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painted demons - mokho
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Re: painted demons - mokho | Mer 17 Juin - 21:36 Citer EditerSupprimer
Mok avise sa réaction, incapable de savoir comment le rassurer. Il a peur, peur d’être aimé, peur d’être vu à la lumière. Lui qui se complait dans l’ombre, s’effraie de la lumière. Elle aimerait savoir trouver les mots pour le soulager de ses craintes, mais Mok a cessé d’être douée avec les mots depuis un long moment. Elle acquiesce, se sent désarmée parce que tout ce qu’elle a fait c’était d’exposer sa vérité. Une vérité qu’elle affectionnait. Il y avait encore de l’espoir, celui de croire que Jun Ho pourrait sortir de l’ombre. Mais le garçon s’en fuit, lui montre alors ses dessins et ce qu’elle y découvre lui brise le cœur. Pas un cœur amoureux et jaloux, mais un cœur remplie d’affection pour un homme qui se cantonnait qu’à un seul rôle : celui du fou amoureux. Il était tellement plus … tellement beaucoup plus … Elle voudrait déchirer ces pages, son minois impassible mais son regard criblé d’une colère sourde. Elle déteste sa sœur, non pas pour ce qu’elle représente, qu’il puisse l’aimer cela ne changerait plus rien à ce qu’était Mok, mais pour la souffrance. Celle qu’elle lui cause, celle qu’elle inflige à Jun Ho et surtout celle que Sunan ignore allégrement, égoïstement. Voilà pourquoi Mok la déteste. Car Sunan n’était qu’une femme de plus, égoïste et sans cœur qui était incapable de faire face à la vérité, incapable d’assumer la vérité et qui préférait se mettre des œillères et laisser son frère dépérir que de lui tendre la main. Oui, voilà pourquoi Mok la détestait. Elle avait fini d’être jalouse, d’être envieuse. Elle était dévastée ce soir. Accablée par cette souffrance silencieuse que son ami lui montrait. Ces planches … elle les détestait. Non pas pour leur qualité mais le sentiment qui trahit Jun Ho. Il est prêt, prêt à disparaitre pour la laisser gagner elle. Et soudain cela frappe Mok comme une évidence. Elle pourrait passer toutes ses nuits à ses côtés, jamais elle ne pourrait lutter contre Sunan. Elle pouvait bien soulager le garçon, lui ôté de la tête ce qu’il ressentait pour sa sœur le temps d’une poignée d’heure mais jamais … jamais Mok ne serait sur ces planches, jamais elle ne pourrait le guérir, le faire triompher. Elle avait cru, innocemment qu’elle pouvait lui tendre la main et l’aider à se relever, à s’accepter, mais son inexistence dans ce carnet de dessin le prouvait bien. Elle n’était pas là. Son cœur en souffrait, car son absence ne pouvait signifier qu’une chose : qu’il souffrait plus encore qu’il n’osait lui dire. Le souffle coupé elle marqua un temps, sonnée, avant de refermer doucement le carnet. Elle n’était ni offusquée, ni troublée d’avoir vu le visage de Sunan noircir toutes ces pages. Elle était ravagée par un chagrin dont elle prenait conscience. La souffrance du garçon deviendrait la sienne. Sa première envie avait été de déchirée les pages, de réduire en cendre cette vision qu’il avait de lui, mais elle ne voulait pas gâcher son travail, elle ne voulait pas mettre à la poubelle ce qu’il ressentait. Il avait eu besoin de l’exprimer ainsi elle respecterait alors son choix, mais ne pouvait décemment le cautionner. La jeune femme se redresse et se laisse tomber sur lui pour le surplomber. Elle le fait rouler, le dos au sol, et ancre son regard d’amazone étrangère, incapable de paroles, à celui du garçon. Ses doigts tâchés de peinture viennent se perdre sur la bouche du garçon … y laissant une trainée au goût amer. Elle se penche vers lui et dépose ses lèvres sur les siennes. Loin d’un baiser chaste, la jeune fille ressemblait plus à une indigène accomplissant un rite. La trace de peinture s’imprime en miroir sur sa propre bouche alors qu’elle se redresse. Comme un secret qu’elle acceptait de garder pour elle alors que ses doigts s’enfonçaient sur le torse du garçon … elle attrape de la peinture en tendant son petit corps et vient la faire glisser sur la peau de Junho, assise sur son bassin. Elle le fixe, l’émotion l’empêche de parler. Elle ne veut pas s’encombrer de grands mots de toute façon, rien de ce qu’elle pourrait dire ne semble la convaincre, pas assez pour qu’elle puisse vouloir les lui murmurer et le rassurer. Quel monstre voyait-il ici ? Elle n’en voyait aucun elle. Elle se penche vers lui, salit à nouveau ses vêtements en se collant au torse plein de peinture du garçon et vint coller son front au sien. Dieu qu’il devait brûler ce carnet et cette souffrance qu’il y liait. Si tout pouvait être aussi … simple. « Moi je t’aime … » souffle-t-elle ; et dans cette confession elle savait que Jun Ho comprendrait. Qu’il saurait lire entre les ligne, que ce n’était pas qu’un je t’aime classique dans une relation floue, mais qu’il représentait tant de chose : je t’aime, je t’accepte, je te trouve beau. Qu’importe qui tu aimes, qu’importes ce que tu crains. Tes peurs ne te définissent pas. Jamais. Moi je te vois, comme tu es, pas comme tu veux qu’on te voit. Tu n’es pas un monstre Jun Ho, tu n’es qu’un enfant qu’on punit pour une chose qu’il ne peut contrôler. Et je suis là … je suis là. Elle écrase l’empreinte de son pouce sur son front et glisse lentement le long de l’arrête de son nez, lui donnant des allures tribales de guerriers. Elle voulait qu’il aspire ce courage qu’elle voulait lui donner, celui d’être capable d’affronter son reflet, rien qu’une fois. Je t’aime.
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Re: painted demons - mokho | Jeu 18 Juin - 7:57 Citer EditerSupprimer
Juste des dessins, des traits couchés sur un papier abîmé… qui pouvaient tout changer. Faire de lui quelqu’un d’autre aux yeux des ceux qui le jugerait. Le voilà donc ce fardeau qu’il trainait derrière lui. Mok le savait, le connaissait désormais mieux que personne. Et ça le touche finalement, qu’il ose enfin assumer auprès d’elle. Mais une part de lui s’en veut terriblement, de ce mensonge dans lequel il l’a baigné… Je suis désolée Mok… je voulais que tu changes tout. Que ce qu’il ressentait pour elle, aurait changé la donne. Mais il ne l’a jamais laissé prendre une place aussi importante à l’époque. Aujourd’hui, désormais… il se sent perdu quand elle s’éloigne. Terriblement vide, quand n’est pas là. Toutes ces soirées passées loin d’elle… il n’y arrive pas. Ne comprends même pas le dixième de ce qu’il ressent pour cette fille. Mais il a confiance. De celle qui nous rend aveugle, qui nous pousse à montrer le pire de soi, en sachant que jamais elle ne pourrait le haïr. Il tient à elle de cette façon surement. A pouvoir lui demander, si elle n’a pas peur de lui. Elle sait, ce qu’il ressent pour Sunan, lui a dit avec une telle violence que son cœur à lui ne s’en ait pas remit. Mais il accepte, parce qu’elle a raison. Parce qu’elle le pousse toujours plus loin et ce soir encore. Elle fait tomber les barrières… ils ne jouent plus, n’est-ce pas ? Il attend presque son verdict, comme un coup de lame qui lui transpercerait le cœur. Mais Mok est douce… terriblement mature pour une gamine de son âge. Rien, pas un seul mot ne franchit sa bouche, alors qu’il se retrouve plaqué au sol. Son regard perdu sur elle, il n’a plus peur. Je te fais confiance… trop peut-être même. Pour qu’il se rende compte de ce jeu qui se joue sous ses yeux. Il la laisse faire, sent ses mains sur lui, chercher cette peinture qu’elle étale sur sa peau… et sa bouche. Il pourrait s’en offusquer, la trouver étrange. Mais rien de ce qui vient d’elle ne l’est. Mok le comprend, mieux que personne. Alors il veut croire à cette solution, à cette chose qu’elle lui fait… comme son remède à lui. Et dans une folle pensée, il se met à penser que c’est elle… la solution à tous ses problèmes. Juste Mok… ce prénom qu’il prononce encore dans son esprit torturé, alors qu’elle s’approche de lui. Sa bouche tout prêt de la sienne… geste qui pourrait le déconcerté, mais il ne dit rien. Attends presque patiemment qu’elle soigne ces plaies. Celles qui font de lui un pauvre enfant. Il veut grandir… s’endurcir. Devenir plus fort ! Voilà ce qu’il veut, alors qu’il croise encore son regard. Sent ses lèvres sur les siennes, dans un baiser intense et significatif. Il ne la fuit pas, se surprend même à vouloir poser ses mains sur elle. Mais il ne fait rien, l’observe juste quand elle se recule… et elle a ce pouvoir-là. Celui de changer les choses. Dans sa tête, dans son cœur aussi. C’est addictif. Apaisant, plus qu’il ne le voudrait, alors qu’il baisse les yeux sur sa bouche colorée. Un court instant, il la trouve belle. Sauvage, comme une amazone, mais bien plus puissante encore. De son corps frêle elle le surplombe, le rend plus fragile et pourtant. Il se sent différent peut-être… et ces mots qui franchissent ses lèvres. Elle le cloue sur place, son souffle se coupe tandis que ses mains se mettent à trembler. Un simple rite de passage, n’est-ce pas ? Une acceptation de soi, qu’il n’est pas certain d’avoir. Il reste sans voix, parce qu’il n’a pas le courage. Parce qu’il se sent démuni face à ce qu’il ressent. Il ne cesse de la regarder. Ancre son regard au sien, ça n’a rien de dérangeant. Il s’accroche à elle malgré tout. Cherche ce courage qu’il lui manque. Pourtant dans ses yeux il le voit, cette sincérité. Oui elle l’aime… comme jamais personne ne pourrait l’aimer. Elle prend conscience de ce qu’il est, sans le fuir… elle reste là malgré les ombres qui les entourent. J’ai peur de t’emmener avec moi Mok… si peur… elle n’a pas idée de la crainte qui le ronge à cet instant. De ce trop pleins d’émotions qui l’envahie. Il a peur pour elle. Peur qu’elle sombre avec lui. Il s’était promit de l’aider… pas de l’entrainer. Il reste quelques secondes à l’observer. Ne sachant plus quoi dire, ni même quoi faire. Alors il laisse ses doigts frôler sa peau, toucher sa bouche peinturée… « Ne fais pas ça… » Il ne veut pas la repousser. Il ne veut pas être dur avec elle. Il n’a pas peur de ses mots. Il a peur de lui-même. De ce qu’il est. Il n’arrive pas à se voir aussi fort. Pas encore… c’est trop dur pour lui. Il déteste tout ce qu’il est, tout ce qu’il dégage. Il a envie de croire à ce regard, à cette lueur qu’il voit dans ses yeux. Mais il se l’interdit peut-être… se sent trop laid pour ça. Il a soudainement peur de la vexer. Peur qu’elle prenne mal son geste, alors qu’il attrape son poignet. Puis il se redresse soudainement, en passant ses bras autour d’elle. Peut-elle voir ce qu’il ressent ? Cette crainte au fond de ses yeux. Il n’est pas aussi beau qu’elle le voit… elle devrait le fuir. Le trouver étrange, comme tous les autres. Il a peur d’être ce qu’il est… mais il craint soudainement encore plus de la perdre. « Serre-moi fort… » Une supplique à laquelle, il cède le premier. L’engloutissant dans ses bras, Junho l’enlace. Enfouissant son visage dans son cou, il refuse de la voir s’éloigner… il ne veut pas. Il ne veut pas qu’elle fasse comme Sunan. « C’est trop pour toi. » souffle-t-il entre ses lèvres tremblantes. Mok souffre, peut-être bien plus que lui. Elle n’a pas à assumer tout ça… pas pour lui. Il ne mérite en rien son amour. Encore moins sa tendresse. Et pourtant… il en est déjà accro. Incapable de pouvoir se raisonner. Malgré le jour qui revient trop vite. Ces pensées qui le ramènent parfois à la raison. Il finit toujours par accourir… à avoir besoin d’elle. Comment a-t-il fait pour survivre jusqu’à maintenant ? Il ne sait plus, la serre un peu plus contre lui. Il voudrait que ce moment ne s’arrête jamais. Que cette chaleur qu’il ressent au creux de ses bras, puisse s’éterniser. Je veux être fort pour toi Mok… elle doit lui laisser le temps. Dans un geste doux, il se recule lentement, l’observe encore. Il ne sait pas ce qu’il ressent. Il serait incapable de le dire. Mais il se sent… dépendant. Bien trop justement. Et quelque part ça l’effraie. Parce qu’il ne veut pas que tout repose sur elle. Pourtant, il est incapable de se raisonner. La faisant basculer, il se pousse sur le côté, au sol. Endroit peu confortable. Ils sont salis, de peintre. Pourtant il s’en fiche… laisse ses doigts encore tâché, frôler sa peau. « Mok reste avec moi ce soir encore… » Il ne sait pas si c’est une demande. Si c’est trop une nouvelle fois. Il veut qu’elle reste là, avec lui. Il veut que le peu d’heures où il trouve un sommeil léger, elle soit là. Il veut… veiller sur elle. Puis se rapprochant d’elle, il caresse sa joue presque trop tendrement avant de venir lui murmurer « Je te promets toutes mes nuits… toutes celles que tu désires. » peu importe le reste. Le soleil les sépare, mais la lune les rapproche. Et il se fout des soirées avec ses amis. A se mettre en vrac, à oublier. Si elle a besoin de lui… il viendra. Il est trop accro à cette sensation qui nait au creux de son ventre. Cette émotion, rassurante et réconfortante. Peut-être une habitude… un soulagement de savoir qu’avec elle, rien ne flanchera. Et oui, c’est égoïste surement, mais il lui offre en retour ce qu’il a de plus précieux. Sa sincérité…
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Re: painted demons - mokho | Jeu 18 Juin - 11:32 Citer EditerSupprimer
Elle met un temps à comprendre. A comprendre ce qu’il voulait dire derrière son rejet. Il ne veut pas de son amour ? Si, il en a besoin, elle le sait, le voit dans son regard, mais Jun Ho ne pense pas le mériter. Quel idiot. Pourquoi ? Elle le sait, ses démons le tourmentent, l’empêche de voir la lumière, d’accepter la lumière. Elle ne s’en offusque pas, voit sa détresse, la façon qu’il a de la retenir. De la serrer contre lui, alors qu’il s’assoit. Il se noie contre elle, dans une étreinte remplie de douleur. C’est trop pour lui. Il n’est pas prêt. D’accord … je te laisserais du temps, mais je n’abandonnerais pas, jamais. Elle souffle, passe une main dans les cheveux de Jun Ho, le tâche de peinture, mais qu’importe, ce soir la peinture serait leur seconde peau. Ce bouclier qu’ils peuvent porter et se protéger du monde. Petit ils pouvaient se réfugier dans une cabane, sous leur couette, comme si cela pouvait suffire. Mais plus aucun lit, ni aucune cabane n’était assez fort pour les sauver … ils étaient seuls, délaissé à l’abri de mur détruit, brisé. Des décombres qu’ils tentaient de maintenir avec le peu de force qui leur restait. Mais à partager le même abri, peut-être qu’ils deviendraient alors plus fort … elle pose son regard sur lui. Oui elle l’aime, d’une affection particulière, unique. Comme on aimerait un petit frère, un ami, un confident. Ce genre de personnes qui font de votre vie quelques choses de plus beaux. Une main à laquelle se raccrocher et qu’importe qu’elle doive le soulever, elle le soutiendrait toute sa vie s’il le fallait. La jeune femme avait placé Jun Ho comme un élément central à sa vie. Parce que c’était tout ce qu’il était. Son roc. Personne ne pourrait comprendre ce qu’ils ressentaient et ça lui allait très bien. Laisser les autres se méprendre était une force, car leur supposition ne pourrait pas les détruire. La vérité, elle, si. Elle accepte ses réticences, décide d’y aller à son rythme. Ne veut pas oublier, non jamais. S’oublier peut-être un peu, mais ne plus s’effacer. Elle se laisse glisser à ses côtés, s’allonge, reste blottit contre lui car elle sait que la distance qui les séparera ne serait que plus cruelle. Elle pose son regard sur le tableau de Jun Ho qu’elle a peint. Elle ne voit là aucune différence, mais serait assez patiente pour qu’il puisse le voir un jour. Elle pose sa joue contre son épaule, laisse ses doigts encore humides de peinture tracer des arabesques sur son torse nu. Elle passe une main dans son cou, avant de s’arrêter au milieu de son buste. Là où elle peut sentir son cœur, ses battements familiers et rassurant. Elle en tapote le rythme du bout des doigts. S’apaise de ce rythme familier. Elle ne cherchera pas, ce soir, à le convaincre. Il a déjà montré beaucoup de choses ce soir. Elle lui laissera un peu de répit, mais n’oublie pas. Son bonheur est un objectif qu’elle se fixe. Le rendre heureux, elle veut en être capable. Elle déglutit et relève son visage vers lui, lui raconte une histoire en chinois, ces contes traditionnels qu’elle aimait tant. Il n’avait pas besoin de comprendre ses mots, ni de saisir tous les sens … il lui suffisait juste de se laisser porter par sa voix délicate, grave et douce. Une voix qui le plongerait dans un autre monde, un peu plus dans le leur. Là où elle était sa gardienne, de son cœur, de son âme. Elle le protégerait, à l’image d’une guerrière, sans peur et sans hésitation. Elle le berçait par son touché, par sa voix, assez pour qu’il puisse se laisser aller et s’endormir, comme elle le ferait alors que les rayons du soleil dormaient encore paisiblement. Ce soir serait une nuit plus douce. Une nuit où leur esprit s’apaisait.
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