° . * , HE LIKES MY JEANS TIGHT, HE LIKES ME MEAN RIGHT? HE LIKES MY LONG HAIR, C O R S E T, HEELS HIGH , * . °

- learn to work it early ;;
Le bruit des couverts, quelques voix couvertes par le flou de ton esprit, l'air passionné par ses ongles couleur sang plus que dans la conversation. Grande table de bois, brillante d'une beauté inégalable, cachée sous cette épaisse couche d'hypocrisie. Dîner d'affaires, stratégies et gros bonhommes imbus d'eux-mêmes prêts à la mettre sur la table pour savoir qui a la plus grosse. À ta gauche, le patron, froid et dur comme un glaçon, l'homme qui partage ton ADN. S'il pouvait te vendre pour un contrat, il en serait capable, comme une royauté moderne, la princesse mise en vente pour une alliance à la con. Il a tenté, tellement de fois, des rendez-vous organisés, des petites conversations plus ou moins discrètes, il n'a jamais été autant intéressé par toi que sans le but de marier ton cul avec le patron d'une grosse boîte. Plutôt crever, c'est ce que tu répètes depuis ton adolescence, des paroles qui entrent par une oreille et sortent par l'autre.
Invisible, tel est ton destin, dans les yeux de ton père. Qu'un employé comme un autre, boostée par ton putain d'ego qui te force à te tuer à la tâche pour faire plaisir à cette enflure de première ordre. Il reste ton père, l'approbation que tu cherches, juste pour pouvoir lui dire de se la foutre profondément dans l'anus d'un âne. Trop vieux pour changer de toute manière, il pourrira comme la merde qu'il est, seul et aigri avec son pantalon apparemment trop petit pour le garder sagement sur lui. 69 ans, plus qu'à attendre l'issue.
Tu observes le monde, autour de toi, des mecs friqués aussi pourris les uns que les autres, une famille dysfonctionnelle comme la tienne, bercée par des drames, mais encore aucun meurtre et c'est très fort. T'as hérité du mauvais côté de ton père, du mauvais côté de ta mère, princesse de glace aux piques enflammées un brin borderline et sadique. Dans ce monde de pourris, il faut savoir être la plus pourrie pour se faire respecter, ainsi est la seule leçon qu'il a su t'apprendre, devenir dure et indépendante, sans vis sociable, au bord de la crise de nerf. Les dîners comme ça, c'est presque tous les soirs depuis tes 15 ans.
Au moment où tu prends le couteau, tu te rappelles que bientôt, ce sera toi la patronne, digne héritière, tenant dans la main le destin de tous ces enfoirés autour de cette table qui peut basculer en un seul coup. Le pouvoir est une chose dévastatrice, et tu te languis de tout contrôler.

- feed off my energy, that's an order ;;
Vas me chercher mon moka almond vanilla 3 shots sans sucre maintenant avant que je te t'étrangle avec cette merde qui te sert de pantalon. Et pitié changes moi ça, je déteste cette couleur, ça me donne mal au crâne et quand j'ai mal au crâne j'ai vraiment beaucoup de mal à être patiente. Alors ça me chercher ce putain de café avANT QUE JE TE TUE- ` langage fleuri et attitude plus haute que n'importe quel building, tes relations se limitent à une non réciprocité exemplaire. L'amitié ? Connaît pas. L'amour ? C'est une sorte de café, non ? T'es toujours exaspérée de l'espèce humaine, ingrate, 100% droguée à la caféine. Juste l'envie de les mettre à distance tout en les gardant proches, pour tes besoins personnels, mais cette peur dévorante de te faire bouffer par des sentiments qui finiront par briser ton cœur. Parce qu'il est là, il bat, il vit, pas de pierre malgré ce que tu aimerais pour protéger ta chair. Tu ne le laisseras pas aimer, ni aimer quelqu'un. Une fois c'est tout, deux fois c'est simplement par imprudence quand vraiment tu manques de choix. Le sexe, seule chose que tu pratique avec d'autres, où tu veux, quand tu veux. Si t'essaies encore une fois de me foutre ta langue dans ma gorge, je te jure que je vais te broyer les couilles tellement fort que tes petits-enfants vont le sentir. où tu veux, quand tu veux, à ta manière. Surtout brutale, passionnée, mais peu de douceur. L'affection, tu n'en as jamais eu alors tu ne peux en donner.
De toute manière, les gens s'en foutent pas mal de creuser. Un gentil reste gentil, un méchant reste méchant. C'est ainsi toute ton adolescence, ta bande de petasses hyper clichée, habillées aux dernières tendances, discutant de mecs, insultant les filles. Celles assisent sur la plus haute marche d'un lycée privé de Séoul, pourtant pas amies pour autant, juste une compétition. Soit t'es dans l'élite, soit tu te prends du yaourt dans les cheveux. T'as toujours été entouré, mais jamais d'amitié. Qui porte encore ce genre de bottes fourrées ? Jvous jure les filles je suis sur le point de faire un malaise du à ce trop plein de mauvais goût, va me falloir un traitement Jimmy Cho, tout de suite. Et ainsi ta vie à l'école se résumait à ça, dépenser du fric, être une queen bee, déléguée de classe et se defoncer pour être la meilleure.
La fac est autre chose, t'as abandonné en troisième année, t'as tout claqué, foutu burn out. Ras le bol de tout faire pour quelqu'un d'autre, même pas pour ta propre estime tellement basse que tu lui marches dessus. T'as compris que tu étais sur la mauvaise voix ce jour où t'es arrivée à la bourre et que t'as louché sur le cours d'à côté. Choc. T'as su après t'être installée dans l'amphi pour le restant du cours que t'étais à côté de la plaque. Alors t'as tout arrêté pour te concentrer sur toi, ta liste de mauvaises décisions qui t'ont emmené ici, seule avec ton chat.

Premier jour de ta nouvelle vie,
mais t'attends toujours ce foutu moka.