Ce fut une bataille courte mais forte en émotions pour Mingwei qui était passé de l’agacement à l’amusement puis à l’agacement de nouveau. Ce n’était qu’un costume et pourtant, il avait l’impression de s’être battu comme jamais il ne s’était battu auparavant (chose complètement fausse étant donné qu’il participait à des combats de rue, illégaux, par le passé, mais cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas utilisé la violence physique). Cette bataille avait été intéressante. Malgré les gamineries habituelles du sino-coréen, ce dernier qui se considérait bien trop souvent pour un enfant, avait réussi à finir par être agacé. Comme toute bonne chose avait une fin, ces chamailleries aussi. Mingwei avait été agacé à tel point qu’il n’avait su contrôler ses gestes et ses réflexes. Après des années d’entraînement, il avait mis à terre le japonais. Il se retourna brusquement, l’observant à terre, plein de remords. Aussitôt, il se précipita à ses côtés, inquiet d’avoir infligé de possible dégâts. Il lui demanda s’il allait bien, puis laissa le jeune garçon s’accrocher à son bras pour le relever. Il sourit face à la remarque de l’étudiant. « Ahaha, c’est un accident, j’en suis vraiment désolé. » Il prit une grande inspiration, avant de continuer. « Crois-moi si j’avais voulu ça, j’aurais été plus doux et ça aurait été sur un matelas. » Autant il appréciait certains gestes un peu trop brusque contre des surfaces dures, autant il appréciait aussi de posséder une personne contre un matelas (ou c’était plutôt l’inverse dans son cas).

Non seulement il était toujours rongé par la culpabilité, mais après cette dernière phrase, il vit le jeune garçon partir, lui aussi agacé. C’était un peu tôt à son goût, ils auraient pu continuer de se chamailler, de jouer comme il le sino-coréen l’aurait pensé. Mais il se contenta d’observer le japonais quitter la boutique. A présent tout seul dans la boutique, le cuisinier regarda le sol, le costume gisant à même le sol. Il se pencha dans un soupir, le ramassant puis le reporta sur son étagère d’origine. Si cette petit bataille avait été amusante, la manière dont elle s’était stoppée était suffisante pour lui couper toute envie d’acheter ces tissus. C’était une victoire pour lui, mais avec tout de même un goût amer qui lui restait en bouche. Il n’y prenait aucun plaisir et décida de lui-même que personne ne pourrait donc acheter ce costume. Remis à sa place, il tourna les talon et sortit à son tour de la boutique, à la recherche de son meilleur ami, à la recherche d’une épaule sur laquelle il pourrait se reposer pour cacher sa culpabilité.