Oh tu m'as fait peur !

Daeul + Rin

Ainsi positionné entre ses bras tu as l'impression d'être dans un étau chaleureux. Au départ cela t'a rappelé ton frère, cette proximité masculine rassurante et réconfortante. Une fraction de seconde seulement car celle d'après ton esprit t'a rappelé que ce n'est pas Raon. Ton cœur s'est alors emballé et tu as un peu paniqué. Pourtant tu n'es pas parvenu à te défaire de lui, est-ce parce que tu ne voulais pas vraiment ? Malgré ta gêne, tu lui réponds, comme à ton habitude, franchement et un peu vulgairement. Lorsqu'il murmure quelque chose, tu lèves la tête vers lui, l'admirant une minute en silence avant qu'il ne reprenne la parole.

A sa réplique tu comprends qu'il ne te croit pas et tu fronces les sourcils. Tu as envie de réitérer ta défense, tu ne comptais en aucun cas sauter par la fenêtre. Tu te retiens parce qu'il s'explique finalement. Tu as l'impression qu'il réalise seulement son geste en l'énonçant clairement. Lorsqu'il te demande de certifier que tu ne vas pas sauter, tu plonges ton regard dans le sien, confiante.

Je te le promet.

Tes mots ont été plus doux que tu ne l'aurais pensé. Tu réalises alors la place de tes mains posées sur son torse. Tu recules d'un pas, soulagé de le sentir te desserrer. Une fois face à lui, tu le toises, hésitant à la croire. Au fond ton cœur sait qu'il dit la vérité c'est ton esprit qui reste sur ses gardes.

Je m'appelle Yeo Rin.

Oui tu as toujours été du genre à suivre ton cœur. Malgré ce malentendu, votre proximité gênante, l'obscurité qui règne, tu n'as plus peur. Tes craintes se sont envolées et tu te permets d'afficher un sourire amusé. Au final cette situation est plutôt drôle. Tu te permets même de pouffer de rire.

Ahah, tu sais que tu m'as fait peur ! Ça te prend souvent de jouer les chevaliers servants en voyant une princesse à la fenêtre.

Ta réplique n'a rien de méchant, ni d'arrogant. Tu ne te considères pas comme une princesse à sauver, tu es même l'archétype de l'antihéros. Quoi qu'il en soit, tu ne rallumes pas la pièce et tu vas vers la fenêtre, gardant les deux pieds sur terre.

Désolé de t'avoir fait peur, j'aime regarder les étoiles et la vue n'est pas si mal d'ici...


 

Oh tu m'as fait peur !

Daeul + Rin

Ses silences font durer ton angoisse car tu ignores le cheminement de ses pensées ou leurs profondeurs, tu redoutes qu’elle s’obstine dans sa voie, ou alors qu’elle tente de te tromper pour arriver à ses fins plus tard. Tu as beau ne pas la connaître, et si tu cherchais dans le tréfonds de ta mémoire tu y verrais certainement une demoiselle aperçue de temps à autres dans le dortoir des colibris, mais rien ne t’attache réellement à elle. Tu pourrais la laisser partir, fermer les yeux, mais tu en es incapable. C’est plus fort que toi. D’autres pourraient y voir un acte purement égoïste où tu cherches à ne pas avoir sa disparition sur ta conscience, mais tu sais pertinemment que dès lors que vos chemins se sont croisés, ta nature t’empêche de simplement tourner les talons. Par le passé, ça t’a toujours attiré dans des situations délicates et compliquées, et dans le futur ça sera certainement toujours le cas, mais tu ne peux rien y faire et tu n’essaies même pas. La rythme de sa respiration te rassure, tu te refuses toujours de la lâcher.

Quatre mots et le soulagement te traverse, cette raideur qui tenait tes muscles s’estompe mais pour autant tu la serres toujours dans tes bras. Non pas parce que cette position t’est soudainement plutôt confortable mais parce que tu te méfies. Méfiant, mais ta confiance est peut-être trop vite accordée car plus que les mots que tu voulais entendre, c’est l’intonation de sa voix qui avait fini par te convaincre. « Très bien ». Toutefois, tu as du mal à la libérer, et ce n’est que lorsqu’elle l’initie, en reculant d’un pas que tu la laisses finalement partir.

Le silence qui s’installe alors est différent, plus maladroit qu’autre chose car tu ne sais pas quoi lui dire. Non pas que les mots te manquent soudainement mais parce que tu redoutes de faire une gaffe, de la brusquer et à nouveau, à ce qu’elle se renferme. Le fait qu’elle brise ce silence en se présentant te surprend, mais tu accueilles l’initiative d’un sourire bienveillant, « No Daeul, enchanté Rin ». Tu tiens à dire son prénom car c’est comme briser entre vous un mur, une séparation, celle qui fait de toi et d’elle, deux parfaits inconnus. À présent, vous êtes des connaissances.

Son exclamation t’arrache rire et sourire, tu passes ta main derrière ta nuque, la massant avant de finalement hausser les épaules « et toi, ça te prend souvent de t’asseoir à une fenêtre, les pieds dans le vide ? ». Le reproche se fait légèrement entendre dans ta voix, tu prends la défensive mais pas bien pour longtemps, car tu continues d’un ton plus léger, « c’est bien la première fois que je m’y essaie. N’importe qui d’autre l’aurait fait, en voyant quelqu’un au bord d’une fenêtre, les pieds ballants, en pleine nuit ». Tu ne l’appelles pas princesse, tu ne te le permets pas, non pas parce qu’elle ne pourrait y ressembler, mais simplement parce que tu ne te considères pas comme un chevalier. C’était toi ce soit, mais si un ou une autre avait été à ta place, cette personne aurait certainement accouru comme tu l’avais fait.  « Du deuxième étage, tu n’y verras pas grand-chose… Il y a d’autres endroits pour regarder les étoiles, sans chercher à faire paniquer tout le monde ».  


 

Oh tu m'as fait peur !

Daeul + Rin

Tu es rassurée lorsqu'il te relâche, c'est qu'il est insistant le bonhomme. C'est vrai que tu es une femme et que tu ne fais pas forcement le poids face à un homme, cependant tu es loin d'être sans défense. Heureusement tu n'es pas obligée de lui en mettre une dans les parties puisqu'il te laisse reculer. Tu comprends au ton de sa voix qu'il n'a pas de mauvaises intentions. Bien entend, il y a la possibilité qu'il mente, mais étrangement tu as confiance. C'est tout toi, tu penses que personne n'est foncièrement mauvais de nature. Tu inclines légèrement la tête lorsqu'il se présente, appréciant sa familiarité. Tu n'es jamais très à l'aise avec les politesses d'usage. Tu es donc ravie qu'il n'en tienne pas compte. Tu te permets d'ailleurs de le taquiner un peu après ce malentendu amusant. En l'entendant rire, tu comprends qu'il a de l'humour ce qui te fait sourire à ton tour.

Ça me prend quand j'en ai envie d'abord ! Pourquoi tu juges ?!

Le ton employé n'est pas méchant, bien qu'il répond légèrement au reproche sous-entendu de Daeul. Encore une fois tu as plutôt l'air d'une gamine qui se défend, tu as d'ailleurs toujours un sourire sur les lèvres alors que tu es tourné vers la fenêtre, les yeux levés vers le ciel. Tu ne répliques rien à sa remarque, te demandant si tous les garçons sont comme lui. Tu en doutes, cependant lui est différent, tout comme toi. Tu te sens proche de cet altruisme qu'il évoque, mais tu gardes ce sentiment pour toi. Lorsqu'il mentionne la défaillance de ton point de vue, tu te tournes vers lui.

Tu connais des endroits mieux ?

C'est une vraie question, d'ailleurs tu t'approches rapidement, te postant devant lui. Tu joins les mains devant mimant de le supplier avec un regard émerveillé.

Montre-moi ! Stp ! Promis je ne vendrais pas la mèche ! Allez stp stp stp !


 

Oh tu m'as fait peur !

Daeul + Rin

Maintenant que l’adrénaline s’effondre en chute libre, que tes pensées retrouvent un fil plus ou moins normal, tu réalises la maladresse de tes gestes mais tu ne laisses pas la gêne contenir ton comportement car cette fille, elle t’a fichu une sacré frousse mine de rien. N’importe qui, à ta place, aurait réagi de la même façon, aurait pensé qu’elle s’apprêtait à commettre l’inimaginable dans la froideur de la nuit, sous le silence des étoiles. En quelques instants, toute l’énergie que tu avais semble s’être liquéfiée, comme si tu ressortais non pas de deux heures et demis d’entraînement mais du double. Sa réponse t’arrache malgré tout un rire, tu es décontenancée par sa vision des choses. Elle s’entête et d’une certaine façon, ça t’amuse.

« En même temps, ne va pas me dire que c’est tout à fait normal de faire ce que tu fais, qu’à chaque fenêtre, on voit un étudiant emprunté ta pause pour toutes les raisons du monde », même en disant ça, tu arrivais étrangement à anticiper sa réponse, alors que cela ne faisait même pas une minute que vous aviez réussi à enfin établir un véritable dialogue – et non un, basé sur un énorme quiproquo. Tu l’observes silencieusement, attendant patiemment sa réaction – même si pour le coup, plutôt que de la réduire à une enfant qui tentait de se défendre, tu avais le sentiment d’avoir face à toi, un chat sauvage que tu tentais d’apprivoiser. Du moins, la situation faisait que tu n’étais pas en mesure de simplement la saluer et quitter la chambre, l’air de rien.

Son attention est captée, tu réprimandes un sourire que tu ne voulais pas voir mal interprété – déjà que ton « sauvetage » était loin de rencontrer l’unanimité, et continuait de ce fait à susciter un certain scepticisme de sa part. « Hm. A une seule condition dans ce cas », dis-tu, faisant mine d’être partagé à l’idée de devoir dévoilé un de tes secrets – alors qu’au fond, tu ne cherches qu’à t’assurer que tu avais toute son attention. « Je suppose que tu sais déjà ce que je vais te dire, pas vrai ? », tu fais durer le suspense délibérément – une sorte de petite revanche que tu prenais, pas bien méchante, mais purement et simplement pour le plaisir, pour la tourmenter des montagnes russes qu'elle t'a fait subir.