quelques jours déjà, qu’il avait abandonné ce poste qu’il ne supportait plus. quelques jours déjà, qu’il avait tout envoyé valser, pour changer son quotidien. c’était pas dans ses plans, loin d’être prévu, mais le résultat était là. do young avait déposé sa démission du jour au lendemain, sans aucune raison de le voir venir, et s’était décidé à changer ne serait-ce qu’une seule chose dans sa vie. il ne savait pas encore, de quelle façon ça pourrait l’aider, mais pour une fois, il avait décidé de prendre le risque. ce soir, c’était au kurss qu’il travaillait. des horaires différents, un travail qui n’avait rien à voir avec ce poste de réceptionniste qu’il ne supportait plus. un nouveau défi aussi, quelque part. mais il savait au fond de lui, que ça devenait nécessaire. alors pour une fois, il avait osé. pour la première fois depuis son accident, il prenait des risques. derrière ce bar, sa vie prenait un nouveau tournant. sans être certain d’avoir pris la bonne décision pour lui-même, il l’avait fait avant tout pour bo bae. pour l’aider. pour lui rendre un peu de tout ce qu’elle lui avait donné ces dernières années. toute cette aide, tout ce réconfort qu’elle lui apportait depuis qu’il avait osé la retrouver. il savait pourtant, qu’il prenait un risque. celui qu’elle découvre la vérité sur son état, sur ce qui l’handicapait réellement. il savait qu’il mettait aussi leur amitié en péril, mais préférait se concentrer sur l’aide qu’il pouvait lui apporter, en acceptant ce poste. une main qu’il passait dans ses cheveux, il avait récupéré cette caisse pour la remonter derrière le bar. ses efforts étaient douloureux. monter autant de marches l’épuisait plus rapidement que d’autres, mais il faisait de son mieux pour le cacher, aussi bien que possible. il n’était pas le plus rapide dans ces tâches là, mais se devait désormais de le faire. peut-être qu’avec le temps, sa jambe lui ferait moins mal. il l’espérait tout du moins. aussi ironique que cela puisse paraître, il faisait un pas en avant, en étant ici. déposant cette dernière caisse sur le bar, il avait fini par retirer son tee shirt. la chaleur l’assommait un peu plus. la climatisation défectueuse ne l’aidait en rien, alors qu’il essuyait son visage de toute cette sueur, avant de laisser son vêtement à l’abandon un peu plus loin sur le comptoir. les jours d’été arrivaient à grand pas, et le lot de chaleur qui allait avec. il allait falloir s’y faire. observant tout autour de lui, il s’était décidé à aller voir bo bae, enfermée dans son bureau. c’était la première fois depuis qu’ils s’étaient retrouvés qu’il osait s’afficher devant elle ainsi. sur son torse, on y remarquait bien rapidement cette cicatrice qui descendait jusqu’à sa jambe. une autre dans son dos qui n’avait rien d’attirant. ça lui allait, tant que personne ne voyait l’état de sa jambe. il avait appris à faire avec ces cicatrices là, mais pas avec cette prothèse, en fin de compte. passant la tête à travers la porte, il l’avait observée un instant. elle était belle, focalisée sur ses livres. elle était attirante, avec cette façon qu’elle avait de retrousser légèrement son nez en se concentrant. mais il préférait en faire abstraction. gardait en tête que désormais, elle était sa patronne. « tout va bien ? » osait-il finalement demander, après de longues secondes à la regarder. « j’ai fini de monter les caisses. t’auras juste à me montrer ou j’dois tout ranger. »

La jeune femme avait été plus que ravie de savoir que Do Young viendrait travailler avec elle. parce qu’elle pourrait ainsi réaliser plusieurs projets et s’ôter ce stress constant qu’elle ressentait avec la gestion de son bar. Elle n’était plus seule et même si elle devenait la patronne de Do Young, elle le payait et le considérait comme un associé à part entière qui la soutiendrait dans toutes les démarches et autres papiers à faire. Ainsi que dans la réalisation des projets et de l’aménagement du bar … Ils avaient beaucoup de boulot et la jeune femme se demandait encore comment elle avait fait pour gérer ça seule autant de temps ? C’était presque de la folie de voir à quel point elle avait abattu tant de travail seule … Mais surtout, elle était heureuse de réaliser que maintenant elle pourrait se consacrer à ses études. Etudes qu’elle avait repris par correspondance mais auxquelles elle donnait une importance capitale. Elle s’était même racheté tout un nécessaire scolaire et jamais elle n’avait été aussi fière que de montrer ses cahiers et sa trousse à Do Young. Elle était presque enfantine mais qu’importe ! Elle était heureuse et motivée pour son projet … elle voulait réellement réussir ce projet personnel qu’elle rêvait de faire depuis des années … maintenant, grâce au garçon tout était possible. Elle révisait aujourd’hui, malgré la panne de la climatisation. Elle ne laisserait jamais rien venir gâcher son travail. Elle y était depuis un moment déjà avant qu’elle n’entende la voix du garçon s’assurer que tout allait bien pour elle. Elle relève la tête et la vision de ce corps à moitié dénudé la fit rougir mais elle afficha un sourire ravie, les yeux un peu trop brillant pour l’occasion. « Tout va bien. » répète-t-elle avec un petit sourire malicieux, s’en voulant presque de l’avoir dévoré du regard alors qu’il était un ami … Elle s’étire en gémissant, fatiguée d’être restée assise ainsi aussi longtemps. Elle se redresse et soulève son débardeur pour le remonter sur sa poitrine dénudant ainsi son ventre qui perlait de sueur. Malgré son short et ses pieds nues, la jeune femme crevait littéralement de chaud ... « Je vais t’aider ! La chaleur nous achèvera. » dit-elle d’une voix presque théâtrale en passant à côté de lui, frôlant son ventre qu’elle se surpris à vouloir toucher. C’était de pire en pire, ces envies soudaines, ce besoin constant de le toucher. Ils ont toujours été tactiles mais jamais autant, jamais autant que ces derniers jours. A croire que leur nouvelle collaboration leur donnait quelques droits de plus. Elle fit craquer son dos avec quelques mouvements et contourna le bar. « D’abord on s’hydrate ! » dit-elle avec un petit rire en sortant une bouteille de cocktail qu’elle avait préparé. Un de ceux qu’on appelait traite car très sucré, masquant ainsi le goût de l’alcool, mais assez fort pour faire tourner les têtes en quelques verres. Elle lui servit un verre qu’elle lui tendit et trinqua avec lui. « A nous. » dit-elle sans réfléchir mais à vrai dire elle ne cherchera pas à se rattraper. A eux. Après tout ils le méritaient. Puis elle se mit au travail, rangeant les bouteilles et lui indiquant comment les ordonner. Elle ne cessait de se glisser tantôt dans son dos, tantôt entre lui et le comptoir. Leur corps se frôlait chaque fois un peu plus alors qu’ils avaient clairement la place de passer sans sa toucher, mais il ne la repoussait pas et elle ne cherchait pas à s’éloigner non plus. Il faisait beaucoup trop chaud honnêtement pour une telle proximité, mais aucun des deux ne semblaient gênés, alors elle continuait. Elle lui tendit un nouveau verre tout en prenant le temps de lui expliquer « Je mets ces alcools plus en haut car ce sont eux les plus demandés et les plus utilisés pour les boissons. Ça nous évite de trop nous baisser quand on les prépare. J’en laisse toujours autant sous le bar car ça évite au serveur de courir en réserve pendant son service. » elle avait pensé à tout et chaque fois qu’il avait posé une question elle avait eu une réponse. Elle était pourtant ouverte à toutes suggestions de sa part pour améliorer le bar et depuis le début ils étaient sur la même longueur d’onde. Elle se penche vers son mini frigo pour en sortir des glaçons qu’elle se met à suçoter. « T’en veux un ? Ça fait un bien fou ! » assure-t-elle en le faisant glisser dans son cou. Puis avec tout son naturel déroutant (ne réalisant pas une seule seconde qu’elle pouvait être attirante ainsi) enchaina « Je pensais réorganiser la réserve avec ton idée dans les prochains jours. Tu me diras le jour qui te convient, peut-être quand la clim fonctionnera de nouveau. » rit-elle en se glissant à nouveau devant lui, frôlant son bassin du galbe de ses fesses avant d’attraper une bouteille qu’elle range à son emplacement. Petit ange inconscient de cette attraction quelle dégage, s’employant de toutes ses forces à masquer ce désir qu’elle avait de son ami.

la chaleur était étouffante, pourtant do young ne se laissait pas abattre. il y avait beaucoup à faire au bar, et s’il évitait de travailler le soir, s’il n’avait pas besoin de faire le service, certaines de ses tâches pouvaient être bien éprouvantes pour lui. c’était le prix à payer pour pouvoir aider bo bae, et il était prêt à le faire, après tout ce qu’elle lui avait offert. de son temps, de sa douceur. même si elle n’était pas au courant de tout, elle était restée à ses côtés. alors finalement, les efforts à faire pour elle semblaient moins importants. qu’importe la douleur lorsqu’il rentrait le soir, au moins, depuis quelques jours, il avait réellement le sentiment de faire quelque chose d’important. elle pouvait se concentrer sur d’autres projets, sur elle, et s’il devait vivre avec quelques supplices supplémentaires, il était prêt à le faire pour elle. un léger sourire s’était emparé de ses lèvres, alors qu’elle avait décidé de le suivre. il fallait désormais ranger toutes les bouteilles qu’il avait peiné à remonter, et après ça seulement, il s’accorderait une pause. tentant de faire abstraction de ses gestes, il se concentrait sur ce qu’il restait à faire, observait autour de lui, alors qu’elle avait déjà une autre idée en tête. boire un verre tout en continuant de travailler. il avait accepté sans rechigner, trinquait avec elle, soufflant un simple « à nous » faisant écho au sien. à la première gorgée, il écarquillait légèrement des yeux, la regardait un instant. « me dit pas qu’il y a de l’alcool là dedans, sinon on est foutu. » essayait-il de plaisanter, buvant un peu plus avant de poser son verre devant lui. non pas qu’il ne tenait pas l’alcool, mais avec cette chaleur, il savait d’avance que celui-ci serait traitre. commençant à sortir les bouteilles des caisses, il suivait les directives de bo bae, se contorsionnait parfois pour les mettre à leur place. par moment, il s’arrêtait quelques secondes pour boire dans son verre, sans penser au fait que ce dernier puisse lui faire tourner la tête rapidement. et si au départ, il tentait de ne pas y faire attention, au fur et à mesure, il pouvait sentir leurs corps se frôler, toujours plus. cette façon de garder une certaine proximité, finalement, de se toucher sans quémander d’étreinte, d’être tactile dans un moment qui ne s’y prêtait pas. sa boisson finalement terminée, bo bae lui servait un nouveau verre, qu’il acceptait. peut-être buvait-il trop rapidement, mais il n’y faisait pas plus attention, écoutant ses explications, sans rien avoir à y redire. il était clair qu’elle pensait à tout, et il appréciait cette facette d’elle, ce léger sourire sur les lèvres. petit à petit, l’alcool faisait déjà son effet, sans qu’il ne s’en rende réellement compte. ses sourires se faisaient un peu plus longs, son regard se perdait déjà plus rapidement sur sa silhouette. qu’importe ce qu’il pouvait faire pour rester concentré. « ça m’parait pas mal comme ça. on garde combien de bouteille de chaque alcool derrière le bar, à peu près ? » demandait-il, pour être certain d’avoir toutes les informations. finissant de ranger les bouteilles de la première caisse, il s’était retourné vers elle à sa question, restant interdit quelques secondes. d’un geste de la tête, il mimait un non, avant de se redresser. à la voir faire glisser ce glaçon sur sa peau, son esprit semblait divaguer vers d’autres pensées, qui n’avaient plus rien à voir avec le travail. secouant sa tête, il tentait autant que possible de rester concentré. « on verra quand la clim fonctionnera, sinon ça sera un enfer. » répliquait-il, pouvant sentir ce nouveau frôlement. il déglutit, alors qu’à ce simple contact, la bouteille qu’il avait dans les mains tombait lourdement sur le sol. « merde » soufflait-il pour lui-même. heureusement pour lui, il s’agissait simplement d’une bouteille de soda, en plastique. se baissant pour la ramasser, il n’avait pu éviter ce nouveau contact avec bo bae, qui le faisait presque frissonner, malgré la chaleur étouffante de l’endroit. fermant les yeux un instant, il s’était tourné vers elle, lui tendant la bouteille dans un sourire, légèrement crispé. son regard continuait de scruter sa silhouette, et il s’était retourné rapidement en le constatant, espérant simplement qu’elle n’ai rien vu. sans que ça ne soit gagné d’avance.

Elle éclate de rire en prenant un air innocent « Qui sait ! » Elle était particulièrement fière de ses derniers essais, et même s’il manquait encore un petit ajustement, elle tenait quelques choses de très bons. D’ailleurs Do Young buvait ça avec une facilité agréable à voir. C’était le genre de boisson que l’on pouvait boire en été, pourquoi pas en vendre dans de petites bouteilles ? La jeune femme avait tout un tas d’idée et grâce à la présence de Do Young elle savait qu’elle pourrait les exploiter pleinement. Aller plus loin encore que ce qu’elle avait pu imaginer car le garçon avait toujours un plus à ajouter et c’est ce qui faisait de lui une valeur ajoutée plus qu’importante aux yeux de la jeune femme. Puis elle devait bien admettre qu’elle adorait passer autant de temps avec lui, même si parfois elle craignait de l’embêter. Elle ne voudrait pas qu’il fasse une overdose d’elle et qu’il s’enfuit du Kurss pour retrouver un air différent. Elle peine à ne pas regarder ce torse luisant alors que la chaleur est accablante. Elle avait bien tenté de mettre un ventilateur sur le comptoir pour leur faire un peu d’air, mais l’appareil était bien trop ridiculement petit pour réussir à les soulager de quoique ce soit. « Combien de bouteilles ? » répète-t-elle pour ne pas paraitre idiote à sortir de sa contemplation. Elle lui explique alors le fonctionnement des bouteilles du bar. Lui indique le nombre qu’elle avait trouvé parfait pour ne pas trop encombrer et pour pouvoir tenir suffisamment de temps. « Mais ils doivent faire un check up toutes les 2, 3h et me faire signe lorsqu’il manque de stock. Je descends en réserve et remonte quelques caisses. Mais généralement on arrive à tenir une bonne partie de la nuit, et le stock se réapprovisionne sur la fin de soirée quand c’est un peu plus calme et que le gros rush est parti. » lui explique-t-elle alors. Elle s’évente, tente de ne pas mourir de chaud en faisant glisser un glaçon sur sa peau, mais ce petit bloc de glace fond beaucoup trop vite sur son corps pour elle. ils devraient faire une pause, mais il reste encore tout un tas de carton à vider. Elle se promet de prendre une douche juste après, rien que pour se rafraichir et changer de vêtements. Son débardeur lui parait trop chaud et son short trop long. Elle voudrait pouvoir plonger dans une piscine d’eau glacée. C’est d’ailleurs ce qu’elle s’apprête à lui dire mais elle entendant un juron et surtout une bouteille tomber au sol. Rien qui ne casse heureusement, elle n’aurait pas voulu qu’ils se blessent avec les bouts de verres. Elle rit en attrapant la bouteille et secoue la tête pour le rassurer mais ne peut s’empêcher de le taquiner. « Vous êtes bien maladroit Monsieur Lee. » mais son rire ne vise qu’à cacher son trouble. Elle voudrait se rapprocher, un peu plus de lui. Rien qu’un peu. Mais elle doit se concentrer, rester professionnel, non pire : rester amicale. Elle se décale, s’éloigne le plus possible pour aller attraper deux petites serviettes éponges qu’elle avait laissées au bout du comptoir. Elle les plonge sous l’eau glacé et rejoint à nouveau Do Young. Pense au bien être de Do Young et arrête de divaguer à des pensées indécentes. Que penserait-il s’il savait que tu imaginais son corps … ? Elle se met une gifle mentale à cette pensée et mordille sa lèvre pour souffler simplement. « Tiens garde ça sur la nuque ca va te faire du bien. » tout en glissant autour de sa nuque une des serviette mouillées avant de venir passer la deuxième sur ses épaules. « Tu dois … tu dois … » la jeune femme n’arrive pas à finir sa phrase, peine à rester concentrer alors qu’elle glisse délicatement sa serviette humide d’eau fraiche sur son torse, si finement musclé. « T’as un corps magnifique. » souffle-t-elle. Ça lui échappe comme une vérité qu’elle ne pouvait plus contenir. Qu’importe les cicatrices qu’elle y voyait, elle le trouvait sublime. S’attardant sans le vouloir sur l’un de ses tétons elle releva son visage vers le sien, sortant alors de sa contemplation. Elle rougit subitement, les yeux encore brillant d’admiration et sûrement d’un désir qu’elle dissimule très mal. « Je … » je quoi ? Je suis désolée ? Non, pas vraiment. Je ne voulais pas ? Si, évidement que si elle voulait. L’admirer, le toucher. C’était plus fort qu’elle. Elle déglutit et sait qu’elle devrait reculer d’un pas mais elle n’en a pas envie. Elle est hypnotisée par son souffle, par leur proximité, par ce qu’il dégage. Elle pourrait en avoir le souffle coupé. Elle laisse sa main s’égarer sur le ventre du garçon, traçant du bout de son index les bosses que forment ses abdos … Bo Bae arrête, recule, détourne-toi, fais quelques choses mais … cesse. Cesse cette torture. Elle déglutit et son regard lui crie alors repousse-moi ! Elle qui ne voulait que l'aider à avoir moins chaud, elle qui n'avait jamais pensé à mal, pensé plus loin que le simple désir se le soulager de cette chaleur suffocante, la voilà tel un papillon prit au piège à la lumière. elle n'avait même pas envie de se débattre pour être honnête, mais à cet instant, peut-être à cause de la chaleur, ou de l'alcool, mais elle n'avait plus envie de faire semblant. 

la chaleur l’accablait, alors qu’il ne cessait de passer sa main sur son visage, seulement pour se débarrasser de ces gouttes de transpiration qui le gênaient de plus en plus. pourtant, il continuait de ranger les caisses, comme il le pouvait. dans un espace si restreint qu’il ne faisait que frôler bo bae à chaque fois qu’il devait passer de l’autre côté du bar. do young ne s’en plaignait pas, et si au départ, il faisait comme si de rien n’était, tout devenait plus compliqué. cette façon qu’elle avait de faire glisser ce glaçon sur sa peau, son corps recouvert de si peu de tissus. il ne pouvait s’empêcher de l’observer. de se rappeler ce temps ou il avait osé imaginer autre chose qu’une telle amitié entre eux. mais peut-être n’étaient-ils voués qu’à ça. malgré tout ce temps passé ensemble. malgré cette jalousie qu’il pouvait parfois ressentir, cette peur constante de la perdre. il n’y pensait simplement pas, en temps normal. mais face à elle, à cet instant, il lui était difficile d’imaginer qu’ils puissent se complaire dans cette simple relation. l’alcool commençait peu à peu à faire effet sur lui, ses pensées s’embrouillaient. et c’était pire encore lorsqu’elle venait vers lui, déposait cette serviette d’eau glacée dans sa nuque. d’un mouvement de tête, il acquiesçait à sa remarque. pour autant, son regard déviait. lorgnait sur ses lèvres sans qu’il ne puisse s’en apercevoir. et ces idées folles, qu’il avait longtemps mises de côté ne faisaient que lui revenir en pleine face. cette façon qu’il avait eu, avant son accident, de ne voir qu’elle, était restée intacte. et ça se confirmait, derrière ce bar. malgré la chaleur ambiante, la manière qu’elle avait de faire glisser cette serviette sur son torse le faisait frissonner. et peut-être bien que l’alcool y jouait, mais la tentation était présente. un désir puissant commençait déjà à gronder en lui. ce n’était pas ce liquide diabolique qui parlait, mais bien ces pensées refoulées trop longtemps. ces images de lui, avec elle, qu’il avait tant de fois imaginé, sans jamais oser l’approcher ainsi. un autre type de relation qu’il s’était interdit avec elle, autant par le passé qu’à l’heure actuelle, pour des raisons différentes. son regard criait face à ce supplice qu’elle lui imposait. « merci… » avait-il peiné à murmurer, alors que chacun de ses gestes le renversait un peu plus. un moment comme suspendu dans le temps, qui ne l’aidait guère à garder contenance. il déglutissait, à sentir ses mains s’attarder sur cette zone de son torse qui le rendait plus désireux encore. en temps normal, il se serait éloigné, aurait mis de la distance entre eux. mais il en était incapable. subjugué par ce qu’il était en train de se passer. ses lèvres qu’il pinçait, alors que sa raison s’échappait bien loin. au point qu’il n’avait su résister plus longtemps, comblant la distance entre leurs deux visages. une inspiration bruyante, qui trahissait l’envie qui naissait au fond de lui, de briser toutes ces barrières qu’il avait instauré face aux sentiments qu’il éprouvait. un geste presque brusque, dans lequel il attrapait son visage de ses mains, scellant ses lèvres aux siennes. comme une évidence, quelque chose qu’il avait attendu trop longtemps. déjà, il pressait son corps contre le sien, fermait les yeux pour mieux savourer l’instant. peut-être était-il en train de faire une erreur. peut-être allait-elle le repousser. mais en cette seconde précise, tout s’envolait. se perdant déjà dans cet échange auquel il avait souvent pensé, sans jamais croire qu’un jour, cela puisse arriver. peut-être allait-il briser une amitié à laquelle il tenait particulièrement, mais même l’idée des pires conséquences que cela pourrait entraîner n’arrivaient pas à se frayer un chemin jusqu’à lui. tout ce qu’il voyait, c’était ce baiser qu’il lui offrait. teinté d’une certaine passion. brutal de par ces années à y avoir pensé. tant d’années de faux semblant, d’idées préconçues sur ce qu’ils étaient, qu’il s’envolait en fumée. et son esprit embrouillé ne faisait que se délecter de ce qu’il était en train de vivre, à cet instant précis. dénué de tout sens moral, il lui offrait cette fougue certaine, face à ce qu’il ressentait depuis si longtemps désormais.

L’avait-elle cherché ? Le voulait-elle depuis des années ? De toute évidence : oui. La jeune femme ne pourrait avoir l’audace de mentir et de dire que ce baiser la prenait de court. Ce n’était pas seulement cette attirance et cette vision idyllique du corps de son ami couvert de sueur qui la poussait dans ses bras, mais toute relation et des sentiments refoulés depuis bien trop longtemps. Elle n’était pas certaine de savoir ce que voulait dire ce baiser, elle n’arrivait plus à réfléchir. Elle avait croisé son regard, caressé sa peau nue du bout des doigts. elle aurait voulu que ce moment de flottement ne cesse jamais, mais sentir sa bouche sur la sienne la grisait plus encore. Cela faisait éclater son cœur en une danse furibonde, audacieuse. Elle le voulait tellement … c’était pressant, maladroit. Elle mentirait si elle disait ne pas avoir rêvé de cette bouche ou de ses mains sur son corps. Do Young l’attirait depuis des années, bien avant qu’il ne disparaisse du jour au lendemain. Elle avait cru ses sentiments disparu, effacé par le temps, par les épreuves et pourtant … depuis qu’ils s’étaient retrouvés, leur familiarité avait repris le dessus, les berçant d’une douce intimité chaste et agréable. Puis il s’était mis à bosser avec elle. Tous les jours, chaque fois un peu plus tard que la veille comme si se séparer devenait dur, comme si retrouvait leur appartement vide respectif devenait une torture. Bae ne comptait plus les fois où elle l’avait laissé dormir sur son canapé jusqu’au petit matin où il disparaissait toujours. Il rentrait chez lui tous les jours et Bae n’aurait su dire pourquoi, mais elle le laissait libre de faire ce qu’il voulait. Elle mentirait si elle disait ne pas apprécier de prendre son petit déjeuné avec lui mais … tout était encore trop confus. Ils n’étaient qu’amis et elle ne ferait rien qui puisse gâcher ça. Tout du moins jusqu’à aujourd’hui. C’était plus fort qu’elle. Était-ce la chaleur couplée à l’alcool ? Elle avait eu envie de sentir son corps contre le sien, s’était collée à lui l’air innocente et pourtant tout était maitrisé. Depuis quand la jeune femme avait-elle cette audace ? Elle aurait pu en rire, mais l’intensité de ce regard dans lequel elle plongeait lui coupait le souffle. Et voilà sa bouche, sur la sienne. Délicate et pressée. Maladroite et enivrante. La jeune femme laisse échapper un couinement de surprise et plaisir. Une sensation qu’elle n’avait que trop souvent imaginé à tort. Elle se serre contre lui et noue ses bras autour de son cou pour approfondir le baiser sans s’en sentir honteuse. Il aurait été une torture pour elle de s’arrêter là. Et dans sa fougue, sa langue demande timidement à danser avec celle de son comparse. Un baiser audacieux, plaisant. Une sensation que Bae avait depuis bien trop longtemps oublié … depuis combien de temps n’avait-elle pas embrassé … ? Bien trop d’année. Craignait-elle de ne pas être à la hauteur ? Elle n’y pensait pas, pas quand elle sentait l’effet qu’elle faisait au garçon qui la serrait contre lui plus encore. Puis dans un élan maitrisé et désiré des deux, elle termina assise sur le plan de travail, nouant ses jambes sur les hanches de Do Young pour coller leur bassin. La jeune femme se recule juste le temps de reprendre son souffle et croise son regard dans lequel elle pouvait lire la même question qu’elle se posait : qu’est-ce qu’on est en train de faire ? Et pourtant … la voilà déjà à se jeter sur bouche puis à basculer la tête en arrière pour lui offrir son cou … Pourquoi s’arrêter maintenant, quand tout leur sens sont en alertes … délicieuse euphorie grisante …

un baiser. un simple baiser pour trahir tout l’amour qu’il avait pu ressentir pour elle. depuis tant d’années, peut-être même depuis le premier jour. des sentiments qu’il n’avait pas été capable de comprendre, avant. qu’il avait rapidement mis de côté, plus encore en apprenant les blessures de sa belle. il s’était simplement contenté d’être cet ami, présent, autant que possible. d’être une épaule sur laquelle pleurer quand le besoin se faisait ressentir. d’être cette oreille attentive quand les mots et les maux avaient besoin d’être exprimés. quelques mois, quelques années, avant de disparaître, puis revenir. était-ce la pire des erreurs qu’il ai pu commettre ? bien qu’il était encore difficile de l’admettre, ça l’était. ça l’était par ces mensonges dans lesquels il se perdait. cette vie qu’il saccageait de lui-même. et ce risque qu’il prenait, qu’elle ne s’en aille, le jour ou elle apprendrait pour lui. était-il capable de penser à tout ça, en cet instant ? tout s’était simplement envolé, pour ne savourer que ce contact si grisant. ces lèvres contre les siennes, il n’était plus lui-même. et peut-être que dans ce simple geste, tout implosait. toutes ces journées à travailler à ses côtés. tous ces instants à vérifier si elle allait bien. tous ces soirs, à traîner un peu plus longtemps pour profiter de sa présence. toutes ces nuits à rester non loin d’elle. n’était-ce pas là la preuve flagrante de son amour pour elle ? il était bien trop aveugle pour le comprendre, encore. pourtant ce baiser montrait à quel point il l’avait attendu, espéré, pendant si longtemps. il trahissait toutes ces images qu’il avait bien voulu se faire d’eux. celles qu’il mettait de côté, à chaque fois qu’il mettait les pieds dans ce bar, à chaque fois qu’il croisait son regard. et voilà que dans un geste incontrôlé, il la soulevait pour l’asseoir sur le bar, pour presser davantage son corps contre le sien. pouvait-elle sentir, cette envie qu’il avait d’elle ? celle qu’il avait refoulé tout ce temps. celle qu’il avait casé dans un coin de son esprit, pour n’être qu’un simple ami, qui tenait certainement trop à elle pour briser ce qu’ils avaient. un instant, à reprendre son souffle, à plonger son regard dans le sien. étaient-ils en train de faire une erreur ? il était incapable de réfléchir convenablement, et c’était d’autant plus vrai, tandis qu’elle l’embrassait de plus belle. un gémissement qu’il n’avait su retenir, alors que déjà, ses lèvres parcouraient son cou. ses mains découvraient d’une manière nouvelles les courbes de ce corps qu’il avait osé imaginer à lui, parfois, lorsque la nuit était trop sombre, et que ses espoirs lui faisaient défaut. la pulpe de ses doigts qui se frayaient un chemin sous son haut, cette tentation à laquelle il n’arrivait plus à résister, cette lucidité qui semblait l’avoir quitté. qu’étaient-ils en train de faire ? il était incapable de répondre, pas encore. se délectait simplement du goût de sa peau contre ses lèvres. ces caresses qu’ils s’offraient. le temps s’était arrêté un instant. comme s’il n’y avait plus rien, ni personne autour d’eux. seuls au monde, dans cette bulle qui prenait une nouvelle saveur. perdu dans les méandres de cet amour bridé trop longtemps, il capturait de nouveau ses lèvres. et s’il en était capable, ces mots auraient pu finir par s’échapper. ces bribes de sentiment qu’il gardait encore pour lui. je t’aime, j’ai tant envie de toi, de ta présence dans ma vie. ne soit pas qu’une amie. soit mon tout, mon présent et mon avenir. mais était-il possible de lui demander ça ? il n’en était pas tout à fait certain.