« Un tteokbokki et un bibimbap s’il vous plait. » je souriais, attendant patiemment ma commande, tout en observant mon téléphone. Il était presque midi déjà, je m’étais levé tôt ce matin, tellement que j’avais eu le temps de ranger un peu, prendre une douche, un café… j’avais même eut le temps de réfléchir, me poser un peu pour repenser à la veille. Ça m’avait donné du baume au cœur. Je me sentais tellement mieux ce matin. Plus apaisé je crois, j’avais tellement d’idées dans la tête. Des bonnes, le plus souvent et ça me faisait du bien de voir les choses différemment. Plus positif, j’avais eu envie de sortir, prendre à manger pour Ye Won et moi. Enfin, si elle se décidait à se lever. Mais ça lui faisait du bien je pensais, de récupérer un peu. Je n’avais rien forcé, je l’avais laissé profiter, se reposer… j’étais tout aussi content de savoir qu’elle resterait quelque jour chez moi. Ça aussi ça m’apaisait. Récupérant ma commande, j’avais finis par payer avant de reprendre le chemin de mon appartement. Pourtant en route, j’étais tombé sur un fleuriste. Le genre d’endroit où je ne m’arrêtais jamais d’ordinaire… mais aujourd’hui j’étais d’humeur romantique peut-être. Assez pour venir m’y arrêter et prendre une rose. De quoi j’avais l’air ? D’un type amoureux, qui avait simplement envie d’encourager celle qu’il aimait à avancer. Une façon pour moi de lui montrer que j’étais là pour elle. J’avais eu tellement de pensées cette nuit. Au point que je n’en avais pas beaucoup dormis. Des idées qui m’avaient effleurée… avant de devenir quelque chose de concret. Et si finalement…. J’osais ? Le cœur battant, j’avais mis tout ce plan à exécution. En rentrant, je faisais le moins de bruit possible. Observant dans la chambre si elle dormait encore. Sourire aux lèvres, j’allais fouiller dans les tiroirs à l’entrée et y récupérait une clé… plutôt satisfait de moi et de tout ce que j’avais organisé. J’avais laissé les sacs dans la cuisine, puis été revenu dans la chambre, discrètement pour venir déposer la rose blanche sur l’oreiller. Si Kitae me voyait, il se serait moqué de moi. Mais j’avais appris que les démonstrations étaient parfois aussi importantes que les mots. Alors je tentais de faire de mon mieux. D’être plus investi et présent pour elle. Repartant dans le salon, je regardais à nouveau l’heure et trouvait refuge dans mon studio pour bosser sur ma musique.

Après ces derniers jours, Ye Won était épuisée, vidée de toute énergie. Elle avait peiné à s’endormir, encore trop perdue dans ses pensées. Pour autant, elle était plus apaisée. Plus rassurée surtout, même si cette culpabilité était toujours là. Le jour s’était levé depuis un moment, pourtant elle dormait encore. Son corps tentait de rattraper toutes ces heures de sommeil dont elle manquait. Au point qu’elle n’avait pas entendu Il Kyang sortir, ni même revenir. Ouvrant enfin un oeil, elle remarquait rapidement qu’elle était seule dans le lit. Mettant quelques minutes à émerger, elle s’était redressée, s’était frotté les yeux sans remarquer la fleur qui était posée à côté d’elle. Quelques minutes, à se réveiller totalement, avant qu’elle n’observe autour d’elle, et découvre cette robe blanche sur l’oreiller. Immédiatement, un sourire se dessinait sur les lèvres, la récupérant entre ses doigts délicatement. Une petite attention, qui pourtant faisait déjà battre son coeur plus rapidement dans sa poitrine. Elle l’avait observé, un instant, puis s’était rapidement levée pour quitter la chambre. A la recherche de son compagnon, elle pouvait remarquer des sacs dans la cuisine, n’y prêtait pas encore attention. Parcourant le salon, elle s’était alors dirigé vers le studio, là ou il était le plus plausible de le trouver. Appuyée sur le cadran de la porte, elle tenait encore cette rose dans les mains, son regard posé sur lui. « Je m’attendais pas à une telle attention de bon matin... » lançait-elle, toujours ce sourire sur le visage. Puis elle s’était avancée vers lui, s’était assise sur ses genoux, enroulant ses bras à son cou. « Merci... » murmurait-elle, déposant un chaste baiser sur ses lèvres. Une simple attention de sa part, qui l’empêchait de repenser à la veille. Elle ne voyait que ce geste qu’il avait eu envers elle, qui réchauffait son coeur d’une douceur nouvelle.

Concentré sur ce que je faisais, j’avais envie d’avancer cette musique sur laquelle on travaillait Yoo Mi. Elle m’avait envoyé le son terminé, il me restait plus qu’à réfléchir aux paroles que j’avais envie d’y mettre dessus. J’avais déjà bossé sur un petit truc, mais je ne savais pas réellement si ça pouvait coller. Au moins avec tout ça, j’évitais de trop réfléchir. De m’angoisser pour des choses qui nous concernaient Ye Won et moi. Je me sentais mieux, alors je n’avais pas envie de tout foutre en l’air pour des inquiétudes. Avisant l’heure, je me disais qu’elle n’allait surement plus tarder, j’espérais du moins pour pas que tout refroidisse. Mais c’était surtout parce-que j’étais impatient de la voir débarquer ici… et quelques minutes plus tard, c’est sa voix que j’entendais derrière moi. Tout sourire, je me tournais pour l’observer. Plutôt heureux de voir l’effet qu’avec cette petite attention sur elle. Elle était belle avec son simple tee-shirt, sa rose entre ses mains et son regard qui me faisait chavirer. Qui aurait pu croire que la veille, on se déchirait encore… équilibre fragile dans lequel on avançait. Mais j’aimais tout de même la possibilité de me dire que ces moments existaient entre nous. « J’ai pensé que ça te ferait plaisir. » lui confiais-je presque gêné. Ce n’était pas le genre de détail dont j’avais l’habitude. Mais j’avais pensé que l’occasion était bien choisie… la voyant approché, je l’accueillais sur mes genoux, passant mes bras autour de sa taille tout en la regardant. J’aimais tellement savoir qu’elle était ici… pas pour la surveiller. Mais simplement parce-que j’adorais avoir sa présence. Echangeant un baiser, je souriais doucement contre sa bouche avant de me détacher. Arrangeant une mèche de ses cheveux derrière l’oreille, je lui demandais « T’as bien dormis, ma belle ? » j’espérais que ça lui avait fait du bien. Qu’elle ne se sentait pas trop perdue encore. Elle avait tout le temps de réfléchir à tout ça. Je voulais juste qu’elle se repose et souffle un peu. « Tu te sens comment ? » je demandais ça tendrement. D’une voix basse, comme si quelqu’un aurait pu nous entendre. Mais je voulais juste rester doux. Que malgré mon inquiétude, je n’ai pas l’air d’être paniqué à l’idée de comment elle se sentait.

Elle ne s'était pas attendue à une telle attention de sa part. Savait surtout que ce n'était pas vraiment dans ses habitudes. Ça la rendait heureuse, finalement. Plus encore en sachant que la veille encore, ils se déchiraient davantage encore. Une simple fleur pour laisser un sourire se graver sur ses lèvres, sans vouloir le faire partir. « Ça me fait très plaisir. » répondait-elle dans un souffle, tout en se serrant un peu plus contre lui. Elle nichait rapidement sa tête dans son cou, retrouvait cette proximité qu'elle aimait tant. Qui lui avait manqué, ces derniers jours. Elle ne devait s'en prendre qu'à elle-même, d'avoir été privée si longtemps de ces étreintes. Mais maintenant qu'elle pouvait à nouveau être dans ses bras, elle ne voulait pas vraiment partir. « J'ai bien dormi oui, et toi ? » demandait-elle, de cette voix encore un peu cassée. Elle ne se rendait pas vraiment compte de l'heure, quelque part elle était déjà perdue dans cette bulle qui n'appartenait qu'à eux. Et ça lui faisait un bien fou, d'être avec lui à peine réveillée. De pouvoir le sentir tout contre elle tout juste la journée commencée. « Ça va, je crois. » murmurait-elle, pas tout a fait certaine d'elle. Elle se sentait mieux que la veille, plus apaisée aussi. Elle avait conscience des derniers mots qu'elle lui avait adressé, surtout. De l'importance qu'ils avaient. De ce qui l'attendait, pour ne plus mettre en péril son couple. Un soupire qu'elle gardait pour elle, elle déposait un autre baiser sur sa joue, avant de se redresser, lui offrir un autre sourire, tout aussi doux, rempli de cet amour qu'elle lui portait. « Tu faisais quoi ? » osait-elle demander tandis qu'elle n'avait su résister à l'envie de caresser sa joue, son regard ne sachant pas le quitter. Sensation agréable, tout juste avait-elle ouvert les yeux. Naïvement, elle se disait qu'elle passerait bien toute sa journée ainsi, à ses côtés. Tous les autres jours aussi. Se sentait même chanceuse de voir qu'il était encore là, malgré tout ce qu'ils traversaient. Et voulait simplement en profiter, autant qu'elle le pourrait.

Notre matinée était câline, tendre et apaisante. A l’image de que nous savions aussi être. Trop épuisé à s’être déchiré, ignoré ces derniers jours. J’étais en manque de sa compagnie, de sa présence et de ses sourires. Même si je savais qu’elle était fébrile, j’avais besoin de ça pour tenir. « Toujours quand tu es là. » et je le pensais vraiment. Pourtant j’avais l’habitude de dormir seul, mais avec elle c’était toujours mieux. Peut-être aussi en vue des derniers jours qu’on avait passé. Ça me rassurait de la savoir là. Pas ailleurs, pas seule… ni en compagnie de ses amis de soirée. Une pression en moins sur mon cœur, bien que j’espérais réellement que tout ça prenne fin. Mais je ne voulais pas lui en reparler. Je cherchais juste à savoir comment elle se sentait. Peut-être était-elle un peu déprimée par tout ce qui s’était passé. Je ne savais pas vraiment… il lui faudrait du temps avant de réaliser. Je souriais à sa réponse, l’observant comme si je ne l’avais pas vu depuis des jours entiers. C’était peut-être un peu le cas. Hier soir, tout était un peu rude, encore fébrile. Ce matin, je voulais juste qu’on puisse se poser tranquillement. Se rendre compte de la chance qu’on avait de pouvoir s’avoir. Moi je le savais… Elle me faisait craquer, avec sa mine encore froissée et ses gestes amoureux. Ça m’avait tellement manqué… au point que mon cœur s’emballait. Petit sourire au coin des lèvres, je nous faisais tourner vers le bureau pour lui montrer mon écran. Y’avait rien de vraiment concret pour elle, à part des lignes entières de sons. « C’est un morceau que Yoo Mi a composé. On bosse dessus tous les deux. » J’appréciais Yoo Mi et son talent. On avait déjà fait quelques collab ensembles et cette fois on avait décidé de faire une vraie chanson. « Je dois écrire les paroles. » elle composait, j’écrivais, Kitae arrangerait et on allait chanter tous les trois. « Attends je te fais écouter. » la tenant toujours avec un bras, j’attrapais mon casque pour venir lui tendre. La musique était loin d’être finis. C’était que les premières ébauches. Mais c’était déjà quelque chose. « En réalité, c’est parti d’un truc débile… elle composait une chanson pour nous en échange d’info sur Young Min. » Je riais doucement. C’était une manière détournée d’avoir eu chacun ce qu’on voulait. Bien que Kitae et moi aimions faire nos musiques ensembles. On avait bien accroché avec elle… alors autant en profiter. Puis ça restait des travaux persos. « J’ai pas encore écrit tout. Juste quelque broutille. » fallait surement que je sache de quoi parler aussi. En réalité j’avais surtout griffonné des paroles un peu sombres et tristes… je n’étais pas certains que Yoo Mi veuille partir là-dessus. 

Il y avait un contraste saisissant, comparé à la veille. Mais il fallait croire que l’adage était vrai. La nuit portait conseil. Plus reposée, elle avait les idées plus claires, aussi. Se maintenait au fait qu’ils pouvaient avoir ces moments tendres, ceux qu’elle aimait par dessus tout. Ceux qui arrivaient réellement à la soulager de ses maux. Il fallait qu’elle ai moins de substances parcourant son organisme pour qu’elle se rende compte une fois de plus qu’aucune drogue, aucun alcool ne saurait aussi bien l’apaiser. Tout ça, c’était simplement un moyen d’oublier, mais ça ne pansait pas les plaies de son coeur. Mais ces étreintes, ces baisers, c’était ça, qui allait véritablement l’aider. Qui pourrait enfin cicatriser ces blessures qu’ils s’étaient infligés. Toujours accrochée à lui, elle enfilait le casque sur ses oreilles, observait furtivement l’écran face à elle. Elle n’avait pas les connaissances nécessaires pour savoir exactement à quoi correspondait ce qu’elle voyait, mais pouvait bien écouter, se faire un avis, loin d’être celui d’un expert. « J’espère pour elle qu’elle a eu les infos qu’elle voulait. » Elle riait légèrement, presque innocente, alors que les premières notes parvenaient à elle. Fronçant un peu ses sourcils, elle se voulait attentive à ce qu’elle entendait, autant qu’elle le pouvait. Et son sourire reprenait rapidement place, tandis qu’elle le regardait, avec une certaine tendresse. Un moment de partage, qu’elle appréciait, comme à chaque fois. Ca lui rappelait toutes ces fois ou il lui faisait écouter les morceaux qu’il composait avec Kitae, ce sur quoi ils travaillaient. Des moments toujours agréables pour elle, qu’elle revivait encore, quelque part. « Le début est déjà pas mal. » avouait-elle, retirant le casque pour le reposer sur le bureau. « Tu me feras écouter quand vous l’aurez terminée ? » Elle en serait ravie, bien qu’il devait s’en douter. Même si elle n’avait pas la même passion, elle avait toujours eu cet engouement certain face à ce qu’il faisait, ce qu’il composait ou écrivait. Sur ce point là, rien n’avait changé. Elle voulait continuer de le supporter dans son domaine. Etait à nouveau prête à parcourir le pays, simplement pour le voir jouer. Parce qu’elle aimait ce qu’il dégageait dans ces instants là. Et sûrement parce qu’à chaque fois qu’elle le voyait sur scène, elle se souvenait de ce premier regard qu’ils avaient partagé, aussi.

A la voir ainsi écouter cette musique, ça me replongeait dans nos vieux souvenirs. Ceux qui faisaient battre mon cœur à chaque fois que je la revoyais être attentive. Curieuse sur ce qu’on faisait. On en avait passé des instants à juste être là. Assit l’un à côté de l’autre alors que je lui partageais des compositions. Des idées ou même des anecdotes sur l’écriture de nos chansons. Et là encore je me sentais apaisé avec elle. En osmose malgré tout ce que nous avions pu vivre la veille. N’était-elle pas si innocente avec ce petit sourire au coin des lèvres ? J’avais le cœur qui chavirait, chargé d’espoir alors que je croyais en nous. A toutes ces choses qu’elle m’avait dites. Je savais que ça arriverait, qu’elle tiendrait parole. Elle ne m’avait jamais fait faux bond. Ce n’était pas aujourd’hui qu’elle le ferait. J’avais tellement confiance en elle. Plongé dans mes pensées quelques instants, j’en sortais par ses mots. Souriant, j’étais content qu’elle apprécie ce morceau. Bien qu’il était loin d’être finis. En réalité, j’étais souvent impatient de débuter. Bien que j’avais encore de long mois devant nous. Mais Kitae et moi avions déjà pas mal d’expériences. « Bien sûr. Tu seras peut-être même la première… » Parce qu’elle sera peut-être ici quand je terminais le titre… à cette idée, je détournais les yeux gêné, la tête remplie d’idées et d’impatience. Je ne voulais pas être plus explicite. Fermant ce que j’étais en train de faire, j’avais lancé innocemment « Dis… t’en penses quoi de l’appart ? » je ne lui avais jamais demandé avant. Parce-que on avait d’autres choses à penser. « Bon je sais je n’ai pas grand-chose. » en réalité j’avais récupérer le lit de chez mes parents. J’avais récupérer des trucs ci et là mais rien de réellement personnel à part ce studio. Elle devait trouver l’endroit bien vide, pas très décoré. Mais… je me posais la question. Pour savoir comment elle trouvait la disposition de l’appart. Avec cette idée derrière la tête, celle de me dire que peut-être… elle pourrait l’aimer assez pour s’y voir vivre… 

C'était dans ces instants là, qu'elle reprenait le plus de forces. Qu'elle se sentait à sa place, aimée, sûrement prête à goûter à nouveau au bonheur, aussi. Entre douceur et tendresse. A partager de nouvelles choses. Chanceuse de pouvoir être encore dans ses bras. Elle avait ce sourire délicat sur les lèvres, qui prenait un peu plus de place à sa remarque. Elle appréciait réellement, faire partie des premiers à découvrir le fruit de son travail. « Ça me ferait plaisir en tout cas. » répondait-elle d'une voix posée. Ses mains libres, elle resserrait un peu son étreinte. Elle s'apaisait par ce simple contact, davantage à chaque minute. Elle ne s'était pas attendue à sa question, détournait le regard un instant. L'appartement n'était pas encore totalement aménagé, il restait encore plusieurs cartons dans les différentes pièces. Elle se mordillait la lèvre un instant, avant de reporter son attention sur Il Kyang. « Il est bien agencé, mais je pense qu'il pourrait être encore plus joli avec un peu de déco. » osait-elle répondre, timidement. Sans vouloir laisser paraître un quelconque jugement. Il n'y en avait aucun, elle se disait simplement qu'il avait du potentiel, qu'il pourrait être amusant d'exploiter. « Avec quelques meubles en plus, je suis certaine qu'il y aura de quoi se sentir bien ici. » ajoutait-elle, lui offrant un nouveau sourire. « Je pourrais t'aider, si tu veux... » presque nerveuse à ces quelques mots qu'elle murmurait. Mais elle aimerait pouvoir le faire, partager quelque chose de plus avec lui. Sans vouloir l'imposer. Sans vouloir faire de ce lieu un endroit dont elle prendrait possession. Simplement l'envie de l'aider, de montrer d'une autre manière qu'elle saurait être présente pour lui, autant que possible. Pour l'épauler, dans chaque choix qu'il pourrait faire. Et c'était important pour elle de pouvoir le lui faire comprendre. Qu'il sache, qu'il n'oublie pas, qu'elle serait à ses côtés. Malgré tout ce qui avait pu se passer. Plus encore après ces dernières semaines. Elle lui promettait de se remettre sur pieds, mais n'en oubliait pas qu'il était là, qu'elle se devait tout autant de rester présente pour lui, quoi qu'il arrive.

J’attendais son avis, presque avec impatience alors je craignais peut-être une réaction. J’avais peur qu’elle me dise qu’elle le trouvait peut-être un peu trop petit, pas assez confortable et mal exposé. En réalité je m’étais décidé un peu vite. Juste par besoin de changement mais aussi parce qu’il m’avait plu. J’avais été déçu de vivre ça sans elle, d’avoir précipité les choses pour occuper mon esprit et continuer à avancer. Finalement, j’aurais pu avoir des regrets, mais j’appréciais l’endroit. Le quartier, l’immeuble et même quelques voisins que j’avais croisés. Je n’avais clairement pas finit de m’installer, comme si je ne trouvais jamais le temps de le faire. Mais peut-être que je devais plus me projeter encore une fois ? Avec elle… ça serait mieux je me disais. Alors qu’elle me donnait son avis. J’observais autour de moi, un peu amusé mais quand même content. Au moins, elle n’avait pas l’air de dire qu’il lui déplaisait. Je savais qu’elle me l’aurait dit sinon… sa proposition pour la déco tombait réellement bien. Même si je restais assez vague sur le sujet « Hum, oui pourquoi pas. J’en manque sérieusement. » Mon goût pour la déco s’arrêtait à des vieux posters que j’avais ramené. Je n’étais pas très bon pour ça. Dans ma chambre j’en avais des tas de vieux groupes de musiques ou d’images que je trouvais belles. Mais ça n’avait rien d’harmonieux. Puis je ne pouvais pas faire de cet appart une immense chambre d’ado. A cette idée, je souriais. « Un avis féminin c’est toujours bien. » je relevais un regard un peu amusé, plein de sous-entendus qu’elle ne devait pas réellement comprendre. Mais j’étais comme un gosse à l’intérieur de moi. Juste à cause de cette idée que j’avais eue… maintenant que j’y pensais, j’étais impatient. De lui proposer… mais avant ça, je lançais « T’as pas faim ? Je nous ai pris à manger. » Je souriais un peu plus, avant de l’inviter à se redresser pour la suivre aussi. Moi je mourrais de faim. Je m’étais levé tôt ce matin, chose rare mais je dormais si peu ces derniers temps. Tout sourire « Aller j’ai la dalle moi. » et sur ces mots, je venais tapoter ses fesses pour la presser de sortir. Riant complice, j’allais dans la cuisine, poussant les sacs sur le bar. J’allais au frigo « Tu peux sortir les plats ? Je prends les boissons. » Et tandis que je l’ouvrais doucement, je lui lançais un regard par-dessus mon épaule. « J’ai prit un tteokbokki et un bibimbap. J’espère que ça t’ira. » je parlais l’air de rien, mais en réalité j’avais hâte qu’elle ouvre les sacs et y découvre la petite boite contenant la clé… de l’appartement. J’avais eu cette idée pendant la nuit. En réfléchissant à tout ça, à nous aussi… je voulais lui proposer de vivre avec moi… même si je savais que je précipitais un peu les choses. Je pensais que c’était le bon… moment pour ça non ?

Rassurée par les réactions qu'il pouvait avoir, elle laissait ses lèvres s'étirer. Cet air amusée prendre place sur ses traits. Elle se permettait même de rire légèrement à sa remarque, lui promettait d'un regard de l'aider. Comme si, quelque part, elle reprenait peu à peu sa place près de lui. Une idée qu'elle appréciait particulièrement, et ça se voyait. « Promis, je mettrais pas du rose de partout. » riait-elle, se cachant un peu derrière sa main. Elle imaginait sûrement déjà quelques idées de décoration qui pourrait lui plaire, mais ne voulait pas l'envahir immédiatement avec ça. Au lieu de ça, elle se redressait, récupérait sa rose, qu'elle n'avait pas vraiment envie de lâcher pour le moment. La dernière qu'elle avait reçue de lui avait été pour elle tout aussi marquante, même si les émotions ressenties étaient bien différentes. « Je dois avouer que j'ai un peu faim. » répliquait-elle avant de lâcher un nouveau rire, à le sentir tapoter sur ses fesses pour qu'elle sorte du studio. Ce qu'elle faisait, trottinant jusqu'au salon, de cet air enjoué. Elle suivait les directives, attrapait déjà le sac de courses pour tout sortir, toujours ce sourire sur les lèvres. « Parfait ! On partage les deux ? » demandait-elle en faisant la moue, son visage tourné vers lui un bref instant. Les plats sortis du sac, elle remarquait rapidement une autre boîte, plus petite. Elle fronçait un peu les sourcils en la récupérant, se tournant totalement vers lui. « Qu'est-ce que c'est ? C'est trop petit pour que ce soit un dessert. » Elle regardait la boîte, n'osait pas vraiment l'ouvrir. Ses yeux se posaient sur lui, tandis qu'elle pinçait ses lèvres. Sa curiosité l'empêchait d'attendre une réponse, alors qu'elle l'ouvrir, pour y découvrir une clé. Ses yeux s'écarquillèrent, sans qu'elle ne soit certaine de ce qu'elle découvrait. « Ilki… » murmurait-elle, relevant son regard vers lui. Peu certaine de ce qui se tramait, mais qui laissait lentement ses yeux s'embuer, par une certaine émotion qui la gagnait.