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Souquez les artimuses ((hitoshio kô))
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Re: Souquez les artimuses ((hitoshio kô)) | Mar 3 Nov - 14:43 Citer EditerSupprimer
La soirée était bien plus agréable qu’elle ne l’avait pensé. Yami s’étonnait de réellement apprécier la présence du japonais avec elle, créant un sentiment de familiarité qu’elle n’avait pas ressenti depuis qu’elle était sur le territoire coréen. Malgré tout ce qu’elle pouvait dire à son entourage, son pays lui manquait quand même. Être capable de comprendre parfaitement la moindre conversation, de la plus simple à la plus compliquée, de pouvoir trouver des takoyaki très facilement, et autres spécialités japonaises. Même les traditions lui manquaient parfois. Pourtant elle savait qu’elle n’y retournerait pas avant un moment. Elle avait réussi à se mettre dans la tête qu’elle ne pouvait y retourner sans devoir passer par son village natal pour y retrouver ses parents. Or, elle ne voulait pas les voir. Elle utiliserait l’excuse de son honneur s’il le fallait. Elle n’y retournerait que lorsqu’elle serait devenu un femme à succès gagnant tellement bien sa vie qu’elle ne saurait plus quoi faire de son argent.
Sur le chemin, ils continuaient leur conversation. Apprenant petit à petit à se connaître, via leurs études et leurs goûts. Les deux japonais s’arrêtèrent devant un petit commerce, le temps d’aller chercher des boissons, au grand malheur que Yami qui n’avait pas prévu (et avait à peine les moyens) de payer la boisson de son nouvel ami. Elle ne fit cependant aucune remarque, ne souhaitant pas passer pour l’avare qu’elle n’était pas dès le début de cette relation naissante. Aussi par fierté.
Elle sourit lorsqu’il lui proposa de faire la sécurité de ses boutiques. « Je pourrais, oui, pour les boutiques en ligne. » Elle avait envie de préciser s’il la payait car elle ne travaillait jamais gratuitement, étant trop dans le besoin. Elle ne pouvait le refuser, et un travail était un travail. C’était une expérience en plus qu’elle ajouterait sur son chemin pour, ensuite pouvoir proposer des services à de plus grandes sociétés pour enfin atteindre les banques. En parlant de boutique, la serveuse ne put s’empêcher de poser la question, savoir s’il allait ouvrir des boutiques physiques. Finalement, elle continuait d’apprécier un peu plus ce Kô. Ils ne se ressemblaient pas mal, dans un certain sens. « Tu sembles ambitieux, c’est bien. » Ils voyaient grand tous les deux et c’était nécessaire selon Yami pour arriver quelque part. « Pourquoi tout à coup faire pour les femmes ? Tu pourrais très bien être reconnu en restant chez les hommes. » Elle était curieuse ce soir, mais elle ne pouvait s’en empêcher. Elle qui, au départ comptait rentrer silencieusement à son dortoir, seule, se prenait au jeu. Elle se laissait amadouée par le balancement de son bras auquel le styliste était accroché, et l’idée de se plaindre du poids n’était même pas présente.
Le japonais releva alors une phrase qu’avait prononcé Yami. Encore un point commun entre les deux alors que son sourire ne la quittait plus. « C’est très satisfaisant lorsque tu vois les résultats de ton travail. » Elle finit son café mais garda le gobelet en main à défaut de trouver une poubelle. « Et comme ça, tu laisses une trace dans ce monde. Une preuve que tu as existé. » Son regard c’était quelque peu égaré, tout comme la serveuse s’était égarée dans ses pensées. Elle n’était pas certaine d’où sortait cette pensée alors qu’elle n’avait eu que l’argent et la gloire en tête depuis toutes ces années. Elle se fichait bien d’être oubliée après son passage. Du moins, c’était ce qu’elle avait cru penser. Heureusement une autre question arriva et l’aida à se re-concentrer sur le moment présent. « Non. » Elle n’avait ni les moyens d’y retourner, ni la motivation. « Ce n’est pas prévu pour le moment. Qui sait, peut-être pendant des vacances. » Vacances qu’elle n’avait pas car elle travaillait dès qu’elle avait un peu de temps, ne se permettant pas une seule seconde pour souffler. Un jour, elle le regretterait. « Et toi ? Ta famille est ici ou encore au Japon ? Tu viens d’où exactement ? » Yami ne parlait plus à ses parents ou ses frères et sœur depuis des années mais elle ne souhaiterait jamais la même situation à quiconque. Elle comprenait que pour certains, la famille était une chose précieuse. Tant que personne ne lui reprochait sa manière de penser. « Peut-être la prochaine fois que tu y retourneras, tu pourrais me ramener des takoyaki, ici ils… ne sont pas pareil. » C’était une requête stupide car à moins de prendre ceux à réchauffer des supérettes, ils ne tiendraient jamais le voyage (et ne seraient pas autorisé dans l’avion). Néanmoins, elle venait de tenter un peu d’humour, toujours aussi maladroite par son manque d’expérience.
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Re: Souquez les artimuses ((hitoshio kô)) | Mer 11 Nov - 21:20 Citer EditerSupprimer
Il était bon de se faire des connaissances dès maintenant car si Yami avait plus ou moins le même âge que Kô, ils seraient donc diplômés en même temps et elle serait tout à fait prête et disponible pour assurer la sécurité de ses sites internet. Des boutiques en ligne étaient le plus pratique pour s'exporter dans le monde dans un premier temps, jusqu'à pouvoir avoir des établissements physiques, embaucher des employés et continuer de faire croître ses ambitions. Parce qu'il n'y avait vraisemblablement que pour ça que les yeux du jeune homme continuaient de pétiller. Dans un monde où même les paillettes étaient surfaites, il réussissait à se raccrocher à ce rêve. Et il n'était pas prêt de lâcher. Pour rien au monde.
« L'ambition est ce qui me fait me lever chaque matin, avoua-t-il en une petite moue, elle est plus efficace sur moi qu'un café corsé. »
Il rit doucement tout en terminant son thé. Cette fin de soirée était tout à fait délicate, et il avait l'impression que plus ils se rapprochaient de l'université et plus leurs pas ralentissaient d'eux-mêmes. Pour faire durer cet échange entre eux, deux étudiants qui, pourtant une heure auparavant, ignoraient tout l'un de l'autre. Au fur et à mesure de la conversation, Kô avait de plus en plus l'impression qu'ils se ressemblaient sur plusieurs sujets. Et c'était agréable de pouvoir échanger de cette manière avec Yami.
Une preuve que tu as existé... De nouveau, les paroles de la jeune femme résonnèrent avec force en Kô. C'était exactement ça, les termes. Une preuve qu'il aurait existé. Que tout ce qu'il aurait fait n'était pas vain. Qu'il aurait réussi à apporter un peu de réconfort aux personnes qui, comme lui, n'auraient pas toujours eu de la chance dans la vie. Mais la chance, on la fait tourner. Comme le vent. Kô en était persuadé maintenant qu'il avait eu l'opportunité de prouver qui il était aux yeux de beaucoup de gens qui ne croyaient pas forcément en lui et en ses rêves de grandeur.
« J'aimerais beaucoup laisser une trace quelque part... »
Davantage un murmure envieux pour lui-même qu'une réponse complète pour son interlocutrice. Et puis, il finit par faire son curieux, remontant plus ou moins aux sources de leurs vies respectives : le Japon.
« Je ne sais pas non plus quand je vais y retourner... Ce n'est pas un problème de moyen, c'est juste que je ne me sens pas prêt à y revenir, dit-il en soupirant. Je viens de Nagasaki, mais j'ai encore ma mère sur Tokyo. Je suis venu ici pour un nouveau départ en quelque sorte ! Tout seul, avec mes dessins. Et toi ? »
Il sourit un peu plus fort quand elle lui parla de nourriture. Un instant, il se perdit dans ses songes, voyant avec bonheur plein de taiyaki volants autour de ses yeux. Aaah, tout était si délicieux quand il s'agissait de manger.
« Je pourrais essayer de t'en préparer ici si tu veux, je fais partie du club de cuisine ! Mais je ne te garantis pas le résultat... Je ferais des takoyaki, des taiyaki, des okonomiyaki... et des crêpes ! De délicieuses crêpes fourrées avec des biscuits et de la crème fouettée, évidemment. »
Il en riait et se mettait presque l'eau à la bouche. Il songeait à des souvenirs à la fois avec nostalgie et amertume. Oui, malgré tout ce qu'il pouvait dire, le Japon lui manquait dans le fond. Cet endroit aux paysages somptueux cachés dans les ruelles de la ville, un sanctuaire par-ci, un étang par-là. Des surprises regorgeaient dans les rues et il se rappelait en train de déambuler sur les trottoirs de Shinjuku. Peut-être qu'il aurait l'occasion de partager cela avec quelqu'un, plus tard. Quand son cœur aurait refermé quelques blessures.
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Re: Souquez les artimuses ((hitoshio kô)) | Sam 14 Nov - 0:07 Citer EditerSupprimer
Les plus hauts bâtiments pouvaient déjà se dessiner entre les nombreux immeubles de la digital city. Il était difficile de rater une telle université de part son campus immense et son entrée légendaire. Pourtant, les deux japonais n’étaient pas encore arrivés. Le dortoir ne se trouvant pas dans l’université même, ils avaient encore du temps pour discuter. Ils apprenaient à se connaître et remarquer qu’ils avaient autant de points en commun que ça devenait amusant pour Yami. Elle, qui était rarement comprise par son entourage pourrait peut-être trouver un réel ami chez cette personne. Cela ne faisait pas longtemps qu’elle était arrivée sur le territoire coréen mais pour l’instant elle n’était pas déçue de ses rencontres. Sa colocataire était une fille adorable et à présent elle apprenait à connaître un japonais de sa fratrie dont sa présence ne l’insupportait pas. Elle avait aussi fait de mauvaises rencontres, à commencer par son collègue au restaurant qui ne semblait pas vouloir la lâcher d’une seconde pour lui faire toute sorte de remarques désagréables. Elle ne lui avait pourtant rien fait et, même lorsqu’elle tentait de l’ignorer, elle ne lui échappait pas. Néanmoins, il y travaillait depuis plus longtemps qu’elle alors elle ne pouvait rien dire.
Elle n’avait pas cherché à donner des conseils, ni même à philosopher. Elle parlait depuis ses seules pensées. Des pensées en lesquelles elle croyait fermement. La japonaise avait envie marquer le coup, que les gens se rappellent de son nom parce qu’elle serait devenue quelqu’un. Elle fut ravie de découvrir que l’homme qui l’accompagnait pensait la même chose et n’allait donc pas se moquer d’elle. « Je suis sûre que tu y arriveras. » Répondit-elle, se voulant encourageante.
Les deux japonais parlèrent de leur pays natal, se remémorant des souvenirs plus ou moins lointains. Cela ne faisait pas longtemps que la serveuse avait quitté le Japon, mais ça ne l’empêchait pas de manquer de certaines choses de sa culture. Surtout sa nourriture préférée. Elle n’avait jamais été trop gourmande (et était surtout trop occupée par son travail pour manger correctement), mais même pouvoir porter de temps en temps un kimono lui manquait. Le fameux yukata pour les étés des festivals qui n’existaient pas dans ce pays au matin calme. « Tu es donc tout seul toi aussi. » Elle ne put s’empêcher de trouver du réconfort dans ses paroles, bien que ce n’était pas des plus joyeux. « Mes parents sont toujours dans leur campagne avec mes frères et sœur. Je suis venue juste pour étudier donc... » Elle n’eut pas besoin de finir sa phrase. Pourtant, elle ne précisa pas qu’elle vivait seule depuis presque trois ans, depuis qu’elle avait reçu son diplôme à la fin de sa scolarité secondaire. C’était le genre de récits pour un autre jour se dit-elle.
Tout à coup, Yami eut dans des étincelles dans les yeux. Si Kô se proposait pour lui préparer son plat préféré, elle ne pourrait le refuser. Sa colocataire s’était elle aussi portée volontaire pour lui concocter des plats de temps en temps mais comme elle était végane et coréenne, elle n’avait jamais pensé à lui faire ces boulettes aux poulpe. « Je peux dire que j’ai eu de la chance de te rencontrer alors, j’ai hâte de pouvoir goûter à tout. » Pourtant, Yami était une femme fière et elle ne supportait pas de recevoir sans donner en retour. Elle de disait généralement indépendante et n’avait besoin de personne pour son bonheur (c’était faux) alors elle chercha ce qu’elle pouvait rajouter à l’échange. « Si tu veux, en échange de tes repas, je pourrais te donner des conseils pour tes sites internet. » elle demanderait plus pour un site entièrement créé mais en attendant, pour quelques codes par-ci, par-là, elle pourrait faire des exceptions et accepter de la nourriture au lieu de l’argent.
Ils continuèrent leur chemin, évitant les passants, les retardataires et autres fêtards. Elle repensa à toutes ces différences avec son pays natal, elle qui venait de la campagne où, à part l’été, il ne se passait jamais rien. « Kô, si jamais tu rentrais au Japon demain, quel serait la première chose que tu ferais ? Voir tes parents ? » Elle ne savait pas d’où sortait cette question. Peut-être un instant de faiblesse, de nostalgie.
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Re: Souquez les artimuses ((hitoshio kô)) | Dim 29 Nov - 17:09 Citer EditerSupprimer
Oui, Kô aussi était tout seul dans ce nouveau pays. Tout comme Yami visiblement, cela avait été un choix de sa part, un choix qu'il avait imposé à sa mère et dont elle se moquait un peu, dans le fond. Il avait eu envie de partir loin de cet endroit qu'il avait encore aujourd'hui du mal à appeler chez lui afin de grandir, de devenir quelqu'un d'autre. Parfois, il se demandait s'il y était arrivé, s'il était bel et bien en train de devenir une autre personne. Les années étaient passées, bien sûr, et il faisait de son mieux pour bien travailler, construire ses rêves petit à petit, mais le reste, tout le reste... Kô se perdait dans des soirées inutiles, dans des fêtes sans sens et s'abandonnait dans des draps qui ne se réchauffaient que le temps de quelques heures. Il ne savait pas tellement s'il lui manquerait toujours une partie de lui-même, cette partie que cet homme qu'il détestait encore avec force lui avait pris. Il abandonna un léger soupir en reportant son attention sur la demoiselle à ses côtés. Elle n'avait pas besoin de connaître cela de sa vie, du moins, pas maintenant. Peut-être finirait-elle par être une amie à laquelle il arriverait à se confier.
« Tu as de la chance d'avoir des frères et soeurs, j'aurais bien aimé ne pas être fils unique. Enfin, après tout dépend de la relation que vous avez entre vous... »
Il rit doucement. Oui, peut-être que s'il n'avait pas été si seul, il n'aurait pas eu à vivre certains moments de sa vie. Mais, à l'évidence, il en aurait vécu d'autre. Il retint un baîllement avant qu'ils n'en viennent à parler de la nourriture nipponne. C'était toujours avec délice qu'il en parlait et c'était aussi en partie pour être capable d'en faire lui-même qu'il s'était inscrit dans le club de cuisine cette année. En bon gourmand, il ne se débrouillait pas trop mal et il promit à la demoiselle de lui préparer ses plats favoris. Il le ferait avec plaisir, d'autant plus s'il avait quelqu'un à qui faire tester tout cela ! Il espérait bien sûr ne pas commettre trop d'erreurs pour que le tout soit bel et bien mangeable. Surtout que Yami servait dans un restaurant japonais.
« Marché conclu, rit Kô, à chaque plat que je te ferais, tu m'aideras pour la future création de mes boutiques en ligne ! »
Il lui tendit un petit doigt comme pour sceller ces quelques mots qu'ils venaient d'échanger, tradition purement venue du pays du soleil levant. A l'instar d'un "promis, juré" bien plus élégant et raffiné - selon le jeune homme. Zigzaguant à travers les dernières personnes de la nuit dont ils faisaient maintenant partis, le blondinet s'étonna un peu de la question de la jeune femme. Son gobelet jeté, il enfonça légèrement ses mains dans ses poches, songeur à cette interrogation. Il pinça les lèvres et secoua la tête en signe de négation.
« Ca fait longtemps que je n'ai pas eu de nouvelles de mon père et ma mère n'est qu'une machine à sous pour moi, alors je pense que... j'aimerais vraiment retourner dans un temple auquel nous allions quand nous habitions encore tous ensemble à Nagasaki, raconta-t-il. Je ne suis pas spécialement croyant, mais je crois que j'aurais beaucoup de choses à dire aux Dieux. Et puis ce temple était splendide ! Il m'inspirerait sûrement dans mes dessins. Et toi, tu retournerais dans ta campagne, Yami ? »
Un sourire se traça sur ses lèvres tandis qu'il laissait ses pupilles se perdre dans les avenues qu'ils traversaient pour rejoindre l'université. Cela faisait bien longtemps que Kô ne s'était pas rendu dans un temple et cela le rendait, ce soir, nostalgique de cette époque où il n'était qu'un gamin insouciant. Au fond de lui, il avait l'impression aussi que cette question était importante pour son interlocutrice alors c'était pour cette raison précise qu'il y avait répondu avec toute la sincérité dont il pouvait faire preuve.
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Re: Souquez les artimuses ((hitoshio kô)) | Jeu 3 Déc - 11:06 Citer EditerSupprimer
La jeune demoiselle ne cacha sa surprise lorsque le jeune homme lui disait l’envier d’être née dans une famille nombreuses. Yami n’avait jamais réellement vu ça comme de la chance, tout comme elle ne le voyait pas non plus comme de la malchance. C’était simplement ainsi et elle ne pouvait rien y faire concrètement. Car, en soit elle avait quitté sa famille et c’était comme les abandonner pour devenir fille unique et orpheline. Ce que les gens ne comprenaient pas souvent était qu’elle ne détestait pourtant pas sa famille. Ce n’était pas la raison pour laquelle elle avait quitté le foyer et avait coupé tous les moyens d’être contactée par eux. « Tout est une question de point de vue. » Commença-t-elle alors que son regard était fixé devant elle. « On souhaite toujours ce qu’on a pas. » Elle en avait été l’exemple, elle avait la vie de citadine, elle avait souhaité son indépendance autant financièrement que mentalement, elle souhaitait encore la fortune et le luxe. Pourtant, contrairement à des choses qu’on ne pouvait changer (à moins que les parents de Kô décidaient de donner naissance à un nouveau Hitoshio), les envies de Yami étaient des objectifs qu’un jour elle atteindrait. « On s’entendait relativement bien, j’ai juste pris un autre chemin. » Rajouta-t-elle finalement. Elle ne souhaitait pas que son entourage prenne sa famille pour les méchants dans l’histoire alors que, selon certains, c’était plus la japonaise qui avait été vilaine.
La conversation découlant naturellement, les deux japonais passèrent de leur histoire de famille à la nourriture japonaise qui semblait leur manquer parfois. Yami fut excitée à l’idée de pouvoir en profiter grâce à son nouvel ami et proposa même son aide en échange. Elle n’aimait pas recevoir sans donner en retour. Elle avait besoin d’un échange équivalent afin qu’elle ne se sente pas bloquée dans une faveur qu’elle devrait donner en retour. Elle attrapa donc le petit doigt du japonais pour sceller leur échange et promesse. « Va pour cet échange alors. » Répondit-elle dans un petit rire.
Depuis son arrivée sur le territoire coréen, elle n’avait pas eu le temps de faire beaucoup de rencontres et, sa seule amie était sa colocataire qui l’avait merveilleusement bien accueillie. Yami fut alors heureuse de voir qu’elle pouvait considérer Kô comme un nouvel ami, étendant son réseau, bien qu’il soit encore très limité à ses camarades de classe et ses collègues.
Alors qu’ils marchaient silencieusement, la curiosité de Yami fit de nouveau surface et elle ne put s’empêcher de poser une question qui, elle pensait, était légère. Elle ne fut pas déçue de la réponse du garçon, cependant son manque d’expérience sociale l’empêcha de réagir correctement. Elle gardait un visage neutre, bien qu’attentive. Mais devait-elle être triste ? Devait-elle essayer de le rassurer ? Que pouvait-elle dire. « Une famille compliquée en soit. » Kô ne semblait pas attristé par ce qu’il venait de dire mais peut-être le cachait-il bien. « Qui sait, peut-être un jour tu pourras amener une personne spéciale à ce temple, une nouvelle famille. » Apparemment, elle tentait de le rassurer, alors qu’elle dévoila un sourire. Finalement, elle n’eut pas besoin de réfléchir très longtemps à la question qui lui était posée. « Non. » Elle n’avait jamais prévu d’y retourner. Sauf si elle était riche à souhait et avait réussi dans ses objectifs, peut-être. « Je ne suis pas proche de ma famille. Ils sont bien comme ils sont je ne vois pas ce que j’apporterais en retournant là-bas. » Elle le pensait réellement. L’idée de reprendre contact même lui était impossible à ce moment, mais qui savait, plus tard, elle pourrait au moins les appeler. « Chacun a déjà refait sa vie dans son coin. » Cela faisait presque trois ans qu’elle était partie, elle savait que ses frères et sœur étaient là pour se soutenir et leur parent avec. Finalement, avec toutes leur discussions, ils arrivèrent devant le bâtiment qui contenait leur dortoir. Yami s’arrêta et leva les yeux, repérant la lumière de sa chambre qui l’informait que sa colocataire était présente. « Je crois qu’on est arrivés. » Elle avait encore du travail mais elle pouvait bien s’accorder exceptionnellement une petite pause.
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Re: Souquez les artimuses ((hitoshio kô)) | Dim 17 Jan - 22:06 Citer EditerSupprimer
Oui, une famille compliquée, mais probablement comme beaucoup d'autres. Yami avait raison quand elle pensait que Kô n'était pas triste en déclarant tout cela. Dans le fond, même s'il lui arrivait d'y songer parfois, il avait fini par se faire une raison. Sa mère se repentait en lui envoyant de l'argent sans cesse, encore et toujours plus, tant et si bien que le jeune homme ne savait plus quoi en faire, et son père n'existait pratiquement plus dans son esprit. Il faisait juste de son mieux pour aller de l'avant, encore, et ne jamais se retourner vraiment. Il y avait des moments de son passé qu'il ne parvenait, eux, pas à effacer totalement. Et c'était ça, le plus douloureux. Mais aujourd'hui, il n'était pas triste, Kô. Néanmoins, il fut reconnaissant des paroles de son interlocutrice et il fut même touché en plein coeur quand elle déclara qu'il emmènerait peut-être un jour sa propre famille dans ce temple qui lui était si cher. Ce concept lui était si particulier, qu'hormis sentir ses joues rosir légèrement et abandonner ses rêveries dans son âme, il ne put pas lui répondre tout de suite.
Parce qu'il était vraiment rêveur, Kô. Il était de ceux qui croyaient encore au grand amour, celui avec le grand A. Même s'il brisait les hommes, il ne pouvait qu'espérer un jour rencontrer la perle rare et réussir à faire une enjambée considérable. A l'heure actuelle, il était bien loin de tout cela, et il continuait de s'amuser. Ce petit jeu instauré entre lui et ses semblables lui permettait sûrement de décharger toute sa haine autant que son amour pour eux. Après tout, il n'y avait qu'un pas entre ces deux notions.
« Finalement, chacun a fait ses propres choix et la vie continue, n'est-ce pas ? J'aime aussi cette indépendance de l'esprit, c'est assez libérateur. »
Parce que même si Yami et Kô étaient dans des filières différentes, avec des revenus et des buts différents, ils se ressemblaient sur plusieurs points. C'était étonnant de se retrouver en face d'une telle personne, et cela avait quelque chose de ressourçant. Ce ne fut qu'aux paroles de sa nouvelle amie que le blond aperçut aussi les lumières du bâtiment de leur dortoir. Il acquiesça du visage avant de tirer une dernière cigarette de son paquet, en proposant aussi une dernière à la jeune femme à ses côtés.
« Je suis vraiment content d'avoir fait ta connaissance aujourd'hui, et qu'en plus on soit de la même fraternité. On dirait qu'il y a parfois comme des signes du destin, ce genre de choses. Est-ce que tu y crois ? Comme à ce fil rouge, l'akai ito. »
Il lui sourit doucement, portant son bâton de nicotine entre ses lèvres. Sans forcément parler des grands mots, Kô y croyait, lui, à ce fil rouge qui reliait les personnes entre elles. Tous ces gens sur son chemin avait quelque chose à lui apporter et il prenait de plus en plus de recul depuis quelques temps.
@mukai yami
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Re: Souquez les artimuses ((hitoshio kô)) | Dim 24 Jan - 1:26 Citer EditerSupprimer
Parler de leur famille aurait pu avoir le don de donner des ondes positives chez la japonaise. Elle aurait pu devenir pensive et repenser à tous ces moments de bonheur partagés avec ses parents et ses frères et sœur. Seulement, ce n’était pas le cas de Yami. Cette dernière n’était pas pleine de regrets par rapport à son détachement avec sa famille, elle n’était pas triste non plus, au contraire. Elle se disait libre, indépendante, elle se disait heureuse. Seulement, pouvait-on réellement l’affirmer ? Elle réfléchissait silencieusement sur le sens de ce mot libérateur. Car, quand bien même elle se disait indépendant, était-elle réellement libérée ? Etait-ce le cas lorsqu’elle pouvait seulement être témoin de sa vision qui se restreignait sur ses ambitions ? Elle n’avait qu’un seul objectif en tête et pourrait sortir de sa vie tout le reste, ses proches et autres distractions, pour arriver à ses fins. « indépendance de l’esprit, certes. Pourtant ce n’est pas aussi simple. » Elle restait vague, préférant taire certaines pensées qui se révélaient être toujours plus sombres que les précédentes. Les deux japonais rentraient depuis le lieu de travail de Yami, ils venaient de se rencontrer et n’avaient aucune autre raison pour entrer dans ses sujets beaucoup plus profonds, beaucoup plus sérieux et surtout beaucoup plus sombres. La serveuse ne voulait pas imposer ce poids à une personne qu’elle venait de rencontrer. Alors elle se tu. Néanmoins, à force de parler, d’échanger des boissons chaudes et autres cigarettes, ils étaient arrivés devant le dortoir des Cheonglyong. Il leur restait un peu de temps, où plutôt ils se permettaient de se l’accorder, alors que la japonaise prit une cigarette du paquet du garçon, non sans le remercier en même temps. « Je ne crois pas vraiment au destin, j’en suis désolée. » Et c’était vrai, elle était beaucoup trop rationnelle pour se poser ce genre de questions, des questions sur des choses que les humains ne pouvaient expliquer. Créer des lignes de codes étaient sa spécialité, mais lorsqu’il s’agissait de concepts, c’était une tout autre histoire. Elle était du genre à ne croire que ce qu’elle voyait et même s’il y avait des choses sur lesquels elle semblait d’accord, comme la société lui disait de l’être (notamment pour l’argent), des choses tels que le destin, le karmas et autres esprits surnaturels n’étaient que des histoires pour faire rire les enfants. « Mais je suis contente de faire ta connaissance aussi. » Munie d’un grand sourire, elle était entièrement sincère. « Je suis venue dans ce pays complètement seule et mon coréen n’était pas des meilleurs alors parler japonais me rassure un peu. » Elle faisait encore beaucoup d’erreurs grammaticales. Elle apprenait le coréen par elle-même et continuait encore à se tromper sur certaines prononciations ou certaines traductions, mais heureusement leur grammaire se ressemblaient légèrement, ça l’aidait à mieux comprendre la langue. Elle tire sur le bâton de nicotine, inspirant lentement sur la fumée qui remplissait ses poumons. « Si toi tu crois au Akai Ito, on se recroisera, on est de la même fratrie de toute manière. » Jetant son mégot à terre, elle l’écrasa sur bout de son pied pour être sûre de l’éteindre, puis poussa la porte du dortoir. « J’ai encore du travail, mais je te souhaite une bonne nuit Kô, merci de m’avoir raccompagnée. » Elle lui offrit son plus beau sourire, puis disparut à l’intérieur pour rejoindre sa colocataire qui devait sûrement déjà dormir.
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