J’esquisse un sourire à sa réponse. Un Louveteau ? Vraiment ? Il trouve que j’ai l’air si innocent et inoffensif ? Je vais tâcher de ne pas me vexer pour si peu. De toute façon ce n’est pas comme si son opinion de moi comptait réellement, n’est-ce pas ? Quant à ce qu’il a entre ses mains…
« Mon plaisir ? Rien que ça ? »
Je laisse échapper un rire avant de reprendre :
« L’objet de ma curiosité oui. De mon plaisir, on verra bien… »
Mais qu’il ne se méprenne pas. Je compte bien lui acheter sa came mais je me dis dans le fond que c’est comme l’alcool. J’aime boire mais pas n’importe quoi. J’aime fumer des joins de temps en temps mais quelque chose de plus fort, pas sûr que j’apprécie l’expérience. On verra. J’imagine qu’il n’y a qu’en testant que je saurais.

Nous arrivons vite devant mon immeuble et je compose le code avant d’ouvrir la porte du hall pour le laisser entrer en premier :
« Je t’en prie Chaperon Rouge. Le louveteau ne te fera rien promis. »
Finalement j’ai décidé que je ne me vexerais pas pour ça mais que je m’en servirais pour me moquer un peu de lui. Il parait que c’est une facette insupportable de ma personne et j’imagine que ça explique que j’ai si peu de proche.
« J’habite au dernier étage. »
Et puisque c’est un bel immeuble sécurisé, l’ascenseur est non seulement clean mais il nous joue même une jolie petite musique alors que nous montons jusqu’au sixième étage.
« C’est la porte de droite. Je crois que l’appart de gauche est vide et celui en face de l’ascenseur… »
J’hausse les épaules comme si je ne savais pas qui vivait là et dans le fond, on s’en fiche non ? Je ne sais pas vraiment pourquoi je lui raconte tout ça. Je ne suis pourtant pas aussi bavard d’habitude. Du moins je ne suis pas du genre à parler pour ne rien dire.

Je déverrouille ma porte d’entrée et la pousse avant de la franchir le premier cette fois-ci, oubliant au passage ma précédente galanterie. Le loft est grand et comme son nom l’indique, c’est un loft donc il n’y a pas vraiment de séparation entre les pièces.
« Fais comme chez toi. »
Je retire ma veste et surtout mon t-shirt humide avant de me déchausser.

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Peu étaient ceux qui ne succombaient pas aux plaisir des substances synthétiques, créatrices d'étincelles dans les regards éteints de la jeunesse. Jae n'y échappe évidemment pas, ce pourquoi il n'hésite jamais à vanter les biens faits de sa marchandise qu'il consomme lui-même de façon régulière, voire quotidienne. Il lui arrive, à l'occasion, de tenter le diable avec la destruction et il en a déjà payé fortement le prix. Les étincelles se sont rapidement éteints et ce, pour toujours, dans le regard de la demoiselle qui ne demandait qu'à être sauvé. Le dealer s'est contenté d'être la cause de sa chute, poussant ses frêles épaules sous l'eau jusqu'à ce que sa tête soit complètement submergée et que les issues disparaissent une à une.

L'immeuble est somptueux. Le regard de Jae s'y attarde un instant, bien que ce ne soit pas la première fois qu'il pénètre des lieux aussi immaculés. Certains de ses clients faisant partie de l'élite, il a plusieurs fois profité de la douceur des draps de satin en buvant à même des bouteilles de champagnes hors de prix. Mais ce n'est pas sa vie. Le jeune homme émet un sifflement d'admiration, prétendant découvrir un tel endroit pour la première fois alors qu'il passe devant l'inconnu dont il ne connait toujours pas le nom. Une fois dans l'ascenseur, Jae émet un ricanement à la fois amusé et méprisant face au commentaire de son hôte.

On peut arrêter avec ces surnoms. Apelle moi Jae.

Celui dont il apprendra certainement le nom éminemment lui fait un rapide compte rendue des appartements voisins, comme si le dealer pouvait s'y intéresser. Visiblement, il essaie de le mettre confortable ou à l'inverse, lui laisser entendre que l'étage est pratiquement désert ce qui pourrait potentiellement jouer contre lui.

Une fois l'épaisse porte du loft traversée, Jae ne feigne plus l'admiration. Décidemment, la famille de cet inconnu ne connait pas le besoin. Il referme sa bouche qui s'était ouverte l'instant de quelques secondes en apercevant l'intérieur des lieux et détourne son regard vers l'autre jeune homme qui retire son t-shirt. Aucune pudeur. Aucune perte de temps. Jae retire ses chaussures mais, malgré l'invitation de son hôte, hésite à retirer son propre vêtement trempé. Il a l'impression de se trouver en plein coeur d'une prémice de film porno à grand déploiement.

Alors, tu m'apportes de quoi me changer? Je suis pas pudique mais ça devient embarrassant tout ça.

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J’esquisse un sourire à ses paroles. Embarrassant ? Vraiment ? Je me redresse après avoir rangé mes chaussures et l’observe plus attentivement sans me soucier d’être torse nu puisqu’au final, je n’ai pas à rougir de mon physique et que je ne suis pas d’un naturel pudique.
« Est-ce que par hasard je te ferais de l’effet, Jae ? »
Mon sourire s’élargit un peu alors que je fais un pas vers lui sans forcement entrer dans son espace. Disons que pour le moment je me contente de me moquer gentiment de lui.
« T’inquiète, je ne te sauterais pas dessus, promis. »
Je laisse échapper un rire avant de lui faire un clin d’œil et de lui faire signe de me suivre jusqu’à la salle de bain d’où on peut apercevoir la baignoire d’ici car lorsqu’il n’y a pas de mur, c’est du vitrage qui permet d’apercevoir quiconque voudrait prendre sa douche. Je me demande si ça fait de mon père un pervers ou un amateur d’architecture d’intérieure moderne. Finalement il n’y a que les toilettes qui représente le seul lieu à l’abris des regards indiscrets. Autant dire que si j’organise une fête un jour ici, je ne pourrais certainement pas baiser en paix avant d’avoir mis tout le monde dehors.
« Au fait, appelle-moi Ren. »
Puisque je n’ai eu le droit qu’à un Jae pour nom, il n’y a pas de raison qu’il ait le droit à plus.

Une fois dans la salle bain, je sors un gant de toilette et commence à nettoyer la bière qui colle sur mon ventre plat, ferme et dont les abdos plaisent en général à mes amants.
« Fais comme chez toi. »
Qu’il soit libre de se nettoyer, de prendre une serviette ou de se déshabiller. Pour les vêtements, il devra attendre que je finisse. D’ailleurs pour me nettoyer correctement, je dois défaire la boucle de ma ceinture et ouvrir les boutons de mon jeans. Autant dire qu’à ce rythme je vais finir à poil… non juste en caleçon car une fois mon brin de toilette fait, je retire mon jeans et le balance dans la panière, réalisant au passage que j’ai laissé ma veste et mon t-shirt dans l’entrée. Tant pis. Je retire mes chaussettes puis lui dit :
« Rejoins-moi quand tu veux. »
Direction le coin chambre ou plutôt le dressing proche du lit pour enfiler quelque chose car si moi je ne compte pas sortir, lui il devra bien rentrer chez lui et je lui ai promis des vêtements secs même si faire affaire à poil ne me gêne pas particulièrement.

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Jae n'est certainement pas d'un naturel pudique. Comme il lui arrive de vendre son corps à l'occasion pour arriver à joindre les deux bouts lorsque les fins de mois se présentent trop rapidement, se dévoiler sous le regards des femmes et des hommes ne lui posent pas de problème. Cependant, la situation est différente. L'inconnu n'a certainement pas le profil des clients qui font appel à ses services à l'occasion et lui-même semble particulièrement confortable à dévoiler plus de peau que nécessaire.

Tu sais, avec ce que j'ai avaler un peu plus tôt, même une pôle de métal me ferait de l'effet.

Honnête et direct, il n'exagère qu'à peine. C'est d'ailleurs ce qui l'inquiète. Ses sens sont en alerte alors qu'il tente de les réprimer malgré les portes que le jeune homme ne cesse de lui ouvrir tout en s'approchant de lui. Si seulement il savait que ce n'est pas lui qu'il craint mais bien l'inverse.

D'abord hésitant, Jae finit par le suivre jusqu'à la salle de bain qui ne permet aucune intimité, c'est le moins qu'on puisse dire. D'ailleurs, les lieux lui rapellent vaguement les salles de bain des love hotels qu'il fréquentent un peu trop souvent pour les affaires ou ses propres besoins personnels. L'inconnu se présente et Jae peut enfin mettre un nom, ou du moins, un semblant de nom sur son visage. Ce dernier l'invite à faire comme chez lui et le dealer n'attend pas de se le faire dire une deuxième fois. Il retire finalement son haut qu'il laisse tomber sur le sol à ses pieds avant de s'emparer d'une serviette pour se sécher et se nettoyer. Il hausse les sourcils en apercevant Ren retirer son pantalon et détourne le regard. Ses mains réclament de toucher toutes les surfaces lui semblant particulièrement agréables, que ce soit la serviette à laquelle il s'aggrippe ou la peau du jeune homme qui est maintenant propre et sans doute très douce. Il repose son attention sur sa propre personne et décide de faire couler un peu d'eau pour s'asperger le visage en espérant retrouver un semblant de sobriété. Après quelques minutes, il se décide enfin à retrouver Renji vers le lit et le dressing, gardant la serviette autour de son cou.

Tu peux me filer n'importe quoi. Un truc sans valeur. Comme ça, tu ne pourras pas m'accuser d'avoir profiter de l'incident pour te voler quoi que ce soit.

Car Jae n'est pas un enfant de coeur, il a volé de nombreux innocents à maintes reprises.

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Allongé sur le lit, je le regarde quitter la salle de bain et marcher dans ma direction. J’ai entretemps enfilé un bas de pyjama, le genre de pantalon souple et confortable sans prendre la peine de mettre un t-shirt. A quoi bon ? Je ne suis pas pudique, je n’ai rien à cacher et je suis surtout chez moi. Et puis, il ne va pas me dire qu’un torse nu l’émoustille ? Ah… si peut-être si j’en juge à ce qu’il m’a dit tout à l’heure. Lui non plus n’est pas désagréable à regarder. J’en oublierais presque pourquoi nous sommes vraiment là. Pas pour une partie de jambes en l’air, du moins ce n’était pas au programme. D’ailleurs il veille à sa façon à me rappeler pourquoi on se retrouve dans la partie chambre du loft.
« T’inquiète, je ne suis pas attaché à mes fringues. »
Je tends la main vers lui pour qu’il m’aide à m’extraire de mon lit sur lequel je suis confortablement installé, étendu dans des draps bien plus agréable que ceux du dortoir. Dommage que je ne puisse pas passer tout mon temps ici, quoique si c’était le cas, je passerais peut-être tout mon temps au lit et certainement pas tout seul.

Lorsque mes doigts se referment sur sa main, au lieu de me hisser hors du lit, je le tire vers moi en même temps que je me redresse, forçant légèrement sur mes abdos pour m’assoir et lui murmurer dans le creux de l’oreille alors qu’il est désormais si proche de moi :
« D’ailleurs si ça tenait qu’à moi j’en porterais pas mais t’as vu, j’ai fait l’effort de mettre un pantalon pour que tu ne penses pas que je t’ai attiré dans un traquenard. »
Je laisse échapper un rire, content de mon vilain tour. Je suis d’humeur taquine ce soir et je suis désolé pour lui qu’il soit devenu l’objet de ma distraction nocturne. Mais c’est en partie de sa faute puisqu’il m’est littéralement rentré dedans dans ce bar.

Je lâche sa main. Je suis à présent assis et capable de me lever tout seul même si une flemme incroyable me prend et ne me donne pas envie de marcher jusqu’au placard derrière lui. Je tends plutôt la main vers le paquet de cigarette et le briquet posés sur ma table de chevet. Je coince une clope entre mes lèvres et l’allume avant de reculer sur le matelas jusqu’à m’appuyer contre le mur.
« Fouille avec ma permission et trouve ton bonheur même si t’es pas obligé de t’habiller tout de suite sauf si t’aime pas qu’on te matte et que t’as peur que je ne te saute dessus. »
Je laisse échapper un nouveau rire avant de lui tendre ma cigarette.

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Haussement de sourcils alors que son regard se pose sur le jeune homme maintenant étendu sur le lit. Il est chez lui, certes, mais est-ce nécessaire de se montrer aussi confortable? Il ne prend d'ailleurs pas la peine de revêtir un nouveau t-shirt ce qui agace Jae l'instant de quelques secondes. Il n'aime pas être provoquer et ce, peu importe de quelle façon on essaie de tester ses limites. Lui-même impatient de pouvoir couvrir son corps maintenant sec, il s'emparre de la main tendue vers lui pour aider le jeune homme à se redresser. Son mouvement est brusquement interrompu alors qu'il se sent tiré vers l'avant. Sa main libre se pose instincitvement sur le matelas pour éviter d'atterrir sur Ren qui en profite pour se redresser. Son regard trouve le moyen de se perdre davantage sur le corps de ce dernier malgré la situation et il sent son visage s'enflammer du à cette nouvelle proximité. Il n'est pourtant pas du genre à être bouleversé si facilement et pourtant, l'imprévue de la situation, le sentiment de ne pas déternir le parfait contrôle,  jouent sur sa prestance naturelle.

Tu fais ce que tu veux, tu es chez toi.

Jae retrouve enfin un semblant de contrôle et éloigne suffisamment son visage pour plonger son regard dans celui du jeune homme. Ce jeu peut se joeur à deux.

Pour ma part, le verre renversé était un simple accident. Par contre, en ce qui te concerne, je commence à croire que tu avais prévu le coup pour me ramener ici, contrairement à ce que tu affirmes.

Pourtant, les paroles qui suivent font tiquer le dealer qui ne veut certainement pas projeter l'image du pauvre jeune homme pudique. Il glisse une main dans ses cheveux avec désinvolture avant de prendre la cigarette que lui tend Ren. De quoi le détendre alors que ses hormones se battent pour prendre le contrôle de son corps alors qu'il avait pourtant consommé ses psychotropes en connaissance de cause. Il affiche bientôt un sourire en coin, se penchant à nouveau vers l'autre jeune homme, maintenant appuyé contre le mur.

La peur?Je ne connais pas. Mais dis moi. Je me trompe où tu es réellement intéressé par ma marchandise? Évidemment, je ne force personne. Il paraît que la peur, c'est normal mais pour être honnête, j'en sais rien.

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Je souris à ses paroles sans répondre. Ce n’était pas un traquenard même si les apparences sont contre moi. Après tout, tout à l’heure j’étais bien trop énervé pour réaliser qu’il n’était pas déplaisant à regarder. Alors oui, je l’ai ramené ici pour sa came et pour rien d’autre, du moins ça ne m’avait pas réellement traversé l’esprit, pas consciemment mais à présent quand on se retrouve tous les deux torses nus dans ma chambre… c’est différent.
« Mais qu’est-ce que tu crois ? J’attends justement que tu déballes la marchandise. »
Sans perdre mon sourire, je récupère ma cigarette pour tirer dessus tout en lui faisant signe de s’assoir sur le lit.
« Mais tu veux peut-être qu’on règle notre petite affaire dans le canapé du salon ? Lui aussi est confortable. »
Un rire m’échappe. Oui je choisis délibérément d’être ambigüe dans mes paroles parce que j’ai bien vu que je ne le laissais pas non plus indifférent. Après tout, son visage s’est enflammé tout à l’heure lorsqu’on s’est retrouvé très près l’un de l’autre et j’ai trouvé ça particulièrement mignon. Surtout pour un gars qui vend de la came pour arrondir ses fins de moi.
« J’ai du fric si c’est ce qui t’inquiète et je paie en liquide mais considère moi comme un novice car en dehors d’un joint de temps en temps je n’y ai jamais touché. Je suis en quelque sorte, un très gentil garçon. »
Du moins si on prend le terrain de la drogue comme référence mais certaines de mes conquêtes ou des mecs à qui j’ai pu casser la figure vous diront le contraire. Ma petite-amie qui ne sait pas que nous avons rompu, pourrait à sa manière le confirmer. Je ne suis pas un enfant de cœur et j’ai malgré tout l’impression que le gars devant moi est pire que moi mais ça me rend curieux.
« Alors explique-moi comment ça marche. C’est un truc que je dois sniffer ? Avaler ? Je ressens quoi après ? Et combien de temps ? Et la descente, c’est comment ? »
Beaucoup de question et je ne sais pas s’il m’en donnera les réponses ni s’il me dira la vérité mais je sens déjà une certaine excitation me gagner. D’ailleurs je dois ressembler à un gamin impatient de goûter une nouvelle friandise. Reste à savoir si la friandise en question est une drogue ou tout autre chose…

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Un rire à la fois amusé et méprisant s'échappe de ses lèvres. Son hôte semble apprécié jouer sur l'ambiguïté de la situation mais Jae n'a certainement pas l'intention de le laisser avoir le dessus sur cet aspect. S'il n'était pas défoncé à ce point, son attirance serait-elle aussi apparente? Il ne peut le confirmer avec certitude parce que Ren est différent des hommes avec qui il passe généralement ses nuits. D'un point de vue purement physique, les femmes l'attirent davantage. Par contre, sa clientèle est principalement constituée d'hommes et la majorité d'entre eux sont beaucoup trop vieux pour avoir un jeune dans la vingtaine dans leur lit sans en payer le prix.

Je vais essayer d'y aller doucement alors, je ne voudrais pas brusquer un gentil garçon.

Retour dans l'ascenseur en ce qui concerne l'ambiguïté. Il ne peut s'empêcher de rire en entendant les questions du jeune homme. Non seulement il est un débutant en la matière mais il n'a sans doute jamais fréquenté la rue pour être aussi ignorant.

Calme toi. On va y aller doucement, pas d'injection, pas de d'inhalation, contente toi de me laisser faire.

De toute façon, Jae ne sort jamais avec son stock le plus dure, mais aussi le plus dispendieux. Trop risqué. Il retire donc un sachet de la poche de son jeans contenant quelques comprimés.

Tu peux avaler ou laisser fondre. Il n'y a pas de descente, qu'une montée au ciel.

Clin d'oeil alors qu'il retire deux comprimés qu'il porte à sa bouche. Il approche ensuite son visage de celui du jeune homme et pose rapidement ses lèvres sur les siennes. Il s'agit d'une pratique courante chez les jeunes qui n'a rien à voir avec le romantisme ou l'érotisme d'un baiser. C'est l'initiation du débutant alors qu'il force le passage entre les lèvres de Ren avec sa langue pour déposer l'un des comprimés sur sa langue. Une fois fait, le dealer éloigne son visage, affichant un sourire satisfait.

Reste plus qu'à attendre quelques minutes et tu devrais sentir les effets.

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On dirait que je ne suis pas le seul à jouer à ce petit jeu là. Lui aussi charge ses paroles d’ambiguïté qui laisse planer le doute sur nos réelles intentions. L’espace d’un instant je me demande qui se fera prendre le premier à ce petit jeu là. Lui ou moi ? Dans le fond, est-ce que ça à une quelconque importance ? Tant que ça ne devient pas prise de tête ni ennuyant, c’est finalement tout ce qui compte. Pour le reste, on verra bien jusqu’où ça va nous mener.

Ce qu’il me dit ensuite me rend curieux. Pas d’injection ? Pas d’inhalation ? Alors quoi ? On va faire ça comment ? Avec des cachetons… C’est ce que je me dis en le voyant sortir ce sachet de la poche de son jeans. Je ne souris plus, je l’observe avec attention et curiosité, comme un gamin à qui on promet la plus délicieuse des friandises, sans la moindre contre partie puisqu’il me dit qu’il n’y aura pas de descente. Est-ce que je peux vraiment le croire ? Je n’ai pas vraiment le temps de me poser la question puisqu’il m’embrasse. Surpris, je le laisse presser ses lèvres contre les miennes et les entrouvre lorsque sa langue cherche à se glisser entre. Je sens le comprimé passer de sa bouche à la mienne et je me souviens de ses instructions : avaler ou laisser fondre. Je décide de le laisser fondre, comme pour tenter de garder le contrôle quelques instants, comme si j’étais en mesure de choisir de garder le comprimé dans ma bouche ou bien de le recracher.

Je crois que je rougis à cause de son baiser car j’ai le visage qui chauffe légèrement. Je ne m’étais pas attendu à le prendre comme ça et je dois dire que je suis troublé et peut-être un peu excité. Heureusement que j’ai enfilé un pantalon, sinon il aurait certainement remarqué l’effet qu’il a eu sur moi mais je ne veux pas être celui qui perdra. Pas à ce petit jeu là.
« Quel genre d’effet ? Est-ce que je vais me sentir excité ? »
Je tire sur ma cigarette comme pour tenter de calmer les réactions de mon corps suite à notre court échange buccale.
« Est-ce que je vais me sentir bien comme avec un joint ? Est-ce que ça sera meilleur ? »
Je me décolle à nouveau du mur pour me rapprocher de lui, près, très près de lui au point qu’il peut sentir mon souffle contre sa peau mais ce ne sont pas mes lèvres qui se présentent devant les siennes mais plutôt ma cigarette alors que je lui murmure dans le creux de l’oreille :
« J’espère que ça n’enlève rien aux capacités sexuelles ni à l’envie de baiser. »

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Jae se montre généralement honnête en ce qui concerne les effets des substances qu'il fournie. Dans ce cas-ci, la MDMA, lui semble être le choix le plus approprié pour un novice qui ne s'en tient généralement qu'à la marijuana. Les effets nocifs sont plutôt rire et il risque d'avoir un peu mal à la mâchoire le lendemain, tout au plus. Après lui avoir transféré le comprimé par un contact bref et presque platonique, le dealer s'éloigne et observe sa réaction. Il est surpris de voir apparaître des rougeurs sur le visage de Ren. Ce dernier semble pourtant rapidement reprendre le contrôle de lui même alors qu'il tire à nouveau sur sa cigarette.

Un sourire amusé apparaît sur le visage de Jae alors que l'autre jeune homme se montre toujours aussi curieux. Il n'est donc pas du genre à se garder la surprise. Il hausse un sourcil  à son dernier commentaire, sentant pourtant son corps réagir face à cette nouvelle proximité. Désire-t-il obtenir d'autres faveurs que de la marchandise de la part de Jae?

Ça ne devrait pas, au contraire. Tu as donc des plans de pour la nuit?

Qui sait s'il n'attend pas une ou un amant pour réchauffer ses couvertures et profiter de ce loft luxueux? Jae ne peut pas le blâmer, il ferait sans doute la même chose. Il décide finalement de satisfaire davantage la curiosité de Ren qui ne devrait pourtant pas tarder à ressentir les effets.

L'ecstasy porte bien son nom. Elle procure un sentiment d'euphorie malheureusement trop éphémère. Elle démultiplie les émotions, tu auras envie de te rapprocher physiquement et psychologiquement.

Pour sa part, il trouve la substance particulièrement utile lorsqu'il rencontre des clients et qu'il a besoin de se montrer particulièrement attentionné. Autrement, sa désinvolture a tendance à le rattraper un peu trop facilement.

Contrairement à la marijuana, tu auras sans doute envie de sortir à nouveau, de rencontrer des gens. L'effet est plus... Stimulant.

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