Hojin devait rejoindre son frère. Elle avait décidé qu’ils devaient passer plus de temps ensemble et c’était l’occasion rêvée. Elle n’avait pas cours et lui non plus. Elle pensait qu’elle pourrait lui faire plaisir et aller dans une salle d’arcade comme lorsqu’ils étaient plus jeunes. Elle sentit son téléphone vibrer et sourit en voyant le nom de son petit frère. Elle décrocha, toujours ce sourire aux lèvres et aux premiers mots de Jiho, son sourire s’effaça. Il ne pouvait pas venir, devoir de dernières minutes. La déception se lisait sur le visage de la jeune femme, mais elle ne l’exprima pas dans sa voix. Elle lui dit que ce n’était rien et raccrocha. Elle leva les yeux au ciel et respira lentement avant de rencontrer le regard de l’homme qu’elle avait aimé pendant des années. Prise de panique, elle envoya un message à Wei lui donnant l’adresse exacte où elle se trouvait ainsi que la raison pour laquelle elle lui envoyait un message : Jinsun. Il se rapprocha d’elle jusqu’à être complètement devant elle. Son corps tremblait. Elle n’arrivait pas à arrêter les tremblements de ses jambes. Il était devant elle. Cela faisait des mois qu’elle ne l’avait pas vu, qu’elle avait tout fait pour l’éviter et maintenant il se trouvait devant elle. Jinsun était en chair et en os devant elle. Les mains de Hojin étaient également secouées de tremblements et elle arriva à les cacher plus ou moins. « Tu veux quoi ? » couina-t-elle en essayant d’apparaitre aussi sûre d’elle que possible. Mais ce n’était pas le cas. Hojin avait peur de lui. Elle en était même effrayée. Pourquoi était-il apparu devant elle ? Pourquoi maintenant ? Elle recommençait à peine à nager à la surface et il réapparaissait dans sa vie. C’était quoi ce foutu timing ? Jin pensait qu’elle en avait fini avec tout ça. Mais apparemment ce n’était pas le cas. « Je voulais juste te voir ma belle. » lança-t-il avec un sourire pervers. Cela eu le don de lui glacer le sang. Bordel, pourquoi était-il là ? Elle essaya de ne pas lui montrer sa peur mais ce n’était pas facile. Elle espérait que Wei arrive vite.

En plein cours de dessin, Wei dessinait avec précision les fruits qui se trouvaient devant lui. Ce n'était pas du tout le style de cours qu'il adorait. Il préférait dessiner les personnes voir des paysages. Pas des fruits. Mais il faisait avec.
Il sentit son téléphone vibrer, il jeta un rapide coup d'oeil à son professeur qui le fixait. Il râla et continua de dessiner pendant encore quelques minutes avant de pouvoir lire. Son sang ne fit qu'un tour et il se leva en trombe, se mettant à courir malgré les hurlements de son professeur sous la surprise.
Il rentra dans plusieurs personnes sous sa course effrénée dans les couloirs alors qu'il arrivait enfin dehors. "Mec, je t'emprunte ton vélo!" Il ne laissa même pas le temps à ce pauvre gars qu'il enfourchait déjà le véhicule, roulant rapidement. Il devait être rapide. Absolument rapide, il ne devait pas laisser Hojin toute seule face à cette scène. Face à lui. C'était impossible même. Il roula le plus vite possible, l'adrénaline l'aidant à garder le rythme. Il balança le vélo à moitié contre le mur quand il vit le dos de la jeune femme. Il arriva à côté d'elle essoufflé, posant sa main sur son épaule. "Désolé bébé, je suis en retard." Il essayait de reprendre son souffle, se relevant pour regarder Hojin, ignorant l'homme dont il avait envie de casser les dents. "Je ne t'ai pas fait trop attendre mon amour, ça va?"

La peur la paralysait sur place. Elle aurait du fuir, elle aurait du partir loin de son bourreau, mais elle n’y arrivait pas. Elle restait en face de lui, essayant par tous les moyens de ne pas perdre la face. Elle avait envoyé un message à Wei parce qu’il lui avait promis qu’il serait là, si jamais une situation comme celle là arrivait. Elle l’avait donc fait, attendant qu’il arrive. Mais s’il n’arrivait pas ? S’il était occupé ? Ou pire, s’il s’était désintéressé d’elle et se foutait complètement de ce qui pouvait lui arriver ? Toutes ses pensées tournaient dans son esprit et elle ne remarqua pas que Jinsun s’était approché d’elle et avait même caressé tendrement son visage. Hojin lui enleva violemment sa main. « Ne me touche pas. » avait-elle grondé, gardant le peu d’assurance qu’elle avait pour ne pas s’effondrer. Elle continuait d’avoir peur, mais elle ne le montrait pas, du moins c’est ce qu’elle pensait. Parce que lorsqu’elle sentit une main sur son épaule, elle sursauta et se retourna prête à frapper la personne. Ce n’est que lorsqu’elle entendit la voix de Wei, qu’elle se détendit et laissa tomber la main prête à le frapper le long de son corps. Elle ne put rien répondre et le regarda totalement désemparée, les larmes menaçant de couler le long de son visage. « Oh t’as trouvé un autre mec pour te faire sauter ? Lui aussi, il te frappe ? Lui aussi te fait ce que je t’ai fait ma belle ? Y avait que ça pour te faire mouiller… » Jin couina et attrapa le bras de Wei. Elle savait qu’il allait le défoncer si elle ne faisait rien. « On y va. » Elle couina, sûrement trop doucement pour qu’il l’entende.

Le visage larmoyant d'Hojin lui fendit le coeur. Réellement. Il y voyait toute sa tristesse, sa peur, sa douleur. Wei voyait enfin combien cet homme l'avait brisé. Réellement. Alors doucement, il l'attira à lui, lui laissant le choix de venir dans ses bras ou rester plus proche. Il ne voulait pas la forcer, de peur de la voir s'enfuir en courant sous la peur ou le choc. Il ne savait pas réellement dans quel état psychologique elle se trouvait. Mais il ne pouvait que l'imaginer. Et cette ordure prit finalement la parole. Le regard de Wei changea, devenant plus froid. Il état limite heureux d'avoir un débardeur sans manche, lui laissant voir les muscles de ses bras. Il écouta cet homme déblatérait ses horreurs. "Que ça pour la faire mouiller?" grogna Wei, prêt à lui sauter à la gorge. La voix de Hojin lui fit baisser le regard alors qu'elle tirait sur son bras. Il fixa de nouveau Jinsun. "Ne t'approche plus jamais d'elle." C'était une menace, un ordre, une facette qu'Hojin n'avait jamais vu de Wei. Et il ne comptait pas lui montrer. Et pourtant, il avait dû le faire. Il se détourna lentement avant de faire passer Hojin devant pour la protéger. Il l'amena plus loin, légèrement rassuré de voir qu'il ne les avait pas suivi. Il n'aurait jamais pu se contrôler si ça avait été le cas. Il continua de marcher, loin, très loin, la mâchoire contractée. Il devait se calmer, pour Hojin.

Le soulagement que Hojin ressentit en sentant l’homme qu’elle aimait venir à son secours la fit se détendre automatiquement. Elle se sentait en sécurité avec le chinois et ça le prouvait encore une fois que c’était le cas. Alors qu’elle était complètement terrifiée en présence de Jinsun, il avait suffi que Wei apparaisse pour que ça ne soit qu’un mauvais souvenir pour elle. Cependant, il restait des traces de ce qu’elle avait ressenti sur son visage. La peur surtout était présente et quand le plus vieux lui proposa ses bras pour s’y réfugier, elle n’hésita pas une seule seconde et s’y engouffra dedans. Elle respira son odeur pour essayer de se calmer et laissa couler quelques larmes sur son visage. Elle couina en entendant les mots de Jinsun. Alors, même après tout ce qu’il avait fait, il ne la voyait encore que comme un vide couilles. Ça faisait mal mais bien moins que de savoir que Wei se retenait de lui sauter dessus pour le défoncer. Jin agrippa encore plus son bras et releva son visage baigné de larmes vers lui. Elle secoua doucement la tête pour lui faire comprendre qu’elle avait besoin de partir de là. Elle frissonna quand elle entendit sa voix et la menace qu’il lança. Si ça avait été dans un autre contexte, elle aurait pu être émoustillée par ça, mais là, elle n’avait qu’une peur, celle de le voir se battre avec Jinsun. Elle ne savait pas qui gagnerait et elle ne voulait pas le savoir. Elle voulait juste partir loin, très loin. Heureusement, il s’en rendit compte et la fit passer devant lui pour les amener plus loin. Elle finit par éclater en sanglots. Elle ne se rendait pas compte de ce qui se passait autour d’elle. Elle n’avait pas conscience que Wei était aussi mal qu’elle mais pour d’autres raisons. Son corps continuait de trembler et elle n’arrivait pas à se calmer.

Quand elle s'engouffra dans ses bras, Wei fut soulager, il l'entoura chaudement des siens pour lui montrer qu'il était la pour elle. Il serait toujours la pour elle. Quoiqu'il arrive. C'était un fait avéré. Il voulut sauter à la gorge de cet ordure, réellement. Mais le visage en larmes de Hojin le fit résister. Il ne pouvait pas. Pas maintenant. Il devait la sortir loin de la. L'enlever à la vue de ce monstre qui prenait un malin plaisir de la détruire une nouvelle fois. Encore une fois. Après combien de fois en réalité? Et il le fit, après l'avoir menacé. Wei n'avait pas peur de se battre, il l'avait tellement fait jeune. Et il n'avait pas de lui. Absolument pas, il arriverait à lui tenir tête, il le savait.
Il amena sa douce plus loin, la tenant toujours devant lui. Et la sentir craquer ainsi le tuer. Une fois loin, il la serra dans ses bras de nouveau. Pour lui montrer qu'elle n'était pas seule, qu'il était là. Pour elle. Il était là. Comme toujours à vrai dire. "Ne pleure pas Hojin, c'est fini...tout est fini, il n'est plus là. Il ne peut plus rien te faire" Pas tant que lui il était vivant. Jamais il ne laisserait cette pourriture l'approchait. Et encore moins après avoir vu son visage. "Je suis la..." souffle-t-il tendrement, essayant de calmer sa colère.Elle n'avait pas besoin de ça maintenant, elle devait avant tout se calmer elle. Elle était sa priorité.

Wei était là pour elle et ça lui faisait plus de bien qu’il ne pourrait jamais imaginer. Elle avait pensé l’espace d’un instant qu’il ne viendrait pas l’aider comme il lui avait promis. Mais il était là, prêt à sauter à la gorge de Jinsun parce qu’il avait ravivé des souvenirs et raconter des faits. Il était vrai qu’elle avait été excitée en sa présence, mais c’était simplement un mécanisme de son corps pour se protéger et qu’il ne lui fasse pas mal et ce même si elle ne ressentait pas la douleur. Elle ne comprenait pas pourquoi il était revenu dans sa vie. Il aurait pu continuer son chemin sans venir la voir. A croire qu’il aimait la voir dans cet état, dans cette détresse qu’elle ressentait. Elle était heureuse qu’il soit venu et maintenant qu’il l’amenait loin de lui, elle put complètement craquer. Les sanglots faisaient encore plus trembler son corps et elle passa ses bras autour de son corps et attrapa son t-shirt dans ses bras se collant à lui comme si elle voulait entrer en lui et ne plus jamais en sortir. Ses mots lui firent un bien fou et elle resta dans ses bras, le serrant aussi fort qu’elle le pouvait. « Ne pars pas… Me laisse pas. » Elle était désespérée et elle espérait réellement qu’il ne la laisserait pas après tout ça. « Je suis désolée. » couina-t-elle doucement tandis qu’elle serrait encore plus son t-shirt dans ses mains. Ses jointures devinrent blanches et lui firent mal, mais elle ne le lâcha pas. Elle avait besoin de lui, plus qu’elle ne le pensait. Son esprit commençait à le réaliser. « Serre moi plus fort Wei… Me laisse pas. » Elle sanglotait toujours mais elle se sentait bien mieux, en sécurité dans ses bras.

Wei était certain qu'il était arrivé à temps. En retard. Mais pas assez pour voir des dégâts encore plus important sur Hojin. Mais même cette pensée n'arrivait pas à le calmer. Alors il prit la jeune femme dans ses bras qui essayait de jumeler avec lui. Heureusement, elle n'avait pas assez de force pour le blesser ou lui faire mal. Il resserra légèrement sa prise sur elle pour lui montrer qu'il était là alors qu'il lui murmurait de douce parole. Il était la pour elle, c'était certain. "Je ne pars pas Hojin, je reste la. Je suis la. Rien que pour toi" Il n'allait aucunement la laisser mais si elle avait besoin de l'entendre, il lui dirait. "Désolée de quoi Hojin? Tu n'as pas à l'être..." Pour le coup, elle venait de le perdre. Il ne comprenait pas pourquoi elle s'excusait alors que cet ordure aurait dû le faire. Lui, il aurait dû le faire. Et à genou, tête sous terre tant c'était inadmissible.
Son coeur se fendit en l'entendant une dernière fois. Alors doucement, il passa ses mains sous ses cuisses et la souleva. Il la serra un peu plus. "Je ne pars pas...je reste là Hojin. Je suis avec toi, je ne compte pas partir, ne t'inquiètes pas". Il se moquait du regard des autres sur lui. Hojin était dans ses bras, mal, et c'était tout ce qui importait. "Tu veux boire ou manger quelque chose Hojin? On peut aller le chercher si tu veux, tout ce que tu veux..." Il retournerait la planète entière juste pour elle si il le fallait.

Wei était devenu son point de repère. Au fils des semaines, elle avait commencé à le chercher à chaque fois qu’elle allait mal. Elle venait souvent le voir quand c’était le cas parce qu’il la protégeait, parce qu’il l’aimait. Jouait-elle avec lui ? Très certainement, mais elle n’était pas encore prête à le laisser entrer dans sa vie complètement. Aujourd’hui était sûrement le jour où se serait le cas. Elle l’avait appelé pour qu’il vienne l’aider et il était venu, il était là et elle était dans ses bras, le serrant plus fort qu’elle ne le devrait, l’empêchant de partir. Elle avait besoin de lui et sa chaleur l’aidait à se calmer. Hojin hocha la tête à ses mots. « Toujours ? » Elle l’enchainait à elle encore une fois sans s’en rendre compte. Elle était égoïste et elle ne le remarquait pas encore. Elle finit par s’excuser parce qu’il était venu, qu’il était sûrement occupé et qu’il était quand même présent pour elle. « Désolée… Tu devais être occupé… » Et pourtant, il était là avec elle, la gardant contre lui parce qu’elle lui demandait. Jin finit par souhaiter qu’il la serre plus fort contre lui et qu’il ne la laisse pas. Elle couina de surprise dans ses sanglots quand il la souleva pour qu’elle soit encore plus près de lui. La jeune femme passa ses bras derrière sa nuque et ses jambes autour de sa taille, lovant son visage contre le cou du chinois. Hojin le croyait quand il disait qu’il ne partirait pas. Il lui avait montré qu’elle était sa priorité et elle sentait son cœur se gonfler d’amour pour lui. Elle se remit à pleurer mais pas de peur cette fois-ci, de joie, parce que quelqu’un l’aimait pour elle et ne s’était pas enfuit en écoutant son histoire. Elle secoua la tête quand Wei reprit la parole. Non, elle ne voulait pas manger, ni boire. Elle voulait se sentir aimée. « Je veux pas ça… Embrasse moi. »

Est ce que Wei avait tout quitté sans réfléchir pour rejoindre Hojin qui avait besoin d'aide? Oui. Est-ce qu'il avait pleins de taches de couleurs sur ses mains et bras? Oui. Est-ce qu'il en voulait à la douceur qui était dans ses bras alors qu'elle était complètement terrifiée? Non. Il préférait mille fois être la pour elle que loin. Et pas présent. Alors il lui promit qu'il serait toujours la. "Toujours" répéta-t-il comme si c'était une évidence. En réalité, ça l'était. Mais elle avait sûrement besoin d'une confirmation quelconque pour ne plus avoir peur. Il n'en savait rien. Il était enchainé une fois de plus à elle. Mais en avait-il quelque chose à faire? Non. Le chinois était amoureux. Tout bonnement. Et pour la jeune femme, il lui décrocherait la lune. "Ce n'est rien, je n'étais pas si occupé que ça. Je te rassure. Tu ne m'as pas dérangé" Et quand bien même ça aurait pu être le cas, il n'y tiendrait pas rigueur. Son bien être était plus important.
Le pyo la souleva pour l'aider à être plus proche et surtout, pour la rassurer. Il chercha mille et une façon pour lui occuper l'esprit. La nourriture, les filles n'aimaient-elles pas ça quand elles avaient besoin de se changer les esprits? Du moins, sa petite soeur marchait ainsi. Mais il ne s'attendait pas à la réponse de la jeune femme. Absolument pas. Il en resta tellement con qu'il resta sans rien faire pendant quelques secondes avant de la regarder. Un baiser? Elle voulait ça? Et con comme il était, fou amoureux qu'il était, il l'embrassa avec douceur. Comme pour lui montrer que oui, il y avait des personnes qui lui voulaient du bien. Que oui, le mal n'était pas forcément de partout et que la vie pouvait être souriante. Wei voulait lui montrer qu'elle pouvait être heureuse. Et seulement heureuse. La vie était belle. Et elle pouvait la croquer à pleine dent. Avec lui si elle le voulait, le souhaitait.