Je n’avais pas eu envie de l’écouter, ni même de le regarder. Je ne savais pas ce qui se passait entre eux mais jamais ! Jamais je ne l’aurais laissé s’approcher d’elle. Alors je m’étais interposé, je l’avais même poussé pour qu’il dégage de là. « Ne la touche pas ! » avais-je crié plus fort. Il avait eu l’air surprit, et à la fois si… triste aussi. Ce garçon et Mok… je n’y comprenais rien. Mais je voyais qu’elle en souffrait terriblement. Sa main dans la mienne, je marchais vite. Beaucoup trop d’ailleurs, mais il était hors de question qu’elle reste ici avec lui. J’avais foncé presque, cette idée en tête. Ce besoin vital de pouvoir la soulager. Je le voyais, à son corps qui tremblait, à sa mâchoire qui se crispait. Mok allait devenir folle… trop longtemps elle avait gardé cette colère en elle. Et arrivé sur les lieux, je n’avais pas envie qu’on s’interroge. Qu’on se trouve des excuses… Je le fais pour toi Mok ! Lui disait mon regard, pleins de sincérité. Je ne savais pas de quoi j’avais l’air. D’un frère peut-être ? Je n’en savais rien. Mais je voulais qu’elle sache que j’étais là. Je n’étais peut-être pas au courant de sa vie. Mais j’étais là pour la soutenir. « Laisse parler cette rage Mok. » lui disais-je en lui donnant cette batte. Je voulais qu’elle frappe ! De toutes ses forces. Qu’elle laisse parler cette colère. Il fallait qu’elle extériorise sinon elle allait devenir… cinglée. Et je me voulais rassurant avec elle. Qu’elle n’est pas honte. Qu’elle se sente elle-même.  « T’as le droit d’être en colère ! » lui criais-je plein de rage à mon tour.  

Elle n’avait pas vu arriver Junho, mais d’un coup il était là. Moins occupé ? Elle aurait pu en rire d’amertume mais sa colère l’aveuglait. Pour la première fois depuis longtemps elle était heureuse que quelqu’un puisse le repousser parce qu’il était certain qu’elle n’en aurait pas eu le courage. Elle planta son regard dans celui de Junho et c’était le cœur ravagé qu’elle s’était laissé entrainer par Il Kyang dépassant son amant qui semblait perdu. Que faisait-elle ? Mok ne se détournait jamais de lui. Alors pourquoi ? Pourquoi ce soir ? Pourquoi avec lui ? Voilà les questions qu’il devait se poser, et Mok le connaissait suffisamment pour savoir ce qu’il ressentait. Il allait souffrir de cette situation et elle ne savait plus si elle voulait la guérir ou qu’il ressente ce qu’elle ressentait. Elle s’était laissé entrainer par Il Kyang aveuglément. Atterrissant dans cette cage, une batte de baseball à la main elle avait peiné à la relever pour taper. Les premières balles fusèrent mais Mok les ratait, avec une rage qui ne faisait que grandir, mais dès l’instant où elle comprit comment taper elle enchaina les tirs. Ceux remplis de rage. Remplie de colère. De tristesse. D’émotions depuis bien trop longtemps contenu. Les balles fusent mais s’arrêtent déjà. Et la voix d’Il Kyang résonne dans sa tête … t’as le droit d’être en colère. Elle ne voudrait plus encore et avant même de demander Il Kyang lui avait relancé la machine. Alors elle frappe, de toutes ses forces. Ne réalisant même pas que les larmes coulent sur ses joues. Depuis quand n’avait-elle pas pleuré ? Le Japon ? A cette pensée elle frappe une balle plus fort. Ses affaires posées sur la tablette à côté d’Il Kyang, son téléphone ne cessait de sonner. Le mot flamme jumelle écrit en chinois s’affichait sur l’écran. Junho, de toute évidence.

Derrière le grillage, j’étais subjugué par cette rage. Cette colère si oppressante. Elle l’avait gardé trop longtemps enfui. Et je me demandais depuis quand ? Depuis quand tu gardes ça pour toi Mok ? A qui te confies-tu ? Est-ce que Junho sait ? Est-ce que gamin sait ce que tu ressens ? J’en doutais. Jamais il ne l’aurait laissé emmagasiner toute cette souffrance. J’en grimaçais, mes doigts crispés sur la grille, j’attendais. J’observais sans rien dire. Et je la voyais lutter avec elle-même. Se sentir englouti par cette émotion. On n’est pas toujours fort Mok… parfois on est juste soumis à nos sentiments. Et elle le savait mieux que personne. A se débattre dans ce monde trop difficile pour elle. Tout n’était pas rose, mais il y avait parfois un peu d’espoir. Les balles avaient finis, mais j’avais déjà repayé pour une nouvelle séance. C’était trop tôt ! Je le voyais. Elle n’avait pas terminé. Mais voir sa souffrance se dégager me rendait de plus en plus fragile. Et ce téléphone putain ! Il n’arrêtait pas de sonner. Je me retenais de le prendre, de répondre. Pour dire quoi ? Laisse-la ! Elle ne veut plus te parler. Mais il insistait toujours… encore… sans jamais en démordre. Tenace ou alors juste têtu. Je n’en savais rien. Je m’en mordais la joue, plus fort, avant de brusquement retourner le téléphone. Quelques secondes où ça finissait par m’agacer. Alors j’avais éteins, en voyant son visage baigné de larmes… non je ne pouvais pas décemment lui dire que ce garçon voulait lui parler. Je ne voulais pas intervenir… pas maintenant, alors qu’enfin elle assumait ses sentiments… 

T’as le droit d’être en colère. Ses mots ne cessèrent de résonner dans sa tête. Elle n’était pas certaine de savoir contre qui elle était en colère. Dae Mi, Jun Ho ou bien elle-même d’être à nouveau tomber dans leurs travers. Elle s’était juré de toujours se protéger de sa relation avec Jun Ho. Maintenant qu’il l’aimait suffisamment, cela changeait la donne. Il avait sorti sa sœur de sa vie. Il était à présent libre de pouvoir l’aimer, de n’aimer qu’elle … mais à nouveau elle n’avait pas été suffisante. Il avait fallu qu’il aille se découvrir ailleurs, dans les bras d’un autre. Pire encore qu’il se mette en couple … en couple ! Comment pouvait-il lui faire cet affront, croire qu’elle n’en souffrirait pas … toutes ces semaines à accepter en silence … elle l’aimait tant qu’elle avait tout accepté de lui. Si seulement ça pouvait le faire rester à ses côtés … mais il lui échappait à nouveau et Mok n’était pas certaine de savoir comment le supporter … Alors elle frappe, encore et encore dans ces balles. Les minutes défilent. Son corps se fatigue mais son esprit lui fuse. Elle peut sentir des gouttes de sueurs couler le long de sa nuque puis glisser jusqu’au creux de ses reins. Et s’il la détestait de l’avoir ignoré ? Son regard la hantait … il allait lui en vouloir, elle l’avait blessé ce soir … et cette constations la fit baisser soudainement les bras. La batte de baseball tombe au sol, le manche couvert de sang, le bandage imbibé mais la douleur inihbé. Elle sent son ventre se retourner et son souffle lui manquer. La crise de panique qui lui saisit le cœur la fait tomber à genoux et elle éclate en sanglot. Qui était le plus à plaindre ce soir ? Elle avait mal, si mal … enfant qui avait pourtant cru en finir avec cette douleur … elle revenait, sauvageonne et puissante … si intense … ça fait mal.

Et il était arrivé ce moment où elle lâchait tout. Ou plus rien n’avait de sens, ou la douleur était trop forte. J’aurais pu rester là sans rien faire mais je n’étais pas cet homme là. Mon cœur se serrait, en même temps que je la voyais tout abandonner. Tomber au sol, me précipitant pour entrer à l’intérieur. « Mok. » lâchais-je, plein de tristesse. Elle me brisait… comme ces larmes qui ne cessaient de couler. Le jeu n’était pas terminé. Les balles fusaient encore, et je me rendais compte qu’elle allait s’en prendre une si je ne m’interposais pas. Alors je me mettais entre elles et Mok… pour la protéger. Je suis là Mok !! T’es pas toute seule. Et je venais la prendre dans mes bras. La serrant autant que je le pouvais. Je me fichais que cette balle atterrisse sur mon dos. La douleur je ne la sentais plus. J’avais pour seule échoe la sienne. Celle que je voulais prendre à sa place. « Je suis là… » Répétais-je encore. Pour la tenir à flot. Pour qu’elle sache que j’étais encore présent. Et j’avais tellement mal pour elle. Comment avait-elle fait pour sombrer autant. Elle avait eu l’air si différent en rentrant cet été. Je pensais qu’elle avait… changé. Qu’elle avait enfin réussi à s’apaiser... mais ce n’était qu’un leurre… une balle encore. Mais rien n’y faisait… « Je te lâcherais pas… » lui avait-il promis ça aussi ? Qu’il serait toujours là pour elle ? « Pleures si ça te fait du bien… » et je l’encourageais à tout lâcher. Qu’elle puisse ouvrir les vapes, tout abandonner entre mes bras. Je serais là Mok… je te retiendrais. 

Sa main en sang, elle ne ressentait pourtant aucune douleur si ce n’est celle du cœur. Ravageant le peu de stabilité qu’elle avait encore. Son cœur broyé elle savait qu’elle l’aimait mais semblait réaliser ce soir le prix à payer pour s’accrocher à un homme comme Junho. Avaient-ils toujours souffert ainsi dans leur vie antérieure ? L’avait-elle détruit dans leur vie d’avant pour mériter un tel sacrifice dans cette vie actuelle. Ne cumulait-elle pas toutes les tares ? N’avait-elle pas assez perdu de gens qu’elle aimait ? Elle souffrait de ces absences et plus encore quand elle le savait si bien ailleurs que dans ses bras … Elle perçu à peine la chaleur d’Il Kyang qui apparaissait soudainement devant elle. Elle s’accrocha à son haut, comme si elle craignait de se noyer et serra le tissu entre ses doigts frêles. Elle gémissait sa douleur en se laissant tomber contre lui. Il souffrait déjà tant lui, de l’accident de son frère, de tant de maux et pourtant il restait fort, présent pour elle … Il était là et … il la protégeait, plus qu’elle ne le pensait. Elle ne réalisait pas ces balles qui heurtaient son dos. Il aurait pu la tirer hors de cette cage mais son corps refusait de bouger. Elle restait là, accrocher à Il Kyang à verser tout son soûl. Dieu qu’elle haïssait se sentir ainsi. C’était destructeur et son poing elle le serra plus encore pour se raccrocher à la réalité. Comprendrait-il si elle se faisait du mal devant lui ? Elle avait besoin de souffrir, physiquement, parce qu’elle avait besoin de sortir cette douleur d’elle. De détourner la douleur, de ne plus la sentir sur son cœur mais sur sa main. Alors elle serre, plus fort encore et se maudit de ne pas garder sa lame sur elle. puis le calme se fait. La machine s’éteint. Mok n’arrive plus à pleurer, épuisée elle reste contre lui, secouée par moment par des spasmes et quelques sanglots. Elle n’arrive plus à bouger et malgré son corps ankylosé elle reste contre lui, lui qui doit souffrir tout autant. « Ca fait mal … » finit-elle par dire « De l’aimer. » ça fait mal de t’aimer junho. 

Peu importe la douleur, celle du cœur était la plus terrible. Je n’avais jamais les mots pour exprimer cette absence, ce vide que je ressentais. Il était là, sans être là… mais être présent pour le autres, donnait un sens à ma vie. Yohan ne voudrait pas que je me morfonde. Voilà ce que je pensais. Ecouter les autres, me rendre utile c’était resté fort… vivant pour nous deux. Alors je restais là, sans me soucier du mal que je ressentais. De cette peine béante qui me rongeait. Celle de Mok était délicieuse, plus encore ravageuse que la mienne. Je n’avais pas à nous comparer.. je n’avais qu’à l’épauler. Etais-je malsain ? Peut-être… prendre la douleur des autres c’était plus facile que de vivre la mienne. Je déglutissais, la serrant davantage contre moi. Et je ne remarquais pas cette insistance sur sa main. Ce besoin qu’elle avait de souffrir. Je voulais juste qu’elle abandonne tout… qu’elle lâche ce qu’ele avait sur le cœur. Ce silence pesait… et je le trouvais à la fois si libérateur. Pour elle… et ces mots qu’elle disait enfin. « Je sais… » lui répondis-je. Parce-que je savais qu’aimer pouvait vous détruire. Je l’avais vécu aussi… je n’avais pas à me plaindre j’avais eut une nouvelle chance. Mais Mok qu’avait-elle en retour ? Je ne savais rien de ce garçon. Je savais qu’ils avaient été ensembles à une époque mais… Junho était le genre de type secret. Fêtard, insolent… comment pouvais-je imaginer qu’en réalité il la faisait souffrir autant ? Etaient-ils plus que des amis aujourd’hui ? Sans vraiment m’en rendre compte, je caressais ses cheveux... tendrement. J’inspirais doucement, tendant de garde l’esprit clair « Dis-moi Mok… qui est ce garçon ? Pourquoi il te fait tant souffrir ? » Que s’était-il passé entre eux pour qu’elle souffre autant.

 

Tout lui dire ? Cela serait de la folie. Il y avait tant de choses à conter. Remonter si loin en arrière. C’était l’histoire d’une vie. « Tu crois au destin ? Aux âmes-sœurs ? a ces gens que tu aimes de toute évidence et qui te font pourtant souffrir … » souffle-t-elle, la voix lointaine, épuisée d’avoir tant pleurée. Elle déglutit et se redresse doucement. Sa tête lui parlait, son corps est douloureux pourtant elle lève son regard vers lui et caresse sa joue « viens t’asseoir … » parce qu’elle s’inquiéta pour lui plus que pour elle. C’était peut-être pour ça qu’ils s’entendaient si bien. Parce qu’ils étaient pareil, similaire. Elle se laissa tomber contre le mur de bois et se blottit contre lui. Croyait-il aux âmes-sœurs ? Ces gens qu’on aime plus qu’on ne pourrait se l’avouer, qui nous font du mal mais qu’on pardonne pourtant toujours … par où commencer hein ? Elle déglutit en essuyant ses joues et se serre un peu plus contre lui. « C’est qui ? » répète-t-elle avant de grimacer « L’amour de ma vie. » et ça … elle en était certaine. « Mais je ne lui suffis jamais assez … il a besoin de découvrir le monde … comment lui en vouloir ? Il m’aime, je le sais, mais il ne semble pas le savoir … » et pourtant le couple qu’il formait avec Sang Jae n’était plus à cacher. Tout le monde les connaissait, tout du moins à la fraternité. « Et je l’attends … » dit-elle la voix cassée. « Je l’attends depuis que j’ai 15 ans … » c’était flou … si chaotique à comprendre alors elle se met à tout lui dire, leur relation au lycée, cette femme qu’il aimait, puis son retour à la frat, leur relation chaotique, omettant de mentionner qu’il s’agissait de sa sœur. Elle voulait préserver Junho malgré tout. Se contentant de ne rajouter à l’équation qu’une femme et un homme. Elle souffle à demi-mot les douleurs de Junho, sa terreur d’être lui et la sienne, de la nuit. Elle lui conte leur jeu malsain, ces perruques qu’elle met, se sentant si honteuse d’avouer un tel secret … mais elle souffle « Et cet été … c’était juste parfait … » dit-elle. Puis l’explosion, sa distance, son couple … « Je ne comprends plus rien Il Kyang … il ne joue pas je le sais, mais je crois qu’il est juste perdu … suis-je si banale pour ne pas être aimé pleinement ? » dit-elle les larmes aux yeux à nouveau. Elle lui raconte Wei, les sentiments qu’elle eut pour lui et cette sensation de ne jamais être assez bien. Quel déchirement pour son cœur … « Je veux juste qu’on m’aime … »

Comment du haut de ses vingt ans elle avait pu vivre autant de choses ? J’étais resté attentif, sans rien dire. Je la laissais parler, malgré que mon cœur s’affolait. Est-ce que je croyais aux âmes sœurs ? Oui j’y croyais… je l’avais rencontré. Mais il ne s’agissait pas d’amour pour moi. Je l’aimais, mais je n’étais pas amoureux. Etait-ce étrange ? Je n’avais jamais considéré Ye Won comme mon âme sœur. Je la voyais comme la femme de ma vie. La seule qu’on aime réellement aussi fort. Peu importe le temps, les épreuves rien ne pourrait jamais m’enlever ça. Et malgré la distance, tout ce qu’on aurait à vivre je l’aimerais toujours. Mais je ne sais pas si je pouvais comparer ça à ce qu’on racontait. Mok était jeune… peut-être encore naïve, mais je n’étais pas plus vieux qu’elle quand je l’avais rencontré. Avait-elle eut ce coup de foudre ? Non… je crois qu’en fait entre eux c’était une évidence. Comme Sawan et moi. Le temps avait transformé leurs sentiments, pour Mok en tout cas. Mais Junho n’était pas encore à ce stade. Me prendrait-elle pour un fou si elle savait ? Je ne voyais pas les choses ainsi, je ne pensais pas que deux âmes sœurs finissaient leurs vies ensembles. Mais plutôt juste qu’ils étaient destinés… c’était différent que d’être persuadé de n’aimer qu’une fois. Jusque-là je n’avais pas imaginé que Junho et elle avaient vécus autant. Junho aussi avait eut son lot de… malheur ? Je n’en savais rien. Et j’étais brusquement partagé entre la compassion et la colère. Pourquoi n’était-elle pas fâchée après lui ? Elle ne lui en voulait pas. Je le voyais dans son regard, dans ce sourire qu’elle masquait derrière cette attitude triste. Elle le comprenait… mais lui la comprenait-il ? Ses mots m’avaient arrachés le cœur. Je ne pensais pas que Mok était banale. Je la trouvais différente… pleine de sensibilité. Elle avait cette aura qui vous accroche. J’aimais observer le monde, m’en inspiré… Mok était de celle qu’on veut protéger. Qui vous donne la force de continuer. J’avais ce sourire tendre sur les lèvres… « Je t’en prie ne dit pas ça. » même moi j’avais eu la chance d’être aimé. Alors pourquoi pas elle ? « Je ne sais pas quoi penser de lui… » Est-ce qu’elle m’en voudrait si j’étais virulent ? Je crois oui. Mok voulait le protéger. « Il est clair que tu lui trouves des excuses… et tu as peut-être raison. C’est ça aussi aimer… » c’est être patient. Combien d’années Ye Won avait attendu avant que je ne me décide enfin à lui dire ce que je ressentais ? « Pourquoi tu ne lui dis pas ? Peut-être… qu’il ouvrirait les yeux ? » mais il le savait déjà n’est-ce pas ? Il le niait juste. « Et lui il y croit à vous deux ? » parce-que je n’avais que la version de Mok. Mais Junho que pensait-il ? était-il aussi proche d’elle pour ressentir cette impression ? Peut-être était-il certain que Mok serait toujours là dans sa vie... 

Est-ce qu’il y croit à vous deux ? Cette phrase lui déchira le cœur et lui fit monter les larmes aux yeux. Elle releva son minois dévasté vers lui et ne peut retenir un sanglot. « J’n’en sais rien » gémit-elle douloureusement. Ô pauvre enfant pleine de détresse et de peur. Mok n’ait plus sûr de rien. Ni de ce qu’elle doit croire, penser ou espérer … tout ce qu’elle sait c’est qu’elle est épuisée, épuisée de l’aimer, de l’attendre et pourtant elle ne changerait ça pour rien au monde. Elle ne se confiait jamais sur sa relation avec Jun Ho car elle ne voulait pas entendre de : bah si t’es pas heureuse pourquoi tu restes ? Ce n’est pas la peine de te plaindre si tu fais rien pour arranger la situation. Mais qui pourrait les comprendre, qui pourrait les soutenir ? J’ai besoin de l’aimer, autant que j’ai besoin de respirer. Une vie sans Jun Ho la faisait paniquer. Elle était prête à se faire briser jusqu’à son dernier souffle si cela lui permettait de le garder à ses côtés. Etait-elle devenu si pathétique ? Ou bien était-ce là la force de l’amour ? Elle n’était plus sûr de trouver de la beauté dans cette obstination à s’accrocher à lui. Elle tremble, peine à contenir sa tristesse. Quel spectacle déplorable offrait-elle à son ami. Elle a honte, de ce qu’elle affiche, de ce qu’elle est devenue et de cette cicatrice sur sa paume qui saigne à nouveau car elle a ressenti le besoin, encore et encore, de se faire du mal. Elle fermer son poing sur ce bandage tâché et enfoui sa tête dans ses jambes pour laisse échapper tout son soul. Elle se recroqueville sur elle-même pour qu’Il Kyang ne se sente pas obligé de la prendre dans ses bras. Elle est en colère, contre elle, contre ce qu’elle ressent. Aime-le ou quitte-le ! Voilà ce que lui criait son esprit. Autour d’eux on pouvait entendre le bruit des battes qui frappent les balles. Les cris de joie et les cris d’agacement. Le bourdonnement des machines. Un brouhaha angoissant qui pourtant l’empêchait de sombrer. Elle ne supportait plus le silence de ses nuits vides. Puis comme un câble qui lâche elle revient se blottir contre les bras d’Il Kyang en s’accrochant à son t-shirt. « Je veux juste qu’il revienne » parvient-elle à gémir entre deux sanglots. Comprenait-il ? Ce besoin de retrouver l’être aimé ? Ce manque de lui. Ce vide de son absence. Cette douleur de n’avoir que l’air à serrer contre soi. Un vide qui vous englouti et vous fait perdre pieds.