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Un flocon n'est que de l'eau (qin tian)
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Re: Un flocon n'est que de l'eau (qin tian) | Dim 30 Mai - 19:59 Citer EditerSupprimer
Depuis combien de temps étaient-ils là, tous les deux dans ce froid la main de l’un dans celle de l’autre ? Avec les quelques flocons qui tombaient par-ci, par-là, ils renvoyaient une image de romance digne des plus grands drama coréens. Seulement, la japonaise était totalement aveugle à cette proximité et cette intimité qui les entourait. Elle ne faisait plus attention aux étudiants autour d’eux, ni même aux flyers qu’elle tenait toujours fermement dans son autre main. Elle écoutait simplement le chinois lui expliquer ce que racontaient les lignes sur sa paume. Elle débordait de curiosité et d’envie de comprendre. Comprendre pourquoi ces choses étaient si importantes pour certaines personne, comprendre comment c’était même possible de devenir autant simplement à cause de formation de la peau. Ce n’était pas logique dans la tête de Yami, rien de tout cela ne pouvait être vrai et pourtant, au fur et à mesure qu’il débitait ses paroles, elle trouvait la vérité derrière. Sa fierté ne voulait pas lui donner raison et pourtant, il fallait l’admettre qu’il mettait le doigt dans le mille.
Elle arqua un sourcil lorsqu’il se moquait clairement d’elle. Encore une fois, il avait pourtant raison car la japonaise était la pire personne pour prendre soin d’elle-même. Oui, elle travaillait mais oui, c’était nécessaire. Elle donna une légère tape sur l’épaule de Qintian avec les flyers avant de tirer sur sa main pour inverser les rôles. Elle avait hâte de voir ce que sa paume disait, ainsi elle pourrait elle aussi se moquer du chinois. Ce fut un échec car elle avait confondu deux lignes. Pour Yami, il s’agissait de toutes les mêmes et elle ne voyait pas la différence, seulement ce semblait important pour l’étudiant. De nouveau, elle l’écoutait, un tantinet trop attentivement. Elle buvait presque ses paroles tout en continuait de feindre l’indifférence. « Tu es sensible, vraiment ? » Elle releva la tête et planta son regard dans celui du garçon avant de se rendre compte que leur visage étaient bien trop proches. Elle recula d’un demi-pas aussitôt alors que ses joues prenaient une teinte des plus rouges possible. Néanmoins, alors qu’il guidait son doigt sur sa paume, Yami se rapprocha inconsciemment, reprenant cette place dans cette intimité qui ne pouvait être brisée. « C’est donc pour ça que tu es si tactile avec Choi Mingwei... » Marmonna-t-elle. Une pensée qu’elle avait dit tout haut, ne se rendant même pas compte que Qintian pouvait l’entendre. « Ton partenaire a beaucoup de chance alors. » Elle avait toujours cette conviction que lui et le sino-coréen étaient en couple. Elle soupira alors qu’il lui disait de continuer. « T’es pas un bon professeur. » Souffla-t-elle dans un ton qui suggérait la plaisanterie. Elle releva le visage rapidement pour dévoiler un sourire en coin avant de replonger sur la main du chinois.
Yami passa son doigt, délicatement, sur ces différentes lignes, comme si elle les dessinait elle-même. Elle était bien trop sérieux dans ce déchiffrage des lignes pour se rendre compte que ça allait à l’encontre de ses principes. Elle aurait dû retourner à son dortoir depuis bien longtemps et continuer ses projets. « C’est la ligne du destin ? » Elle leva les yeux comme pour demander une confirmation. « Si elle est là, c’est que la personne est bienveillante ou quelque chose comme ça, non ? » Cette fois, elle se redressa mais ne s’éloigna par pour autant, cette fois. « Wu Qintian, es-tu une personne bienveillante ? » Elle connaissait déjà la réponse, pour le peu de temps qu’elle avait passé avec l’étudiant, elle avait pu comprendre que c’était une bonne personne. « Tes lignes de succès sont petites par contre... » Ce sourire en coin était revenu et la japonais se moquait clairement.
Néanmoins toutes les bonnes choses avaient une fin, et Yami lâcha finalement la main de Qintian. Elle avait fini de se prêter au jeu et en même temps que ce contact se brisa, toute ce cocon autour d’eux, cette intimité, se brisa avec. « Et donc c’est ce que tu fais tous les jours dans ton magasin... » Elle avait compris que beaucoup de gens aimaient ce genre de choses. Rien qu’à voir le nombre de salle pour la voyance sur la capitale. C’était majoritairement des couples qui y allaient, donc très loin du profil de Yami. « C’est vraiment pas pour moi tout ça. Je ne crois qu’en ce que je vois, ce qui donne des preuves, la science, quoi. » Elle restait toujours aussi têtue. Même après avoir montré qu’elle était assez curieuse pour l’écouter et le laisser faire depuis tout ce temps. « Mais pour une fois, je veux bien te croire. »
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Re: Un flocon n'est que de l'eau (qin tian) | Sam 26 Juin - 22:22 Citer EditerSupprimer
ootrp + Lorsque l’on maîtrisait les codes de la vie en société, peut-être qu’une telle proximité pour des personnes qui n’étaient pas intimes était déplacée. Ils étaient si proches que la chaleur qui émanait de Qin Tian devait être sentie par la japonaise et inversement. D’ailleurs, lorsque le médium riait, il voyait la buée de son souffle caresser le visage de Yami. Il regardait les volutes frôler sa peau avec une certaine fascination, cette brume blanchâtre qui venait mourir sur ses pommettes rougies. Ce spectacle était splendide, de ceux que l’on voudrait retenir. Mais il avait une mission, une mission qu’il prenait à cœur : montrer son don à Yami. La convaincre n’était pas l’objectif du chinois, il voulait juste lui montrer son monde puisque cela voulait dire montrer ce qu’il était. Autant sa médiumnité lui amenait troubles et moqueries, il refusait de renier ce qu’il était et qui il était.
La guidant, sa main dans la sienne qui courrait sur sa propre paume, il espérait être clair, seulement, le petit air troublé mais concentré qu’elle affichait avait tendance à le déconcentrer lui justement. Il fallait presque que Qin Tian se morde la langue pour ne pas le lui signaler et en rire (sans se moquer bien évidemment, ce n’était pas sa nature). « Bien sûr que je suis sensible. » Répondit-il plutôt que tout autre commentaire. La lueur dans ses yeux laissait sous-entendre que sa sensibilité s’étendait au-delà de ce qu’elle pouvait imaginer et c’était bien le cas. Sensible dans tous les sens du terme, il l’était. Il continua sa démonstration, fronçant les sourcils aux commentaires qu’elle faisait. C’était amusant de voir qu’elle et Ming Wei affichaient un air réprobateur similaire en s’évoquant l’un ou l’autre. « Wei-ge et moi on se recharge en se touchant, c’est pas pareil. » Il n’allait pas se lancer dans une explication évoquant l’énergie qu’il prenait chez son meilleur ami, la sensation de bien-être qui nettoyait tout ressenti négatif, et il savait que c’était la même chose pour le sino-coréen, ils se complétaient, se compensaient, s’énergisaient. « Mais je n’ai pas de partenaire. » C’était dit très simplement, ce n’était pas une justification, juste un fait, il n’avait pas en tête de la contredire pour laisser entrevoir une opportunité.
Il la laissa continuer de lire, poussant une affirmation très satisfaite lorsqu’elle lut correctement sa ligne de destin. Il fît une moue exagérée à ses commentaires. « Bien sûr que Wu Qin Tian est une personne bienveillante. » C’était une chose dont il pouvait se vanter. « Pour les lignes de succès, ce n’est pas très grave. Être célèbre et fortuné ce n’est pas forcément ce que je cherche. Être heureux c’est plus important. » Il hausse les épaules, c’était évident à ses yeux. Il avait compris depuis très jeune que le bonheur ne tenait pas aux possessions physiques ni à l’argent. Peut-être était-ce un reste de sa fuite de Chine où le plus grand des réconforts, pour ce petit garçon mort de peur, avait simplement été les bras de sa mère et de son père. Il reprit sans main, et la referma, comme pour garder la chaleur. « Je ne fais pas que ça non. Je vends de l’encens aux jolies filles. » Il afficha un petit sourire en coin avant de reprendre la parole. « Je tire les cartes. Je pourrais t’apprendre si tu veux. J’essaie d’aider les gens avec des pierres et aussi avec mon don... Parfois, certaines personnes sont minées par des énergies néfastes. » Et il avait la capacité de les soulager, alors pourquoi ne pas le faire ? Avec un petit cri victorieux il se retint in extremis de se passer à la déclaration de Yami. « Je ne dis que la vérité de toute façon. Tu ne peux que me croire. » Et il effectua un salut militaire, comme si cela était gage de sa bonne foi. « Oh ! » S’exclama-t-il avant de tirer quelques flyers au passage, et partit en trottant vers un petit groupe. Comme à chaque fois, il leur fît un petit show, son speech était bien rodé de toute façon. Après quelques instants, il revint vers la japonaise, ses yeux se portèrent immédiatement vers ses mains, ses yeux s’écarquillèrent. « Yami tu saignes ! » Elle ne l’avait sans doute pas senti, ses mains et ses doigts étaient engourdis par le froid. Qin Tian l’avait probablement coupé en tirant sur le papier. Il prit la main de la jeune femme dans la sienne, fouillant dans ses poches de l’autre. Il en sorti un paquet de mouchoirs, il en sortit un et essuya le sang qui avait coulé, avant de le presser contre la coupure qui continuait de saigner. Ce n’était pas grave, mais il se sentait coupable malgré tout. « Je suis désolé. » Il fronça les sourcils, avisant les flyers qui restaient dans l’autre main de Yami. Il ne mit pas longtemps à renoncer à finir leur distribution. « On va aller chercher de quoi nettoyer ça. » Plus délicatement cette fois, il prit les flyers restants, les pliant pour les coincer dans une poche, puis, tout en gardant la main de Yami dans la sienne en gardant le mouchoir appuyé sur la coupure, il prit la direction d’un des combini proches du campus. « J’avais envie de boire ou grignoter un truc chaud de toute façon, pas toi ? »
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