J’avais ce sourire sur les lèvres, tout en l’observant. Je tentais de rester normal mais en réalité j’étais incapable de retenir ce cœur qui s’affolait. Un cours instant je pouvais imaginer qu’elle la manque, mais je l’avais placé en évidence. Tout un plan que j’avais mis en place durant qu’elle dormait. Comment en étais-je arrivé à cette conclusion ? Je n’en savais rien. En réalité ça m’était juste paru évident en me levant ce matin. Je voulais que les choses changent entre elle et moi. Je l’avais retenu pour qu’on reste ensembles ici… et si c’était dans cet appart que se faisait notre avenir ? J’avais imaginé me réveiller tous les matins comme aujourd’hui. Avec un doux sourire sur les lèvres, juste parce qu’elle était là. J’aimais bien voir son sac au pied de mon lit, sa veste à l’entrée et ses chaussures. Juste savoir qu’elle était ici avec moi… ça avait quelque chose de rassurant. On avait vécu déjà trois années de relations, trois loin de l’autre, mais notre lien n’avait jamais été réellement interrompu. Je l’avais toujours aimé… et elle aussi. Alors oui peut-être que ça ne faisait que quelques mois… mais je n’en voulais aucune autre. J’avais répondu à sa question « Ouais évidement. » on allait partager ce repas… et toute notre vie entière je pensais intérieurement. Me rapprochant doucement du bar, alors qu’elle fouillait encore dedans. J’appréhendais les secondes… mais je n’avais pas avoir peur n’est-ce pas ? J’espérais jusqu’à ce qu’elle sorte cette boite. Un peu intriguée, et moi totalement nerveux… me mordillant la lèvre, je croisais son regard alors qu’elle avait cette clé entre les mains. Est-ce qu’elle avait déjà compris ? Je crois oui… en vue de ses yeux qui s’illuminaient, cette lueur que j’y voyais. Inspirant pour reprendre mon souffle, j’osais lui dire « Surprise… » Je l’avais murmurais presque gêné en fait. Je ne pensais pas lui dire comme ça. Mais tout ce que j’avais imaginé me sortait brusquement par la tête. Déglutissant, je m’approchais d’elle sans trop savoir comment lui demander finalement. « Est-ce que tu… veux vivre avec moi ? » à ces mots un frisson me parcourait la peau. Je n’avais pas imaginé ressentir une émotion aussi forte. J’étais sûr qu’elle savait déjà qu’il s’agissait de la clé de l’appartement. Peut-être aurait-elle pu imaginer que je voulais qu’elle vienne quand elle voulait… mais non. « Je voudrais vraiment que tu viennes t’installer avec moi… » et j’étais tendu, sans m’en rendre compte mes mains s’étaient mise à trembler. Mon cœur s’affolait lui, de peur qu’elle dise non peut-être. « Je sais… que je vais un peu vite… » mais on avait déjà perdu trop de temps. C’est ce que je pensais sans savoir quoi lui dire finalement à part que je voulais faire ma vie avec elle…  

Cette clé entre les mains, elle ne savait pas vraiment à quoi s'attendre, ce qui l'avait poussé à vouloir la lui donner. Plusieurs questions tournoyaient dans son esprit, mais elle n'avait pas besoin de réfléchir pour comprendre que quelque chose, de positif, était en train d'arriver. Au point que ses yeux s'embuaient déjà, que son coeur tambourinait dans sa poitrine. Sans vouloir se faire d'idées trop hâtives, elle attendait ses mots, cette question. Une surprise certaine, qui se lisait sur son visage. Plus encore alors qu'il posait cette question, à laquelle elle ne s'attendait certainement pas.  « Si je veux ... vivre avec toi ? » répétait-elle, comme pour être certaine de ce qu'elle venait d'entendre. Elle n'y croyait pas vraiment, n'aurait pas cru possible qu'il lui fasse une telle proposition. La réponse pourtant était si évidente à ses yeux. Bien sûr qu'elle le voulait. Comment pourrait-elle refuser ça ? La possibilité de se réveiller chaque matin à ses côtés, de pouvoir le voir, s'apaiser en sa présence aussi souvent. A le voir s'approcher d'elle, lui formuler cette envie, elle n'arrivait plus à retenir ces larmes de bonheur. Ne gardant que la clé entre ses mains, la boîte tombait à ses pieds sans qu'elle ne s'en rende compte, tandis qu'elle se jetait à son cou. Une émotion nouvelle l'englobait, ce bonheur qui explosait devant elle, aussi facilement que ça. Après tout ce qu'ils avaient vécu, ces années loin de l'autre, ces mois de souffrance, ce qu'il lui offrait n'avait pas de prix. La plus belle des preuves à ses yeux. Qu'il ferait ce qu'il faut pour pour eux, pour qu'ils avancent ensemble, dans la même direction. Après ces derniers jours, jamais elle n'aurait cru qu'il puisse lui demander ça. « Bien sûr que je le veux... » soufflait-elle, se blottissant un peu plus contre lui. Elle tremblait sous la surprise, cette sensation de bonheur qui l'enveloppait davantage encore. Incapable de se détacher de lui, elle restait ainsi, laissant ses émotions prendre le dessus. Au bout de plusieurs longues secondes, elle s'était redressé, avait attrapé son visage entre ses mains. Malgré ces quelques larmes, il y avait ce sourire qui ornait son visage. « Ilki... » murmurait-elle, sans tellement savoir quoi dire. Alors elle avait simplement déposé ses lèvres contre les siennes. Lui offrait un baiser amoureux transit par ce bonheur qu'elle ressentait. « Je t'aime... » soufflait-elle contre sa bouche, essuyant finalement ses joues d'un geste de la main. « Je m'attendais pas vraiment à ça... » avouait-elle, de ce regard heureux. Cette folie que d'imaginer qu'elle sera à ses côtés, chaque matin, chaque soir. Qu'ils marquaient une nouvelle page de leur histoire, de la plus belle des manières.

J’avais imaginé beaucoup de scénarios. Des différentes façons de lui demander. Mais rien ne ressemblait à ce que je venais de faire. Je n’étais pas déçu, juste nerveux à l’idée qu’elle puisse refuser. Et si j’allais trop vite ? Et si elle n’était pas prête ? Si ce n’était pas le bon moment. Après tout ce que nous avions vécu je trouvais que justement ça l’était. Mais peut-être qu’elle non. Peut-être avait-elle besoin d’un peu de temps pour se retrouver. Je n’en savais rien, tout tournait dans ma tête et quand elle répétait cette question j’avais presque envie de lui crier que si elle n’était pas prête je le comprendrais. Le temps était brusquement suspendu autour de nous. Le cœur battant, le souffle coupé, j’avais été surprit de la sentir se jeter à mon cou. Aussitôt un sourire étirait mes lèvres, alors que je serais mes bras autour d’elle. Et je ne savais plus réellement ce qui se passait. Elle voulait vivre ici. Avec moi…. ensembles. On allait pouvoir enfin commencer une nouvelle vie. Quelque chose de plus beau. De plus précieux dont on prendrait soin. J’en étais certain, alors que nos regards se croisaient. Oh bon sang ! Je l’aimais tellement. Si elle savait... mon cœur allait exploser. De joie, d’euphorie aussi. J’avais ce sourire qui ne disparaissait que dans ce baiser qu’on se donnait. Cette volonté de bien faire, de vouloir croire en nous. On avait encore des rêves à deux. Et j’étais persuadé que tout ne faisait que commencer. Plus beau encore, j’avais la tête pleine d’images de nous. D’un avenir plus doux, plus facile aussi. Je n’avais plus les mots quand on se détachait l’un de l’autre. J’étais juste tellement heureux… « J’ai cru que tu dirais peut-être non. » j’étais confus dans ma tête. Mais j’étais si content. « Je t’aime aussi. » beaucoup trop pour ne pas le lui dire encore une fois. Et j’avais ces mains qui se perdaient sur elle, comme pour réaliser qu’elle venait réellement d’accepter de vivre ici. Dégageant son visage de ses cheveux qui lui tombaient dessus, je lançais « Désolé. Je ne l’ai pas choisi avec toi. » Cet appart. Notre premier chez nous… ça avait son importance à mes yeux. J’aurais dut faire ce choix avec elle. Mais… j’espérais que ça lui irait. « Tu pourras mettre tout ce que tu veux. Je veux que ça t’appartienne autant qu’à moi. » Et j’avais même déjà hâte qu’on change le bail à nos deux noms. Que ça devienne officiel. Putain… j’étais l’homme le plus heureux du monde. « Ça sera notre nouvelle vie ici. » rien qu’à nous. A l’abri. Plus personne ne pourra venir s’immiscer entre nous. 

Une demande à laquelle elle avait du mal à croire, malgré cette réponse positive. Après cette dernière semaine, jamais elle ne se serait attendue à ce qu’il lui demande de s’installer avec elle. Pour autant, ça semblait presque évident pour elle, d’accepter. Une nouvelle étape à franchir, ensemble. Et peut-être que certains diraient qu’ils se précipitaient, mais c’était sûrement quelque chose dont ils avaient besoin, tous les deux, pour continuer d’avancer. Et cette fois encore, elle avait le sentiment d’être sur la bonne voie, pour avancer à ses côtés. Ce sourire qui ne la quittait pas malgré ces larmes de bonheur qui ne cessaient de perler sur ses joues, elle était encore sous le coup de l’émotion. Elle se sentait si heureuse à cet instant. Aimée, plus que le reste. A cet instant, elle se foutait bien de savoir qu’il ai choisi cet appartement seul, ne pensait plus à ce qu’il s’était passé les derniers jours. Elle ne voyait que la suite. Eux deux, sous le même toit, à l’abri du monde. Cette petite bulle à aménager pour n’appartenir qu’à eux. « On s’en fout... » lâchait-elle dans un rire léger, tant le bonheur l’accaparait à cet instant. On s’en fout, tant qu’on est ensemble, tant qu’on a cet endroit rien que pour nous. Sa main restait accrochée à son haut, le besoin de le sentir contre elle pour être certaine qu’elle n’était pas en train de rêver. « J’vais avoir besoin de quelques minutes de plus pour réaliser. » ajoutait-elle, encore un peu fébrile. Elle se blottissait à nouveau contre lui, cette clé qu’elle observait. Ils avançaient d’un pas, s’apprêtaient finalement à démarrer quelque chose de nouveau. Et c’était si euphorisant. Sans aucune peur, sans aucune crainte. Tout ce qu’elle voyait, c’était ce nouveau chapitre qu’ils allaient écrire. Différent des autres. Cette autre chance qu’ils se donnaient. Relevant son visage vers lui, elle lui adressait un autre sourire, calmait ces larmes de joies. « On va être heureux ici... » murmurait-elle, comme une promesses qu’elle lui faisait. Le début d’une autre aventure, qu’ils allaient partager. Une certaine excitation à cette idée, une impatience aussi, de se dire qu’ils avançaient dans la bonne direction pour ça. Elle y croyait déjà, quelque part. A ces promesses faites en quelques heures. Son coeur gonflait dans sa poitrine simplement à y penser. Leur relation était en train de changer. Chacun d’eux prenait des décisions qui allaient radicalement changer la donne dans cette relation, cette histoire qu’ils voulaient continuer de vivre ensemble. Une page qu’ils tournaient pour en écrire une nouvelle, qui se voulait déjà bien plus belle que les précédentes, elle en était certaine.

On avait plus rien à se reprocher… plus aucun doute à avoir. J’étais sûr de moi, de mes choix et de ce que je voulais. Je savais que c’était une étape importante. Mais elle savait autant que moi, que nous étions prêts pour la franchir. Toutes ces promesses, ces envies… je voulais qu’elles deviennent concrètes. Et cette fois, j’étais perdu dans mes pensées, dans cet avenir qui se profilait. Quelque chose de plus doux, plus harmonieux. J’en étais certains… elle s’en sortirait. Je l’aiderais, ici, avec moi… je prendrais soin d’elle. Je passerais ces nuits difficiles avec elle, à la protéger, la soutenir… qu’importe. J’étais persuadé que derrière ces murs plus rien ne pourrait lui arriver. Alors j’avais ce sourire, malgré les larmes qui lui coulaient sur ses joues. Elle avait l’air si heureuse… au point que moi-même je n’étais plus sûr de retenir toutes ces émotions. J’avais tellement rêvé de la voir sourire comme ça… mon cœur s’affolait, alors que je la gardais près de moi. A tenter de réaliser ce que nous nous apprêtions à faire. Il n’était plus là le gosse qui avait peur de s’investir, de s’offrir à quelqu’un. Il avait disparu… et je crois que pour la première fois je m’en rendais vraiment compte. Je n’aurais jamais imaginé faire ça il y a quelques années… même encore quelques mois en arrière je crois. Mais maintenant, je n’avais plus aucun doute. Je souriais à sa remarque, caressant sa peau du bout des doigts. J’avais besoin de réaliser aussi. Que tout ça n’était pas un rêve… j’étais persuadé aussi qu’on serait heureux ici. « J’en suis sûr… » Que je lui murmurais, avant d’essuyer ses larmes de joies. « Je voulais plus te voir pleurer… » Mais je riais doucement. Parce-que cette fois c’était beau. Plus léger… au point que j’en soupirais d’aise. Comme si je pouvais relâcher toute cette pression. Souriant un peu plus, je me redressais avant de me détacher un peu « Bouge pas. » J’allais jusqu’à ma chambre, dans un petit carton où je prenais un porteclé d'une petite Tour Eiffel. En réalité je l’avais acheté… pendant mon séjour à Paris. Ça aurait pu être un mauvais souvenir. Mais ça l’était pas vraiment… parce-que je n’y pensais plus. Je n’avais même pas eu l’impression de visiter cette ville. J’avais juste passé mes soirées à boire et sortir. Mes journées j’étais trop défoncé pour faire autre chose. Alors pour moi c’était la promesse d’autre chose. Mettant la clé dessus, je lui tendais amusé « Prochaine étape… » Après l’appartement, je pensais à ce voyage en France qu’on s’était toujours promis. Attrapant sa main je caressais sa peau, avant de lui dire tout sourire « Quand tu iras mieux… » ça pourrait être notre objectif… une étape en plus à franchir. 
 
 
 

Etait-ce si simple que ça, de croiser à nouveau le bonheur ? Il n’y avait qu’à voir ce sourire sur ses lèvres, ses yeux illuminés. Elle était heureuse, véritablement. Sans aucun faux semblant. Des émotions brutes qu’elle ne maîtrisait pas, tandis que son coeur continuait de battre à un rythme soutenu dans sa poitrine. Il semblait que tout le négatif avait disparu, pour laisser place à ce qu’ils méritaient tous les deux, un autre pas en avant. Qui serait sûrement l’un des plus importants. Une vie entière avec lui à ses côtés qui se profilait à l’horizon, et elle ne pouvait pas espérer mieux. Le simple fait de savoir qu’ils allaient s’installer ensemble lui rappelait toutes ces fois ou elle l’avait imaginé. Cette folie adolescente qu’elle avait pendant les premières années de leur relation. Mais désormais, tout ça devenait réel, devant ses yeux. Essuyant ses dernières larmes, elle l’observait se rendre dans la chambre, puis revenir vers elle avec ce porte clé en forme de tour Eiffel. Son sourire ne prenait que plus de place sur son visage, alors qu’elle ancrait son regard dans le sien. Un voyage qu’ils s’étaient promis il y a longtemps. Un endroit qu’elle rêvait encore de visiter avec lui. Et l’idée que ça puisse tout autant devenir réel, une fois de plus. « La prochaine étape... » qu’elle répétait dans un murmure, comme si cela l’aidait à rendre tout ça plus concret. « J’ai déjà hâte de pouvoir y aller avec toi... » avouait-elle, certainement plus sereine. Tant d’images d’eux qui parvenaient à son esprit, qui l’apaisait une fois de plus. Pour la première fois depuis des mois, elle ne voyait que ce qu’il pourrait y avoir de plus beau dans leur histoire. Toutes ces envies qu’ils avaient et qu’ils pourraient réaliser. Enroulant à nouveau ses bras autour de son cou, elle plongeait son regard dans le sien. « Y’a que toi qui arrive à me rendre heureuse comme ça... » soufflait-elle dans un léger sourire, avant de lui voler un baiser chaste. Un instant de plus dans la douceur de cette proposition qui réchauffait son coeur, tandis qu’elle caressait sa joue, sans pouvoir le quitter du regard. « Merci Ilki... » ajoutait-elle. Merci pour tout ce que tu fais pour moi. Merci d’être encore là, même si je ne te facilite pas toujours la vie. Merci pour aujourd’hui, et tous les autres jours qui suivront. Parce qu’elle le savait. Tout ne pouvait que s’arranger désormais.

Je calais mes humeurs en fonction des siennes. Parfois le pâle reflet de l’autre, j’étais incapable d’être heureux si elle ne l’était pas… aujourd’hui encore je m’en rendais compte. Calquant ses sourires quand je la regardais, cette même lueur dans ses yeux. Tout avait l’air si différent à présent. Plus apaisé, plus serein. Malgré les doutes et les épreuves qui nous attendaient. Je restais confiant. Persuadé qu’avec le temps tout irait mieux. Je l’avais pourtant haït ce temps… celui qui me séparait d’elle, mais je ne pouvais que l’apprécier quand je savais qu’il l’aiderait. Je gardais ce sourire sur les lèvres, alors qu’elle passait ses bras autour de moi. Et mon cœur s’affolait, un peu plus alors qu’elle me disait ces quelques mots. C’était ce que j’espérais, être le seul à pouvoir la rendre heureuse. Le seul à faire naitre cette étincelle dans ses yeux… la voir là, ça me rendait plus fort. Confiant, je me disais qu’on y arriverait. Ensembles cette fois. Ce n’était plus des promesses, mais quelques choses qu’on allait concrétiser. Je ne pensais pas mériter ses remerciements, ni toutes ces jolies paroles. J’avais tellement fauté par le passé… mais je ne disais rien, la serrant contre moi, en enfouissant mon visage dans son cou, j’avais lâché un soupir contre sa peau. Je réalisais à quel point les choses avaient changés entre nous. Et malgré la peur que je pourrais ressentir, j’aimais aussi ça. Etre là, à imaginer cette vie à deux. J’étais un peu prit par l’émotion en réalité, alors je tentais de balayer tout ça. Embrassant son cou, je reculais doucement en laissant échapper un petit rire « On se le mange notre repas ? » parce-que je n’avais pas envie de craquer. Pas maintenant. Alors je détournais mon attention, sur ça. Attrapant les plats, je les ouvrais, avant de les poser sur la table basse du salon. « Tu vas pouvoir mettre tout ce que tu veux. » je reparlais de la déco. De cette petite conversation qu’on avait eue. Cette fois c’était plus réel. Elle aurait le droit de mettre et choisir ce qu’elle voudrait. Elle était autant chez elle, que chez moi… et j’aimais tellement cette idée-là. Je l’invitais à venir sur le canapé, il était moche, peu confortable. « On ira chercher tes affaires… dans la semaine. Demain même si tu veux. » J’étais impatient, je crois que ça se voyait. « T’as des trucs chez tes parents ? » au cas où elle n’avait pas tout prit à la frat. Comme moi j’avais laissé des affaires chez moi. Seulement, je n’étais pas très motivé sur le fait de devoir aller chez elle. 

Ils avaient changé, mûri. Par delà les épreuves, ils se relevaient plus forts à chaque fois. Aujourd’hui en était une preuve de plus, avec toute l’émotion que cela pouvait comporter. Encore une fois, elle observait cette clé entre ses mains, de longues secondes. Prenait davantage conscience de ce qui était en train de se passer. Ils allaient vivre ensemble. Chaque matin en se réveillant, chaque soir en allant se coucher, elle serait à ses côtés. Une idée qui la faisait frissonner, alors qu’elle se blottissait de nouveau contre lui, savourait cette étreinte. Qui aurait pu croire que la veille encore, elle avait le sentiment de tout détruire ? Quelques secondes, à garder ses yeux fermés, laisser leur amour l’envelopper à ce simple baiser, puis elle s’était redressée, ce sourire sur les lèvres. D’un signe de la tête, elle acceptait sa proposition, attrapait les assiettes et les couverts pour venir s’installer avec lui. Mais plutôt que de s’asseoir sur le canapé, elle préférait se glisser par terre, entre ses jambes. Servant les plats, elle donnait une assiette à Il Kyang, posait l’autre sur ses cuisses. « On fera une déco qui nous plaira à tous les deux. » répondait-elle d’une voix enjouée, sa tête relevée vers lui. Elle ne perdait pas de temps avant de prendre une première bouchée, ayant encore un peu de mal à se dire que désormais, elle était chez elle ici. « On pourra y aller demain si tu veux. » en même temps, elle posait sa tête sur son ventre, s’amusait à laisser ses yeux vagabonder entre son assiette et lui. Une nuit plus calme, une proposition d’aménagement, et elle était déjà changée. Plus heureuse, plus sereine. Elle appréhendait moins les prochains jours, au contraire. Les attendait presque avec impatience. Une petite moue sur le visage, elle réfléchissait un instant à sa question. « Hmm… J’ai que des trucs sans importance là-bas. Rien qui me serait utile ici. » Juste quelques vêtements, peut-être quelques carnets, rien qui ne valait la peine de se déplacer jusqu’à la maison familiale. Dans tous les cas, elle préférait éviter d’y aller, voire même d’y penser. Elle saurait sans problème se contenter de tout ce qu’elle avait au dortoir. Laissant sa main glisser sur sa cuisse amoureusement, elle relevait une fois de plus sa tête vers lui. « On va être bien tous les deux ici... » osait-elle exprimer, tandis qu’elle se remettait encore de ses émotions. « Notre chez nous... » qu’elle murmurait, comme pour rendre tout ça plus réel une fois de plus.

Je n’avais plus besoin d’avoir peur… d’aujourd’hui ni de demain. Je savais qu’on serait plus fort tous les deux et si elle vivait avec moi… alors je pourrais l’aider davantage. Etre là quand il fallait… ça me rassurait de savoir qu’elle serait ici. Loin des autres, des tentations, à l’abri dans notre bulle à nous. Et j’avais encore ce sourire, rien n’aurait pu me le faire disparaitre tant j’étais heureux. La laissant s’installer, j’attrapais l’assiette en piquait déjà une bouchée avant de lui dire « Il me faut un meuble pour mes vinyles. Celui que j’ai est un peu cassé… » Et je balayais la pièce du regard, me demandant ce qu’on pourrait bien avoir besoin. Y’avait pleins de choses qui me venaient en tête. Je n’y avais pas réfléchis pour moi. En réalité, je m’en foutais un peu même. Mais avec Ye Won j’avais envie de me projeter. De faire les efforts qu’il fallait. « Ouais ! Demain c’est parfait. On a le temps de voir ce qu’il nous faut. » Et j’aimais bien cette idée. Penser à ce nous… c’était finis maintenant, plus jamais je ne penserais qu’à mon propre bien-être ici. Et c’était grisant… de penser toujours à deux. Me mordillant la lèvre, j’avais été un peu nerveux à l’idée qu’on puisse devoir aller dans sa maison. Je ne voulais pas croiser ses parents. Comme je n’avais pas eu envie de croiser les miens… j’étais triste dans le fond. De ne pas partager ça avec eux. D’être venu chez moi comme un voleur, juste pour récupérer des affaires… mais j’oubliais bien vite tout ça, me concentrant sur Ye Won et sa mine joyeuse. Caressant sa joue, j’approchais mon visage du sien. Ce petit sourire aux lèvres à ces mots… l’idée me plaisait tellement. « Tu pourras plus fuir maintenant. » ça n’avait rien d’un reproche. Je préférais en rire en fait. Alors que de mes doigts je touchais sa bouche. Je ne résistais pas plus longtemps avant de venir lui voler un baiser, appuyant mes lèvres contre les siennes. Je lâchais « Plus de connerie. » et j’avais cet élan de sentiments en moi. Parce-que je l’aimais beaucoup trop. Parce-que j’avais eu peur tous ces derniers jours. Et j’aimais tellement qu’elle soit là avec moi. Qu’on soit aussi simple, en pensant à notre avenir. « Rrr, je t’aime trop ! C’est épuisant. » Et je lâchais un rire, avant de tapoter son nez et prendre une bouchée. Serrant un peu plus mes jambes pour la garder près de moi, je me penchais vers elle « Tu voudrais quoi ? On va faire une petite liste. » et j’étais amusé à cette idée. Qu’on choisisse tous les deux ce qu’on pourrait aller acheter demain ensembles..

Elle était dans son petit monde, ou le bonheur semblait vouloir reprendre sa place. Lentement mais sûrement. Ca commençait par une simple proposition, mais elle voulait croire que les moments qu’ils allaient passer ici feraient d’elle une femme d’autant plus comblée par la présence de celui qu’elle aimait, chaque jour. Elle se projetait déjà, même si à ses yeux, elle avait encore l’impression d’être dans un rêve. « On en trouvera un assez grand pour tout ce que t’as. » répliquait-elle, enjouée. C’était si étrange, et si grisant à la fois, d’observer cet appartement en imaginant comment ils pourraient l’aménager, ensemble. Finalement, elle se laissait porter par cette euphorie qui la gagnait doucement. Peut-être se précipitaient-ils un peu, mais dans le fond, elle était impatiente de pouvoir être réellement ici, avec lui. Ne plus avoir besoin de rentrer au dortoir le soir, mais venir le retrouver lui. Elle s’imaginait déjà aller lui chercher le dîner, s’occuper de lui comme elle le pourrait, tout autant que cet appartement qu’elle allait chérir. Ca allait devenir leur endroit, rien qu’à eux, et cette idée lui provoquait un nouveau frisson. Sa tête relevée vers lui, elle lui rendait son sourire, heureuse. « J’ai plus l’intention de fuir... » Plus maintenant qu’on est véritablement réunis. Un baiser qu’elle lui rendait, ses lèvres qui s’étiraient tout contre lui. Puis, un rire, à sa remarque. Se redressant tout en se tournant vers lui, elle le regardait avec un air faussement outré. « Dis que c’est chiant de m’aimer ! » lançait-elle avant de reprendre sa place, confortablement installée tout contre lui. Elle mangeait un peu, laissait ses yeux vagabonder autour d’eux. « T’es vraiment sûr de vouloir faire une liste ? Je vais nous ruiner sinon. » riait-elle, tandis qu’elle posait son assiette sur la table face à elle. Puis, elle s’était totalement retournée vers lui, un sourire malicieux sur ses traits. « Déjà, il nous faudra une grande armoire, j’ai beaucoup trop de fringues pour tout ranger. Ensuite, une grande télé, pour nos soirées films. Du coup, un meuble télé, et un grand canapé bien confortable. » En même temps, elle comptait sur ses doigts tout ce qu’elle imaginait être nécessaire à leur cocon qu’ils allaient se créer. « Avec ça, des guirlandes de lumière pour pas se faire agresser les yeux, et on pourra même encadrer des vieux posters à toi pour aller avec tes vinyles ! » Elle arborait un large sourire, comme une enfant à qui on venait de lui offrir tout ce qu’elle avait toujours voulu. Mais c’était un peu le cas, en fin de compte.