Un homme qui pense que la réussite sociale permet le bonheur. Un homme qui a toujours voulu faire parti d'un rang social plus élevé mais n'a pas su le réaliser.
Une femme qui pense que l'argent ne fait pas le bonheur. Une femme qui veut vivre simplement.
Deux personnes opposées qui se rencontrent et se marient.

Six mois de mariage et la femme de Monsieur Lee, d’origine japonaise, tombe enceinte. De suite débutent les discussions au sein du couple sur le sexe et le nom. Tandis qu’elle préfère une fille, il veut un garçon. Peu importe combien de fois le sujet est abordé et les mêmes arguments répétés, ils ne se mettent jamais d’accord sur un prénom. Ils présagent déjà la difficulté que cela sera de tomber d’accord pour le prénom de leur futur enfant quand la bonne nouvelle tombe : ce sont des garçons, et des jumeaux.
Dès lors, ils se mettent d’accord : le père donne le prénom qu’il veut au premier, la mère au deuxième né. C’est comme ça que deux prénoms qui n’ont rien avoir l’un avec l’autre sont donnés à deux petits jumeaux. Deux faux jumeaux nés à une date différente : Do Ha est né le premier, à vingt-trois heure cinquante-sept. Le deuxième est né quelques minutes plus tard, mais minuit ayant sonné, la date de naissance inscrite sur sa carte d’identité est le neuf août.


Deux idéologies aussi différentes finissent forcément par briser un couple. Le divorce est demandé et approuvé de l’autre côté. La nouvelle question se pose : qui prend les enfants ? Les deux veulent les avoir mais il faut faire un choix.
Do Ha réclame d’aller chez son père, c’est le portrait craché de ce dernier, la même prétention à un rang social plus élevé, la même vision de la vie. Son frère jumeau veut aller chez la mère. Leurs voeux sont entendus et ils sont séparés. Do Ha ne reverra plus sa mère - de toute façon, à quoi bon, ils sont si différents - ni son frère jumeau.


Élever son fils dans l’idée qu’il faut toujours être plus ambitieux, qu’il ne doit pas traîner avec sa mère qui ne donne pas autant d’importance aux rangs sociaux, se révèle meurtrier pour le père. Le chien mord la main de son maître.
Do Ha explose. Son père ne lui va pas. Il a honte de lui. Honte que son père ne soit pas à sa hauteur, qu’il ne fasse pas parti de la haute. Il ne veut plus être lié à lui. À partir de là, les liens entre les deux sont brisés. Obligés de vivre sous le même toit car les loyers sont trop chers à Séoul pour que Do Ha vive seul, mais sans jamais s’adresser la parole. Le père est scandalisé du comportement ingrat de son fils, sans se rendre compte que c’est lui qui l’a rendu comme ça.


Do Ha est pris à la Yonsei comme élève boursier. Il rentre dans les dortoirs et peut enfin couper les ponts avec son père pour de bon.
Il se retrouve seul.

« I will not be another flower, picked for my beauty and left to die.
I will be wild, difficult to find, and impossible to forget. »

- Erin Van Vuren