sombre
Le deal à ne pas rater :
SSD interne Crucial BX500 2,5″ SATA – 500 Go à 29,99€
29.99 €
Voir le deal


    :: Défouloir :: 2021

Un flocon n'est que de l'eau (qin tian)

Invité
Invité
avatar
 
Un flocon n'est que de l'eau (qin tian) | Dim 10 Jan - 23:18
Citer EditerSupprimer
Yami observait par la fenêtre la neige tomber. Elle faisait une pause, ses yeux fatigués de fixer l’écran lisant des lignes et des lignes de mots qui ne signifiaient pas grand-chose pour certains mais qui pouvaient créer tout un nouveau système et concept pour la japonaise. Pour une fois, elle n’était pas fatiguée, ayant pris soin de beaucoup se reposer depuis l’accident dans le nouveau bâtiment. Surtout car sa colocataire la surveillait et prenait soin d’elle. Une toute nouvelle aventure dans la vie de la jeune femme qui, pour la première fois depuis qu’elle vivait seule se laissait faire. Elle avait l’impression de devenir la petite sœur, être chouchoutée n’était pas si mal et elle pourrait encore plus envier sa propre petite sœur. Son attention revint sur son écran, lisant un pop-up avant de régler rapidement le problème et de jeter un regard sur la salle vidée quelques minutes plus tôt. Son cours s’était fini mais elle était restée pour compléter son idée via du code. Elle soupira, se sentant bien seule. Le problème depuis qu’elle s’était complètement ouverte à sa colocataire était cette peur, encore timide mais bien présente, de devenir dépendante à la jeune femme. Elle avait peur de toujours demander plus d’affection jusqu’à ne plus supporter la solitude. Or, cette dernière ne l’avait jamais trahie. Perdue dans ses pensées, ses yeux se reposèrent sur l’extérieur se penchant un peu pour mieux apercevoir ce qu’il se passait au niveau du sol. Tout semblait si petit depuis son dernier étage mais elle aperçut un garçon distribuant des flyers. Intriguée, elle se leva pour mieux observer, le visage collé contre la vitre dans un manque de motivation. Celle-ci était pourtant froide, donnant un avant-goût des possibles températures dehors.

Finalement, après observer la scène pendant plusieurs minutes, perdues dans ses pensées, Yami remarqua que le garçon en question n’était autre que Qin Tian. Presque inconsciemment un sourire apparut discrètement sur ses lèvres. Brusquement, elle fit demi-tour, rangea son ordinateur dans le sac qu’elle mit sur ses épaules et sortit de la salle. Elle prit les escaliers, courant presque dedans et manquant parfois de trébucher. Enfin, elle poussa la porte qui la menait dehors s’arrêta net face au froid qui l’accueillait. Elle chercha dans son sac les chaufferettes à usage unique. Elle faisait attention à toujours en garder sur elle pendant les jours les plus froids de l’année.
Lentement, elle s’approcha du chinois, comme si elle ne l’avait pas remarqué et que, pour une raison inconnue, elle ne venait pas de sortir du bâtiment de manière trop précipité. Il était en train de distribuer des flyers pour une raison que la japonaise ignorait encore. Seulement, il était seul dans ce froid mordant. « Wu Qin Tian ? » Dit-elle d’une petite voix. « Donc tu me suis ? » Peut-être que tenter de faire de l’humour (chose pour laquelle Yami était toujours aussi mauvaise) dès l’ouverture n’était pas la meilleure façon de l’approcher. « Tu n’es pas avec Choi Mingwei ? » Peut-être qu’elle s’assurait que son collègue infernal restait loin d’elle pour ne pas se faire harceler. En tout cas, ça ne l’empêcha pas de passer un rapide coup d’œil aux alentours. Rassurée de ne pas voir une tête aux cheveux décolorés et une visage qui lui sortait par les trous du nez, elle reprit son sac pour en sortir une chaufferette et la tendre au chinois. « Il fait froid dehors. » Comment si ce n’était pas une évidence mais elle se voyait mal dire autre chose. « Qu’est-ce que tu distribues comme ça ? » Pour quelqu’un qui avait tenté d’en dire le moins lors de leur première rencontre, elle donnait l’impression d’être bien curieuse et pipelette ce jour-là.
Invité
Invité
avatar
 
Re: Un flocon n'est que de l'eau (qin tian) | Lun 11 Jan - 12:46
Citer EditerSupprimer
ootrp + Le froid était mordant, le ciel presque aussi blanc que la neige au sol. Celle-ci ne cessait de tomber d’ailleurs, et alors qu’il marchait sur le campus, Qin Tian se surprenait à s’arrêter dans ce qu’il faisait pour regarder les flocons se poser et tout métamorphoser. Malgré les épaisseurs de tissu qui le protégeaient, c’était toujours un frisson qui finissait par le remettre en mouvement. Ses doigts rougis par le froid avaient parfois du mal à saisir le bord d’un des flyers qu’il était en train de distribuer sur le campus de l’université. La nouvelle année lunaire approchant, ses parents lui avaient demandé de distribuer des publicités pour attirer une clientèle désireuse de s’attirer la chance pour cette année qui commençait ou encore pour assouvir leur curiosité quant à ce qu’elle leur réservait. Il tenait les affiches en papier glacé contre lui, il faisait de son mieux pour les protéger de la neige et qu'elles ne finissent ainsi pas complètement détrempées. Le médium allait d’aller en aller, malgré l’air glacial, il appréciait cette balade qui lui avait été imposée. Malgré les regards incongrus, dédaigneux ou même agressifs qu’on lui jetait parfois, il appréciait de parler avec les étudiants, de les aborder avec un sourire et d’échanger quelques mots avec eux. Il avait la chance de vivre dans un pays qui croyait encore (dans certaines limites) à la voyance et dont les habitants avaient encore de nombreuses superstitions, la promesse d’une lecture de nouvelle année n’était pas si absurde pour la majorité. C’était lorsque l’on approfondissait au sujet de ce qu’était Qin Tian que les choses se corsaient, mais lors de cette distribution, le sujet n’avait pas le temps d’être abordé.

Ses doigts raides se refermèrent sur un flyer et il arriva à la hauteur d’un et d’une étudiante qui semblaient former un couple. « Bonjour ! Je vous dérange un instant. » Il leur tendit le document. « C’est bientôt Seolal, alors pour savoir ce qui peut vous arriver pendant l’année du bœuf, je vous propose une lecture de cartes ! Ou encore, si vous avez un mauvais pressentiment pour vos examens ou pour renforcer votre amour, vous êtes supers mignons soit dit en passant, on peut vous faire des charmes. » Son ton était avenant et il s’adressait au jeune couple avec un grand sourire. Cela sembla marcher, ils prirent chacun un prospectus et s’ils les jetèrent un peu plus loin, Qin Tian n’en aurait aucune idée. Il continuait ainsi à aller de personne en personne, arrêtant parfois des petits groupes, mais la pile de documents qu’il avait à distribuer était massive et il était loin d’en voir le bout. Lorsqu’il entendit quelqu’un l’interpeller, Qin Tian se retourna vivement, et ses yeux s’arrondirent à la vue de ce visage connu. « Oh Yami ! » S’exclama-t-il en retour. Il éclata de rire à sa remarque, haussant un sourcil en la regardant. « Et oui, tu me manquais trop, alors je suis là à distribuer des affiches avec ton visage dessus pour essayer de te retrouver. » Et il la regarda en faisant une petite moue avant de se mettre à rire à sa propre bêtise. « Mmh Wei-ge m’a abandonné pour passer du temps avec sa mère. » Il fît une petite moue avant de sourire de nouveau, n’en voulant absolument pas à son meilleur ami. Et puis ils n’étaient pas tout le temps ensemble... Enfin presque pas. La regardant prendre quelque chose dans son sac, il lâcha un petit « oh » avant de prendre la chaufferette que lui tendit la japonaise, et le sourire qu’il lui adressa ensuite aurait presque pu faire fondre la neige autour d’eux. « Merci ! » Immédiatement, il secoua le sachet pour activer le charbon à l’intérieur et se réchauffer la main. « Ça. » Il tendit un flyer à la jeune femme. « La nouvelle année est toujours un bon moment pour proposer des lectures et des passages à la boutique. Alors tous les ans, à ce moment de l’année j’affronte le froid et les gens. » Son sourire ne quittait toujours pas ses lèvres. « T’aurais jamais pensé qu’être médium soit aussi compliqué hein ? » Et il s’amusa à hausser les sourcils avant de doucement incliner la tête. « Tu as meilleure mine ! » Et il était content de le constater. Il repéra du coin de l’œil un petit groupe d’étudiants qui arrivait, il fît signe à Yami de patienter avant de partir vers eux d’un pas vif. De nouveau il échangea quelques mots, essayant de plaisanter un peu avec eux en leur distribuant les feuilles faisant au passage tomber sa chaufferette, mais trop occupé et ayant les mains pleines (et gelées) il ne s’en rendit pas compte immédiatement.
Invité
Invité
avatar
 
Re: Un flocon n'est que de l'eau (qin tian) | Sam 16 Jan - 18:54
Citer EditerSupprimer
Elle ne savait pourquoi cette précipitation soudaine dans les escaliers et couloirs de l’université. Elle pouvait le deviner, cependant. N’étant que très peu habituée à s’attacher aux gens, et voir que cet attachement pouvait être réciproque, Yami n’était pas sûre de comment elle devait se comporter. Or, ce n’était pas sa colocataire et amie que la japonaise rejoignait à toute allure, il s’agissait de Wu Qintian, ce Qintian qui l’avait agacée et fait pleurer à leur dernière rencontre. Mais aussi ce garçon qui avait pris de son temps pour la raccompagner au dortoir lorsqu’elle était au plus mal. Elle voulait simplement le remercier, rien de plus et être sûre de ne pas le rater pour rien lui devoir les prochaines fois. Elle voulait aussi lui donner de quoi rester au chaud car, il était seul à distribuer des flyers par ces temps froids d’hiver. Tout simplement.

Elle l’approchait lentement, comme à chaque fois qu’elle devait parler à un inconnu et que le stress s’installait dans son estomac pour le tordre dans tous les sens. Or, il s’agissait de Qintian qui n’était pas un inconnu. Finalement, elle l’interpella, y rajoutant une pointe d’humour dont elle seule pouvait rendre gênant. « Quoi ? » Elle manqua de s’étouffer avec sa salive. Aussitôt, le rouge lui monta aux joues et elle s’approcha rapidement du garçon pour lui tenir les mains gelées et mieux voir ces flyers. Toujours aussi rapidement, elle le relâcha et fit quelques pas en arrière, honteuse d’avoir été prise au piège. « Quel menteur. » Si elle désirait se montrer agacée, c’était une moue qui en ressortait. Elle aurait dû pourtant s’en douter déjà à la première phrase, elle, qui elle savait, ne manquait à personne car (à part sa colocataire) elle n’avait personne dans sa vie pour être aussi importante.

Elle avait demandé où se trouvait son meilleur ami, préférant ne pas avoir à le rencontrer, et alors qu’elle fut soulagée de le savoir loin d’eux, elle sortit une pochette chauffante de son sac et la tendit au chinois. Il faisait froid et elle avait bien senti la froideur sur les doigts du garçon. Ce dernier était idiot de ne pas porter de gants aussi. Doucement, elle prit le flyer qui lui était tendu, lisant réellement cette fois ce qu’il s’y trouvait (elle était quand même rassurée de ne pas y voir son visage). Yami était bien trop curieuse pour son bien et avait fini par demander ce qu’il distribuait, inquiète de voir qu’il préférait se laisser mourir de froid pour des feuilles de papier. « Tu ne seras plus médium bien longtemps si tu meurs de froid. » Dit-elle distraitement alors que ses yeux étaient posés sur les écritures. L’attention de la japonaise fut cependant captée de nouveau alors qu’il lui disait avoir une meilleure mine. Ce n’était pas très difficile vu l’état dans lequel elle avait été lors de leur dernière rencontre. Il s’en était passé du temps depuis, et un évènement qui avait secoué tout le campus. Yami était soulagée du froid car, ainsi, les traces de brûlures qui persistaient était cachées sous un col roulé et son écharpe. Or, Qintian avait été présent, il avait dû la voir dans ce bâtiment, brûlée. Elle espérait cependant que ce n’était pas le cas. « Oui... » Elle répondit mais le garçon était déjà parti chasser un groupe d’étudiants. Il lui avait demandé de patienter alors, docile, elle ne bougea pas, même pas pour dégourdir ses jambes qui commençaient à se refroidir. Néanmoins, la chute de la chaufferette ne passa pas inaperçu auprès de la jeune femme qui, marchant après le chinois, s’arrêta à mi-chemin pour ramasser la source de chaleur. Elle était déjà trempée, ayant fait fondre la neige sur laquelle elle s’était déposée. Yami soupira, puis sortit de sa poche son autre chaufferette, la dernière qu’elle avait sur elle, pour échanger les deux. Elle rangea discrètement celle mouillée dans sa poche et s’approcha du chinois. « Je te donne de quoi te réchauffer et tu l’abandonnes déjà. Super. » En même temps qu’elle jouait l’agacée, elle s’empara des flyers des mains de Qintian et y plaça la chaufferette à la place. « Tu n’arriveras pas à tenir très longtemps, tes mains sont gelées. » Plaçant les flyers sous son bras, elle coinça les mains gelées de l’étudiant dans les siennes et souffla dessus. Seulement elle se rendit bien vite compte de ce qu’elle était en train de faire et reculant d’un pas dans un réflexe, elle manqua de faire tomber les flyers alors que le rouge qui monta aux joues.
Invité
Invité
avatar
 
Re: Un flocon n'est que de l'eau (qin tian) | Ven 5 Mar - 22:21
Citer EditerSupprimer
ootrp + Était-ce parce qu’il avait froid ? Qin Tian semblait sourire encore plus que d’habitude, et il avait une énergie proportionnelle au froid qu’il ressentait. C’était peut-être ce qu’on appelle l’énergie du désespoir, bouger et rire pour ne pas se transformer en glaçon, là, au milieu du campus avec ses flyers serrés dans ses mains rougies. Il s’imaginait presque une scène de film où il faudrait lui casser les doigts pour les récupérer. Ah... Le froid l’atteignait peut-être plus qu’il ne le pensait, il délirait presque. L’arrivée de Yami était comme une oasis au milieu du désert, ou plutôt, comme une chaufferette dans ce froid presque intenable. Il ricana à la grimace de la japonaise, son rire résonna un peu plus fort que d’habitude, mais le médium avait aussi perdu le contrôle de son visage figé par le froid. « Tu es déçue ? » S’il en avait eu la capacité, il lui aurait adressé un clin d’œil, mais il en était présentement incapable. Il se faisait presque l’impression d’une statue de glace, comme les personnages fantastiques dans le Monde de Narnia.

« Ah. Tu as remarqué que j’avais un peu froid. » Si la jeune femme avait les joues rougies par la taquinerie que Qin Tian lui avait adressé, ses joues et son nez à lui étaient rouges de froid. Il avait passé le stade des petites rougeurs attendrissantes, elles étaient visiblement inconfortables. Il serrait dans ses mains gelées le petit sachet chauffant, redoutant déjà le moment où il devrait le remettre dans sa poche pour courir après des étudiants. Il embrassait la pause que lui offrait Yami avec plaisir, d’autant plus que la jeune femme semblait en meilleure forme que les dernières fois où ils s’étaient vus. Voyant qu’elle ne réagissait que trop peu à son compliment, le chinois afficha une légère moue mais cette dernière était chargée d’espièglerie. Il n’eut pas le temps de renchérir, se remettant à courir après des étudiants pour faire la promotion de la boutique. C’était toujours une épreuve, mais c’était un moment de l’année important pour leur commerce. Alors il prenait sur lui pour affronter l’hiver et distribuer ces flyers. Ses doigts raidis par le froid lâchèrent la chaufferette sans qu’il en ait conscience, et il eut du mal à attraper le coin de la feuille de papier glacé pour la tendre à une des personnes formant le petit groupe. Néanmoins, il s’adressa à eux avec un grand sourire ignorant leur air sceptique et dubitatif. Il les salua même avec enthousiasme alors qu’eux partaient plutôt en grommelant.

À hauteur de Yami, le médium écarquilla les yeux en la voyant tenir son sachet chauffant. Il résista à peine lorsque la japonaise lui prit les flyers des mains, il n’en avait pas la force de toute façon. Il tint le sachet entre ses deux mains, poussant un soupir de soulagement bien que ses doigts ne parviennent à complètement se refermer sur l’objet. « Désolé, je ne l’ai pas senti me glisser des mains. » Et il grimaça légèrement, avant de se stopper alors que Yami lui attrapa les mains et souffla dessus. Que ce soit la chaleur des paumes de l’étudiante ou son souffle chaud, tout réchauffait Qin Tian, une chaleur qui remontait le long de son dos tant le geste était chargé d’attention, presque tendre même. Sa bouche formait un « o » silencieux alors qu’elle recula et manqua de tomber. Qin Tian fît la moue, et de nouveau tendit les mains devant la jeune femme. « Pourquoi tu arrêtes ? J’ai froid... » Et si son ton avait une intonation un peu pathétique, ce n’était pas une simple impression. Il poussa un soupir. « Pour la distribution de Saint Valentin, je porterai des gants. » Même si attraper les flyers ne sera pas plus facile du coup. « Oh ! » Un couple s’avançait dans leur direction, le médium tendit la main. « Des gens, donne-moi deux flyers s’il te plaît ! » Et avec deux feuilles dans une main et sa chaufferette dans l’autre, il aborda les deux étudiants et commença son blabla habituel pour promouvoir la boutique et ce qu’ils y faisaient. L'échange ne dura pas plus de quelques minutes et il retourna vers Yami les deux mains autour de son sachet chauffant. « Quel travail d’équipe ! » Dit-il avec un grand sourire, qui lui arracha une grimace tant ses joues étaient rendues rigides avec le froid. Il fît mine de reprendre les flyers des mains de la jeune femme, il n’allait pas lui imposer ce travail. « Je vais te laisser aller te réchauffer, j’ai pas envie que tu ne te transformes en glaçon ou que tu tombes malade à cause de moi. » Il lui lança un regard espiègle. « Ça te donnerait encore une excuse pour essayer de me faire venir dans ta chambre. » Et il lâcha un petit rire moqueur, sachant pertinemment qu’il allait la gêner par cette remarque.
Invité
Invité
avatar
 
Re: Un flocon n'est que de l'eau (qin tian) | Dim 21 Mar - 11:09
Citer EditerSupprimer
Qu’est-ce qui pouvait bien lui prendre. Quelle magie l’avait possédée pour la pousser ainsi à courir dans ces escaliers et rejoindre le chinois dans le froid. Yami avait encore du travail à finir pour ses cours (toujours plus, c’était un cercle vicieux et interminable dans lequel elle se jetait à bras ouverts) et elle ne pouvait se permettre de perdre ainsi son temps. Pourtant, la réalité prouvait qu’elle était bien dehors, face à Wu Qin Tian, à prendre pitié de lui qui luttait contre le froid tout seul avec ses flyers. D’ordinaire, elle savait qu’elle aurait simplement regardé devant elle, passant à côté du garçon sans un mot ni un regard. Elle aurait regagné son dortoir, ou son lieu de travail selon l’heure, et n’aurait rien laissé passer. Pourtant, depuis récemment, elle observait des changements chez elle, depuis la rencontre avec sa colocataire. La solitude lui avait toujours suffit, seulement elle découvrait qu’être entourée n’était pas si mal au final. Elle avait fait la rencontre d’une autre jeune femme dans sa propre fratrie qui s’était aussitôt collée à Yami pour ne pas la lâcher, tout comme elle avait passé une soirée à aider un autre camarade sur un projet. C’était à ne pas la reconnaître. Loin était cette reine froide et cruelle comme certains avaient pu la nommer parfois. Pourtant, la japonaise nierait le tout. Sa fierté parlerait pour elle, disant qu’elle n’avait rien de changé et que, même si elle ne prêtait aucune attention à son entourage, elle n’avait jamais été un monstre non plus.

Elle avait tentée d’être agacée lorsqu’elle avait vu le garçon perdre la chaufferette mais s’était aussi empressée de le lui remettre dans les mains. « Fais plus attention. » Murmura-t-elle avant de prendre les mains du chinois pour les réchauffer. Elle ne savait pas ce qui lui prenait et, dans sa gène, mettait la faute sur ses instincts de grande sœur qui prenaient le dessus dans cette tendresse involontaire. Surprise, elle avait manqué de tomber, mais tenait fermement les flyers pour ne pas qu’ils s’éparpillent partout dans la neige. « Je suis désolée. » Bien qu’elle était grandement gênée par son geste, en voyant la tête de Qin Tian, elle rattrapa ses mains, les siennes se faisant encore hésitantes. « Mes mains ne sont pas bien chaudes non plus. » Elle ne le regardait pas, trouvant le sol bien plus intéressant pour fuir de l’attention non voulue. Elle se contenta donc de hocher la tête lorsqu’il mentionna mettre des gants pour la prochaine fois. Ses mains tremblaient et son cœur battait beaucoup trop vite alors qu’elle n’avait pas l’habitude d’être si proche et aussi tactile avec quelqu’un. Sojin allait encore la taquiner si jamais elle apprenait ce qui se passait. Yami sortit de ses pensées et s’empressa de donner deux feuilles au chinois comme il lui fut demandé. Silencieuse, elle le regardait faire son travail, presque admirative devant tous les efforts qu’il faisait malgré le froid. Elle pourrait commenter et dire qu’il était complètement fou, pourtant elle n’en fit rien car elle savait que si ça avait été sa mission, elle ferait la même chose.

Lorsque Qin Tian revint vers la japonaise, celle-ci retira les flyers hors de portée de l’étudiant. « Garde tes mains au chaud plutôt. » Jamais elle n’aurait cru qu’elle ferait de la distribution de publicité pour un magasin, et encore moins un magasin qu’elle trouvait toujours aussi étrange. Elle lisait chaque information, curieuse de comprendre un peu plus cet univers qui la dépassait. « Ne t’en fais pas pour moi, je suis solide- quoi ?! » Yami releva la tête brusquement, ses yeux étonnés dans ceux du garçon. Le rouge sur ses joues n’était aucunement du au froid alors qu’elle avait justement chaud tout à coup. Son rythme cardiaque ne semblait pas ralentir alors qu’elle se mordait la lèvre pour ne pas bégayer. Elle se servit des flyers pour frapper sans douleur le chinois. « C’est plutôt toi qui force pour venir dans ma chambre là. » Et il était hors de question que cela se produise. Pas pour les raisons que Yami pensait vraies, mais simplement car elle ne souhaitait pas déranger sa colocataire. « Je t’ai dit que flirter avec moi ne sert à rien. » Du coin de l’œil, elle repéra un énième groupe d’étudiants et utilisa l’opportunité pour couper court à sa gène. « Tiens, pour tes futurs clients. » Elle tendit des feuilles au chinois et lui montra le groupe d’un coup de regard. Pourquoi elle restait dans le froid pour l’aider ? Elle dirait qu’elle avait pitié du garçon. « Vas-y, je reste là pour porter tes feuilles. »
Invité
Invité
avatar
 
Re: Un flocon n'est que de l'eau (qin tian) | Jeu 1 Avr - 20:50
Citer EditerSupprimer
ootrp + Dire qu'il était proche de Yami serait mentir, bien que le fait que les Cheongryong se retrouvent à vivre dans sa fraternité lui avait permis de la croiser et de découvrir davantage au sujet de la jeune femme. Il espérait qu'ils soient amis en tout cas, c'était ainsi qu'il la voyait même si elle râlait souvent et le repoussait souvent. Si Qin Tian osait, il dirait qu'elle lui rappelait un animal farouche. Curieuse des autres mais toujours trop méfiante, sur la réserve et prête à fuir dans son propre intérêt. Le chinois pouvait comprendre sa réserve, alors la voir le rejoindre et surtout la voir avoir ces gestes pour lui était surprenant, dans le bon sens du terme. Et si jusque-là il mourrait de froid, une certaine chaleur s'était installée au creux de son ventre. Définitivement, la chaleur humaine était puissante.

Testant les limites de la jeune femme, le médium avait insisté en tendant ses mains une seconde fois. Il était presque triste de voir qu'elle ne faisait que les tenir, y mettant bien moins de cœur maintenant que la gêne avait pris le dessus. À moins que ce ne soit le froid qui la fasse ainsi rougir ? Qin Tian ne devait pas avoir meilleur allure, il ne sentait plus son visage, il imaginait facilement la couleur de ses joues. Malheureusement, ou heureusement peut-être, le moment ne dura pas, et le jeune homme repartit distribuer ses flyers, avec un regain d'énergie indéniable. Il n'était cependant pas cruel au point de la laisser dans le froid, bien que sa présence était on ne peut plus plaisante. Lorsqu'il revint auprès d'elle, le médium invita la japonaise à retourner se mettre au chaud. Ce n'était pas parce qu'il ne voulait plus d'elle à ses côtés, mais il la savait physiquement fragile parfois, et savait aussi qu'elle avait du mal à s'occuper d'elle-même (à croire qu'elle n'avait pas ce principe d’auto-préservation) alors il préférait la savoir à l'abri et non en train de prendre froid. Les yeux ronds, il regarda Yami éloigner les flyers de ses mains. « Tu es têtue tu sais. » C'était dit avec affection, et il ne parvint pas à se retenir de la taquiner encore plus, faisant référence à une conversation qu'ils avaient eu des mois plus tôt. « Ah Yami... Sache que je ne suis pas ce genre d'hommes. » Il posa une main sur son cœur, et leva l'autre dans une sorte de geste d'honneur. « Je n'entre dans les chambres que lorsque les deux partis sont prêts. Et que je suis invité. » Il avait conclu avec un air un peu plus malicieux, se demandant s'il donnait vraiment l'air de flirter. Flirtait-il ? Il n'en avait pas l'impression. Les réactions de Yami étaient juste irrésistibles, d'autant plus qu'il aimait le fait qu'elle soit aussi peu à l'aise avec ses semblables que lui ne l'était également.

Elle coupa court à la conversation, lui tendant de nouveaux flyers et lui montrant un groupe des yeux. Avec un sourire reconnaissant et surpris, il obéit, trottant jusqu'aux étudiants pour leur vendre le contenu de la boutique. Comme toujours, il ne savait pas s'il était convaincant, il partait toujours du principe qu'on se moquait de lui et de ses idées, mais il était fier de les porter. Il garda donc le sourire et la tête haute jusqu'au bout. Revenant vers Yami, il la regarda en coin. « Tu ferais une bonne assistante, je pourrais te former à lire les lignes de la main et tu m'accompagnerais pour trouver des clients ! » Il claqua des doigts, enfin essaya, car ses doigts étaient complètement engourdis par le froid. « Tu seras l'atout charme féminin et je serais l'atout charme juvénile ! » Il encadra son propre visage de ses mains, affichant un sourire en espérant en arracher un à Yami. Il était certain que Ming Wei lui aurait dit qu'il était absolument adorable, mais il faut avouer que son avis était biaisé. Il tendit les mains pour récupérer les flyers, mais Yami resta indifférente à sa demande silencieuse. « Tu sais que le job n'est pas payé, c'est purement de l'exploitation. » Avec un petit sourire, il se voulait rassurant. « Si vraiment tu insistes, je te paye à manger ce soir, pour te réchauffer ! On ira manger un bon Gamja-tang pour nous réchauffer ! » Il regarda autour d'eux, surveillant de potentiels clients à qui il pourrait donner ses flyers. Étrangement, le froid semblait moins cruel et beaucoup plus soutenable maintenant qu'il était accompagné. Il ne pouvait s'empêcher de garder un petit sourire constant. Serrant toujours son sachet chauffant entre ses paumes, il constatait tristement que sa chaleur commençait déjà à faiblir.  Son esprit avide de chaleur cherchait déjà des excuses pour reprendre la main de Yami dans la sienne, cherchant aussi à voir où se trouvait les limites de la jeune femme et surtout jusqu'où elle l'autoriserait de les repousser. Le médium tendit sa main devant elle, la regardant l'œil rieur. « On commence la leçon de chiromancie ? » Un bon moyen aussi pour réchauffer sa main.
Invité
Invité
avatar
 
Re: Un flocon n'est que de l'eau (qin tian) | Lun 5 Avr - 8:25
Citer EditerSupprimer
Éloignant les flyers des mains du chinois, elle confirmait ainsi qu’elle resterait à ses côtés pour l’aider. Comme une promesse silencieuse qui était transmise simplement par ce geste anodin, ou  un tantinet agaçant pour certains. Ça ne semblait pas être le cas pour le chinois cependant, alors qu’il se contenta de décrire la japonaise par ce même mot qu’elle entendait bien trop souvent. « Oui, il n’y a rien de nouveau là. » Ce n’était pas de l’agacement dans son ton, ni de la joie non plus, simplement une lassitude assumée. Elle savait qu’elle l’était et se fichait de savoir comment les autres la percevaient à travers cet entêtement qui passait très souvent pour de l’arrogance. Ce ne semblait pas être le cas dans cette situation, mais elle acceptait cette étiquette qui la suivrait à vie, car il serait bien stupide de la part de Yami de nier cette vérité. Une nouvelle fois, il était question de sa chambre et de la présence de garçons. L’étudiante ne pouvait s’empêcher de rougir intensivement, comme lorsque de ce genre de sujets étaient abordés devant elle. Elle refusait de réfléchir trop loin sur les mots du chinois, mais le rouge sur ses pommettes était la preuve de sa cervelle en ébullition. Des hommes entrant dans sa chambre, il y en avait, entre Jaehwan qui, pour une raison inconnue s’était dit de prendre soin des deux colocataires et Haknyeon qui, de part son lien familial, se permettait d’entrer dans la chambre partagée de Yami et Sojin. C’était différent, bien qu’agaçant parfois, surtout lorsque la japonaise revenait de sa douche pour trouver le policier dans sa chambre. Mais, et Qintian ? Sûrement, il devait connaître le dortoir des bleus par cœur déjà, à cause de Mingwei, mais est-ce que l’idée de le faire venir dans sa chambre la dérangeait réellement ? Ne se pensant pas très proche de lui, elle ne voyait juste pas pourquoi il était nécessaire de se poser une telle question. « Je comprends. » Le regard fuyant ailleurs que sur le chinois, le rouge aux joues, Yami avait inconsciemment posé un ton quelque peu déçu.

Fort heureusement, elle fut sauvée par un groupe d’étudiants vagabondant près d’eux et lança Qintian à leur poursuite. C’était la facilité, si quelque chose la dérangeait, elle pouvait simplement lui rappeler pourquoi il était dehors à mourir dans le froid et ainsi changer le sujet facilement à chacun de ses retours. « Je ne comprendrais jamais ce que tu peux lire dans une paume de main, mais contente-toi simplement d’être heureux que je sois là pour toi… J’ai du travail. » Plus les mots défilaient et plus ceux-ci se faisaient de plus en plus bas jusqu’à devenir inaudible. Yami se maudissait mentalement, se demandant pourquoi elle tentait ainsi de se justifier, qu’elle n’avait pas à se montrer aussi arrogante car, entre les pensées des autres à son égard et ce qu’elle savait d’elle-même, tout pouvait changer. Ignorant alors la remarque sur le fait qu’elle pouvait devenir l’atout féminin, bien qu’elle eut un rapide regard sur Qintian allant de la tête aux pieds avant d’arquer un sourcil, elle soupira en entendant les mots du garçon. « Prends ça comme tu veux, mais moi j’appelle ça un coup de main. » Et bien qu’ils étaient rares, c’était quelque chose qui la prenait parfois. Elle proposait son aide pour ses camarades de classe qui rencontraient des difficultés, effaçant l’image de ice queen qu’on lui attribuait bien souvent. « Pourquoi il faudrait quelque chose en retour. » Ses principes revenaient aussitôt à la charge. C’était elle qui avait choisi de venir dans ce froid pour porter ces maudits flyers, pourquoi devrait-il la nourrir en retour. L’idée de partager un repas avec le chinois était pourtant la bienvenue, mais têtue, elle s’était aussitôt bloquée face à cette générosité qu’elle refusait dans un réflexe à force. « Ne t’en fais pas, tu ne me dois rien. »

Elle observait la main tendue de Qintian, hésitante de lui répondre. Elle ne connaissait rien sur ces pratiques qu’elle trouvait encore bien étranges et totalement frauduleuses. Néanmoins, quitte à rester dehors dans le froid, elle pouvait bien tenter de calmer sa curiosité bien trop puissante pour son bien en répondant à l’invitation. Le regard fixé au sol, fuyant, elle posa le dos de sa main contre la paume de celle de chinois. « Tu sais que je ne crois pas à ces choses-là. » Seulement, si elle était vraiment réticente à ces pratiques, elle n’aurait pas ainsi donné sa main. « Ta main est vraiment froide ! » Et sa main ne bougeait pas pour autant, mais se retourna pour entremêler leurs doigts et partager ainsi un minimum de chaleur. « Quelle idée de sortir sans gants, ni chaufferette, on dirait un gosse ! » Elle prenait tellement sur elle, mettant tous les efforts du monde à ne pas reprendre ses instincts de grande sœur et souffler de nouveau sur ces mains pour les réchauffer.
Invité
Invité
avatar
 
Re: Un flocon n'est que de l'eau (qin tian) | Dim 25 Avr - 22:47
Citer EditerSupprimer
ootrp + L'espace de quelques instants, Qin Tian se demanda si le rouge qui s'intensifia sur les joues de la japonaise venait de ce qu'il avait dit. Il repensa à ses paroles, n'y voyant rien de gênant ou rien de honteux. Alors il ne s’appesantit pas sur cette réaction, la mettant sur le compte d'un coup de vent ou d'un frisson. Il se sentait coupable de la voir rester à ses côtés, craignant à présent de la voir prendre froid, elle qui était parfois si fatiguée et en conséquence fragile. Il mettrait un point d'honneur à la remercier et à la mener à un endroit chaud le plus rapidement possible une fois la mission terminée. Un groupe d'étudiants le détourna de ce fil de pensées, il se dépêcha de leur vendre les atouts de la boutique sans perdre son enthousiasme. Lorsqu'il revint vers elle, il n'avait pu que remarquer que ce travail d'équipe lui rendait la tâche moins difficile. Il sourit à Yami, bien que la fin de sa tirade lui parvint à peine. « Je te remercie de prendre sur ton temps pour ce coup de main alors. » Et il fît une petite moue. « Et cette invitation n'était pas un retour, juste un signe de ma gratitude. Mais okay. Je t'y emmènerai un autre jour et ça ne voudra rien dire d'autre que manger un bon plat chaud. » Et avec un petit sourire fier de lui, il se satisfaisait à l'idée de manger avec elle, ce jour-là ou un autre, peu lui importait. Yami restait cette femme intrigante qu'il essayait de comprendre sans pour autant en vouloir connaître tous les secrets. Elle avait aussi cette maladresse avec leurs semblables qui était presque familière à Qin Tian, il trouvait la présence de la japonaise réconfortante en cela bien qu'ils soient encore en train d'apprendre à se connaître. D'ailleurs, c'était sans doute de cette envie de mieux la comprendre qui l'avait amené à cette proposition absurde d'apprentissage de la chiromancie. Il fallait être honnête, ce n'était pas en quelques dizaines de minutes dans ce froid glacial qu'il serait le mieux placé pour la former. Mais c'était probablement une excuse pour épancher la curiosité qu'il avait à son égard.

Ce fût à la fois surpris et presque nerveux qu'il avait serré cette main qui vint se poser dans la sienne, comme pour la retenir (bien qu'il n'aurait jamais insisté si elle changeait d'avis). « Tu n'y crois pas, mais qui refuserait une lecture offerte ?! Tu as le droit d'ignorer ce que je dis, et si une bêtise sort de ma bouche, tu as le droit de te moquer. Mais gentiment. » Conclut-il avec une petite moue. Il grimaça aussi en imaginant le froid de sa main, lui chuchotant deux ou trois « désolé » avant de serrer un peu plus sa main dans la sienne. « On m'a dit que le peau à peau ça réchauffait, tu vas me tenir chaud Yami. » C'était Ming Wei qui le lui avait dit, sans doute une excuse pour le déshabiller avant de se mettre au lit, mais il devait y avoir du vrai quelque part, non ? Il passa ses pouces sur la paume de la jeune femme, comme pour la réchauffer et se centrer sur sa lecture. Il prit une inspiration et se pencha un peu plus, se rapprochant d'elle au passage. « Ici, c'est ta ligne de cœur. Elle est longue, ça veut dire que tu ne t'engages pas à la légère et que tu veux des relations longues, qui veulent dire quelque chose. » Il humidifia ses lèvres et inclina légèrement la tête. « Là, c'est ta ligne de destin. C'est plutôt bien, tout le monde n'en a pas. Ça peut annoncer de la réussite professionnelle comme amoureuse. » Il poussa un petit « mmh », ses doigts caressant la paume de Yami, il s'était rapproché, le moment en devenait presque intime. Il faut dire qu'elle était en train de lui livrer qui elle était, c'était presque comme une intrusion. « Tu as une ligne de succès. » Le ton de Qin Tian était presque bas, il était concentré, dans une sorte de bulle, seules la froideur et la rougeur de ses mains lui rappelaient qu'ils étaient dehors dans le froid. « C'est signe d'intelligence ou de réussite professionnelle. Pas forcément de gloire et de fortune, mais d'une carrière stable. » Du bout de l'index, il traça une ligne qu'il n'avait pas encore indiqué. « Ta ligne de vie. Elle est longue, c'est une bonne chose. Il y a une coupure, un îlot ici. » Il passa son pouce sur la ligne. « Ça indique souvent des problèmes de santé, mais rien de grave, ce n'est pas très profond. » Il croisa son regard et lui sourit pour la rassurer, son visage proche de celui de l'étudiante. « Tu ne vas pas te faire renverser en quittant le campus tout à l'heure. » Son sourire se fît plus en coin alors qu'il effectua une légère pression sur sa main. « Et si c'était ce que je voyais, je ne te laisserais pas partir de toute façon. » Il fronça doucement les sourcils. « Mais ça peut être des problèmes de santé ou une fatigue importante à cause du stress ou de trop de travail... » C'était dit sans jugement, juste un moyen de lui faire comprendre que ce qu'elle se faisait subir avait un impact fort sur elle, même sur sa ligne de vie. Il frotta la ligne de tête de la jeune femme, lâchant un léger rire. « Ta ligne de tête et ta ligne de cœur se chevauchent au départ... Mukai Yami réfléchit trop. » Il leva un sourcil en la regardant, étrangement peu surpris. Finalement, il sourit, ne se reculant pas et continuant de faire aller ses pouces sur sa paume. « Est-ce que j'ai dit des bêtises alors ? »
Invité
Invité
avatar
 
Re: Un flocon n'est que de l'eau (qin tian) | Dim 9 Mai - 14:50
Citer EditerSupprimer
Que pouvait-elle dire de plus. Elle, qui appréciait toujours avoir le dernier mot sur tout, elle ne pouvait renier la proposition du chinois. Ce n’était pas pour la remercier de prendre son temps et l’aider, c’était simplement partager un repas, peut-être entre deux amis, si elle osait penser ainsi. Depuis qu’elle découvrait qu’avoir un cercle d’amis autour d’elle était des plus agréables, c’était au final devenu comme une addiction et elle ne pouvait plus s’en passer. Elle voulait se faire toujours plus d’amis, agrandir ce cercle et devenir le centre d’un réseau qu’elle ne maîtriserait pas forcément. Néanmoins, elle restait Yami-malaise et n’était pas douée pour les relations humaines pour autant. Ça n’en restait pas moins frustrant alors que, cette fois, elle n’avait pas le dernier mot. « Ok… Il a intérêt à être bien chaud. » Car sa fierté ne voulait pas laisser l’impression que Qintian avait raison.

Ce petit duo qu’ils avaient créé semblait fonctionner à merveille, alors qu’elle regardait surtout le chinois vendre sa boutique. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi une telle boutique existait bien qu’elle avait été ravie de trouver son encens ce jour-là. Peut-être qu’elle ne le comprendrait jamais vraiment, mais sa curiosité avait quand même eu raison d’elle. C’était cette même curiosité qui lui avait fait dévaler les escaliers pour rejoindre le garçon, après tout. Elle n’était donc pas totalement contre ces pratiques qu’elle trouvait toujours aussi étranges. Elle ne pouvait d’ailleurs s’empêcher d’observer le garçon, qui était revenu à son niveau, avec de grands yeux alors qu’il voulait lui donner sa première leçon de chiromancie. « Je ne me moquerai pas. » Promit-elle. C’était différent de tout ce qu’elle connaissait et son fort caractère pouvait lui souffler à l’oreille que ce qu’elle était sur le point de découvrir n’était que des mots de charlatan, cependant il lui suffit d’un coup d’œil sur le garçon pour lui faire faire cette promesse. Néanmoins, le rouge lui monta bien rapidement aux joues une nouvelle fois lorsqu’elle entendit les mots du chinois. Elle ne désirait pas savoir d’où venait une telle information, surtout qu’elle sonnait assez sexuelle aux oreilles de la japonaise. « J’ai assez chaud comme ça, merci. » Le regard fuyant, elle ne pouvait plus le regarder directement et attendait sagement sa lecture.

Dès les premiers mots du chinois, Yami regrettait cette lecture. Elle ne pouvait nier la vérité qui se cachait derrière et après la première information, elle eut un léger mouvement recul avec sa main, comme un réflexe, mais la force avec laquelle Qintian tenait la sienne fut assez pour ne pas lâcher prise. Elle restait silencieuse et écoutait la suite de la lecture, presque un poils trop sagement. Les caresses contre sa paume la chatouillait et continuait de tourner ses joues d’une teinte rosée. Elle n’était pas non plus aveugle à cette proximité entre leur deux visages mais ne reculait pas pour autant. Pour une étrange raison, elle était bien dans cette position, avec l’étudiant à ses côtés. Elle avait presque envie de fermer les yeux et de l’écouter jusqu’au bout. De soupirer de contentement avant de poser son front contre celui du chinois mais elle se retint de le faire. Pour des raisons évidentes. Si elle y pensait bien, jamais elle n’avait eu autant de contact et d’intimité avec quelqu’un auparavant, et rien que cette pensée eut le don de rendre ses joues encore plus roses. Elle se détestait presque de voir qu’on pouvait lire ainsi en elle comme un dans livre ouvert alors qu’elle n’avait qu’une envie, de retirer sa main mais celle-ci ne bougeait pas. « Je ne travaille pas tant que ça. » Elle marmonnait, ne croyant pas elle-même ses propres mots. C’était le même discours, celui où elle reniait avoir une santé mise à mal, celui qui lui avait fait prendre la mouche la dernière fois qu’elle avait été avec le chinois. « Oui, tout n’est que bêtises. » elle n’osait toujours pas regarder le garçon en face alors que sa main se referma sur celle de ce dernier. Elle ne la retirait toujours pas mais le poing serré, elle emprisonnait le bout des doigts du chinois avec. « Sauf pour l’intelligence, et comme je vais réussir professionnellement, d’accord. » C’était presque une torture d’avouer que le chinois avait raison. Elle tira un coup sur son bras, ramenant la main de Qintian dans ce même geste alors que, pour la première fois depuis le début de la lecture, elle leva les yeux et fixa le garçon. Leur visage étaient si proches que Yami pouvait sentir la chaleur du souffle de son interlocuteur. Elle n’était pas dérangée, loin de là et passa rapidement sa langue sur ses lèvres.

« A mon tour. » Elle n’y connaissait rien, mais pouvait très bien se prêter à l’exercice. Baissant la tête, elle rouvrit la paume de Qintian et traça chaque ligne du bout des doigts. « Cette ligne c’est… La ligne de cœur ? » Elle observait la paume et voyait que ce n’était pas une ligne parfaite, mais qu’il y avait des croisements, comme de petits îlots. « Ça veut dire quoi, que tu auras des problèmes dans ta vie amoureuse, mais pas insurmontables ? » Elle releva le visage pour demander confirmation et se retrouva bien trop proche de celui du chinois.
Invité
Invité
avatar
 
Re: Un flocon n'est que de l'eau (qin tian) | Jeu 27 Mai - 22:34
Citer EditerSupprimer
ootrp + Qin Tian savait depuis longtemps que certaines remarques que faisait son meilleur ami avait des sous-entendus lourds. Mais il lui arrivait souvent de les dire avec sa petite gueule d’ange que le chinois n’en captait l’aspect salace qu’en répétant ces paroles ou en voyant la réaction des gens. Maxine le lui avait déjà dit au cours d’une conversation, elle était certes pliée en deux parce qu’elle trouvait ça hilarant, mais elle avait quand même dit que ce genre de choses n’était pas à répéter à tout le monde. Qin Tian n’était pas naïf pourtant, c’était juste que Ming Wei (le pur, l’innocent, le virginal) avait le don de faire des remarques ambigües même dans les situations les plus innocentes et que le médium ne le réalisait qu’après coup (il pouvait mettre ça sur la barrière de la langue peut-être, bien qu’il maîtrisait la langue coréenne presque aussi bien que sa langue maternelle). Ce fût la réaction de Yami qui lui indiqua que ses propos pouvaient être déformés, du moins, l’attention derrière ceux-ci. Plutôt qu’en être gêné, il fût plutôt amusé par les joues de la japonaise qui rougirent encore plus.

Ayant mieux à faire plutôt que d’insister et de voir où étaient les limites de la jeune femme (plutôt fébriles de ce qu’il percevait), il s’était attelé à ce premier cours de chiromancie. Il était sûr de lui, c’était un art qu’il maîtrisait depuis longtemps. Il ne comptait donc pas s’arrêter en route même si Yami était trop impressionnée ou dérangée par son don. Concentré sur sa tâche, le médium ne voyait pas les joues de la jeune femme se teinter, s’il en avait conscience, il aurait été déçu de manquer cette vision. La japonaise était tellement sur la réserve de ce qu’elle ressentait et de ce à quoi elle aspirait, Qin Tian adorait lire une émotion ou un trouble sur son visage ou dans son langage corporel, comme s’il avait un petit indice supplémentaire pour résoudre le puzzle Mukai Yami. Il releva légèrement les yeux vers elle lorsqu’elle osa finalement un commentaire. Une lueur malicieuse dans le regard et un petit sourire moqueur, il posa les yeux sur le visage de l’étudiante. « Non tu travailles pas tant que ça... » Son ton montrait bien qu’il doutait largement de ce qu’elle avançait, et il savait qu’elle savait. Il termina sa lecture, et son expression fière fût remplacée par une expression surprise alors qu’elle referma sa main sur la sienne. Il allait lui répondre qu’il ne disait pas de bêtises et ne mentait que rarement lors de ses lectures (parce que des fois, la vérité était plus douce légèrement déformée) mais il fût réduit au silence lorsqu’elle ramena son bras contre elle, l’entraînant dans ce mouvement. Le temps fût suspendu, comme un ralenti qu’on ne voyait qu’au cinéma. Avec cette proximité, il en profita pour détailler la jeune femme, de la rondeur de ses joues, à leur superbe couleur rosée, à la longueur de ses cils et le léger froncement entre ses sourcils. Et puis ses yeux, leur profondeur et l’envie qu’il avait de savoir y lire.  

Docile, il ouvrit la main pour que Yami puisse se prêter à l’exercice, il ne se recula pas pour autant et ne cessa pas de la regarder pour autant. Elle l’intriguait réellement. Il se demandait bien ce que son meilleur ami voyait en elle pour ne pas l’aimer. Qin Tian voyait tant de chemins à suivre en la regardant, son esprit semblait tortueux mais pour autant riche. Et, il voyait dans sa façon d’être aussi perdue avec les autres humains qu’il pouvait l’être, une jeune femme qui, d'une façon ou d'une autre, avait souvent été seule. Ils se retrouvaient sur ce point. Un sourire étira ses lèvres en la voyant confondre la ligne de cœur avec la ligne de tête. Il la laissa terminer son explication avant de faire doucement « non » de la tête. « Alors, t’as bien vu comment elle était dessinée, mais ça c’est la ligne de tête, pas la ligne de cœur. » Il prit la main de la jeune femme pour que son doigt passe et repasse sur ladite ligne. « Une ligne de tête comme la mienne montre une certaine sensibilité au monde qui m’entoure et une grande curiosité.” Il inclina doucement la tête. « Tu trouves que ça me correspond ou se sont toujours des bêtises ? » Il lâcha un petit rire amusé mais pas moqueur avant de remonter le doigt de Yami sur la ligne de cœur. « Là c’est la ligne de cœur. » Il fît repasser le doigt de la japonaise dessus plusieurs fois, sans jamais trop de pression, le geste devenant une caresse sur sa paume plus qu’autre chose. « Elle est plutôt longue, c’est signe d’investissement, je ne vis pas l’amour de façon légère et accorde une grande importance à mon ou ma partenaire. » Il sourit doucement, tout à fait conscient de cette part de sa personnalité. « Elle est aussi colorée, ce qui veut dire que je suis spontané dans la façon d’exprimer mes sentiments. Lorsque j’aime quelqu’un, je le montre et le dit avec une certaine facilité. » Il hocha doucement la tête comme pour confirmer la véracité de ces faits. Avec un sourire, il amena le doigt de la jeune femme sur une autre ligne. « Mais je ne vais pas faire tout ton boulot, tu te souviens du nom de cette ligne là et de ce qu’elle exprime ? » Les yeux brillants, il regardait Yami, curieux de voir jusqu’où elle se laissait prendre au jeu, elle qui prétendait que rien de tout ça n’était vrai. Le faisait-elle pour lui ou par réelle curiosité ? Dans les deux cas, il ne pouvait nier qu’il appréciait de la voir se prêter au jeu, et la chaleur du corps de la japonaise contre le sien se répandait un peu partout alors qu’il agitait les doigts en attendant de voir la suite de sa lecture.
Contenu sponsorisé
 
Re: Un flocon n'est que de l'eau (qin tian) | 
Citer EditerSupprimer

Une petite réponse rapide