On avait beau savoir qu’une relation était toxique, on s’y accrochait comme à son propre existence. On avait beau souffrir, on se persuadait que sans l’autre c’était pire. Si elle pouvait me dire quelques mots sur ce qu’elle ressentait, j’étais sûr que c’était ce qu’elle me dirait. D’être capable de saisir les nuances qu’elle cachait. Leur relation n’avait rien d’un conte de fée. En réalité ça n’existait pas. Je pensais même que le véritable amour était destructeur. Si aujourd’hui j’étais plus sûr de moi, en réalité je savais que tout ça n’avait aucun sens. On allait droit dans le mur elle et moi. Mais n’aurais-je pas plus de regret à ne pas avoir essayé ? Et voilà que j’avais la sensation que pour Mok et lui c’était pareil. Tout me faisait mal quand je la regardais. Peut-être parce-que je comprenais. Elle n’avait pas envie d’netendre des phrases superficielles. Elle voulait qu’on la comprenne… et c’était ce que je faisais. Sans avoir la prétention de le dire. De lui sortir des belles paroles qui ne voulaient rien dire. J’étais là… pour elle. J’attendais simplement qu’elle ait besoin de moi. La laissant pleurer, se renfermée sur elle-même… Je n’aurais pas envie de la briser en lui disant des pauvres je sais. Je ne lui dirais pas non plus que pour son bien elle devait s’éloigner. Pourtant je ne portais pas ce garçon dans mon cœur. A le voir là… si inconscient du mal qu’il faisait. Mais peut-être que lui aussi cachait ses failles ? Je pensais que si Mok l’aimait autant, ce n’était pas pour son arrogance. Ni ses gamineries… elle méritait mieux que ça. Et quand elle venait dans mes bras, je n’avais plus qu’à l’accueillir. La serrer plus fort pour la protéger. Autant que je le pourrais ce soir… par ma présence… « Laisse-toi aller… » lui disais-je sans pudeur. Parce qu’il fallait qu’elle extériorise sa peine. Qu’elle la vive pour mieux la comprendre. Ça ne servait à rien de se cacher. J’en étais persuadé. Il fallait assumer ce qu’on ressentait… Je ne lui dirais pas qu’il reviendra. Parce-que j’en savais rien… Mais je savais une chose « Il faut parfois du temps avant de se rendre compte… et faire le grand saut. » parce-que c’était aussi ça aimer. C’était sauter dans le vide, prendre le risque. « Laissez vous du temps… » de comprendre. De saisir… de voir que vous vous manquez… que vous n’êtes rien l’un sans l’autre. Et si Mok en était peut-être déjà à ce stade peut-être que Junho non… « On va pas toujours au même rythme que l’autre. » Et je savais de quoi je parlais. Car si Ye Won avait été prête à assumer notre relation bien avant moi. Il m’avait fallu du temps… beaucoup trop… serait-elle prête à l’attendre ? Quelque chose que me disait que oui… J’espérais juste qu’elle n’est pas à souffrir autant. Et je restais là à ses côtés, à la bercer…