Oh tu m'as fait peur !

Daeul + Rin

Les jambes dans le vide, assise à la fenêtre d'une salle du deuxième étage tu as le nez tourné vers les étoiles. Tu parles à tes parents, leurs racontant tes petits tracas, tes moments de joie et d'inquiétude. Ton cursus a la Yonsei se passe bien, ce n'est pas tous les jours facile cependant tu es heureuse de pouvoir faire ce qui te plait : danser. Ta famille a traversé tellement d'épreuves, à commencer par la mort de ta mère à ta naissance, suivie par celle de ton père alors que tu n'étais qu'une enfant. La vie n'a pas été tendre avec vous. Ton frère a dû prendre le rôle de chef de famille et ramener de l'argent alors que vous vivez chez votre grand-mère. Tes sœurs et toi entassés dans une petite chambre alors que ton frère dormait, et dort encore sur le canapé du salon. Il est évident que tu as connu des moments difficiles mais tu ne t'es jamais plaint. Ce n'est pas ton genre de baisser les bras, de t'apitoyer sur ton sort quelles que soient les difficultés rencontrées. Cependant malgré ton caractère déterminé et optimiste, tu as toujours parlé à tes défunts parents. C'est une façon pour toi de te faire pardonner tes fautes. Car oui tu te sens coupable de la mort de ta mère et indirectement de celle de ton père. C'est un poids qui pèse toujours sur ton cœur et aux fils des années tu as appris à vivre avec. Il s'allège un peu lorsque tu discutes seule avec les étoiles comme ce soir.

Et vous vous souvenez de Jin Hyun ....Je vous en ai déjà parlé et ben il est intervenant à la Yonsei, c'est pas génial ça ? Il donne des cours de danse, j'espère vraiment pouvoir le croiser. Ça serait tellement.....

Tu t'es stoppé en entendant du bruit. Tu ne sais pas d'où ça provient. Tu étais tellement prise dans ta conversation que tu n'as pas fait attention s'il y avait quelqu'un en bas, ou dans la salle de classe. Ton premier réflexe, surement stupide, est de te pencher pour observer le bas du bâtiment. Tu plisses les yeux pour essayer de distinguer quelque chose mais tu ne vois rien.

Il y a quelqu'un ?

 

Oh tu m'as fait peur !

Daeul + Rin

L’entraînement se prolonge si bien que le temps de tout ranger, de te changer, de terminer de discuter avec tes coéquipiers sur vos différentes performances, la nuit a pointé le bout de son nez depuis belle lurette. Son voile pourtant sombre ne suffit pas à étouffer les étoiles, bien au contraire, elles sont plus brillantes que la veille et cela suffit à rendre cette promenade nocturne plus agréable. Ajustant tes écouteurs Bluetooth, tes mains pianotent la surface de ton téléphone avec une certaine agilité pour que résonne une mélodie que toi-seul peut entendre : le clair de lune de Debussy. Tu enfonces finalement tes mains dans les poches de ton blouson sportif, tout en gardant en tête ta destination, tu te permets de lever les yeux pour observer ce spectacle nocturne qui s’offre à toi. Observer le ciel, de jour comme de nuit, un de tes passe-temps et c’est bien pour cela que lorsque tu cherches à te concentrer sur tes cours, sur ton travail, tu t’éloignes inconsciemment des fenêtres. C’est ta source de distraction principale, bien plus que les petites notifications qui peuvent s’allumer sur l’écran de ton téléphone et s’aligner sans que tu les vois, sans que tu ne penses à les faire disparaître. Mais présentement, plus rien ne te limiter. Tu te réjouis de cette vue que tu as, mais pour autant, plus tu te rapproches du dortoir et plus tu remarques quelque chose, ou plus exactement, quelqu’un. À cause de la distance, tu es obligé de plisser des yeux – non pas que tu ne vois pas, mais tu espères que ton esprit, trop fatigué par cette longue journée, ne te joue pas des tours. Mais au fur et à mesure que les mètres se réduisent, tes sens sont en alerte. Tu commences à courir, tu as l’impression que le temps te manque : combien de temps vas-tu mettre entre ta position et puis la sienne, sachant qu’il te fallait trouver la chambre exacte. « Ne bouge pas » cris-tu, mais ta voix est étouffée par le claquement de porte qui s’en suit quasi-instantanément. Telle une tempête, tu traverses le dortoir, à la recherche de la demoiselle, mais pour autant, te fais le plus discret possible. Tu ne veux pas lui faire, ni même la précipiter dans cette décision qui lui serait abrupte et totalement erronée.

Tu élimines d’emblée les chambres des filles où tu vois la lumière traverser le seuil de la porte, et tu n’en trouves que deux. Deux où la lumière semble être éteinte à l’intérieur. Tu tentes ta chance avec la première, et elle s’ouvre. Silencieusement, tu entres et tu remarques vites la silhouette de la demoiselle, penchée dans le vide.

À pas feutrés, tu t’approches, et sans le moindre bruit, tu la saisis pour te, la, vous projeter en arrière. Elle est serrée dans tes bras, le choc avec le sol t’arrache un grognement mais au moins, tu ne t’es pas cogné contre le rebord de son bureau. « Est-ce que ça va ? » murmures-tu avant de te redresser, elle également au passage, mais tu ne lui lâches pas les épaules pour autant, de peur qu'elle ne s'élance par la fenêtre, une bonne fois pour toute. « Tu réalises ce que tu faisais ? Ce n’est pas quelque chose à faire bon sang ! » Tu n'hurles pas pour autant, mais ta voix est ferme, sans appel.


 

Oh tu m'as fait peur !

Daeul + Rin

Tu ne vois personne en bas, pourtant il t'a bien semblé entendre quelque chose. Tu plisses les yeux fronçant les sourcils, te demandant si ton esprit te joue tes tours. Tu t'acharnes tellement au travail qu'il est force possible que ton cerveau fatigué se jouer de toi. C'est ce que tu finis par croire, levant alors le nez vers le ciel avec un sourire tendre pour tes parents. Si leur parler te fait du bien, c'est aussi douloureux. Tu aimerais pouvoir les serrer dans tes bras, ton père bien sûr mais aussi ta mère, celle qui t'a porté et que tu n'as pas connu. Cette pensée fait naitre une larme au coin de tes yeux, t'arrachant un frisson.

Un jour je viendrais vous rejoindre promis. Vous me manquez.

Une personne extérieure qui ne te connait pas pourrait penser que tu as des envies suicidaires alors qu'en réalité il n'y a pas plus battante que toi. D'ailleurs lorsque tu sens qu'on te saisit par derrière, tu paniques en te débattant. La personne est plus forte que toi et tu finis par être emporté en arrière sans rien pouvoir faire. Dans ta chute tu es tombé sur ton agresseur, un homme a entendre son grognement. A cet instant ton sang ne fait qu'un tour dans tes veines. Comment, qui, pourquoi ? Un million de questions fusent dans ta tête.

Tu te sens relevé, toujours pris dans l'étau de ces mains inconnues. A cause de la pénombre tu ne vois pas bien le visage de celui qui te fait face. Tu n'as pas entendu sa première question et tu ne comprends pas deux dernières. Pour toi, c'est un agresseur et tu comptes bien te défendre. Aussi tu lui envoies ton pied dans les parties sans plus réfléchir que ça pour qu'il te lâche. Une fois libre de tes mouvements, tu te recules pour attraper son skateboard. Même dans le noir tu sais exactement où se trouve ta planche. Armé, tu lèves celle-ci en signe de menace.

Ne vous approchez pas ou vous le regretterez !

S'il avait parlé d'une voix feutré ce n'est pas ton cas. Tu n'as pas crié non plus, simplement tu veux lui faire comprendre que tu n'es une proie facile et que tu ne te laisseras pas faire quel que soit ses intentions.

 

Oh tu m'as fait peur !

Daeul + Rin

Si la chute contre le sol fut rude, la douleur n’est qu’une préoccupation secondaire parmi le flux de pensée qui t’envahit. Tu préfères avant tout s’assurer de son bien-être plutôt que le tien avant de relâcher la pression de tes muscles, la simple idée que cette inconnue ait pu envisager le pire t’arrache encore des frissons, elle t’horrifie. Même si tu lui maintiens fermement les épaules, de peur qu’elle ne termine son acte, elle se dégage de ton emprise, mais tu n’as le temps que de formuler deux questions qu’un coup de pied soudain en plein thorax vide tes poumons d’air et te propulse légèrement en arrière. Tu te relèves, te massant là où tu avais été frappé, mais ton regard ne quitte pas sa silhouette, il continue au contraire à établir un contact. Tu trouves toutefois surprenant qu’elle ait attrapé un skateboard, certainement le sien, en guise de bouclier ou d’armes d’attaques. Tu lèves les mains pour prouver l’absence d’hostilité de tard part, « je ne te veux aucun mal » murmures-tu d’une voix calme, « je veux juste… qu’on discute toi et moi ». Tu examines la pièce et tires la chaise roulante vers toi non pas pour t’en servir comme bouclier au cas où elle se déciderait sans crier gare à te lancer sa planche, mais pour t’y installer, prouver que tu ne cherchais qu’à instaurer le dialogue avec elle, ni plus ni moins.

Parce que c’était la première fois que tu faisaits face à ce genre de situation, tu ne savais pas quel était le protocole à suivre exactement. Toutefois, tu laisses ton instinct te guider : il ne fallait pas laisser le silence s’installer entre vous, il te fallait l’occuper, lui faire oublier son idée de suicide. « Je m’appelle Daeul, No Daeul… et toi ? ». C’est la seule chose qui te venait à l’esprit, te présenter… peut-être pour quitter l’étiquette de parfait inconnu, pour établir un contact amical avec elle, gagner sa confiance, la rassurer, la conforter à l’idée qu’elle n’était pas seule, que son choix était définitivement le mauvais.  Même si la lune n’est que la seule lumière qui puisse traverser la pièce et l'éclairer faiblement, tu esquisses un sourire qui se veut rassurant. Même si elle ne peut le voir, cela ne t’empêche pas de le faire. À ‘contrenuit’, tu n’arrives pas à distinguer son visage.



 

Oh tu m'as fait peur !

Daeul + Rin

Ton cerveau fonctionne à plein régime. L'adrénaline a envahi ton corps quand tu t'es senti prisonnière. Tu as peur de ce que tu veux cet inconnu, à aucun moment dans ta tête tu as pensé qu'il n'était pas là pour te faire du mal. Aussi lorsqu'il se relève après ton coup de pied, tu brandis ton skateboard, prête à t'en servir. Il se trouve entre toi et la porte, ce qui rendra ta fuite compliquée, par contre tu es certaine que tu pourrais t'enfuir par la fenêtre. Tu n'es qu'au deuxième et tu sais qu'il y a un étage en dessous. Tu fais beaucoup fait freerun, de breakdance alors autant dire que cela ne te semble pas impossible de t'enfuir par cet accès. Pour l'instant tu restes stoïque, essayant de comprendre ce qu'il te veut.

Ses paroles te perturbent et tu fronces les sourcils. Pourquoi est-ce qu'il est là si ce n'est pas pour te faire du mal ? A moins qu'il ai une définition bien à lui de faire du bien ? Tu épluches toutes les possibilités, même la moins crédible selon laquelle il serait là pour te sauver, pensant que tu veuilles sauter par la fenêtre. Non c'est impossible mais alors qu'est-ce qu'il te veut ? Si lui ne te voit pas bien, toi tu arrives à distinguer ses traits grâce à la lumière de la lune. D'ailleurs tu te surprends à le trouver très beau, tu as même le sentiment qu'il n'est pas méchant au fond. Tu n'es pas assez naïve pour le croire sur parole, cependant il n'y a rien d'hostile qui émane de lui, ni de ses yeux. Pourquoi tu te perds dans son regard d'ailleurs. Tu secours légèrement la tête pour éviter de te déconcentrer. Ta raison te dit de te méfier alors que ton cœur te murmure que tu n'as rien à craindre. Tu es prise entre deux feux et lorsqu'il se présente avec un sourire ravageur, tu ne sais plus quoi faire. Instinctivement tu te recules un peu vers la fenêtre, te disant au pire des cas s'il a de mauvaises intentions tu seras plus près de la sortie.

Je...je m'appelle…

Tu t'apprêtes à lui avouer ton identité, pousser par son cœur qui est convaincu qu'un garçon aussi beau ne peut pas être dangereux. Seulement ce dernier fait un mouvement en ta direction, surement parce que tu t'es rapproché de la fenêtre. Aussi ton instinct a pris le dessus. Tu as balancé ton skateboard vers lui et sauté par la fenêtre. Tu ne t'es pas jeté tête la première, non, ton but n'est pas de t'ôter la vie mais bien de t'enfuir.

Réussite : Tu parviens à t'agripper au bord et tes pieds cherchent la fenêtre d'en dessus pour prendre appuie
Echec : Dans la précipitation, tu as raté ta sortie, ton pied s'est coincé sur le rebord, ce qui t'a fait perdre l'équilibre. Tu essayes de rattraper en t'accrochant là ou tu peux.

 

Oh tu m'as fait peur !

Daeul + Rin

L’impossibilité de voir les traits de son visage, discerner l’expression qu’elle avait, te frustre car tu n’as aucun indice sur son état d’esprit, sur l’impacte de tes mots. Tu as l’impression d’avancer à l’aveuglette, forcément tu tentes de faire preuve d’une plus grande prudence car la moindre erreur de ta part pourrait conduire au pire des scénarios, mais tu tentes de faire preuve de calme. Sauf que les choses ne tournent pas comme tu le désires quand la demoiselle recule vers la fenêtre. Elle ne te fait pas confiance, tu le sais mais les mots qui te viennent se meurent aussitôt sur le seuil de tes lèvres tremblantes. Tu voudrais lui dire que tu voulais l’aider et non pas lui faire de mal, mais son geste t’alarme et cette soudaine pression te force à encore mieux choisir tes mots. Lesquels pourraient la convaincre ? Tu ne le sais point, tu n’as pas le temps de réfléchir car elle ne te laisse pas cette chance. Ton impatience te porte préjudice, elle te balance son skate que tu attrapes avant qu’il ne puisse te blesser, ou casser quelques choses dans cette chambre soudainement trop petite.. et tu cours « mais bon sang, qu’est-ce qu’il ne va pas avec toi ! ». Tu bondis vers la fenêtre et tu te penches sur le rebord, le souffle coupé, le cœur tremblant, et tu la trouves agrippées. S’efface de ton esprit, les images effroyables qui avaient inondés tes pensées. Le soulagement t’envahit mais tu ne te laisses pas submergé.

« Attrape ma main ! », mais tu te doutes qu’elle n’allait en faire qu’à sa tête, comme depuis le début car elle ne t’écoute pas, elle agit sans réfléchir aux conséquences. Alors tu n’attends pas à ce qu’elle s’exécute, tu te penches davantage pour lui l’attraper, la soulever vers toi, usant toutes tes forces pour ne pas la laisser se débattre, pour ne pas qu’elle te force à lâcher prise. Cette fois, tu ne comptais pas la lâcher. Jamais tu ne feras la même erreur. « Ne fais pas l’idiote, si tu tombes, tu finiras certainement plâtrée.. on ne meurt pas en se jetant du deuxième étages ! » lui intimes-tu, mais qu’importe, tu la remonte en sécurité, sans la lâcher. « Je ne te lâche que si tu me promets que cette idée de te suicider sort de ta petite tête », la maintenant sans souci contre toi d’un bras, de ton autre main, tu lui fais un pichenette sur le front.

Réussite : il la remonte, et la tient fermement dans ses bras.
Echec : il la remonte mais titube, à nouveau, ils tombent ensemble mais il ne la lâche pas, et s’assure qu’elle ne se blesse pas.


 

Oh tu m'as fait peur !

Daeul + Rin

Pourquoi tu as choisi l'option la plus risqué pour fuir ? Surement parce que tu n'as pas conscience du danger. C'est un concept étrange, tu t'es tellement blessé en apprenant des figures de breakdance ou en skateboard que les chutes ça te connait. Tu es la première à montrer sur le rebord d'un muret pour faire des cascades alors te pendre à une fenêtre ne te semble pas si dangereux, face à la créature envoûtante qui te fait les yeux doux à l'intérieur. Les garçons tu les crains, autant que tu les aimes. Celui-ci a un regard à faire chavirer un navire et tu ne veux pas te noyer dans l'océane de ses yeux alors qu'il te charme avec de belles paroles. Ça commence comme ça et ensuite il va révéler ses véritables intentions à son égard. Tu t'es déjà fait agresser et tu n'as pas envie de cela recommencer. Alors que tes pieds cherchent le rebord de la fenêtre d'en dessus, tu vois apparaitre sa tête et tu hurles.

Ahahah non !! Laisse-moi tranquille !! J'veux pas !!!

Si au départ tu t'es débattu, lorsqu'il a mentionné ta chute du deuxième étage, tu t'es stoppé, lui laissant le temps de te remontre. Ton cerveau réfléchis à vivre allure, te demandant s'il pense que tu étais sur le point de te suicider. Il confirme tes pensées en te tenant fermement contre lui. Cela te fait bizarre d'autant plus cet intérêt qu'il te porte. Ton cœur s'accélère et il fait un flip dans ta poitrine quand il te met une pichenette sur le front, comme ton frère pourrait le faire.

Hey ça fait mal ! T'es con ou quoi ! Cris tu alors que tu poses tes mains sur son torse pour essayer de te dégager. J'ai pas envie de mourir ?! C'est toi qui m'agresse là ! Lâche moi...s'il te plait...

Le ton diminue au cours de ta phrase pour finir comme un murmure. Tu as les joues qui s'enflamment de cette proximité et aussi de cette bienveillance. Mis à part ton frère, en général les garçons ne s'intéressent pas à toi, tu es trop indépendante, extravagante et surtout bruyante. Tu n'as rien de la fille modèle, jolie, polie et qui prend soin d'elle. Non, toi tu te balades en skateboard et en jogging. A part pour danser, et même dans ce cas-là, tu n'as jamais été aussi proche d'un garçon. Tu te débats doucement entre ses bras

T'es con, je ne veux pas mourir je parlais à....


 

Oh tu m'as fait peur !

Daeul + Rin

Aussi imprévisible et exaspérante qu’elle soit, pas un seul instant l’idée de la laisser à son sort ne te traverse l’esprit. Peu importe ses tentatives, ses rejets, les coups qu’elle pouvait t’assener de ses poings ou avec son skateboard, tu ne comptais pas la laisser seule avec ses idées noires. Il t’était impossible de lui tourner le dos, de simplement partir sans t’assurer qu’elle aille bien, que plus jamais elle n’aurait de ses idées – ou alors, si c’était le cas, tu serais là pour intervenir, l’arrêter. La mort ne pouvait être un choix pris, même depuis le deuxième étage d’un bâtiment. Même si elle semblait s’entêter, tu te savais définitivement borné. La ramenant de son perchoir étrange, lorsque tu entoures tes bras autour de ses épaules, si frêles, tu tentes de te montrer ferme. Pour autant, tu essaies de ne pas la blesser car elle semblait particulièrement s’obstiner à penser que tu l’agressais.

Malgré son cri, tu ne lâches pas cette emprise que tu as sur elle car tu redoutes que le même scénario ne se reproduise, qu’une nouvelle fois, qu’elle se précipite vers la fenêtre. Tu ne cherches pas à l’étouffer entre tes bras, bien sûr que tu fais attention, mais en même temps, tu ne méfies de cette plainte – tu redoutes qu’elle profite d’un moment d’inattention de ta part pour se dérober. Cependant, cette déclaration de sa part, qu’elle n’avait pas envie de mourir, t’abasourdie tant tu ne t’y attendais pas.

« Comment ça… ? » tes mots se meurent en même temps que son murmure mais tes pensées fusent dans ton esprit. Tu cherches à comprendre ton erreur tout comme tu ne peux t’empêcher d’éprouver une certaine méfiance à son égard : et si c’était une façon pour elle de te duper à nouveau ? Toutefois, tu es partagé mais tu ne la lâches pas, pas tant d’avoir éclarci la situation avec elle. « Tu parlais à ? », le ton de ta voix traduit la méfiance qui t’empêche de la laisser partir, pour autant, tu soupires en réalisant que tout ceci était peut-être un malentendu de ta part. « Je ne cherchais qu’à t’empêcher de sauter… Je t’ai vu de loin en rentrant, et j’ai cru que tu cherchais.. à te suicider » commences-tu avec une élocution lente tant tu cherches à rassembler tes idées, tout ceci devient soudainement absurde, même pour toi. « Je te lâche seulement, si tu me garantis que tu ne retentes pas de sauter. Je crois qu’il y a une erreur quelque part, car je ne cherche pas du tout à… t’agresser », tu t’étrangles presque à prononcer ce dernier mot, d’où pouvait-elle tirer une telle conclusion ?