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painted demons - mokho
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painted demons - mokho | Sam 6 Juin - 14:44 Citer EditerSupprimer
Elle savait dans le fond qu’elle avait été trop brusque. Trop soudaine. Elle n’avait écouté que ses envies, que ce besoin soudain de ressentir quelques choses et surtout de chasser ce tumultes d’émotions de sa tête. Seul Jun Ho aurait été capable de lui donner ce dont elle avait besoin. Mais la forme qu’elle avait employé et cette audace qu’elle avait affichée n’avait que brusqué le garçon. Elle savait que cette folie dans laquelle elle l’entraînait leur serait salvateur, comme une évidence qu’il était encore compliqué pour Jun Ho de saisir. Mais les jours avaient passés. Elle s’était surprise à fixer son téléphone. Attendre un signe de sa part. Ce n’était plus vraiment Wei qu’elle attendait. C’était Jun Ho. A vrai dire depuis qu’elle avait couché avec lui, l’image de Wei avait quitté son esprit. Peut être parce qu’elle n’avait qu assouvie son désir de lui ou bien parce qu’elle était trop en colère pour avoir le courage d’être en manque de lui. Elle savait qu’il n’avait rien fait de mal mais Mok avait pour Wei une rancoeur tenace et toxique. Elle s’accordait un peu de répit avant de se reprendre à rêvasser de lui. Les mots de Jun Ho tournait dans sa tête, en boucle. C’est facile pour toi. Vraiment ? Ce n’était pas ce qu’elle ressentait. Il avait raison, sur le papier tout poussait à croire qu’elle pourrait tourner la page alors que Jun Ho en serait incapable. Mais en réalité, ce n’était pas que le chinois qu’elle cherchait à travers leur petit jeu. Mais au vu de la réaction de Jun Ho elle savait maintenant qu’elle n’aurait plus l’occasion de le retrouver. Elle devait bien se rendre à l’évidence qu’elle n’aurait plus cette échappatoire. Elle se trouvait tordue. Son reflet dans le miroir la dégoûtait toujours autant. Elle n’arrivait pas à se comprendre ou plutôt n’arrivait pas à comprendre qu’elle puisse en arriver là. Si elle parlait sincèrement de ce qui lui trottait dans la tête il était certain qu’on lui dise : va te faire soigner. T’es tarée. Elle ne pourrait démentir. Elle repose son pinceau. Elle aimerait pouvoir en parler avec Jun Ho mais la encore elle craignait sa réaction. Elle était la plus … folle des deux parce qu’elle était sans limite. Lui aimait sa sœur et se simple fait terminait de le définir. Une abomination pour certain, une simple passade œdipienne pour d’autre. Mais personne (a part elle) ne chercherait à l’entendre. Qu’avait il a dire ? Avant de le juger il aurait été plus clément de lui porter une attention sincère et bienveillante. Mais au simple fait qu’il énoncerait pour Sunan les gens se détournerait au mieux, le condamnerait au pire. Pourquoi était-il si atrocement difficile pour les gens de ne pas porter de jugement hâtif ? Elle soupire, ramène ses jambes contre elle. Elle n’arrive pas à peindre. Même son exutoire la fuit. Elle observe la lune. Si haute. Tout le monde dort, sauf lui elle en est certaine. Elle hésite, craint d’avoir tout gâché, craint de ne plus avoir sa place dans sa vie, dans ses nuits. Mais son silence la glace et finalement : quitte à ne plus être elle autant qu’elle le soit avec le seul qui la voit. Elle renifle doucement, observe la peinture sèche craqueler sur le bout de ses doigts. Elle n’y tient plus. Sa solitude si dûment recherchée la pèse à présent. Elle se lève, silencieuse dans la nuit comme à son habitude. Ses pas délicats foulent le sol et rapidement ce battant de bois qu’elle ne connaît que trop bien se dessine sous ses yeux. Elle pince ses lèvres, ne toque pas, entre simplement pour le voir là, assis dans une pénombre maîtrisée à dessiner. Son cœur se serre : les a-t-elle privée de leur bulle ? Sans un mot elle glisse ses doigts sur les siens, le laisse se saisir de ses carnets et l’entraîne hors de sa chambre. Je me faire pardonner de mon attitude. Une vérité même justifiée a besoin de temps pour maturer. Lui imposer comme l’avait fait était égoïste et irréfléchie. Elle l’entraîne dans cette chambre vide ou elle dessinait pour se vider la tête et referme la porte derrière eux. Elle se glisse devant lui, si petite, si désireuse de se faire pardonner. Frêle et soumise. La gosse lui est loyale et ne veut qu’attirer son pardon. Retrouver sa sympathie. Elle ne sait pas quoi lui dire. Les mots lui paraissent futile et envahissant. Ils ne feront que troubler le silence, elle en est certaine. Alors elle saisie un pan du t-shirt du garçon et lui soulève doucement avant de se stopper, et s’il se méprenait sur son geste ? « Je veux te peindre ... » souffle-y-elle. Je ne ferais plus ce que tu ne désire pas … a-t-elle envie d’ajouter mais cela serait inutile. Elle pince ses lèvres et croise son regard. Avec ses lunettes elle le retrouvait. Sincère et affichant ses défauts sans honte.
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Re: painted demons - mokho | Sam 6 Juin - 15:52 Citer EditerSupprimer
La mine glisse sur le papier, laisse apparaitre des traits, des lignes qui forment une nouvelle silhouette. Juste une base, une construction pour pouvoir dessiner ce qu’il veut. Son esprit est focalisé. Encore concentré sur ce qu’il fait. Il n’y a pas beaucoup de lumière pourtant, mais il s’en fiche. Se laisse juste guider par ce qu’il a envie d’exprimer. Un méchant cette fois. Un être vil, pleins de vices qui détestent les gens. Il se complait dans la terreur, dans la douleur. Son plaisir malsain, faire souffrir les autres pour se sentir plus vivant. Il l’a en tête, imagine ses traits déformés par la haine, ses mains robustes et puissantes. Il pourrait tuer d’un geste, d’une seule poigne pour faire taire ceux qui connaissent son secret. Si loin d’une réalité à laquelle il appartient. Dans cet univers qu’il se créait Junho se sent mieux. Plus apaisé. Dessiner, est libérateur pour lui. Il ne voit plus le temps passé. Ses pensées deviennent sereines. Presque bienveillante. Il canalise ses émotions, parfois arrive à les retranscrire sur du papier. Cette nuit encore, il ne dort pas. Il n’a pas su trouver le sommeil et il n’en offusque plus. Il reste discret, ne dérange jamais personne. Et quand il dessine, il n’est pas bien bruyant. Pourtant il ne pensait pas voir apparaitre Mok. Sa silhouette frêle et légère, qui s’immisce de nouveau dans cette bulle. Elle ne la fait pas s’éclater. Mais son cœur s’emballe déjà. Elle attrape sa main… et il n’hésite pas vraiment. Incapable de la repousser ou de se rendre compte de ce qui se passe. Il remonte ses lunettes sur le bout de son nez, attrape ses affaires de dessin et la laisse le guider dans une autre pièce. Il est surement fou. Il ne devrait pas… et il s’aperçoit qu’il avait presque oublié. La dernière fois qu’ils s’étaient vus. Il n’aime pas cette sensation. Cette angoisse qui le prend à nouveau. Il ne voulait pas ça… avoir couché avec elle c’était une erreur. Il préférait se souvenir de ce week-end à la neige. De cet instant volé… ce qui s’était passé dans cette cabane l’avait troublé. Sa douceur lui avait manqué… le savait-elle ? Il ne lui avait pas dit. Mais il s’était senti si bien entre ses bras. Ça lui changeait. Lui qui avait toujours mal… mais la dernière fois. Il avait été blessé. Ça l’avait fait souffrir. Je ne suis pas prêt Mok… un court instant il y pense. Jette un rapide coup d’œil à la porte. Il voudrait fuir, mais il n’en est pas conscient. Pose à nouveau son regard sur elle, alors qu’elle soulève son haut. Il se demande, oui il l’admet. Si elle voulait encore « ça » de lui. Et Junho n’est pas certain de le vouloir. Alors il ne peut s’empêcher de retenir un soupire derrière ses lèvres closent. Presque désolé d’y avoir cru. Est-ce que leur relation se résumait désormais à ça ? Il ne sait pas. Mais ça l’aurait attristé. Le peindre lui… c’était ce qu’ils s’étaient dit tous les deux. Dans une confession, qu’il avait gardée dans un coin de son esprit. Il pourrait s’en défaire. Lui dire que ce soir il ne veut pas. Mais il reste là, et retire son haut devant elle. Il ne dit rien… juste la regarde comme si tout ça était naturel entre eux. Il n’est pas effrayé à l’idée qu’elle le touche à nouveau. Puis dans un geste, il voulait retirer ses lunettes, mais Mok l’en empêche… un détail surement, mais il sourit, sans trop savoir ce qui se passe dans sa tête. A elle, mais la sienne aussi. Sont-ils aussi prévisible l’un et l’autre ? Quelque part il aimerait lui dire qu’elle lui a manqué. Parce-que ces nuits sans elle paraisse plus longues. Et plus douloureuse aussi… Est-ce que je t’ai manqué Mok ? Je n’ose pas te le dire… parce-que j’ai peur qu’on se souvienne de la dernière fois. Il est encore perdu. Incapable de savoir ce qu’il veut. Mais cet instant-là, lui parait si simple… à croire que c’est ce qu’il attendait. Qu’elle vienne encore le sauver de cette nuit trop sombre. Il ne lui dit rien de plus, la laisse le guider.
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Re: painted demons - mokho | Sam 6 Juin - 15:54 Citer EditerSupprimer
Elle était soulagée de voir qu’il acceptait de la suivre. Parce qu’ainsi il respectait sa promesse. Il serait toujours là même si elle blessait. Même si elle le détestait. Il était là et ce soir était sûrement la plus jolie preuve d’amour qu’il lui faisait. De cet amour unique qui les caractérisait. Unique et remplie de secrets. Ils n’étaient pas vraiment amis mais ils n’étaient pas plus amant. Ni amoureux, c’était quelque chose de différent, de plus doux, de moins … cloîtré. C’était moins définis et avec plus de liberté mais c’était intense et perdre cette relation aurait été le traumatisme de trop pour l’enfant. Et l’engrenage défectueux de trop pour Jun Ho. Alors la jeune femme se sentait rassurée de le voir docile à son touché bien que son regard lui fit mal au cœur. Bien sûr que non notre relation ne sera pas qu’un résumé vulgaire de baise et de plaisir charnel. Ils étaient au dessus de tout ça et si cet égarement ne devait être effectif qu’une fois alors cela aura été une unique fois déchirante et replié de réponse pour Mok. Parce qu’elle savait à présent ce qu’elle voulait. Ce qu’elle était. Il amorce ce geste pour retirer ses lunettes et mok l’en empêche. Surtout pas. Parce qu’elle aime le voir ainsi, vrai, sans artifice. De sa vision troublée, Mok savourait de le voir aussi lui quand il était avec elle. Il n’était pas à l’image de ses super héros qu’il dessinait. Il n’était pas un garçon classique avec ses lunettes le jour et un homme puissant la nuit. Ils étaient l’inverse (a tenté de croire qu’ils étaient puissants à un instant donné). Elle lui remet doucement, ajuste cette monture sur l’arrêté de son nez et se perd sans son regard. Elle sait maintenant qu’il n’est pas fâché, qu’il ne lui en veut pas … mais qu’il a été blessé. Il a retiré son haut, comme un gage de sincérité. De confiance même pense l’enfant. Elle plaque ses deux paumes sur ce torse nu qu’elle a si bien connu et épouse la forme de ses muscles. Elle reste ainsi, un contact chaste et doux qui ne vise en rien à pousser le vice plus loin. Je t’ai blessé et j’en suis navrée. Lui dit son regard. Elle vient poser son front contre son torse à la recherche d’une étreinte rassurante … tu m’as manqué tu sais, les nuits sont piquantes sans lui comme si elle pouvait sentir chaque seconde lui lacérer la peau. C’était une sensation troublante, indélicate. Elle la détestait, à tel point qu’elle se grattait les avants bras au sang. Étouffée dans sa solitude elle ne tolérait plus l’absence de Jun Ho au fil des nuits. Elle ferme les yeux, elle pouvait sentir son cœur battre sous ses doigts, comme un pouvoir secret. Elle dépose sa joue contre son sternum, écoute au plus prêt le rythme de son palpitant. Une mélodie qu’elle mémorise comme on se souvient d’un passé avec tendresse. Elle veut pouvoir fermer les yeux et se rappeler de la quiétude de ce moment. De son index elle marque d’un touché léger les battements de son cœur, comme une cadence familière et rassurante. Puis les secondes passées elle se redresse juste assez pour déposer un baiser sur la peau nue de son torse. Un baiser magique, pour soulager cette peine qu’elle avait causé. On ne le fera plus si tu ne veux plus. Et de cette promesse l’enfant se détache, retrouvant le froid qui l’habite chaque fois qu’elle est loin de lui. Elle glisse sa main dans la sienne et l’attire sur le draps. Elle le laisse debout, tourne autour de lui comme on tournerait autour d’une œuvre d’art. Elle laisse traîner ses doigts sur sa peau et se délecte déjà de l’imagination qui la submerge et de ce corps qu’elle peut sublimer à sa façon. Elle plonge sa main dans la peinture, frémis à son contact froid et lisse. Une sensation dans laquelle elle voudrait plonger entièrement … la peinture goutte. Laisse des traîner au sol. Elle se glisse en face de lui, de cette nature silencieuse et douce, et parce qu’elle le sent prêt elle vient déposer sa main sur son épiderme frémissant et y trace une ligne d’abord sans but puis définissant la courbe de son buste. Elle se laisse porter. N’imagine rien d’autre qu’un touché affable. Je ne peux pas jun ho … je ne peux pas si c’est sans toi. Et dans son regard, le garçon voit combien il lui a manqué.
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Re: painted demons - mokho | Sam 6 Juin - 15:54 Citer EditerSupprimer
Ils se retrouvent. N’ont pas besoin de mots pour se comprendre. Les gestes leurs suffisent, les regards aussi. Il ne s’offusque pas de la sentir contre lui. Poser ses mains sur son torse. Rien n’est maladroit. Tout est trop beau, trop intuitif entre eux. Il n’a pas besoin d’excuses de sa part. Mok a fait ce qu’elle croyait être juste. Lui est perdu. Sans réellement comprendre ce qui lui arrive. Il pense à Sunan, jour et nuit. Mais parfois il lui arrive de penser à Mok… à cette soirée qu’elle lui avait offerte. Et ça le perturbe. Cette apparence factice, serait un bon compromis. Il le sait, mais il n’accepte pas l’idée. Car il a peur. Junho est terrifié par ce qu’il est. Et malgré les bons doux de son ex, il ne se sent pas plus humain que ça. Il reste une erreur de la nature, quelque chose qui n’aurait pas dût exister. Il en est persuadé. Il ne fait qu’y croire, quand il croise son regard. A se voir plus beau… et parfois il lui en veut. Qu’elle lui donne autant d’espoirs. Encore aujourd’hui, il le sait. Sous ses doigts il perd cette lueur noire. Il devient quelqu’un d’autre. Ce n’est plus le Junho cruel, mais celui qui est tendre. Qui existe, seulement dans leur monde. Pourtant il ne joue pas un jeu. Il se contente d’être là pour elle. Comme il lui avait promis. Il n’allait pas lui en vouloir pour ce qui était arrivé. Peut-être qu’au fond il avait simplement peur de dépasser des limites. Mais aussi de la perdre… et si en vérité c’était ça qui le terrifié ? De ne plus savoir qui elle était. A la confondre avec une autre. Ça serait troublant et triste finalement. Mais il n’y pense pas vraiment, baisse ses yeux sur elle. Il se retient de passer ses bras autour de sa silhouette. Surement pas par honte, mais par maladresse. Cette façon si particulière qu’elle a de venir tapoter sur son torse. De retracer le rythme de son cœur... Mais l’écoute-t-elle vraiment ? Se rend-t-elle compte qui bat plus vite quand elle le touche. Et qu’il s’éteint quand il est loin d’elle ? Il retient son souffle, s’en veut d’avoir encore cherché à l’éviter ces derniers jours. Mais tout est devenu plus compliqué… La peinture est froide sur son corps, il frissonne un peu, tandis que ses muscles se crispent. Est-ce qu’elle lui en veut pour avoir été aussi dur avec elle ? Il pourrait lui en parler, mais il est trop gêné. Il ne sait pas vraiment ce qu’ils étaient la dernière fois. Des amants ? Ou juste des fous. Les deux ne lui plaisaient pas. C’était trop réducteur surement. Et il trouvait qu’ils méritaient mieux. Leur relation devenait complexe, mais à la fois si belle. Et il avait l’impression que ce qu’ils avaient vécu auparavant n’avait plus rien à voir avec ce qu’ils étaient aujourd’hui. Mais c’était surement plus beau et plus sincère aussi. Il n’avait plus besoin de lui faire croire à ces choses. Ni de la blesser. Maintenant, elle savait réellement ce qu’il ressentait. Qu’il ne pouvait pas lui offrir tout ce qu’elle espérait. Ses pensées s’égarant un peu, il se laisse faire. Il ne sait pas ce qu’elle veut peindre sur lui, ni même ce qu’elle voudra. Mais il ne doute pas vraiment. Faire part de cet instant le rend plus léger. C’est serein, apaisant aussi alors qu’il recherche peut-être encore sa douceur. Baissant les yeux sur lui-même, il observe rapidement ce qu’elle fait. Et tandis qu’elle lui tourne le dos pour récupérer une nouvelle couleur. Il se passe un doigt sur une trace laissée encore fraiche. Il ne résiste pas à l’envie de lui en mettre sur le nez quand elle se retourne vers lui. Esquissant un sourire amusé, c’est sa façon à lui de lui dire qu’il lui pardonne. Que rien n’a d’importance, tant qu’elle revient vers lui… il plisse les yeux, dans un rire sincère « T’es mignonne. » avec son jaune sur le nez. Elle lui a manqué. Dans sa façon d’être. Mais aussi dans cette simplicité qui les lie. Il espère qu’elle le comprendra. Il ne surjoue jamais. Pas avec elle en tout cas. Et parce qu’il s’intéresse il finit par lui demander « Tu viens souvent ici ? » est-ce que cette pièce lui était réservée ? Il trouvait ça paisible comme endroit. Même si c’était une chambre. Mais au moins il n’y avait personne. Juste un lieu pour elle… il l’enviait presque. Lui qui ne se sentait jamais à l’abri des autres.
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Re: painted demons - mokho | Sam 6 Juin - 15:55 Citer EditerSupprimer
C’était avec délicatesse qu’ils se retrouvaient. Dans cet univers qui n'appartait qu’à eux. Il aurait été bien trop complexe pour les autres de saisir la finesse de leur relation. peut-être même qu’eux aussi peinait parfois à lui donner un nom, mais tout était clair dans leur esprit. les limites à ne pas franchir et ce plaisir qu’ils avaient lorsqu’ils étaient ensemble. celui pur, innocent, réconfortant, qui pensait leur plaie. on était bien loin de ce simple plaisir charnel et il aurait été outrageant et décevant de ne réduire leur relation qu’à ce dernier point. elle voulait lui montrer son univers, comme une enfant délicate qui l'emmènerait dans un jardin secret. elle tenait sa main, foulait l’herbe fraîche de ses pieds, ingénue enfant qui osait enfin faire découvrir à quelqu’un ces secrets qu’elle gardait en elle. et dans son monde il y avait des portes, qui se tenaient là, au milieu de grande étendue verte. des portes parfois inquiétante, et d’autres plus agréables à regarder. chacune renfermait des souvenirs, des émotions que la gosse n’osait affronter, mais elle savait qu’avec cette main robuste qui s’accrochait à la sienne, elle ne devait plus avoir peur. à l’image d’un contes de fée, Jun Ho aurait été ce garçon de pauvre fortune, qui serait arrivé sans qu’on ne s’y attendre. un sourire facétieux sur le visage. de l’espièglerie dans le regard. Il n’aurait pas été un prince (et ceci était un compliment) né dans la richesse et l’abondance. Non, Jun Ho, dans le monde de Mok, aurait été ce vagabond orphelin qui cacherait un terrible secret. Peut-être aurait-il été amoureux de la sorcière qui plongeait le monde dans le chaos, car il connaissait sa beauté, et Mok n’aurait été qu’une enfant esseulée qui lui aurait donné le courage de faire face à cette sorcière pour lui apprendre l’amour. Trouverait-il ça fou de la savoir penser ainsi ? De se créer un monde où leur histoire se jouait ? Mok avait trouvé là, un moyen d’échapper à ce qu’elle ressentait. Mais toujours, dans sa tête, les histoires terminaient bien. Elle rencontrait un prince, à l’image de Wei, qui délaissait princesse et royaume pour l’épouser, et Jun Ho lui arrivait à conquérir le coeur de cette sorcière pour la délivrer de ce maléfice qui le rendait si inaccessible, et toujours, elle lui promettait, ils étaient heureux. Peut-être qu’à travers cette peinture, elle lui montrait les couleurs de son monde. de son imaginaire. elle se tourne vers lui prête à déposer ses doigts délicats sur sa peau tannée mais se fait surprendre par ce geste doux et taquin. une dernière barrière qui tombait. plus aucune peur, plus aucun doute, ni rancoeur. elle laisse échapper un rire soulagé, cristallin. ça lui fait du bien d’entendre celui du garçon, parce qu’elle le savait sincère et soulagé. elle se rapprocha de lui malicieuse et continue de le peindre. un mélange d’armure chinoise, de ces soldats de l’ancien temps, de ces ères oubliées. parce que Jun ho la protégeait de la nuit. de ce qu’elle craignait le plus. à ses mots elle regardera autour d’elle et acquiesça. “Si je ne suis pas dans l’alcôve ou ma chambre, c’est que je suis ici. je sors peu.” mais ça le garçon l’avait remarqué. Mok avait, avec le temps, habitué les gens à se faire plus discrète. moins sociable, moins volubile. elle avait fait en sorte de s’effacer jusqu’à ce que ça devienne normal pour le reste du monde. “Sawan accepte de me laisser la chambre tant qu’on en a pas besoin …” murmure-t-elle avant d’attrape un pinceau pour tracer des traits plus marqués, noir, qui contrastait avec la couleur de sa peau peinturlurée. elle marque une pause, le fixe quelques secondes, puis dans un souffle remplie de tendresse lui dit “ Si … jamais tu as besoin d’un endroit, tu peux venir ici quand tu veux. j’ai laissé une table, si tu veux dessiner …” L’invitation venait du coeur et elle était aussi précieuse que son regard était doux. parce qu’elle n’aurait jamais laissé personne venir ici. personne. pas même ses frères ou ses amis. ici c’était son refuge. quand tu veux. La nuit était une évidence mais le jour aussi s’il en ressentait le besoin … elle avise son carnet à dessin et souffle en se rapprochant un peu plus de lui “Je t’ai troublé dans ce que tu dessinais ce soir ?” Son minois se lève vers lui et elle affiche un petit sourire doux.
C’était avec délicatesse qu’ils se retrouvaient. Dans cet univers qui n'appartait qu’à eux. Il aurait été bien trop complexe pour les autres de saisir la finesse de leur relation. peut-être même qu’eux aussi peinait parfois à lui donner un nom, mais tout était clair dans leur esprit. les limites à ne pas franchir et ce plaisir qu’ils avaient lorsqu’ils étaient ensemble. celui pur, innocent, réconfortant, qui pensait leur plaie. on était bien loin de ce simple plaisir charnel et il aurait été outrageant et décevant de ne réduire leur relation qu’à ce dernier point. elle voulait lui montrer son univers, comme une enfant délicate qui l'emmènerait dans un jardin secret. elle tenait sa main, foulait l’herbe fraîche de ses pieds, ingénue enfant qui osait enfin faire découvrir à quelqu’un ces secrets qu’elle gardait en elle. et dans son monde il y avait des portes, qui se tenaient là, au milieu de grande étendue verte. des portes parfois inquiétante, et d’autres plus agréables à regarder. chacune renfermait des souvenirs, des émotions que la gosse n’osait affronter, mais elle savait qu’avec cette main robuste qui s’accrochait à la sienne, elle ne devait plus avoir peur. à l’image d’un contes de fée, Jun Ho aurait été ce garçon de pauvre fortune, qui serait arrivé sans qu’on ne s’y attendre. un sourire facétieux sur le visage. de l’espièglerie dans le regard. Il n’aurait pas été un prince (et ceci était un compliment) né dans la richesse et l’abondance. Non, Jun Ho, dans le monde de Mok, aurait été ce vagabond orphelin qui cacherait un terrible secret. Peut-être aurait-il été amoureux de la sorcière qui plongeait le monde dans le chaos, car il connaissait sa beauté, et Mok n’aurait été qu’une enfant esseulée qui lui aurait donné le courage de faire face à cette sorcière pour lui apprendre l’amour. Trouverait-il ça fou de la savoir penser ainsi ? De se créer un monde où leur histoire se jouait ? Mok avait trouvé là, un moyen d’échapper à ce qu’elle ressentait. Mais toujours, dans sa tête, les histoires terminaient bien. Elle rencontrait un prince, à l’image de Wei, qui délaissait princesse et royaume pour l’épouser, et Jun Ho lui arrivait à conquérir le coeur de cette sorcière pour la délivrer de ce maléfice qui le rendait si inaccessible, et toujours, elle lui promettait, ils étaient heureux. Peut-être qu’à travers cette peinture, elle lui montrait les couleurs de son monde. de son imaginaire. elle se tourne vers lui prête à déposer ses doigts délicats sur sa peau tannée mais se fait surprendre par ce geste doux et taquin. une dernière barrière qui tombait. plus aucune peur, plus aucun doute, ni rancoeur. elle laisse échapper un rire soulagé, cristallin. ça lui fait du bien d’entendre celui du garçon, parce qu’elle le savait sincère et soulagé. elle se rapprocha de lui malicieuse et continue de le peindre. un mélange d’armure chinoise, de ces soldats de l’ancien temps, de ces ères oubliées. parce que Jun ho la protégeait de la nuit. de ce qu’elle craignait le plus. à ses mots elle regardera autour d’elle et acquiesça. “Si je ne suis pas dans l’alcôve ou ma chambre, c’est que je suis ici. je sors peu.” mais ça le garçon l’avait remarqué. Mok avait, avec le temps, habitué les gens à se faire plus discrète. moins sociable, moins volubile. elle avait fait en sorte de s’effacer jusqu’à ce que ça devienne normal pour le reste du monde. “Sawan accepte de me laisser la chambre tant qu’on en a pas besoin …” murmure-t-elle avant d’attrape un pinceau pour tracer des traits plus marqués, noir, qui contrastait avec la couleur de sa peau peinturlurée. elle marque une pause, le fixe quelques secondes, puis dans un souffle remplie de tendresse lui dit “ Si … jamais tu as besoin d’un endroit, tu peux venir ici quand tu veux. j’ai laissé une table, si tu veux dessiner …” L’invitation venait du coeur et elle était aussi précieuse que son regard était doux. parce qu’elle n’aurait jamais laissé personne venir ici. personne. pas même ses frères ou ses amis. ici c’était son refuge. quand tu veux. La nuit était une évidence mais le jour aussi s’il en ressentait le besoin … elle avise son carnet à dessin et souffle en se rapprochant un peu plus de lui “Je t’ai troublé dans ce que tu dessinais ce soir ?” Son minois se lève vers lui et elle affiche un petit sourire doux.
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Re: painted demons - mokho | Sam 6 Juin - 15:56 Citer EditerSupprimer
Il baisse les yeux sur elle, relève rapidement le visage vers la fenêtre. La pièce est sombre, mais il devine la nuit dehors. Celle qui les sauve et qui les transforme en ce qu’ils sont vraiment. Peut-être sont-ils finalement ces monstres, ceux qui se changent en fonction de la lune. Il trouverait ça amusant. Mais à l’inverse de ces comparses animaux, Junho deviendrait plus doux. Un agneau presque, alors que le reste du monde s’apprêtait à le dévorer. Il se perd un peu dans cette innocence, sans réellement s’en rendre compte. Mais qui pourrait lui en vouloir de cette candeur si libératrice ? A l’image d’un enfant qui a trop longtemps souffert ou grandit trop vite. Il a envie de lâcher prise. Il se sent bien avec elle. C’est indéniable, et les autres soirs il l’avait cherché, sans réellement se l’avouer. Je ne sais pas ce que nous sommes… mais je ne veux pas que ça s’arrête. Voilà ce qu’il pensait encore en posant ses yeux sur elle. Suivant ses gestes sans oser regarder son propre corps. Il se laissait surement la surprise ou même si ça restait abstrait il s’en fichait. Ce qu’il voulait c’était partager ce moment avec elle. L’inspirer à sa façon. Il regrettait de ne pas être un artiste lui. Il dessinait, mais il n’avait jamais pensé à Mok comme un sujet. Peut-être avait-il fait erreur ? Il ne lui avait surement pas donné encore l’importance qu’elle méritait dans cette histoire. Et bien que ses pensées s’égarent lentement vers ce monde imaginaire, il l’écoute. Sourit presque à sa confession. Mok n’est pas le genre de filles à passer ses soirées dehors. Lui le fait, simplement pour faire comme les autres. Il ne mentirait pas en disant que ça ne lui faisait pas du bien. Ce qu’il aimait c’était perdre la raison. Ne plus avoir conscience de lui-même. Il se mordille la lèvre, d’un geste mécanique, alors qu’il réfléchit. Sans y prendre le temps d’y poser des mots. Des idées aussi. Il garde le silence malgré tout. Puis il répond assez rapidement « J’aimerais bien… » Venir ici, pouvoir s’installer dans un coin de cette pièce. Dessiner dans sa chambre restait parfois perturbant. Surtout quand ses compagnons étaient là. Il n’aimait pas les questions, ni les regards trop curieux. En vérité Junho était timide. Un peu réservé sur ce qu’il faisait. Les seuls dessins qu’il exposait aux yeux de tous, c’était surement cette histoire inspirée de son ami Ko. Il avait un plaisir certain à créer cet univers autour de lui. Même le poster sur internet. En dehors de ça, il restait plutôt secret. Ne montrait que rarement les autres. Ceux parfois plus réalistes, juste pur s’entrainer, puis ceux inspirés de ses héros préférés. Junho n’était pas un garçon passionné par les univers de super-héros. Mais il aimait le style graphique, et parfois quelques histoires. Rien de plus, rien de moins. Il ne cherchait même pas à savoir si ça lui plaisait. Surement parce qu’il ne se posait jamais les bonnes questions. Et en parlant de ses dessins, il grimace un peu incertain de lui « Non, je ne crois pas. » Réponse vague car il ne parle pas seulement de son activité. Mais aussi d’elle. Mok ne le trouble jamais. Pas de cette façon… il déglutit et observe autour d’eux. « Est-ce que tu as des peintures ici ? » il voulait les voir. Ça l’intriguait, le rendait curieux un peu aussi. Il se demandait si elle aussi était comme lui. A cacher certaines de ses œuvres, pour ne montrer que les plus décentes. « J’aimerais que tu me montres… » S’il te plait. C’est important… pour lui, pour se rendre compte qu’ils sont encore semblables même là. Il ne sait pas à quoi s’attendre. Mais il espère qu’elle est comme lui en réalité. Peut-être pour se rassurer quelque part. Ou simplement avoir un point commun de plus avec elle. Puis tandis qu’il se laisse porter par des questions, il finit par dire « Mok… je… » Il hésite un peu. Se demande encore si les gens sont toujours prêt à accepter sa franchise. Puis finalement, il dit « Je voulais que tu saches que… tu rends mes nuits moins difficiles… et ça me manque quand tu n’es pas là. » il se revoit lui, petit garçon. Juste quelques années en arrière, face à cette porte close. Celle de sa sœur qui n’était plus prête à l’accueillir dans ses bras le soir. Et il s’était senti si triste. Si démuni. Une détresse qu’elle n’avait jamais comprise jusqu’à cet acte délibéré. Mais c’était trop tard… le mal était fait. Et ces images le hantaient encore. Ces nuits douloureuses où il se retrouvait à dormir seul avec ses cauchemars. Depuis que Mok était là, elle l’apaisé un peu… et il s’en voulait quelque part surement. D’avoir cette image d’elle, de faire ce transfert sur elle. Peut-être n’était-elle pas prête à ça… mais il restait sincère. « Est-ce que je t’en demande trop ? Dis-le-moi… » Pourquoi ne peut-il jamais filtré ses paroles avec elle ? Il reste trop honnête encore une fois.
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Re: painted demons - mokho | Sam 6 Juin - 15:56 Citer EditerSupprimer
Un loup ? Quelle idée. l’enfant aurait sourit à cette idée, à cette vision qu’il avait de lui, car elle aurait dénoté, incompatible avec ce qu’elle voyait de lui. Elle aurait aussi été triste, très certainement, si elle savait qu’il se comparait à la pire image de ces contes alors qu’elle le voyait comme ce personnage discret qui faisait pourtant la différence. ce second souffle qui faisait revivre une histoire. s’il était un loup elle n’aurait pas eu peur de lui. Il n’aurait jamais dévoré la grand-mère ni dupé le petit chaperon rouge. il l’aurait accompagné sagement jusqu’à la demeure avant de repartir, aussi misérable. que ferait-on d’un contes ou le chaperon et le loup deviennent amis ? D’un coup où l’enfant ingénue tombe amoureuse du pire des dangers ? alors peut-être que cette histoire aurait un air de déjà-vu, un goût familier sur la bouche rosie de l’enfant. Mais elle ne pouvait pas le voir comme une chose toxique. car le loup qu’elle avait devant lui n’était qu’un animal blessé qui avait surtout besoin qu’on panse ses blessures … Que faisait-il de mal ? Soulagée, de ne pas avoir été un trouble pour lui, la jeune femme acquiesce. rassurée. elle n’était pas devenue ce fardeau intrusif quel redoutait tant être pour le garçon. il fallait bien avouer qu’elle s’était faites à sa présence, à tel point qu’il lui était presque impossible de se souvenir de ces nuits longues avant son arrivée à la fraternité. des mois et mois d’un enfer remplie de solitude, un monde qu’elle s’était construit petit à petit et alors (une fois fini) une fois qu’elle pensait pouvoir s’y noyer pleinement il avait posé ses valises sous le même toit qu’elle. une farce du karma ou un clin d’oeil du destin ? La jeune femme avait préféré croire à la seconde option. une main qui plonge sous l’eau quand on manque d’air, un appel au secours silencieux qui aurait pourtant été entendu. elle ne voulait pas perdre ce qu’ils avaient, aussi bancale que cela puisse être, quand la nuit venait : ils étaient libres, mais ce que Mok avait compris ce soir, c’est qu’ils n’étaient libre qu’ensemble. Ses peintures ? Il devait bien savoir qu’elle ne les montrait à personne, mais avec lui elle était certaine de faire une exception. elle porta son regard machinalement vers ses toiles tournées vers le mur. elle déglutit et acquiesce avec un petit sourire troublé. il ne lui manquait plus que le courage de pouvoir lui montrer, d’afficher ses toiles à un regard extérieure à ce qu’elle ressentait. Elle humidifie ses lèvres et croise son regard, les yeux remplies d’une émotion qu’il aurait été compliqué de comprendre. émue, l’enfant été émue de cet aveu sincère et remplie de tendresse. elle lui manquait ? il était bien le seul. et elle, qui connaissait ce sentiment de manque, ne pouvait que saisir la force de ses mots. bien qu’elle le devinait plus modérer, ce manque lui était tout de monde intolérable. même le plus infime des manques pouvaient être difficile. elle le fixe de longues secondes avant de venir poser sa joue à nouveau sur son torse. comme pour une étreinte ? Presque, la jeune femme avait prit goût à cette sensation qu’elle avait d’entendre les battements de son coeur. était-ce devenu ce genre de manie troublante et agaçante ? Elle inspira, le sentit accélérer et marqua son rythme délicatement de son index sur son torse où la peinture séchée craquelait doucement. elle aimerait pouvoir créer un langage codé, rien que pour eux, rien qu’entre eux, et lui dire combien lui aussi lui avait manqué, mais la pudeur lui fit garder le silence. elle se recula de la peinture sur la joue sans s’en offusquer. elle ne chercha même pas à l’essuyer, se contente de le laisser voir son trouble et à quel point ses mots lui font du bien. son regard lui criait toi aussi bien que ses lèvres restaient silencieuses … Elle mordille sa lèvre doucement et voit une certaine détresse dans le regard de Jun Ho. à quoi tes nuits te font-elles penser pour que puisse lire autant de douleur et d’abandon dans ton regard. surprise de ses paroles la jeune femme souffle “Oh non Jun Ho … bien sûr que non !” Un cri discret au milieu de la nuit sur cette appelle qu’elle trouvait fou. comment pouvait-il craindre de trop lui en demander ? Elle n’en aurait jamais assez de lui donner ce qu’il réclamait … Elle passe un autour des hanches du garçon pour venir la coller à elle, se moquant bien de salir ses vêtements. “Jamais … jamais tu n’en demanderas trop.” assure-t-elle en déposant un baiser tendre sur son épaule et de murmurer “Mes nuits t’appartiennent Jun Ho.” mais elle n’avait pas encore assez d’audace et de folie pour lui dire que ses jours aussi. ils trouveront un équilibre à la lumière plus tard. il leur fallait d’abord terminer de façonner leur cocon de nuit. d’un geste rassurant elle tapote sur son bras du bout de son index le rythme de son coeur qu’elle avait retenu et se redressa légèrement pour s’écarter de lui. elle ne voyait pas ses peintures comme un gage de sincérité ou une preuve quelconque de la véracité de ses propos (il suffisait au garçon de croiser son regard pour savoir combien elle disait vrai, que jamais il ne pourrait trop lui en demander. pas ainsi.) mais elle savait que l’instant était parfait pour qu’elle lui montre. elle marcha alors vers le deux seuls tableaux qu’elle n’avait pas détruit (parce que la gosse supportait difficilement de voir le résultat de ses peurs) et les tira avec elle jusqu’à Jun Ho. délicatement pour ne pas salir le portant de bois avec ses doigts sale elle tourna les toiles vers lui. une détresse certaine se dégageait de ces peintures. une jeune fille qui ressemblaient étrangement à Mok se voyait entourée de main noir qui l'étouffait. Le second semblait être le portait de ce qu’elle était, double femme se perdant dans ce monde, emprisonnée sous une poigne qui la faisait succomber, plus encore capituler. Mok n’était pas nerveuse à l’idée de lui montrer car elle craignait qu’il ne lui plaise pas, mais parce qu’elle craignait qu’il ne comprenne plus encore ce sentiment qui l'oppresse à chaque seconde. elle n’avait pas besoin de lui dire c’est moi. il le verrait : que le pire des démons de Mok était elle même.
Un loup ? Quelle idée. l’enfant aurait sourit à cette idée, à cette vision qu’il avait de lui, car elle aurait dénoté, incompatible avec ce qu’elle voyait de lui. Elle aurait aussi été triste, très certainement, si elle savait qu’il se comparait à la pire image de ces contes alors qu’elle le voyait comme ce personnage discret qui faisait pourtant la différence. ce second souffle qui faisait revivre une histoire. s’il était un loup elle n’aurait pas eu peur de lui. Il n’aurait jamais dévoré la grand-mère ni dupé le petit chaperon rouge. il l’aurait accompagné sagement jusqu’à la demeure avant de repartir, aussi misérable. que ferait-on d’un contes ou le chaperon et le loup deviennent amis ? D’un coup où l’enfant ingénue tombe amoureuse du pire des dangers ? alors peut-être que cette histoire aurait un air de déjà-vu, un goût familier sur la bouche rosie de l’enfant. Mais elle ne pouvait pas le voir comme une chose toxique. car le loup qu’elle avait devant lui n’était qu’un animal blessé qui avait surtout besoin qu’on panse ses blessures … Que faisait-il de mal ? Soulagée, de ne pas avoir été un trouble pour lui, la jeune femme acquiesce. rassurée. elle n’était pas devenue ce fardeau intrusif quel redoutait tant être pour le garçon. il fallait bien avouer qu’elle s’était faites à sa présence, à tel point qu’il lui était presque impossible de se souvenir de ces nuits longues avant son arrivée à la fraternité. des mois et mois d’un enfer remplie de solitude, un monde qu’elle s’était construit petit à petit et alors (une fois fini) une fois qu’elle pensait pouvoir s’y noyer pleinement il avait posé ses valises sous le même toit qu’elle. une farce du karma ou un clin d’oeil du destin ? La jeune femme avait préféré croire à la seconde option. une main qui plonge sous l’eau quand on manque d’air, un appel au secours silencieux qui aurait pourtant été entendu. elle ne voulait pas perdre ce qu’ils avaient, aussi bancale que cela puisse être, quand la nuit venait : ils étaient libres, mais ce que Mok avait compris ce soir, c’est qu’ils n’étaient libre qu’ensemble. Ses peintures ? Il devait bien savoir qu’elle ne les montrait à personne, mais avec lui elle était certaine de faire une exception. elle porta son regard machinalement vers ses toiles tournées vers le mur. elle déglutit et acquiesce avec un petit sourire troublé. il ne lui manquait plus que le courage de pouvoir lui montrer, d’afficher ses toiles à un regard extérieure à ce qu’elle ressentait. Elle humidifie ses lèvres et croise son regard, les yeux remplies d’une émotion qu’il aurait été compliqué de comprendre. émue, l’enfant été émue de cet aveu sincère et remplie de tendresse. elle lui manquait ? il était bien le seul. et elle, qui connaissait ce sentiment de manque, ne pouvait que saisir la force de ses mots. bien qu’elle le devinait plus modérer, ce manque lui était tout de monde intolérable. même le plus infime des manques pouvaient être difficile. elle le fixe de longues secondes avant de venir poser sa joue à nouveau sur son torse. comme pour une étreinte ? Presque, la jeune femme avait prit goût à cette sensation qu’elle avait d’entendre les battements de son coeur. était-ce devenu ce genre de manie troublante et agaçante ? Elle inspira, le sentit accélérer et marqua son rythme délicatement de son index sur son torse où la peinture séchée craquelait doucement. elle aimerait pouvoir créer un langage codé, rien que pour eux, rien qu’entre eux, et lui dire combien lui aussi lui avait manqué, mais la pudeur lui fit garder le silence. elle se recula de la peinture sur la joue sans s’en offusquer. elle ne chercha même pas à l’essuyer, se contente de le laisser voir son trouble et à quel point ses mots lui font du bien. son regard lui criait toi aussi bien que ses lèvres restaient silencieuses … Elle mordille sa lèvre doucement et voit une certaine détresse dans le regard de Jun Ho. à quoi tes nuits te font-elles penser pour que puisse lire autant de douleur et d’abandon dans ton regard. surprise de ses paroles la jeune femme souffle “Oh non Jun Ho … bien sûr que non !” Un cri discret au milieu de la nuit sur cette appelle qu’elle trouvait fou. comment pouvait-il craindre de trop lui en demander ? Elle n’en aurait jamais assez de lui donner ce qu’il réclamait … Elle passe un autour des hanches du garçon pour venir la coller à elle, se moquant bien de salir ses vêtements. “Jamais … jamais tu n’en demanderas trop.” assure-t-elle en déposant un baiser tendre sur son épaule et de murmurer “Mes nuits t’appartiennent Jun Ho.” mais elle n’avait pas encore assez d’audace et de folie pour lui dire que ses jours aussi. ils trouveront un équilibre à la lumière plus tard. il leur fallait d’abord terminer de façonner leur cocon de nuit. d’un geste rassurant elle tapote sur son bras du bout de son index le rythme de son coeur qu’elle avait retenu et se redressa légèrement pour s’écarter de lui. elle ne voyait pas ses peintures comme un gage de sincérité ou une preuve quelconque de la véracité de ses propos (il suffisait au garçon de croiser son regard pour savoir combien elle disait vrai, que jamais il ne pourrait trop lui en demander. pas ainsi.) mais elle savait que l’instant était parfait pour qu’elle lui montre. elle marcha alors vers le deux seuls tableaux qu’elle n’avait pas détruit (parce que la gosse supportait difficilement de voir le résultat de ses peurs) et les tira avec elle jusqu’à Jun Ho. délicatement pour ne pas salir le portant de bois avec ses doigts sale elle tourna les toiles vers lui. une détresse certaine se dégageait de ces peintures. une jeune fille qui ressemblaient étrangement à Mok se voyait entourée de main noir qui l'étouffait. Le second semblait être le portait de ce qu’elle était, double femme se perdant dans ce monde, emprisonnée sous une poigne qui la faisait succomber, plus encore capituler. Mok n’était pas nerveuse à l’idée de lui montrer car elle craignait qu’il ne lui plaise pas, mais parce qu’elle craignait qu’il ne comprenne plus encore ce sentiment qui l'oppresse à chaque seconde. elle n’avait pas besoin de lui dire c’est moi. il le verrait : que le pire des démons de Mok était elle même.
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Re: painted demons - mokho | Sam 6 Juin - 15:56 Citer EditerSupprimer
Elle n’a pas besoin de parler. De lui dire avec des mots qu’il lui manque aussi. Il le comprend le voit dans son regard et cette façon qu’elle a de réagir. Il se sent soulagé, partager cette émotion c’est relaxant. Ça lui permet de se sentir plus léger. Il parle souvent sans réfléchir, se foutant un peu des conséquences. Mais il se rend compte que ce soir, il avait eu peur… peur qu’elle ne soit pas du même avis. Mais il saisit toutes ces nuances, sent son cœur battre un peu plus vite à chacun de ses contacts. Elle est douce Mok, si fragile et à la fois si pure. Il ne sait pas comment la décrire autrement. Il bloque sa respiration, presque instinctivement, avant de laisser échapper un soupir de bien-être. La nuit leur appartient encore. Et malgré ses doutes, elle trouve la force de la rassurer. Il n’en demande pas trop alors ? Lui qui insiste autant. Qui attache autant d’importance à cette sensation… il n’arrive pas à l’expliquer. C’est comme ça depuis qu’il est petit. Ces moments nocturnes, à la merci de ses angoisses. Troubles dont il souffre depuis des années. Sans jamais avoir pu tout régler. Il est né ainsi… voilà tout. Une tare de plus qu’il se traine comme un boulet. Mais Mok l’accepte… et il n’ose pas lui dire qu’avant c’était Sunan qui faisait ça pour lui. Il déglutit, sourit presque dans cette confession si intime. Ils se donnent tout. Plus qu’une relation quelconque. Mok fait désormais parti de ses nuits. Il ne lui donnera rien le jour. Peu certain de lui… et dans une folie, c’est peut-être une marque de respect. Parce-que le jour, il n’est pas lui, il sur-joue. Il est quelqu’un d’autre. N’est-ce donc pas mieux de lui offrir le reste de son temps ? Il grimace à cette idée. Incertain alors qu’elle tapote si joliment ce rythme insensé. Il se détache un peu, l’observe aller jusqu’à ses toiles. Intrigué, il s’approche un peu, regarde les peintures qu’elle lui montre. Sombres, personnelles… et il comprend. Une fois de plus qu’il s’agit d’elle. Des angoisses, des terreurs qu’elle retranscrit de la plus belle des façons. Ces images le touche soudainement. Il se baisse un peu et dans un geste, il frôle la peinture sèche… des picotements au bout de ses doigts, tandis qu’il s’imprègne d’elle. C’est une décharge d’émotions qui le prend aux tripes. Le rend peut-être plus fragile encore, alors qu’il regarde chaque détail. Se plonge dans un univers… le sien. Elle vient de lui ouvrir cette porte, qu’il franchit sans hésiter. Happé par la noirceur, par la souffrance, il s’en délecte presque. Mais ça n’a rien de malsain… il la comprend. En saisi chaque nuance encore… la jeune femme est si triste. Elle se noie, sombre un peu plus… et il l’imagine brusquement dans cette marée noire, à couler, tout au fond sans que personne ne puisse l’entendre. Elle ne se débat plus… elle a fini de la faire pour accepter son sort. Et ça l’attriste soudainement… lui qui la voit, juste là face à la rive. Sa silhouette s’éloigne, engloutit… dans leur réalité, il relève la tête vers elle. Les yeux brillants. Il reste de l’espoir Mok… tu m’as promis que tu ne t’éloigneras pas… et il se rend compte que dans ce monde qu’il s’imagine. Le garçon plonge, sans hésiter pour venir la sortir de là. Sa main est si proche de la sienne… Il aimerait être cette ombre protectrice autour d’elle. Celle qu’il l’englobe et qui l’empêche de souffrir. « Je les trouve beaux. » des paroles qu’il laisse s’envoler. Alors que son regard se porte à nouveau sur ces toiles. Parce qu’il sait, parce qu’il les comprend. Puis il lui tend la main et l’incite à se baisser avec lui. La postant devant lui, il l’enserre doucement, de sa carrure avant d’attraper sa main avec la sienne. Et dans un geste délicat, il se met à redessiner ces traits qu’il aperçoit. Refaisant la peinture, mais cette fois avec elle. Dans cette bulle qu’il créait autour d’eux. Une façon peut-être de lui montrer, qu’aujourd’hui les choses sont différentes. Et malgré la souffrance qu’elle ressent, il est là... pour la protéger. Il n’adoucit pas les gestes. Les traits plus furieux et qu’il sent charger de rage, il les refait. Il ne veut rien changer de l’émotion qui se dégage. Il veut juste l’accompagner cette fois. Je suis là maintenant… et il ne trouvera pas ça prétentieux. De lui dire de cette manière-là. De vouloir changer son quotidien. Il s’arrête un peu, tourne son visage vers elle « ça fait moins mal ? » dis-moi Mok… je n’ai pas peur de ce que tu es.
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Re: painted demons - mokho | Sam 6 Juin - 15:57 Citer EditerSupprimer
Le véritable chaos se fait en silence. Voilà une citation qui leur correspond si bien. Doux enfants perdus qui s’étaient retrouvés dans leur chemin de désolation. Et soudainement la solitude semblait moins douloureuse. Moins froide quand les mains de Jun Ho se refermaient sur les siennes. Elle pouvait encore se souvenir de la première fois qu’elle l’avait laissé approcher. Craintive enfant qui avait eu peur du bruit, de la télévision. Elle avait respecté sa demande, elle l’avait mis de la distance, elle s’était fait discrète. Un silence l’entourait, partout où elle allait. Seul son regard était le vestige de cette vie qui l’animait : faible mais tangible. Elle n’était, de toute évidence, plus que l’ombre d’elle-même. Parfois Mok se demandait si elle avait changé. Si elle était différente depuis que Jun Ho faisait de nouveau partie de sa vie. Elle avait l’impression de sombrer dans un gouffre sans être capable de se raccrocher à quelque chose, et pourtant … son petit monde, leur bulle, lui paraissait plus brillante. Plus intense. Elle détestait passer ses nuits, seule, sans lui. Elle détestait se retrouver dans l’alcôve et s’y endormir sans qu’il ne vienne la réveiller. Oui elle détestait devoir passer une nouvelle nuit sans voir son visage venir troubler sa déréliction. Il était un second souffle qu’elle aspirait à s’en brûler les poumons. Avait-il besoin d’elle comme elle avait besoin de lui ? Ce qu’elle l’avait poussé à faire ce soir-là, dans son café, n’en valait pas la peine. Avec le recul et aussi terrible qu’elle avait pu se sentir, Mok comprenait que sa relation avec le garçon ne devait surtout pas être détruire par ses démons. Elle avait dépassé les limites, elle avait laissé son obscurité prendre le contrôle et sa folie, qu’elle avait laissé éclater, aurait pu tout détruire. Que ferait-il si elle devait retourner à son monde isolé et sans saveur ? Elle aurait été folle de perdre ce qu’elle avait avec Jun Ho pour … ce sentiment de vide qui l’envahissait. Mok savait qu’elle n’était personne, plus encore dans leur baise fougueuse et sans saveur, mais quelque part … Quand Jun Ho posait son regard sur ses toiles : elle devenait quelqu’un. Elle le laisse les admirer, il aime ce qu’il voit, il ne ment pas, elle le devine. Il aime mais plus encore il la comprend : elle et sa détresse. Ce sentiment d’être submergée, captive d’une sensation qu’elle déteste. Il la comprend et il n’y a que lui pour savoir quoi faire à ce moment-là. Il se saisit de sa main délicatement, et la jeune femme se laisse aller contre son torse, assise au sol elle fait face à ce miroir de peinture. Son souffle se fait court alors qu’il retrace les coups de pinceaux parfois délicats, parfois brutes. L’émotion qui la gagne est comme un flash-back qu’elle revit. Aussi douloureux qu’intense. Si dense, si excessif, ses angoisses remontent et elle s’accroche à lui pour ne pas les fuir. Elle pouvait entendre les hurlements de ses tableaux, ces cris du cœur qu’elle y avait enfermé, plaquant inlassablement des couches de gouaches pour les enterrer loin de son cœur … elle pouvait sentir les battements de son cœur devenir fou, et son souffle se fit de plus en plus rare. Pourtant il ne lâche rien Jun Ho, sait qu’ils doivent continuer. Ensemble. Si ça fait moins mal Jun Ho ? Oui. Mais je suis effrayée. Il ne la lâche pas, suit les traces déchirantes de ses tableaux. Elle attrape sa main libre et la plaque sur son ventre nu, sous son haut. Ni voyez là aucun geste déplacé, l’enfant veut juste sentir sa paume chaude la serrer. Serrer fort. Son ventre se creuse sous ses inspirations qu’elle cherche, sous les doigts du garçon. Elle se raccroche à sa poigne ferme. Tu vois dans quel état je suis si tu n’es pas là. Elle avait peint ses tableaux sans afficher la moindre expression, si ce n’est ces gestes parfois brusques et sauvages. Aucunes larmes, aucune peur. Elle les avait peints comme on se libérait d’un fardeau, elle les avait peints, dans un état second. Mais son visage était resté statique. Sans saveur. Elle frémissait sous ses doigts et fini par tracer ce dernier trait douloureux à sa peinture … elle couine, laisse échapper un gémissement alors que la pièce, bercé par ses suffocations quelques secondes auparavant, retrouvait son calme. La jeune femme tremble contre lui, leur corps s’épousant à la perfection dans cette détresse remplie de tendresse. Lentement elle lui fait refermer ses deux bras autour de son corps alors que sa poitrine se soulève dans un rythme plus régulier. Elle déglutit, tourne son visage vers le sien, venant coller son front contre sa mâchoire. « Jun Ho … » murmure-t-elle. Elle n’avait besoin d’aucun mot pour qu’il saisisse pleinement son indigence. Elle inspire doucement, laissant sa poitrine se soulever doucement jusqu’à retrouver un souffle serein … « ça fait moins mal … » bien que rien ne semblait le prouver. Mais ça faisait moins mal … avec lui ça faisait moins mal. Elle reste de longues minutes ainsi jusqu’à sentir son corps s’engourdir, réalisant qu’il la soutenait alors depuis le début elle se détache doucement ne voulant pas le blesser. Elle bredouille quelques excuses maladroites avant de se mettre à quatre patte pour tirer à elle un tableau couvert jusque-là. Elle le découvre d’un geste lent et le dépose devant eux. Elle n’avait aucun pour décrire ce qu’elle ressentait en lui montrant ça. C’était … une façon pour elle de se faire pardonner. Une façon pour elle qu’il se voit comme elle le voyait : dans la lumière … celle qu’il lui offre dans l’ombre. Tu es ma lumière, celle qui éclaire ce chaos silencieux.
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Re: painted demons - mokho | Sam 6 Juin - 15:57 Citer EditerSupprimer
Ses gestes deviennent plus brusques, pourtant si libérateur. Sa main contre sa peau, il ressent, laisse parler leurs émotions. Rien n’est plus beau que ce moment. Cette intensité dans laquelle il se berce. Ça n’a rien de méchant, rien de jugeant. C’est finalement délicat, comme toutes les choses qu’ils font. Junho se perd, devine ce qu’elle a ressenti en laissant ces traits s’imposer. Sur cette toile, celle qui devient plus sombres et témoins de sa détresse. Il la comprend, en saisit toutes les nuances et ça l’épuise presque. Essoufflé, comme si il venait à mener un combat... mais lequel ? Le sien ou celui de Mok ? Il ne sait plus, mais il prend conscience qu’elle fait partie de lui. Encore plus ce soir, tout contre lui, prisonnière de ses bras. Tu ne peux plus t’échapper… je suis là désormais… et ça prend sens, cette nuit toujours, tous les deux. Rien n’est écrit, tout est instinctif. Dans son propre rituel, dans sa version la plus pure. Ils sont là, à se confier, à se donner l’un à l’autre. Il n’y a rien de charnel pourtant, qu’un partage de l’esprit. Mais finalement, n’est-ce pas plus fort ? Plus vif et fougueux ? Il n’en sait rien, se laisse simplement porter par l’instant présent. Se sentait soudainement vidé, lorsque ça prend fin. Comme une libération de leurs souffrances… il veut être là pour elle. Il voudrait enfin peut-être se trouver un but dans la vie. Et si c’est pour jouer un rôle dans la sienne, alors ça lui va. Proche d’elle, il inspire doucement, se surprend même à humer son parfum. Il devient rassurant, étrange et à la fois apaisant. Il s’en aperçoit, plus qu’une présence aussi, c’est son essence qui lui manque quand elle n’est pas là. Un doux souvenir dont il aime se rappeler. Son cœur se serre à ses mots… il aimerait faire plus. Mais il espère qu’elle sait, que désormais il est là lui aussi. Il la regarde quand elle s’éloigne, finalement déçu qu’elle se détache de lui. Il ne dit rien pourtant, l’observe récupérer une toile. Puis elle retire ce drap et il n’est plus certain de ce qu’il voit. Lui… peint... lumineux, brillant. C’est presque trop beau, sorti tout droit de son imaginaire. Il reste silencieux, regarde la peinture sans oser la toucher. Celle-ci lui parait différente. Mais il ne sait pas si ça le rend plus fort ou plus fragile… il tend la main vers elle, ne pose par ses doigts. Il frôle juste, sans comprendre… est-ce dont ça l’image qu’elle se fait de lui ? Il n’est plus certain de rien. « C’est comme ça que tu me vois ? » il tourne son regard presque apeuré vers elle. Il n’est pas déçu, juste surprit. Etonné de croire qu’on puisse l’imaginer aussi… beau. Il grimace, baisse les yeux vers la toile. Puis il ramène ses bras contre son torse. S’interdisant de toucher. Il ne peut pas… il n’est pas comme ça. Junho se voit différemment. Comme un monstre, quelqu’un de sombre. Il fronce ses sourcils, subitement inquiet, torturé. Il n’est pas capable d’assumer cette image. Elle est trop forte, trop cruelle pour lui. Ce n’est pas la vérité… et tu le sais. Je ne brille pas. Au contraire, lui aspire la lumière des autres. Il les fait suffoquer, de sa présence, de son oppression. Et d’un geste, il se redresse, récupère son carnet. Il hésite un peu, puis il tourne les pages avant de lui tendre l’une d’elle. Un dessin dans son style, une femme, une héroïne, qui ressemblait beaucoup trop à sa sœur. Et une ombre… malsaine, un méchant de l’histoire surement, qui lui aspirait toute sa vie… voilà ce qu’il est. Qu’une horreur de la nature. Et les pages suivantes, sont encore plus troublantes. Cet épisode de cette histoire, il y avait passé du temps. Cet être informe qu’il représentait. Au coin d’une rue, derrière la jeune femme… terrifiante. Les planches de l’histoire il les avait toutes faites, il les gardait précieusement. Et la fin était évidente… elle gagnait. L’héroïne triomphait de cette noirceur, l’écrasait de sa lumière et lui disparaissait. Il n’y a pas de fin heureuse à ce qu’il est… et il le sait. Sur ses autres dessins, c’est toujours l’héroïne. Sunan… sans qu’il n’ose le prononcer. Puis il y a parmi eux des dessins plus réalistes, de sa sœur encore. Voilà à quoi il passe son temps quand il est seul… à rêver d’elle, à la voir, à dessiner ses traits qu’il connait par cœur. Il relève les yeux timidement vers Mok… le regard accablé de honte. Voilà ce que je suis réellement… un monstre.
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