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fausse alerte (ilkyang)
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fausse alerte (ilkyang) | Dim 6 Déc - 19:11 Citer EditerSupprimer
C’était l’hiver, il faisait froid, tout était normal jusque là. Sauf que ça faisait un énième mois en plus où Beomgyu était seul. Si seul, dans cette météo qui n’arrangeait pas sa mélancolie. Un air de musique aux oreilles, il ne portait pourtant pas d’écouteurs. Tout était dans sa tête, il pensait à ce concerto qui ne se finissait toujours pas, se répétant la mélodie A en boucle, comme si cette répétition l’aiderait à trouver une harmonie dans une suite possible. Cela faisait des semaines qu’il travaillait dessus, dans son studio, loin de tout contact humain. Il en devenait fou, il ne mangeait plus, et pour le gourmand qu’il était ça voulait dire beaucoup. Il ne dormait plus, les cernes sous ses yeux en témoignaient. Pour une fois, il se laissait aller. Ça arrivait de temps en temps, il ne voulait plus penser à rien et pourtant il repensait à tout en même temps. Son oncle, qui était en prison, qui y était autant puni qu’il y était en sécurité, sa propre vie qui n’avait aucun sens. Il se cachait sous tant d’identités différentes qu’il avait des moments de vide pendant lesquels il ne savait plus qui il était. Etait-il Hongkongais ? Etait-il Coréen, venant des régions du sud ou du nord ? Il n’était plus sûr et même parfois son accent devenait étrange à force de ne plus savoir lequel utiliser. Il en perdait ses origines (en avait-il seulement ? Il avait été un enfant trouvé, avec très peu d’informations sur sa personne).
Du coup, dans ces moments, il sortait et se baladait et prenait l’air. Si seulement ces moments pouvaient arriver plus souvent en été qu’en hiver, par contre. Car autant l’été il en mourrait de chaud, mais le froid commençait déjà à lui mordre les os à cause de son état immobile depuis plus d’une heure sur ce banc. Dans un soupir il leva, lentement, comme s’il faisait déjà partie de cette catégorie de personnes âgées qui pouvaient s’asseoir sur les sièges du fond dans le métro. Il n’avait même pas son casque audio sur lui, mais avant tout, il devait trouver un endroit pour manger. Son estomac se manifestait depuis maintenant dix bonnes minutes et ses entrailles se serraient à défaut d’avoir du contenu.
Toujours de ce pas lent, il parcourut le pont qui passait au dessus de la rivière Han, s’arrêtant un temps. Il observait l’horizon, profitant de sa grande taille pour ne pas être gêné par les barrières de sécurité. Le soleil qui descendait lentement, annonçant qu’il était bientôt dix-neuf heures, était sublime et Beomgyu eut enfin une étincelle d’inspiration pour son concerto. Il ferma les yeux, se penchant en avant inconsciemment et trouva une mélodie B lorsqu’il fut brusquement bousculé sur le côté et jeté au sol. « Qu’est-ce que… Merde. » Ses côtes, qui avaient pris tout le choc de deux corps lui faisaient atrocement mal. Quelqu’un s’était jeté sur lui comme s’il avait voulu le plaquer au sol. Mais pourquoi ? Est-ce que cette personne pensait qu’il allait sauter du pont comme beaucoup de jeunes coréens trop fatigués ? « Mais ça va pas ?! »
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Re: fausse alerte (ilkyang) | Mar 8 Déc - 10:02 Citer EditerSupprimer
Coucou, je me suis permise de répondre :$ car j'aimais bien le sujet
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« Je m’en fous ! Il s’en sortira. » Criais-je avant de partir. Les yeux emplis de larmes, le cœur battant. Je courrais presque, marchant comme si je pouvais fuir. Tout oublier. Yohan s’en sortira. J’y croyais dur comme fer. Mon frère allait revenir ! Quoiqu’il arrive. Et je ne supportais plus ces mines déconfites, ces regards de pitié des médecins. Pourquoi personne n’y croyait ? Pourquoi étais-je encore le seul à croire qu’il reviendrait ? J’avais envie de vomir tout à coup. J’avais emmené ma guitare pour lui jouer ma nouvelle musique. J’étais sûr qu’il avait aimé, malgré qu’il ne réagisse plus. Srey était venue plus tôt… et elle me manquait déjà. Finalement seul, perdu… je marchais sans réellement savoir où j’allais. Quelque part surement, là où il n’était plus. Tout me manquait chez lui, son rire, son visage… idiot quand on savait qu’il avait le même que moi. Mon jumeau était mon tout. Ma vie… et depuis je n’étais plus rien. Qu’une ombre. Pourtant la vie devait continuer. Et je me forçais à écrire ces chansons. A rester concentré sur mon avenir. Ma vie à l’agence devait passer avant tout le reste. Enfin j’allais vivre mon rêve… et pour Yohan je restais. A bosser des heures, à écouter ces discours. A croire qu’un jour je pourrais monter sur scène… et qu’il serait là pour me voir. J’en tremblais, j’avais froid tout à coup. Je m’étais arrêté, juste là sur ce pont. A penser, revoir cette soirée qui avait tout fait basculer. Une balle perdue… je n’y croyais pas. J’étais persuadé qu’elle lui était destinée. Et à cause de ça… il n’était plus là. Juste perdu dans les limbes trop loin de moi. « Je t’en supplie Yohan… reviens… » Reviens vers nous. Srey t’attend, moi aussi… une vie meilleure on pourrait se la construire. J’ai tellement de choses à lui dire. A lui montrer… et je pleurais. Comme un gosse qui venait de perdre son repère. Déboussolé, j’avais la brusque impression de ne plus rien avoir. Pourtant une lueur d’espoir, un message qui arrivait sur mon écran de téléphone… Ye Won… celle qui pouvait me sauver. Me maintenir hors de l’eau… « Je t’attends… » Me disait-elle. Alors pouvais-je abandonner ? J’essuyais mes larmes, dans un geste maladroit. Reprenant mon chemin, je devais m’accrocher à ce qu’on avait. Notre vie à tous les deux… j’étais sûr de moi. Et c’est le cœur gonflé d’amour que je voulais rentrer. Me réfugier dans ses bras… rien qu’un peu. Mais en marchant j’apercevais ce type. Juste là à quelques mètres. Perdu lui aussi… terriblement seul. Et je ne savais pas pourquoi mais sa peine faisait écho à la mienne. Je n’avais pas besoin de réfléchir et je me précipitais vers lui. Pour le faire tomber au sol. Je n’avais pas mesuré mon geste. J’avais juste eut peur… peur de le voir sauter. Le souffle coupé, je me redressais, je ne savais pas si je lui avais fait mal. « Je… désolé. » disais-je. Sans savoir pourquoi. Pour lui avoir sauvé la vie ? « N’abandonnez pas ! » criais-je. Il fallait y croire, trouver quelque chose qui pouvait encore le raccrocher à la vie. « Y’a des tas de choses qui valent encore le coup. » comme la musique, l’amour, les bonbons acidulés. Je n’en savais rien. Tout ce qui pouvait avoir un jour rendu heureux.
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Re: fausse alerte (ilkyang) | Mer 9 Déc - 18:21 Citer EditerSupprimer
Aucun soucis, c'était là pour quiconque voulait répondre.
Il pourrait être un poète européen romantique. Pourtant il ne l’était pas tout, comme il n’était même pas européen. Ses traits asiatiques trop présents et le fait qu’il ne parlait aucune langue de pays d’Europe en étaient la preuve. Pourtant, poète, il l’était, à sa manière. Il n’écrivait pas de paroles, laissant ce travail pour un vrai parolier avec plus d’expérience que Beomgyu. Pourtant tout passait dans la musique. Sa poésie, ses paroles, tout. Les paroles n’avaient pas nécessairement besoin d’être sous la forme de mots formant des phrases mises les unes à la suite des autres. C’était une poésie sonore, mais encore une fois, loin de la version des Européens au XXe siècle. En un mot, c’était de la musique. Celle qui transportait le coréen dans des mondes inatteignables, celle qui lui permettait d’ouvrir tous ses sens, à tel point qu’il avait l’impression d’avoir atteint l’immortalité. C’était la musique qui l’avait maintenu vivant, qui l’avait sorti de bien des situations difficiles. Et s’il n’avait pas découvert ces trois notes, et s’il n’était pas devenu compositeur, sûrement serait-il encore coincé sur sa montagne, seul, et crevant de faim. Or, ce n’était pas toujours suffisant, et parfois son oncle lui manquait énormément. Cet ahjussi qui l’avait élevé alors qu’il ne venait de nulle part.
Perdu dans ses pensées, il en avait regardé l’horizon, il sentait sa mélodie venir, arriver rapidement dans sa tête, d’abord calme puis trop rapide, alors que ses doigts pianotaient sur la barrière qui le séparait de la terre et de l’eau. Elle était là, et il la notait mentalement, puis tout disparut. Lui, l’horizon, la mélodie. Seule la douleur qui arrivait après un choc violent se faisait ressentir.
Il se faisait crier dessus, mais rien de très négatif, au contraire. Il n’en avait pas l’habitude, cela faisait des années qu'on ne lui avait pas parlé ainsi. Lui qui évitait les contacts humains sauf lorsqu’il partait à la rencontre d’une aventure pour une nuit. « Quoi ? » Il ne comprenait rien. Qu’est-ce qu’il ne devait pas abandonner ? Sa recherche de la musique ? Mais il était sur le point de retrouver son inspiration pour combler les vides de son concerto, et cet inconnu venait de tout détruire. « Dis-moi alors ce qui vaut le coup, vu que tu sembles si excité à me déranger pour ça. » Beomgyu était toujours au sol et celui-ci n’était malheureusement pas chauffé. vêtu de sa fidèle amie, une doudoune coupée longue qui descendait en dessous des genoux mais, il ne souhaitait cependant pas rester au sol. Seulement, le problème était que son coude et son flanc lui faisaient mal. Il ne le dirait pas tout haut mais c’était bien la seule raison pour laquelle il ne s’était pas encore redressé. « Tu m’aides à me relever? » C’était bien lui qui l’avait fait tomber après tout. « Ça te prend souvent de te jeter sur les gens comme ça ? » Finalement debout, il comprit. Il était sur un pond, plutôt connu d’ailleurs pour avoir été témoin de nombreux jeunes qui sautaient pour rencontrer l’eau froide et dangereuse. « Ah… Mais j’allais pas sauter. » Dit-il sur un ton presque évident.
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Re: fausse alerte (ilkyang) | Ven 11 Déc - 9:24 Citer EditerSupprimer
Il m’avait perturbé par sa demande. Lui dire ce qu’il valait le coup… tout dépendait de nous. Chaque individu avait ses habitudes, ses moments qui pouvaient nous rendre heureux. Je me sentais bête tout à coup. Silencieux, à chercher mes mots. Mon cœur bondissait dans ma poitrine et j’étais incapable de me rappeler ce que je fichais ici. Juste un instant, des secondes qui s’évaporaient alors que je grimaçais. Le relever ? Evidemment, il fallait que je l’aide. Alors je le faisais machinalement, alors que je remettais ma guitare sur le dos. J’espérais ne pas avoir été trop brusque. Pour elle mais pour lui aussi. Puis cette question me déroutait. Est-ce que je faisais ça souvent ? Non bien sûr que non. J’étais loin de sauver la vie des gens à longueur de temps. J’étais même plutôt de ceux qui leur pourrissent. Je jetais un regard derrière lui, vers le vide… « Je… » J’y avais cru. « J’ai pensé que tu voulais sauter. » mais il m’avait dit non. Comme si j’aurais dût m’en douter. Venais-je de faire la pire erreur de ma vie ? Ou peut-être mentait-il parce qu’il avait peur ? « Tu n’en donnais pas l’air. » disais-je comme si je savais mieux que lui. « T’avais le regard dans le vide… et t’avais ce truc qui… m’a fait flipper. » puis je grimaçais, me reculant d’un pas alors que mon épaule me faisait mal. Une triste blessure que j’oubliais parfois. « Tu avais l’ai perdu. » à moins que ça ne soit moi qui l’était. Me prenait-il pour un fou ? Peut-être un peu, et je ne savais subitement plus où me mettre. « Tu es sûr que tu n’allais pas sauter ? » pourquoi j’insistais autant ? Parce-que j’avais encore les mains qui tremblaient. J’avais cru… me voir peut-être. Juste quelques secondes. Au bord du gouffre, prêt à tout laisser tomber. Je me sentais mal tout à coup. « Je… je suis désolé. » un peu honteux finalement. Je m’étais fait des idées. Je n’aurais pas dût me mêler de ça. L’avais-je blessé ? J’y avais été un peu fort. « Est-ce que je t’ai fait mal ? » demandais-je en le regardant un peu partout. Je n’avais pas la moindre idée de qui il était. Ni même si il était heureux ou non. Quel genre de pensées l’avaient arrêté ici à une heure aussi tardive ? Je me disais qu’au fond il y avait quand même une raison. Personne ne pouvait s’arrêter sur un pont… seulement pour réfléchir à un moment heureux. J’avais été assez rude, avec toute la peur qui m’avait assommée. Mais maintenant que j’étais face à lui je me sentais ridicule. Devais-je lui poser d’autres questions ? Ou faire comme si jamais nous nous étions vus ? « Je m’appelle Seo Il Kyang. » pourquoi est-ce que je faisais ça ? En avait-il quelque chose à faire de comment je m’appelais ? Il devait surement se dire que j’étais un taré. Mais j’espérais que mon allure ne lui faisait pas peur… j’avais pourtant les yeux rouges, une fatigue certaine sur le visage. J’étais épuisé par mes journées, mes pensées… je ne dormais que deux heures par nuit. Mais ça allait… ouais, tout irait bien. Me mordillant la joue, je regardais par-dessus le pont avant de lancer « ça te prend souvent de venir réfléchir sur un pont en pleine nuit ? Seul… » Allais-je savoir son secret ou simplement me rendre ridicule ?
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Re: fausse alerte (ilkyang) | Mar 15 Déc - 9:52 Citer EditerSupprimer
Beomgyu avait dû tout réapprendre de la vie dans une société qui ne s’arrêtait pas à son oncle et à la grand-mère voisine lorsqu’il avait quitté sa montagne. Il avait découvert les villes, les immeubles qui dépassaient l’étage d’une simple maison en bois. Il avait découvert l’internet, les connexions. Il avait d’abord été moqué par ses camarades de classes qui le prenaient pour un sauvage, puis il avait appris, s’était adapté et avait changé. Il pensait en savoir suffisamment pour réussir à se fondre dans les masses de la ‘normalité’ de la capitale. Pourtant, certaines réactions dont il était témoin le surprenaient encore. Comment aurait-il pu savoir que regarder l’horizon mélancoliquement allait résulter dans sa personne plaquée au sol par un city boy. Il avait mal, c’était sûr, mais il était surtout surpris et légèrement agacé. « Donc on ne peut plus regarder à l’horizon de façon mélancolique, sous peine d’être pris pour un suicidaire ? » Il avait haussé un sourcil défiant silencieusement le garçon de le contredire. Pourtant ce dit garçon n’avait pas forcément tort. Beomgyu était perdu, mais c’était le cas depuis qu’il avait été forcé de se séparer de l’ahjussi qui l’avait élevé. La musique était son guide mais ce n’était pas pareil car il était seul, loin du contact des autres créatures humaines. Il ne l’avouerait jamais, cependant ces dernières l’effrayaient énormément. Il y avait quelques années, il aurait pu le faire, ce saut. Et, quand bien même il se disait sauvé par la musique, quelque chose au fond de lui, caché dans son inconscient, somnolait. Une bombe à retardement qui ne manquait pas grand-chose avant d’exploser.
A bien observer le jeune homme, Beomgyu remarquait que celui-ci était tremblant, secoué par une action qui n’était pas prévu d'être produite. « Et toi, t’es sûr que ça va ? » Car entre les deux, il semblait être celui qui avait besoin d’aide. Le musicien serait presque amusé par la situation si son flanc ne lui faisait pas si mal, pourtant il ne put empêcher un rire nerveux de s’échapper. « Seo Ilkyang, oui j’ai mal. » Il avait pris un ton quelque peu narquois mais pourtant qui gardait une légère pointe d’amusement. Il aurait dû être énervé, il venait de lui voler son inspiration d’une respiration coupée contre le sol, mais la surprise et la rareté de la situation commençait à l’amuser. Puis il avait bien compris la dernière fois comment ça pouvait se terminer s’il réagissait trop violemment. « Est-ce que c’est interdit de venir réfléchir sur un pont dans ce pays ? » Il avait laissé un fort accent cantonais sonner dans sa phrase bien qu’il s’était fait discret au début. « Tu me sembles bien curieux, petit. » Enfin, petit jusqu’au moment où il découvrirait que le garçon pouvait être plus âgé que lui. Puis son regard se posa enfin sur l’objet dans le dos de Ilkyang. « Tu joues ? Ça ne t’arrive pas de venir chercher de l’inspiration au milieu de la nuit, parfois ? » Jouer au musicien torturé, en cherche de soi-même dans les moments les plus vides pour finir une mélodie. C’était cliché mais pourtant trop proche de la vérité chez le jeune coréen.
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Re: fausse alerte (ilkyang) | Lun 11 Jan - 14:38 Citer EditerSupprimer
Je n’avais pas réfléchis à tout ça. Ce n’était qu’une attitude après tout. Pourquoi avais-je finis par voir le reflet de mes propres pensées ? J’étais bête. Je me trouvais honteux finalement face à lui et c’était pire quand je tentais de me justifier et trouver une raison à mon attitude. Il n’y en avait pas. J’étais juste perdu… quand il me posait la question je restais silencieux. Bien sûr que ça allait. Tout allait bien dans ma vie je me forçais à le croire depuis des jours. Alors j’avais juste souris. Pas besoin d’en dire plus. « Non c’est pas interdit mais… » il y a une manière de le faire avais-je envie d’insister. Roh, il allait finir par me trouver lourd. Alors j’avais balayé cette idée et avait haussé les épaules. « Y’a d’autres endroit que les ponts cela dit. » fallait quand même que j’en rajoute une couche. Histoire de lui dire qu’il aurait pu se poser sur un banc dans un parc. J’aurais été moins paniqué à l’idée de le voir là. Mais ma guitare avait attiré son attention. Etait-il musicien aussi ? Faisant la moue, j’hésitais un instant. S’il savait comment j’avais passé la plupart de mon temps à trouver l’inspiration. Chez les autres… je me servais toujours des étrangers pour écrire mes chansons. Il n’y avait que depuis peu que je me livrais enfin à mes propres émotions. Et parfois je ne savais pas ce qui était le mieux. Interpréter celle des autres ou la sienne ? Inspirant doucement, je lâchais « Peut-être… mais rarement sur un pont. » j’avais souris malgré tout. Pour me moquer ? Où détendre l’atmosphère j’en savais rien. « Je préfère être assit dans un endroit grouillant de monde. » parce-que se baigner de la foule c’était toujours plus inspirant peut-être. En tout cas en ce moment j’en avais besoin. Avec mon frère dans le coma je ne voulais pas être seul. Mes pensées me torturaient beaucoup trop et j’avais peur de retomber dans mes travers. Ressentir c’était une chose, mais se perdre dedans en était une autre. « Tu joues aussi ? » il avait l’air de s’y connaitre. A sa façon d’avoir demandé et d’être là finalement. « Tu cherchais l’inspiration donc. » concluais-je mal à l’aise. Je ne savais plus où me mettre, mais le fait qu’il soit musicien m’intéressait. Depuis que j’avais renoué avec ma passion plus rien ne m’arrêtait. Et j’étais si fier d’être entré dans cette agence. Un jour peut-être finirais-je par vendre des disques dans le pays entier. « Tu l’avais trouvé ? L’inspiration je veux dire. » Parce-que si j’étais arrivé au mauvais moment j’avais du interrompe tout son processus. Et je savais à quel point cela pouvait être frustrant. « Si je t’ai coupé, j’en suis désolé… » Redisais-je pour en être certain. Puis me reculant un peu j’avisais sa silhouette. Je me demandais de quel instrument il pouvait jouer. Je cherchais brièvement des marques sur ses doigts des cors par exemple laissé par une guitare comme les miens… mais je ne voyais pas de tout ça. Pianiste peut-être ? « Tu aimes jouer au musicien torturé… » Disais-je avant de rire bêtement. « Tu composes ? écris ? ou joues seulement ? » J’étais trop curieux. Mais parler musique c’était pour moi la priorité dans la vie. Puis finalement je lançais « Je joue et chante, avec mon meilleur ami. On a un duo. On compose nous-mêmes nos chansons… On a déjà fait des petits concerts à travers le pays. Mais rien de glorieux. » J’en étais fier quand même. Etre parti à mes dix-huit ans pour vivre mon rêve c’était la plus belle chose que j’avais faite. « Je suis dans une agence… mais je te rassure je danse pas. » je ne savais pas pourquoi ça devait être rassurant. Surement parce-que je n’avais ni l’allure, ni l’attitude d’un danseur. Peut-être le terme agence effrayait certains musiciens… moi le premier. J’avais eu peur de devoir faire des choses que je n’aimais pas. Mais nous étions vraiment considérer comme un groupe authentique. On avait le droit d’écrire nous-mêmes nos chansons… malgré que nous n’ayons rien sorti encore d’officiel avec eux.
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Re: fausse alerte (ilkyang) | Sam 16 Jan - 19:53 Citer EditerSupprimer
Si Beomgyu avait envie d’exploser, il choisit de se retenir, se montrant simplement agacé d’avoir été plaqué au sol aussi brutalement. En y réfléchissant bien, cet inconnu avait simplement jugé bon de le retenir, surtout s’il avait pensé que le coréen allait se jeter du pont. Néanmoins, le musicien était loin d’être fait de muscles et de graisse et sa peau sur les os en était la preuve, rendant la chute plus douloureuse encore. Il avait mal, mais pas assez pour comprendre qu’un os était cassé ou un tendon abîmé. Puis, si Beomgyu voulait mettre fin à sa vie, il l’aurait fait dans l’intimité de son appartement, loin des regards extérieurs et s’assurant ainsi qu’il ne dérangerait personne par son départ. Car il savait la société coréenne extrêmement cruelle, jusqu’à voir son départ comme une nuisance car cela voudrait dire que quelqu’un devrait s’occuper de récupérer son corps et de remplir touts les papiers importants. Au moins, l’avantage chez le garçon était qu’il n’avait pas de famille à contacter en cas de départ. Néanmoins, si Beomgyu se sentait très seul, loin de son oncle et perdu dans un monde qu’il essayait encore de comprendre, sa date de départ n’était pas encore prévue. Il avait la musique pour le maintenir en vie, pour lui garder la tête hors de l’eau. Alors il retourna les inquiétudes, demandant à l’inconnu si, lui, allait bien.
Il semblait que c’était le cas alors que ce Seo Ilkyang continuait de parler sans cesse. Beomgyu répondit par une grimace, s’imaginant seul dans une foule. Au lieu de lui accorder de l’inspiration, il recevrait surtout une crise de panique. Tellement habitué à vivre seul (avec son oncle), perdu dans sa montagne, il ne s’était toujours pas habitué à la sur-population de la capitale coréenne. « T’aimes le monde, moi c’est la solitude. » Il s’inspirait surtout de la nature, plus que des personnes, y trouvant plus de beauté. Il connaissait la nature humaine, et savait surtout à quel point celle-ci était hideuse. Tout le monde portait un masque pour s’en cacher, certains gardaient à vie ce masque, jouant aux saints, or Beomgyu voyait les laideurs qui se cachaient en dessous. La conversation se déplaça de la dangerosité de réfléchir sur un pont à la musique. Un sujet sur lequel les deux jeunes hommes pouvaient peut-être s’accorder. Pourtant, le coréen ne pensait pas se faire attaquer par autant de questions d’un coup. Il secoua la tête de droite à gauche lorsqu’il voulut répondre dans la négation. « Non, j’étais sur le point de l’avoir quant je me suis fait plaquer au sol, je me demande par qui. » Posant le coude contre le rebord de la barrière de sécurité, le menton dans la paume de sa main, son regard ne lâcha pas le jeune homme face à lui. Il n’y avait rien de méchant dans ses mots, seulement une pointe de taquinerie. « Bon, ce qui est fait est fait, tant pis. Ça reviendra. » Il tentait de le rassurer, ne sachant trop pourquoi. « Eh, mollo l’asticot. » Il se sentait submergé à cause de toutes ces questions, à tel point qu’il aurait préféré revenir sur ce plaquage. « Tu es donc jeune musicien, hm ? » Il ne répondait pas tout de suite à ces interrogations, laissant planer le suspense. Sûrement, si la situation avait été différente, Beomgyu se serait offusqué de voir que le garçon ne le connaissait pas. Lui, qui écrivait pour beaucoup de groupes populaire dans la kpop et les avait fait gagner un bon nombre de fois avec ses hits qui fonctionnaient à merveille. « Et tu composes aussi, intéressant. » Le musicien était déjà en train de monter des plans, s’imaginant jouer de ses relations pour un inconnu, chose qu’il n’aurait jamais fait d’ordinaire. « Tu connais Dalgui, le compositeur ? » C’était son nom de scène, celui qu’il utilisait pour les réseaux sociaux, mais alors qu’il se rendit compte qu’il ne s’était même pas présenté, il enchaîna. « C’est un peu dommage pour lui, il fait de bons sons mais jamais le genre qu’il préfère. » Pris d’un coup, Beomgyu attrapa le poignet du jeune garçon et le traîna derrière lui jusqu’à un camion-semi-tente tenu par une ahjumma qui faisait à manger. « Bonsoir ahjumma, la même chose que d’habitude pour moi et ce garçon – puis il se tourna vers Ilkyang – Assis-toi commande ce que tu veux, je paie. » Il en fit de même, montrant que c’était un habitué de ce lieu. « Et donc, ton genre de musique, c’est quoi ? »
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Re: fausse alerte (ilkyang) | Sam 13 Fév - 9:45 Citer EditerSupprimer
Je parlais beaucoup trop. D’ordinaire je n’étais pas aussi relou, enfin si peut-être un peu. Mais quand me parlait musique j’avais toujours un tas de choses à raconter. Ce soir-là je ne pensais pas que j’allais croiser ce… je ne savais toujours pas comment il s’appelait d’ailleurs. Ou me l’avait-il dit ? J’en venais à penser que je ne l’avais pas écouté. Grimaçant à ma réflexion, je continuais pourtant à discuter. Lui dire trop de choses, pour un seul homme. Le pauvre n’avait pas vraiment le temps de se poser. Lui et moi étions différents. Il aimait la solitude, la solitude me tuait… je savais que face à elle, je serais empli de doutes. Envahi par mes démons… et englouti par eux. Je ne voulais plus de ça. Enfin j’espérais m’en sortir du moins… Je l’avais interrompu et je m’en voulais surement un peu. Mais je l’avais assommé de question par la suite. Au point qu’il me le faisait remarquer. Souriant embarrassé, j’espérais ne pas lui faire peur. Je me rendais compte qu’un peu de compagnie nouvelle me ferait du bien. Oh oui, ma copine m’attendait chez moi mais… j’allais devoir répondre aux mêmes questions. Avoir les mêmes doutes et putain d’angoisses qui me ravageaient. Au moins là… je ne pensais à rien. Qu’à ce type en face de moi. Et son attitude soudainement étrange. Dalgui ? Je connaissais oui. A l’agence les gens en parlaient beaucoup. Je n’étais cependant pas un fervent admirateur de kpop. Ce n’était pas mon truc. Mais sa réflexion me perturbait un peu. Etait-il un fan ? C’était surement la première fois que je rencontrais quelqu’un qui s’intéressait bien plus au compositeur qu’au groupe lui-même. C’était intriguant et à la fois bien plus passionnant je pensais. Un sourire sur les lèvres, je m’apprêtais à lui répondre quand il m’entrainait avec lui. J’avais faim, alors je n’avais pas le temps de réfléchir. « T’es sûr ? » il faut croire que oui, puisqu’il changeait déjà de sujet. Laissant échapper un petit rire, j’avais finalement opté pour un plat que je ne connaissais pas. Je ne venais jamais ici, mais il avait l’air d’être un habitué. « C’est ton QG d’inspiration ? » demandais-je amusé. Ça n’avait rien de moqueur. Mais il avait l’air de trainer beaucoup dans le coin. « J’aime beaucoup le rock, le pop rock, la pop us… mais j’écoute aussi du classique, du rap, de l’alternatif… je suis pas fermé. » en fait j’aimais écouté de tout. Pour m’inspirer, pour juger… je pensais qu’un musicien ne devait pas s’arrêter qu’à un style. « Je préfère les musiques à texte cela dit… les trucs trop mignons ce n’est pas mon truc. » et je pensais à quelque groupe notamment que je n’appréciais pas. Devais-je cependant lui avouer mon pêché mignon pour Taylor Swift ? Oh non j’avais trop de fierté pour ça. Cela dit avec ces questions je me rendais compte que je ne savais toujours pas de quoi il jouait. Ce type était mystérieux… « Tu sais que je ne connais pas ton nom. Ça commence à être bizarre… » Puis me reculant un peu « Si ça se trouve t’es un serial killer et tu me goinfres avant de me faire cuire. » J’avais un humour pourri. Le pauvre j’espérais qu’il me trouverait un minimum drôle. Moi j’en riais en tout cas, avant d’attraper ma boisson qui arrivait. J’avais vraiment soif, alors je n’attendais pas et l’ouvrait pour une boire. « Tu écoutes quoi toi ? De la kpop je suppose ? » Si il connaissait ce compositeur ça devait être ça. Je ne le jugeais pas, j’aimais quelques musiques et comment passer à côté de ce style chez nous. Ce n’était juste pas le style dans lequel je me voyais. J’écrivais la plupart de mes chansons en anglais, nous n’avions que quelques titres en coréens. Me redressant, je souriais avant de lui demander « C’est la première fois que je rencontre un type qui me parle d’abord du compositeur avant de l’artiste qui l’interprète. Alors… je me dis soit tu es fan, ou alors… tu connais Dalgui. » ça m’intriguait. Et comme il m’avait invité à manger, je supposais qu’il n’était pas contre une discussion interminable sur la musique.
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Re: fausse alerte (ilkyang) | Dim 14 Fév - 18:11 Citer EditerSupprimer
La catastrophe déjà derrière eux, les craintes et les questions échangées, Beomgyu voyait qu’il était différent du garçon, mais en même temps similaire par leur différence. Chose étrange, voire incompréhensible, mais pourtant une impression qui était assez forte pour rester dans sa tête. Il était vrai que la solitude était sa plus grande amie, d’autant plus depuis la disparition de son oncle mais pourtant, ça ne l’empêchait pas de ne pas s’entourer. Il restait juste faux, à la surface de ses fausses identités, même avec son meilleur ami. Même avec Seizan, qui pourtant semblait encore plus perchée que lui, avait réussir à avoir son emprise sur le musicien. A tel point qu’il la laissait aller et venir dans son appartement comme elle le désirait. Pourtant, son côté tactile était une chose à laquelle il devait encore s’habituer. Il emmena le garçon un peu plus loin, d’un manière qui pouvait se montrer forcée d’un point de vue extérieur. Il avait repéré le barnum qui les attendait avec une dame d’un âge avancée qui préparait des petits plats pour les piétons et fêtards qui auraient un petit creux. C’était un coin que le coréen connaissait bien, qu’il fréquentait souvent lorsqu’il avait besoin de sortir de son studio pour trouver de l’inspiration comme ce soir. A tel point qu’il s’était lié d’amitié avec l’ahjumma et pouvait jusqu’à se considérer comme un client régulier. C’était triste à dire, mais cette femme âgée était peut-être ce qui se rapprochait le plus des figures maternelles qu’il pouvait s’imaginer. Il n’avait jamais connu sa mère, son oncle ne lui en avait jamais parlé. Et il avait été entretenu par des femmes plus âgées après l’arrestation de l’homme qui l’avait élevé. Mais une mère, une maman, était un concept inconnu pour lui. Cette chaleur qu’un enfant était censé ressentir dans les bras d’une femme qui l’avait élevé, était une sensation qu’il n’avait jamais ressenti. Son oncle n’était pas toujours tendre, et avait une manière de montrer son affection qui pouvait être mal comprise.
Ils s’installèrent sur les tabourets en plastiques bleus, ou vert, et Beomgyu invita le garçon à commander ce qu’il désirait. « C’est mon QG d’inspiration pour mon estomac, oui. » Grand mangeur qu’il était, tout était lié. Il lui était difficile de travailler le ventre vide, or il avait toujours faim et mangeait des quantités inquiétantes. Le musicien écoutait Ilkyang, relevant qu’il était des sons relativement variés, ce qui ne lui déplaisait pas. « C’est rare de voir des jeunes écouter de la musique classique. » La grande musique étant son genre favoris, avec le classique, le baroque et le romantique, il n’avait put s’empêcher de relever celui-ci. « Je pourrais te demander si est ton compositeur préféré, mais je sais si ça t’intéresserait. » Leurs plats arrivèrent, gentiment donnés par la vieille dame qui ne se priva pas de donner une petite tape derrière la tête de Beomgyu avant de l’accuser de ne pas être passée la voir depuis trop longtemps. Il fit la moue, se frottant la zone douloureuse et lui promis alors de se faire pardonner en venant deux jours par semaine pendant un mois. Reportant son attention sur le garçon, il ne put s’empêcher de rire. Certes, il était étrange et mystérieux, mais de là l’appeler un serial killer ? Il n’était pas son oncle, non plus. « Oui, tu coup t’as intérêt à manger rapidement et en plus grande quantité car là, j’aurais rien à me mettre sous la dent. » Continuer dans la plaisanterait n’était peut-être pas une bonne idée alors qu’il n’avait toujours pas donné son nom. « Tu peux m’appeler Oh Yeongjun. » Il avait le choix entre donner son nom officiel, et deux autres identités, or l’ahjumma ne l’avait connu que sous ce nom. Les questions continuaient, alors que le musicien piochait les gâteaux de riz dans son plat de tteokbokki. « Aaah, non, je suis vieux avant l’âge, j’écoute principalement du classique. » Il essayait même d’écrire des pièces classiques. « Je suis dans l’industrie musicale, alors bien sûr que je le connais. Puis c’est son travail, pas simplement ceux qui interprètent ses musiques. » Et pourtant il s’en fichait pas mal de cette notion, car ce n’était pas ce qu’il préférait écrire de toute manière. « Mais on peut que Dalgui et moi sommes proches. » Voire carrément la même personne, mais comme il ne s’était pas présenté sous le nom de Beomgyu, il allait se retenir de le dire. « Et toi, petit musicien. Tu semblais un peu perdu tout à l’heure. Je ne veux pas être ton psy, mais si tu as des choses à extérioriser, c’est le moment. »
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Re: fausse alerte (ilkyang) | Mar 16 Mar - 8:42 Citer EditerSupprimer
J’avais souris à sa remarque pour l’estomac surement parce-que j’étais comme lui. Manger c’était important pour composer. Il fallait avoir le ventre rempli et la tête pleine d’idée. Malgré tout ça, je trouvais la situation étrange. Dérangeante n’était pas le mot. Car parler de musique m’avait mis à l’aise. Je me sentais presque légitime d’être ici à discuter avec lui. Seulement, je ne savais pas très bien où tout ça nous mènerait. Je ne l’avais pas sauvé d’un suicide, mais peut-être d’une solitude ? Je ne pensais pas. Il aimait être seul comme il me l’avait dit. Mais j’étais plutôt satisfait de voir qu’il ne me repoussait pas. Finalement avec tout ça je ne pensais plus à mes problèmes. J’étais ailleurs, à l’écouter et m’intéresser. « Si bien sûr. » répondais-je. J’étais enthousiaste pour tout. « J’ai une préfère pour Debussy et Vivaldi… mais s’il te plait ne me dis pas que je suis influencé par Twilight car je le prendrais assez mal. » et je me mis à rire. En réalité j’aimais beaucoup la bande originale de ce film. Il n’y avait que ça de bien d’ailleurs. Je l’avais aimé parce qu’il y avait beaucoup de groupes que je suivais sur cet album. Parfois j’étais satisfait de me dire que ça permettait de découvrir des artistes, mais j’étais aussi dépité à l’idée qu’on les associe à ce film pour filles. Bon… ok je ne lui avouerais pas l’avoir vu avec mon meilleur ami. Caché au fond de la salle… pour ne pas nous faire remarquer. Allais-je enfin savoir son nom ? Je riais à sa plaisanterie. Au moins il avait de l’humour pensais-je. « Enchanté Oh Yeongjun. » disais-je amusé. Parce-que je connaissais le nom de mon tueur c’était un avantage non ? J’avais évité d’en rajouter une couche. M’intéressant davantage à ce qu’il m’avait demandé. « Tu aimes qui comme compositeur ? » autant lui demander aussi. Mais j’étais plus intrigué à l’idée qu’il puisse être dans l’industrie musicale. « Oh tu fais quoi ?! » j’étais trop enthousiaste. Me reculant un peu avant de me reprendre « Je veux dire… tu es un compositeur pro alors. Tu as composé des morceaux connus ? » ça m’intéressait. Et je ne pouvais pas lui cacher. J’avais ce sourire sur les lèvres, les yeux brillants. J’étais avide de connaitre des gens du milieu. Je pensais que c’était toujours un plus. De pouvoir entendre leurs expériences. Leurs vies… toutes ces choses qui pouvaient nourrir ma propre culture. Il connaissait Dalgui et je trouvais ça d’autant plus intéressant. A part avec les artistes de mon agence je n’étais en contact avec personne d’autre. J’avais depuis longtemps perdus les anciens. A cause de mon comportement, mes erreurs… aujourd’hui je n’avais certainement plus la possibilité de refaire tous ces projets. Mais j’espérais que si je tenais bon je pourrais enfin voir mon rêve se réaliser. Malgré mon âge… J’étais prêt à rebondir sur le sujet « Tu le connais donc… et tu ne le sens pas épanoui dans ce qu’il fait ? » au vu de ce qu’il m’avait dit. Je ne voulais pas interprété. « Je pense qu’il n’y a rien de plus frustrant que faire de la musique qui ne nous correspond pas. J’ai conscience de ne pas plaire à tout le monde mais je ne veux pas renier ce que j’aime faire. » je l’avais déjà trop fait en réalité. « Tu sais c’est ce que je craignais en entrant dans une agence… j’avais peur de ne pas être comprit ou d’être formaté à autre chose. » et je détestais ça. C’était la première fois que j’en parlais à quelqu’un d’autre que Kitae. Au final j’étais content de cette agence qui nous avait repérés. J’allais surement continuer à parler de ça quand il m’avait évoqué ma propre tristesse. Faisant la moue, je me refermais un peu. D’ordinaire, j’aurais surement coupé court à la question. Mais… je me sentais à l’aise avec lui. « Oh… si tu veux tout savoir mon frère jumeau que j’ai retrouvé il y a un an est dans le coma. On lui a tiré dessus. » Et je me mis à rire, mal à l’aise. C’était la première fois que j’en parlais aussi légèrement. « Ça ferait une bonne chanson tu crois pas ? » disais-je un peu triste. Me pressant pour récupérer ma boisson, je me cachais derrière. Honteux peut-être d’en plaisanter. Mais Yohan ne m’en voudrait pas… je n’avais plus envie d’en pleurer ce soir et surtout pas face à quelqu’un. C’était… ma peine, mon fardeau. Je l’imposais déjà à ma petite amie…
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