« Il Kyang, t’y vas pas ? » je restais quelques secondes un peu perdu. Inconscient de l’heure qu’il était. Merde ! Je n’avais pas fait gaffe. « Si ! Fais chier, je vais être à la bourre. » Comme toujours, s’empressait de rajouter Kitae. Amusé, il me laissait m’échapper, alors que je partais déjà en trombe pour prendre ma voiture. J’étais toujours en retard, mais je ne voulais pas envoyer un message à Sawan pour lui dire. Je voulais lui faire la surprise de venir. Elle m’avait passé plusieurs coups de fil durant ces quelques jours. Un peu déprimée parfois. Elle avait l’air étrange, à bout de souffle. Inquiet, j’avais presque faillit débarquer pour la sortir de là. Mais elle m’avait retenu, m’assurant que tout irait bien. Je ne savais pas ce qu’elle fichait là-bas. Tout était censé être sympa et agréable non ? Mais il faut croire que ses collègues jouaient toujours au con. Heureusement pour moi, je n’avais pas ce genre de pression. J’étais devenu mon propre patron désormais. Mon studio de production venait à peine d’être lancé, mais ça me plaisait. J’aimais toujours autant la scène, mais j’avais besoin de changement. J’avais eu le déclic après cette rencontre… avec mon ex petite amie. Ye Won… mariée avec un enfant. Ça m’avait détruit… complètement anéanti. Alors j’avais décidé de remonter la pente, de me prendre en main et de lancer ce nouveau projet. Kitae m’accompagnait comme toujours d’ailleurs. Et j’étais plutôt fier de moi, bien que trop occupé. Je n’avais pas beaucoup le temps, entre la musique, le studio, la recherche des artistes. Je ne savais plus où donner de la tête, mais je voulais quand même être là pour Sawan. Profiter d’un petit instant avec elle pour la rassurée. J’avais hâte qu’elle me raconte son séminaire. Arrivé à la gare je tentais de rester discret. Kitae et moi avions des fans, mais nous n’étions pas de gros idols à proprement parlé. Chacun respectait nos vies privées et je pouvais aisément me promener dans la rue, mais je préférais ne pas me faire trop remarquer. Appuyé contre ma voiture, j’observais les alentours, avant de voir apparaitre un car immense. Souriant, je me redressais, apercevant Sawan sortir. Elle échangeait quelques mots avec un type… sans que je ne me souvienne de qui il était. Trouvant qu’elle s’éternisait un peu, je préférais l’appeler « Sawan ?! » m’approchant doucement, je lui fis un signe de la main pour qu’elle me remarque.

 

La jeune femme ne savait comment réagir, comme se tenir et pourtant … elle n’avait laissé sa place à côté de Hwan a personne. Ils s’étaient mis dans le fond, comme deux adolescents qui voulaient se cacher du reste du monde. C’était un peu étrange entre eux, pourtant leurs doigts se cherchaient, s’accrochaient à l’abri des regards à l’arrière de ce car. La jeune femme lui avait glissé un écouteur dans l’oreille et s’était blottit contre lui, autant que le pouvait une collègue et avait posé sa tête sur son épaule. Elle s’était reposé, sa paume contre celle de Hwan avec la sensation triste que tout prenait fin. Ils savaient dans le fond que tout ne pouvait durer qu’une nuit, mais c’était difficile d’affronter la séparation. Elle retint un soupire à ces pensées et se redressa pour le regarder, lui parler, mais aucun son n’avait pu sortir d’entre ses lèvres. Elle se contenta de mordiller sa lèvre et se retint d’embrasser sa joue. Il lui serait désormais impossible pour elle de pouvoir … faire ça. Tenir sa main, lui voler un baiser, espérer retrouver ses bras … Elle se sentait désolée pour la petite amie qui l’attendait, mais … elle ne pouvait aller contre ce qu’elle ressentait. Ce qu’elle désirait … Mais il faudrait bien faire face à la réalité et elle ne voulait pas être ce genre de fille à attendre qu’un homme quitte sa femme pour elle. Personne ne méritait ça. Mais quand le gare amorça son entrée dans la ville elle se redressa, repris ses distances et appuyant son front contre la vitre. Elle aurait pu pleurer de tristesse si Hwan, maladroit homme adorable, n’avait pas posé sa main sur sa cuisse comme pour lui faire comprendre qu’il serait là … malgré tout. Elle avait tenu cette main qui l’avait recouverte de caresses délicieuses et alors qu’elle était descendu du bus, aidé de Hwan, elle avait senti son cœur se pincer. « Bien … » souffle-t-elle en tentant de masquer sa tristesse derrière son sourire. « J’ai l’impression d’être cendrillon et que les 12 coups ont sonné … » rit-elle bien que le cœur n’y était pas. Elle mordille sa lèvre et s’apprête à lui demander ce qu’ils seront après tout ça … Mais la voix de son meilleur ami lui fit tourner la tête. Elle avisa sa silhouette, surprise de le voir ici, mais ravie. « Chéri ?! » dit-elle de cet éternel surnom qu’elle avait l’habitude de lui donner. « Qu’est-ce que tu fais là ? »

Souriant à ce surnom, j’approchais avant d’aviser rapidement la silhouette de ce type. Je ne me souvenais pas l’avoir déjà vu. Etait-ce un collègue ? Je n’y prêtais pas plus longtemps attention, avant de venir aider Sawan. Récupérant sa valise, je passais un bras autour de ses épaules « Je suis venu te chercher, bébé. » comme si j’aurais pu la laisser. Déposant un baiser sur ses cheveux, je l’entrainais déjà avec moi. Ne voyant plus rien d’autre qu’elle. J’étais content de la voir. « Tu m’as manqué. Ça va ? » Je ne savais pas vraiment comment elle allait. Je ne voulais pas rentrer dans le vif du sujet, juste savoir si au moins le voyage s’était bien passé. La conduisant jusqu’à ma voiture, je l’invitais à montrer, avant de démarrer jusqu’à chez elle. « J’ai pensé que ça te ferait plaisir que je vienne. » elle n’avait cessé de réclamer ma présence quand je l’avais eu au téléphone. Alors j’avais espéré lui faire plaisir en venant. Mais elle avait quelque chose de bizarre… je la trouvais triste. Etait-ce en rapport avec tous ces coups de fils ? « T’as l’air épuisé. » je n’aimais pas la voir comme ça. Est-ce que c’était si fatiguant ? « Je t’avoue avoir été inquiet… je n’arrêtais pas de penser à tes appels… » Je ne pouvais pas garder ça pour moi. Sawan et moi on se disait tout. Ce n’était pas trop l’endroit pour en parler. Elle devait être fatiguée, mais je préférais lui dire. Qu’elle sache que je n’étais pas passé au-dessus. Elle le savait, me connaissait trop bien pour ça. Ce n’était pas mon genre. Lui souriant tendrement, je continuais à conduire, sans trop la brusquer. J’avais même allumé la musique pour la détendre un peu. Et quelques minutes plus tard, nous arrivions chez elle. Récupérant ses affaires, je la suivais jusqu’à son appartement. Où j’avais mes habitudes aussi. A l’entrée, je retirais mes chaussures, posais ma veste et l’aidait à mettre sa valise dans sa chambre. Je n’allais pas partir… en général quand on se voyait chez elle, je dormais ici. J’avais même une tenue de nuit qui trainait dans ses affaires. Faisant comme chez moi, j’allais dans sa cuisine me prendre une boisson. « Tu veux que je te fasse quelque chose ? t’as mangé ? » 

Elle aurait pu présenter Hwan à Il Kyang, et inversement. Mais Il Kyang était le genre de gosse égoïste qui ne prenait jamais vraiment le temps de comprendre ce qui se passait autour de Sawan. Elle était sa meilleure amie et depuis toujours elle l’avait habitué à lui donner toute son attention. Aujourd’hui ne pouvait donc être une exception. Elle se laissa entrainer rapidement, jetant un regard par-dessus son épaule à Hwan, d’un air triste. Un geste discret de la main et elle se laisse embarquer vers la voiture de son meilleur ami. A dire vrai elle n’avait pas le courage d’affronter Hwan, ce retour à la réalité était trop brusque pour elle. Elle ne réalisait même pas que sa relation avec Il Kyang pouvait prêter à confusion. Tout était naturelle pour elle. Leur proximité, leur surnom, la façon qu’ils avaient de rire complice. Elle ne changerait ça pour rien au monde. Il Kyang était attentionné, toujours là pour l’aider, et ce quand bien même il l’avait connu grosse et sans valeur (même si lui ne cessait de répéter qu’elle en avait toujours eu). Mais Sawan avait besoin de lui, l’avait toujours aimé, peut-être parfois un peu trop. Mais elle ne voulait pas prendre le risque de le perdre. Elle tenait à leur bulle et savait que sans ça elle n’avait plus rien … elle se laissa alors ramenée, ne pouvant cacher sa tristesse, et tentait malgré tout de sourire. Elle posa une main sur la cuisse de son meilleur ami. Elle ne voulait pas l’inquiéter mais ne pouvait décemment pas tout lui dire maintenant. Elle avait besoin de se poser dans son lit et de végéter quelques minutes. Repenser à tout ça lui faisait mal au cœur, mais … c’était plus fort qu’elle. mais au moins elle avait Il Kyang pour apaiser ses tourments. Arrivée chez elle, elle s’empresse de se déshabiller, sans pudeur devant Il Kyang et passe devant lui en sous-vêtements avant de souffler « Non, t’as qu’à commander une pizza. » dit-elle en attachant ses cheveux en un chignon lâche. Elle entre alors dans la salle de bain et se glisse rapidement sous la douche pour en sortir quelques minutes plus tard. Là encore elle n’avait cessé de penser à lui. Et elle se maudissait. Enfilant un t-shirt (sûrement à Il Kyang d’ailleurs) elle retourne dans le salon en sautillant sur ses pieds pour enfiler une culotte propre et cherche son meilleur ami des yeux. Quand elle avise sa silhouette elle ne peut retenir tout ce qu’elle pensait et souffla « J’ai couché avec lui … » c’était soudain, sans contexte, sans détour. Mais son minois triste complétait parfaitement la nouvelle. « Mais il a une copine, et je le savais. » elle baisse son visage comme une enfant coupable et murmure « Et … » elle grimace avant de serrer ses bras contre elle « Et je l’aime bien je crois … » planté dans l’embrasure de la porte, elle regarde son meilleur amie, craintive de sa réaction.

Lui souriant, je m’empressais de commander des pizzas pour nous deux. Je connaissais es gouts, alors ce n’était pas dur de choisir pour elle. Avisant l’heure, je buvais ma boisson, avant de sortir tout ce qu’on avait besoin pour manger. La laissant s’occuper d’elle, je ne voulais pas être trop insistant. D’ordinaire, il m’arrivait de lui parler, même assit sur le bord du lavabo. Mais je la laissais prendre du temps pour elle. Quand elle revint enfin, je lui adressais un petit sourire, avant de tout installer sur sa table basse. Seulement, je ne m’attendais pas vraiment à ce qu’elle me lâche… ce qui la préoccupait ainsi. Je n’étais pas sûr d’avoir tout comprit. Elle avait couché avec… qui ? J’arquais un sourcil, curieux, mais à la fois inquiet. « De… qui tu parles ? » demandais-je doucement. Son discours n’était pas clair. Elle avait l’air brusquement perdue et triste. Sa mine d’enfant coupable, me faisait fondre à chaque fois. Allant la chercher, je lui attrapais les mains « Viens avec moi bébé. » je l’emmenais jusqu’au canapé, l’installant à mes côtés pour comprendre ce qui c’était passé. « Je n’ai pas tout saisi… il s’est passé quoi là-bas ? » parce qu’elle avait dit bien l’aimer ce garçon. Mais de qui il s’agissait ? Je déglutissais malgré moi, me redressant sans saisir les nuances. Je pensais avoir entendu qu’elle avait rencontré quelqu’un, mais qu’il avait… une petite amie ? C’était bien ça ?  Sawan et moi partagions tout. Elle connaissait tout de ma vie et de ces conquêtes que j’enchainais. Je n’avais plus envie de me poser depuis des années. En réalité, depuis que mon ex m’avait quitté. J’avais mit du temps à m’en remettre et depuis je n’avais pas su me fixer. Et puis il y avait eut cette rencontre il y a un an… ça avait fini de m’achever. Je n’étais pas bon pour les relations de couples. Et Sawan essuyait les échecs… mais parce qu’elle tombait toujours sur des types intéressés. Gardant ses mains dans les miennes, je parlais calmement « Bébé… explique moi. C’est qui ce type ? Qu’est-ce qui s’est passé ? »

La jeune femme se laisse entrainer vers le canapé, ne sachant pas vraiment par où commencer. Elle ne regrettait rien, si ce n’est que tout soit déjà fini. Elle passa une main dans ses cheveux, nerveusement, s’assit contre lui et mordilla sa lèvre. Les mots, si compliqué soudainement à trouver, la rendait plus indécise encore sur ce qu’elle devait dire, comment le dire. Elle savait qu’il ne la jugerait pas, il n’y avait jamais eu de ça entre eux, pas même quand il enchainait les conquêtes ou qu’il brisait des cœurs. Il avait brisé le sien, en mille morceau, l’avait piétiné et anéanti sans même le savoir, sans même l’avoir remarqué. Amoureuse de lui, elle l’avait été des années, mais elle savait que Ye Won était l’amour de sa vie. Qu’il ne voudrait jamais plus aimer si ce n’était cette jeune femme aujourd’hui mariée et mère d’un enfant. Que lui restait-il alors ? Sa musique et Sawan, cette meilleure amie qui ne quittait jamais ses côtés. Car la jeune femme a toujours été là pour lui et inversement. Il Kyang lui avait tendu la main quand tout le monde se moquait d’elle. Il l’avait aimé sans condition, lui offrant son amitié comme un bien précieux. Elle lui serait éternellement reconnaissante et ne pouvait lui en vouloir de ne pas l’avoir aimé en retour. Il ne l’avait d’ailleurs jamais su … mais qu’importe, aujourd’hui ils étaient plus fusionnels et à l’aise l’un avec l’autre, dans une relation de couple platonique qui les aidait à traverser toutes les épreuves difficiles. Ils ne se cachaient rien, alors elle n’avait pu retenir toutes ces paroles et alors qu’elle tourna vers son minois dépité, elle renifla pour s’empêcher de pleurer. Pauvre bébé qui en voulait aux hommes de casser son cœur encore et encore … « Hwan … Su Hwan, le collègue geek dont je t’ai déjà parlé … il me plait … plus que je ne le voulais … et … il m’a embrassé ce week-end, sauf que j’ai pris peur … je … je ne me sens pas prête pour être en couple mais … il faut croire que la question ne se pose pas vraiment dans le fond … » elle marque une pause « Il m’a confié avoir une copine, être dans une relation un peu conflictuelle avec elle et samedi soir ils se sont engueulé et elle avait rompu avec lui … et après quoi … » elle hausse les épaules « Il m’a bien dit qu’il était en couple tu sais mais … c’est plus fort que moi … je … j’ai couché avec lui … » elle sent les larmes lui monter aux yeux «  Tu sais que j’suis pas comme ça Chéri … d’habitude j’attends toujours je … je déteste ça mais … avec lui c’était … j’ai … on l’a fait … plusieurs fois et là … tout est fini … et ça a même pas commencé … et moi … » elle retient un sanglot avant que sa voix d’enfant triste ne lâche dans un couinement « Moi ça me rends triste ! »

J’étais toujours inquiet quand il s’agissait de Sawan. Elle était toute ma vie je crois. En dehors de la musique, j’avais beaucoup misé sur notre relation durant toutes ces années. Kitae était aussi une stabilité certaine dans mon existence, mais Sawan m’apportait tout le reste. La douceur, la tendresse, l’affection d’une femme. Il ne s’était jamais rien passé de plus entre nous que cette belle amitié que nous partagions. Mais beaucoup en doutait. Mon ex petite amie d’ailleurs, avait toujours eu du mal à accepter cette relation. Mais je n’étais pas idiot, je savais que nous donnions une autre image de nous.. Même ce soir. Ses collègues devaient tous être persuadé que nous étions ensembles. Honnêtement je m’en fichais. J’étais égoïste avec elle. Sawan était à moi. Et j’aimais le faire savoir autour d’elle… bien que je m’empêchais d’être jaloux de ces hommes qu’elle fréquentait. Je n’étais pas bête non plus, je leur trouvais des défauts. A longueur de temps, mais rarement je me trompais. Pour son plus grand malheur… j’avais peur de ce qu’elle me dirait ce soir. Parce-que je détestais savoir qu’elle souffrait. Sawan, je voulais la protéger. Je l’avais toujours fait, depuis notre adolescence, et j’étais tellement triste quand les autres s’en prenaient à elle. Elle avait déjà tant souffert… Et sa mine triste n’arrangeait rien. Mon cœur se serrait, alors que je l’écoutais. Su Hwan… je me souvenais de ce nom, sans me rappeler à quoi il ressemblait. Mordillant ma lèvre, je l’observais, fronçais les sourcils, subitement inquiet. « Oh… » lâchais-je sans réfléchir. Il y avait eut beaucoup de choses, en si peu de jour. Tout était un peu confus. Je m’approchais d’elle avant de venir la prendre dans mes bras « Hey bébé, pleure pas. » non je détestais ça. Je ne voulais pas qu’elle pleure. Surtout pas pour un homme… la blottissant contre moi « C’est pas ta faute. Tu… t’as pas pu le contrôler. » Je restais à l’écoute. Je ne voulais pas juger. Jamais je ne le faisais. Enfin… pour ce qui la concernait. Mais j’étais d’un autre avis pour lui. « Sawan… tu n’es pas responsable. Il… il aurait dût te dire non. » Pourquoi avait-il accepter ? La réponse était évidente. Sawan n’était qu’un trophée… me reculant doucement, j’attrapais son visage « Il t’a dit quoi ? Que c’était juste…. Un moment volé ? une erreur ? » parce-que si ce type lui avait dit ça j’irais lui casser la gueule. Et je m’en foutais de nuire à n’importe quelle image. Personne ne pouvait la blesser. Encore moins jouer avec elle. « Cette copine… il reste avec elle ? » parce-que j’étais comme ça. parce-que je ne voulais pas dire toute de suite que c’était qu’un pauvre con, même si je le pensais. Je ne voulais pas la rendre malheureuse. Alors je cherchais juste à comprendre.  

Bien sûr qu’elle était triste, mais n’était-elle pas une adulte qui savait prendre ses décisions ? Elle avait choisi de passer la nuit avec Hwan, de lui donner ce que peu d’hommes avaient un jour pu posséder. Elle n’avait connu que 3 hommes dans sa vie, et maintenant elle devait ajouter Hwan, à son tableau de conquête et pire encore … au passé. Un passé si fugace, rapide, bien trop éphémère à son goût … Elle voulait retrouver la chaleur de son lit, ces baisers qu’il déposait sur sa peau nue pour la tirer du sommeil. Sa bouche qui embrasse son épaule et sa nuque. Un frisson qui la parcours. Un rire qui s’échappe de ses lèvres. Elle aurait voulu que ce matin ne se termine jamais. Elle donnerait n’importe quoi pour retourner dans la chambre de cet hôtel, et qu’il soit là, à elle, rien qu’une seconde de plus. mais elle devait bien se rendre à l’évidence que c’était une folie, pourquoi irait-il la quitter ? Sawan était belle, mais remplie d’insécurités qui sautaient aux yeux et dont il avait été victime. Il ne risquait pas de quitter une déséquilibrée pour en trouver une autre … Elle apprécie l’effort de son meilleur, cette façon qu’il a de vouloir tout comprendre … il aurait du dire non ? C’est vrai, c’est ce que voulait la décence, mais Sawan savait que lui comme elle en aurait été incapable … elle le revoie torse nu devant elle, ce torse si beau et son regard, si brillant. Qu’il était beau bon sang … Elle revoyait son corps penché sur elle et plus encore, sa bouche qui la découvrait. Si elle fermait les yeux elle pouvait encore sentir ses baisers sur sa bouche, et cette sensation pleine de lui alors qu’il ondulait contre son bassin pour la faire jouir. Il avait cherché avec attention à ce qu’elle soit reine de sa nuit … jamais aucun homme ne lui avait fait l’amour ainsi, jamais. « Non il n’a rien dit … » souffle-t-elle « On en n’a pas vraiment discuté et … j’allais lui demander ce qu’il comptait faire quand tu es arrivé … je sais pas s’il va la quitter, il a rien dit … mais j’ai rien demandé non plus … » même si ce n’était pas à elle de demander quoique ce soit … Elle déglutit et lève son visage vers lui et souffle « Tu sais … il … il m’a fait l’amour samedi … et ça … jamais aucun homme ne l’avait jamais fait … tu sais comment ont été mes exs avec moi … ils prenaient, comme un trophée et me jetaient … Hwan il … il semblait voir… au-delà et … » elle secoue la tete en se blottissant un peu plus contre lui « Suis-je stupide chéri … ? Qu’est-ce qui va pas chez moi … ? Pourquoi les hommes que j’aime ne veulent-ils jamais de moi ? » souffle-t-elle sans réfléchir, bien que ce soit une réalité certaine.

Je prenais sur moi, je faisais des efforts simplement pour elle. Parce-que je ne pouvais pas être trop brusque. Lui dire qu’il n’était qu’un pauvre con qui n’avait pensé qu’à lui. Elle devait l’oublier… voilà ce que je pensais déjà. Mais je préférais prendre mon temps de lui parler. De comprendre ce qu’elle avait à me dire. Je la sentais toucher, plus que d’habitude peut-être. Et c’était étrange… je me souvenais de ce qu’elle avait dit à propos de ce garçon. Qu’il était différent… qu’il n’avait pas l’air intéressé. Juste un petit geek… sympa, attentif. Ouais… le genre de type qui cachait bien son jeu, voilà ce que je me disais. Peut-être avait-il même été manipulateur avec elle ? Ils n’avaient pas eu le temps de parler tous les deux. Mais je trouvais ça un peu léger comme excuse. S’il était un homme pourquoi n’assumait-il pas ? J’avais beau enchainer les conquêts, je restais tout de même droit avec elles. Si je finissais par en avoir marre, je leur disais et je passais à autre chose. Je savais que je ne pouvais pas me prendre en exemple mais j’avais plus de cran que ce type. Finalement, je laissais échapper un soupir. Triste pour elle, mais ce qu’elle me dit après me rendit… mal à l’aise. Tendu, je la regardais, tout en comprenant qu’elle avait dut vivre quelque chose de spécial. Ce moment avait eu l’air… différent. Et elle-même le disait. Cet homme lui avait fait…. L’amour. Ce n’était pas qu’une baise dans un hôtel, et je ne savais pas pourquoi mais cette idée m’agaçait. Comme une excuse derrière laquelle elle pouvait se cacher. « C’est pas ça Sawan… » c’est pas qu’ils ne veulent pas d’elle. C’est qu’elle est trop bien pour eux. Mais j’étais contrarié de ce qu’elle disait. « Le fait qu’il ait été doux avec toi… ne change rien au fait qu’il a agi comme un idiot. » je tentais d’être clair cette fois. Ce mec était comme les autres. Qu’importe qu’il lui ait fait « l’amour ». Sans rire, tous les mecs pouvaient jouer à ce jeu-là. Et moi le premier. C’était facile de faire croire ça à une femme. Mais devais-je lui dire ? Lui briser son petit cœur alors qu’elle était déjà si triste ? Je n’en avais pas le courage. Elle repensait à ce moment comme un instant… magique. Et j’avais la brusque impression de voir ma petite Sawan. Celle que j’avais connue au début. Délicate et romantique. Celle qui croyait encore au prince charmant… ah Sawan… si seulement tu te rendais compte que les hommes sont tous des cons. « Bébé… ne sois pas triste s’il te plait… il ne te mérite pas. Il… a trompé sa petite amie pour toi. Est-ce que tu crois que c’est un mec fiable ? » J’essayais de lui ouvrir les yeux gentiment.

Sans filtre, sans tabou, sans retenu, elle lui faisait entendre sa douleur, son plaisir d’avoir été à cet homme rien qu’une nuit. Elle n’avait plus aucun gêné à lui parler de ce qu’elle vivait, même dans son intimité. Il Kyang avait été témoin de ces larmes, de ces relations toxiques dans laquelle elle s’était perdue. De ces hommes qui avait couchés avec elle sans ménagement, sans douceur, sans chercher à savoir si elle aimait, si elle était réellement à l’aise avec toutes les pratiques imposées. Il Kyang en avait cassé des gueules, abattu des poings pour défendre son honneur, pour la protéger des mauvaises intentions … Sawan elle, en avait passé des nuits à lui tirer les draps du lit pour qu’il vienne s’y échouer, ivre, après avoir passé la nuit avec une autre femme sans pouvoir oublié son ex. c’était ça la force de leur relation. Etre là dans le pire des moments, quand ils creusaient plus loin que les bas fonds encore … Finalement Sawan se promettait de ne plus jamais tomber amoureuse, car toutes ces histoires se ressemblaient, s’enchainaient pour n’être que déception et douleur. Elle savait au fond d’elle que Hwan était différent, ou bien voulait-elle le voir différent … Elle n’avait pas le coeur ce soir à croire qu’il l’avait utilisé. il n’était pas comme ça, pas vrai ? Pas lui. Elle baissa à nouveau les yeux, retint un sanglot aux propos de son meilleur ami et eu la bêtise de lui dire “Et s’il … changeait pour moi ?” mais à peine eut-elle prononcé ses mots qu’elle les regretta. laissa échapper un rire désabusé alors qu’une colère soudaine lui saisie la poitrine. “Putain mais qu’est-ce que je raconte … je suis d’un ridicule !” cette fois elle ne retient plus ses sanglots, elle explose, implose. la pression du travail, ses peurs les plus secrète, sa relation avec hwan qui venait de se terminer pour de bon, tout ;.. tout sortait soudainement “Je fais toujours de mon mieux Il Kyang ! Toujours ! Je réponds toujours présente au travail, je ne compte plus les heures supplémentaires, je fais mon travail, et parfaitement ! Je … Je prends soin de moi, je ne rate jamais aucune séance de sport, même quand je rentre à minuit. Je mange bien ! Sans écart, peu d’écart, je fais en sorte de garder la ligne ! J’essaye d’être … d’être parfaite ! Mais au final ça changera rien, ca changera jamais rien ! Je resterais toujours cette Sawan grosse et détesté des gens. Cette petite grosse qui se faisait harceler à l’école et qui mangeait son plateau repas enfermée dans les toilettes en espérant que cette fois-ci personne ne vienne la chercher !” et ce bébé dévastée pleure, éclate en sanglot, parle vite, bute sur certains mots alors qu’elle s’écrit “Mais je veux qu’on m’aime Il Kyang ! Je veux qu’on m’aime pour moi … Qu’est ce qui cloche chez moi ?! Ne dis pas que je mérite mieux … car y a rien ! Y a personne qui veut de moi alors je fais quoi ?!” elle s’agite, fait les cents pas devant lui alors que son coeur se serre dans la poitrine. “regarde comme je suis pathétique, à pleurer pour un homme qui doit être dans les bras de sa copine. “ et en réalisant ça elle se stop se fige et se tourne vers Il Kyang en éclatant en sanglot à nouveau … oui de toute évidence il devait être aller la trouver et peut-être même qu’il l’embrassait quand elle, elle pleurait cette histoire finie avant d’avoir commencé.