Ce qu’elle me disait me déstabilisait. Elle avait l’air touchée… ailleurs presque. C’était la première fois que je la voyais aussi perturbée. Est-ce que ce type comptait vraiment pour elle ? Non. Non je pensais qu’elle s’était juste un peu emballée. Que ça lui passerait surement. Enfin… je ne savais pas. J’étais juste persuadé que ce type ne la connaissait pas. Il n’avait pas pu voir au-delà. Parce qu’il ne savait rien d’elle. Il n’avait que cette image, celle qu’elle se construisait au quotidien. Je ne lui avais jamais reproché d’être devenue ce qu’elle était. Sawan avait fait ses choix et je l’avais toujours accompagné. Mais cette image de femme parfaite, la poursuivais. La rendait beaucoup trop fatale aux yeux des femmes, et beaucoup trop attirantes aux yeux des hommes. Je voulais qu’elle se rende compte que ces types n’iraient pas plus loin. Qu’ils se foutaient de savoir qui elle était derrière ce visage parfaite. Ce corps élégant qu’elle s’était façonnée. Elle était belle oui… mais moi je la connaissais. Je la voyais encore comme la gamine qu’elle était à l’époque. Cette même fille trop idéalise, trop complexée que j’avais toujours aimé avoir dans ma vie. Je n’avais pas été jaloux qu’elle fasse sa vie. Qu’elle s’émancipe, car tout ça n’était que des apparences. Au fond, elle restait la même ado que j’avais rencontré. Et j’étais triste à ces mots. En colère qu’on puisse à nouveau la blesser. Et voilà qu’elle éclatait, trop sensible. Trop réaliste sur ce qui se passait. Mais ça me déchirait le cœur… Sawan… ne dit pas ça. Je détestais qu’elle puisse se sentir ainsi. Se trouver toujours comme une moins que rien. Je me contenais, je ne voulais pas craquer non plus. Je l’écoutais encore, mais ce qu’elle disait me foutait un coup. Alors je lâchais « Mais… moi je t’aime. » et je savais que ça ne suffirait pas. Que je lui ferais de la peine surement. Parce-que je ne l’aimais pas comme elle espérait qu’on l’aime. C’était égoïste de lui dire ça. Mais ce qu’on vivait c’était plus important non ? « Tu es à bout… tu n’es pas pathétique. Mais… tu vois bien que ce mec ce n’est pas celui que tu attends. » J’étais franc. Il était comme tous les autres. Je ne voulais pas qu’elle s’attache à lui. « Tu te souviens de ce qu’on s’est dit ? On est là… l’un pour l’autre. C’est ça qui compte non ? » Est-ce que je pensais trop à moi ? Mais j’étais franc. Je parlais avec mon cœur. Elle et moi, ça passait avant tout, je serais le poing. Convaincu que de toute façon, il n’y aurait jamais mieux que ce qu’on vivait. Ce n’était pas aussi facile que ça ? Je le pensais pourtant. « Arrête de pleurer. S’il te plait. » et je venais chercher sa main, pour la forcer à se rapprocher. « Moi je te veux dans ma vie. Alors dis pas de connerie. » Mais c’était pas pareil n’est-ce pas ? Ce n’était pas ce qu’elle voulait. 

Elle avait l’impression de surréagir, que son monde s’écroulait bêtement pour un garçon qui, pourtant, a toujours été sincère et honnête avec elel. maladroit peut-être, et timide, incertain sur ce qu’il devait dire ou faire mais … honnête. et c’était peut-être ça qui lui faisait du mal, car elle aurait aimé que ses mots, de cette sincérité troublante soient : je te veux Sawan, si c’est pas toi alors je ne veux personne d’autre. Mais n’avait-elle pas regardé trop de film romantique ou lu de roman remplie d’amour pour s’accrocher à de telle idiotie ? Elle secoue la tête, s’en veut de donner l’impression à Il Kyang que ce qu’ils ont ne lui suffit pas mais c‘était différent, une place unique et à part dans sa vie. Elle voulait l’amour, celui qui vous réveil le matin et qui vous endort le soir. Elle voulait qu’un homme l’aime pour ce qu’elle était, et la respecte … Elle ne demandait ni un prince, ni un homme ravageant de beauté. elle voulait juste un homme qui pense à elle, qui se perd dans son parfum et qui la désire ardemment … Sa beauté était si parfaite aujourd’hui, si délicate … Et pourtant, rien ne semblait suffire, alors cruelle l’enfant pensa qu’il s’agissait de ce qu’elle était à l’intérieure qui ne plaisait pas. qui ne suffit jamais … Épuisée de se poser tant de questions, épuisée de se détester autant, elle se laisse aller contre lui alors et tombe contre son torse en pleurant de plus belle. “Je suis fatiguée de n’être que moi …” gémit-elle. Evidemment que ce qu’ils avaient était beau et particulier, et dans cet égoïsme que Sawan ne percevait pas, Il Kyang l’attirait à nouveau dans un tourbillon qui ne tournait qu’autour de lui, d’eux, dans leur bulle à l’abri du monde, celui qui blesse et qui les détruit. “J’ai besoin que de toi.” souffle-t-elle en resserrant plus encore sa prise, laissant ses sanglots se taire au file des secondes avant de relever son visage vers lui, consciente qu’elle devait être laide. “Est-ce que je me suis perdue en chemin Il Kyang ? A courir après la beauté … est-ce que j’ai oublié qui j’étais ?” demande-t-elle le coeur déchiré sans savoir ce qu’elle préférait vraiment. Avoir changé, ou être resté la même … chacune de ces options lui faisait mal d’une façon ou d’une autre.

Je ne voulais rien de plus que ce nous avions. Les relations avec les femmes étaient désormais réduites à des nuits. Ou parfois des jours quand l’envie m’en prenait. Mais rien de plus. Je n’y croyais plus. J’avais perdu tout espoir de construire un jour quelque chose. La seule certitude que j’avais c’était Sawan. La seule en qui je pouvais avoir confiance c’était elle. Avec elle je cherchais la tendresse, la douceur, ces moments intimes du quotidiens, des souries autour d’une table. Une étreinte, même une caresse sur la main. Avec les autres, je ne voulais que du sexe. Parce-que je n’avais rien d’autre à leur offrir. Et ça me convenait. Personne ne pouvait me prendre ça. Et j’aimais à lui rappeler, l’attirer de nouveau vers moi pour voir qu’elle n’était pas seule. Le reste finalement on s’en foutait ? Qu’importe que notre relation soit platonique. C‘était suffisant ! pour moi ça l’était. Et je la voyais, elle était fatiguée. Epuisée… retombant contre moi, je la berçais. Tentais de la consoler. Mais ses mots me déchiraient… de n’être qu’elle… c’était dur. « Sawan… » Je croisais son regard, ses yeux embués. Elle était si belle… comment pouvait-elle croire l’inverse. Se trouver si laide… et je ne voyais pas que son physique. Ni ce visage si parfait. Non c’était un tout. Notre relation était belle aussi. La plus précieuse à mes yeux. « Je t’interdis de dire ça… tu n’es pas que toi… tu es mon tout. » rien qu’à moi. Et ça personne ne pourrait le comprendre. Pas même ce Hwan. « Tu ne t’es pas perdue… c’est les autres qui ne te comprennent pas. » parce qu’ils s’en fichent. Ils ne voient pas plus loin. Mais moi… moi si. Et dans ce regard, je le savais. Je le voyais là... cette fille, si précieuse. Si importante. Comment les autres ne pouvaient rien voir. Comment ne pouvaient-ils ne pas comprendre... elle avait tout… tout pour elle… et en cet instant, j’avais le cœur qui battait trop vite. Posant mon pouce sur son menton je lui glissais « Moi je te vois telle que tu es… » Et je réalisais que les deux faisaient parti d’elle. Qu’elle était cette gosse trop sensible, mais aussi cette femme… nouvelle et indépendante. Et je détestais cette idée là… qu’elle puisse vouloir s’éloigner de moi. Alors sur cette pensée, je la blottissais un peu plus, mais à ce moment là que j’entendis sonner. Les pizzas. J’avais complètement oublier avec tout ça. Me redressant « J’y vais reste là. » et sur ces mots je lui souriais. Avant d’aller chercher notre commande. Rapportant le tout au salon. Je déposais les boites sur la table. Je n’aimais pas la savoir triste. L’entendre renifler comme une petite fille. M’approchant à nouveau, je l’invitais à me tourner le dos avant de lui dire « Laisse-moi prendre soin de toi bébé. » parce-que il n’y avait que moi qui savais le faire. J’étais le seul à pouvoir la comprendre. Et sur ces mots, je dégageais ses cheveux, pour venir lui masser les épaules. Délicatement, tendrement… il n’y avait que moi qui pouvais l’aider. Je voulais qu’elle puisse l’oublier… qu’elle se concentre sur nous. Hwan n’était que de l’histoire ancienne… c’était moi qui étais là pas lui. 

Tu me vois …? Et pourtant, toi non plus tu n’as pas voulu de moi, pense-t-elle tristement et pourtant … les mots d’Il Kyang, sont beaux, forts. il la trouble l’espace d’une seconde et cette façon qu’il avait de la regarder, de passer son pouce sur son menton. elle se sentait belle. aimé, si fort. cela lui conviendrait comme toujours, il n’y avait que lui qui pouvait la comprendre, que lui qui l’avait connu, avant après, elle avait sortie tous les gens toxiques de sa vie pour n’en garder qu’un seul, le principale, l’unique. elle se laissa aller contre lui plus encore, elle avait cessé de réfléchir pour être honnête, son esprit blanc se remplissait d’Il Kyang. Elle ferait comme elle a toujours fait, elle soignerait sa peine de coeur blottit dans les bras de son meilleur ami. qui avait cette chance ? Personne. Elle pensait parfois que Ye Won était l’amour de sa vie, mais elle, Yun Pornsawan, était la femme de sa vie. celle qui serait toujours à ses côtés. toujours. elle souffla de frustration quand il s’éloigna pour aller prendre les pizzas. Elle ne voulait pas quitter ses bras. sa chaleur lui manquait déjà et pendant une seconde son esprit divagua vers Hwan. que faisait-il ? Elle crevait d’envie de lui envoyer un sms, mais l’idée était stupide. il n’avait pas besoin qu’elle soit collante. il avait été claire après tout. elle aussi l’avait été. elle reporte son attention sur Il Kyang qui revient vers elle. Elle l'entraîne au canapé et se laisse tomber dedans pour qu’il puisse la masser convenablement, comme ils le faisaient souvent. elle soupire d’aise quand ses doigts habiles tentent de dénouer ce noeud. elle grimace parfois mais se laisser aller contre lui. elle remonte doucement son chignon pour ne pas qu’il lui tire les cheveux et après quelques minutes souffle “Attends.” elle retire alors son t-shirt, dévoilant son corps à demi nu si ce n’était cette culotte qui l’habillait. elle plaque son tshirt sur sa poitrine et ramène ses genoux contre elle, arrondissant son petit dos pour qu’il puisse la massin un peu mieux sans être gêné par le tissu. avait-elle encore des traces de ses ébats avec Hwan ? Elle n’y pensa pas. elle savourait simplement le massage que lui prodiguait Il Kyang. Et dans un souffle innocent et épuisé elle murmura “Merci d’être toujours là pour moi …”

Peut-être étais-je égoïste, mais réaliste, à toujours la ramener vers moi. Je le savais, je n’étais pas idiot. J’aimais lui rappeler que j’étais là. Que j’étais le seul à pouvoir la rassurer, et même lui donner cet amour. C’était la seule avec qui je pouvais le faire. Ce n’était pas comme je l’aurais souhaité, mais je n’avais plus le courage d’aimer. Encore moins de vouloir le faire. Cet amour platonique était beau. Rassurant… rien ne pouvait le détruire. Avec Ye Won j’avais souffert, tellement… à en perdre la raison. A vouloir en crever… mais Sawan… elle ne me ferait jamais aucun mal. C’était aussi ça qui me rassurait. Tout comme elle savait que jamais je ne la blesserais. Alors j’aimais ces instants, tendre. A tout oublier ensembles… j’avais été inquiet pour elle. Désormais je voulais prendre soin d’elle. Je la laissais retirer son haut, ne m’en offusquait pas. Elle et moi partagions tout. Nous n’avions aucun secret pour l’autre… et je m’attelais à lui faire du bien, à masser ses épaules, dénouer ces tensions qui la rendaient triste. Ma douceur pouvait peut-être l’aidé. Je souriais à ses mots, ne sachant quoi lui répondre. Pour moi c’était normal. Et j’avais toujours ce sourire sur les lèvres, avant de venir déposer ma des baisers sur ses épaules, remonter doucement jusqu’à sa nuque. Ça n’avait rien d’étrange. Je lui apportais ce qu’on ne lui donnait pas. De l’attention, de l’affection… tout comme j’attendais ça d’elle. Ce Hwan l’avait souillé… brisé quelque part. Et je détestais ça. Qu’elle se remette en question, qu’elle ait peur à nouveau. Je voulais qu’elle garde confiance en elle. Je tentais de lui donner tout ce que j’avais, à m’appliquer dans mes gestes à lui faire oublier cet homme qui l’avait touché. Dès mes doigts délicats, de mes gestes fins et emplis d’une affection certaines. Laissant courir mon souffle sur sa peau, je laissais échapper un petit rire en la voyant frissonné. Amusé, avant de venir poser mon menton sur son épaule « Tu te sens mieux là ? » avec moi… « Ça m’avait manqué… » de pouvoir la voir, la toucher aussi. Je n’étais pas fou. Juste attentionné. Je réclamais ce que je désirais… me reculant un peu, je laissais mes mains courir sur elle, pour venir la masser plus bas dans le dos. Appuyant doucement sur ses nœuds, j’apercevais subitement une marque sur sa peau blanche. C’était comme une griffure, une geste que j’imaginais fait par cet homme. Et sur cette pensée, j’avais juste laissé courir ma bouche dessus, suçotant sa peau pour la masquer. Un geste inconscient, avant que je laisse échapper un rire amusé « J’avais envie. » lâchais-je presque plein d’insolence. Parce-que ce type… ne pouvait pas la marquer. Je voulais juste l’effacer de sa vie… 

Elle se laisse aller, totalement en confiance face à lui, dans ses bras. elle n’avait pas honte de son corps, elle n’avait pas honte de ce qu’elle était au naturel, sans ses vêtements, sans son maquillage. hwan aussi la trouvait belle au naturel, il lui avait dit. Il est doux avec elle, ses gestes sont délicats, jamais indécent. il caresse sa peau, la dénoue, mais sans jamais aller trop loin, ou lui faire mal. il était discret, habile. elle soupire d’aise et ferme les yeux. lorgne un instant sur les pizza. elle a faim. mais le massage d’Il kyang est plus important, lui fait du bien. et ces baisers qu’il lui donne la font frissonner. elle mentirait si elle disait qu’un instant elle ne pensait pas à hwan, mais les baisers de son meilleur ami ont le pouvoir d’effacer ceux de Hwan et lui faire oublier ce qu’elle ne cessait de ressasser, comme un mauvais rêve qu’il fait disparaitre. elle affiche une moue boudeuse quand il la taquine mais ne s’en offusque pas. elle somnolerait presque ainsi en se laissant aller entre ses doigts. “hum …” souffle-t-elle avec un sourire doux, oui elle se sentait mieux. elle n’avait besoin de rien d’autre. si, peut-être d’un coca ? elle passe une main dans ses cheveux pour dégager son cou et poussa un petit cri en le sentant mordiller et suçoter sa peau avant de rire, chatouillé par son audace. “Hey !” s’offusque-t-elle retrouvant son sourire. il n’était que le seul à savoir ainsi la faire rire et la faire se sentir un peu mieux … Elle rit doucement avant de se tourner vers lui, maintenant son t-shirt elle le repousse en arrière et vient s’allonger sur lui. “espèce d’idiot …” murmure-t-elle avec tendresse en se blottissant contre lui. elle soupire d’aise et ferme les yeux. “ ca fait du bien … “ d’être là avec lui, de le retrouver. “Tu dors avec moi ce soir.” ce n’était pas une question, ni un ordre, mais plutôt une façon pour elle de se rassurer en prononçant ces mots à voix hautes. elle passe une main sur son torse et souffle “Bon … dans 5 minutes on se relève pour manger … d’accord ?” souffle-t-elle taquine, épuisée d’avoir ressenti autant d’émotions d’un coup. elle était toujours triste, mais se sentait un peu mieux malgré tout … Il Kyang était le seul qui devait compter, et c’était sur cette idée qu’elle releva son visage vers lui “je t’interdis de me quitter.” promis ?