Un beau jour de juillet tu es né. Faisant la fierté de tes deux parents. Tu étais un miracle, un espoir, une lumière dans la maison. Le temps a passé, et eux en manquait, du temps. Les jours découlaient. Et tu grandissais si vite.

Félicitations, tu es si beau.
Félicitations, tu es si talentueux.
Même si papa et maman sont trop occupés pour te donner toute l’attention que tu mérites.
Attrape une guitare et commence à chanter.
Et tu te perdais dans les mélodies,
Et tu répétais pour ne plus t’ennuyer.
Tu étais regardé de tous, tu étais aimé de tous.
Le petit garçon parfait, rendant les gens autour de lui heureux.

Tata actrice, tonton chanteur. Tous les clients devenaient ta famille. Tu ravissais leur monde stressant. Tu les coupais de leurs problèmes.
Ils te promirent d’être à tes côtés, de ne jamais te laisser tomber.

Mais s’ils entendaient les hurlements de terreur que tu poussais la nuit, s’ils remarquaient les cernes qui s’agrandissaient sous les yeux de tes parents… Resteraient-ils ?

Spoiler:

École primaire, collège, lycée. Le garçon populaire à la si jolie voix.
Aimé de ses professeurs même s’il ne s’intéressait pas aux cours.
Toujours pris en premier dans l’équipe de basket.
Il faisait rire quand il arrivait en retard le matin,
les cheveux tout ébouriffés et la marque de l’oreiller sur la joue.
Mais la vérité c’est qu’il s’ennuyait un peu.
Il n’aimait pas tellement tous ses soi-disant amis qui se collaient à lui pour la popularité. Il rêvait de trouver de vrais compagnons, qui partageraient les mêmes passions et les mêmes rêves que lui.

Quand il les regardait danser le soir sur le chemin du retour, il les enviait. Ils avaient l’air si heureux ! Il se demandait ce que serait sa vie s’il les rejoignait, s’il faisait partie de leur bande et qu’il partageait leur style de vie.

Mais non, non, non, ses parents ne l’autoriseraient pas à ajouter une nouvelle activité à son emploi du temps surchargé.
Il avait déjà assez de mal à dormir le soir et ils s’inquiétaient de ses notes.
Leur fils se laissait trop distraire par ses heures extra-scolaires et il le voyait lentement s’y enfermer, s’y isoler.
Mon fils, tu dois te reprendre !
Tu es un ado, tu dois chasser les monstres sous ton lit et dans ton esprit !

Mais quand il les regardait danser le soir sur le chemin du retour, il les enviait. Ils avaient l’air si heureux ! Il se demandait ce que serait sa vie s’il les rejoignait, s’il faisait partie de leur bande et qu’il partageait leur style de vie.

Parfois, j’aimerais être comme eux. Loin de mon cocon familiale.
La vérité c’est que parfois j’étouffe auprès d’eux.
Parfois j’aimerais avoir une vie plus difficile.
Traîner dans les rues et m’amuser.

Mais alors qu’il les regardait danser, ils l’invitèrent à les rejoindre. Ils étaient si heureux ! Son quotidien brillait de leur présence, ils respiraient et bougeaient à l’unisson. Il faisait partie de la bande, il avait trouvé des amis précieux.

Spoiler:

Ces jours-ci, j’ai du mal à respirer. Rien ne se passe comme prévu. Mes démons, chaque soir, me chantent une berceuse. Et le jour mes jambes ne veulent plus bouger. Je ne veux pas me réveiller, je ne veux pas m’endormir. C’est comme si j’étais hors de mon corps, mais qu’est-ce qu’il m’arrive ?

J’ai l’impression d’être devenu un zombie. Avançant à moitié endormi, mon corps ne me répond même plus. J’ai des rêves à poursuivre mais pourquoi est-ce que j’avance comme un zombie ? Je vois encore l’aube arriver et l’aurore se lever. Je soupire un instant, comme si je pouvais arrêter le temps. Et je ferme les yeux.

C’est devenu ma vie. Mes muscles me tiraillent, j’avance au ralenti. J’ai l’impression de décevoir tout le monde. Mes rêves doivent être trop grands, je ne peux les atteindre. Peut-être que je cours après un futur qui n’existe pas.

J’ai l’impression d’être devenu un zombie. Et il n’y a pas de remède. Ce soir, je me tiens encore debout, je ne peux pas pleurer, pas devant eux. Ils me redonnent le sourire quand le jour passe. Je suis devenu un zombie, et je n’y peux rien. Mais demain, je continuerais à avancer, la tête bien haute et les yeux grands ouverts.

Spoiler:

Ils l’ont fait. Les enfants sourient devant les portes de l’immeuble. Ils y sont enfin arrivés, ils se sautent dans les bras.

Leur rêve enfin a porté de main, ils pourraient presque le toucher.
Leur rêve au bout des doigts, ils peuvent l’effleurer.
Ils respirent un bon coup et poussent des cris de joie.

Même si les jours se rallongent et que les nuits se raccourcissent. Leur sueur imprégnant les murs des salles de répétition. Leurs voix se perdant dans les plafonds, sans personne pour les écouter. Même s'ils éprouvent de grandes difficultés et que leurs corps ne veulent plus se lever.
Ensemble, ils vivent leurs meilleurs jours.

Spoiler:

Je suis tombé. Et je n’ai pas su me relever. Ils ont prononcés des mots interdits et j’ai arrêté de respirer.
Je n’ai pas pu les regarder dans les yeux, je ne pouvais rien voir avec les larmes qui coulaient sur mes joues.

Si vous ne vouliez plus de moi, pourquoi avoir continuer à me sourire ? Si vous vouliez me voir partir, pourquoi m’avoir promis de réaliser nos rêves ensemble ? Plus que leur abandon, c’est votre trahison qui m’est resté en travers de la gorge.

Si vous n’étiez pas mes amis, qui étiez-vous ? Si vous ne pouviez m’aimer, vous auriez dû me laisser.

Ce soir, je fais ma valise en silence. Le dortoir est vide de vos corps mais vos âmes l’emplissent tellement que ça me déchire le cœur. Je ne veux pas partir mais je ne peux continuer à vous faire souffrir de ma présence.

Je crie même si seul le silence me répond : Sans vous, à quoi ressemblera ma vie ? Pourquoi m’avoir tourné le dos au moment où j’avais le plus besoin de vous ? Dites le moi maintenant.

Spoiler:

Salut, ça va ? Et les autres ? Où es-tu ? Te souviens-tu de moi ?

Il efface tous les mots qu’il écrit sur son téléphone. Il n’a pas la force de lui envoyer un message, pas la force de le contacter. Son visage lui revient la nuit mais il ne peut plus l’appeler.

Il se sent seul. Injustement.
Il est tout seul, dans une étrange plénitude.
Comme s’il n’avait besoin de personne.

Hey, comment tu vas depuis le temps ?

Il n’envoie pas le SMS. Même s’il a entendu de drôles de rumeurs.
Il s’en fout, n’est-ce pas ? Il ne fait plus partie de sa vie après tout.
Après tout, ce qu’il lui a fait, il n’est pas le personne qui doit se retrouver à ses côtés.
Il n’a pas besoin de lui comme lui n’a besoin de personne.

Il est tout seul, injustement, il se demande pourquoi.
Il fait semblant de se plaire dans ce grand silence, mais il se demande encore pourquoi il ne peut plus rire avec eux.
Après tout ce temps, peut-être qu’il avait plus besoin d’eux qu’eux n’avait besoin de lui.
Pourquoi est-il sa seule compagnie ?

Spoiler:

Il y a des mots que j’aimerais te dire, vous dire. A vous, qui représentiez tout pour moi.
Mais le temps a passé, et ses mots je les ai oublié. Plus sûr de reconnaître vos visages, ni le son de vos voix, ni le bonheur que vous m’apportiez.

Oui, on était bien ensemble. Mais ce temps est résolu. Je me suis trop renfermé, j’ai trop subi. Maintenant il faut que je lâche prise.

Ce merveilleux passé, je n’en chérirais que les beaux moments.
J’ai vingt-trois ans maintenant.
Plus le temps pour les rancœurs, ni pour dire les pardons.
Je ne suis plus le même et si je lâche enfin prise, alors je peux avancer la tête haute.

Grand temps de recourir après mes rêves, montrer au monde que je peux les réaliser.
Je sais ce que je vaux, je sais ce que j’ai à apporter.
Je suis enfin sur la bonne voie.
J’ai fais mes preuves et je n’ai rien à prouver.
Je suis heureux dans ce futur sans vous, je suis heureux malgré tout ça.
Heureusement, heureusement, que j’ai su lâcher prise...

Spoiler: