C’était beaucoup trop d’informations, beaucoup trop d’émotions. Il y avait tant de choses à gérer des ses confessions. Des années de silences et de souffrances. Des traumatismes ignorés pour pouvoir avancer, dans un déni qui finalement nous fait nous écrouler. Elle comprenait les silences, les cicatrices invisibles. Elle imaginait les larmes et les nuits à hurler sa peine. Elle imaginait la colère, l’amertume. Les rêves perdus. Elle pouvait lire dans son regard, la détresse et la fatigue d’avoir avancé seul jusqu’ici. Il s’effondrait, entre ses bras et Bae pouvait saisir, avec violence, la peur qui tiraillait son amant. Celle de la perdre ? L’aimait-il à ce point pour se sentir détruit, pour s’écrouler devant elle. je t’ai toujours aimé … Une supplique qui lui déchire le cœur. Tant de temps gâché, de temps perdu … Peut-être que dans le fond ils leur avaient juste fallut du temps pour comprendre, pour réaliser que le bon moment était arrivé. Rien ne précipité, s’aimer pour les plus choses … laisser le temps faire, disparaitre, pour rendre tout beau … mais qu’avaient-ils vécus de beaux loin l’un de l’autre ? Des atrocités, du manque, une sensation de vide qui n’avait réussis à n’être comblée qu’à leur retrouvailles … Elle ne pourrait jamais le remercier assez d’être revenu s’asseoir à son bar, au détour d’une soirée. Ils n’avaient pas su prendre les choses dans le bon sens, commencer leur histoire à l’envers et partir sur une base branlante. Bae peinait à réfléchir, mais ce qu’elle savait c’est qu’elle n’abandonnerait jamais. Avec ou sans sa jambe Do Young restait l’homme qu’elle aimait et elle était fatiguée de faire semblant. De se contenter d’une amitié, aussi intense soit-elle … Elle voulait beaucoup plus, découvrir l’amour entre ses bras. S’imaginer un futur avec lui. Qu’importe les séquelles de son accident … Ils trouveront leur équilibre, un quotidien qu’il aménageront pour lui … et il y avait toujours ce million de pensées qui l’assaillait. Mais elle se perdait dans ses baisers avec Do Young, dans cette étreinte désespérée, qui les raccrochaient à la vie. Ecrasant son corps pourtant musclé, elle gémissait contre sa bouche. Il la voulait. L’autorisait. Il la voulait dans sa vie, pour toujours. Leurs larmes se mélangeaient et leur baiser n’était que plus tendre et intense. « Tu n’auras plus à vivre sans moi … » souffle-t-elle en se collant à lui plus encore … Parce qu’il aurait été fou qu’elle se détourne de lui. Jamais. Surtout pas à cet instant. Et le temps file, à toute allure, leur laissant le temps de se calmer, d’apaiser les sanglots. Bae se glisse à ses côtés dans le canapé, se blottit contre lui, caressant sa joue. Renifle encore des sanglots qui l’ont secoué. Elle se perd dans son regard, le fixe, embrasse parfois sa bouche rougie. Sèche les larmes de Do Young et essuie son nez de sa manche. Ils sont épuisés et elle le garde contre elle. Traçant parfois des lignes sur son torse. Elle l’enferme dans une bulle, à l’abris du monde. Ils n’entendent même plus la musique du Kurss. Ils sont seuls au monde dans ce bureau. Juste elle, et lui. Elle détail son visage, ses yeux rougis, suit la courbe de son nez avant d’y déposer un baiser dessus. Il peut voir qu’elle réfléchit, que son esprit tourne. Elle glisse sa cuisse sur la jambe saine de son amant pour pouvoir se blottir plus encore contre lui et murmure « On va faire les choses bien Do Young … » comme une promesse qu’elle lui fait. Elle lui voler un baiser doux et murmure « Comment tu te sens … ? » elle glisse sa main jusque dans ses cheveux se collant plus à lui encore si c’était possible … « J’ai un million de questions pour toi chéri … mais la seule chose que tu dois retenir … c’est que je ne te laisserais pas … jamais. Encore moins pour ça … » elle acquiesce comme pour souligner la véracité de ses propos. « On ira à ton rythme … à ton rythme. » souffle-t-elle.

Des années, que tout semblait trop compliqué pour lui. Des jours, des semaines, des mois qui défilaient sans qu’il ne trouve un nouveau moyen d’avancer. Une autre passion qui puisse l’aider, des objectifs qui auraient pu le faire se surpasser. Dans cette vie qu’il ne contrôlait plus, qu’il laissait s’écouler lentement, il n’y avait qu’elle, qui était devenue importante. Il s’était lui-même effacé pour n’être que cet ami dont elle avait besoin. Cette personne sur qui elle pouvait se reposer. Sans pour autant vouloir se donner trop d’importance. En remerciement, il y avait tout la douceur dont elle faisait preuve avec lui, ces moments qu’elle lui offrait. Et ça lui suffisait, simplement. Après avoir tout perdu, ces instants là lui étaient nécessaires, bien plus qu’elle ne pouvait le croire. Il avait mis de côté ses sentiments, ses envies, persuadé qu’il ne méritait rien de tout ça. Comment aurait-il pu alors qu’il était devenu l’ombre de lui-même ? Un soupire qui s’échappait d’entre ses lèvres, alors qu’il tentait maladroitement de faire taire cette souffrance. Qu’il essayait tant bien que mal de calmer ses pleurs, contenus trop longtemps. Vivre ainsi, dans tous ces non-dits n’était pas la solution, et il le comprenait. Peut-être même qu’un poids venait de se retirer de ses épaules, maintenant qu’elle savait la vérité. Il allait falloir vivre avec désormais. Se rendre compte chaque jour qu’il n’avait plus besoin de se cacher auprès d’elle. Qu’il pourrait peut-être prendre de nouvelles habitudes avec elle. Ne plus s’enfuir au beau milieu de la nuit, une fois assuré qu’elle dormait paisiblement. Ne plus avoir à cacher ses boitements, quand la douleur physique revenait à lui. Tant de petites choses qui paraissaient insignifiantes, mais qui allaient pouvoir s’effacer. Et peut-être bien qu’enfin, il arriverait à se découvrir lui-même, avec ce corps changé. Mais il ne voulait pas y penser, pas encore. Tout était trop frais. Il savait qu’elle aussi, allait devoir s’habituer à cette vérité, qu’il lui faudrait certainement du temps. Temps qu’il était prêt à lui offrir, même si à cet instant encore, il avait simplement besoin d’être réconforté, rassuré. Et ça lui faisait du bien d’entendre qu’il n’aura plus à vivre sans elle, ça réchauffait son coeur. Il s’en contenterait bien assez, tandis qu’il continuait de la serrer contre lui. Elle était là, ne prenait pas peur. Elle ne le regardait pas comme le monstre qu’il voyait dans le miroir, et c’était tout ce qui importait. Il acquiesçait à ses mots, l’invitant à poser sa tête sur son épaule pour y déposer un baiser dans ses cheveux. « Ca va... » soufflait-il simplement, même s’il était encore perturbé. Même si beaucoup de pensées se mêlaient en lui. Dans un geste tendre, il avait fini par attraper sa main pour la glisser contre la sienne. Comme si sentir son contact lui permettait de se dire qu’il n’était pas en train de rêver. Que tout était bel et bien réelle. Il en avait besoin, au fond de lui, tant il avait cru qu’elle s’enfuirait, loin de lui. « Merci... » murmurait-il, reprenant ses esprits. La douleur était encore présente, toujours. Mais le poids de ce mensonge commençait à s’effacer un tant soit peu. Même s’il savait, que la suite n’allait pas être évidente non plus. « Qu’est-ce que tu veux savoir ? » osait-il finalement demander, ancrant son regard dans le sien. Peut-être n’était-il pas totalement prêt à répondre à toutes ses interrogations, mais il pouvait essayer, autant qu’il le pourrait. Sachant que ça serait important pour elle. Sans penser à ce que ça pourrait lui en coûter. Mais il le lui devait, quoi qu’on en dire, il en restait persuadé.

Elle restait contre lui à caresser sa joue, parfois son cou, parfois son torse. Des gestes tendres qu’elle a toujours eu envers lui comme un moyen de savourer sa présence sans pour autant être capable de lui avouer à quel point elle tenait à lui. Et aujourd’hui elle réalisait qu’il ne la laissait faire que parce qu’il ressentait ce même besoin, celui d’être avec elle, de s’appartenir sans pour autant l’avouer. Juste ce besoin pressant d’être avec l’autre … Elle l’observe, voudrait sécher ses larmes, plus encore, lui arracher sa tristesse, son désarroi, toutes ces émotions qui le secouait, qui le faisait souffrir. Elle savait qu’elle ne pourra jamais lui rendre sa jambe, ni même comprendre (à cet instant tout du moins), l’étendue du problème. Bo Bae ne comprenait pas encore ce que représentait la douleur des membres fantômes, ni même ce que pouvait ressentir Do Young sans son membre … Elle était encore bien loin de se douter de l’enfer intime que vivait le garçon … Mais ce qui était sûr c’était que rien ne changeait pour elle, ou peut-être, peut-être qu’elle l’aime encore plus ainsi ? Parce qu’elle comprend ce qu’est de vivre avec une souffrance en soit et elle réalise à quel point son ami a été si fort sans elle. Cette simple idée déchirait son cœur et lui faisait ressentir des élans d’affections qu’elle ne contrôlait pas … Bae veut le soutenir, lui dire que tout ira bien, être AVEC lui dans cette épreuve, et quand bien même il serait seul face à ce corps meurtri et les démons de sa tête, elle voulait tenir sa main. Elle était là à présent … Elle avait posé sa tête sur le rebord du canapé pour pouvoir l’observer longuement, ne jamais détourner le regard de ce visage qu’elle aimait tant. Elle voudrait lui souffler, lui dire alors qu’il se calmait, mais craint de rompre le silence. Merci ? Mais de rien mon amour … Elle sourit tendrement, de cette tendresse qu’il est le seul à avoir droit. Maintenant qu’il lui laissait l’opportunité de poser ses questions son esprit devint blanc. Incapable de réellement savoir ce qu’elle avait le droit de demander … Puis réalisa finalement que la seule qui l’importait fut « Est-ce que ça te fait mal … ? Encore aujourd’hui … ? » elle croise son regard alors qu’elle se redresse en tendant la main, veillant à voir s’il acceptait qu’elle vienne frôler sa cuisse, la toucher délicatement sans pleinement la dévoiler. Juste l’effleurer du bout des doigts comme une caresse que l’on veut réconfortante. Elle mordille sa lèvre et ajoute « Est-ce qu’il y a des choses que je peux faire pour t’aider … ? Te soulager … ? » Elle se redresse, l’esprit fourmillant de milles idées qui pourraient l’aider. Des massages, des soins, aménager l’endroit pour qu’il en souffre le moins possible. Des coussins peut-être ? Des fauteuils moins bas ? Des tabourets moins hauts ? Mais avant de réellement pouvoir réfléchir à tout ça, la jeune femme rougie en baissant les yeux cherchant maladroitement ses mots. Puis prenant son courage à deux mains, plantes ses noisettes dans les yeux de Do Young et lui souffle « Quand tu te sentiras prêt … est-ce que tu voudras bien me montrer … ? je … je ne veux pas te mettre mal à l’aise ou que tu te sentes … » humilié ? Le mot lui déchirait le cœur et elle le trouvait trop fort. « Gêné avec moi … » souffle-t-elle alors et reprends « Mais je ne veux pas que tu te sentes obligé de te cacher … pas avec moi » Mon amour. Elle pince ses lèvres pour retenir le surnom. Se glisse un peu plus contre lui en venant jouer avec une mèche de cheveux de Do Young et murmure « Et si je peux être totalement honnête avec toi Do Young … » murmure-t-elle soudain … innocemment craquante « Je … Je veux sortir avec toi … je … » elle se sentait bête de lui dire ça comme ça, comme une ado le ferait, maladroitement mais le cœur plein d’espoir. « Je ne sais pas si tu en as envie … » évidemment idiote « Ou si tu es prêt pour ça … » car cela pouvait être une possibilité … qu’il ne se sente pas capable de sortir avec elle pour l’instant, mais elle devait lui dire, qu’il comprenne. « Mais … je veux être avec toi Do Young … je n’ai plus envie de … de perdre mon temps à nouveau, qu’on se rate encore … je veux être avec toi et tout connaitre de toi … même … ça. » dit-elle le minois remplie d’amour et d’appréhension de sa réponse. Et s’il refusait … ?

Il n’était peut-être pas tout à fait prêt à répondre à toutes les questions qu’elle pourrait avoir, à parler de cet accident surtout, mais il savait, que ça allait être nécessaire. Qu’elle puisse un jour tout savoir, qu’elle ai la possibilité de comprendre. Pourquoi ce silence, pourquoi ce trou à la place du coeur depuis cette nuit là. Malgré les années, tout semblait encore trop frais pour lui, trop à vif. C’était sûrement pour ça, qu’il n’avait jamais osé en parler. Simplement avouer qu’il avait eu cet accident, sans jamais entrer dans les détails. Mais les années de silence avaient eu raison de lui, en fin de compte. Surtout pour en arriver là. Il aurait pu croire que l’une des premières questions qu’elle aurait concernerait cette période là, d’après-accident. Qu’elle puisse vouloir savoir ce qu’il s’était exactement passé. Au lieu de ça, tout ce qui semblait la préoccuper était son bien être, les douleurs qu’il pouvait encore avoir. Légèrement surpris, il ne disait pourtant rien, pendant quelques longues secondes. Pinçait ses lèvres de manière un peu nerveuse. « Oui... » répondait-il à sa question, sans être certain qu’elle puisse être en état d’entendre le reste. La sensation que sa jambe était encore là, parfois. Ces sortes d’hallucinations, qui lui faisaient croire qu’il arrivait à bouger un pied qui n’était plus. Ses étirements dans la cuisse, après de longues journées à porter cette prothèse. Tant de choses auxquelles on ne pensait pas toujours, mais qui étaient bel et bien là. Des choses qu’elle pourrait faire pour le soulager ? Il y en aurait, mais comment pourrait-il le lui demander ? « Reste avec moi, ça me suffira... » peinait-il à répondre, dans un souffle, tandis qu’il plaquait sa main curieuse contre sa cuisse. Une manière de lui dire qu’elle avait ce droit là, bien qu’il le lui ai refusé pendant tant d’années. Et c’était une sensation étrange, quelque part. De laisser une personne autre qu’un médecin toucher à cette partie si sensible de son corps. Habituellement, il n’y avait que le personnel médical qui pouvait le faire. Pour masser cette cuisse lourde et douloureuse. Pour faire ces examens de contrôle. Cette fois, il n’y avait rien de tout ça, juste de la douceur. De l’intimité même, dans un geste qui pouvait pourtant paraître si banal. « Je te montrerais... » promettait-il, alors que son regard restait ancré dans le sien, sans pouvoir s’en défaire. Il n’était clairement pas prêt pour ça, savait que ça viendrait au moment opportun. Mais il ne voulait pas y penser, pas maintenant. Pas alors qu’enfin, chacun d’eux ouvrait son coeur à l’autre. Pas alors que, pour la première fois, ils osaient poser des mots exacts sur ce qu’ils ressentaient. Et ces paroles, qu’elle pouvait avoir à son égard, faisait gonfler son coeur dans sa poitrine. Lui qui n’était pas vraiment doué pour exprimer clairement ce qu’il pensait, le faisait dans les gestes. Ce qui, pour lui, était finalement la seule façon qu’il pouvait trouver de répondre. Et c’était ce qu’il faisait, une fois de plus. Attirant le visage de Bo Bae vers lui, il l’embrassait simplement. Etait-il prêt pour ça ? Il l’était depuis la première fois qu’il avait posé son regard sur elle, mais était incapable de le dire. Alors, c’était plus simple ainsi. Un baiser qu’il lui offrait, dans lequel il y mettait tout l’amour qu’il pouvait ressentir à son égard. Tous ces sentiments qu’il avait enfoui, pour les faire exploser au grand jour. « J’te l’ai déjà dit, j’ai plus l’intention de vivre sans toi... » murmurait-il contre ses lèvres, avant de les embrasser une fois de plus. Comme s’il était enfin complet. Comme s’il venait de trouver cette part de lui qui lui manquait, depuis si longtemps. Cette voix encore tiraillée par l’émotion, mais des sentiments sincères qu’il laissait envahir tout son esprit, enfin.

Reste avec moi ça suffit. Mon amour, tu souffres tellement … elle supportait difficilement de savoir qu’il avait mal constamment, même si parfois il pouvait en être soulagée, elle n’aimait pas se sentir aussi impuissante face à sa souffrance. Cette douleur qu’il devait ressentir … Mais il avait plaqué sa main délicatement sur sa cuisse, comme une promesse, l’aperçu d’un avenir qu’il lui soufflait silencieusement. Elle sourit, veut lui prouver qu’elle a compris, qu’elle sait ce qu’il a en tête te qu’elle ne l’aimera que plus encore. Devenir cette personne de confiance, celle qui connait vos secrets, cette personne qui représente votre tout, votre bulle de confort. Celle qui sait comment vous comprendre, comment vous apaiser, celle avec laquelle vous vous sentez le plus à l’aise. Et c’était complicité et cette intimité qui vous rendait plus amoureux encore. Elle se perd dans son regard, se noie dans la façon qu’il a de la regarder, comme si elle venait de le sauver. Est-ce que je te sauve Do Young ? Pourquoi je vois dans ton regard tellement de désespoir ? Elle était là à présent. Il lui montrera, elle avait confiance en lui, irait à son rythme, peut-être que ce n’était pas plus mal, elle aurait, elle aussi, le temps de se faire à l’idée. D’appréhender l’aspect de sa jambe. Elle savait que cela ne changerait rien pour elle, mais elle ne voudrait pas avoir le réflexe malheureux de grimacer ou d’avoir cet éclat de pitié dans le regard. Dieu que cela serait pire que tout … Elle voulait juste qu’il voit, qu’il comprenne, qu’elle l’aimerait sans condition … Lui l’aimait bien alors que son corps avait été souillé. Plus encore il l’aimait sans y repenser. Il l’embrasse, la fait taire pour qu’elle puisse comprendre sans avoir besoin de mot qu’évidemment il voulait d’elle … il avait raison, il lui avait dit qu’il ne pourrait vivre sans elle, mais la jeune femme avait besoin de prononcer ces mots. Que tout soit limpide. Elle le voulait tellement … réalisant alors soudainement qu’il était à elle. Qu’il l’était depuis le début à vrai dire. Réalisant ça elle laisse échapper un rire contre sa bouche, peut-être même arrachant une petite expression de surprise à Do Young. Elle sent les larmes lui monter aux yeux à nouveau mais peut facilement les contenir. Elle renifle tendrement et souffle « t’es à moi … » comme une vérité soudain absolue et immuable. Il était à elle et elle était à lui … « Je vais pouvoir dire à tout le monde que t’es mon petit ami alors ? » le taquine-t-elle entre deux sanglots qui menaçait d’éclater alors qu’elle riant remplie d’amour pour cet homme. Elle se cachait derrière l’humour, mais tout ce qu’elle voulait réellement lui dire n’était qu’un simple « Je suis heureuse Do Young … » la voix serrée d’émotion. D’être à toi, qu’on ait enfin pour trouver le courage de tout se dire … « Je ferais ce qu’il faut pour te rendre heureux, je te le promets … » susurre-t-elle tendrement.

Comprenait-elle l’importance qu’elle avait dans sa vie ? S’il lui était impossible de l’exprimer par des mots, il espérait au fond de lui qu’elle le voit, qu’elle le comprenne. Par ces simples gestes, par ces regards lourds de sens. Et maintenant qu’il venait enfin de lui avouer la vérité, il espérait simplement que plus jamais, il n’ai à vivre sans elle. Qu’il puisse goûter à ce bonheur qu’il n’imaginait possible qu’avec elle, depuis toujours. Qu’il puisse enfin retrouver ce goût de vivre, maintenant que tout était plus clair, plus limpide entre eux. Que ces sentiments soient exposés au grand jour puissent le rendre heureux, enfin. Lui qui s’était si longtemps contenu pour ne rien montrer, pouvait enfin poser ses yeux sur elle avec cet air si amoureux. Il n’avait plus besoin de se cacher de rien, et qu’importe si l’idée mettrait du temps à germer dans son esprit, il pouvait se dire que cette fois, elle serait là. Qu’il n’aurait plus aucune raison de fuir, jamais. Il n’était désormais qu’à elle, quoi qu’il en coûte. Et si pendant longtemps, il n’arrivait plus à se projeter dans ce futur si incertain, désormais, il pouvait se permettre de croire, de les imaginer ensemble, dans dix, quinze, vingt ans. Et ça faisait toute la différence. L’espoir était bel et bien présent, en fin de compte, et ça n’avait pas de prix. « Rien qu’à toi... » osait-il souffler contre ses lèvres, alors qu’un léger sourire ornait les siennes. Malgré toutes ces émotions par lesquelles il passait, il y avait ce sourire, ces yeux pétillants d’un amour qui s’affichait enfin. Qu’il pouvait enfin laisser parler pour lui. « Tu pourras le dire oui. » ajoutait-il, dans un léger rire, qui n’appartiendrait qu’à eux. Et dieu que ça le rendait heureux... A un point qu’il n’aurait jamais cru possible. Plus encore, alors qu’elle lui avouait qu’elle l’était aussi. Parce que finalement, c’était tout ce qu’il avait toujours voulu pour elle, depuis le début. Avait pendant trop longtemps pensé que jamais, il ne pourrait être celui qui lui apporterait ce bonheur dans sa vie. Bien qu’il soit difficile d’admettre qu’il avait tord sur ce point là, il préférait ne pas y penser, laisser cet amour les envelopper lentement. Bien sûr, qu’il allait devoir s’apprivoiser d’une nouvelle manière, que certaines de leurs habitudes allaient changer. Mais il se sentait finalement prêt pour ça. L’avait toujours été quelque part dans son esprit, sans que cela n’arrive, pendant toutes ces années. Et cette promesse qu’elle lui soufflait faisait vriller son coeur, le laissait tambouriner un peu plus fort dans sa poitrine. « Alors embrasse-moi... » avait-il murmuré en guise de réponse. Parce que c’était tout ce qu’il voulait à cet instant précis. La sentir si proche de lui. Sentir son contact, son odeur. Se rappeler que tout ça n’était pas un rêve, mais une réalité à laquelle il ne croyait plus, et qui pourtant, se dessinait devant lui. Une certaine part de sérénité qui pourrait l’envelopper, tant qu’elle serait là. Tant qu’il pourrait voir que cette fois, elle était bel et bien à lui, et rien qu’à lui.