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ça fait un bail ! (ft Lyvan)
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Re: ça fait un bail ! (ft Lyvan) | Ven 19 Fév - 19:49 Citer EditerSupprimer
@Nan Lyvan
Comment expliquer ce que tu ressens ? La peine qui serre ton cœur et qui te ronge depuis des années ? Elle a été tout pour toi, et encore aujourd'hui tu l'aimes. Oui c'est évident c'est pour ça que tu as besoin de la savoir heureuse. Tant pis si pour toi le ciel ne s'est pas éclairci, après tout, tu mérites bien tout ce qui t'arrive. En réalité tu n'en as plus rien à faire de toi. En la perdant tu as perdu une partie de toi, cette partie qui croyait en l'avenir, qui souriait sincèrement et pouvait entrevoir le bout du tunnel. Tu ne pourrais pas lui expliquer ce qu'elle te demande. Ça serait avoué ton amour pour elle, cet amour que tu as compris en la perdant, lorsque ton cœur s'est arrêté. Tu as découvert un système de survie qui a pris le relais, agissant à ta place, faisant battre ton cœur. Pourtant chaque battement tu le ressens comme un coup de poignard, une minute en plus à vivre dans ce monde qui n'est pas le tien. Ton monde n'a jamais été rose, malgré les apparences. Enfant, quand tu étais encore en Amérique, tu étais un souffre-douleur, aujourd'hui c'est toi l'agresseur. Il n'y a que lorsqu'elle a fait partie de ta vie que tu t'es senti toi, accepté, compris et épanoui, jusqu'à ce que doucement cela dérape et que votre relation explose, à cause d'un pervers qui a profité d'elle. Depuis tu en veux au monde entier, à tes parents, vos familles et toutes ces personnes qui comme toi jouent des faux semblants. Pourtant tu n'es pas mieux qu'eux, hypocrite jusqu'au bout des ongles, sauf face à elle. A cet instant, alors que des larmes roulent silencieusement sur tes joues. Tu les essuies d'un revers de manche, baissant les yeux cette feuille. Par où commencer ? Est-ce que tu peux tout lui dire ? Non mais tu vas être aussi sincère que possible.
J'ai refusé d'arrêter de te voir quand mes parents me l'ont demandé. J'ai essayé de venir te voir et....je crois que je n'ai pas arrangé la situation. Mes parents ont appelé les tiens et après ça tu as changé d'école. J'ai vraiment essayé Lyvan parce que je tenais à toi….et…c'est encore le cas…J'étais sûr que tout ce qu'ils disaient été des mensonges. Seulement mes parents ont resserré la bride...
Tu as fait une courte pause, refusant d'en dire plus. Elle doit savoir ce dont vos parents sont capables, les tiens ne sont pas différents. Tu as eu droit à un chauffeur, l'interdiction de sortir et un planning géré au millimètre près pour que tu ne puisses pas t'enfuir. Tu n'as pas vécu le même enfer qu'elle c'est évident, cependant tu as eu ton lot. C'est à cette période que tes parents t'ont brisé, enfermé dans le moule qui te colle aujourd'hui à la peau. Ils ont eu raison de toi, de tes rêves, de tes espoirs. Tout cela est parti avec elle. Non en réalité ils sont partis en fumée, disparu à jamais, car même en la retrouvant, tu restes vide. Il ne reste rien de l'adolescent que tu étais avec elle, votre relation ne pourra jamais redevenir comme avant, car tu ne peux pas te pardonner ton absence et même si c'était le cas, quelque chose s'est brisé en toi, quelque chose que personne, pas même elle, ne pourra recoller. Aujourd'hui tu es l'ombre de toi-même, résultat de cette séparation forcée.
Je n'ai jamais arrêté de penser à toi. Je....j'ai tout fait pour savoir comment tu allais mais....quand j'ai su que tu étais à la Yonsei, j'ai beaucoup hésité avant de reprendre contact. Je me sentais responsable et coupable de t'avoir abandonné. J'aurais dû lutter contre mes parents, j'aurais dû me combattre, j'aurais dû...
Tu serres les poings en retenant tes larmes. Pourquoi cette conversation est si difficile. Peut-être parce que tes sentiments envers elles n'ont pas jamais changé. Tu as compris que tu étais amoureux en la perdant et aujourd'hui tu réalises que rien n'a changé, ce qui te fait d'autant plus souffrir.
Je suis désolé Lyvan
@Nan Lyvan
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Re: ça fait un bail ! (ft Lyvan) | Jeu 25 Fév - 21:40 Citer EditerSupprimer
La jeune femme l’écoutait. Se perdait dans ses paroles. Elle le fixait sans détourner le regard malgré les larmes qui lui montaient aux yeux. Elle les avait enfin ses explications. Pourtant rien ne changea vraiment … elle avait espéré qu’il ait … qu’il ait toutes les raisons du monde pour ne pas l’avoir retrouvé avant, elle ne comprenait pas comment il avait pu juste … la laisser disparaitre. Peut-être était-elle dur avec lui plus que les autres parce qu’elle l’avait toujours aimé, à l’image de son frère qu’elle avait si longtemps admiré, aujourd’hui il ne restait de leur relation que des cendres amères et douloureuses. Alors, il était évident qu’avec Azriel les choses seraient … identiques. Elle l’avait tellement aimé que la chute avait été longue et la déception détruisant tout sur son passage. Elle serrait son poing sous la table pour s’éviter de trembler. Oui, tu aurais dû. Voilà ce que cette enfant intransigeante et blessée voulait lui dire. Mais alors qu’elle s’apprêtait à lui dire les larmes du garçon lui brisèrent le cœur plus encore. Elle avait tant voulu qu’il souffre, qu’il souffre comme elle avait souffert, mais maintenant qu’elle voyait sa peine elle ne se sentait plus aussi vaillante dans sa vengeance. Elle détourna le regard, réalisa qu’In Ho l’avait adouci, changé, guérit (en partie). Elle tentait aujourd’hui se redresser sans jamais chuter, mais elle peinait à garder le dos droit et ce n’était pas rare de la voir trébucher. Mais elle s’accrochait de toutes ses forces. Azriel, dis-moi que toi et moi ont aurait pu changer le monde. Elle senti ses larmes monter à nouveau alors qu’elle repensait à tous leurs souvenirs. Il avait pris tant de coup par sa faute. Elle était la fougue, quand il était son bouclier. Elle ne comptait plus le nombre de fois où elle avait soigné sa lèvre, sa pommette bleutée. Il n’était pas le genre de garçon à se battre mais il s’interposait toujours quand Lyvan était en mauvaise posture. Tant de fois elle lui avait dit de ne plus le faire, qu’elle pouvait assumer la conséquence de son attitude, et chaque fois il la faisait taire d’un sourire. Il s’interposait, encore et encore … Alors peut-être que dans le fond elle avait pris l’habitude de l’avoir pour la protéger et lui en avait voulu quand cet homme … cet homme … Elle ferma les yeux et secoua la tête. Oui elle, lui en voulait, presque illégitimement. Mais ce n’était que parce que dans ce bas monde elle n’avait l’impression qu’il n’y avait que lui à l’époque qui pouvait la comprendre … aurait-elle lui montrer les bleus et les blessures au lieu de se cacher derrière des sourires et des journées à fuir … Elle ne sait comment réagir, quoi penser de ces explications … Alors que les larmes coulent sur ses joues, elle se tourne à nouveau vers lui et saisie une nouvelle feuille les mains tremblantes. Elle pose le stylo sur le carnet sans savoir quoi lui. Levant ses yeux pour le fixer, ses larmes mouilles le papier alors qu’elle se perd dans son regard. Elle avait tellement de choses à lui et à la fois si peu. Elle voudrait laisser éclater sa peine, mais son mutisme la bloque. Reposant son regard à nouveau sur le papier elle écrit alors simplement « Qu’attends-tu de moi ? » avant de rayer sa question et de quitter la table, laissant le carnet en évidence avant de s’enfuir aux toilettes. Besoin de respirer, de souffler, de reprendre le cours de ses idées … Elle voulait se jeter à son cou autant qu’elle voulait le gifler. Des sentiments contradictoires qui l’empêchait de respirer correctement. Passant de l’eau sur son visage, elle renifla piteusement après avoir calmer un tant soit peu son état. Sortant son téléphone, elle ressortie une vieille photo d’eux qu’elle n’avait jamais su supprimer. Passant son doigt sur l’écran, elle sentie les larmes lui monter aux yeux à nouveau. C’était soudain, mais si intense, elle réalisait à quel point il lui avait manqué, à quel point il lui manquait. Alors elle ressorti doucement des toilettes et s’avança jusqu’à sa table, sans s’asseoir, restant planté devant lui à quelques mètres, perdue. Qu’est-ce que je dois faire Azriel ? M’asseoir ? Partir ? Te demander de me prendre dans tes bras ? Disparaitre à nouveau ? Aide moi …
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Re: ça fait un bail ! (ft Lyvan) | Sam 6 Mar - 10:38 Citer EditerSupprimer
@Nan Lyvan
Cette phrase, cette maudite phrase, tu l'as tellement répété. Pourquoi venir la voir ? Pourquoi raviver des souvenirs douloureux ? Pourquoi ne pas la laisser vivre sans toi ? Encore une fois c'est surement ce que tu aurais dû faire. Pourtant tu es là, tu l'as fait pleurer, fuir même. Tu ne te sens pas mieux de lui avoir expliqué. En réalité tu ne te sentiras jamais mieux. Tu ne t'es jamais senti bien, à part lorsque tu étais à ces côtés. Cette époque te semble si loin alors que la blessure est encore à vif. Tu l'observes partir en serrant les poings, te retenant de te lever pour la rattraper. Tu n'as pas le droit de la forcer à te voir, encore moins de demander son pardon, alors oui qu'est-ce que tu attends d'elle. Tu as pris la feuille et le stylo pour noter quelques mots, juste quelques mots, trois mots pour être précis : soit heureuse, s'il te plait. Tu retournes ensuite le cahier, t'apprêtent à te lever. Au fond elle n'a pas besoin de toi dans sa vie. Si avant tu étais un garçon jovial, aujourd'hui tu es quelqu'un de nocif. Tu ne veux surtout pas l'entrainer dans ta chute. Elle mérite tout le bonheur du monde et toi de finir au purgatoire. Tu n'as pas envie de te raccrocher à elle pour te sortir de la pente glissante sur laquelle tu es. Non tu mérites de tomber et tant pis s'il y a personne pour te relever. Tu n'as pas été capable d'être là pour elle, ni pour personne, il ne serait pas étonnant que personne ne soit là pour toi.
Tu as fini par te lever, mais elle est revenue. Debout face à face, à quelques mètres, tu vois qu'elle est dévastée, autant que toi. Tu as beau essayer de retenir tes larmes, tes yeux sont rougis par l'émotion. En voyant son regard, elle n'a pas besoin de mots pour te parler. Vous n'en avez jamais eu besoin. Qu'aujourd'hui cela soit encore le cas te déchire un peu plus le cœur. Tu lui réponds silencieusement, sans ouvrir la bouche : Rien ne sera plus comme avant, désolé.
Tu t'es avancé vers elle, te permettant une folie, une dernière folie. Tu l'as doucement prise dans tes bras, déposant ta tête sur son épaule. Par ce geste, tu sais qu'elle va comprendre qu'envers et contre tout, tes sentiments pour elle n'ont pas changé. Tu l'aimes toujours autant même si votre relation ne sera plus jamais comme avant. Tu ne sais pas si tu as une place dans sa vie. Tout comme tu n'es pas sûr qu'elle en ait une dans la tienne. De toute façon vu le bordel que c'est, tu n'as pas envie de l'impliquer. Et pourtant, si tu es venu vers elle aujourd'hui c'est qu'elle compte encore pour toi. Tu ne peux pas l'oublier, la sortir de ta vie et passer à autre chose. C'est pour ça aussi que tu la serres légèrement, lui témoignant l'affection que tu serais incapable de formuler à l'oral.
Tu t'es légèrement reculé, venant essuyer les larmes sous ses yeux avant de l'embrasser sur la joue. Tu lui offres un sourire, triste mais sincère, un sourire que tu pensais ne plus pouvoir faire. Ce n'est qu'après que tu t'es détaché d'elle pour partir, toujours sans un mot. Elle lira ton mot et tu espères qu'elle sera heureuse. Tu ne lui as pas laissé de numéro, tu préfères éviter de la tenter. Un ange ne devrait pas fricoter avec un démon, parce que c'est ce que tu es aujourd'hui, un ange déchu.
@Nan Lyvan
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Re: ça fait un bail ! (ft Lyvan) | Dim 28 Mar - 15:03 Citer EditerSupprimer
Elle s’était tenue face à lui. Vacillante enfant qui peinait à reprendre son souffle. C’était comme se rendre compte qu’elle était restée sous l’eau depuis trop longtemps. Et soudain ses poumons la brulent. Et soudain elle l’air lui manque. Et soudain Azriel lui manque. Elle voudrait hurler sa peine mais les mots lui manquent. Alors elle se contente de rester face à lui, d’attendre qu’il puisse faire le moindre geste, qu’il puisse, pour une fois, lui donner la solution. Mais existait-il une solution pour eux … ? Existait-il une solution pour ces enfants perdus ? Elle avait envie de croire qu’un jour ils puissent se retrouver mais elle savait dans le fond que quelque chose s’était brisé. Plus rien ne sera plus jamais comme avant … et c’était cette soudaine fatalité qui lui détruisait le cœur. En l’absence du garçon, elle pouvait encore se cacher derrière sa colère, tenir le coup avec ses rancœurs, mais aujourd’hui qu’elle n’avait plus la force de lui en vouloir et que son cœur lui rappelait combien elle l’aimait, elle réalisait que tout était fini. Tout était fini depuis longtemps … Elle n’était pas prête à tourner la page sur son ami d’enfance. Il avait été son tout depuis si longtemps … d’aussi loin qu’elle se souvienne il était là. Partageant son quotidien, ses jours, ses nuits, ses week-ends. Il était là. Elle ferma les yeux en le sentant l’attirer dans ses bras. Elle aurait dû s’accrocher à lui, passer ses bras autour de ses hanches et le tenir contre elle. Elle aurait dû lui rendre son étreinte. Lui faire un signe, un geste, pour lui montrer qu’elle n’était plus si fermée à lui … Mais elle resta les bras ballant, le cœur au bord des lèvres alors qu’il déposa un baiser sur son joue. Douleur cruelle d’un sentiment de manque qui s’immisce déjà dans son cœur. Elle devrait le retenir. Lui dire qu’elle veut le revoir. Mais elle est incapable de savoir si c’est ce qu’elle veut vraiment. Peut-être que c’était juste ce qu’il leur fallait ? Une séparation claire. Une fin notée. Elle ne rouvre les yeux qu’en sentant ses pouces lui essuyer ses larmes dévalant ses joues. Elle tremble, croise son regard tout aussi larmoyant. Je suis désolée … Oui, elle l’était aussi. Pour tant de raisons qu’elle n’était pas certaine de savoir laquelle primait. Elle le regarde s’éloigner et sent déjà le froid envahir sa poitrine. Il recule, un pas de plus, puis se détourne, son dos signe comme un point final à leur amitié. Elle vacille. Fait un pas vers lui, comme si elle cherchait à le retenir mais elle peut à peine bouger. Elle ne sait comment elle arrive à se laisser tomber sur sa chaise, un sanglot lui secoue les épaules et qu’importe que les regards se tournent vers elle. Ses larmes baignent le cahier sur lequel elle peut lire la dernière requête de son ancien meilleur ami. Soit heureuse, s’il te plait. Sa peine est si déchirante. Elle se cache dans ses avant-bras et pleure sa douleur en silence. C’est fini. Voilà cette vérité déchirante. C’est fini et c’était mieux ainsi, pas vrai ? Elle n’était plus certaine de rien … elle crispe le papier dans ses mains et le serre fort, comme si c’était la seule façon qu’elle avait trouvé de se libérer de ça … elle ne sait combien de temps elle resta ainsi. Elle remarqua la boite de mouchoir sur la table surement déposé par un serveur discret. Elle trouva à peine la force de rentrer jusqu’à sa fraternité et se réfugia dans son lit pour dormir, dormir pour oublier, dormir pour que le temps avance et que sa peine s’efface. C’était fini …
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