le vivre aussi. Je me sentais anéanti à l’entendre s’excuser comme si tout ça était arrivé par sa faute. Face à elle, mes mains tremblaient encore, mes yeux cherchaient les siens…. et j’avais peur. Si peur qu’elle sombre elle aussi. Qu’elle s’éloigne, qu’elle s’en aille comme tous les autres. J’ai tué ton bébé… j’ai tué ton fils… le temps s’arrêtait, mon souffle se coupait alors que je me perdais dans cette contemplation ridicule d’un lointain souvenir. D’une idée qui m’aurait plu. D’un avenir qui avait du bon. Ça aurait été bien tout ça… ça aurait été nous… et qu’importe le reste, même que mes parents me haïssent pour ça. J’aurais été là pour elle… pour eux. Ton fils… à croire qu’il avait déjà un visage. Qu’il existait, qu’on aurait pu le voir et le sentir. J’avais eu du mal à me projeter, à m’imaginer le tenir dans mes bras. Mais parfois il m’arrivait de divaguer. D’observer ces pères prêt à tout pour leur gosse… je n’étais plus un gamin. Moi aussi je voulais être l’un d’eux. Mais à cette pensée, je la balayais violemment, serrant davantage Sawan contre moi. « Je t’en supplie ne dis pas ça… » C’était une supplique. Douloureuse dans laquelle je sombrais. Et je pleurais, encore un peu plus. Parce-que c’était difficile de l’admettre. De me dire que tout ça c’était… finis. Juste un mot, qui changeait tout. Un avenir qu’on rayait aussi facilement. « C’est pas ta faute… » Que je lui répétais, encore et encore, alors que je la berçais dans mes bras. Mais je sentais qu’elle était loin. Ailleurs… perdue dans son monde. Rien ne pouvait l’atteindre, elle restait focalisée sur cette idée. Sur le fait de l’avoir tué… d’être responsable de ce qui était arrivé. « C’est moi Sawan… j’aurais dût être là… » J’aurais dût te protéger comme je me l’étais promis. Triste réalité que de constater mon échec. Un de plus parmi tant d’autres. Mais celui-là était le pire de tous surement… j’avais sauvé Ye Won, mais j’avais été incapable de le faire pour Sawan… pour ce bébé… et j’avais cette brusque culpabilité de me rendre compte que plus rien ne m’unissait à elle. Et si je venais à croire que j’étais soulagé ? Que mon avenir pourrait être différent sans lui… je me maudirais. Je me détesterais pour l’avoir pensé. Ne serait-ce que l’avoir imaginé… « Pardonne-moi… » D’être cet idiot. D’être celui qui t’as fait tant souffrir. Parce-que sans moi, ce bébé n’aurait pas été là. Sans moi, il n’y aurait pas eu de nous… j’en avais conscience. C’était si douloureux, si complexe à la fois… je ne pensais plus à rien. Qu’à pouvoir la calmer, lui offrir le peu que j’avais encore à lui donner. De la chaleur, de l’amour comme jamais je n’avais su le faire. Mais il n’y avait rien qui pouvait la raccrocher à moi… je le savais et ça me déroutait. A tel point qu’en me reculant, je la sentais vide… et ce regard me glaçait. Passant une main sur son visage, je restais tendre, je ne voulais pas la brusquer. Elle avait des hématomes partout, ses yeux tuméfiées… la voir ainsi me blessait, bien plus que je ne voulais lui montrer. Mais je devais rester fort pour nous deux. « Tu ne pouvais rien faire… tu m’entends ? C’est pas à cause de toi… c’est eux les responsables et tu le sais. » Si je les avais vu j’aurais croulé sur la haine. J’aurais laissé place à la violence pour me venger. Pour nous venger… mais qu’est-ce que je pouvais faire, face à sa détresse ? Face à cette blessure trop profonde pour être soignée.
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Re: ✦ THE BEGINNING OF THE END | SAHWAN [VI] ✦[sujet sensible -16] | Mar 14 Juil 2020 - 21:27 Citer EditerSupprimer
Elle se perdait dans ses bras, car seul lui à cet instant pouvait comprendre sa détresse et sa douleur. Ils étaient dévastés par la perte de cet enfant. Il leur avait fait peur au début, il avait changé leur vie, parfois de la pire des façons, et pourtant … à cet instant ils n’auraient jamais voulu avoir à vivre sans lui. Sawan lui avait déjà acheté des vêtements et pire encore, ce bébé avait déjà un doudou. Un doudou qui l’attendait sur le lit de sa mère. Un objet simple mais remplie de sens, d’une promesse que son père serait toujours là pour eux. Il aurait peut-être eu des parents qui n’étaient pas en couple, mais il aurait eu les plus beaux des parents à s’aimer d’une façon unique et forte. Ils auraient toujours été ensemble. Toujours. Et plus encore, ils auraient aimé cet enfant comme jamais … Plus qu’eux n’ont jamais été capable d’aimer. Cet enfant n’était pas encore là mais ils lui donnaient déjà tout. Tout. Il avait été le roc pour les empêcher de s’effondrer. Qu’auraient-ils maintenant ? Eux ? Serait-ce suffisant ? Lui serait-elle suffisante ? Elle pleure, son chagrin est intarissable. Si elle avait été la princesse d’un conte, il aurait été certains que ses pleures auraient duré des jours durant sans que rien ne puisse la consoler … Mais Sawan n’était qu’une jeune femme ayant subi une agression et le pire des traumatismes. Qu’avait-elle pour tenir à la vie ? Il Kyang. Il était là, fort pour eux deux malgré sa détresse évidente. Ensemble comme toujours. Elle s’en voulait de lui faire subir ça. C’était de sa faute. Si elle n’avait pas été le trouver ce soir-là, ils n’auraient jamais couché ensemble, elle ne serait pas tombée enceinte … et aujourd’hui ils ne pleureraient pas la mort de leur bébé. C’était un dessein si cruel … Elle se cramponnait à lui, souffrait plus encore du cœur que du corps. Qu’importe que la morphine ne fasse plus effet, elle aurait voulu se rendormir pour l’éternité, mais elle savait que l’abandonner lui, celui qui la tenait fermement, n’était pas la solution. Et il lui demande pardon, pardon de quoi ? Elle ne comprenait pas ce qu’il pouvait cruellement ressentir. Lui qui n’avait fait qu’être là pour elle. il pouvait bien dire ce qu’il voulait … elle se sentirait responsable des années encore après cette nuit-ci. Elle ne supportait pas l’idée de son absence et gémissait contre son meilleur ami « Il est plus là … il est plus là … notre bébé il est plus là … » et soudain ce fut comme une évidence : où est-il ? Qu’ont-ils fait de son bébé ? Elle attrape brusquement le bouton qui servait à appeler les infirmières et se redresse en geignant de douleur, s’appuyant sur Il Kyang pour quitter le lit. « Je veux le voir. » souffle-t-elle comme si rien e pourrait l’arrêter. Son corps n’est qu’une plaie béante. Elle ne sent plus ses jambes qui ne la portent pas quand elle veut quitter le lit. Malgré la force d’Il Kyang la jeune femme le repousse comme elle peut mais s’emmêle les pieds dans les draps et tombe au sol lourdement. « Je veux le voir … je veux voir mon bébé. » gémit-elle avec cette simple idée frénétique. Un branle bas de combat et voilà une floppée d’infirmière dans la chambre pour tenter de calmer Sawan qui ne cessait d’insister sur le fait de voir son enfant. Elle savait très bien qu’il n’était un fœtus diforme mais il restait son bébé et il était hors de question qu’on lui arrache ainsi sans lui laisser une chance de lui dire au revoir. « Il Kyang ! » se débat-elle alors qu’on la forçait à se recoucher « Dis leur que je veux le voir ! Je veux le voir ! » je veux voir mon bébé … mon bébé !
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Re: ✦ THE BEGINNING OF THE END | SAHWAN [VI] ✦[sujet sensible -16] | Ven 24 Juil 2020 - 15:21 Citer EditerSupprimer
Tout était finis… ce vide semblait prendre place dans mon cœur. Lentement, doucement, s’immisçant jusqu’au plus profond de mon âme. Une douleur indescriptible, nouvelle que je ne connaissais pas encore. Mais tout me paraissait bizarrement fade. Plus aucune saveur, si ce n’est cet arrière-gout amer. Je devais rester fort pour elle… mais je souffrais tellement. Terrible supplice que d’admettre que plus rien ne nous liait désormais. Ce bébé était le mien, je le savais… et j’avais beau avoir eu peur, j’étais prêt pour lui. Pour nous deux. Je suis désolé Sawan… je n’ai pas été là pour toi. J’aurais dût te demander à te voir ce soir. J’aurais dût être avec toi. Mais rien de tout ça ne changerait quelque chose. Le présent était déchirant. Je n’arrivais plus à réfléchir. Seul l’espoir de la voir s’accrocher à moi me maintenait debout. Mais elle m’arrachait le cœur, en l’écoutant s’excuser, se sentir coupable de quelque chose que personne ne pouvait maitriser. Ce n’était pas sa faute. Je ne lui en voudrais pas, jamais. Ni ce soir, ni demain. Tout était arrivé à cause de ces hommes que j’imaginais… restant focalisé sur elle, je n’avais pas la force de parler plus. Je voulais la rassurer mais je n’étais pas sûr de le faire bien. Et puis cette constatations, terrible… un souhait qui m’arrachait un nouveau sanglot. Je la jugeais folle subitement. Inconsciente de cette quémande affreuse. « Sawan non… » J’avais soufflé ça entre mes lèvres pincées. Dans l’espoir qu’elle m’entende. Mais rien, elle était obnubilée par l’idée. Cette volonté de le voir. Lui ce bébé… a quoi pourrait-il ressembler ? La simple image me rendait malheureux. Je ne pouvais pas admettre qu’elle fasse ça. Elle ne s’en remettrait pas. Alors je tentais de l’arrêter. Me saisissant de son bras pour la stopper « Sawan s’il te plait. Ne fais pas ça ! » je t’en prie. Tu vas le regretter. Tu ne pourras jamais t’en relever. Je ne voulais pas le voir. Il fallait l’accepter. Mais elle se débattait, me repoussait pour s’enfuir d’ici. Je me levais, me pressant pour aller la ramasser quand elle tombait. « Arrête ! » j’avais beau crier ça ne changeait rien. Elle n’écoutait pas. Alors les infirmières entrèrent. Toutes pour venir l’aider, la remettre dans ce lit. Je me sentais subitement spectateur de tout ce qui se passait. Comme une scène horrible, mais je n’avais pas appris mon texte. J’étais mort de trouille à l’idée de savoir quoi faire. Je voyais ces gens s’agiter, ce bras qu’on lui prenait. Une piqure pour l’apaiser… et j’étais resté silencieux. Incapable de bouger. On m’avait même demandé si tout allait bien… non rien n’allait. Mais je rassurais les autres, pour m’occuper d’elle. Restant à ses côtés, j’attrapais sa main doucement. Caressant sa peau… « Ça va aller… » Mais c’était faux. On le savait tous les deux. On se mentait. Pour y croire et se relever. Puis les minutes avaient passés, ses yeux s’étaient alourdis. Elle était si paisible dans son sommeil. Et moi si dévasté… j’avais finis par me glisser contre elle, la prendre dans mes bras pour veiller sur cette peine… la même que la mienne.
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