Personne n’aurait rien pu faire pour sauver Suwon de lui-même, maintenant qu’il était enfermé avec Yanjun, à l’abri des regards dans cette chambre qui était leur. Il ne pouvait s’empêcher de sourire en entendant les propos de Yanjun, dont il venait de fermer les yeux au monde. Il ne pouvait s’empêcher de s’amuser de chaque seconde qui passait, de s’en délecter au point d’en perdre l’esprit alors qu’il laissait ses mains trouver le chemin du corps de son petit ami, un peu plus de seconde en seconde, alors que ses lèvres possédaient quelques parcelles de ce dernier. Cet homme qui était le sien, cet amour qu’il éprouvait à son égard. Tout, absolument tout n’était qu’une partie d’un monde plus vaste, et pourtant, Suwon avait l’impression que son existence entière y était liée, depuis cette fameuse soirée.

Il ne put s’empêcher de rire une fois encore quand il se trouva à son tour empêché d’agir, plus concrètement encore que Yanjun, qui était seulement réduit à l’obscurité. « Je sais pas comment je suis supposé faire ça, mais je vais essayer. » Se contrôler. Facile à dire : Yanjun ne devait pas se contrôler face à lui-même. Mais malgré tout ce qu’il pouvait dire, c’était une chose qu’il appréciait tout particulièrement. Sentir qu’il était à lui, qu’il était à sa merci, même de la façon la plus douce qui soit. Il avait bien compris que Yanjun n’était pas de ceux qui allaient faire du mal aux autres, ou du moins c’est ce qu’il aimait penser. « Ça me suffit peut-être de regarder… La vue est plutôt pas mal. » Et un sourire mutin de s’emparer de ses lèvres alors qu’il gardait les yeux sur Yanjun. « Puis j’ai encore mes jambes. »

Mais de ses jambes il ne fit pas grand usage avant que Yanjun ne les fasse basculer sur le lit et que ses vêtements ne le quittent. Quel dommage. Il en était tellement désolé qu’il n’y pensa pas plus de quelques secondes, laissant plutôt sa tête basculer légèrement sur le côté alors que les lèvres de son petit ami découvraient leur territoire au prix de quelques soupirs qui filèrent bien vite entre ses lèvres à mesure que ses mains continuaient leur chemin. Il était à sa merci, mais d’un autre côté, il l’aurait suivi jusqu’au bout du monde, alors il se laissait faire volontiers. « T’es tellement beau. » Parce qu’à part parler, essayer de le distraire, que pouvait-il faire ? « Et tu peux même pas voir ce que tu fais… » Mais ça ne le dérangeait pas. Lui, il le voyait. Il le sentait. C’est tout juste s’il parvenait à trouver l’esprit nécessaire pour le narguer correctement. Il n’était plus que désordre.