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Douloureuses retrouvailles ▬ Kalhi ♥

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Douloureuses retrouvailles ▬ Kalhi ♥ | Sam 25 Juil - 21:11
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Douloureuses retrouvailles  :heart:  Kalhi  :heart:  
C'était l'une de ces journées, d'une banalité affligeante et pourtant tellement réconfortante. Le réveil assourdissant qui m'avait tiré d'un sommeil sans rêve, juste avant les lueurs de l'aube pour que je me glisse dans le nouveau costume de ma vie. Il m'allait bien cet uniforme... n'y prêtant qu'une attention relative, je me concentrais sur ce qui m'attendait. Le chantier sur lequel je passais mon quotidien depuis quelques semaines, les briques et le ciment étaient devenus des amis fidèles, et je les apprivoisais avec sérénité. Le bruit et le chaos ambiant des bétonnières et des marteaux piqueurs sonnaient désormais comme une mélodie à mes oreilles, si bien que lors de mes repos, ils semblaient presque me manquer. Je jouissais d'un maigre salaire encore incertain, mais j'appréciais ce que la vie avait accepté de me donner. Alors peut importait la chaleur, la poussière et la cacophonie des appareils industriels, entre le métal et la pierre je n'étais qu'un homme parmi tant d'autres. Je faisais bon usage de mon énergie en la mettant au service des autres. Je me laissais même quelques fois prendre à imaginer ce que pourrait donner le chantier une fois achevé. Serais-je encore l'un des artisans qui aura aidé à le mener à bien ? Ou aurais-je été à nouveau relégué à mon ancien titre... l'étiquette qui m'avait collé à la peau depuis de trop longues années pour que je ne parvienne enfin à la troquer contre ce paradis de béton ? Concentré, minutieux, j'appliquais les mêmes gestes sans ne jamais me lasser pour peu qu'ils m'aident à garder l'esprit clair et vide de toute pensée négative. Je m'attelais à être utile, à construire un toit plutôt que détruire une vie. « Kal'... KAL !  » La voix de mon collègue résonna faiblement dans le vacarme. Puis soudain tout sembla se figer. Les moteurs s'arrêtèrent, les ouvriers se figèrent et je coulais alors un regard surpris à acolyte. « Ils ont une annonce à nous faire apparemment, il faut aller dans le bureau ! » J'arquais un sourcil face à cette annonce un peu surprenante, mais je n'y accordais qu'une attention éphémère avant de rejoindre la foule des casques jaunes qui se pressaient déjà dans les locaux immaculés.

Les mêmes hommes que je mirais de loin, dans leurs même costumes toujours impeccables. Mais cette fois ci, leurs mines déconfites ne semblait rien annoncé de bon. Et voilà, ta carrière aussitôt commencée se voit déjà avortée... pensais-je. D'un geste lourd je libérais une main de son gant de sécurité et tentais d'essuyer les quelques gouttes de sueur qui perlaient sur mon front. Sous la chaleur écrasante de l'été, j'écoutais d'une oreille distraite le discours pompeux des hommes d'affaires qui aimaient visiblement user et abuser de phrases longues et désuètes, juste pour finalement annoncer le rachat de l'entreprise. Mon cœur se serra... persuadé que dans cette nouvelle hiérarchie, un ex-taulard n'aurait jamais sa place. Mais ce ne fut pas l'instant le plus difficile de la journée. A peine avaient-ils fini de cracher leurs derniers mots que les nouveaux patrons prirent place. Et ce fut à cet instant précis que mon cœur cessa de battre... Parmi cette foule d'homme, il n'y avait qu'une seule femme, la seule que je ne pourrais jamais oublier... Le sourire toujours accroché à ses lèvres, elle présentait fièrement les véritables succès de leur cabinet, les projets tous plus ambitieux les uns que les autres, sans oublier de finir sur une note d'encouragement pour tous ces hommes qui faisaient émerger de terre les bâtiments encore couchés sur le papier. Les mots m'étaient parvenus de manière étouffés, et ce ne fut que lorsque les travailleurs se dissipèrent pour retourner à leur poste que j'eus tout le loisir de l'observer. Une minute seulement, juste un instant avant de finalement tourner les talons en priant pour qu'elle ne m'ait pas vu. Et le reste de la journée fut un calvaire... Les images de ce bonheur envolé tournaient en boucle dans ma mémoire, de son visage inondé de larmes alors que je lui infligeais la même douleur que je ressentais. Une moue torturée face à un visage impassible, mais aussi les moments plus heureux, ceux qui me manquaient terriblement... Mais elle méritait mieux qu'un homme dont le portrait figurait dans les fichiers de la police.

La soleil déclinait, et la journée s'achevait. Je rassemblais le matériel qui traînait encore pour finalement quitter mon poste, bon dernier. Le souffle court, le cœur battant à tout rompre, mes mains n'étaient plus suffisamment sollicitées pour parvenir à occuper mon esprit tourmenté. J'avançais en traînant le pas vers les vestiaires dans lesquels je quittais l'apparat de l'ouvrier pour entrer dans une cabine de douche, laisser l'eau couler sur ma peau et faire disparaître les traces de poussières qui témoignaient de mon oeuvre. Les lumières étaient éteintes, en grande majorité du moins et j'imaginais que l'un de ces pingouins avait encore de la paperasse à gérer. Aussi je récupérais mes affaires le plus tranquillement, ignorant le muscle battant qui faisait tout pour me rappeler que j'avais aperçu la femme de ma vie... à quelques mètres de moi sans même qu'elle ne le sache. Avais-je eu raison de ne pas me manifester ? A cet instant et même avant ? Qu'aurais-je pu lui dire dans tous les cas ? Les pensées emmêlées, je plaquais négligemment une main sur ma nuque, comme si je pouvais par son biais en absorber tout ce qui embrumait mon esprit. Et ce fut à cet instant précis que je tombais sur elle... Sunhi... pensais-je. Mais son nom ne parvint pas à filtrer mes carmines scellées, et je ne pus alors que poser mes prunelles sur elle, retenant avec force les émotions de froisser mon visage. « Bonsoir... » lâchais-je finalement d'une voix bien plus rauque qu'à l'ordinaire.


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Re: Douloureuses retrouvailles ▬ Kalhi ♥ | Sam 25 Juil - 23:18
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Douloureuses retrouvailles  :heart:  Kalhi  :heart:  
En ce moment, les projets se multipliaient et affluaient de toute part au cabinet. Nous nous étions fait un nom, et nous avions pu à de nombreuse reprise prouver notre valeur et notre assiduité dans tous les projets que nous avions entrepris jusqu’à maintenant. Et là, un nouveau défi se dessinait à l’horizon. Ce n’était pas une construction mais une dizaine qui nous attendait. En effet, nous souhaitions faire sortir de terre un lotissement entier. Mais pas n’importe quel style ; un lotissement rempli de villa et de maison luxueuse, uniquement conçue pour l’élite. Si j’ai toujours été concernée par le problème de l’inégalité des classes sociale, actuellement je suis plutôt contente de pouvoir travailler sur des demeures dispendieuse, où l’on pouvait laissé parler son imagination et se permettre quelques folies architecturales. Les mois qui suivront s’annonçaient riches en heures supplémentaires, et en nuit très courtes, mais ça me convenait parfaitement. Il faut dire que pour moi, les nuits n’étaient pas spécialement synonyme de repos. Mes cauchemars étaient revenu en force depuis quelques années, depuis… Je secouais la tête, ne voulant pas repenser à cette partie douloureuse de ma vie. Tout ça pour dire que si je pouvais trouver quelque chose de plus intéressant à faire que de dormir, je m’y plongeais volontiers à corps perdu. Et ce nouveau projet était l’occasion rêver de laisser parler ma créativité tout en chassant mes démons intérieurs. Le grand jour était arrivé, celui qui allait sonner le début de cette nouvelle aventure. Afin de pouvoir mener à bien nos plans, nous avions dû racheter une entreprise du bâtiment afin que les constructions soient achevée le plus rapidement possible. Après plusieurs semaines, notre choix c’était fixée sur une entreprise en particulier qui avait de bon résultat et qui livraient toujours ses chantier dans les temps. Heureusement, le propriétaire était tout aussi pressé de vendre que nous d’acheter, la transaction se fit donc en moins d’un mois, juste le temps que tout les papiers soient en ordre.

Aujourd’hui était un jour important. En effet, nous allions nous présenter à l’équipe qui allait assurer la construction de ses multiples demeures, qui allait devoir nous supporter avec nos frustration d’artistes et de chefs d’entreprises qui se préoccupe du détails et des délais, des coûts et des attentes des clients. Je n’étais pas la plus chiante des chargées de projets qu’ils allaient avoir à satisfaire, mais j’avais un soucis du détails très poussé, c’était bien le seul point sur lequel je te transigeait pas. Pour tout le reste, ils pourraient compté sur ma bienveillance et ma bonne humeur quotidienne. Nous avions jugés qu’il était important de nous présenter et de présenter notre entreprise et les projets à venir, de les embarquer avec nous dans cette aventure, entièrement pour qu’ils soient motivés. J’avais été désignée par mes collègues pour présenter tout ça. Ce qui ne me dérangeait pas outre mesure, car j’étais fière de notre travail et j’aimais partager la passion qui nous animait. J’avais travaillée toute la nuit sur la présentation pour qu’elle soit parfaite en tout point, je ne savais pas s’ils seraient embarqués, transcendés, mais en tout cas les choses seraient clairs. Le temps était venu, nous nous présentions devant tous ses hommes rassemblés. J’étais la seule femme présente, comme souvent d’ailleurs. J’avais très rapidement appris à faire abstraction de se détails, étant déjà habituée à évolué dans un monde presque exclusivement masculin. J’étais entre autre la seule femme au cabinet pour le moment. L’équipe se présenta, et j’enchaînais avec ma présentation, souriante, essayant de m’exprimer le mieux possible. Et je pense que ça s’était bien passé. Mon discours toucha à sa fin, je remerciais tout le monde et me tourna vers mes collègues qui s’adressèrent à moi. Je jetais un instant un œil distrait à la foule qui se dispersait avant de me concentrer à nouveau sur mes interlocuteur, n’ayant pas aperçu la personne qui avaient bouleversé toute ma vie…

Le reste de la journée était passé à une vitesse impressionnante, et nous avions eu le nez dans la paperasse la grande majorité du temps. Le plaisir du dessin se sera pour plus tard, l’administratif nous prenait un temps fou, surtout pour des projets aussi ambitieux que ceux-là. Il faudrait vraiment que j’engage un assistant.. Je m’y étais toujours refuser jusqu’à maintenant, préférant m’occuper moi-même de mes affaires. Mais je dois bien avouée que j’aimerais me débarrasser de certaines tâche pour pouvoir me concentrer un peu plus sur l’essentiel. Donc quelque chose à méditer sérieusement. La lumière du soleil déclinait à vu d’œil, et mes comparses partirent un à un jusqu’à ce qu’il ne reste plus que moi, saluant le dernier courageux qui avait eu la force de resté encore un peu. Pour ma part j’avais décidé de rester le temps de terminer le énième café de ma journée. J’aurais pourtant dû me pressée, j’avais un rendez-vous en deuxième partie de soirée pour boire un verre avec un très charmant jeune homme m’a t-on dit. Je devrais sauté de joie comme me disent certains. Il est vrai que ce n’était pas donné à tous le monde de pouvoir rencontré des jeunes hommes de bonnes familles, promis à de brillants avenirs. Mais je n’arrivais pas à me mettre dans le bain. Mon coeur était prisonnier, enchaîner à un amour qui l‘avait complètement brisé. Je n’avais jusqu’à lors pas réussis à recoller les morceaux, comme une blessures vives qui ne voulait pas cicatrisée. Je soupirais en me résinant à plier bagage. Je ne voulait pas subir les remontrances de ma mère si jamais j’annulais encore un nouveau rendez-vous en prétextant le travail. Et après tout, je n’était pas à l’abri d’une bonne surprise. Je retrouvais alors le sourire, celui que j’affichais toujours. Je devais positiver, croire en l’avenir, c’était ce qu’il y avait de mieux à faire. Je pris alors mon sac et passa la porte du bureau pour me retrouver dans le couloir. Je consultais un instant mon téléphone afin de consulter mes mails une dernière fois lorsqu’une voix parvins jusqu’à moi. Mon corps entier se figea sur place. Cette voix… Même après cinq ans j’aurais pu la reconnaître entre mile. Je me retrouvais prise d’une peur panique de lever les yeux et de tomber sur lui. Mais la curiosité était plus forte que le reste, et au bout d’une seconde, j’osais enfin lever mon regard vers celui qui se tenait devant moi. Mon coeur explosa littéralement dans ma poitrine. Je sentis l’air me manquer. Et si son visage affichait l’impassibilité habituelle qui lui était propre, pour moi s’était une toute autre histoire. Des larmes emplirent instantanément mon regard sans que je ne puisse les contrôler. Toute la souffrance remonta à la surface en une fraction de seconde. Je savais qu’il était sortit, mais jamais il n’avait cherché à me recontacter, signe qu’il était passé à autre chose de son côté, mais pour moi il n’en était rien. Et s’il avait été facile de me noyer sous le travail pour enfouir toute cette tristesse, cette détresse, cet amour que j’avais toujours eu pour lui, là en cet instant je ne contrôlais plus rien. J’avais toujours été mauvaise pour cacher ce que je pouvais ressentir, mais là j’étais victime d’un tel déferlement de sentiments que je n’aurais jamais pu les contenir. Ce fut la sonnerie de mon téléphone qui me tira de ma stupeur, me permettant de m’animer à nouveau. Je parvins difficilement à jeter un œil au cadran indiquant le nom de ma mère. Décidément elle voulait vraiment que je rencontre celui de ce soir… Mais pendant quelques secondes le monde avait cesser de tourner et tout ceci me semblait si loin… Et pourtant c’était bel et bien ma planche de salue. Je rangeais mon portable dans mon sac, essuyant au passage les quelques larmes qui avaient réussis à se frayer un chemin sur mes joues. « Je dois y aller... » Réussis-je à articuler en reprenant ma route, passant devant lui sans lui jeter un regard… Je devais partir, je devais fuir loin de lui tant que je le pouvais, car je savais que j’étais une bombe sur le point d’exploser, et je ne le voulais pas...


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Re: Douloureuses retrouvailles ▬ Kalhi ♥ | Dim 26 Juil - 22:47
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Douloureuses retrouvailles  :heart:  Kalhi  :heart:  
Cinq années s'étaient écoulées, cinq années qui n'avaient pourtant rien changées... Mon cœur lui était resté fidèle, ne battant que pour celle que j'avais malgré tout laissé dans l'obscurité. J'avais souvent rêvé de la retrouver, de la voir, de la toucher... mais jamais je n'avais osé. Mon téléphone était resté délibérément immobile entre mes doigts, et jamais ma route n'avait croisé la sienne, du moins pas jusqu'à cette journée. Dans mes songes, son sourire illuminait son visage, je retrouvais ses yeux rieurs et le son cristallin de sa voix appeler mon prénom. Je l'enlaçais après de longues années de séparation que je ne devais qu'à moi... Dans mes songes, je renouais avec la femme que j'aimais, mais la réalité était loin, bien loin de ressembler à ces images que je fantasmais. Et si je m'étais pris de plein fouet la vision qu'elle m'avait offert malgré elle durant la journée, à cet instant je ne respirais plus. Les traits de mon visage demeuraient impassibles, le résultat d'un travail de toute une vie, mais mon cœur lui s'affolait et les souvenirs refirent surface brutalement. Je nous revoyais à une époque révolue et durant laquelle rien ne semblait pouvoir entraver notre bonheur. Je nous revoyais, main dans la main profitant d'une journée ensoleillée au parc. Je nous revoyais, affalés sur le canapé de son petit appartement, à parler et rire de tout et de rien... Ils étaient loin ces moments de simple complicité... Balayés par des années passées enfermé. Au travers de quelques mots, de la douleur déchirante d'un cœur qui se fend, j'avais voulu la protéger, de ce que j'allais devenir. J'avais su, à l'instant où mon chemin avait croisé le sien, que plus rien ne pourrait se dérouler normalement dans ma vie. J'avais su que dès lors qu'il avait eu ce sourire narquois, mon quotidien ne m'appartiendrait plus. J'avais fui... mes sentiments, ma famille, jusqu'à quitter celle que je ne rêvais que d'épouser. Mais rien n'était plus comme avant, et j'étais ressorti de cette incarcération plus tourmenté que jamais. Emmuré dans un silence presque sacré, l'éloquence ne glissait que rarement sur ma langue, préférant de loin le mutisme d'une vie solitaire à la cacophonie d'une amitié fictive. Et si à cet instant, face à ce visage si familier, à cette silhouette que j'avais autrefois enlacé, j'aurais pu voler en éclat, le poids de ces quelques années pesait néanmoins sur mes épaules et me contraignait à conserver un calme olympien. Juste pour ne rien trahir de l'épreuve par laquelle j'étais passé, juste pour lui laisser sa liberté... J'aurais voulu voir son sourire, je l'avais rêvé encore et encore, mais à la place, ce fut son regard interloqué et inondé qui me clouait sur place.

Le temps semblait s'être soudain figé, affligeant le muscle battant de cette vision qu'elle m'imposait. La douleur dans ses perles qui hurlaient une souffrance à laquelle j'étais étranger, ou c'était tout du moins ce que j'imaginais. Sans avoir aucune idée de la raison pour laquelle elle m'avait gratifié de ses onyx baignés de larmes, elle tourna les talons pour s'éloigner. Je ne voyais alors que son dos, ses longues mèches couleur chocolat qui se balançaient au rythme de ses pas, et ses épaules secouées de tremblement qu'elle ne parvenait à cacher. Dans le monde que j'avais laissé derrière moi, j'avais espéré qu'elle puisse être heureuse, qu'elle vive sa vie comme elle l'entendait, qu'elle soit fidèle à elle même et à son optimisme... mais il semblait que ce monde là n'était qu'une illusion. Aussi la rejoignais-je en quelques enjambées, attrapant son poignet pour l'inciter, sans force, à me faire face à nouveau. Et sans m'en rendre compte, je venais de commettre une erreur fatale. « Sun Hi ? Est-ce que tout va bien ? » demandais-je. Persuadé que ces larmes ne m'étaient pas destinées, j'enfonçais le clou sans le savoir, et j'écorchais un peu plus son cœur, et le mien au passage. Sous mes doigts, je retrouvais la douceur du satin de sa peau, électrisé par ce contact éphémère alors que je relâchais mon emprise. « Que se passe-t-il ? » J'aurais dû continuer mon chemin, la laisser retrouver son univers... celui dans lequel je n'avais désormais plus ma place. Mais la curiosité et l'empathie m'avaient poussés vers elle. Souffrant d'un myocarde qui tambourinait dans ma poitrine, je l'avais abandonné une première fois... mais je ne pouvais décemment pas la laisser submergée par la peine sous mes yeux. L'inquiétude luisait dans mes iris alors même que mon visage ne trahissait toujours aucune émotion, j'étais passé maître dans l'art de les masquer, et quelque part, j'espérais qu'elle ne pourrait voir à quel point elle pouvait me manquer.  


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Re: Douloureuses retrouvailles ▬ Kalhi ♥ | Dim 2 Aoû - 23:32
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Douloureuses retrouvailles  :heart:  Kalhi  :heart:  
La fuite en avant, voilant le scénario de fuite que j’avais privilégiée pour pouvoir m’éloigner au plus vite de celui qui causait mon trouble. Un trouble que je n’arrivais pas et que je ne savais pas gérer. Le fait es que tout ce bousculait dans ma tête, les souvenirs, les déceptions, les attentes, la tristesse, la joie… Tout un mélange qui ne faisait pas bon ménage à être combiné de la sorte. Une partie de moi aurait voulu se trouver ailleurs alors que l’autre voudrait rester planté à son côté pour pouvoir admirer son visage, ses traits, son sourire que je n’avais pas vu depuis une éternité et qui me manquait affreusement… Mon corps entier était son propre traître. Je ne savais plus sur quel pied danser, mais je voulais m’éloigner pour pouvoir y voir plus clair, pour pouvoir digérer ses retrouvailles fortuites et essayer de me ressaisir… Mais il fallait croire que Kalei ne l’entendait pas de cette oreille. Je sentis ses doigts sur ma peau, m’arrêtant dans ma course pour me retourner vers lui. Des frissons ainsi qu’une vague de courant me parcoururent instantanément, ne me laissant plus aucun doute sur l’effet qu’il pouvait avoir sur moi même après cinq années sans avoir croisé sa route. Je fermais les yeux une seconde, afin de respirer, afin de me recentrer. j’en avais besoin, grandement besoin. Les interrogations ne Kalei me touchèrent en plein coeur. Il avait l’air de ne pas comprendre ce qu’il se passait. Il s’inquiétait cependant pour moi, sinon il m’aurait laissé partir sans intervenir. Mais comment devais-je me sentir face à quelqu’un qui ne reconnaissait même pas les larmes que je pouvais verser pour lui ? C’était désespérant, mais c’était… Kalei. Cette réflexion me fit légèrement rire, du moins intérieurement, car extérieurement j’étais toujours en proie à une détresse évidente. Il n’avait pas changer, et il n’y avait rien de pire. J’aurais préféré qu’il soit différent, qu’il ne soit plus ce Kalei que j’ai connu pendant 10 ans, et que j’ai aimé bien plus encore, cela aurait rendu les choses beaucoup plus facile. Mais il avait décidé de ne pas me faire cette faveur.

J’ouvris de nouveau les yeux et le contempla un instant. Je devais me ressaisir, je ne voulais pas exploser, pas maintenant, pas comme ça. Je ne devais pas, ce n’était pas moi… J’essayais donc d’enfouir cette boule d’émotion au plus profond de mon être, de la museler, de l’enfermer dans une boîte, puis une autre, et encore une… Et de placer le tout dans un placard fermé à clef… J’avais l’impression que e tout était entrain de déborder, mais peut-être que cela pourrait faire l’affaire le temps que je puisse quitter les lieu et laisser ce torrent déferler entre les quatre murs sécuritaires de ma demeure. Je fis donc de mon mieux pour ravaler mes larmes, et laisser un sourire venir les remplacer sur mon visage. Je voulais redevenir Sun Hi tout simplement. Je ne voulais pas l’accabler avec tous mes sentiments. Après tout il avait fait un choix, et son choix ce n’était pas moi. C’était dur mais je devais l’accepter, et il n’y pouvait rien si je n’y arrivais toujours pas. J’effectuais donc un virage à 180 degrés, mais je savais que malgré toute ma bonne volonté, je pouvais basculer à tout moment. Machinalement, je reculais cependant d’un pas, ayant besoin de mettre une distance entre nous, sa proximité me faisant souffrir plus que je n’aurais jamais cru l’imaginer. Pour son salue comme pour le miens, afin que je ne sois pas tentée d’avoir un geste malheureux, il fallait que je m’éloigne le plus possible… Un pas, c’était toujours ça de gagné. « Tout vas bien, j’étais juste un peu… Surprise de te voir... » Surprise était un faible mot. Si en temps normal les surprises étaient quelque chose que j’appréciais, dans une situation comme celle-là j’aurais plutôt tendance à les haïr. Mais pour lui comme pour moi, je pense que ses retrouvailles étaient inattendues et surprenantes. «  Tu t’es fais assez rare les cinq dernières années… Je ne pensais pas te revoir un jour. » Dis-je avec mon honnêteté habituel. Et si notre rencontre relevais du hasard, j’avais peur de comprendre la situation… « Je suppose que tu travail pour cette entreprise ? » Je t’en prie dis moi non, dis moi qu’on ne va pas se croiser tous les jours… J’avais peur que mon coeur ne puisse supporter la réponse qui me semblait pourtant la plus évidente...


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Re: Douloureuses retrouvailles ▬ Kalhi ♥ | Ven 21 Aoû - 22:36
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Douloureuses retrouvailles  :heart:  Kalhi  :heart:  
Le poignard s'était planté en plein cœur, il tournait et se retournait sans cesse me faisant saigner silencieusement un passé qui aurait pourtant dû être mon présent... Face à moi, celle qui faisait toujours battre le muscle que j'avais forcé au deuil, et que je tenais toujours en otage. Seulement j'ignorais à quel point ces sentiments enfouis étaient réciproques. Dans un geste désespéré et complètement incontrôlé, je lui attrapais le poignet, j'enroulais mes doigts sur sa peau de velours avant de me rendre compte de l'erreur que je venais de commettre. Je pouvais voir sa détresse, j'étais le témoin d'une douleur qui la ravageait, ignorant pourtant que j'étais la cause de son désarroi. Je m'étais tout imaginé, tous les scénarios possible s'ils pouvaient m'assurer qu'elle puisse vivre pleinement et librement loin de l'homme qui n'était plus désormais qu'un ex-taulard. J'avais voulu lui épargner la souffrance et les épreuves que j'avais pu vivre, j'avais voulu lui donner une chance que la société ne voit pas en elle la compagne d'un homme hors des lois. Alors pourquoi à cet instant elle semblait porter le poids d'une vie faite d'affliction ? Pourquoi ses iris noyés me donnaient l'impression que le ciel s'était écroulé sur elle ? Les questions fuirent mes lèvres sans même que je ne cherche à les retenir, sincèrement inquiet de ce qui l'avait rendu si triste. Pas une seule seconde je n'avais pu imaginé en être la raison, sans doute trop buté pour comprendre que j'étais le responsable de ses malheurs. Il lui fallut de longues minutes avant de finalement d'un pas s'éloigner pour répondre. Comme si la distance lui donnait plus de force, comme si reculer lui permettait de reprendre un libre arbitre soudain volé. J'aurais dû la laisser partir, j'aurais dû la laisser reprendre le cours de sa vie... et à cet instant je m'en voulais. La surprise de me voir... J'encaissais... Si à l'intérieur je brûlais, je me consumais de tout l'amour que je lui portais toujours, à l'extérieur je ne laissais échapper qu'un sourire contrit, désolé d'avoir pu la surprendre à ce point.

J'aurais dû reprendre ma route, j'aurais vraiment dû me contenter de ce bref échange stérile, mais mes pieds semblaient désormais refuser de bouger. Enraciné dans le sol, j'aurais pu simplement la contempler toute la nuit, et je m'attendais à ce qu'elle décide de rompre ces retrouvailles fortuites alors qu'elle repris la parole. Nouveau coup de poignard... M'avait-elle oublié ? Avait-elle refait sa vie ? Visiblement me revoir était loin, très loin de ses préoccupations. Je me fourvoyais et me vautrais dans un mensonge que je m'étais inventé, juste pour soulager ma conscience, mais en réalité j'ignorais tout de ce par quoi elle avait pu passer. Trop occupé à tenter de reprendre le cours d'une vie normale, je m'étais persuadé que je n'aurais pu être qu'un poids pour elle. « Oui... » Ces cinq dernières années, des jours, des semaines et des mois qui m'avaient paru interminable. En une fraction de seconde mon regard s'assombrit et ma mémoire me fit revivre cette incarcération injuste en passant par toutes les épreuves qui m'avaient attendues à la sortie du pénitencier. Moi je voulais te revoir... mais les mots restèrent lettre morte. « J'étais... occupé. » répondis-je simplement. Je ne voulais pas mentionner cet enfer duquel je peinais encore à me sortir, ne pas lui imposer la solitude, l'abandon, l'injustice et la colère qui m'avaient rongés. « Et bien... oui, je travaille ici. Mais je passe rarement par les bureaux, je suis plutôt un homme de terrain. » m'empressais-je d'ajouter. Mon estomac se noua, ma gorge se serra et l'oxygène semblait être bien plus difficile à inspirer, mais je ne laissais encore et toujours rien paraître. Et si j'étais doué en la matière, Sunhi manquait sans aucun doute d'entraînement. Je pouvais sentir la gêne derrière sa question, la tension qui venait de tomber entre nous, une tension que je décidais de briser. « Ne t'en fais pas... je ne reviendrais pas dans les bureaux si tu ne le veux pas... » J'étais prêt à tout pourvu que je ne sois pas son épée de Damoclès. « Il est tard... est-ce que tu as quelqu'un pour te raccompagner chez toi ? » tentais-je. Je faisais d'une pierre deux coups : m'assurer de sa sécurité dans les rues obscures de Séoul, et peut être savoir si quelqu'un partageait désormais sa vie... Une partie de moi ne voulait pourtant pas l'entendre, aussi je ne pus m'empêcher d'ajouter : « Désolé, tu n'as pas à me répondre pour ça... Je peux t'appeler un taxi si tu veux. » Sans même m'en rendre compte, je m'enfonçais un peu plus, toujours incapable de quitter le couloir qui nous avait réuni je lui montrais désormais mon téléphone , une antiquité qui n'avait que deux fonctions : appeler et envoyer des messages.


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Re: Douloureuses retrouvailles ▬ Kalhi ♥ | Sam 22 Aoû - 22:44
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Douloureuses retrouvailles  :heart:  Kalhi  :heart:  
Le revoir ainsi devant moi faisais remonté tellement de souvenirs à la surfaces que j’en était presque submerger. On a du mal à s’imaginer qu’on pourrait aimer quelqu’un à un tel point que sa présence pourrait nous faire souffrir dans des circonstances pareils. Même si j’avais décidée de me faire une raison sur notre rupture, sur son choix de me laisser derrière lui et de ne plus me revoir, il était beaucoup plus compliqué de se raisonné une fois face à l’objet de tous les désirs. Il avait été ma force, mon passé et mon avenir, il avait été tout et ça m’allait très bien jusqu’à aujourd’hui. En aucun cas je ne pouvais regretter notre histoire, comment regretté d’avoir connu un amour si puissant dans une vie, un amour qui vous fait vibrer, rêver, avancer, grandir. Il a été et resterait sûrement à jamais le grand amour de ma vie, celui qu’on ne connaît qu’une fois. Et ce n’était pas plus mal finalement, car lorsque cet amour est perdue, les dégâts sont si important qu’on n’a l’impression que notre coeur se brise aussi bien au sens propre qu’au figuré, et que jamais il ne pourra guérir peu importe qui l’on rencontre et ce que l’on tente pour le soigner. Cinq ans plus tard, les plaies étaient toujours ouvertes, et rien n’avait pu apaiser la peine d’avoir perdu celui que je voulais à mes côtés pour le reste de ma vie, celui avec qui je me voyais vieillir, fonder une famille… Je me sentais me liquéfier à nouveau au fur et à mesure que tous mes sentiments et mes pensées affluaient. Je devais vite me ressaisir, je ne voulais pas qu’il sente mon trouble, ou en tout cas limiter les dégâts. Je ne voulais pas qu’il se sente mal à cause de moi, qu’il pense que je suit qu’une pauvre fille fragile qui n’arrive pas à passer au dessus de son premier amour…

Pour lui les choses avaient semblé être plus simple. Si j’avais d’abord pensé qu’il m’avait oubliée.. Eh bien ses paroles ne firent que me confirmer cette hypothèse. Il avait été trop occupé… En cinq ans il avait été occupé chaque seconde de chaque minute de chaque jours… C’était très réaliste effectivement. Je soupirais légèrement lâchant un simple : « Je vois... » Que pouvais-je dire d’autre de toute façon ? S’il n’avait pas pu prendre une minutes pour moi en cinq ans, c’est que les choses étaient belles et bien finis entre nous… Du moins pour lui. Au moins ça ne laissais aucune place aux doutes pour moi. Je suppose que ça me facilite la tâche pour passer à autre chose… Rien de mieux que de voir votre ex passé à autre chose pour en faire de même… Alors pourquoi je n’arrive pas à me convaincre moi-même ? Je décide de rapidement me reconcentrer sur ses paroles, surtout sur celles qui ne faisaient que confirmer mon questionnement quand à son emploi dans cette société que le cabinet venait de racheter. « Fais comme tu fais d’habitude et ne te préoccupes pas de moi. Que ce soit ici ou sur les chantiers directement, on sera amener à se croiser quoi qu’il arrive. Notre passé ne doit pas interférer avec notre travail. » Dis-je simplement, presque offusquer qu’il puisse penser que j’allais lui demander d’aménager ses déplacements pour m’éviter. Okay ce ne serait pas évident pour moi, mais je ne voulais pas qu’il puisse penser qu’il m’affectait à ce point là… Même si c’était le cas. Le travail était une part importante de ma vie, et je ne veux en aucun cas que mes histoires d’amours, même passées puisse interférer avec tout ça.

Je ne me posais pas plus de questions que ça par rapport à son interrogation. Je constatais simplement qu’à nouveau il n’avait pas changer et qu’il voulait se montrer serviable. Allez savoir si je n’aurais pas préférer qu’il passe simplement son chemin en me disant bonsoir… Il commençait à devenir compliquer pour moi de le quitter, comme si une force invisible me maintenait en gravitation près de lui. Heureusement les nombreux messages laissés par ma mère faisant vibrer le téléphone dans ma main me ramenait à la réalité. «  Je te remercie mais je suis venue avec ma voiture.. » Dis-je en fouillant machinalement dans mon sac à l’emplacement où je mettais mes clefs d’habitude… Et soudain je me rappelais que j’avais été jusqu’à ma voiture un peu plus tôt dans la journée pour y ranger tous le matériel de présentation, et que n’aillant pas mon sac avec moi je les avaient posés quelque part dans le bureau au lieu des les ranger dans la pochette comme je le fais chaque fois par habitude. Je ne pus retenir un nouveau soupire, décidément le destin avait décidé d’être taquin avec moi ce soir et ne voulait pas me laisser m’enfuir d’ici en courant… « … Mais j’ai oublié les clefs quelque part dans le bureau tout à l’heure… Décidément je crois que j’oublierais ma tête si elle n’était pas relié à mon corps en ce moment. » Une petite plaisanterie ne faisais pas de mal en cette instant compliqué. Il faut dire que j’avais énormément de travail en ce moment et qu’oublier des choses était devenu monnaie courante pour moi, moi qui était pourtant très organisée. Mais le manque de sommeil dû à mes cauchemars ne devait pas aider en plus du reste. «  Je vais retourner là-bas essayé de les retrouver.. Rentre chez toi il est tard et tu dois être fatigué… On se croisera sûrement demain... Bonne soirée. » Je lui accordais un sourire forcé que je voulais pourtant naturel en passant près de lui, marchant d’un pas rapide jusqu’au bureau que j’avais quitté il y a peu de temps. Bon je ne pouvais pas m’enfuir du bâtiment, mais j’avais pu arrivé jusqu’ici c’était déjà pas mal. Sans attendre plus longtemps je fouillais la pièce directement à la recherche de ce fameux objet perdu qui était mine de rien important. Mine de rien, cela me permettait d’occuper mon esprit le temps d’un instant...


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Re: Douloureuses retrouvailles ▬ Kalhi ♥ | Lun 24 Aoû - 23:42
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Dans un monde idéal, j'aurais sans doute coupé court à la conversation, j'aurais feinté l'ignorance et fuis les lieux... comme un lâche. J'aurais tout fait pour la préserver de ma présence, et nul doute que je me serais également épargné la douleur de la voir. Je m'étais fourvoyé en pensant que cette séparation était la meilleure solution, mais je n'en prenais pas encore toute la mesure quand bien même mon cœur agonisait de la voir. Mon esprit se jouait alors de moi, m'assénant les souvenirs de notre vie ensemble, les images d'un bonheur partagé pendant plus de dix ans... près de la moitié de ma vie à n'avoir aimé qu'une seule femme, et à continuer de l'aimer. Et si je n'avais pas fait ce choix ? Si j'avais opté pour l'égoïsme ? Que serions nous devenus ? Aurait-elle attendu que je purge ma peine ? Aurait-elle supporté de devoir répondre aux questions de journalistes véreux et avides d'histoire à sensation ? Aurait-elle enduré les regards, les jugements et les critiques d'avoir choisi d'être la femme d'un criminel ? Il me suffisait seulement de repenser à toutes ces questions pour me confirmer que j'avais fait le bon choix... Jamais je n'aurais eu dans l'idée de lui imposer ce rôle sinistre de la complice. J'étais occupé... occupé à survivre au mitard, occupé à garder mon sang froid même s'il m'avait lâché durant ces quatre années, occupé à analyser et réfléchir comment réorganiser ma vie une fois sorti... mais surtout occupé à ne surtout pas l'appeler. Nombreuses avaient été les fois où, devant le combiner j'avais composé les chiffres de son numéro pour finalement raccrocher avant même d'entendre une tonalité, mais je refusais de la faire plonger dans ce monde dur et violent. J'avais tout fait pour être occupé et ne surtout pas penser à elle, au risque de succomber à la douleur de son absence. Je l'avais provoqué, et à cet instant rien ne semblait plus important que de pouvoir lui laisser son libre arbitre, sa vie comme elle voulait la vivre. Alors pourquoi ses mots me perçaient-ils le cœur ? Fais comme tu veux. C'était idiot de se sentir aussi mal pour des propos que j'avais pourtant cherché à lui faire dire. Et malgré tout, j'étais celui qui ne semblait pas en éprouver une once de remord ni même d'une quelconque douleur... comme si les dix ans passés ensemble n'étaient qu'un vague souvenir. J'étais passé maître dans l'art de ne jamais dévoiler mes émotions, et ce fut avec cette expression neutre que je lui répondais.

La logique aurait voulu que je me retire, que je lui laisse reprendre le cours de sa vie... mais une fois encore je me laissais guidé par une impulsion que j'aurais préféré réprimer. La bienveillance, l'inquiétude, la courtoisie de vouloir m'assurer qu'elle rentre sereinement chez elle. Chez nous ? La pensée traversa mon esprit alors que ma mémoire m'écrouait au travers de quelques visions de l'appartement dans lequel nous avions élu domicile. Mais avant que je ne puisse m'enfoncer plus loin dans cette nostalgie dévastatrice, sa réponse acheva de calmer un tant soit peu le muscle battant. Sa voiture. C'était là ma porte de sortie... à ce moment précis, l'heure de tirer ma révérence se faisait pressante et pourtant... je restais stoïque devant Sunhi qui plongeait les deux mains dans son sac sans parvenir à mettre la main sur ses clés. Toujours aussi tête en l'air... la concentration lui faisait perdre le fil de ses gestes lorsqu'elle travaillait trop longtemps. Elle pouvait oublier que ses lunettes se trouvaient sur sa tête dans ces moments. J'eus toute la peine du monde à réprimer le sourire mélancolique d'étirer mes pulpeuses avant qu'elle ne décide finalement de prendre congé, fuyant à grandes enjambées vers son bureau. Allais-je seulement laisser la curiosité prendre le dessus ? Ou me contenterais-je de cette brève rencontre pour reprendre le fil d'une vie de fantôme ? Ma paume s'écrasa sur ma nuque par réflexe, trahissant le combat intérieur qui faisait rage. Je la connaissais... peut être trop bien pour savoir qu'elle allait passer la nuit entière à chercher des clés qui se trouvaient peut être tout simplement à portée de main. Je savais qu'elle mettrait son bureau sans dessus-dessous pour un trousseau qui se trouverait devant ses yeux, et ainsi, je cédais à l'impulsion qui me poussait à la rejoindre. J'aurais dû partir...

Dans l'encadrement de la porte, je pris un instant pour l'observer remuer les papiers qui recouvraient le bois vernis. Elle avait toujours cette même manie qui consistait à tout retourner avant même de réfléchir. Dans l'urgence, elle en oubliait d'analyser. En quelques pas, je réduisais à nouveau à néant la distance qui nous séparait. Son regard étonné se posa sur moi alors que je tendais la main pour refermer mes doigts sur l'anneau en métal et le lui présenter suspendu à mon index. «  C'est ça que tu cherchais, non ? » Figée, il me fallut attraper sa main pour y loger les clés, un nouveau contact que mon muscle battant tentait d'encaisser. «  Tu perds toujours tes affaires... » soufflais-je. Loin d'être une remarque, ce n'était là que le souvenir d'une autre vie... d'un autre homme... «  Je... bonne soirée Sunhi. » lâchais-je finalement, l'incitant d'un geste à me précéder. J'aurais dû partir... mais je tenais à m'assurer que ce ne soit pas mon dos qu'elle voit pour la dernière fois...


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Re: Douloureuses retrouvailles ▬ Kalhi ♥ | Lun 31 Aoû - 22:40
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Je pouvais parfois être une grande contradiction à moi seule. Grande maniaque… Non plutôt quelqu’un qui aime l’ordre et l’organisation, je n’avais pourtant plus aucune logique lorsqu’il s’agissait de remettre la main sur un objet. Il faut dire que, de base, je n’étais pas sensé perdre quoi que ce soit. Mais voilà, il suffisait que quelque chose me trotte dans la tête avec un peu trop d’intensité pour que tout soit chamboulé, même mes petites manies. Aujourd’hui en était un bel exemple. J’aurais habituellement rangé mes clés de voitures dans la petite poche de mon sac comme je le fais 99,9 % du temps. Eh non, pas ce soir, dans la précipitation je les avaient posé quelque part au lieu de les rangés, et forcément après cela, tellement absorbée par autre chose, j’avais complètement oublié de les rangés. Ce qui me mettait dans de beaux draps maintenant. Je savais très bien que je n’étais pas douée pour retrouver les choses que je perdais et, même si j’avais été contente un instant d’avoir trouvé une excuse pour m’éloigner de Kalei, j’avais le sentiment qu’il allait me falloir des heures pour retrouver mes clés ce qui allait mettre le désordre dans mon organisation de soirée et accessoirement mettre ma mère en rogne… N’ayant pas réellement envie que cela se produise, je me dépêchais à fouiller… Ou plutôt à retourner ici et là sur les bureaux afin de retrouver mon trésor perdu. Oui je sais ce que vous pensez, que j’aurais simplement pu appelé un taxi pour rentrer et revenir demain de la même manière pour reprendre mes recherches.. Malheureusement, les choses n’étaient pas aussi simples. Dans mon coffre se trouvait du matériel très coûteux appartenant à l’entreprise que je ne pouvais me permettre de laissé ici sans surveillance et que je devais ramener demain au siège. Autant dire que tout était fait pour que cela soit compliqué. Je soufflais légèrement, la seule chose de positif dans cette histoire était que tout ce foutoir m’aidais à contrôler les battements de mon coeur que Kalei avait dangereusement fait accéléré. Il était sûrement sorti maintenant… Non, je ne devais pas commencer à y penser, si en plus de ça il devait hanter mon esprit j’en avais vraiment pour toute la nuit.

Je ne remarquais pas sa présence dans la pièce, pour dire à quel point j’étais concentrée sur ma tâche. Finalement, en me retournant je croisait son regard alors qu’il se trouvait non loin de moi. Mon corps sursautta légèrement sous la surprise. Je ne m’étais absolument pas attendue à ce qu’il soit encore là… Pourquoi n’était-il pas parti ? Eh voilà, mes sens s’affolèrent à nouveau, et mon esprit s’éparpillait dans tous les sens, ne me permettant absolument plus de réfléchir de façon constructive. Entre ses doigts, j’observais l’objet qui me faisais tant défaut et pour lequel j’avais mis un désordre notable. Stupéfaite qu’il soit encore là, et encore plus qu’il les ai retrouvé si vite, il me fallut quelques instants pour réussir à m’animer de nouveau. Un nouveau courant électrique me parcouru alors qu’il prenait ma main pour y déposer les fameuse clés. J’avoue que je ne pus me retenir de sourire, d’un sourire nostalgique, à sa remarque. Il est vrai que nous avions partagé tellement de choses pendant toutes ses années… Et des objets perdus, il y en avait eu plus d’un. Il avait du se souvenir de la championne toute catégorie que j’étais dans ses moments-là.. Et à quel point au final il fallait qu’il me vienne en aide pour pouvoir en finir. Je sentis mon coeur replonger à une allure folle dans ce tourbillon de sentiment que j’avais essayé de chasser tant bien que mal. J’avais de nouveau reculée machinalement d’un pas alors qu’il s’était approché de moi. Je n’arrivais définitivement pas à garder une proximité avec lui sans que cela ne me chamboule complètement. « Merci Kalei... » Lui répondis-je simplement, vraiment reconnaissante qu’il m’ait épargné des heures perdues alors que mon temps était désormais compté ce soir. J’acquiesçais alors qu’il me salua, m’invitant à le précéder pour sortir de la pièce. Il me fallut un instant pour réussir à détacher mon regard de lui et pour reprendre ma fuite vers l’extérieur, bien décidée à partir loin d’ici pour ce soir, n’ayant plus rien qui puisse me faire obstacle !

Je lui adressait un petit « bonne soirée » en retour au sien, tout en passant près de lui pour pouvoir sortir d’ici. Mais dans la précipitation, mon pied se pris dans le pied du bureau qui se trouvait tout près de moi et je me mis à tomber. Dans ma chute, j’attrapais instinctivement ce qui se trouvait près de moi… Et pour le coup, ce fut Kalei. Je lui agrippais fermement le bras, et dans un retournement digne des plus grandes chutes des dramas contemporains, je me retrouvais à moitié allongée sur le canapé qui se trouvait à l’origine près de mon ex amant, avec se dernier qui avait prit place au dessus de moi, ses mains placés sur mon corps dans une vaine tentative de rattrapage. Il faut croire que l’univers entier se jouait de nous à ce moment précis. Je sentais mon corps entier se raidir sur l’instant, je pouvais m’enivrer allègrement de son parfum qui m’avais tant manqué… De la proximité de son corps qui m’avais fait tant chaviré autrefois… Et qui me faisais encore plus d’effet aujourd’hui. J’aurais voulu le repousser, mon regard encré dans le sien aurait voulu lui crier de se lever de là, de partir, d’arrêter de me toucher. Pourtant, aucun son ne parvins à franchir mes lèvres. Peu à peu, je sentais mon corps se détendre, retrouvant cette chaleur familière qu’il aimait tant.. J’avais toujours su que la proximité entre nous serait dangereuse.. Que je n’avais pas assez de volonté pour pouvoir me maîtriser si jamais il devait y avoir une telle situation. Et si jusqu’à maintenant je n’avais pas eu à tester la fiabilité de cette intuition, je me retrouvais pourtant en plein dedans en cette seconde. Pourtant, pendant un instant, juste un instant j’ai cru que j’allais avoir la force de le repousser. Je m’animais enfin, ma main s’approchant de lui… Et si, jusqu’au dernier moment je pensais que cette main allait repousser son corps… Elle n’en fit absolument rien, bien au contraire. Elle attrapa sa nuque, et attira Kalei afin qu’il franchisse les derniers centimètres qui séparaient nos lèvres afin de pouvoir les scellés. Je suis folle, je suis faible… Je suis toujours accro à cet homme.


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Re: Douloureuses retrouvailles ▬ Kalhi ♥ | Lun 14 Sep - 23:08
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L’espace d’un instant… nous étions revenus plusieurs années en arrière. J’étais soudain projeté dans un passé qui me manquait bien plus que je ne voulais l’admettre. Je nous revoyais dans notre « chez nous », je pouvais facilement imaginer ces moments durant lesquels elle retournait chaque pièce pour retrouver ce qu’elle venait de perdre. Je visualisais ces souvenirs comme s’ils avaient eu lieu la veille, comme si les cinq années de solitude et de douleur n’avaient jamais existé. Je me revoyais la taquiner et m’offrir une moue faussement contrariée en retour… Je me perdais dans la mémoire d’une autre vie, une fraction de secondes seulement avant que je ne reprenne mes esprits et que je ne mette un terme à une conversation qui n’avait pas même commencée. La gratitude effleura néanmoins ses lèvres avant qu’elle ne finisse par me précéder et quitter la pièce. Le temps semblait s’être figé alors que j’expirais la solitude et la frustration qui m’avait frappées de plein fouet au moment où nos regards s’étaient croisés. J’échappais un soupire de douleur alors qu’il nous fallait désormais refermer la porte de notre passé commun et retrouver nos places respectives. Quelques pas… il ne suffisait que de quelques pas pour que cette rencontre ne soit plus qu’un vague souvenir dans nos mémoires déjà chargées d’une émotion presque tangible. Il ne suffisait que de quelques pas et pourtant, un seul avait suffi à nous mettre au défi.

La maladresse avait encore frappée et entreprit de d’accrocher son pied afin de lui faire perdre son équilibre. Tout s’était passé si vite que j’en eu presque le tournis. J’eus à peine le temps de la voir chuter, j’eus à peine la sensation de sa main agrippant mon avant-bras, et je n’eus absolument pas le réflexe de me raccrocher à quoique ce soit, si ce n’était une vaine tentative de la rattraper, que nous étions déjà effondrés sur le canapé qui trônait dans le coin de la pièce. Je la surplombais alors, étendu juste au-dessus de sa silhouette, une main sur sa hanche tandis que l’autre avait échouée sur son buste et mon cœur sembla s’être soudain arrêté de battre. Une proximité telle que je n’en avais plus vécu depuis ce qui me paraissait être une éternité, du moins pas avec elle. La jeune fille fit son apparition dans un coin de mon esprit et ma conscience me gifla d’une culpabilité amplement méritée, une douleur qui aurait presque pu me pousser à me relever… presque. Si seulement elle n’avait pas eu ce regard. Si seulement l’ivoire ne s’était pas planté dans son inférieure. Si seulement son souffle ne m’avait pas envoûté comme il l’avait fait autrefois. Si seulement sa main s’était contentée de me repousser… Mais au lieu de ça, sa paume vint réchauffer l’épiderme à vif de ma nuque pour l’emprisonner et m’enjoindre à faire tomber toutes les barrières que j’avais érigé tant bien que mal. Comme un pantin, je me laissais conduire jusqu’à son sourire pour y apposer le mien. Je souffrais de la douceur de ses pulpeuses comme au premier jour. J’éprouvais sa chaleur et son parfum comme si je ne les avais jamais quittés, me laissant ainsi griser par la tendresse d’un baiser.

Je ne contrôlais alors plus rien, mon corps avait son propre moteur et mes bras vinrent alors prendre appuie encadrant ainsi ses épaules mais ses lèvres finirent par fuir leurs jumelles tandis que sa tête retrouva le moelleux du coussin. Elle me faisait soudain orphelin de l’affection qui me brûlait tant elle me manquait, et si un instant je pensais me redresser pour fuir à nouveau… j’en fus incapable. Je me contentais de mirer les traits de son visage que je n’avais pas pu admirer depuis de trop longues années, j’observais sa bouche que je mourais d’envie de reconquérir, ses yeux brillants et pétillants de cette malice que je lui connaissais… Si l’instant d’avant avait été clair, je ne savais désormais plus faire la distinction entre passé et présent. Les souvenirs se mélangeaient pour ne plus former qu’un amas de sensations puissantes. Le muscle battant se remit en marche et cogna avec bien plus de force pour protester de la solitude que je lui avais imposée à mesure que je fis courir mes doigts sur ses cheveux. Ils achevèrent leur course sur sa mâchoire quelques secondes avant que je ne replonge sur l’ourlet de chair. Je l’emprisonnais de mon sourire et le malmenait avec douceur de mon ivoire tandis que ma main continua son ascension vers sa taille pour finalement s’y loger. Mon corps entier vibrait de retrouver sa moitié, mais je souffrais toujours de ce combat intérieur, celui qui la raison et du cœur. L’un voulait à tout prix fuir et lui laisser sa liberté quand l’autre ne cherchait qu’à renouer avec son âme sœur. Une lutte que je ne parvenais plus à maîtriser, si bien que ma paume libre s’accrocha à ce qui se trouvait sur son chemin. Ce fut alors le tissu de sa jupe qui souffrait d’une poigne bien plus ferme qu’elle n’aurait dû l’être. Je retenais ainsi les vagues d’émotions de prendre le dessus et de me ravager, et je m’y accrochais davantage alors que les minutes s’écoulaient. J’avais succombé en décidant de réclamer à nouveau ses lèvres, et si je pensais pouvoir m’en contenter, je me leurrais… Comment pouvais-je seulement me résoudre à repartir et reprendre la routine d’une vie morne après ça ? Et comme si cela ne suffisait pas, mon esprit décida à cet instant précis de rejouer les souvenirs de nos flirts et nos escapades, les témoignages d’un amour bien plus fort que tout, si bien qu’il nous poussait à l’indécence. Des images qui soufflèrent sur les braises d’un désir muselé, ravivant ainsi le brasier que je pensais pourtant avoir éteint et qui me poussèrent à faire danser ma langue avec la sienne.


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Re: Douloureuses retrouvailles ▬ Kalhi ♥ | Mer 16 Sep - 23:54
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Maladroite n’était pas l’adjectif qui me qualifiait le mieux, cependant, il faut croire qu’il avait besoin de faire son grand retour ce soir. Un coup d’éclat pile au bon moment pour me faire perdre toute raison. Je le savais, j’avais toujours su que la proximité avec lui serait dangereuse. Mon corps se trouvait attiré vers le sien alors même qu’il se trouvait à plusieurs mètre, comme un aimant attiré sans pouvoir y faire quoi que ce soit. Alors je restais à distance, ne voulant pas tenter le diable et me laisser complètement submerger par ce besoin d’être près de lui. Pendant cinq années il m’avait manqué, il avait brisé mon coeur qui se languissait de sa moitié, de celui qui le complétait. Avec le temps, passé le choque de la surprise de la rupture, j’avais finit par plus ou moins comprendre qu’il avait fait ça pour ne pas m’enchaîner à une histoire compliqué, pour ne pas que je l’attende, pour que je continue ma vie.. Mais ce qu’il avait oublier dans cette histoire, c’était que je ne pouvais imaginer ma vie sans lui. J’aurais été prête à l’attendre quatre ans, même dix ans s’il aurait fallut. Ce qu’il y avait entre nous… C’était tellement fort que je savais que jamais plu je ne pourrait retrouver quelque chose comme ça avec quelqu’un d’autre. Biensur, chaque relation est différente, mais après dix ans d’un amour parfois passionnel, parfois fusionnel, de temps en temps orageux… Mais avec des sentiments qui n’ont fait que grandir chaque jour d’avantage au lieu de ce ternir.. Quand on vit une relation comme celle-là, on comprend qu’on a trouvé la bonne personne, son âme sœur, celui que son coeur réclame sans relâche. Et peut importe la distance, l’absence, les sentiments ne faiblissent pas.. Pourtant j’aurai aimé que ce soit le cas, cela aurait été plus simple que ça se passe de cette manière. J’aurais aimé me tromper et pouvoir l’oublier, passer simplement à autre chose, continuer ma vie comme il l’aurait voulu… Mais mon coeur n’a rien voulu savoir, il est rester bloqué sur cette amour que je voyais durer toute une vie. Il avait décidé pour moi, il avait décidé de me faire souffrir, de marqué le nom de Kalei au fer rouge pour ne plus vouloir l’effacer. Et peu importe ce que je faisais, il ne quittait jamais mon esprit, même si j’essayais de l’enfouir au plus profond de mon être, il finissait toujours pas refaire surface. Au bout de quatre ans, lorsqu’il était sensé finir son incarcération, j’ai attendu, j’ai désespérément attendu un signe de sa part. J’espérais de tout mon coeur qu’il soit dans le même état que moi, que je lui manque, que son amour pour moi soit toujours intact et qu’il veuille me voir. J’ai attendu, encore.. et encore… Et encore… Mais rien, il n’a jamais appelé, n’a jamais cherché à me retrouver, anéantissant au passage tous les espoirs qu’il me restait de reprendre cette histoire d’amour qui m’avais rendu heureuse si longtemps.


Nous voilà aujourd’hui cinq ans pus tard, et mes sentiments en étaient biensur toujours au même point. Cette chute avait mis mon coeur et mon corps à rude épreuve. Je me retrouvais allongée sur le canapé du bureau, Kalei me surplombant de sa carrure virile qui me semblait encore plus impressionnante qu’auparavant. Je pouvais sentir sa chaleur.. Je pouvais contempler son visage, me remémorant sans ménagement tous ses moments merveilleux qu’on avait pu partager ensemble. Les moments de bonheurs, le quotidien, les moments plus intimes.. On en avait vécus des choses folles en dix ans. On avait grandit, évoluer ensemble, on s’était découvert, on s’était apprivoisés… Il était mon seul et unique amour, je n’avais jamais aimé avant et jamais après lui. Et je n’éprouvais pas le besoin que cela arrive. C’était sûrement pour ça que j’étais toujours célibataire cinq années plus tard. C’était sûrement la violence de ses souvenirs, combiné à l’attraction de nos deux corps qui m’avais empêcher de le repousser pour partir en courant. Car soyons honnête, ma tête me hurlais de m’enfuir, comme j’aurais déjà dû le faire bien plus tôt. Je n’étais pas prête à vivre ça, cette proximité testait mes limites de façon critiques dès le début, dès notre première rencontre. J’aurais eu besoin de temps pour me blinder un peu, pour pouvoir me renforcer. Et au lieu de ça cette situation me tombait littéralement dessus au pire moment. J’étais faible, complètement faible et vulnérable face à lui. Et c’était même pire que ce à quoi je m’attendais. Et si pendant une fraction de seconde, j’ai cru que mon corps voudrait bien obéir à ma tête lorsque ma main s’est levé.. S’est finalement le partie de mon coeur qu’elle avait pris en se plaquant sur la nuque de mon grand amour afin de l’attirer à moi, scellant nos lèvre dans un baiser inattendu et pourtant si prévisible. Je commettait sûrement la plus grosse erreur de ma vie. Qu’allait-il penser de moi ? Il ne me repoussais pas, cela était déjà sûrement une bonne chose, mais connaissant Kalei il aurait très bien pu se laisser faire pour ne pas que je me sente mal à l’aise en me repoussant brusquement, cela n’avait donc aucune signification particulière… Mais de mon côté, j’avais l’impression que mon coeur allait exploser, le goût de ses lèvres m’avais atrocement manqué, et je savourais chaque seconde que pouvais durer cet échange. J’avais la sensation que ses cinq dernières années n’avaient jamais existé, que je n’avais jamais été séparer de lui, comme si tout ceci était.. Normal. Comme si nous étions tout simplement à notre place. Mais tout ceci était dangereux, bien trop dangereux, et je me laissais avoir à ses sentiments qui allaient me faire chuter d’encore plus haut.

Mes lèvres se séparèrent des siennes, et alors que je m’attendais à ce qu’il s’en aille sans attendre, qu’il me repousse, il n’en fit rien, en tout cas pas dans l’instant. Je scrutais son regard, e je pouvais clairement lire qu’il avait l’air perdu… Ses doigts dans mes cheveux.. Qu’état-il entrain de faire ? Je les sentais ses mouvoir jusqu’à ma mâchoire avant qu’il ne s’empare à son tour de mes lèvres. Ce fut à mon tour de me sentir à nouveau complètement perdue. Mon cerveau se mit à réfléchir à vitesse grand V. Vu son ignorance, j’avais été persuadé qu’il s’en irait sans se retourner, et pourtant en cet instant c’était lui qui nous liait à nouveau. M’étais-je donc totalement trompée en croyant qu’il avait tourné la page sur notre histoire ? Etait-il aussi orphelin que moi de cette relation qui nous avait tant rendu heureux autrefois. Si mon cerveau avait sentit le besoin de tout analyser, de tout comprendre, le bien être que je ressentait avait vite fais de couper court à une réflexion plus poussé. Il avait toujours eu cet effet sur moi, lorsqu’il m’embrassais de façon si poussé, que je pouvais sentir sa langue caresser la mienne, mon corps entier perdait contenance, j’oubliais tout. Seul comptait cette sensation que je ressentais dans tout mon corps et qui me faisait un bien fou. J’avais ressentit ça adolescente, mettant ça sur les premiers émois amoureux, mais même avec les années qui défilaient, cette sensation était rester la même, il avait ce pouvoir sur moi de me faire tout oublier, de me faire chavirer complètement avec uniquement un baiser. Et aujourd’hui, même cinq ans sans l’avoir vu, sans l’avoir touché, cette sensation n’avait pas disparut, elle était même plus prononcé qu’elle ne l’était à l’époque. Je sentis à peine sa main agripper fermement le tissus de ma jupe qui n’appréciait sûrement pas d’être malmené de cette manière. Mais je n’en avais que faire, il pouvait serrer autant qu’il le voulait. Je savais qu’en cet instant j’étais finit, qu’il pouvait faire de moi ce qu’il voulait, que je n’avais tout simplement ni l’envie ni le pouvoir de le repousser, pour moi c’était terminer. Si une action de séparation devait se produire, elle devrait venir de lui. Je ne savais pas où tout ceci allait nous mener, qu’est-ce qui se passerait après, jusqu’où nos sentiments allaient nous mener ce soir, demain, et dans les temps à venir. Je savais juste que rien ne serait plus comme avant, que par cet échange des choses avaient été avoués sans qu’un seul mot ne soit nécessaire. Mes doigts remontèrent le long de son bras, finissant leur course sur sa joue, profitant de ce baiser qui faisais chavirer mon coeur.

J’aurais aimer qu’un baiser suffise à étancher ma soif de lui, de cet amour qui nous avait unis, et qui manifestement nous unissait encore. Seulement, je sentais mon corps entier commencer à bouillir sous le sien. Il réclamait sa moitié qu’on lui avait si sauvagement arraché pendant de trop nombreuse années. Il voulait retrouver celui qui le faisait vibrer, qui le faisait se sentir vivant. J’aurais aimé avoir la force de le repousser maintenant, maintenant avant que tout ne dérape, avant que notre quotidien ne soit altérer de façon définitive, mais je sentais que tout volonté avait déserté la plus petite parcelle de mon être. Mon désir était trop fort, rendu avide de ses cinq années de séparation. Et cette main, celle qui aurait dû être l’alliée de ma raison, de la logique se faisait en réalité traître pour rejoindre le camps averse. Au lieu de saisir une nouvelle opportunité de le repousser elle fit tout l’inverse, se laissant leurrer par ses impression de déjà vu, par cette familiarité qu’avait cette scène qui se jouait sous nos yeux. Combien de fois avions nous succomber à nos pulsions soudaines sur le canapé de notre petit appartement ? Combien de fois nous étions nous aimer à en perdre la tête ? Naturellement, mes doigts trouvèrent le chemin de sa peau, se faufilant sous son tee-shirt, rencontrant la chaleur nouvelle de son dos. Ils prirent plaisir à redécouvrir la douceur de son épiderme, , la sensation de ses muscles contractés. Pendant ce temps, notre baiser s’intensifiait de plus en plus, laissant libre court à la passion qui avait pris place entre nous. Instinctivement mon corps venait se presser contre le sien, exprimant ce besoin de retrouver sa place initial, de ne plus faire qu’un avec le sien. On dit souvent que les actions valent mieux que les mots, et c’était vrai. Sans prononcé un seul mot, Kalei pouvait comprendre à quel point mes sentiments pour lui étaient intacts. Je n’avais jamais été très douée pour dissimuler mes sentiments, et avec lui encore moins, mais ici, maintenant, mon corps entier était un livre ouvert.

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