Le monde de Yuchan avait toujours été en noir et blanc, lui le gamin incapable de voir les couleurs s’était fait une raison et c’était devenu sa vision normale. Cependant, même s’il voyait, quand de trop grandes luminosités apparaissaient, il devenait complètement aveugle. Ce fut ce qui se passa alors qu’il entendit l’explosion avant d’en sentir les effets. Il se retrouvait donc au milieu de la pièce sans comprendre ce qui venait de se passer. Ses oreilles le lançaient et il n’osait pas y toucher de peur de faire plus de dégâts qu’autre chose. Il plissa les yeux, papillonnant plusieurs fois pour enlever les poussières qui s’y étaient accumulées. Chan tourna la tête dans tous les sens pour voir si quelqu’un avait plus besoin d’aide que lui. Il remarqua alors une jeune femme (Hahee) qui semblait mal en point. Il se dirigea dans sa direction, chancelant à cause de ses oreilles touchées.
Il ne marchait pas droit et les quelques mètres, peut-être deux, qui les séparaient furent un véritable parcours du combattant pour le pyobeom. Arrivé, enfin à sa hauteur, Yuchan posa délicatement sa main sur son dos, inquiet de la voir recroquevillée de la sorte. « Tu vas bien ? » Question totalement idiote mais qui pourrait lui permettre de penser à autre chose en l’engueulant vu la situation ou en lui répondant. Il s’en moquait de comment elle allait le faire, il voulait simplement savoir si elle n’était pas blessée. « Tu es venue seule ? Je peux aider d’une quelconque manière ? » Il n’était pas d’une grande aide, mais c’était déjà ça. Du moins, il le pensait.

Les sensations étaient étranges. Étaient-elles vraies seulement ? Mingwei avait l’impression de flotter alors qu’il se faisait en même temps écraser sous une pression irréelle. Il entendait certains sons, des exclamations, des bruits sourds qui se mélangeaient à des sifflements. Parfois il pouvait reconnaître des voix parmi le bruit, pourtant il lui était impossible de comprendre ce qui se disait. Il avait tenté d’ouvrir les yeux, c’était compliqué. Il avait l’impression qu’une entité avait deux doigts sur ses paupières et les maintenait fermées. Il avait envie de se réveiller de sortir de l’état dans lequel il s’était retrouvé, peu importe son nom. Peut-être que s’il se concentrait réellement, il arriverait à voir son corps allongé au sol, complètement inconscient. Seulement il ne pensait même pas qu’il était encore dans la salle de conférence. C’était un simple couloir, avec quelques parties sombre, rien n’était très net à ses yeux et il pensait devenir fou alors qu’il voyait des murs bouger. Seulement, c’était aussi étrange qu’il l’acceptait facilement. Il voulait avancer, trouver des réponses mais ses jambes semblaient bloquées, enracinées au sol. Quelque chose n’allait pas, il pouvait le sentir en lui alors qu’une forme d’angoisse se formait dans ses entrailles. Tout semblait familier autour de lui mais en même temps tout semblait bien trop étrange pour être réel. Il commençait à comprendre qu’il devait s’être endormi, comme un de ces rêves lucides qu’il vivait parfois. Il devait se réveiller. Quelque chose n’allait pas, il le ressentait. De plus en plus lucide, il se remémora qu’il n’était pas dans son lit, mais dans un lieu inconnu. Quelque chose n’allait réellement pas. Il essaya de se forcer à se réveiller. En vain. Il avait l’impression que ça lui demandait beaucoup trop d’efforts, qu’il était coincé dans ces abysses sans aucun moyen de s’en sortir. Mais il continua, il devait voir Qin Tian, il devait lui faire la surprise.
Et enfin il rouvrit les yeux. Dans ce même mouvement, il s’était accroché à la personne la plus proche (Seorina), comme une encre qu’il avait lancé pour être sûr de ne pas partir au large. D’un rapide coup d’œil il remarqua un autre homme à ses côtés (Jonah). Il bougea légèrement, ne risquant pas d’essayer de se relever maintenant alors que sa tête était si douloureuse. « Vous allez bien ? »

Nabi voyait flou. Sa tête tournait, ses oreilles bourdonnaient. L’accélération brutale de son cœur n’avait pas plu à son corps, qui était en train d’abandonner pour laisser son inconscience prôner sur sa conscience. La jeune femme ne se sentait clairement pas bien et bien qu’elle soit habituée à ce genre de crises, ça n’avait pas pour habitude de subvenir aussi brutalement, soudainement. Alors habituellement, elle pouvait se contrôler, faire quelque chose pour calmer son cœur. Aujourd’hui, elle ne pouvait pas. Elle s’en sentait incapable. Et certes, elle entendait Wonhee lui parler, elle entendait aussi l’agitation autour d’elle, mais ça ne semblait pas se traduire dans sa tête. Comme si les phrases n’étaient que du bruit, les cris que du bruit, du bruit et rien que du bruit. Ça ne prenait pas sens, en fait. Alors Wonhee qui lui disait de se caler sur sa respiration, Wonhee qui lui disait qu’il ne voyait pas Hahee, Nabi n’en faisait rien. Nabi était si fatiguée qu’elle ne comprenait pas, n’arrivait pas à comprendre. Les yeux se fermèrent, la respiration se fit plus saccadée. Malgré ça, elle serra instinctivement la main de Wonhee, lui signifiant qu’elle était encore consciente, qu’elle n’était pas encore partie dans un autre monde. Elle se raccrochait à cette ancre dans la réalité, elle se raccrochait à son petit-ami pour ne pas tomber. S’il te plaît, reste avec moi.

Pourtant toujours relativement calme et détaché, Wonhee a du mal à ne pas paniquer dans ce chaos incompréhensible. Tout lui paraît aller trop vite ou bien, trop lentement. Ses yeux vacillent entre Nabi et le reste de la pièce où il prie pour croiser le regard de sa petite sœur, pour vu qu’elle aille bien, que quelqu’un soit à ses côtés. Il supplie sa petite amie de rester avec lui, mais le corps de Nabi refuse de l’écouter et il ne me semble pas disposé à laisser la jeune femme se concentrer sur la voix de Wonhee, celle qui essaie inlassablement de garder Nabi sur terre avec lui. « Accroche-toi, reste avec moi. » il lui souffle alors qu’il passe outre ses vertiges pour passer un bras dans son dos et un autre sous ses jambes. « Je vais te sortir de là. » il déclare avec un élan de confiance qui le traverse que très rarement. Pourtant quand il essaie de se relever, il se rend compte que ses vertiges sont plus violents qu’il pensait. Il se rattrape comme il peut contre une table qui a résisté à la déflagration. Sa vue est floue mais il est bien conscient du sang qui se glisse goutte à goutte sur la robe de Nabi qu’il tient fermement dans ses bras. Le garçon essaie une nouvelle fois de se relever en vue de pouvoir sortir de là. Malgré ses vertiges et la douleur de ses oreilles qui le déséquilibre, Wonhee parvient à se redresser sur des deux pieds. Le jeune homme se dirige alors doucement mais sûrement vers les escaliers qui sont la seule issue possible vers l’extérieur à priori. Car il n’est pas pensable de sauter du premier étage tant que les secours ne sont pas là pour les réceptionner. Un nouveau vertige manque de le faire trébucher sur des débris au sol qu’il ne voit pas très bien. Mais il réussit finalement à rejoindre les escaliers.

Succès : Heureusement pour lui, les escaliers du premier étage ont été épargnés de tous dégâts, ou presque. Soulagé, il soupire en s’appuyant contre la rambarde de la cage d’escalier. Il pose les pieds de Nabi au sol tout en la gardant dans ses bras pour éviter qu’elle tombe. « LES ESCALIERS SONT UTILISABLES, ON PEUT SORTIR PAR LÀ ! » il crie à plein poumon à qui veut bien l’entendre.

Echec : Malheureusement pour lui, les escaliers du premier étage n’ont pas été épargnés par les dégâts, l’explosion au second étage a fait s’écrouler de nombreux débris qui bloque l’accès. Dépité, il soupire en s’appuyant contre la rambarde de la cage d’escalier pour pester dans sa barbe inexistante. Il pose les pieds de Nabi au sol tout en la gardant dans ses bras pour éviter qu’elle tombe. « LES ESCALIERS SONT BLOQUES, IL FAUT LES DEBLOQUER C’EST LA SEULE ISSUE ! » il crie à plein poumon à qui veut bien l’entendre et venir l’aider à libérer le chemin.

OUTFIT // C'était le chaos total. Et bien qu'elle fut prête à tuer les responsables de cette catastrophe, Na Ri ne perdit son sang froid sous aucun prétexte. Tout autour, elle vit des blessés et des gens qui leur venaient en aide. En ce qui la concernait, si ce n'était un mal de crâne qui menaçait de lui faire exploser la tête toute les deux minutes, elle ne semblait rien avoir de cassé. Il fallait trouver une issue, et vite. Qui sait si il n'y allait pas avoir d'autres explosions? Ou si les choses n'allaient pas empirer? De la fumée se faufilait déjà par les ventilations, et c'était mauvais signe. Surtout que l'odeur n'était pas celle d'un simple feu, il y avait comme quelque chose de chimique dedans, d'inquiétant... Une voix se fit entendre, plus forte que les autres, clamant que les escaliers étaient bloqués. Eh merde. Manche couvrant le bas de son visage, Na Ri essayait tant bien que mal de sortir du chaos de blessés qu'il y avait partout, et d'atteindre la porte d'entrée de la salle, et l'accès aux fameux escaliers par la même occasion. Sur place elle reconnu deux de ses comparses Sango, l'une plus mal-en-point que l'autre. Elle lança un regard vers les escaliers encombrés avant de soupirer. « Il y a forcément une issue de secours quelque part, s'ils n'en ont pas fait c'est l'ensemble des gens dans ce bâtiment qui pourra porter plainte contre l'université... » Remarque que seul Na Ri pouvait penser à faire dans une situation pareille. Elle jaugea Won Hee et Na Bi un instant avant de reporter son attention sur les escaliers. « Dégager les débris est trop dangereux, si on s'y prend mal ça pourrait tout empirer, voir même faire plus de blessés... Je vais chercher cette foutue issue de secours, en attendant prends ça, faut éviter de respirer la fumée, et restez au sol, l'air y est plus respirable. » Tout en donnant ses instructions autoritaires, elle tendit un mouchoir sorti de sa poche et miraculeusement intact à Won Hee, avant d'abandonner le duo et de partir à la recherche d'une sortie de secours.

RÉUSSI : Na Ri parvient à se frayer un chemin dans le couloir du premier étage malgré la fumée et les quelques débris. Au bout de quelques mètres, elle parvient à repérer la merveilleuse lumière verte d'une porte de sortie de secours, droit devant elle, à une dizaine de mètres, tout au bout du couloir. Elle prit une inspiration et cria derrière elle. « LA SORTIE DE SECOURS EST ICI! »

RATÉ : Malgré tout ses efforts, le mal de crâne de Na Ri est trop fort, et elle ne cesse de tituber sous la douleur. S'appuyant contre les murs, elle cherche en vain le moindre signe d'une issue de secours, mais toujours rien. Bon sang il devait bien y en avoir une quelque part! Les escaliers ne pouvaient pas être leur seule option!

Venu assisté au grand jour pour les étudiants de son cursus, Heejun pensait pas que la fête d'étudiants allait tourné au prochain film d'horreur avec de la fumée qui envahissait l'étage et les cris des personnes, étudiants et invités se bousculant pour se frayer un passage pour partir d'ici. Son bras venant couvrir son visage, le jeune homme plisse les yeux en se déplaçant le plus vite possible, cherchant un moyen de sortir tout en regardant autour de lui si il n'y avait pas de blessés, on avait beau dire de lui qu'il avait un caractère de merde et ne pensait qu'à sa gueule, c'était une situation trop grave pour se casser et laisser les autres se démerder avec les dégâts et blessures que toute cette histoire allait causer. Alors qu'il avançait à l'aveugle, il tombe sur un trio de jeunes, une fille (Seorina) et deux garçons (Jonah, Mingwei) dont un était semblerait-il inconscient. « Eh merde ! » Il jure à voix basse, réprimant une toux, sa tête commençait à lui lancer, c'était infime encore mais déjà agaçant et le stress de la situation arrangeait rien. « Il est blessé ? Il s'est passé quoi ? » Peut-être qu'il avait heurté quelque chose ? « Il faut qu'on arrive à sortir d'ici, tous ensemble. » Il lance ensemble, plantant son regard sur le duo, la fille ne semblait pas aller bien, ce n'était pas bon. Si ça continuait ainsi, probablement qu'il y aura deux inconscients à sortir de là. « Tu penses pouvoir marcher ou tu veux t'appuyer sur l'un de nous ? » Il demande à la fille, fronçant les sourcils.

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- - so, apparently i'm dramatic