L'air iodé de la mer circulait par la fenêtre de la baie vitrée, grande ouverte, et Suwon laissait son regard passer sur les vagues, grignotant tranquillement un morceau de la pastèque qu'il avait achetée et découpée à l'occasion. Il avait toujours aimé laisser les rayons du soleil lécher sa peau nue, et si le ciel se peignait lentement de couleurs plus chaudes à l'approche de la fin de la journée, il n'avait pas envie que celle-ci se termine : une journée de mois au calendrier de leur séjour. Une journée de moins avant leur retour, qu'il avait cessé d'attendre au moment même où le voyage avait été planifié, ou plus exactement à partir de la soirée mouvementée où il avait compris que lutter contre ce qu'il éprouvait à l'égard de Yanjun était une manœuvre bien idiote.

Idiote, oui, mais cela ne voulait pas dire qu'il était pour autant capable de mettre des mots sur ce qu'il ressentait. Parler d'amour était un sujet bien délicat pour l'étudiant en marketing. L'amour faisait vendre, l'amour faisait rêver. Mais est-ce qu'il existait vraiment ? Il y avait tant de personnes qui passaient leur temps à courir après, tant de personnes qui ne pouvaient rester seules trop longtemps... En faisait-il partie ? Suwon avait envie de croire que non. Pourtant, l'existence de Yanjun à ses côtés comblait un vide évident.

Détachant les yeux des vague, Suwon se tourna un instant pour les poser sur Yanjun, un sourire aux lèvres. Il était si heureux de l'avoir à ses côtés. De le voir dans son environnement, en vacances avec lui. Il savait que ça n'aurait pas été pareil, si une autre personne avait été là à sa place. Et pourtant, les mots ne voulaient pas lui échapper. « Tu veux faire quoi ce soir ? » Busan regorgeait de choses à faire, et s'ils passaient leur temps à la plage en journée, à profiter du soleil et des vagues, ils n'avaient pas encore pris le temps de s'y promener en soirée. « Tu peux me mettre de l'après-solaire ? » Des questions qui lui semblaient bien plus naturelles qu'elles n'auraient dû l'être, s'il s'en était tenu à son idée de ne pas se laisser gagner trop vite par les battements de son coeur, mais il avait abandonné le combat pour profiter du moment présent. Qui pouvait prédire quand les choses allaient changer ? Yanjun ne serait peut-être plus là, une fois de retour à Séoul.

parcelles de clarté. la lumière, comme dorure sur leurs peaux. l'air est frais, et le temps est mis sur pause. son souhait, certainement, quand le regard se balade sur cette silhouette tant chérie. elle provoque une douce tachycardie, merveille d'une émotion longtemps laissée à l'abandon, quelque part où elle eut pris la poussière depuis tant d'années.
rien de tout ceci n'était encore promis. la partition à peine écrite, que les notes se déchaînèrent, les mesures s'emmêlant les unes avec les autres. c'était une cacophonie, l'harmonie volant en éclat à mesure que le temps s'effilochait.
à mesure que le palpitant osait mener sa propre cadence. le sauvage, solitaire s'accrocha quand l'atlas interrogea la raison. mais la raison s'oublia, dansante sur ce rythme improvisé.

et petit à petit. la mélodie se déroula, devint douce symphonie chatouillant l'intérieur.

aujourd'hui paraît encore irréel à ses yeux. le rêve au toucher bien trop concret. l'impression d'être sans être. l'impression de ne guère exister sur ce portrait. pourtant, il en apprécie chaque détail. et s'il pouvait, il lancerait aux cieux ces milles promesses enfouies, dans l'espoir que cette journée s'étire encore et encore.
dans l'attente, c'est le présent dont yan se délecte sans savoir quand s'arrêtera ce chapitre. la main qui se tend dans ce tupperware, plonge jusqu'à en sortir un morceau de pastèque. la saveur se diffuse contre ses muqueuses, éclat de fraîcheur, l'eau qui coule, rassasie l'être jusqu'à la bouchée suivante. toi le rire qui se consume si vite, se veut discret à l'encontre de cette nouvelle bouchée de fruit. et le regard qui dévie vers l'océan. l'enfant profite de l'endroit, l'odeur iodé l'envahit, rappelle à l'enfant qu'il n'est qu'un fugitif évitant un retour vers la réalité. la routine qui cherche à fuir, loin dans ses habitudes que d'opter pour un chemin à peine battu. mais la compagnie se veut agréable. suwon le rassure. il est cet éclat qui brille. un phare, ou une sirène. la limite était si fine. mais yan s'en souciait guère. il pourrait bien lui briser le cœur, ce ne serait là qu'une revanche sur un passé encore trop ancré dans sa mémoire. on peut aller se poser et manger au biff square ? le cœur refuse de rentrer. comme si c'est effrayant sous ses paupières. le réveil risquant de lui voler son bonheur. j'ai envie de profiter tant qu'il fait bon le regard se détourne sur suwon, lorsqu'une idée lui vint en tête. c'est peut-être idiot, peut-être niais. mais sa curiosité fleurit en cette terre inconnue. tu te sentirais de m'emmener dans ton passé ? j'aimerai connaître ta vie, ici sincérité aux creux de ses mots, le sourire se porte volontiers sur ses pulpeuses avant de hocher la tête dans un signe affirmatif à la question de suwon. il attrape alors ladite crème, ouvre l'opercule avant de déverser ce liquide dans la paume de sa main, en quantité raisonnable. rapproche-toi et aussitôt, il s'exécute. l'épiderme qui se rencontre, frissons qui courent le long de son échine pendant qu'il étale cette protection sur le dos de l'amant. le geste se voudrait anodin, elle aurait pu l'être. mais tout ceci est encore nouveau pour yanjun. l'habitude n'a pas encore pris sa place dans sa tête, le pigment s'installe à défaut contre ses pommettes alors que des images s'éclaircissent là-haut. finalement, sa première proposition ne serait pas de trop. j'étais sérieux, au fait.. tout à l'heure courte pause, le temps d'oxygéner ses poumons. tu m'en mettrais aussi ?

Ils étaient des étoiles. Des étoiles égarées dans un univers aux milles couleurs, qui pourtant possédait bien des zones d’ombres. Suwon ignorait tout des ombres qui peuplaient la galaxie de Yanjun. Il n’avait à l’esprit que les ombres de la sienne, ces fantômes d’un passé depuis longtemps révolus qui encore et toujours venaient hanter sa vie. Il y avait son père, figure connue par le biais de photos vieillies qui avaient perdu l’éclat de la vie qu’elles dépeignaient. Il y avait Haena, supernova qui perdait petit à petit de son éclat, à mesure que les jours et les années s’écoulaient, mais dont la lueur blafarde venait encore baigner son univers, quand la chance lui était donnée. Puis, il y avait eu Yanjun, brillant comme le soleil, débarqué au milieu de son système stellaire comme un second big bang, pour remettre en question sa façon de penser, de fonctionner… D’aimer ? Comme autant d’éruption solaires, chaque mot que Yanjun prononçait venait bouleverser l’ordre établi dans l’esprit de Suwon, et ce dernier en venait parfois à se demander si l’étudiant en médecine avait la moindre idée de l’effet délicieusement dévastateur qu’il avait sur lui.

« Moi ? » Un rire lui avait échappé, alors qu’il retraçait d’un regard les traits du visage de son petit ami. L’appeler comme ça était tellement étrange, tellement nouveau. Comme si la linguistique elle-même avait été remise en question au moment où ce « eux » était né. Comme si ce terme n’avait été rien de plus qu’une abstraction dont ils pouvaient se défaire sans le moindre souci, parce que se nommer n’était plus nécessaire à partir du moment où le cœur s’en mêlait. « C’est pas moi qui dirais non. » Et il avait reposé les yeux sur la mer un instant, avant de retrouver d’autres préoccupations, comme l’état de sa peau que le soleil avait mordu toute la journée durant, à l’instar de celle de Yanjun. « Pourquoi pas ? T’as vu des trucs qui te tentent ? À part moi, évidemment. » N’était-il pas le premier à avoir lancé ce sujet ? Voilà que Suwon s’en amusait, prenant encore un morceau de pastèque pour s’en délecter en adressant un clin d’œil à l’apprenti médecin. « Ouais, moi aussi. » La journée n’était pas encore terminée. Ils avaient encore bien du temps pour en profiter.

C’est alors que survint l’une des ombres auxquelles Suwon avait pensé un peu plus tôt, à la question pourtant légitime de Yanjun. Son passé… « Je sais pas si t’as vraiment envie de faire ce genre de voyage. » Lui n’en avait pas envie. C’était encore trop douloureux, même s’il n’en disait rien. C’était vivre une existence sans savoir d’où on venait. Il était né à Busan, il y avait grandi pendant quelques années, avant d’être arraché à cette ville qui sentait l’eau salée pour rejoindre une famille qu’il haïssait du plus profond de son cœur. La fusion de deux galaxies voisines qui ne s’associaient guère sans collisions. Un désastre, aurait-il dit. La rencontre entre une étoile et un trou noir qu’il la gobait en une fois, réduisant à néant des milliers de souvenirs au profit d’histoires qu’il n’avait pas envie d’écrire. « Mais on peut faire ça, si t’en as vraiment envie… »

Un sourire aux lèvres pour répondre à celui de Yanjun, alors qu’il s’installait à ses côtés, Suwon attendit qu’il réponde à sa requête, non sans quelque impatience : il aimait le contact de ses mains sur sa peau. Il s’approcha sans se faire prier, laissant Yanjun faire son œuvre avant de laisser un sourire espiègle parer ses lèvres alors qu’il se saisissait à son tour de la bouteille de crème pour en glisser dans sa paume. « Ah bon ? » Un ton qui trahissait son humeur, faussement innocent, alors qu’il laissait frottait ses mains pour y répandre la crème. « Tourne-toi. » Il vint appliquer l’après-solaire sur les épaules de son petit ami, laissant ses doigts retracer les muscles de son dos alors qu’il laissait ses mains descendre petit à petit vers le creux de ce dernier, ses lèvres se posant un instant sur l’une de ses omoplates. « On peut aussi passer la soirée ici, tous les deux. » Et ses lèvres de dévoiler une nouvelle fois ses dents alors qu’il entourait de ses bras la taille de Yanjun pour se coller contre lui, laissant son menton atterrir sur son épaule. « T’en dis quoi ? » De son humble avis, l’idée était bonne. De toute façon, il n’était jamais trop tard pour sortir, une fois l’été arrivé.

c'est un éclat lumineux. l'arc-en-ciel qui s'est dissout, éclaboussant le voile céleste de ses plus belles couleurs. le paradis se peint à l'image de l'homme assis à ses côtés. qu'il est beau, suwon. si beau que le garçon en est ébloui. l'astre lumineux ferait pâlir de jalousie le soleil.
il est beau, et yanjun se perd par moment à trouver une raison, un argument, un détail pouvant le rappeler à la réalité. comme si tout ceci, n'était pas censé être pour lui. comme s'il n'y avait pas sa place.
car suwon. il est parfait. il est cette délicate attention sur laquelle on s'agrippe, s'attache sans nécessairement le vouloir. celle qui manque, et qui se révèle ainsi, une fois qu'elle eut planté ses griffes dans notre palpitant instable. et il aime ce que suwon lui procure. ce vide qu'il comble bien malgré lui. il est beau, et yanjun imagine difficilement une vie sans lui. les traits effacés, le brouillon déchiré, mis en lambeaux. représentation blafarde de ce pulsant qui perdrait en vitalité, certainement. c'était idiot, d'être autant imprégné de quelqu'un, n'est-ce pas ? c'était ridicule, cette presque dépendance à l'égard d'un être. le besoin constant de sentir sa présence, de se laisser bercer par sa divine mélodie.
l'agonie fut lente, ses bras devenant la seule rédemption tant espérée. loin, les moutons funestes. ils étaient loin, quand la boîte à musique se mettait en marche, douce berceuse ouvrant à l'enfant les portes de morphée.

et ce sont les désirs qui fleurissent contre sa cage d'ivoire, offrent des bourgeons aux creux de ses lippes. il parle, le ton amusé compresse ses propres envies, mais cela ne suffit pas à les faire taire. oh non. ça tourbillonne, fracasse le plexus en de multiples battements quand les images se veulent persistantes. il suffisait d'un mot, d'un regard, d'un geste pour que suwon bouleverse l'univers bâti par yanjun. irréel qu'est, cette sensation que le garçon lui procurait en un claquement de doigt. il ne le contrôle pas, ne le peut simplement pas. il n'est que le pantin de son bourreau. hmm... fais attention à ce que tu dis. tu sais que je vais finir par vouloir rentrer tout de suite c'est presque gêné qu'il se fond dans ces explications, le rire comme témoin de cette-même émotion s'étant emparé de lui. n'importe, une pizza l'appétit est encore peu présent pour aider l'homme à opter sur un choix plus précis. alors la solution se révèle facile, quand l'idée est absente. elle est ailleurs, diffuse une curiosité à l'égard de cette personne qui se dissimule encore dans l'ombre. yanjun souhaite lever le voile, apprendre à décortiquer l'homme qu'il aime, apprendre à reconnaître chacune de ses coutures, et l'aimer en conséquence. qu'importe ses blessures, ses peines. l'aimer pour ce qui l'enivre, ce qui fait scintiller ses iris. j'en ai envie sans prendre en compte ce que les lignes renferment. la réponse est rapide, l'étudiant distrait par ce fruit dans lequel il croque, le regard appréciant la vision de l'horizon dont la mer en est la seule frontière. avant que son attention ne se porte sur l'amant, le sourire à peine prononcé qu'il s'efface aussitôt. ça va pas ? panique, dans sa tête. la main se porte délicatement contre sa joue par seule envie de capturer son attention. l'inquiétude se peint sur ses traits alors qu'il se penche vers suwon. il a peur, oui. il a peur de ce nuage qui semble s'installer dans son cosmos. ce même nuage qui ne souhaite guère vouloir se rendre perceptible aux yeux de yanjun, pour le plus grand désarroi de ce dernier.

malgré tout, le sourire tente de persister. il se veut rassurant malgré l'obscurité qui tapisse le décor. peut-être était-ce, là, le signe d'une évidente maladresse de sa part. un quelque chose qu'il eut fait, ôtant un peu de son étincelle à cet astre. mais yanjun n'a guère le temps d'y songer, ses mains retraçant finalement la silhouette de suwon. recouvrant l'épiderme d'une crème légère, protectrice d'un astre jaloux de l'être solaire. sans honte, il s'accorde le temps d'en profiter, appréciant ce contact se voulant presque anodin si le palpitant ne menaçait pas de briser le plexus quand les idées se font d'autant plus fortes contre sa boîte crânienne. elle le menace encore, se font presque persistantes quand, c'est à son tour de passer entre les mains de l'ange. les yeux clos, la respiration plus profonde, mesurée. avant que le sursaut ne l'atteigne doucement, lorsqu'il sentit un poids contre ses épaules, suffisant pour capturer l'attention de l'étudiant en médecine. le sourire se porte volontiers à ses pulpeuses, une de ses mains se baladant dans la chevelure de suwon. tendrement. je préfère, et de loin, ce programme. on pourrait commander à manger.. et.... et c'est avec difficulté qu'il retient les autres mots de se bousculer jusqu'au bord de ses lèvres. suwon légère complainte soufflée, alors qu'il passe ses bras autour du corps de l'homme et l'entraîne un peu plus contre lui. l'envie de l'avoir au plus près de lui, de pouvoir admirer son visage, de pouvoir jouer comme il l'entend avec ses mèches de cheveux, ou de dessiner les contours de son visage. à la place, ce sont ses lèvres qui viennent capturer ses jumelles tant convoitées. je t'aime poésie récitée, les anges chantant l'hymne au paradis quand il vient une nouvelle fois apposer un baiser contre ses lippes, l'étreinte délicate, ses doigts se refermant contre les hanches de son petit ami. tu ne te rends vraiment pas compte de l'effet que tu me fais

Suwon aurait donné tellement de choses pour pouvoir profiter plus souvent du bruit des vagues et de l’odeur d’iode des villes maritimes… Mais Séoul était un endroit bien moins plaisant à ses yeux. Le synonyme d’un abandon, celui de son passé, de ses racines, pour venir se greffer à une réalité bien moins plaisante : celle d’une famille recomposée. Revenir dans cet endroit en compagnie de Yanjun était une bouffée d’air frais nécessaire et bien méritée à ses yeux. Son coeur battait lentement, en paix, alors qu'il regardait les vagues, avant de rire doucement à sa remarque, hochant la tête. « Ça me semble bien. » Il y avait toujours des pizzerias ouvertes, à ce moment de la journée, et compte tenu de la météo, c'était une idée parfaite. Un sourire vint tirer le coin des lèvres de l'étudiant qui se replongeait dans ses pensées à mesure que la conversation progressait.

Et cette conversation, si elle avait bien commencé, prenait une tournure bien malheureuse. Se rappeler des souvenirs qu'il avait abandonnés derrière lui était une histoire bien triste : il y avait son père, il y avait sa famille... Mais Suwon avait l'habitude de trimballer avec lui tout un tas de mémoires qu'il aurait dû délaisser. La preuve en était le désordre qui régnait dans ses caisses, les bibelots parfois inutiles, parfois inconnus qu'il fourrait dans ses armoires, en une espèce d'organisation particulière que peu de gens pouvaient comprendre. Il ignorait pourquoi il gardait ces choses, pourquoi il était incapable de s'en défaire, et pourtant, ces objets comblaient un vide qu'il n'arrivait pas à exprimer : la conscience qu'un jour, il ne serait plus de ce monde, et que comme son père avant lui, on finirait par le remplacer. Une idée bien douloureuse qui le hantait comme le fantôme du défunt qui, aujourd'hui encore, venait ternir les paroles qu'il prononçait. « Ça va... » Un sourire qui fleurit pour ses flétrir aussitôt, avec la vague étincelle qui lui habitait le regard, avant qu'il ne repose les yeux sur ceux de son petit ami, retrouvant une esquisse de sourire qui ne parvenait pas à s'affirmer autant qu'il l'aurait souhaité. « C'est plutôt moi qui n'en ai pas envie... » Mais il n'en avait pas encore parlé à Yanjun. À vrai dire, il n'en parlait à personne, pas même à ceux qui le savaient déjà. Coupant court les conversations qu'il avait avec Siwon, refusant d'adresser la parole à son beau-père ou à sa propre mère. Les choses étaient compliquées, en effet, et si s'ouvrir à Yanjun lui traversa l'esprit un moment, il n'en trouvait pas la force à cet instant précis. « Je t'expliquerai plus tard, d'accord ? » La journée était trop belle pour être gâchée par de nouveaux pleurs. Il refusait tout simplement.

Suwon laissa les mains habiles de Yanjun suivre sa peau à sa demande, ce simple contact suffisant à chasser les pensées négatives qui lui venaient par dizaines, alors qu'il reposait les yeux sur la mer qu'il distinguait encore depuis l'endroit où il se trouvait. Il ne regrettait clairement pas cette vue sur la plage. Il rendit la pareille à Yanjun avant de venir l'enlacer, sa tête trouvant naturellement place sur le relief de son épaule, alors qu'un sourire reprenait son empire sur ses lèvres. Ses yeux se fermèrent un moment au contact des doigts de son petit ami dans ses cheveux, alors qu'il l'écoutait, ouvrant les yeux à son hésitation pour retrouver son regard. « Hm? » Sans savoir ce qu'il anticipait exactement, Suwon sentit son coeur battre furieusement, ce qui ne l'empêcha aucunement de laisser Yanjun le prendre contre lui, geste qu'il encouragea d'ailleurs en venant se loger contre le corps de l'étudiant en médecine dont il retrouva très rapidement les lèvres. « Je t'aime aussi. » Et ses lèvres de venir encore une fois cueillir celles de Yanjun, tandis que dansaient dans son esprit des milliers d'étoiles plus luisantes les unes que les autres. Les mains de part et d'autre de son visage, comme s'il avait craint que ce dernier ne disparaisse soudainement, il s'appuya un peu plus contre Yanjun, un sourire aux lèvres. « Peut-être pas ? Et si tu m'expliquais, hm ? » Ils étaient seuls dans cet appartement, seuls comme ils auraient pu l'être tout le reste du temps, si la vie l'avait voulu ainsi. Yanjun avait en peu de temps pris une telle importance que Suwon se demandait comment il était capable de passer une journée entière sans le voir. Il s'en trouvait presque ridicule. Mais le bonheur qu'il éprouvait à son contact était bien supérieur à cette gêne, alors il s'en moquait.

Ses doigts quittèrent finalement le visage de Yanjun pour glisser le long de son cou et de sa mâchoire, vers ce corps qu'ils avaient découvert bien trop de fois déjà. Il pouvait sentir son coeur battre à tout rompre, menaçant de briser sa cage à chaque coup. « Fais-moi l'amour. » Des mots inutiles entre eux, il aimait en tout cas le penser, mais ils faisaient partie de ces choses que Suwon appréciait. Faire savoir à Yanjun qu'il l'aimait. Faire savoir à Yanjun qu'il le désirait. Et en cet instant, il faisait les deux à n'en point douter, et c'est cette même raison qui poussa ses lèvres à retrouver leurs jumelles sans le moindre délai.

berceuse à l'odeur iodée, elle offrit au palpitant une nouvelle valse. notes paisibles, telle une délicate boîte à musique que le garçon ne cessa jamais d'écouter. car c'était ainsi que suwon le faisait se sentir. un repos longtemps oublié, en ces bras réconfortants. et qu'importe l'endroit, qu'importe l'instant, qu'importe ce qui animait les environs, yanjun n'y prêtait qu'un maigre intérêt tant que cette seule personne était ici, à ses côtés. ici et nul part ailleurs. oh, qu'il était aisé pour cet homme de sentir ce feu bouillonner en lui lorsque les regards portaient une attention particulière à cette silhouette qu'il vit, à de nombreuses reprises, glisser entre ses doigts. le perdre, une idée qui lui était insoutenable, même en ces heures vespérales où le calme adoucissait les peines. et où son parfum persistait à chatouiller l'attrait. il était bien, et il espérait qu'il en soit en aucun cas autrement.

alors, lorsque le garçon sentit un changement dans la voix de suwon, c'est l'inquiétude qui le submergea, le regard noyé de cette lueur si particulière. il avait envie de savoir, de creuser cette surface et observer ce qui se dissimulait ici-bas. mais cette coquille paraissait bien trop épaisse pour être brisée sans que l'accord ne soit offert. un "remis à plus tard" lâché dans le vide, sans que cela ne puisse réellement contenter le garçon. il ne l'était pas. ne le pouvait pas tant que des mots ne seraient pas mis sur cette peine que son petit ami tentait vainement de dissimuler derrière de faux sourires. et au plus il essayait, au plus yanjun sentait cette énergie l'empoigner par la gorge.
à l'intérieur, c'était une lutte infernale entre le cœur et la raison. un cœur bien trop curieux, par moment égoïste qui voulait s'accorder la raison d'être l'amant. l'envie de le soutenir et de l'épauler, mêlé à cet idiot sentiment d'être mis de côté ou de ne pas être digne de confiance. c'était quelque peu blessant, mais l'esprit ravivait cette patience dont yanjun pouvait parfois faire preuve sans être, pourtant, apte à faire taire cette conscience un peu trop bavarde. comme c'était le cas à présent.
ça tambourinait si fort, à l'intérieur de sa boîte crânienne, l'homme perdu entre deux chemins sans savoir lequel prendre, et le tic tac qui avançait jusqu'à ce que la solution lui soit offerte, naturellement. ils en parleraient plus tard. un plus tard suspendu sur cette ligne temporelle, sans date précise ni heure. un plus tard assez flou, qui rendrait certainement fou l'étudiant, mais qu'il finit néanmoins par accepter d'un simple hochement de la tête. il en serait donc ainsi. restons ici alors et ce n'était pas plus mal, ainsi. yanjun en était satisfait. il le serait, tant que suwon serait à ses côtés.

en le sentant contre lui, gestes bénins qui redessinèrent les contours de sa silhouette. délicates caresses protectrices, l'épiderme suffisamment effleuré pour éveiller ce qui était, jusqu'à présent, endormi. ce n'était là que des fragments d'attentions, des gestes anodins mais dont la signification prenait tout leur sens quand les sentiments s'invitaient à leur table, ces derniers forçant le pulsant à frapper si fort contre le plexus. et des caresses qui se renouvelèrent contre ses pulpeuses. ce n'était jamais assez. l'enfant capricieux osait se jouer d'une moue boudeuse pour obtenir davantage. et sans en attendre plus, il se permit ce présent, ses lèvres retrouvant volontiers ses jumelles en une danse leur étant propre, entre des je t'aime dont yanjun ne se lasserait jamais d'entendre. des je t'aime qu'il ne cessa de répéter entre deux baisers, le sourire se dessinant amoureusement sur ses lippes.
il était heureux, ainsi. un peu trop amoureux. il s'était abandonné depuis bien longtemps, déjà, en ces confessions, les sentiments ayant pris le contrôle de son propre corps, ainsi que de ses pensées. ces dernières se faisaient omniprésentes, en cet instant. suwon n'aidant guère à calmer ces images qui s'accumulaient dans sa tête, devenant oppressantes. et c'était le souffle qui lui fut coupé. le regard quelque peu surpris à l'entente de cette demande sortie de nul part. l'air bête, peut-être, alors qu'il analysait le visage de son petit ami. t'es sûr ? idiote question que voilà. dis moi que oui, j'en ai aussi envie comme une mélodie qui supplie à l'homme de lui accorder cette offrande. le garçon cherchant une lueur au fond de ses iris, sur laquelle se raccrocher avant que ses lèvres ne se voient offertes cette réponse tant attendue. une nouvelle danse, peut-être plus agressive, alors que yanjun laissait parler ce crépitement naissant au fond de lui. ses mains devenant plus baladeuses, osant s'aventurer sur ces courbes parcourues à maintes reprises, et jamais lassées. le bas du dos comme nouveau refuge où il osa s'y perdre volontiers. on va à l'intérieur ? une fausse question que voilà, yanjun n'attendant guère une réponse alors que ses caresses glissèrent le long des cuisses de l'homme, jusqu'à pouvoir enfin s'y agripper, et soulever ce corps qu'il voulait tant aimer. le sourire s'illumina sur son visage, pendant que ses pas les dirigèrent à l'intérieur, et vers leur lit. dis... des pigments rosés trahissent cette nouvelle timidité à l'encontre de ses idées fleurissantes. il aurait presque honte d'être ainsi. presque vulnérable quand, d'ordinaire, il n'était pas question de pareil état d'esprit. mais suwon avait cette particularité de lui faire découvrir chacune de ses couleurs au travers de ce prisme émotionnel. il le faisait se sentir plus vivant que jamais. t'as pris tes menottes avec toi ?

Ce séjour était comme un rêve. Un rêve que Suwon ne voulait jamais voir prendre fin. Il avait peu de souvenirs d'un jour où il avait été aussi heureux qu'il ne l'était aujourd'hui. Il y avait la mer, il y avait le soleil, puis cet astre si brillant, étincelant nommé Yanjun, dont Suwon ne pouvait détacher les yeux qu'à grande peine, et dont la simple vue suffisait à alimenter un millier de battements de cœur. Il était malmené par ses sentiments comme un bateau dans la tempête, mais il ne s'en serait plaint pour rien au monde : il aimait Yanjun, d'un amour si fort que même la plus haute des vagues n'aurait pu couvrir ces sentiments jusqu'à leur sommet. Voilà pourquoi il avait envie de rester là à jamais, dans cet appartement qui sentait l'iode et la crème solaire, qu'ils emplissaient de souvenirs à mesure que les jours passaient. Dans cette ville qui marquait une bonne partie de son passé, mais qui se gravait à chaque minute un peu plus dans son présent. Oh, ce que son petit ami pouvait le rendre fou d'amour. Peut-être même fou tout court. Avait-il un jour été raisonnable ?

Mais parfois le passé revenait à l'attaque et couvrait de nuages le ciel de sa vie. Il espérait revoir l'éclaircie, une embellie durable, ce dont il ne doutait jamais en la présence de Yanjun. Sans qu'il puisse l'expliquer, il parvenait à le faire rire, à le faire sourire. Corps céleste qui venait attirer les choses qui se trouvaient dans son entourage. Suwon n'opposait plus aucune résistance face à lui. Mais encore aurait-il fallu qu'il le fasse un jour : il lui semblait qu'il avait toujours été particulièrement enclin à faiblir face à celui qui était resté pendant un temps son colocataire, avant d'évoluer vers quelque chose de plus grand, de plus fort. Tellement plus fort. Suwon avait parfois l'impression que les séparer était impossible sans déchirure. Un sentiment aussi plaisant qu'effrayant. Plaisant, parce que c'était tout ce dont il avait toujours rêvé : un amour fort, sans équivoque, sans condition et sans raison; effrayant, parce qu'il avait le sentiment que ces sentiments pouvaient s'évaporer à chaque seconde et que Yanjun, avec tout son éclat, avec toute son importance, pouvait disparaître du jour au lendemain, sans lui donner de nouvelles. Cela lui était déjà arrivé, après tout. N'était-il pas légitime de craindre un retour de ce scénario catastrophe ? Mais il ne voulait pas y penser, préférant rendre à Yanjun le même service.

Puis il s'était encore une fois égaré, pressant ses lèvres contre celles de Yanjun, si douces, si désirables. Il avait fermé les yeux, profitant de leur caresse contre les siennes, comme un aveugle à la découverte du visage de l'être aimé, il avait laissé ses mains effleurer son visage avec douceur, découvrant ses traits. Il se moquait de le voir, et pourtant il voulait garder ce visage en mémoire. Il aurait voulu être capable de redessiner ses traits sans les avoir sous les yeux, pour ne jamais oublier l'homme qui faisait battre son cœur et le rendait fébrile, un peu plus à chaque seconde qui passait. Mais cette tendresse n'était pas la seule chose dont Suwon était capable, chose qu'il ne manqua pas de prouver l'instant suivant, quand l'espièglerie revint s'inviter dans son regard et au coin de ses lèvres qui s'était soulevé. « Je suis toujours sûr. »

Et comme pour le prouver, il s'était appuyé contre lui, laissant à son petit ami tout le loisir de comprendre la chose alors qu'il lui offrait un nouveau baiser, bien moins tendre que le précédent. C'est son corps entier qui s'échauffait, porté par des pensées qui n'avaient plus rien d'innocent, si ce n'était la prétention de l'être. « Oui. » Un murmure plus qu'autre chose, alors que ses lèvres s'égaraient dans son cou et qu'il s'appuyait contre lui au moment où Yanjun l'attrapait pour le soulever, trop content au moment où il retrouvait leur lit, toujours pendu au cou de son petit ami. « J'ai pris le bandeau aussi... » Et voilà qu'une fois encore, un sourire revenait à ses lèvres, alors que ses joues s'animaient de quelques couleurs. Il se décida à lâcher le cou de Yanjun, uniquement pour glisser les mains contre son torse, avant de se redresser pour aller jusqu'à la valise où il trouva les précieuses qu'il avait emportées, accompagnées du bandeau qu'il avait pris le soin de ramener. Il revint à la hauteur de Yanjun, glissant les menottes entre ses mains alors qu'il venait doucement glisser le bandeau autour de son cou, le tenant de part et d'autre pour l'attirer contre lui et l'embrasser à nouveau. « J'espère que les voisins sont pas là. » Un rire fila entre ses lèvres alors qu'il venait nouer le bandeau autour de la tête de Yanjun, prenant un soin ridicule pour l'ajuster avant de revenir l'embrasser, mordillant légèrement sa lèvre inférieure. « T'as pas idée de l'effet que tu me fais. » Et sur ces mots, il avait laissé ses mains retrouver son torse et descendre sur ses flancs alors que ses lèvres s'attardaient dans son cou et sur ses clavicules. « Je t'aime si fort... » Et plus important encore, il lui appartenait. Un sentiment qu'il ne pouvait pas réprimer, une envie plus que tout autre chose.

il était addictif, cet effet qu'avait suwon sur lui. son corps réagissait à chaque parole, chaque geste, chaque battement de cœur et chaque souffle de sa part. ça en était presque ridicule, pourtant, là était bien le signe évident d'un amour sincère et inéluctable porté à son égard. il l'aimait. il l'aimait si fort que yanjun n'avait de cesse de vouloir le lui montrer et lui prouver sous bien des formes. il l'aimait si fort que chaque pore de sa peau ne désirait que lui.

loin des regards, loin de la foule et de leur devoir. il n'y avait qu'eux. l'intime à portée de main, il serait, là, non avenu de leur part que de ne pas en profiter. pourtant, l'étudiant préféra se retenir avant de se laisser porter par ses propres impulsions. une demande de faite, puis l'approbation, et c'était vers un non-retour qu'ils allaient plonger, ensemble. les baisers se voulant plus agressifs, comme un souffle retrouvé aux creux de ses lèvres. tu te rends vraiment pas compte de ce que  tu m'infliges oh non, il n'en avait vraiment aucunement conscience. chaque pore de sa peau réagissait à lui, criait son nom, un appel de détresse sur lequel yanjun vivait en permanence. il avait besoin de lui à chaque instant, à chaque seconde. le silence devenant torture quand l'astre était éteint, loin de lui. dieu qu'il l'aimait. c'était bien trop intense pour lui, bien trop intense pour l'ignorer. il l'aimait si fort qu'il ne savait guère comment atténuer cette flamme. le pouvait-il seulement ? en avait-il même l'envie ? non. bien sûr que non. et la seule chose dont il était en mesure de faire, c'était de s'accrocher à lui. s'accrocher à lui tant qu'il le pouvait, son corps s'enlaçant contre lui, les mains roulant jusqu'à ses cuisses afin de pouvoir le soulever et le transporter un peu plus dans leur propre intimité. c'était, pourtant, là de courte durée, yanjun lâchant une requête qui fit s'envoler, pendant un bref instant, suwon loin de lui. moue boudeuse, pourtant il ne perdit pas une seule minute pour ôter le haut avant que son petit ami ne le retrouve et le condamne, aussitôt. la vision troublée par le tissu, c'était là tout autant de frustration qui commençait à courir le long de son épiderme. je commence à regretter le rire résonnait timidement, une teinte rosée diffusant, alors, ses plus belles couleurs contre ses pommettes. lui aussi, il espérait qu'ils seraient les seuls présents à leur étage. montres-moi à quel point je te fais de l'effet cette attente était insoutenable, les émotions en émois, elles échauffaient son corps, les idées à présent devenues si peu claires dans sa tête. tout ce qu'il voulait, en cet instant, c'était le sentir au plus près de lui. marques moi yanjun voulait sentir qu'il lui appartenait. à lui, et seulement lui. trophée sur sa peau qu'il voulait montrer au monde, et qu'il voulait lui rendre. je t'aime... c'est un murmure qui accourut contre ses lippes, le souffle couvrant cette confession pourtant remplie de tous ces sentiments à l'égard de suwon. il l'aimait, oui. un peu trop, si seulement c'était possible. et maintenant, il voulait pouvoir le lui prouver, mais un certain détail l'en empêchait, le caprice transformant son faciès vers une moue visiblement boudeuse. j'veux te voir ses mains se tendirent hasardeusement dans l'espoir de sentir son copain sous ses doigts, et une fois que c'était le cas, c'est un sourire intéressé qui se dessina sur ses lippes. ni une ni deux, il tira l'homme un peu plus près vers lui jusqu'à pouvoir capturer ses lippes en un énième baiser, tout aussi agressif que les précédents, ses jambes cherchant vainement à s'enrouler autour de suwon dans une envie de prendre le dessus sur lui. tends tes mains quitte à jouer dans ce sens, yanjun se ferait un malin plaisir à y apporter sa touche. c'est sans perdre davantage de temps qu'il glissa, alors, les menottes autour des poignets de suwon, ses lippes toujours retroussées en ce même sourire amusé. puis, une fois ceci de faits, ses doigts tombèrent sur le torse de son petit-ami, découvrant chaque parcelle de son corps, chaque fragment le constituant jusqu'à atteindre la limite de non-retour. une gêne, sous sa pulpe, qu'il ne souhaitait que voir s'envoler.

Ce que Suwon pouvait aimer l'effet que Yanjun avait sur lui. Il aimait sentir ses mains contre son corps, sa peau à même la sienne. Il aurait pu passer des heures à ses côtés, à ne rien faire d'autre que sommeiller en profitant de sa présence si rassurante. Une présence qu'il recherchait, qu'il souhaitait de tout son coeur, et qui lui manquait terriblement lorsqu'il ne pouvait le retrouver à la fin de la journée. Alors, maintenant qu'ils étaient tous les deux, Suwon ne pouvait que s'amuser des propos de son petit ami.   Tu crois ? » Le sourire malicieux qui dévoilait quelques perles d'ivoire, les lèvres qui se retroussaient malgré lui, à chaque fois que le rire s'y invitait. Il ne pouvait s'en empêcher. Taquiner Yanjun faisait partie de ses choses favorites, depuis le jour même de leur rencontre.   Je le fais peut-être exprès... » Innocent, encore, toujours. Ingénu, plutôt. L'innocence, cela faisait un bon moment qu'il l'avait oubliée désormais, encore plus alors que Yanjun le transportait à l'intérieur et qu'il pouvait se serrer contre lui.

Il était allé chercher les accessoires que Yanjun avait demandés. Rien de bien surprenant, quand on les connaissait.   Déjà? » Les yeux posés sur le visage qu'il venait d'aveugler, un nouveau sourire était venu se glisser aux lèvres de l'étudiant qui avait déposé un baiser aux lèvres de son petit ami.   Hm... » Lui montrer, hein ? L'idée arracha à Suwon un nouveau sourire alors qu'il se collait à lui, laissant son corps épouser le sien avec un peu plus d'insistance alors qu'il glissait les doigts sur les épaules de Yanjun, laissant les baladeurs se perdre sur les formes de ses muscles avant de s'approcher à sa demande pour presser les lèvres sur son cou avec plus d'insistance, s'y attardant jusqu'à ce que paraissent les premières marques.
Ils s'appartenaient.
Entièrement.
Totalement.
À jamais.

Suwon se demandait parfois si Yanjun avait la moindre idée de la force de ses sentiments. L'entendre prononcer encore une fois ces quelques mots attira un nouveau sourire à ses lèvres. Un sourire tendre, malgré ce qu'ils étaient en train de faire.   Moi plus encore. » avait-il répondu en un murmure avant de venir le marquer une seconde fois, vers la clavicule.   Tu peux pas. » Un rire amusé lui avait échappé alors qu'il l'observait encore.   Si tu me dessines, tu connais mon visage, non ? » Et l'étudiant de s'amuser encore, alors que Yanjun l'attirait vers lui à nouveau, avant de répondre à son baiser avec au moins autant de fougue.

L'instant suivant, il avait obéi, tendant ses mains à ce Yanjun aveugle auquel il souhaitait s'offrir une fois encore. Toujours. Il aurait donné n'importe quoi pour sentir ces mains sur lui, pour sentir la présence de Yanjun à ses côtés. C'était si agréable. Chaque toucher faisait battre son coeur un peu plus vite, lui donnant l'impression d'une course interminable. Ô, ce qu'il espérait qu'elle ne prendrait jamais fin.   Je veux te toucher. » Mais comme Yanjun ne pouvait le voir, il ne pouvait le faire, et il chercha à s’accrocher à lui tant bien que mal, portant ses bras liés autour de son cou.   C’est dommage, je peux même pas te déshabiller. » Dommage oui, très dommage.

c'était un morceau de paradis qui se cristallisait sous ses yeux. suwon n'en était que le fruit du pêché, pour lequel yanjun se laissait volontiers succomber. qu'il aimait ses bras, la façon dont son corps se fondait contre celui de l'amant et dont seul un sourire de sa part suffisait à panser des cicatrices. il aimait aussi cette habitude que les anges eurent de chanter, accompagnant cette danse qui s'exécutait au travers d'un seul baiser.

comme un monde sur lequel l'ombre s'était dissipé.
car la seule chose qui importait se trouvait sous ses yeux : park suwon. son astre à lui. ce même astre plus brillant que tous les autres et dont l'étudiant était tombé éperdument amoureux.

le temps passé à ses côtés avançait d'une façon bien particulière. ils étaient certainement perdus dans un rêve, là où les aiguilles s'étaient arrêtées de découvrir encore et encore chaque horizon de leur propre monde. un rêve duquel yanjun souhaitait ne jamais se réveiller. aussi loin se tiendraient-ils du réel, et c'était autant d'espace pour les laisser prétendre à une vie qui ne leur appartenait qu'à eux. loin de ce qui les attendait ailleurs.

c'était autant de temps pour redessiner chaque courbe de ce corps que le garçon aimait tant contempler, avant que la vue ne lui soit ôté au grand dam de yanjun, ce dernier n'hésitant pas à se fondre dans une moue évidemment abattue. quelle idée j'ai eu et si ça ne tenait qu'à lui, alors il aurait soufflé ses revendications en rappelant à suwon qu'il était peut-être plus judicieux de ne pas l'écouter. mais ces dernières furent bien rapidement ravalées, le plaisir en un souffle bordant ses lippes sans aucun tabou. ah ! qu'il aimait se sentir possédé. être à lui. seulement à lui. et porter sur son corps ces marques dont il en arborerait fièrement chaque couleur. les points chatouillés, choisis avec précision tant sa sensibilité en était chamboulée. et d'une simple sensation, c'est son esprit qui se ferma, laissant au corps l'omnipotence d'agir comme bon lui semblait. il en oubliait presque la parole, tant sa concentration restait figée sur ces zones que suwon effleurait de ses lèvres, ses mains se perdant irrémédiablement dans sa chevelure.

avant que la roue ne tourne, suwon, à présent tout aussi contraint que lui. et cette simple idée, bien que yanjun n'avait aucun aperçu de la scène, suffit à apporter un brin de lumière sur ses pulpeuses, ses dernières se retroussant suffisamment pour illustrer la satisfaction qu'il ressentait. il va falloir te contrôler, mon cœur que c'était enivrant, cette sensation d'avoir la main mise sur l'amant. c'était là, une chance de lui offrir un retour de faveur, et un maigre aperçu de ces étincelles que suwon provoquait en lui. hier, aujourd'hui.. maintenant.. l'instant ne changeait pas l'intensité de ses sentiments. il l'aimait. peut-être plus qu'il n'oserait se l'admettre. il l'aimait, et c'était là une vérité qu'il voulait voir s'imprégner sur sa peau. c'est dommage... en effet. tu ne peux que regarder et s'il le pouvait, alors yanjun aurait osé cet air assuré dans son regard, si peu compatissant à l'égard de la situation dans laquelle son petit-ami se trouvait. geste presque autoritaire, sa main se posa sur le torse de suwon qu'il invita à reculer suffisamment jusqu'à basculer sur le lit, derrière eux. et sans perdre plus de temps, yanjun le rejoignit, ses jambes de part et d'autre de ses hanches tendit que ses mains ôtèrent aussitôt son tee shirt qu'il abandonna ensuite sur le sol. un baiser fougueux, le sourire qui ne souhaitait pas disparaître de ses lèvres, et voilà que ses mains s'attelèrent déjà à une nouvelle tâche. un vêtement ôté au prix d'un second, c'était la ceinture de son petit-ami qui en pâtit alors, pendant que yanjun s'occupa de recouvrir le creux de son cou de baisers furtifs, ses diamants jouant avec son épiderme avant d'y laisser quelques traces aux couleurs de celles que l'étudiant en médecine arborait déjà. le passage enfin ouvert, et le sourire s'imprégnant davantage sur ses lèvres à l'encontre de la peau de suwon, yanjun s'autorisa la découverte de ce nouvel horizon à l'aide de la pulpe de ses doigts. délicates caresses ci et là, ces dernières étaient presque timides jusqu'à ce que, finalement, il ose traverser l'interdit.