Un sourire étire encore ses lèvres, inlassablement. Elle n’entend pas vraiment le professeur en face d’elle, en train d’expliquer quels sont les différents type de structures commerciales, et quelles attentions porter sur chacun d’entre eux. Elle n’a que faire de ses cours, alors que son regard dévie sur cette lune tatouée sur son poignet, s’amusant à la redessiner sur un coin de sa feuille. En même temps, elle continue de jouer avec cet anneau qui a repris place à son index. Celui qu’Il Kyang lui avait offert, il y a plusieurs mois déjà. Elle attend simplement que le cours se termine, pour pouvoir lui envoyer un message, lui rappeler qu’il lui manque. Le temps semble passer au ralenti, alors qu’elle finit par soupirer, lancer un regard vers ce professeur, bien trop concentré sur ce qu’il tente de faire apprendre à ses élèves. Elle qui n’a jamais voulu suivre ces études là, n’en a que faire de ce qu’il peut raconter. Pourtant, elle fait encore acte de présence, surtout pour son père. Encore perdue dans ses pensées, entendre la sonnerie qui annonce la fin de la matinée est une réelle délivrance pour elle. Rangeant ses affaires, ses livres qu’elle garde coincés contre elle, elle se dirige vers le couloir et pianote déjà sur son téléphone, ses lèvres étirées dans un autre sourire. Un instant, elle observe la photo qu’Il Kyang lui a mis en fond d’écran, cette photo qu’ils ont pris à Busan, le lendemain de la soirée de Jae. Et si elle pensait pouvoir quitter rapidement le bâtiment, elle se fait rapidement interpeler par une autre étudiante de son cours, accompagnée de deux collègues avec qui elle partage la plupart de ses cours. « Ye Won ! On va bosser les contrats à la bibliothèque en fin de journée. Tu viens avec nous ? » Un court instant, elle hésite. Son téléphone qui vibre dans sa main, elle observe rapidement la réponse d’Il Kyang, avant de se tourner vers eux. « Je sais pas si je pourrais, je t’envoie un message plus tard. » répond-t-elle simplement, les laissant vaquer à leurs occupations. Déjà en train de répondre, plantée au milieu du couloir, elle ne s’attendait pas à ce que l’un d’entre eux reste là, et finisse par s’approcher d’elle. Lui jetant un regard furtif, elle reste concentrée sur ce qu’elle écrit, avant de se retourner vers lui. « Je peux t’aider ? » lui demande-t-elle, étonnée de le voir encore devant elle, paraissant presque hésitant. « Je … voulais juste savoir comment tu allais. Ca a l’air d’aller mieux depuis quelques jours. » Son overdose n’est pas passée inaperçue, elle le sait. Mais elle reste surprise de voir que certains camarades se souciaient d’elle. Elle qui a toujours pensé que, dans les études qu’elle fait, chacun pense uniquement à soi, un peu comme dans le monde dans lequel elle vit bien malgré elle. Pourtant, elle se reprend bien vite, affiche un léger sourire. « Oui, ça va. » réplique-t-elle, sans pour autant avoir envie d’entrer dans les détails. Mais même avec ça, il ne bouge pas, joue même avec la lanière de son sac. Fronçant les sourcils, elle continue de l’observer. « Tu voulais me demander quelque chose ? » « Je me demandais juste si … je sais pas, t’aurais envie qu’on aille boire un café, un de ces jours ? » Elle pourrait presque s’amuser de la situation, mais ne voudrait pas le gêner plus qu’il ne l’est. Elle ne peut pour autant pas s’empêcher de lâcher un léger rire, bien malgré elle. « C’est gentil, mais tu sais quand même que j’ai quelqu’un dans ma vie ? » Elle lance ça, comme si c’était normal, comme si finalement, tout le monde devait le savoir. Sans se rendre compte qu’elle est peut-être trop directe pour lui. Elle peut d’ailleurs le voir reculer d’un pas, bredouiller quelque chose qu’elle ne comprend pas. « Ecoute, c’est gentil de ta part de te soucier de savoir si je vais bien ou non. Mais je suis pas le genre de meuf qui va boire un café avec un mec alors que j’ai un copain. J’espère que tu le comprendras. » ajoute-t-elle simplement, essayant peut-être de ne pas le rembarrer trop méchamment, même si ça semble déjà perdu d’avance.

Je tapote mes doigts sur mon livre, regarde autour de moi avant de soupirer. J’ai toujours détesté les cours théorique. Je n’ai jamais compris l’intérêt qu’ils avaient surtout pour jouer de la musique. Mais je semble être le seul ici que ça ne passionne pas. Soupire entre mes lèvres, je recule sur ma chaise, croise les bras avant d’observer le professeur. Je n’ai pas vraiment écouté, je ne suis même pas certain de pouvoir répondre aux questions s’il m’en posait. Je le trouve le temps longs, beaucoup trop. Je n’ai pris aucune note, alors comme d’hab j’irais demander à un des autres étudiants s’il pourrait me passer son cours. Je ne suis pas concentré, trop focaliser sur les idées qui me traversent l’esprit. Sur ma feuille que des phrases, des brides d’une chanson à laquelle je réfléchis depuis quelques jours. J’ai même commencé à griffonner la partition dans un coin. Mais rien de vraiment concret. Me redressant, je lâche un nouveau soupire, avant qu’un autre élève m’interpelle. « Il Kyang ! » je me retourne aussi discrètement que possible pour l’écouter « Le prof d’histoire de la musique est pas là. On va tous se poser dans le parc. Tu veux venir ? » J’arque un sourcil, et la proposition est assez intéressante je l’avoue. Moi qui pensais être encore coincé en cours pendant deux heures après ça. Je souris, ravi mais refuse rapidement « Non, je dois bosser sur des trucs. » théoriquement c’est vrai. Je ne mens pas vraiment. Je pourrais aller bosser ma musique. Mais savoir que j’avais du temps libre devant moi c’était aussi une opportunité de pouvoir voir Ye Won. Et je sais déjà quel choix je vais faire. Sourire aux lèvres, je range déjà mes affaires avant la sonnerie, et sors à peine après qu’elle est le temps de retenir. Téléphone en main, je reste accroché dessus, envoie des messages à Ye Won sans lui dire que je suis déjà disponible. Je voulais lui faire la surprise. Je savais de quel cours elle sortait. Alors je me précipitais pour essayer de l’intercepter en chemin. Mais à ma plus grande surprise quand je la croise au loin elle est… accompagnée. Ok, rien de bien grave. Un type… plutôt pas mal en plus. Juste un mec de sa classe je suppose ? Je ne sais pas vraiment. Pour être franc, je n’avais pas pris le temps de connaitre ceux qui l’entouraient. Surement parce-que c’était la première fois qu’on partageait autant de notre quotidien. Rare étaient les fois où on avait été en cours ensembles, ou même à s’attendre. On avait bien essayé durant un temps… mais ça n’avait pas duré… à cette idée, je grimace. Préférant me concentrer sur la scène à laquelle j’assiste. J’hésite à m’avancer surtout en voyant le sourire de Ye Won se dessiner sur ses lèvres. Ah, ce type est drôle en plus ? Je fronce les sourcils, sans réellement maitriser ma subite nervosité. Ce n’est pas que je suis… jaloux. Mais… enfin, j’en sais rien. Je voulais lui faire une surprise et je la surprends avec un autre mec. Et cette façon qu’il a de la regarder. J’ai la subite impression que mon sang boue. Je serre les dents, réajuste mon sac avant d’aller vers eux. Approchant, je ne tarde pas à faire mon apparition derrière Ye Won et passer aussi rapidement me bras autour d’elle. Embrassant son cou « Hey ma belle. » je relève aussi vite le visage vers ce type. Faisant mine de ne pas l’avoir vu. « Ah salut ! » quel beau menteur je fais. Je me redresse, lui souris faussement avant d’ajouter « Je dérange peut-être ? ». Coup d’œil en direction de ce gars, puis de Ye Won. Je ne suis pas certain qu’ils avaient des choses passionnantes à se dire. Mais j’ai l’impression que ma présence fout une ambiance différente. C’est moi où je suis un peu agacé ? Je passe une main dans mes cheveux, lance un regard un peu plus dur à ce garçon. Et je sais que ce n’est pas bien. Mais il me contrarie à être planté là. Il voulait quoi ? « Euh ok. Ye Won on se voit plus tard en cours alors ? » Joli petit sourire pour finir sa phrase. Et il tourne les talons comme si rien ne s’était passé. Je me tourne vers Ye Won, l’observe quelques secondes avant de lâcher « Il voulait quoi ? ».

Même si elle tente de ne pas être trop brusque avec celui qui lui fait face, elle reste peut-être trop franche, trop directe pour lui. Mais c’est plus fort qu’elle, elle n’a pas spécialement envie qu’on l’invite à boire un verre, et perdre son temps avec des gens qui s’approchent d’elle principalement par intérêt. Elle préfère consacrer les quelques heures qu’elle peut avoir de libre à Il Kyang, et tente de le faire comprendre, à sa manière. Elle ne peut s’empêcher de le rembarrer avant même de lui donner ne serait-ce qu’un seul espoir, peut-être trop méchamment, mais elle ne le contrôle pas réellement non plus. Et lorsqu’elle sent ces bras s’enrouler autour d’elle, puis cette voix parvenir à ses oreilles, son sourire s’agrandit, oubliant déjà cet autre étudiant en face d’elle. Le pouvoir que peut avoir Il Kyang à lui faire tout oublier en une seconde à peine semble puissant, alors qu’elle tourne sa tête vers lui pour déposer un baiser sur sa joue. « Salut mon coeur… » qu’elle murmure, assez fort pour que l’autre étudiant puisse entendre malgré tout. « Tu déranges pas du tout, j’allais t’envoyer un message pour savoir si t’avais encore cours ce matin. » ajoute-t-elle, mais surtout agréablement surprise qu’il la retrouve. Ce n’est que lorsque son camarade reprend la parole, qu’elle se tourne vers lui, hausse légèrement ses sourcils. A la voir ainsi, Ye Won semblerait si fière d’être aux bras de son petit ami, et c’est bel et bien le cas, alors qu’elle le laisse partir, sans un mot de plus à son égard. Faisant finalement face à Il Kyang, elle enroule son bras libre à son cou, et lui vole un baiser. Elle grimace à sa question, mais ne compte pas lui mentir. « Il voulait m’inviter à boire un café. » lance-t-elle simplement. Elle n’a pas l’intention de retomber dans ces mauvais travers, pas aussi rapidement, et préfère être honnête avec lui, jusqu’au bout. « J’étais en train de lui expliquer que c’est pas mon genre d’accepter alors que mon amoureux m’attend. » souffle-t-elle, comme amusée, alors qu’elle se rapproche un peu plus de lui. Un air presque sérieux sur le visage, elle réfléchit un court instant, avant de reposer son regard sur lui. « Je crois qu’il l’a mal prit. Il bredouillait une phrase que j’ai pas compris quand t’es arrivé. » finit-elle d’expliquer, préférant déjà ne plus y penser. Son sourire revient bien vite, alors qu’elle prend le temps de le voir, de sentir ses bras autour d’elle. Elle a cette malice dans les yeux, cette pointe de bonheur qui la prend au coeur alors qu’elle ne s’attendait pas à le voir aussi tôt dans la journée. « Je suis contente de te voir… » finit-elle par souffler à son égard, sans réellement se soucier du fait que d’autres étudiants puissent les voir. Elle l’embrasse enfin, profitant de ce contact qui l’a tant manqué, alors que ce matin encore, elle était avec lui. A croire que plus les jours passent, plus le simple fait d’être loin de lui l’incombe, la rend plus accro à chaque fois qu’elle le retrouve.

Je tente de me raisonner. Ce n’est pas si grave que ça. Mais au fond ça m’agace un peu, encore plus lorsqu’elle m’avoue ce qu’il attendait. Un café sérieusement ? Comme si la simple idée qu’il puisse s’imaginer avec elle me rongeait déjà. Oh bon sang ! Je suis jaloux. Bien plus qu’il ne le faudrait. Et je le sens, je le vois bien. J’ai beau l’écouter, voir qu’au final elle l’a rembarré, je suis agacé. Je souris malgré tout, pour cacher mon trouble et surtout ne pas perdre patience trop vite. Je me demande dans un coin de ma tête, comment il avait pu imaginer un seul instant qu’elle soit libre. Je sais c’est puéril, mais Ye Won est à moi. Réellement ! Je ne veux plus personne d’autres qui s’immiscent entre nous. Je la veux elle, et moi. Juste tous les deux contre le monde entier. Et je suis un doux rêveur, moi qui n’avais jamais encore expérimenté ce genre de relation. C’est difficile de faire semblant. « Mouais. » un pauvre mot, pour calmer mes ardeurs. Je ne vais quand même pas poursuivre ce pauvre type pur lui dire qu’elle est à moi. Ça serait ridicule et pourtant si plaisant. La laissant m’approcher, je réponds à son baiser. Tente de voir le positif… Ye Won lui a clairement fait comprendre qu’elle n’était pas libre. Et c’est bien non ? Me reculant, je baisse les yeux sur elle. Avise sa tenue, sans avoir l’air de la juger. Ça n’a rien à voir avec le fait de savoir comment elle s’habille. Même avec un sac elle serait belle à mes yeux. Et je pense que pour beaucoup aussi. A tel point que ça en est frustrant. « Hum, tu l’as rembarré mais il l’a quand même imaginé. » le temps d’un instant il a cru que c’était possible qu’elle puisse accepter. Cette idée est si idiote. Juste un grain de sable dans mon esprit subitement possessif et jaloux. « Ce qui me gêne c’est qu’il l’a envisagé tu vois. » je ne lui reproche rien à elle. C’est à ce type que j’en veux. « Il s’appelle comment ? » et voilà qu’il était temps pour moi de mettre un nom sur ce gars. Au moins que je le maudisse en lui donnant une identité. « Vous êtes en cours tous les deux ? » je préférais qu’elle me dise non. Histoire que demain elle ne tombe pas sur lui. Ni même dans une heure. Est-ce que je devenais chiant avec mes questions ? Peut-être un peu. Alors me forçant à détourner mon attention je lançais « J’ai deux heures devant moi. Tu veux qu’on aille grignoter un truc ? ». Et je pourrais faire l’effort d’oublier. De passer peut-être à autre chose. Je ne sais pas vraiment. J’ai conscience d’avoir une attitude un peu fermée, alors je m’approche d’elle à nouveau et lui prend ses bouquins des mains. Pour la soulager et ainsi, j’espère qu’elle puisse mieux profiter de moi.

Ye Won n’a pas envie de mentir à Il Kyang, encore moins de lui sortir une excuse sortie de nulle part. Elle veut simplement qu’ils puissent repartir sur de bonnes bases, que les autres prennent conscience que désormais, ils sont ensemble, réellement. Qu’importe ce qu’il s’est passé. Mais elle sent rapidement cet agacement, le devine à travers son regard. Une attention qui la touche, alors qu’elle se contente simplement de caresser sa joue, lui offrir un nouveau sourire, plus réconfortant. « Ilki… Ne deviendrais-tu pas jaloux ? » Elle en rit légèrement, sans se moquer. Elle ne prend pas mal le fait qu’il lui pose autant de questions, le trouve même attendrissant, alors qu’elle hausse simplement les épaules. « Jae In… Ou Jae Il. Un truc dans le genre. On a un seul cours en commun. » Du moins, elle croit, n’en est même pas sûre. Elle ne lui parle quasiment jamais, sauf quand parfois, il vient s’incruster dans son groupe de révisions. Elle ne l’a jamais réellement remarqué, mais c’est surtout parce qu’à ses yeux, Il Kyang reste le seul qui saurait faire battre aussi rapidement son coeur. Elle le laisse récupérer ses livres, glisse déjà sa main dans la sienne pour le suivre. Seulement, elle sent cette gêne qu’elle n’aime pas. Et elle ne compte pas passer ces deux heures avec lui alors qu’elle resterait là, entre eux. A peine quelques pas, et elle agrippe son poignet pour qu’il se retourne face à elle. Elle garde ce léger sourire rassurant, pose sa main sur sa hanche. « Tu sais que je suis qu’à toi ? Pas vrai ? » demande-t-elle, presque innocemment. « On s’en fout de lui, de ce qu’il pense ou ce qu’il veut. Il y a que toi qui compte. » Sincérité brute dans ses paroles, dans ce qu’elle lui dit, sans même se cacher des autres. Qu’importe, que d’autres l’entende, au moins il sauront, qu’elle n’a d’yeux que pour lui, et qu’il n’y aura jamais personne d’autre que lui. Discrètement, elle glisse sa main sous son tee-shirt, pour pouvoir ressentir le contact de sa peau, et dépose un baiser chaste sur ses lèvres. « Je t’aime… » qu’elle souffle contre sa bouche, avant de se remettre en route, le regard plus pétillant. « En plus, je meurs de faim ! » qu’elle ajoute, plus malicieuse. Elle compte bien profiter pleinement de ces deux heures qu’on lui offre avec lui, et tente de lui montrer, de la plus simple des manières. « On va poser mes affaires à mon casier pour être tranquilles ? » et à ces mots, elle s’y dirige déjà, l’entraînant avec elle. Un certain engouement dont elle fait preuve, à seulement vouloir profiter de sa présence, qu’importe le monde autour d’elle qui continue de tourner.

Je sais que c’est idiot d’avoir peur des autres mais je n’ai confiance en personne vis-à-vis d’elle. Et dire que avant je vivais  des kilomètres d’elle. Sincèrement comment j’ai fait ? Aujourd’hui ça me parait impensable. A peine une heure loin d’elle et je suis déjà en train d’angoisser. C’est stupide bon sang ! Je crois qu’au fond, je suis un peu trop… impliqué. Ce n’est qu’une question qu’elle rencontre un autre homme que moi. Il y a tout le reste aussi. Les dangers qu’elle pourrait prendre, les pensées qu’elle pourrait avoir… je ne suis pas idiot, je sais que tout n’est pas résolu. Et elle a beau aborder ce sourire, au fond il reste des marques, des cicatrices qu’elle n’a pas encore soigné. Moi non plus d’ailleurs, et aller à mes séances de psy en sachant qu’on sort ensembles, c’est un peu bizarre je l’admets. Il m’a trouvé changé, plus positif… je ne voulais pas me confier mais j’ai bien été obligé de le faire. Il avait posé un regard sur moi, long… sans que je ne puisse deviner le fond de sa pensée. Les psys ne sont pas là pour nous juger il parait… et c’était ce qu’avait fait le mien. Il avait juste acquiescé et m’avait demandé si je voulais en parler. Heureusement pour moi il était surtout conseiller pour un programme de désintox… sinon je crois que j’aurais rajouté au moins dix ans de psychanalyses. Oh il m’aurait surement détecté une maladie mentale… je baisse les yeux sur Ye Won, grimace un peu à sa question. En réalité oui je suis jaloux. Mais est-ce que c’est mal ? N’est-ce pas une preuve qu’on tient à l’autre ? Je n’ai pas envie d’être de ces types jaloux et possessif maladif. Mais… ça me travaille un peu. Je ne réponds pas vraiment détourne le regard avant d’écouter sa réponse sur ce Jae Il. Je fais la moue, ils n’ont pas beaucoup d’heure ensembles c’est déjà ça. Mais je suis un peu contrarié que malgré ce peu de temps ensembles il est pu s’imaginer quelque chose. Oui, je sais je dois arrêter de faire tourner ça en boucle de ma tête. Je reste un peu en retrait, c’est stupide je sais je ne veux pas me disputer avec elle pour si peu. En réalité elle n’y est pour rien. C’est vrai, ce n’est pas de sa faute si elle plaie. Je l’ai toujours su… mais à l’époque ça ne me dérangeait pas. Je trouvais même ça amusant qu’on puisse lui tourner autour alors que je la savais avec moi. Alors qu’elle saisit mon poignet, je me tourne vers elle, croise son regard. Et je m’en voudrais presque qu’elle ait besoin de me rassurer. Je le sais putain ! C’est moi qu’elle aime. Mais c’est les autres qui me font peur… Je frisonne doucement, en sentant sa main passer sous mon haut, au moins ça me décroche un sourire, avant de lui rendre son baiser. « Je suis désolé… C’est pas contre toi. » Je fais la bouille, pousse un petit soupir « C’est juste que j’ai envie que tout le monde sache que t’es pas libre. » Et c’est vraiment ancré dans ma tête. Je ne dis pas ça pour rire. Je ne veux personne d’autre dans notre relation. Que nous ! Je dois avoir l’air d’un enfant. Mais je lui vole un petit baiser chaste « Je t’aime encore plus. » et souris avant de venir la suivre jusqu’à son casier. M’appuyant contre ceux à côté, j’en profite pour venir rire de la situation « Je vais prendre sur moi… mais tu devrais être beaucoup moins sexy Kim Ye Won. » et je souris un peu plus, avant de la dévisager d’un regard appréciateur. Après tout, j’ai le droit de la mater moi ! Puis subitement je pensais à d’autres choses. « En parlant de le dire à tout le monde. Est-ce que tu en as parlé à Min ? » Je n’ai toujours pas de ses nouvelles. Et malgré que Jae soit au courant il a su garder pour lui l’info. Je crois que Jae se sent un peu pousser des ailes, d’après lui sans cette soirée à Busan rien de tout ça ne serait arrivé. Il a peut-être raison finalement… En réalité je m’inquiète un peu qu’elle lui en parle. J’ai peur qu’il soit contre l’idée. Et j’ai peur que cela lui mine le moral aussi. Je sais que Min compte pour elle…

Elle aimerait pouvoir le rassurer, lui dire qu’elle se fout bien de ce que les autres veulent, elle restera toujours concentrée uniquement sur ce qu’ils vivent enfin ensemble. Elle l’a tant espéré, si longtemps, que jamais elle n’oserait mettre en péril ce qu’ils ont pour un autre. Elle a trop souffert de ces années loin de lui pour ça. « Tu sais… » Elle lui offre un sourire malicieux. « Je crois qu’avec ça, tout le monde va savoir que je suis à toi. » Elle rit à cette idée, s’en délecte même. Elle qui avait si peur quelques mois en arrière, aime savoir que les autres la voit, heureuse, aux bras d’Il Kyang. Elle aime leur montrer qu’il n’y a que lui qui sache véritablement la faire sourire, et gonfler son coeur d’un amour invincible. Arrivée à son casier, elle garde encore son sourire en récupérant ses livres, les rangeant rapidement. Elle en profite pour récupérer son carnet de croquis, qu’elle lui tend, amusée. « Tiens, toi qui voulait voir mes croquis, c’est pour toi. » A l’intérieur, des tenues pour homme qu’elle a dessiné, en pensant à lui, en s’inspirant de son style vestimentaire. Elle lui jette un coup d’oeil, prenant un instant pour mettre en évidence les livres dont elle aura besoin en revenant, mais finit par se retourner vers lui, lâchant même un petit rire. « Tu rigoles ? Je peux pas faire moins sexy que ça. » qu’elle lance, observant furtivement le jean qu’elle porte, ajusté de l’un de ses tee shirt, qu’elle lui a volé la veille. « En plus, je porte tes affaires. Franchement, ceux qui le voient pas sont juste aveugles. » Elle parait si enjouée à cet instant, bien différente de ce qu’elle était il y a quelques semaines à peine. Mais ce n’est que cette sensation qu’elle a de plénitude, à enfin pouvoir profiter de sa présence, sans avoir à culpabiliser, sans avoir à freiner les gestes attendrissants qu’elle voudrait avoir à son égard. Et même si certaines blessures ont encore du mal à cicatriser, elle sait que ça arrivera, tôt ou tard. Que bientôt, elle sera entièrement capable de tout mettre derrière elle. Et qu’ils pourront réellement être heureux, ensemble. A sa question pourtant, elle se mordille la lèvre, baisse son regard un instant, avant de fermer la porte de son casier et reporter toute son attention sur lui. « J’ai essayé de lui en parler. Mais je t’avoue qu’il m’a un peu rembarrée… » Et il n’y a rien de surprenant, elle le sait. Min n’a fait que l’avertir, tenter de l’aider depuis des mois, pour qu’elle arrive à passer à autre chose, l’oublier. Il a été présent pour elle alors qu’elle était au plus bas. Elle devait passer par là, elle le sait, elle sait surtout à quel point il sera compliqué de lui faire admettre qu’il n’y a qu’Il Kyang pour la faire avancer. Posant sa main sur sa joue, elle l’observe un instant avant de déposer un léger baiser sur ses lèvres. « Il finira par comprendre… » souffle-t-elle simplement, se convainquant déjà de ces mots. Oui, son meilleur ami comprendra, qu’en terme d’amour, il n’y aura que lui, toujours, et à jamais.

Je me sens plus à l’aise, peut-être aussi un peu rassuré alors que je la regarde et rit à ses plaisanteries. Pinçant le tissu de son haut du bout des doigts, je souris « ça devient une habitude. » et j’aime ça si elle savait. Ça me plait qu’elle prenne mes affaires et en fasse quelque chose d’autre. Puis sur elle c’est différent, beaucoup plus attrayant. Je garde ce sourire accroché à mes lèvres, l’observe ranger ses livres avant de me redresser quand elle me tend un carnet. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle me montre ainsi ses croquis. Mais j’en saisis presque impatient. Observant les pages, je reste plusieurs minutes à les regarder. Je sais bien que je n’y connais pas grand-chose. Mais je trouve qu’elle a du talent. Je l’ai toujours pensé. Cela a mis du temps, mais ce n’est pas parce qu’elle a vingt-quatre ans qu’elle ne peut pas changer. Moi aussi… j’ai pris du retard. Rentrer dans une agence à vingt ans c’est déjà presque trop vieux. Mais nous avons mis nos rêves de côtés durant trop longtemps. Aujourd’hui maintenant je veux qu’on vive comme on en a envie. Relevant les yeux vers elle « Je les trouve super ! Est-ce que tu as déjà essayé d’en réaliser un ? » J’aimais qu’elle aille jusqu’au bout de ses idées. Peut-être qu’elle n’avait pas assez confiance pour se lancer. « En plus on dirait que les hommes t’inspirent. Se pourrait-il que je sois ta muse Kim Ye Won ? » Je ris un peu plus fort. Je n’ai pas cette prétention mais j’avais juste remarqué que les modèles étaient masculins. M’avançant vers elle « Tu sais quoi ? Je nous imagine plus tard comme un couple super glamour. Un peu à l’américaine. Toi styliste et moi musicien. On défilerait sur les tapis rouges. » Et je fais semblant de prendre des poses pour les photographes. « Sinon on peut avoir une vie bien rangée si tu préfères. » je souris, nous imaginant dans dix ans. Je ne sais pas vraiment à quoi je ressemblerais. Mais je sais que je serais avec elle.  Tout ce que nous avons traversés nous a rapproché je le sais. Et Ye Won est la femme de ma vie… c’est une évidence qui me frappe. A cette idée, je repensais aux autres et surtout à Min. Il faut dire que même si je n’en parlais pas beaucoup, ça me minait quand même. Et je vois bien à son petit air embarrassée qu’il n’a pas voulu en entendre parler. Je grimace, un peu déçu peut-être, même si je m’y attendais. J’aurais peut-être préféré avoir une surprise, me dire que pour une fois il voyait qu’elle changeait. J’esquisse un vague sourire à ses mots, la laisse finir de ranger ses affaires avant de lui prendre la main et marcher de nouveau. « Tu sais je lui en veux pas. Mais je suis juste un peu triste de perdre un ami… » Je l’aimais vraiment Min. Le groupe qu’on formait était un vrai repère pour moi. Mais je ne peux pas être trop pressé non plus. Après ce qu’on a vécu et ce que j’ai fait vivre à Ye Won.  Son overdose n’était pas anodine… grimaçant, je me force à sourire « Bah c’est pas grave. Comme tu dis il finira par comprendre. » Remettant mon sac en place, je change de sujet pour ne pas me sentir plus triste « Tu veux qu’on aille se prendre un truc et on va manger sur l’herbe ? Il fait beau on va en profiter. » Puis passant mon bras à sa taille « Et s’exhiber aux yeux de tous toi et moi. » Je me mets à rire l’entraine avec moi. Plus loin je lui laisse le choix d’où nous prendrons à manger et commande avec elle.

Les jours passant, Ye Won se sent davantage à l’aise. Ses craintes resteront toujours quelque part en elle, elle s’y habitue, les met de côté pour profiter de chaque instant qu’elle pourrait partager avec lui. Ce sourire qui ne désempli pas, alors que pour une fois, elle ose lui glisser entre les mains l’un de ses carnets de croquis. Elle qui n’a jamais été très confiante en ses talents, se laisse happer par cette vague de sentiments incessante, et le laisse entrer un peu plus dans son monde, celui qui l’a aidée à tenir ces dernières semaines. Un moyen de partager plus encore, qu’avant. « Non, pas vraiment. J’ai plus créé de fringues depuis des années, je dois être rouillée. » lance-t-elle simple, une moue sur les lèvres. Fut un temps ou elle pouvait passer des heures entière, cachée dans sa chambre, à créer les vêtements qu’elle dessinait. A tenter de reproduire fidèlement ce qu’elle imaginait. Mais ça fait aussi partie des choses qu’elle a abandonné, mis de côté avec le temps. Un sourire malicieux sur les lèvres, elle fait mine de rien, tout en continuant de l’observer. « Il se pourrait que je pensais à toi en les dessinant, c’est vrai… » Un léger rire pour ponctuer sa phrase, fermant son casier pour porter son attention sur lui. A ses mots, elle enroule ses bras autour de son cou, enjouée, déjà en train de rêver à la vie qu’ils pourraient avoir dans dix ans. Ça paraît si peu réaliste, pourtant, elle aime se perdre dans cette vision d’eux, heureuse. A avoir été assez forts pour tout laisser derrière eux, et vivre enfin cette histoire pleinement. « Hmm… L’un ou l’autre, je m’en fous. Tant que je suis avec toi, tout m’ira. » Une sincérité brute dans ce qu’elle dit. Cela fait bien longtemps qu’elle ne voit plus sa vie sans lui. Qu’elle espère pouvoir imaginer ce futur sans en souffrir. Récupérant sa main dans la sienne, elle le laisse la guider jusqu’à la cafétéria, ne manquant pas de lui lancer quelques regards complices. Malgré le fait qu’elle se dispute avec son meilleur ami à propos de ce qu’ils vivent, elle n’a pas l’intention de l’abandonner pour si peu, pas après ce qu’ils ont traversé. Elle n’oublie pas cette promesse, celle de ne laisser personne s’immiscer entre eux, et elle compte bien la tenir. « Je pense qu’il a surtout besoin d’un peu de temps. Tu le connais, il peut être assez têtu. Mais il verra bien que cette fois, c’est différent. » Cette fois, toutes ces barrières sont tombées, ils sont plus forts qu’ils ne l’ont jamais été, elle en est convaincue. Et s’il faut tenir tête à son meilleur ami pour qu’il le comprenne, alors elle le fera. Elle met rapidement ces pensées de côté, acquiesce à sa question d’un geste de la tête, jusqu’à la cafétéria. Leurs plats commandés, elle ne reste jamais bien loin de lui. Et cette fois, les regards qu’on peut poser sur eux ne la dérangent pas, au contraire. Elle n’y pense pas, ne voit que lui, qu’importe les autres autour. Les sacs de prêts, elle l’emmène vers le parc non loin, toujours sa main dans la sienne. Trouvant un espace libre sur l’un des bancs, elle le traîne jusque là, se laissant tomber sur celui-ci à peine arrivée. « Ca fait trop longtemps que je suis pas venue profiter d’un moment ici… » se rend-t-elle compte, observant autour d’elle. Un moment à l’extérieur, à profiter du soleil, de cette légère brise qui annonce l’été qui arrive. Son sourire ne la quitte pas, alors qu’elle se tourne vers lui, lui tendant son plat.

Bien qu’elle ait mis de côté sa passion durant des années, je suis certain qu’elle peut aujourd’hui s’y consacrer. Dans mon esprit, ça parait être une bonne idée. Un bon moyen aussi de s’en sortir. Je ne suis pas dupe, il ne suffit pas que de moi pour tout arranger. Je n’ai même pas cette prétention-là. Je veux être là pour elle, ce que nous avons échangé il y a quelques mois reste toujours gravé. Qu’importe la façon, je veux pouvoir la soutenir et l’aider. Je pense que ces croquis, sont un peu une preuve des efforts qu’elle fait. Et j’aime ça. Je n’oublie pas que Ye Won est encore fragile. Qu’il lui faudra du temps, de la patience aussi. Mais je serais là pour l’aider. Je ne sais pas où j’en suis vraiment. Je ne me sens tenté de rien, d’aucune boisson, aucune substance. Est-ce pour moi le meilleur signe ? Me dire que je vais bien ? Je sais qu’être de nouveau avec Ye Won a changé des choses. Je me sens plus apaisé, plus reposé aussi… comme si ce qui me torturait vraiment avait finit par reprendre sa place. Mais n’est-ce pas qu’une illusion ? Une fois que seront passés les premiers jours d’euphorie, les premiers mois d’une relation que je voulais stable. Nos démons allaient-ils nous rattraper ? Je gardais ça dans un coin de mon esprit. Mais je ne voulais pas l’abasourdir de questions ou même de craintes. Me projetant même dans l’avenir, je ne pouvais que sourire à sa remarque et en penser pareil. Moi aussi ça m’allai tant qu’on était tous les deux. On pourrait même vivre ailleurs, que tout me conviendrait. Peut-être même serions-nous mieux ? Terriblement égoïstes mais c’est ce que j’étais pour la plupart de gens. Et notamment Min. Le simple fait de l’évoquer me tord un peu l’estomac. Cette fois oui c’était différent mais est-ce que les autres le comprendraient ? A cette idée je laisse échapper un petit soupir, et finit par laisser ça de côté. En allant à la cafeteria, je prenais plusieurs plats. Voir même plus qu’il ne fallait pour qu’on partage. En réalité, je voulais qu’elle mange bien. Ye Won avait perdu du poids, depuis quelques mois et elle n’était plus aussi en forme que lorsque je l’avais connu. Ça ne me dérangerait pas, bien que je l’admets je la préférais ses jolies courbes dessinées. Mais ce qui m’inquiétait surtout c’était ses carences. Tout ce qu’elle avait cumulé depuis des mois. Je ne lui en avais jamais parlé, mais j’avais appris qu’elle avait fini à l’hôpital à cause de cette malnutrition. C’était Jae qui m’avait tout dit… et comme toujours, je devais rester loin ne pas m’en mêler. Finalement tout s’était un peu enchainer. Mais je n’oubliais jamais ce détail. La forçant un peu à plus manger que d’ordinaire. Est-ce que Ye Won s’en apercevait ? Surement… mais je voulais qu’elle aille mieux. Maintenant j’étais là… et j’allais prendre soin d’elle. Je pensais encore ça quand on arrivait sur le banc. Souriant à sa réflexion, je me laisse tomber à ses côtés. Attrapant le plat qu’elle me tend « Et le meilleur c’est qu’on soit tous les deux. » Déballant mon repas, je pique déjà dedans, avise Ye Won et l’observe aussi manger. « Tu finis tout hein ! » je lui lance un regard amusé. Pourtant au fond, je suis vraiment inquiet. J’aimerais qu’elle fasse plus attention. Quelle retrouve le gout à tous ces petits plaisirs. Ce n’est pas le meilleur repas qu’on est fait. D’ailleurs je ne me souvenais presque plus du gout des plats de la cafeteria. Surement parce-que je prenais plus le temps de faire ces choses-là. « J’ai l’impression de redécouvrir l’université. Ça me fait un truc tout bizarre. » Comme si je me réveillais enfin. Avant je faisais les choses machinalement. J’étais surtout ici parce-que je n’avais pas le choix. Sans apprécier, juste à aller en cours, sauter les repas, grignoter et faire mes devoirs. Juste des habitudes en fait. Mais rien n’avait un gout spécial. Pourtant j’avais rencontré des gens super, des amis j’en avais... des proches ici. Mais ça n’était pas pareil. J’ai cette sensation différente juste là au creux de mon ventre. Comme si je venais d’arriver, de découvrir enfin cet endroit et le trouver pas si nul que ça. J’ai une pointe de regret, à penser qu’on aurait pu vivre ça plus tôt. Mais qu’importe n’est-ce pas ? Ce qui est fait, est fait. Tout en mangeant, je me rapproche d’elle, me colle un peu plus. « Tu te sens bien ? » une question banale, pour un moment qu’on volait tous les deux. Juste savoir si là maintenant elle était bien ? Mais en réalité, je ne voulais pas parler que de ça. Je voulais parler du reste. Ici, ensembles. Prendre le temps de partager un peu plus qu’une euphorie. « Je veux dire… vraiment Ye Won… » Est-ce que dans ta tête les choses sont moins douloureuses ? Je sais que depuis notre dispute, je reste toujours évasif sur certains sujets. Je veux dire, je ne cherche pas plus loin de peur que quelque chose éclate entre nous. Mais ça fait quelques semaines maintenant que nous sommes ensembles. On ne peut pas toujours vivre sur une relation naissante. Nous avons trop partagé tout ça. A croire que l’on évitait certains sujets.