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the sad truth is that the truth is sad
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the sad truth is that the truth is sad | Sam 3 Oct - 19:02 Citer EditerSupprimer
the sad truth is that the truth is sad
« some memory never leave your bones. like salt in the sea; they become part of you and you carry them »
(( décembre 2016 )) Les regards des lycéens qui quittent l’établissement s’attardent sur Junwan avec curiosité. Certains sont juste intrigués de la présence d’un étudiant d’un autre lycée devant leur lycée – l’uniforme trahit qu’il vient d’ailleurs – et d’autres ont reconnu le visage du mannequin qu’ils ont vu dans les articles de scandale. Il entend même une fille chuchoter à ses amies eh, c’est pas lui, le mannequin dont les parents sont morts dans un accident quand il était jeune ?!
Si malgré le malaise qu’il ressent face à cet excès d’attention, il reste devant à regarder chaque garçon qui quitte le lycée, c’est pour une raison précise. Junwan sait que c’est ici qu’étudie Lucas et son objectif est de l’attraper à la sortie de ses cours – puisque ce dernier semble avoir décidé de ne plus répondre à ses messages.
Il n’a pas la moindre idée de la raison derrière cette distance soudaine entre eux. Certes, Lucas et lui ne sont pas les meilleurs amis du monde et ils ne se connaissent pas depuis très longtemps non plus, mais ils partagent un lien particulier. Le lien de deux adolescents au passé similaire.
Peut-être que sa présence ici relève du caprice. Il pourrait se contenter d’accepter l’idée que Lucas ne veuille plus le contacter, sans chercher à savoir pourquoi. Après tout, c’est sa liberté. Mais cela semble plus facile à dire qu’à faire – car à chaque fois qu’il n’a plus l’esprit occupé par quelque chose, il repense à Lucas et à la situation actuelle. Incapable de l’oublier comme ça. Il ne sait pas vraiment d’où vient cet attachement, se doute que ce n’est pas juste un lien de compassion, que c’est quelque chose de plus profond qui est né chez lui, mais pour l’instant, il n’a jamais mis de mot particulier dessus. Pas encore prêt à accepter l’idée. Trop préoccupé aussi, pour l’instant, par la sortie de cet article qui l’oblige à aller de plateaux en plateaux pour raconter son histoire familiale dont il a si honte.
Avec le froid extérieur du mois de décembre, Junwan a l’impression qu’il attend depuis une éternité. Quand il aperçoit enfin son visage, en train de rigoler avec des camarades de classe, il se demande avec une pointe d’agacement inexpliqué comment Lucas peut rire aussi librement alors que lui souffre autant de son absence de nouvelles. Le visage fermé, presque inexpressif, il se plante devant le groupe de trois sans quitter Lucas du regard. « Salut. » Le silence s’installe de suite ; il peut presque entendre les amis de Lucas demander silencieusement qui il est et pourquoi un étudiant d’un autre établissement (un établissement de riche, qui plus est) l’attend à la sortie. « Je pense qu’on doit se parler. » s’exclame t-il, le ton autoritaire qui ne laisse pas de place à un refus.
Si malgré le malaise qu’il ressent face à cet excès d’attention, il reste devant à regarder chaque garçon qui quitte le lycée, c’est pour une raison précise. Junwan sait que c’est ici qu’étudie Lucas et son objectif est de l’attraper à la sortie de ses cours – puisque ce dernier semble avoir décidé de ne plus répondre à ses messages.
Il n’a pas la moindre idée de la raison derrière cette distance soudaine entre eux. Certes, Lucas et lui ne sont pas les meilleurs amis du monde et ils ne se connaissent pas depuis très longtemps non plus, mais ils partagent un lien particulier. Le lien de deux adolescents au passé similaire.
Peut-être que sa présence ici relève du caprice. Il pourrait se contenter d’accepter l’idée que Lucas ne veuille plus le contacter, sans chercher à savoir pourquoi. Après tout, c’est sa liberté. Mais cela semble plus facile à dire qu’à faire – car à chaque fois qu’il n’a plus l’esprit occupé par quelque chose, il repense à Lucas et à la situation actuelle. Incapable de l’oublier comme ça. Il ne sait pas vraiment d’où vient cet attachement, se doute que ce n’est pas juste un lien de compassion, que c’est quelque chose de plus profond qui est né chez lui, mais pour l’instant, il n’a jamais mis de mot particulier dessus. Pas encore prêt à accepter l’idée. Trop préoccupé aussi, pour l’instant, par la sortie de cet article qui l’oblige à aller de plateaux en plateaux pour raconter son histoire familiale dont il a si honte.
Avec le froid extérieur du mois de décembre, Junwan a l’impression qu’il attend depuis une éternité. Quand il aperçoit enfin son visage, en train de rigoler avec des camarades de classe, il se demande avec une pointe d’agacement inexpliqué comment Lucas peut rire aussi librement alors que lui souffre autant de son absence de nouvelles. Le visage fermé, presque inexpressif, il se plante devant le groupe de trois sans quitter Lucas du regard. « Salut. » Le silence s’installe de suite ; il peut presque entendre les amis de Lucas demander silencieusement qui il est et pourquoi un étudiant d’un autre établissement (un établissement de riche, qui plus est) l’attend à la sortie. « Je pense qu’on doit se parler. » s’exclame t-il, le ton autoritaire qui ne laisse pas de place à un refus.
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Re: the sad truth is that the truth is sad | Dim 11 Oct - 0:59 Citer EditerSupprimer
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« some memory never leave your bones. like salt in the sea; they become part of you and you carry them »
(( décembre 2016 )) L’esprit tranquille, Lucas riait aux blagues de ses deux amis qui faisaient les pitres à imaginer des situations loufoques. Complètement détendu après une longue journée de cours, il ne pensait pour le moment pas du tout à sa soirée occupée à faire du babysitting, encore moins à Junwan. Il ne pensait à Junwan que lorsqu’il se sentait mal et que ce dernier lui envoyait un message, mais qu’il décidait d’ignorer. Il pensait surtout à Junwan quand il le voyait à l’affiche des magazines ou quand ses camarades de classe parlaient de lui. Et il se sentait coupable.
C’était comme voir sa victime affichée sur tous les écrans sans que personne ne sache qu’on était son bourreau.
Pour quelqu’un avec des remords comme Lucas, c’était insoutenable. C’était inconcevable de rester ami avec quelqu’un dont il avait pourri la vie, aussi. Alors c’était naturel qu’il ait coupé les ponts, que leur amitié s’arrête là. Tant pis. Lucas aimait bien Junwan mais il ne pouvait pas rester son ami plus longtemps. Un meurtrier ne pouvait pas rester avec sa victime.
Sauf qu’apparemment, sa victime le voulait.
La bonne humeur de Lucas tomba à l’eau dès qu’il croisa le regard froid de Junwan. Ce n’était pas habituel de le voir avec une telle expression. Lui d’ordinaire arborait plutôt un sourire chaleureux et des yeux rieurs. Pas… ce visage ferme. Inhabituellement inexpressif. Et il savait que c'était de sa faute, que c'était lui qui lui retirait ce sourire. C'était lui qui lui avait retiré son bonheur.
L’américain déglutit, ne fit même pas attention à ses amis qui se jetaient des coups d’œil interrogatifs. « Oui. D’accord, » dit-il sous pression. Il aurait plutôt répliqué qu’ils ne pouvaient pas se parler, mais avec le ton autoritaire de Junwan, il n'aurait pas osé le dire. Et puis, étant entouré de personnes, il ne voulait pas faire toute une scène devant eux. « Je vous vois demain, » les salua t-il tout de même avant d’attraper le poignet de Junwan pour l’entraîner ailleurs. Quitte à avouer qu’il avait tué ses parents, autant que sa victime soit la seule à le savoir.
Non loin du lycée, les voilà dans une rue plus déserte. Lucas lâcha son poignet, laissant partir leur seul lien. Leur seul lien de complicité, d’amitié. Et maintenant qu’il devait faire face à Junwan, il devait lui expliquer. Lui dire que ce n’était pas possible qu’ils se voient davantage parce que Lucas se sentait trop coupable pour ça.
Comment ?
Il l’ignorait. Lucas n’osait même pas regarder son ami dans les yeux, la culpabilité rongeant son cœur.
Il soupira.
« Écoute Junwan. C’est pas contre toi, » c’est contre moi, « mais on ne peut pas continuer d’être amis. Je… Je peux pas. » Il se mordit la lèvre, laissant quelques secondes couler. « Je peux pas rester amis avec quelqu’un à qui j’ai gâché la vie. » Et il n’en dit pas plus, ne s’y attarda pas plus. « Je suis désolé. T’es vraiment une bonne personne... en tout cas. Encore désolé. » Et il était déjà prêt à repartir, à rentrer chez lui, le cœur noirci par son passé.
C’était comme voir sa victime affichée sur tous les écrans sans que personne ne sache qu’on était son bourreau.
Pour quelqu’un avec des remords comme Lucas, c’était insoutenable. C’était inconcevable de rester ami avec quelqu’un dont il avait pourri la vie, aussi. Alors c’était naturel qu’il ait coupé les ponts, que leur amitié s’arrête là. Tant pis. Lucas aimait bien Junwan mais il ne pouvait pas rester son ami plus longtemps. Un meurtrier ne pouvait pas rester avec sa victime.
Sauf qu’apparemment, sa victime le voulait.
La bonne humeur de Lucas tomba à l’eau dès qu’il croisa le regard froid de Junwan. Ce n’était pas habituel de le voir avec une telle expression. Lui d’ordinaire arborait plutôt un sourire chaleureux et des yeux rieurs. Pas… ce visage ferme. Inhabituellement inexpressif. Et il savait que c'était de sa faute, que c'était lui qui lui retirait ce sourire. C'était lui qui lui avait retiré son bonheur.
L’américain déglutit, ne fit même pas attention à ses amis qui se jetaient des coups d’œil interrogatifs. « Oui. D’accord, » dit-il sous pression. Il aurait plutôt répliqué qu’ils ne pouvaient pas se parler, mais avec le ton autoritaire de Junwan, il n'aurait pas osé le dire. Et puis, étant entouré de personnes, il ne voulait pas faire toute une scène devant eux. « Je vous vois demain, » les salua t-il tout de même avant d’attraper le poignet de Junwan pour l’entraîner ailleurs. Quitte à avouer qu’il avait tué ses parents, autant que sa victime soit la seule à le savoir.
Non loin du lycée, les voilà dans une rue plus déserte. Lucas lâcha son poignet, laissant partir leur seul lien. Leur seul lien de complicité, d’amitié. Et maintenant qu’il devait faire face à Junwan, il devait lui expliquer. Lui dire que ce n’était pas possible qu’ils se voient davantage parce que Lucas se sentait trop coupable pour ça.
Comment ?
Il l’ignorait. Lucas n’osait même pas regarder son ami dans les yeux, la culpabilité rongeant son cœur.
Il soupira.
« Écoute Junwan. C’est pas contre toi, » c’est contre moi, « mais on ne peut pas continuer d’être amis. Je… Je peux pas. » Il se mordit la lèvre, laissant quelques secondes couler. « Je peux pas rester amis avec quelqu’un à qui j’ai gâché la vie. » Et il n’en dit pas plus, ne s’y attarda pas plus. « Je suis désolé. T’es vraiment une bonne personne... en tout cas. Encore désolé. » Et il était déjà prêt à repartir, à rentrer chez lui, le cœur noirci par son passé.
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Re: the sad truth is that the truth is sad | Lun 26 Oct - 14:27 Citer EditerSupprimer
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(( décembre 2016 )) Jun Wan n’adresse pas un seul regard aux amis de Lucas. Il observe fixement celui qu’il est venu voir, celui pour qui il a attendu longtemps dehors malgré le froid, celui pour qui il a supporté les regards intrusifs des autres élèves. Intérieurement, il se demande pourquoi il fait tout ça. Il n’est pas tellement obsessif en amitié, du moins c’est ce qu’il croit. Il tient à ses amis, est loyal avec eux, mais si l’un d’eux décide un jour de ne plus répondre à ses messages, il ne sait pas s’il irait jusqu’à faire ce qu’il fait là juste pour reprendre contact. Peut-être avec ses trois amis les plus proches, mais certainement pas avec les autres. Alors pourquoi fait-il ça pour Lucas ? Lucas qu’il ne connaît pas depuis si longtemps ; Lucas qui est si différent. Au fond de lui, ancré en lui, il connaît la réponse. Il sait qu’il ressent un attachement particulier pour lui – oh, pas de l’amour, pas encore, pas à ce point-là, mais quelque chose qui s’en approche. Quelque chose, en tout cas, qu’il n’est pas supposé ressentir pour un autre garçon.
Sans un sourire, sans une seule expression autre que sa froide façade, Jun Wan regarde les amis de Lucas s’en aller et se met à marcher en direction d’un endroit plus isolé, où les gens ne le regarderont pas avec une curiosité mal placée. Il devrait se réjouir de sa nouvelle notoriété, mais au prix où il l’a obtenue, il aurait préféré ne jamais l’obtenir.
Quand ils ont trouvé un endroit, non loin de la sortie du lycée, il regarde silencieusement Lucas, face à lui, et attend quelque chose. Lui-même ne sait pas trop quoi. Des excuses. Une explication. Une question. Mais il n’obtient rien de tout ça ; le lycéen refuse même de croiser son regard. Il garde obstinément la tête baissée vers le sol, même quand il prend enfin la parole.
Ce qu’il entend ensuite n’est pas de son goût du tout. Il n’est pas venu jusqu’ici pour entendre Lucas lui dire qu’ils ne peuvent plus se voir et Jun Wan réalise que quelle que soit la raison pour laquelle Lucas dit ça, il n’est pas capable de couper les ponts avec lui. « Je ne vois pas où tu veux en venir. » dit-il de la même voix qu’avant, grave, basse, distante – mais son visage trahit sa perplexité. « Comment ça, quelqu’un dont tu as gâché la vie ? Je peux savoir en quoi tu m’as gâché la vie ? » Bien au contraire, aurait-il rajouté s’il n’était pas énervé contre lui : Tu as redonné de l’éclat à ma vie. « Je ne compte pas te laisser partir si tu ne m’expliques pas mieux ce qui se passe là. » affirme t-il, toujours de cette voix autoritaire, sa main saisissant l’avant-bras de Lucas pour l’empêcher de partir.
Sans un sourire, sans une seule expression autre que sa froide façade, Jun Wan regarde les amis de Lucas s’en aller et se met à marcher en direction d’un endroit plus isolé, où les gens ne le regarderont pas avec une curiosité mal placée. Il devrait se réjouir de sa nouvelle notoriété, mais au prix où il l’a obtenue, il aurait préféré ne jamais l’obtenir.
Quand ils ont trouvé un endroit, non loin de la sortie du lycée, il regarde silencieusement Lucas, face à lui, et attend quelque chose. Lui-même ne sait pas trop quoi. Des excuses. Une explication. Une question. Mais il n’obtient rien de tout ça ; le lycéen refuse même de croiser son regard. Il garde obstinément la tête baissée vers le sol, même quand il prend enfin la parole.
Ce qu’il entend ensuite n’est pas de son goût du tout. Il n’est pas venu jusqu’ici pour entendre Lucas lui dire qu’ils ne peuvent plus se voir et Jun Wan réalise que quelle que soit la raison pour laquelle Lucas dit ça, il n’est pas capable de couper les ponts avec lui. « Je ne vois pas où tu veux en venir. » dit-il de la même voix qu’avant, grave, basse, distante – mais son visage trahit sa perplexité. « Comment ça, quelqu’un dont tu as gâché la vie ? Je peux savoir en quoi tu m’as gâché la vie ? » Bien au contraire, aurait-il rajouté s’il n’était pas énervé contre lui : Tu as redonné de l’éclat à ma vie. « Je ne compte pas te laisser partir si tu ne m’expliques pas mieux ce qui se passe là. » affirme t-il, toujours de cette voix autoritaire, sa main saisissant l’avant-bras de Lucas pour l’empêcher de partir.
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Re: the sad truth is that the truth is sad | Mar 27 Oct - 14:39 Citer EditerSupprimer
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« some memory never leave your bones. like salt in the sea; they become part of you and you carry them »
(( décembre 2016 )) La voix de Junwan ne fit qu’appuyer la culpabilité de Lucas. Le garçon se sentait coupable, terriblement coupable. Il avait peur de regarder Junwan dans les yeux, avait peur de lui dire la vérité. De constater dans son regard le dégoût futur qu’il ressentira envers lui, sa haine. Lucas avait beau avoir du mal à imaginer Junwan en colère, il se dit qu’il allait forcément se sentir ainsi lorsqu’il allait comprendre que celui qui était responsable de la mort de ses parents, c’était Lucas.
Incapable de partir car Junwan lui avait saisi le bras, Lucas se contenta de fixer cette main sur son bras, de ressentir ce contact sur ce dernier. Lien qui venait de se renouer, lien que Junwan refusait de lâcher. Pourtant, il le sentait, quand il allait lui dire la vérité, Junwan lâchera forcément son avant-bras. Junwan le lâchera forcément. Il en était persuadé.
« Tu… Tu sais, tes parents ? » commença t-il tout d’abord, n’osant pas exposer toute la vérité d’un seul coup. « Ils sont morts dans un accident de voiture… le même jour que les miens. » Il déglutit, les souvenirs remontant dans sa mémoire, la culpabilité ne faisant que grandir. « Dans la nuit du vingt-neuf avril, il y a deux ans. Minuit et quelques. J’étais en soirée. A Atlanta. Tes parents étaient aussi à Atlanta, ce soir-là. Ils ont pris la voiture. Mes parents aussi, étaient à Atlanta. Ils ont compris que j’étais en soirée alors que je n’avais pas le droit. Ils ont pris la voiture si tardivement, alors que… qu’ils avaient déjà passé une dure journée de travail. L’heure est tardive, ils roulent vite, mon père roule vite, il est énervé par la situation. Il grille un feu. Il… Il percute une voiture. Et il n’y a aucun survivant de l’accident. Tes parents meurent en même temps que les miens. Le vingt-neuf avril deux mille quatorze. » Lucas osa enfin relever son regard sur Junwan. Son regard était plein de regrets, de culpabilité, de peine. « C’est moi qui ai tué tes parents, Junwan. C’est moi qui suis le responsable de la mort de tes parents. C’est à cause de moi que tu es malheureux. Alors… Alors on ne peut plus être amis. Je peux pas rester amis avec toi alors que j’ai gâché ta vie. » Sa voix se brisa à la fin de sa phrase, il se pinça les lèvres, le bras toujours tenu par Junwan. D’un geste sec, il se libéra de son emprise, recula d’un pas. « Je suis désolé... » murmura t-il d’une petite voix, les yeux de nouveau baissés. Et il s’attendait à ce que Junwan s’énerve contre lui, parte, le laisse seul. C’était tout ce qu’il méritait, après tout.
Incapable de partir car Junwan lui avait saisi le bras, Lucas se contenta de fixer cette main sur son bras, de ressentir ce contact sur ce dernier. Lien qui venait de se renouer, lien que Junwan refusait de lâcher. Pourtant, il le sentait, quand il allait lui dire la vérité, Junwan lâchera forcément son avant-bras. Junwan le lâchera forcément. Il en était persuadé.
« Tu… Tu sais, tes parents ? » commença t-il tout d’abord, n’osant pas exposer toute la vérité d’un seul coup. « Ils sont morts dans un accident de voiture… le même jour que les miens. » Il déglutit, les souvenirs remontant dans sa mémoire, la culpabilité ne faisant que grandir. « Dans la nuit du vingt-neuf avril, il y a deux ans. Minuit et quelques. J’étais en soirée. A Atlanta. Tes parents étaient aussi à Atlanta, ce soir-là. Ils ont pris la voiture. Mes parents aussi, étaient à Atlanta. Ils ont compris que j’étais en soirée alors que je n’avais pas le droit. Ils ont pris la voiture si tardivement, alors que… qu’ils avaient déjà passé une dure journée de travail. L’heure est tardive, ils roulent vite, mon père roule vite, il est énervé par la situation. Il grille un feu. Il… Il percute une voiture. Et il n’y a aucun survivant de l’accident. Tes parents meurent en même temps que les miens. Le vingt-neuf avril deux mille quatorze. » Lucas osa enfin relever son regard sur Junwan. Son regard était plein de regrets, de culpabilité, de peine. « C’est moi qui ai tué tes parents, Junwan. C’est moi qui suis le responsable de la mort de tes parents. C’est à cause de moi que tu es malheureux. Alors… Alors on ne peut plus être amis. Je peux pas rester amis avec toi alors que j’ai gâché ta vie. » Sa voix se brisa à la fin de sa phrase, il se pinça les lèvres, le bras toujours tenu par Junwan. D’un geste sec, il se libéra de son emprise, recula d’un pas. « Je suis désolé... » murmura t-il d’une petite voix, les yeux de nouveau baissés. Et il s’attendait à ce que Junwan s’énerve contre lui, parte, le laisse seul. C’était tout ce qu’il méritait, après tout.
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Re: the sad truth is that the truth is sad | Jeu 12 Nov - 13:01 Citer EditerSupprimer
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Sa main tenant fermement le bras de Lucas pour le retenir, Jun Wan le regarde fixement sans saisir ce qu’il raconte. Il se demande pourquoi il reparle de l’accident de ses parents, alors que ça n’a selon lui rien avoir avec la situation immédiate. Il ne percute que quand Lucas lève les yeux vers lui et qu’il croise son regard. À ce moment, il comprend enfin ce qui s’est passé ; sans doute en lisant un des nombreux articles sortis au sujet de l’accident de ses parents, Lucas a découvert que ses parents étaient les autres victimes. Pendant quelques secondes supplémentaires, il ne voit pas le problème ; il se dit même que c’est un lien supplémentaire, un hasard incroyable.
L’idée que Lucas soit la cause du décès de ses parents ne lui traverse l’esprit que quand Lucas le dit lui-même.
Certes, il est surpris d’apprendre ça. C’est difficile à intégrer qu’un tel hasard puisse exister, que les deux fils des victimes d’un accident à l’autre bout du monde se rencontrent et deviennent amis. Et peut-être qu’au fond de lui, pendant moins d’une seconde, il se dit si Lucas n’avait pas fait de bêtise, mes parents seraient toujours vivants. Mais cette pensée est chassée aussitôt qu’elle apparaît : ça n’a aucun sens de penser ça ; un accident n’est pas provoqué par quelqu’un, et encore moins par une autre victime. Parce que Lucas est une victime, pas un coupable.
Dans son étonnement, Jun Wan dé-serre le bras de Lucas et ce dernier en profite pour se dégager de son emprise. « Qu’est-ce que tu racontes, Lucas ? » demande t-il, un léger sourire sur ses lèvres, presque soulagé que ça ne soit que ça. « Pourquoi tu t’excuses exactement ? Je ne vois pas en quoi ce serait de ta faute que je suis malheureux » reprend-il, l’air désabusé et confus. « Et je t’en prie, arrête de dire que tu as tué mes parents, ça n’a aucun sens » continue t-il, levant les yeux au ciel. « D’accord, c’est la voiture de tes parents qui est rentrée dans la voiture de mes parents, d’un point de vue routier, ton père est en faute, mais d’un point de vue pénal, autant tes parents que mes parents sont des victimes. Un accident mortel des deux côtés n’a pas de coupable ! Et puis même si tes parents étaient considérés coupables… Je ne vois toujours pas pourquoi ce serait de ta faute. Ton père avait qu’à conduire prudemment, être plus attentif, tout le monde sait qu’il faut faire attention en prenant le volant. C’était à lui de faire attention, pas à toi de prévoir quelque chose d’aussi imprévisible » explique t-il, d’un ton qui exprime à quel point ce qu’il dit est évident. « Et puis franchement, c’est déjà arrivé à tout le monde de rouler trop vite sur la route et de griller un feu rouge, et ça ne tue pas forcément des gens… c’est juste de la malchance, un accident, rien n’est volontaire ! » s’exclame t-il finalement.
L’idée que Lucas soit la cause du décès de ses parents ne lui traverse l’esprit que quand Lucas le dit lui-même.
Certes, il est surpris d’apprendre ça. C’est difficile à intégrer qu’un tel hasard puisse exister, que les deux fils des victimes d’un accident à l’autre bout du monde se rencontrent et deviennent amis. Et peut-être qu’au fond de lui, pendant moins d’une seconde, il se dit si Lucas n’avait pas fait de bêtise, mes parents seraient toujours vivants. Mais cette pensée est chassée aussitôt qu’elle apparaît : ça n’a aucun sens de penser ça ; un accident n’est pas provoqué par quelqu’un, et encore moins par une autre victime. Parce que Lucas est une victime, pas un coupable.
Dans son étonnement, Jun Wan dé-serre le bras de Lucas et ce dernier en profite pour se dégager de son emprise. « Qu’est-ce que tu racontes, Lucas ? » demande t-il, un léger sourire sur ses lèvres, presque soulagé que ça ne soit que ça. « Pourquoi tu t’excuses exactement ? Je ne vois pas en quoi ce serait de ta faute que je suis malheureux » reprend-il, l’air désabusé et confus. « Et je t’en prie, arrête de dire que tu as tué mes parents, ça n’a aucun sens » continue t-il, levant les yeux au ciel. « D’accord, c’est la voiture de tes parents qui est rentrée dans la voiture de mes parents, d’un point de vue routier, ton père est en faute, mais d’un point de vue pénal, autant tes parents que mes parents sont des victimes. Un accident mortel des deux côtés n’a pas de coupable ! Et puis même si tes parents étaient considérés coupables… Je ne vois toujours pas pourquoi ce serait de ta faute. Ton père avait qu’à conduire prudemment, être plus attentif, tout le monde sait qu’il faut faire attention en prenant le volant. C’était à lui de faire attention, pas à toi de prévoir quelque chose d’aussi imprévisible » explique t-il, d’un ton qui exprime à quel point ce qu’il dit est évident. « Et puis franchement, c’est déjà arrivé à tout le monde de rouler trop vite sur la route et de griller un feu rouge, et ça ne tue pas forcément des gens… c’est juste de la malchance, un accident, rien n’est volontaire ! » s’exclame t-il finalement.
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Re: the sad truth is that the truth is sad | Sam 21 Nov - 18:35 Citer EditerSupprimer
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(( décembre 2016 )) La réaction de Junwan le surprit. Elle le surprit si vivement que Lucas leva immédiatement les yeux sur Junwan, et voilà qu’il découvrit un léger sourire sur les lèvres de son ami. Un sourire ? Comment est-ce qu’il pourrait sourire alors qu’il avait en face de lui celui qui était responsable de la mort de ses parents ? Lucas était perdu, perplexe, et réciproqua malgré lui l’expression perplexe qu’abordait Junwan alors que ce dernier ne comprenait pas pourquoi il s’excusait. La culpabilité revint le frapper quand Junwan lui dit que ce n’était pas de sa faute. Quand il lui disait ça, il se rappelait de sa mère, l’expression sur son visage, la haine dans ses yeux, la brutalité de ses mots. Et plus Junwan parlait, plus les larmes montaient aux yeux, plus il se sentait désemparé. Pourquoi est-ce que son ami était en train de lui dire que ce n’était pas de sa faute ? Pourquoi est-ce qu’il n’était pas en train d’accabler toute la faute sur lui ? Pourquoi est-ce qu’il était encore si gentil, même après avoir appris ça ? Pourquoi ? « Il n’a pas fait attention parce qu’il était énervé par mon comportement, il n’a pas fait attention parce qu’il était tard dans la nuit et qu’il avait passé une longue journée au boulot, comme toutes ses journées, car il se tuait au travail à cause de moi. Si je n’avais jamais existé, il n’aurait jamais eu à autant se fatiguer, il n’aurait jamais eu à prendre le volant non plus... » La voix craqua à la fin de sa phrase et il se mordit la lèvre pour empêcher une larme de tomber ; mais rien n’y fit, la larme coula malgré son souhait et il regarda ailleurs, partout ailleurs sauf Junwan. Junwan qui ne lui en voulait pas alors qu’il était celui qui avait merdé, dans l’histoire. Et il ne comprenait pas pourquoi. « De la malchance, peut-être, mais ma vie entière est de la malchance... » Gorge serrée, les larmes se firent plus nombreuses et il finit par sangloter en couvrant ses yeux de son bras, les épaules se soulevant à chacun de ses hoquets. « Je voulais juste être ton ami, pourquoi est-ce qu’il faut que ça se finisse toujours comme ça… Je suis pas fait pour être heureux... Alors pourquoi... pourquoi est-ce que tu ne m'en veux pas... » Il craquait complètement Lucas, craquait parce qu’il en avait assez de la vie et qu’il était surtout désemparé face à la réaction de Junwan, bien trop gentille pour qu’elle soit vraie. Il pensait qu’il méritait que la dureté du monde et la douceur de Junwan le fit totalement dérailler, car elle le touchait si profondément que tout barrage venait de céder et qu’il se laissait totalement aller, les larmes coulant à flot.
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Re: the sad truth is that the truth is sad | Dim 22 Nov - 10:55 Citer EditerSupprimer
the sad truth is that the truth is sad
« some memory never leave your bones. like salt in the sea; they become part of you and you carry them »
Le regard plongé dans les yeux de Lucas, Jun Wan ne se rend pas vraiment compte qu’il sourit quand il parle. Le sourire qui est apparu sur son visage n’est pas vraiment le signe d’une joie, car rien, ni dans la situation actuelle ni dans les mots qu’il dit, n’est joyeux, mais plutôt le signe de combien il est rassuré de comprendre ce qui se passe dans la tête de Lucas ; de comprendre que ce n’est que ça, qu’il n’a rien fait de mal contre Lucas, que leur amitié n’est pas vraiment perdue.
Lorsque Lucas reprend la parole, Jun Wan s’apprête à le contredire de nouveau ; mais les mots se perdent dans sa gorge quand il voit une larme descendre sur la joue du lycéen. Pendant plusieurs secondes, aucun son ne sort de sa bouche. Les larmes de Lucas lui font l’effet d’un seau d’eau gelée jeté sur lui ; et il sait que cette impression d’être frigorifié sur place n’a rien avoir avec les températures hivernales. C’est de l’intérieur qu’il ressent tout ça, car il n’a jamais vu Lucas pleurer. À plusieurs reprises, ils ont discuté ensemble de choses dramatiques, compati avec les malheurs de l’autre, et Jun Wan a déjà pleuré face à Lucas, mais l’inverse n’est jamais arrivé. Lucas a toujours pris sur lui. Mais le pire dans tout ça, c’est que le voir pleurer lui fait plus mal que pleurer lui-même ; aucune larme ne coule sur son visage, mais quelque chose se brise dans sa cage thoracique.
Il lui faut un certain temps pour sortir de cet état de sidération, pour reprendre le contrôle de ses muscles et de sa voix. Quand il y parvient enfin, il pose ses deux mains sur les épaules de Lucas, qui se soulevaient au rythme de ses sanglots, et se rapproche de lui pour venir le serrer délicatement contre lui – sans forcément oser l’étreindre avec force, car au plus grand dam de Jun Wan, il n’est pas sûr d’en avoir le droit. Délicatement, une de ses mains quitte l’épaule de Lucas pour venir se poser sur ses cheveux et les caresser du bout de ses doigts, du haut de son crâne jusqu’à sa nuque, exactement comme le faisait sa propre mère de son vivant pour consoler ses plus gros caprices.
Dans l’immédiat, Jun Wan n’a pas l’impression d’enlacer l’adolescent pour qui il pense ressentir une attirance, mais plutôt l’impression de consoler un enfant plein de tristesse et de désarroi. Peut-être aussi a t-il l’impression de se consoler lui-même à travers ce câlin – comme si c’était sa version de lui enfant qu’il étreignait, le lui de quatorze ans qui n’a jamais été correctement consolé de sa perte. « Ce n’est pas vrai Lucas, ce n’est pas de ta faute » reprend-il dans un murmure brisé. Lui-même pleure, mais il espère que ça ne s’entend pas. « Quel que soit le contexte, tout ceux qui ont le permis savent qu’ils ne doivent pas conduire sous le coup d’une émotion ou de la fatigue. C’était à ton père de se rendre compte qu’il n’était pas en état de conduire, à cause de la fatigue et de la colère. S’il ne l’a pas fait, c’est uniquement de sa faute à lui. Alors si tu veux t’en prendre à quelqu’un, ne t’en prends pas à toi-même. Moi, je ne t’en veux pas. Je ne pense pas que tu sois responsable. Je pense que tu es autant victime que moi. » Les yeux levés vers le ciel pour que les larmes ne coulent pas (ou un minimum), Jun Wan prend une respiration saccadée. « Ça va aller Lucas, on peut rester ami, on va rester ami, et je te promets qu’on deviendra tous les deux heureux » conclut-il calmement.
Lorsque Lucas reprend la parole, Jun Wan s’apprête à le contredire de nouveau ; mais les mots se perdent dans sa gorge quand il voit une larme descendre sur la joue du lycéen. Pendant plusieurs secondes, aucun son ne sort de sa bouche. Les larmes de Lucas lui font l’effet d’un seau d’eau gelée jeté sur lui ; et il sait que cette impression d’être frigorifié sur place n’a rien avoir avec les températures hivernales. C’est de l’intérieur qu’il ressent tout ça, car il n’a jamais vu Lucas pleurer. À plusieurs reprises, ils ont discuté ensemble de choses dramatiques, compati avec les malheurs de l’autre, et Jun Wan a déjà pleuré face à Lucas, mais l’inverse n’est jamais arrivé. Lucas a toujours pris sur lui. Mais le pire dans tout ça, c’est que le voir pleurer lui fait plus mal que pleurer lui-même ; aucune larme ne coule sur son visage, mais quelque chose se brise dans sa cage thoracique.
Il lui faut un certain temps pour sortir de cet état de sidération, pour reprendre le contrôle de ses muscles et de sa voix. Quand il y parvient enfin, il pose ses deux mains sur les épaules de Lucas, qui se soulevaient au rythme de ses sanglots, et se rapproche de lui pour venir le serrer délicatement contre lui – sans forcément oser l’étreindre avec force, car au plus grand dam de Jun Wan, il n’est pas sûr d’en avoir le droit. Délicatement, une de ses mains quitte l’épaule de Lucas pour venir se poser sur ses cheveux et les caresser du bout de ses doigts, du haut de son crâne jusqu’à sa nuque, exactement comme le faisait sa propre mère de son vivant pour consoler ses plus gros caprices.
Dans l’immédiat, Jun Wan n’a pas l’impression d’enlacer l’adolescent pour qui il pense ressentir une attirance, mais plutôt l’impression de consoler un enfant plein de tristesse et de désarroi. Peut-être aussi a t-il l’impression de se consoler lui-même à travers ce câlin – comme si c’était sa version de lui enfant qu’il étreignait, le lui de quatorze ans qui n’a jamais été correctement consolé de sa perte. « Ce n’est pas vrai Lucas, ce n’est pas de ta faute » reprend-il dans un murmure brisé. Lui-même pleure, mais il espère que ça ne s’entend pas. « Quel que soit le contexte, tout ceux qui ont le permis savent qu’ils ne doivent pas conduire sous le coup d’une émotion ou de la fatigue. C’était à ton père de se rendre compte qu’il n’était pas en état de conduire, à cause de la fatigue et de la colère. S’il ne l’a pas fait, c’est uniquement de sa faute à lui. Alors si tu veux t’en prendre à quelqu’un, ne t’en prends pas à toi-même. Moi, je ne t’en veux pas. Je ne pense pas que tu sois responsable. Je pense que tu es autant victime que moi. » Les yeux levés vers le ciel pour que les larmes ne coulent pas (ou un minimum), Jun Wan prend une respiration saccadée. « Ça va aller Lucas, on peut rester ami, on va rester ami, et je te promets qu’on deviendra tous les deux heureux » conclut-il calmement.
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Re: the sad truth is that the truth is sad | Dim 22 Nov - 12:05 Citer EditerSupprimer
the sad truth is that the truth is sad
« some memory never leave your bones. like salt in the sea; they become part of you and you carry them »
(( décembre 2016 )) Lucas ne pleurait pas souvent. Il était tellement habitué à la tristesse et à la souffrance qu’il ne pleurait plus, arrivait très bien à supporter toute cette charge émotionnelle sans montrer le moindre signe de douleur sur son visage. Mais plus il supportait et plus c’était dur. Il ne pensait pas qu’il pleurerait aujourd’hui et n’aurait sûrement pas pleuré si Junwan l’avait haï, insulté de tous les noms, demandé à ce qu’ils ne se voient plus jamais. Il n’aurait pas pleuré s’il avait été rejeté ; car il était habitué à être rejeté. Mais justement, Lucas n’était pas habitué à être accepté. Et le constat de voir Junwan qui l’acceptait, l’acceptait lui et ses erreurs, lui qui avait fait foirer leurs deux vies, brisé leurs deux cœurs, c’était trop.
Les larmes coulant à flot, il ne fit pas l’effort de se retenir car c’était trop tard, il pleurait déjà trop pour tenter de faire comme s’il ne voulait pas pleurer alors il se laissait aller, oubliant complètement le monde autour de lui. Il s’en voulait tellement mais savoir que Junwan ne lui en voulait pas ne le mettait que dans un état de désarroi profond, car il ne comprenait pas, n’arrivait pas à comprendre. Malgré tout, la douce étreinte de Junwan adoucit sa peine tout comme elle empirait ses pleurs. Pleurs qui passaient du désespoir au soulagement. Il était si soulagé d’être enlevé de ce poids, en fait. Soulagé de pouvoir continuer à être ami avec lui. Soulagé de ne pas devoir vivre en tant que meurtrier aux yeux de Junwan.
D’habitude pas très tactile, Lucas accepta quand même le câlin et se mit à pleurer sur l’épaule de Junwan, la main toujours occupée à essuyer ses larmes qui coulaient sans cesse. Il ne remarqua pas que Junwan s’était mis à pleurer aussi, trop pris dans son propre torrent d’émotions. Entendant trop les mots de son ami, mots qui n’aidaient pas à l’apaiser, car, là, Junwan était clairement en train de lui dire.
Qu’il ne lui en voulait pas.
Qu’ils resteront amis.
Qu’ils deviendront heureux, tous les deux.
Et l’espace d’un instant, Lucas s’autorisa à y croire. Quand bien même tout lui laissait à penser qu’il ne deviendra jamais heureux, il voulait y croire. Au moins croire en leur amitié.
Quelques longues minutes passèrent avec les sanglots de Lucas qui diminuaient petit en petit en force, les épaules se calmant avec son cœur, un semblant de paix revenant combler son esprit. A ce moment-là, le garçon s’éloigna de Junwan et essuya une dernière larme de son œil. Yeux et nez rouges, ce n’était pas le froid qui avait provoqué ça sur son visage. « Merci, » souffla t-il. « Je suis désolé. Pour tout ça. » Il marqua une pause. « Je sais pas si on deviendra heureux… mais tu mérites, en tout cas. » Pas lui ; fait passé volontairement sous silence.
Les larmes coulant à flot, il ne fit pas l’effort de se retenir car c’était trop tard, il pleurait déjà trop pour tenter de faire comme s’il ne voulait pas pleurer alors il se laissait aller, oubliant complètement le monde autour de lui. Il s’en voulait tellement mais savoir que Junwan ne lui en voulait pas ne le mettait que dans un état de désarroi profond, car il ne comprenait pas, n’arrivait pas à comprendre. Malgré tout, la douce étreinte de Junwan adoucit sa peine tout comme elle empirait ses pleurs. Pleurs qui passaient du désespoir au soulagement. Il était si soulagé d’être enlevé de ce poids, en fait. Soulagé de pouvoir continuer à être ami avec lui. Soulagé de ne pas devoir vivre en tant que meurtrier aux yeux de Junwan.
D’habitude pas très tactile, Lucas accepta quand même le câlin et se mit à pleurer sur l’épaule de Junwan, la main toujours occupée à essuyer ses larmes qui coulaient sans cesse. Il ne remarqua pas que Junwan s’était mis à pleurer aussi, trop pris dans son propre torrent d’émotions. Entendant trop les mots de son ami, mots qui n’aidaient pas à l’apaiser, car, là, Junwan était clairement en train de lui dire.
Qu’il ne lui en voulait pas.
Qu’ils resteront amis.
Qu’ils deviendront heureux, tous les deux.
Et l’espace d’un instant, Lucas s’autorisa à y croire. Quand bien même tout lui laissait à penser qu’il ne deviendra jamais heureux, il voulait y croire. Au moins croire en leur amitié.
Quelques longues minutes passèrent avec les sanglots de Lucas qui diminuaient petit en petit en force, les épaules se calmant avec son cœur, un semblant de paix revenant combler son esprit. A ce moment-là, le garçon s’éloigna de Junwan et essuya une dernière larme de son œil. Yeux et nez rouges, ce n’était pas le froid qui avait provoqué ça sur son visage. « Merci, » souffla t-il. « Je suis désolé. Pour tout ça. » Il marqua une pause. « Je sais pas si on deviendra heureux… mais tu mérites, en tout cas. » Pas lui ; fait passé volontairement sous silence.
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Re: the sad truth is that the truth is sad | Sam 28 Nov - 17:15 Citer EditerSupprimer
the sad truth is that the truth is sad
« some memory never leave your bones. like salt in the sea; they become part of you and you carry them »
À part le bruit des sanglots de Lucas, rien ne rompt le silence qui s’est installé entre eux. Machinalement, Jun Wan carresse les cheveux du lycéen et ne prononce pas une seule parole ; il le laisse pleurer, le laisse se soulager, et se concentre sur lui-même pour ne pas se mettre à pleurer. Au bout de plusieurs minutes, les sanglots de Lucas semblent se calmer, s’espacer, et finalement, ce dernier s’écarte délicatement de Jun Wan, les yeux humides levés vers lui. Naturellement, Jun Wan enlève sa main des cheveux du lycéen, mais laisse son autre main sur son épaule, sans trop savoir pourquoi.
Il partage ce contact visuel pendant quelques secondes, sans rien dire, puis Lucas lui adresse la parole et le remercie, avant de s’excuser. À ce moment-là, Jun Wan ne le sait pas, mais une routine s’installe entre eux : et dans quelques temps, il sera fatigué d’entendre Lucas s’excuser. « Il n’y a pas de problème. » répond-il ; et soudainement, il lâche l’épaule de Lucas pour se mettre à fouiller dans son sac. Il sort la tête de son sac quelques secondes plus tard, avec un paquet de mouchoirs qu’il tend à son ami. « Tiens. Je pense que si tes amis te voient dans cet état, ils vont te poser beaucoup de question. » Il a l’esquisse d’un sourire en disant ça, et chuchote en reprenant : « Si tu veux mon avis, ils ne sont pas rentrés sans toi. Ils doivent t’attendre sur le chemin, parce qu’ils avaient l’air très intrigués. » Cette fois-ci, il montre qu’il est amusé en disant ça. « S’ils te posent des questions sur moi, mens-leur à mon propos. Ma vie privée est assez exposée ces derniers jours, je n’ai pas envie qu’il y ait davantage de rumeurs à mon sujet. » Puis, Jun Wan reprend un air sérieux. « Pour ce qui s’est passé aujourd’hui… N’ignore plus mes messages sil te plaît. Et encore moins pour une raison pareille. » Sa voix s’attriste en disant ça.
Il partage ce contact visuel pendant quelques secondes, sans rien dire, puis Lucas lui adresse la parole et le remercie, avant de s’excuser. À ce moment-là, Jun Wan ne le sait pas, mais une routine s’installe entre eux : et dans quelques temps, il sera fatigué d’entendre Lucas s’excuser. « Il n’y a pas de problème. » répond-il ; et soudainement, il lâche l’épaule de Lucas pour se mettre à fouiller dans son sac. Il sort la tête de son sac quelques secondes plus tard, avec un paquet de mouchoirs qu’il tend à son ami. « Tiens. Je pense que si tes amis te voient dans cet état, ils vont te poser beaucoup de question. » Il a l’esquisse d’un sourire en disant ça, et chuchote en reprenant : « Si tu veux mon avis, ils ne sont pas rentrés sans toi. Ils doivent t’attendre sur le chemin, parce qu’ils avaient l’air très intrigués. » Cette fois-ci, il montre qu’il est amusé en disant ça. « S’ils te posent des questions sur moi, mens-leur à mon propos. Ma vie privée est assez exposée ces derniers jours, je n’ai pas envie qu’il y ait davantage de rumeurs à mon sujet. » Puis, Jun Wan reprend un air sérieux. « Pour ce qui s’est passé aujourd’hui… N’ignore plus mes messages sil te plaît. Et encore moins pour une raison pareille. » Sa voix s’attriste en disant ça.
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Re: the sad truth is that the truth is sad | Sam 28 Nov - 23:52 Citer EditerSupprimer
the sad truth is that the truth is sad
« some memory never leave your bones. like salt in the sea; they become part of you and you carry them »
(( décembre 2016 )) Lucas ne releva pas la présence de la main de Junwan sur son épaule, comme si c’était parfaitement naturel. Il ne releva pas non plus lorsque ce dernier l’enleva pour se mettre à fouiller dans son sac, Lucas préféra se concentrer sur ce que Junwan allait lui sortir (de toute façon, un contact physique avec un ami, ce n’était pas grand-chose). Les yeux s’écarquillèrent quand il aperçut un paquet de mouchoirs. Ses amis ? Ils étaient censés être partis, pourtant. Et puis, s’ils l’avaient attendu alors qu’il avait pris autant de temps juste parce qu’ils étaient curieux… Ouais, en fait, c’était totalement probable. Après tout, Junwan n’était pas un visage inconnu du public et puis la façon dont il avait voulu lui parler donnait lieu à se poser de nombreuses questions. Cela dit, Lucas n’avait aucune envie de leur faire face maintenant, après avoir tant pleuré. « Merci, » souffla t-il pour le remercier des mouchoirs, quand même d’un air quelque peu perplexe. Et puis, il hocha doucement de la tête, acceptant tout ce qu’il disait. Il ignorait comment il allait bien pouvoir mentir à propos de ça mais il trouvera bien un moyen d’expliquer pourquoi il avait les yeux rouges après avoir rencontré un mannequin qui apparemment le connaissait. La culpabilité revint le frapper de plein fouet quand Junwan lui demanda de ne plus l’ignorer. Il sourit doucement, sortit un mouchoir du paquet. « Je suis désolé pour ça, vraiment… Je ne t’ignorerais plus. » Lucas était loin de savoir qu’il venait de faire une promesse qu’il ne tiendra pas. Quoi qu’il en soit, il rendit le paquet de mouchoirs à Junwan alors qu’il essuya ses yeux et se moucha, puis regarda Junwan de nouveau. « Tu es sûr qu’ils m’attendent ? Il fait froid et puis personne n’aurait envie d’attendre aussi longtemps juste par curiosité… » Il ignorait totalement que Junwan avait attendu longtemps dans le froid pour le voir lui. « Je les vois demain, je suis sûr qu’ils vont me poser tout un tas de questions demain de toute façon. Je n’ai pas vraiment envie de leur expliquer là... » Il serait forcément obligé de leur expliquer qu’il avait pleuré, malheureusement. Il sortit son téléphone pour regarder leurs éventuels messages et évidemment, il y en avait. Ah, ils l’attendaient au café près du lycée apparemment (et ils avaient ajouté que s’il ne venait pas, il se prendrait la raclée de sa vie demain matin au lycée). Il soupira d’un air amusé, se mettant déjà à réfléchir à des excuses pour ne pas y aller. « En fait t’as bien raison, ils m’attendent… Mais je vais leur dire que j’ai une séance d’aide aux devoirs, je ne peux pas venir. » Il tapa rapidement le message et l’envoya, voyant déjà leurs trois petits points outrés s’exprimer mais Lucas éteignit son téléphone avant de voir leurs réponses. « Bref, tu n’habites pas du tout par ici toi ? T’es venu comment, en taxi ou en bus, métro ? Tu veux que je te raccompagne ? » Le temps que Junwan ait un taxi ou à son arrêt, en tout cas.
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