rian était têtue, c'était un fait mais d'ordinaire la jeune femme arrivait à garder le contrôle d'elle-même, cela ne servait à rien de se prendre la tête pour des choses aussi futiles qu'une histoire de chiffons, et pourtant la brune qui lui faisait face avait réussi à lui faire sortir de ce self-control tant maîtrisé, elle pouvait dire que même son père avait eu la chance - si on peut considérer cela comme une chance, de ne pas avoir été victime du retour de bâton, à force d'avoir cherché et tourmenté la vie de sa fille depuis des années. mais cette fille ? c'était comme si il n'y avait pas filtres, pas d'entre-deux avec elle, une zone où on pouvait se dire que les choses allaient s'améliorer, que ce n'était pas si grave. rian était certaine, entre elles deux, ça ne matchera jamais.

aucune des deux filles n'avaient voulu en démordre, et voilà le résultat : la tunique si belle déchirée en deux, et chacune se rejetant la faute parce que c'était tellement plus simple de faire preuve de mauvaise foi que d'accepter qu'elles avaient leur part de responsabilité dans ce qui était arrivé là. sauf que ça n'arrangeait en rien les choses en dehors de les énerver un peu plus, se balançant des gentillesses pour changer des dernières minutes qui semblaient durer des heures. heureusement - ou pas tout dépendait du point de vue - quelqu'un finit par les rejoindre, probablement un des manageurs de la boutique, deux vigiles flanqués à ses côtés, les toisant d'un air qui aurait pu faire pâlir plus d'un. elles étaient foutues, à faire toute un drame pour un bout de tissu, les voilà à devoir répondre de leurs actes. « il manquait plus que ça. » elle souffle, basculant sa tête sur le côté quelques secondes avant d'adresser un regard de travers à la jeune fille, sa remarque la brossant dans le mauvais sens du poil mais elle a au moins le réflexe de ne pas répliquer, elles n'étaient pas en position de se crêper le chignon une fois de plus. suivant le gérant et les deux armoires à glace, elles furent conduites dans un bureau, probablement pour se faire passer un savon. « vous êtes sûr qu'on a vraiment besoin de ça ? » elle demande, haussant un sourcil, pour un peu on les ferait passer pour des criminelles.