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Contempler une œuvre d'art feat. Tran Liên
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Contempler une œuvre d'art feat. Tran Liên | Mer 16 Déc - 21:48 Citer EditerSupprimer
ootd | L’émerveillement que cet endroit éveillait chez Dana était presque neuf à chaque fois. La jeune femme était une habituée de la galerie d’art, revenant à chaque renouvellement d’exposition pour découvrir les nouvelles œuvres exposées. Ces moments représentaient toujours un moment de respiration dans ces journées chargées, la libérant de la pression qui pesait sur ses frêles épaules. Et son engouement ne s’épuisait jamais, elle était toujours fascinée de se plonger dans les émotions suscitées par telle ou telle œuvre. Si Dana aimait dessiner son univers et ses envies, elle aimait se perdre dans ceux d’autres artistes. Elle déformait sans doute ce qu’ils souhaitaient exprimer, mais elle savait aussi que le désir de l’artiste était que l’on s’approprie leurs arts, ce qu’elle faisait avec une allégresse non dissimulée. En parcourant les allées de la galerie, si elle ne souriait pas, elle avait au moins les yeux brillants, légèrement écarquillés comme si le fait de cligner des yeux l’amènerait à manquer un détail, ce petit quelque chose qui finirait de lui couper le souffle. Evidemment, toutes les œuvres ne la plongeaient pas dans un tel état d’émerveillement, mais jamais elle ne dénigrerait le travail d’un artiste. Elle tâchait toujours d’essayer de comprendre la démarche, la réflexion ou la rêverie qui avait mené les mains et doigts de chaque créateur.
Si quelqu’un lisait dans son esprit, dans ses pensées les plus sombres peut-être, on lui soufflerait aussi que l’art n’était pas la seule raison pour laquelle elle venait se perdre au cœur de Contemporary Maze. Il y avait une autre création sublime qu’elle aimait contempler, mais elle doutait que l’employée de la galerie n’apprécie les émotions torturées que ressentaient Dana. Un mélange acide de désir, de trouille et de culpabilité mélangés. Les regards qu’elle lui jetait se voulaient furtifs, ne durant pas plus de quelques secondes à la fois, et la sino-coréenne tâchait de ne jamais réellement croiser son regard. Pour la simple et bonne raison que cela la mènerait à réfléchir à tout ce qui s’agitait en elle. Ce n’était rien d’important de toute façon, elle appréciait juste de regarder la jeune femme, tout simplement parce qu’elle était magnifique et faisait parfois rougir les tableaux et autres œuvres qu’elle mettait en valeur.
Se perdant au fil des toiles de Min Jung Yeon, créant presque un dédale nébuleux noir et blanc, Dana était comme dans un autre espace-temps. Elle n’avait plus vraiment conscience de l’environnement qui l’entourait, des personnes autour d’elle. Les formes avaient quelque chose d’attirant, de réconfortant, elle voulait presque s’y rouler et s’y lover. Et pourtant, une certaine froideur, les méandres d’une âme torturée, émanaient de ces formes et de ces couleurs. Egarée dans cet univers, elle ne regardait pas non plus réellement où elle allait, marchant à l’instinct, comme si elle était en mode pilote automatique de son propre corps. Mais ce n’était pas sans faille. Se retrouvant nez à nez avec une personne, Dana sortît cette sorte de torpeur, clignant plusieurs fois des yeux le temps d’appréhender la situation. À un pas près, elle rentrait dans la jeune femme qu’elle avait l’habitude de voir et qu’elle appréciait regarder furtivement. « Oh. Veuillez m’excuser. » Souffla-t-elle, légèrement gênée par la situation et troublée par le regard porté sur elle. D’ailleurs, Dana détourna les yeux pour les porter sur une des nombreuses toiles. « J’étais trop absorbée. » Ce qui, selon elle, était une explication largement suffisante. « Mais je ne dois pas être la première à vous le dire. » Parce que la galerie avait le don de choisir des expositions pertinentes et fascinantes.
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Re: Contempler une œuvre d'art feat. Tran Liên | Dim 20 Déc - 21:46 Citer EditerSupprimer
outfit | Malgré toute la charge de travail qui l’assommait à longueur de journée Liên était ravie de l’exposition que la galerie proposait en ce moment. Elle avait du se battre pendant des jours, voire des semaines, avec son supérieur afin qu’il accepte même de rencontrer l’artiste. Ce n’était pas un fait officiellement annoncé, et seuls les habitués de la galerie Contemporary Maze pouvaient le remarquer s’ils prêtait réellement attention, mais rares étaient les femmes qui y étaient exposées. Prétextant que les artistes masculins vendaient mieux, il leur laissait la priorité dans les installations au plus grand malheur de la vietnamienne. Pas qu’elle ne les appréciait pas, il était encore plus rare qu'elle n’appréciait pas une exposition. Cependant, elle ne pensait pourtant pas trop en demander dans de la diversité. Et c’était là un des plus gros problèmes de la galerie, et un des plus grands secrets. Le propriétaire et patron ne pensait qu’au business derrière ces expositions, aux toiles et autres pièces qu’il pouvait vendre via cette galerie et non à l’art en lui-même. Heureusement pour Liên, il n’était que très peu présent entre les murs blancs de Contemporary Maze.
Courant entre deux coups de téléphone, des rangements à faire dans les salles interdites au public et autres réservations et vernissages prévus, la jeune femme ne voyait pas le temps passer. Elle se contentait de saluer chaque visiteur de la même façon, de leur accorder un sourire plein de bonnes intentions sans pour autant y passer trop de temps afin de pouvoir finir tout son travail de la journée. Elle avait rendez-vous avec une femme qu’elle avait rencontrée une semaine plus tôt, lors d’un cocktail organisé par une agence, à laquelle Liên et son patron avaient été invités. C’était le genre d’évènements qui ennuyait la jeune femme au bout d’une vingtaine de minutes et elle s’était amusée à repérer la plus belle femme de la salle pour voir où la soirée pouvait se finir. Malheureusement, celle-ci ne s’était pas finie comme elle l’avait désiré mais elle avait reçu au moins les coordonnées ainsi que la promesse d’une nouvelle rencontre. Rencontre qui devait se passer ce soir. Pas à la galerie car c’était dans les principes de la vietnamienne, de ne jamais donner rendez-vous à la galerie.
Néanmoins, si cette promesse traînait dans la tête de Liên et avait occupé ses pensées pendant une bonne partie de la journée, elle fut rapidement effacée lorsque le bruit significatif d’une porte ouverte retentit dans l’accueil. La jeune femme avait rapidement tourné la tête afin de la saluer pour rapidement revenir à ses occupations. Il s’agissait de cette femme, cette belle femme qui venait très souvent à la galerie pour le plus grand plaisir de la vietnamienne. Si elle adorait contempler les œuvres qu’ils exposaient, elle savait aussi qu’elle ne pouvait dire non pour contempler cette femme.
Pourtant, elle devait rester concentrée, finir son travail et rejoindre sa partenaire pour le soir. Mais le destin semblait vouloir se moquer d’elle alors qu’elle fut bousculée pendant un moment d’inattention. Les flyers qu’elle tenaient dans la main tombèrent tous, s’éparpillant sur le sol à cause de la légèreté du papier. Liên retint le petit merde, en vietnamien, de sortir alors qu’elle s’empressa de tout ramasser, se tortillant comme elle put à cause de sa tenue. « Ne vous excusez pas, comme vous dites ça arrive bien souvent de se perdre ici. » De toutes les fois où elle observait cette femme dans sa galerie, c’était sûrement la première fois qu’elles s’échangeait plus qu’un bonjour.
De nouveau debout, elle se retourna vers la jeune femme pour lui dévoiler un sourire rassurant. « Eh, je ne vais pas vous manger, vous pouvez me regarder. » Elle passait peut-être une limite qu’elle n’aurait pas du avec une visiteuse, mais c’était plus fort qu’elle. « Je plaisante, ces œuvres sont bien plus fascinantes que moi. J’espère que vous en profitez bien. » Finalement, elle prit une des feuilles et la tendit à la jeune femme. « Vous venez souvent alors je vous donne ça en avance, c’est une invitation pour une rencontre avec l’artiste qui se déroulera dans peu de temps. » Elle posa son doigt sur les lèvres, faisant un clin d’œil. « Mais gardez ça secret, hein. Sinon je vais devoir vous punir. »
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Re: Contempler une œuvre d'art feat. Tran Liên | Sam 2 Jan - 18:47 Citer EditerSupprimer
ootd | Malgré tout le tumulte intérieur que Dana ressentait face à la jeune femme qu’elle venait de bousculer, elle tâcha à garder ce masque qu’on lui avait appris à porter en toute circonstance. Ce masque, elle le faisait tomber parfois, mais ce jour-là, une fois la surprise passée, elle redevint la Wang Dana qu’elle se devait être. Polie, distinguée, souriante... Un dur retour à la réalité pour elle qui, jusque-là, était perdue dans ce monde crée par l’artiste exposée. C’était presque brutal, ce moment où elle était ailleurs, libérée de tout ce qui pesait sur elle, un moment hors du temps et de l’espace, un moment qui n’appartenait qu’à elle, à elle et à cet univers puis cette chute pour se retrouver face à cette femme. Cette superbe femme. Dana l’avait déjà regardée, elle devait bien l’admettre avec une certaine honte, et face à elle, elle avait du mal à retenir son regard pour qu’il ne court pas sur ses jambes sculptées et révélées par la tenue qu’elle portait.
Après le premier choc passé, la sino-coréenne reprit donc ses bonnes habitudes, néanmoins, elle ne parvint pas à se remettre en mouvement et ce fût presque impuissante qu’elle regarda la jeune femme se débattre pour ramasser les flyers au sol sans en révéler plus de son anatomie. Pour la première fois, elle entendit réellement le son de la voix de cette belle inconnue et son cerveau, absolument inutile en cet instant, fondit presque sur place car le léger accent qui teintait ses mots ne la rendait que plus charmante. Les joues légèrement rosies, elle parvint à reporter son regard sur la jeune femme lorsque celle-ci l’encouragea à la regarder. Mais le contact visuel ne dura pas très longtemps, et Dana fixa un point entre sa joue et le bas de son oreille. « Oui, peu importe les expositions, les œuvres sélectionnées et le parcours que vous en faites sont toujours une aventure. » Un fin sourire étira les lèvres de Dana à ce compliment absolument sincère. « Ce qu’il y a à voir ici est toujours magnifique. » Et si son regard resta un peu plus longtemps dans celui de l’inconnue, ce n’était probablement pas volontaire.
Prenant le papier que lui tendit la jeune femme, les doigts de Dana frôlèrent les siens. La sensation paralysa presque l’étudiante, elle sentit les petits cheveux à la base de sa nuque se relever et apprécia d’être en manche longue pour cacher la chair de poule qui remonta le long de ses bras. « Vous avez l’œil. » Dit-elle en souriant. « C’est agréable de savoir l’attention qui est portée aux visiteurs... Et aux habitués, du coup... » Ce qu’elle était, venant au moins une fois par mois au mieux, souvent juste pour changer d’air et échapper quelques heures à ce monde trop pesant. Regardant finalement le flyer qu’elle avait en main, elle continua de sourire doucement. « Votre secret sera bien gardé. » Dit-elle sur le ton de la confidence, ses joues légèrement teintées aux images que soulevaient la formulation qu’avait eu la belle inconnue. Dana ne se savait portée sur le power trip, mais une fois de plus un léger frisson la parcourut. « Je suis une fille plutôt sage. » Se sentit-elle obligée de rajouter avant de détourner le regard vers les toiles les plus proches, se râclant légèrement la gorge presque mal à l'aise. « En tout cas c’est agréable de voir une artiste féminine exposée. C’est rare qu’elles se trouvent une place dans les galeries et musées, ce qui n’est pas encourageant pour les jeunes artistes qui ont besoin de représentation pour persévérer. » Se rendant compte que cela pouvait sonner comme une critique, elle sourit à la jeune femme. « J’ai conscience que ces décisions ne doivent pas dépendre de vous, ne vous en faites pas. » Quelque peu gênée et à court de choses à rajouter, elle pointa le flyer du doigt. « J’imagine qu’on se revoit bientôt... Encore désolée pour cet incident. » Et elle s’inclina de nouveau, faisant mine de partir, regrettant presque de n’avoir rien d’autre à ajouter, partager entre l’envie de continuer de discuter avec elle et l’envie de la fuir.
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Re: Contempler une œuvre d'art feat. Tran Liên | Dim 3 Jan - 17:37 Citer EditerSupprimer
outfit | Si Liên avait hâte de finir sa journée, elle qui adorait pourtant son métier, c’était différent depuis la présence d’une jeune femme entre les murs de sa galerie. Elle devait bien avouer qu’elle s’était plusieurs fois imaginée lui parler, lui proposer un rendez-vous hors de son lieu de travail. Voire, lorsque son imagination osait aller plus loin, se prendre pour un de ces héros de drama, qu’elle regardait pendant son temps libre, dont l’homme dominant allait embrasser la pauvre femme de force sans un bonjour. Si elle l’avait rencontrée lors d’une soirée, elle ne se serait pas gênée si l’autorisation était donnée avant. Seulement, Liên ne souhaitait pas perdre son travail, ni même se retrouver sous une mauvaise réputation dans son milieu. Auquel cas, elle pourrait déjà penser à faire ses valises et rentrer dans son pays. Alors tout restait dans son imagination.
Le destin semblait les faire se rencontrer, proprement, après des mois à s’observer de loin, à s’échanger des bonjours et des fins sourires. Liên aurait préféré une meilleure rencontre, où elle n’était pas déjà au sol à ramasser des flyers, embêtée par sa robe. Néanmoins, elle ne se priva pas de s’amuser un peu, toujours gentiment, il ne fallait pas dépasser certaines limites et encore moins avec les visiteurs. Elle avait taquiné, juste un peu, afin de mieux plonger son regard dans celui de la demoiselle. La vietnamienne ne s’était jamais pensée impressionnante ou assez froide pour faire détourner le regard, alors ça l’intriguait. Elle se savait pourtant belle et élégante et sans se planter une quelconque idée dans la tête, elle s’en jouait déjà. Surtout lorsque leurs yeux se rencontrèrent enfin, appuyés par une phrase des plus ambiguës. Liên dévoila un large sourire, amusée par cette possible double signification dans les mots. « ah ah, on essaye toujours de maintenir un certain niveau pour satisfaire la clientèle. » Elle lança un clin d’œil à la jeune femme.
Elle lui tendit un des flyers, l’invitant avant tout le monde à cette rencontre avec l’artiste. « Mes efforts ne sont donc pas vains ! » s’exclama-t-elle amusée. « Puis ça me permet aussi de rencontrer de belles personnes, et ça les rend heureux de savoir qu’ils sont toujours la bienvenue ici. » Elle était sans doute en train de draguer, elle, qui avait un rendez-vous prévu quelques heures plus tard. Car, si Liên faisait attention aux habitués c’était clairement car son patron le lui demandait et parce que, parfois, elle n’avait pas grand-chose à faire de ses journées. Ou encore si la femme en question était dotée d’une beauté incomparable.
Un sourcil se leva devant la réponse de la jeune femme. La vietnamienne lui avait demandé de garder secret le fait qu’elle avait reçu l’invitation à la rencontre avant tout le monde, rajoutant une pointe d’humour-semi-drague. Elle était amusée par la gêne de l’habituée, comprenant que ce n’étaient pas des mots qu’elle avait l’habitude de prononcer dans un certain contexte. « Ça, je n’en doute pas. » Le sujet changea brutalement, laissant quelque peu Liên sur sa faim, mais elle se devait de garder ses distances, derrière ses limites. Elle fut cependant ravie de voir qu’elle partageait le même avis sur les rares femmes exposées dans sa galerie. « Je ne m’en fais pas. Je sais que c’est difficile pour elles et que ça le sera encore pour les prochaines générations. » Les mains sur les hanches, elle soupira. « Mais bon, je n’ai pas le dernier mot sur les expositions ici, pauvre petite femme frêle que je suis. » Elle rigola, ne voulant pas entrer dans un sujet trop sérieux avec une femme à qui elle parlait pour la première fois. Surtout qu’elle était loin d’être pauvre et frêle. Liên voyait bien la gêne chez la jeune femme et ne voulut par la torturer trop longtemps (le but n’était pas de la faire fuir, elle souhaitait encore la voir dans sa galerie). « Ne soyez pas désolée, c’est de loin votre faute. » Elle lui offrit son plus beau sourire. « Venez à cette rencontre, on se reverra plus tôt comme ça. » Elle fit demi-tour, prête à retourner à ses occupations avant de se dire qu’il manquait quelque chose. Finalement, elle fit de nouveau face à la jeune femme. « Je m’appelle Liên, mais... » Elle baissa les yeux, pointant le nametag sur sa robe. « En fait c’est écrit ici déjà. » Elle ne savait pas si les gens prenaient le temps de lire son nom affiché sur sa poitrine, et s’en moquait un peu, mais cette fois, elle tenait à ce que cette cliente le sache. « Appelez-moi à la moindre question, ou envie. » Finit-elle avant de faire demi-tour pour retourner travailler.
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Re: Contempler une œuvre d'art feat. Tran Liên | Dim 10 Jan - 18:38 Citer EditerSupprimer
ootd | Se perdre dans la galerie était autant intéressé que désintéressé pour Dana. Désintéressé parce qu’elle venait réellement pour profiter de l’art, de cette échappatoire, de ce moment hors du temps où elle était tout simplement elle et non plus Wang Dana fille d'un grand avocat. Mais il y avait aussi une part d’intérêt, celui de croiser au détour d’une œuvre la silhouette de la belle employée, de pouvoir parfois être assez proche pour la voir sourire (elle avait un superbe sourire), des moments qu’elle volait avec une certaine culpabilité elle devait bien se l’avouer. Dana restait tiraillée entre sa propre sexualité (et toutes les peurs et même dégoûts qu’elle pouvait ressentir par rapport à cela) et l’envie de ne pas porter un regard lubrique sur une autre femme.
C’était étrange, après tous ces regards volés et ces sourires furtifs, d’enfin parler et de réellement échanger avec cette jeune femme. La rencontre avait un peu manqué de douceur et de subtilité, cela ne reflétait pas vraiment la personnalité de Dana, mais au moins, cela avait le mérite d’être une approche directe. Dana espérait ne pas apparaître fébrile, elle devinait néanmoins devoir sembler sur la réserve voire timide. Ses joues chauffèrent lorsque la belle inconnue évoqua le fait de rencontrer de « belles personnes », cette réaction était malgré elle, la sino-coréenne était certaine d’avoir rougi au moins un minimum. Elle ne voulait pas y voir un compliment, mais la réaction avait été immédiate et incontrôlable. « Oh si vous saviez. » Répondit Dana avec un sourire fin mais pas moins chaleureux. « Vous êtes une véritable bouffée d’air frais. » Elle se mordit la lèvre. « Enfin la galerie. C’est un autre monde dans la ville. » Souffla-t-elle sans se défaire de son sourire. Même si elle devait bien avouer qu’elle n’était pas forcément obligée de préciser, parce que l’inconnue en elle-même représentait une véritable bouffée d’air, ce moment où Dana s’autorisait à regarder cette beauté avant de se sentir coupable évidemment.
Comme pour gagner un peu de temps, Dana avait rajouté quelques commentaires sur l’exposition, et un sourire franc étira ses lèvres en réalisant qu’elles étaient toutes les deux du même avis. L’étudiante hocha la tête d’un air compatissant. « J’imagine que ce doit être frustrant de vouloir défendre une artiste et de voir des artistes peut-être moins bons ou avec un message moindre être privilégiés. » Mais n’était-ce pas là le fardeau de toute femme ? On demandait à Dana d’être parfaite, d’être excellente, mais elle savait aussi que son statut de femme ferait toujours d’elle un médecin moindre, non pas par ses compétences, mais simplement parce qu’elle était une femme. D’où l’importance du mariage dirait sa mère. Elle afficha un sourire franc. « Et même si la décision ne vous revient pas, je suis sûre que vous savez défendre vos points de vue. » Parce qu’elle avait une telle aura, une telle assurance dans la façon qu’elle avait de se mouvoir, de marcher la tête relevée et de ne pas baisser les yeux... Elle ne semblait pas se laisser marcher sur les pieds, ce que Dana aurait aimé avoir le courage de faire (alors que l’envie ne lui manqua pas). Après un autre sourire, la sino-coréenne hocha la tête. « Enchantée Tran Liên, je suis Wang Dana. » Dit-elle après s’être humidifiée les lèvres. Elle avait, en effet, repéré le nom de la jeune femme sur son badge. Triturant le bout du flyer, l’étudiante ne savait pas comment faire pour faire durer la conversation, le voulait-elle vraiment ? Elle-même ne saurait répondre à cette question. Mais en voyant Liên s’apprêter à repartir à ses occupations, Dana eut une légère hésitation, proche d’un pincement au cœur. « Ne me dites pas ça vous savez. » Voyant que la jeune femme se retourna, elle sourit timidement, remettant une mèche de cheveux derrière son oreille. « Parce que sinon, je ne vais jamais vous laissez travailler. » Dana ignorait d’où lui vînt cette audace, elle-même en fût surprise. « Enfin, j’aurais plein de questions à vous poser. Sur l’art. L’exposition. La galerie. Tout ça quoi. » Mais la teinte de ses joues racontait une autre histoire.
S’inclinant poliment, l’étudiante décida de ne pas insister plus, presque gênée par ses propres propos. C’était proche de la prise de fuite, elle se perdit à nouveau dans la contemplation des tableaux, mais ils étaient loin d’accrocher toute son attention. Malgré elle, elle ne cessait de croiser le regard de Liên lorsque, inconsciemment, elle la cherchait des yeux. Difficile de percevoir la beauté des œuvres lorsqu’elle avait eu la chance d’admirer cette beauté qui avait parfois hanté ses songes et certains de ses croquis. Au bout du compte, Dana eut fait le tour de l’exposition, elle voyait la belle (presque) inconnue faire des allers-retours, s’affairant à son travail. La sino-coréenne, resta plantée proche de la sortie, souhaitant aller saluer Liên, comme pour marquer le fait qu’enfin, elles avaient échangé plus que de simples salutations. Mais elle ne parvenait pas à passer le pas et déranger la jeune femme. Elle ne réussit qu’à émettre un petit signe de la main en croisant son regard pour une énième fois sans pour autant finir par sortir. Est-ce que ce moment pouvait durer encore un peu, à l’abri de cette galerie qui avait toujours été un refuge pour elle ?
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Re: Contempler une œuvre d'art feat. Tran Liên | Sam 16 Jan - 10:27 Citer EditerSupprimer
Liên était tellement amusée. Elle appréciait beaucoup les belles femmes et ne s’en cachait jamais. Bien qu’elle avait pu remarquer que les coréennes pouvaient parfois être terriblement redoutables, ce n’était pas pour lui déplaire. Elle profitait du temps passé avec chacune d’elle, parfois à plusieurs, sans honte ni regrets. Contrairement aux hommes qui les jalousaient affreusement. ‘Elle a été prise car elle est jolie’ ou ‘C’est son charme qui lui a fait gagner sa promotion’ ; ce genre de phrases qui énervaient la vietnamienne mais en même temps l’amusaient beaucoup car là étaient les preuves de la faiblesse du genre masculin. Liên ne méprisait pas les hommes, loin de là, elle les trouvait mignons à toujours vouloir se montrer comme le parfait gentleman à protéger la pauvre femme. Or, sa sexualité était définie depuis son adolescence et jamais elle ne pourrait être physiquement ou sentimentalement attirée par eux. Mais quel bonheur c’était lorsqu’une belle femme passait la porte de la galerie, qu’il n’y avait pas son patron pour surveiller les regards qui se perdaient sur des silhouettes, sur des courbes parfaites.
Liên était amusée. Elle ne cacha pas son sourire en coin devant la gêne de la jeune femme avec qui elle conversait. Elle jeta un rapide coup d’œil afin de s’assurer que son supérieur n’allait pas la surprendre à discuter au lieu de travailler puis reporta toute son attention sur la demoiselle. « Dois-je être jalouse de la galerie maintenant ? Je suis déçue de ne pas être cette bouffée d’air. » Elle y allait fort, mais c’était le jeu, surtout alors qu’elle voyait une autre femme dans quelques heures. Or, Liên ne s’arrêtait à pour ça, tout n’était que physique et pourquoi devrait-elle s’en priver.
Des flyers furent échangés, alors que la conversation continuait, jonglant entre les moments de gênes et les moments plus ouverts. Le sujet devint légèrement plus sérieux alors qu’elles lamentaient les femmes artistes qui peinaient pour faire leur place, plus que les hommes. Liên se battait depuis des années pour exposer plus de femmes dans la galerie. Elle en avait marre de voir des hommes, souvent toujours ancrés dans le patriarcat, faire les donneurs de leçons comme s’ils détenaient tous les savoirs. « Pauvres femmes que nous sommes. » Marmonna Liên, presque inconsciemment. « Un jour ça explosera et ça changera, ou ça explosera et ça sera pire. En attendant mon combat n’est pas fini. » Elle finit d’un clin d’œil.
Elle s’était présentée, malgré son badge qui donnait déjà l’information. Néanmoins, la jeune femme commençait à fatiguer. Fatiguée de voir cette langue passer sur les lèvres parfaites de la Wang Dana, fatiguée de les voir se faire mordiller. Si les deux femmes n’étaient pas sur le lieu de travail de la vietnamienne, cette dernière aurait attaqué depuis longtemps. Elle s’imaginait déjà sortir toutes sortes de phrases pour déstabiliser la jeune femme. « Dana, c’est un joli prénom. » Les présentations finies, la jeune femme se devait de retourner au travail, elle avait encore beaucoup à organiser pour la soirée rencontre avec l’artiste, mais elle ne partit pas sans demander à Dana de l’appeler à la moindre question. Et ô qu’elle avait envie qu’elle la harcèle de questions. Finalement, elle se retourna une dernière fois, complètement amusée par la réaction de la demoiselle (elle avait envie de remettre cette mèche de cheveux, de déposer un baiser sur le rouge qui apparaissait sur ses joues). « Sur l’exposition et la galerie, hm ? » Elle la taquinait ouvertement, elle avait envie d’en dire, d’en faire, plus or elle se força de se rappeler qu’elle était toujours à la galerie. Un dernier clin d’œil lancé en direction de la demoiselle et Liên était repartie pour travailler. Elle ne pouvait cependant s’empêcher de lancer des regards et sourire à chaque fois qu’elle croisait Wang Dana, jusqu’à ce qu’elle la vit se diriger vers la porte d’entrée. Elle savait qu’elle reviendrait, comme ce n’était pas sa première visite, or, les simples échanges de regards n’allaient rien faire avancer si elles continuaient de se voir à la galerie. Elle rit lorsqu’elle vit la demoiselle hésiter à l’entrée. Posant ses affaires derrière le comptoir, elle se dirigea vers elle. « Vous avez besoin de quelque chose ? » Elle jouait l’ignorance. « Ou est-ce que vous n’osez pas passez cette porte ? Je peux vous tenir la main si vous le souhaitez. » Elle grimaça intérieurement, se disant qu’elle était peut-être allée trop loin dans la drague. C’était quitte ou double, pourtant, elle ne manqua pas de réduire la distance entre leur deux corps, très discrètement. « Tran Liên ? » La vietnamienne fut coupée dans son jeu par une nouvelle voix, avant de s’apercevoir qu’une troisième femme les avait rejoint. Il s’agissait de la femme avec qui elle avait un date plus tard, or elle n’appréciait que très peu de la voir dans la galerie. « Je me disais que tu avais bientôt fini alors je suis venue ici plutôt que... » Liên était agacée et ça se voyait sur son visage. Elle se tourna vers Dana et la salua par politesse. « Veuillez m’excuser. » Elle s’éloigna de la belle femme avec l’intruse et lui demanda de partir, précisant qu’elle avait bien demandé à ne pas se voir à la galerie. La femme s’énerva et s’offusqua d’être traitée ainsi et finalement disparut, non sans claquer la porte d’entrée. Liên revint à hauteur de Wang Dana et s’excusa de nouveau. « S’il y a la moindre fissure sur la porte en verre, je lui envoie la facture. » Tenta-t-elle afin de détendre l’atmosphère.
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Re: Contempler une œuvre d'art feat. Tran Liên | Mer 24 Fév - 19:31 Citer EditerSupprimer
ootd | Dana avait beau le savoir, il y avait toujours un écart entre ce que l’on imaginait et ce que l’on vivait réellement. Elle s’était souvent imaginée parler à la jeune femme. Dans ce qu’elle visualisait derrière ses paupières closes, Dana était pleine d’assurance, pleine de charmes, la conversation était fluide, facile, et la belle inconnue était séduite. Si ses idées partaient dans des horizons plus intimes ou indécents, elle ne l’avouerait jamais, ni à elle ni à une autre personne. La réalité était toute autre, et elle se détestait pour ça. Dana détestait être rougissante, hésitante, c’était contre tout ce qu’on lui avait appris depuis qu’elle était petite, mais l’aura de la jeune femme était déstabilisante. Mais la belle inconnue semblait bien consciente de ce qu’elle dégageait, ce qui la rendait encore plus fascinante aux yeux de la sino-coréenne.
Parfois, lorsque l’on ne savait quoi répondre ou quoi ajouter, le mieux était de ne rien dire. Dana espérait que son sourire transmettait assez de ce qu’elle aurait aimé pouvoir exprimer et à la fois qu’il cachait ses pensées les plus intimes. C’était sans compter qu’elle ignorait la couleur de ses joues, elle apparaissait plus troublée qu’elle ne le pensait. Pour se donner constance, elle fixait son regard sur certains points, rarement le visage de la jeune femme. Elle fixa un moment le badge où se trouvait le nom de cette sublime menace. Elle se demandait de quelle origine venait ce nom, Tran Liên, mais il se grava dans sa mémoire avec une intensité certaine. Comme si elle avait enfin un nom à souffler dans ses rêveries les plus honteuses. « Il y a bien plus joli que mon prénom. » Parvint-elle à articuler et autant dire que Dana se surpris elle-même. Finalement, toute cette conversation devint « trop » pour ce que l’étudiante pouvait gérer, il y avait tant de choses qu’elle aurait voulu dire ou faire mais était mortifier de vouloir des dire et faire. Retourner se balader dans la galerie était une douce échappatoire, Dana gardant précieusement les quelques informations qu’elle venait de glaner.
Au moment de partir, comme souvent entre ce qu’elle voulait faire et devait faire, Dana était déchirée. Partir comme une voleuse avec ce moment volé qui suffirait à animer ses fantasmes et autres scénarios. Liên remarqua son hésitation, de nouveau, la sino-coréenne ne parvenait pas à savoir si elle devait être gênée ou flattée de savoir qu’elle avait ainsi son attention. Dana lâcha un petit rire. « Non je voulais juste - » Mais elle fût interrompue par une autre personne, une femme, très belle, qui interpella Liên. Battant en retraite, la sino-coréenne resta sur place, observant avec attention la scène devant ses yeux. Si l’échange commença plutôt chaleureux de la part de la nouvelle venue, elle devina que les choses devinrent plus tendues aux façons que les deux femmes avaient en se parlant. Finalement, la conversation prit fin avec une certaine brutalité, confirmant ce que Dana avait deviné. Un sourcil relevé, elle regarda Liên revenir vers elle, elle eut un petit rire. « J’ose espérer que les portes en charge de protéger ses œuvres sont plus solides que ça et peuvent résister à la colère d’une.... Visiteuse insatisfaite ? » Et si son ton monta légèrement, c’était bien malgré elle. Elle croisa son regard avec un sourire. « Je retiens qu’il ne faut pas vous contrarier en tout cas, vous n’aviez pas l’air commode. » Et elle se retint de lui avouer à quel point elle avait trouvé ça attirant. « Je voulais juste vous remercier encore pour le temps que vous m’avez accordé... Parler d’art entre femmes est toujours plus passionnant. » Elle sourit doucement. « Comme presque tout. » Elle s’humidifia les lèvres, un peu prise au dépourvu par les mots qui venaient de sortir de sa bouche. « Je suis désolée je vous empêche de travailler... Je vais vous laisser. » Parce que Dana était à court de prétexte (autant pour elle-même que pour la jeune femme) et elle ne savait plus quoi dire pour laisser ce moment suspendu durer. Était-ce définitif ? Non évidemment, elle avait ce flyer dans son sac pour le lui prouver mais... Était-ce de la gourmandise que de vouloir que cet instant ne dure encore un peu ?
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Re: Contempler une œuvre d'art feat. Tran Liên | Sam 20 Mar - 21:21 Citer EditerSupprimer
Liên était amusée et surprise à la fois. Elle voyait la jeune demoiselle comme une poupée de porcelaine, tellement fragile que l’on refuserait un enfant de jouer avec. Or, la vietnamienne n’était plus une enfant, et elle se portait absolument volontaire pour manipuler avec précaution cette poupée et ensuite, l’éclater et découvrir ce qui pouvait s’y cacher en dessous. Elle avait l’habitude de la société mondaine, de ce monde où tout n’était que faux-semblants, tout était une joyeuse mascarade sans fin. Alors elle ne put cacher sa surprise, qui passait par un sourcil levé, un regard amusé et l’envie de se mordre la lèvre, face à la réponse de la jeune demoiselle. Comme si, par moment, elle pouvait entrevoir ce qui se cachait derrières ces barrières hautes, érigées par une éducation stricte. « C’est donc à moi de découvrir ce qu’il y a de plus beau que votre nom. » Ce n’était pas une question, mais clairement un jeu qui s’installait entre les deux femmes. Liên retint de justesse son regard qui avait très envie de se perdre sur les courbes de la demoiselle. « Bien que votre visage est déjà bien classé pour moi. » Elle était encore dans la galerie, cependant, elle ne voulait pas se cacher. Si la vietnamienne voyait une belle femme, elle ne désirait pas le cacher, ni à elle, ni aux autres. Bien sûr, dans la limite de ce que son métier lui permettait. Elle tentait tout de même de garder des distances de femme de monde et la bienséance qui allait avec. Toujours perchée sur son piédestal autant qu’elle l’était sur ses talons, elle n’en descendait réellement que lorsqu’elle passait la porte de son appartement, où très souvent sa meilleure amie l’attendait.
Elle ne voulait pas voir cette charmante Dana partir, et pourtant, elle n’avait rien à utiliser pour la retenir. Devait-elle lui demander d’attendre la fermeture, pour l’y enfermer et la ravager ? Non, c’était beaucoup trop brutal et surtout, beaucoup trop tôt. Alors, elle se contenta de la taquiner un peu plus, essayant de rallonger le temps où elles pouvaient échanger. Néanmoins, Liên fut dérangée par une autre femme. Cette dernière passait pour indésirable alors qu’elle osait se montrer à la galerie et surtout, venir déranger son moment avec la belle inconnue. L’agacement était visible alors et la vietnamienne s’était éloignée de son ange pour demander à l’autre femme de partir. Elle perdait un date pour le soir-même, mais au moins elle assurait de revoir sa petite poupée. Retrouvant cette dernière, elle s’excusa aussitôt pour la gêne, puis rit face à sa remarque. « Ces portes résistent à tout, ne vous inquiétez pas. Et il faudra me passer dessus pour toucher ces œuvres. » Bien qu’elle aimerait grandement que cette Wang Dana veuille s’en prendre aux œuvres. « Oh non, vous m’avez découverte ! En réalité, je suis une sorcière, loin de l’élégance que je m’efforce de montrer. » C’était en partie vrai. Car selon les pays, son premier métier pouvait lui donner le titre de sorcière, lorsqu’elle communiquait avec les fantômes.
« Vous nous quittez déjà ? Les œuvres vont être tristes. » Son sourire taquin réapparut, elle ne pouvait cependant s'empêcher de sentir une pointe de tristesse dans sa poitrine. Néanmoins, elle n’avait aucun moyen de la retenir. Sûrement était-elle occupée et devait filer ailleurs, peut-être avait-elle même un fiancé, chose qui n’était pas rare dans cette société. « Tout est plus jouissant entre femmes. » Un clin d’œil lancé à la demoiselle, puis elle détourna son attention rapidement pour saluer d’autres visiteurs, comme si elle ne venait pas d’insinuer quelque chose.
Seulement, voir partir son petit ange était une chose qu’elle n’acceptait pas. Alors, elle se retourna une dernière fois puis continua sur un ton plus bas afin de ne pas être entendue par des oreilles indésirables. Elle était toujours au travail après tout. « Êtes-vous occupée ce soir ? Je finis à 19h, peut-être pourrions-nous discuter plus amplement sur, ces œuvres ? » Elle n’avait plus de date de prévu après tout.
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Re: Contempler une œuvre d'art feat. Tran Liên | Mar 30 Mar - 19:55 Citer EditerSupprimer
ootd | Dana avait parfois l'impression d'être deux dans sa tête. Il y avait ces moments où elle souriait à des femmes, se laissait aller à penser à la profondeur de leurs regards, à ce que dégageaient leurs sourires, et aux charmes qui émanaient d'elles. C'était le cas ce jour-là, la belle employée de la galerie avait souvent occupé ses pensées, finalement, la sino-coréenne s'était laissée aller à cette envie, cette attirance et lui avait parlé, enfin. Mais face aux compliments retournés, aux regards lourds de sens que Liên lui lançait... Elle était complètement désarmée, partagée entre continuer ce jeu et flipper comme elle avait l'habitude de le faire. Dana se retrouvait à faire un pas en avant et deux pas en arrière. Ce comportement lui avait valu de nombreux déboires, des incompréhensions qui menaient aux reproches et à la dispute. Et même en parcourant les couloirs restants de l'exposition, elle ne savait ce qu'elle devait faire, ce qu'elle devait dire ou si elle devait simplement partir après une simple salutation courtoise. Comment parlait-on, comment s'adressait-on à une femme qui nous hypnotisait depuis des semaines mais que l'on refusait de se l'avouer ? Il n'y avait pas de mode d'emploi pour cela, pas de schéma, pas de gestes à apprendre par cœur. Dana était perdue.
Néanmoins, elle avait repris son courage à deux mains, se décidant à, au moins, dire au revoir à cette beauté avant de partir. Parce que, peut-être, elle l'espérait, un jour, elles se reparleraient et elle aurait laissé un bon souvenir dans la mémoire de la jeune femme. Elle ne s'était pas attendue à l'esclandre qui en avait suivi. Elle en avait plaisanté, mais ce qu'elle avait ressenti en regardant la scène l'avait troublée encore davantage. Qu'arrivait-il à Wang Dana ? Cette scène n'aurait pas dû la déranger autant et pourtant... Masquant son trouble derrière un sourire, elle avait sourit à Liên. « Alors j'espère que personne ne voudra toucher à ses œuvres, ça m'attristerait de ne plus vous voir ici. » Et bien que cela soit vrai, il y avait une certaine retenue dans ses propos, elle espérait que le fait que ses paroles cachent davantage soit imperceptible. L'étudiante était ensorcelée, elle ne doutait pas du statut qu'affirmait avoir la jeune femme. « Une sorcière ? Cela expliquerait beaucoup de choses... » Dit-elle avec une légère malice. Parce qu'elle était tout simplement ensorcelante.
Et c'était ainsi qu'elles se quittaient pour la journée, non ? Jusqu'à la prochaine fois, jusqu'à ce que Dana revienne se perdre dans la galerie pour venir respirer. Mais toute bonne chose a une fin, Dana n'avait plus de raison de rallonger sa présence, et elle se rendit compte avec une certaine culpabilité qu'elle empêchait la jeune femme de travailler. Alors après avoir salué la plus belle pièce des lieux, elle s'apprêtait à partir, se stoppant aux commentaires et à la question de Liên. Le cœur au bord des lèvres, elle l'écouta prononcer des mots qu'elle avait imaginé tant de fois dans des scénarios dans sa tête. D'ailleurs, si l'héroïne de son webtoon avait vécu l'une de ces scènes qu'elle s'était rejouée sans cesse, ce n'était pas un hasard. Et jamais ce qu'elle imaginait ne finissait innocemment, il lui arrivait d'y penser plus en détail parfois, seule dans sa douche, à l'abri des regards. Mais entre ce que l'on désirait et ce que l'on pouvait vivre, ce que l'on voulait vivre... « Je suis désolée, je ne peux pas. » Et la contradiction entre sa voix relativement assurée mais son regard presque implorant. Dana força un sourire sur ses lèvres. Il y avait un double sens si lourd à cette simple phrase. « Je suis de garde à l'hôpital ce soir, je ne pourrais pas vous accompagner. J'aurais adorer parler avec vous, d'art. » Entre autre, mais elle ne l'avouerait pas, jamais... Si elle avait pu, elle aurait hurlé face à tant d'injustice, parce que celle qu'elle désirait l'avait remarquée, mais que pouvait-elle y faire ? Toutes ses relations finissaient mal de toute façon, détestant la culpabilité et le dégoût que portait Dana pour ce qu'elle était. « Mais je doute être de bonne compagnie. Vous en connaissez tellement plus que moi, j'aurais fini par vous ennuyer. » Elle se permit de la détailler un instant, un sourire difficile à interpréter sur les lèvres, entre envie et nostalgie. « Alors que vous méritez bien mieux que l'ennui, l'art est passionnant après tout. » Parlaient-elles toujours d'art ? Clairement, Dana jouait avec les mots et la sémantique, elle disait sans réellement dire, tout comme elle ressentait sans réellement dire, ni ressentir d'ailleurs. Elle poussa un bref soupir avant de s'humecter les lèvres. « J'étais ravie de discuter avec vous. Et votre invitation n'est pas tombée dans l'oreille d'une sourde. » Celle à la galerie évidemment. Et c'était là que Dana se devait de revenir à la réalité.
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Re: Contempler une œuvre d'art feat. Tran Liên | Sam 3 Avr - 8:08 Citer EditerSupprimer
Un sourire en coin étira ses lèvres, alors que leur jeu continuait silencieusement. « Si vous entendez des rumeurs comme quoi j’ensorcellerai les gens pour les faire venir dans la galerie et ne plus jamais les laissez repartir, ne vous inquiétez pas, ce ne sont que des rumeurs. » Il y avait bien sûr aucune rumeur de la sorte et l’amusement sur le visage de Liên était bien présent. Elle se retint cependant de préciser qu’elle pouvait dévorer ses victimes, lorsque l’appétit était trop fort, ne désirant pas non plus faire fuir la jolie femme. Être une sorcière lui avait toujours beaucoup plu, loin de la plaisanterie, c’était un rôle qu’elle prenait au sérieux, que les gens prenaient au sérieux dans son pays, mais qui n’avait malheureusement rien à voir avec le fait d’attirer de belles femmes et les faire regarder que Liên.
Ce jeu excitant s’avérait être plus compliqué que la vietnamienne l’aurait pensé. Elle, qui voyait la jeune femme comme une petite poupée assez fragile pour être brisée aux premiers mots, elle s’était retrouvée face à un refus qu’elle n’avait pas calculé. Rares étaient les fois où Liên se voyait refuser ainsi un rendez-vous et elle mentirait si elle n’avait été un minimum surprise. Se mordant la lèvre, elle tenta de cacher au mieux la déception qui la prit subitement, continuant sur un sourire en coin. Était-ce là un challenge qu’elle pouvait tenter ? Une jeune femme, poupée de porcelaine, résistante et distante malgré cette envie de proximité. Ô ce qu’elle avait envie d’aller plus loin, de la pousser dans ses retranchements et la faire chuter pour mieux la rattraper dans ses bras. Liên avait envie de ce challenge, de voir de quoi elle était capable, de la faire craquer et la briser en même temps. Elle voyait déjà passer des visions de jambes entremêlées de cris non assumés, de noms dit dans le plaisir intense et des mots que la personne regretterait le lendemain. Ces regrets ne seraient pas réellement dérangeants pour la vietnamienne alors qu’une nuit lui suffirait. Quelle femme naïve. Une seule nuit, pour goûter à cette folie que représentait cette Wang Dana, à ces difficultés et la satisfaction de la voir complètement désemparée sous ses coups de langue ou ses doigts.
Se mordre la lèvre un peu plus fort lui permis de sortir de ses pensées. Elle s’égarait, elle était toujours dans sa galerie et avait une journée à finir. Pourtant l’excitation devant toutes ces spéculations était bien réelle et présente. Liên déglutit, cherchant les bons mots pour essayer de la faire rester, pour essayer de revoir cette jeune femme si innocente à ses yeux et arrêter ces images blasphématoires qui défilaient dans sa tête. « Si c’est le devoir qui appelle. » Que pouvait-elle faire contre le devoir d’être à l’hôpital, rien. Au moins, ce fut une information qu’elle plaça silencieusement dans un coin de la tête.
S’approchant doucement de Dana, comme lorsqu’on s’approchait d’un animal sauvage, Liên attrapa sa main, laissant de côté les bonnes manières coréennes et prétexterait que ses origines vietnamiennes jouaient dans cette situation s’il le fallait. « Chut. » Elle plaça un doigt sur ses lèvres, à défaut de ne pas pouvoir dépasser certaines limites et le faire directement sur les lèvres de la jeune femme. « Laissez-moi au moins être juge de cela. » Glissant discrètement, c’était tout le bras de l’étudiante qu’elle avait capturé, comme si elles étaient de très bonnes amies depuis des années. « Vous pourriez me parler médecine, je n’y connais rien. Et la science pourrait être tout aussi passionnante que l’art. » Malgré cette envie de marquer son territoire, de la dominer, Liên força un sourire rassurant et tendre. Elle fit mine de regarder autour d’elles, puis fit un pas en avant, puis un autre entraînant avec elle la jeune demoiselle. « Si vous me le permettez, je réitère alors mon invitation, pas de repas, pas de verre, mais juste un tour de la galerie, rapide, j’aurais quelque chose à vous donner dans l’arrière boutique. » Elle ne savait pas ce qu’elle faisait, ni ce qu’elle disait, mais cet acharnement n’était pas très discret, seulement il était avec plein de bonnes intentions et toujours dans un sourire. Elle menait Dana dans les couloirs, de salle en salle, gardant toujours ce bras contre son corps. « Donc vous travaillez à l’hôpital ? J’aurais juré que vous étiez étudiante. » Devait-elle ne pas en dire trop, essayer de cacher toutes ces fois où elle avait osé poser les yeux sur la jeune femme.
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