Cela faisait déjà plusieurs jours que Nayoung ne sortait plus de chez elle. Enfermée dans sa chambre, sous sa couette, elle essayait de mettre des mots sur ce qui lui était arrivé. Elle n’aurait jamais pensé que son petit ami serait assez con pour faire quelque chose dans le genre, et pourtant ça avait été le cas. Il avait pensé qu’il avait trop attendu et qu’elle ne lui donnerait jamais ce qu’il souhaitait. Mais ce n’était pas la faute de la jeune femme si elle ne ressentait aucun désir sexuel. Oui elle avait été amoureuse de lui, mais ça s’arrêtait là. L’idée de se mettre nue face à lui, de le voir nu également et de coucher avec lui, sans la dégoûter, la dérangeait. Elle ne saurait dire la raison de cette gêne, mais elle était bien trop présente. Depuis toute petite, elle grimaçait devant les scènes érotiques des films occidentaux et préférait largement les dramas asiatiques qui mettaient trente ans avant d’échanger un baiser. Un baiser ce n’était pas la mort et elle acceptait volontiers si ça faisait plaisir à son ex petit ami. Mais plus, elle ne s’était jamais sentie prête, pas plus qu’elle n’en avait envie. Pourtant, il avait essayé de la forcer, amenant des amis avec lui. Heureusement, ils n’étaient pas allés jusqu’au bout et elle avait été sauvé avant que quelque chose d’irréparable arrive, mais elle avait réellement mal vécu la chose. Elle lui avait fait confiance, lui avait confié ce qu’elle ressentait et ne ressentait pas et lui avait brisé cette confiance. Nayoung se retrouvait donc incapable de parler de ce qui lui était arrivé, pas même à ses parents et son grand frère. Elle avait même du mal à sortir de chez elle. La jeune femme restait donc dans sa maison, évoluant dans les pièces sans réel but. Aujourd’hui cependant, elle n’arrivait pas à se sortir de sous sa couette. Ce n’est que lorsqu’on sonna à la porte, la faisant sursauter au passage, qu’elle se rappela que sa mère attendait un paquet. Elle s’extirpa de son lit en grimaçant, s’avançant doucement vers la porte d’entrée. Elle prit la peine d’écrire quelques mots sur un morceau de papier et le glissa sous la porte. Le livreur put y lire « Merci de laisser le paquet. Je le récupèrerai après. ». Elle ne se doutait pas une seule seconde qu’elle n’avait pas à faire au livreur. Elle n'avait même pas pris la peine de regarder qui avait sonné, persuadée que ce serait pour le colis de sa mère.

Yun Ho n’était pas passé chez ses parents depuis quelques semaines. L’étudiant était bien occupé avec la faculté et ses prochains débuts en tant qu’acteur. Sa mère n’avait pas cessé de lui demander quand il passait mais le garçon ne savait jamais vraiment à l’avance ses disponibilités. Mais, cette fois-ci, il avait un peu de temps libre alors il en profita pour rejoindre la maison familiale. Bien évidemment, sa mère l’accueillit les bras grands ouverts, lui ébouriffant les cheveux comme s’il était encore un petit garçon. Le jeune homme râla un peu mais il était bien content de les revoir. Il passa du temps à discuter un peu de tout et de rien, de ses quelques angoisses concernant sa future carrière, d’Hye Joo, aussi, que sa mère ramenait constamment sur le tapis, ayant très certainement flairé les sentiments de son fils à l’égard de la jeune femme. Puis, il ne savait pas trop comment ni pourquoi mais ses parents l’informèrent que la petite voisine d’à côté, Na Young, ne sortait plus de chez elle. Sa mère était inquiète de ne plus la voir sortir mais elle n’osait pas trop aller toquer chez elle. Yun Ho comprenait très bien le message et puis, mine de rien, ça l’intriguait. Décidé à vérifier que tout allait bien pour la demoiselle, l’étudiant quitta la maison et rejoignit celle de Na Young. Il sonna à la porte et patienta. Regardant ses pieds, il fut étonné de voir un morceau de papier glisser sous la porte. Le garçon se pencha et le récupéra, lisant les quelques mots écrits. Yun Ho fronça les sourcils et releva la tête vers la porte. « Na Young, c’est Yun Ho, pas le livreur. » Dit-il en toquant doucement contre la porte. « Tout va bien ? » Demanda-t-il, inquiet. Pourquoi n’ouvrait-elle pas ?

Ce n’était pas la première fois que Nayoung se retrouvait seule à la maison depuis son agression alors que ses parents étaient partis travaillés. Ce n’était pas non plus la première fois qu’elle devait s’occuper d’un livreur et donc récupérer les colis que ses parents commandaient. Cependant, elle ne voulait pas sortir de sous sa couette aujourd’hui. Elle aurait aimé rester en dessous au chaud. Mais cela lui était impossible alors elle s’extirpa de son lit avec mauvaise grâce et se dirigea vers la porte d’entrée pour écrire quelques mots sur un papier et le glisser sous la porte. Elle espérait ainsi ne pas avoir à ouvrir la porte et faire face à cet inconnu. Cela réveillerait très certainement ses angoisses et sa phobie sociale. Mais elle le ferait si elle n’avait pas le choix. Cependant, ce ne fut pas un livreur qui lui répondit, mais une voix qu’elle reconnu presque de suite. C’était celle de son voisin. Cependant, il avait le même prénom que son ex petit ami et aussitôt son cœur se mit à battre la chamade, sa respiration se bloqua dans sa poitrine et elle s’intima au calme. Ce n’était pas le même personne. Yunho ne lui ferait aucun mal, elle en était persuadée. Il avait toujours été gentil et agréable avec elle et il n’était pas un connard comme le mec qui lui servait de copain. Elle couina en l’entendant reprendre la parole et elle mordit dans sa lèvre en cherchant son téléphone pour lui envoyer un message. Elle ne pouvait pas ouvrir. Elle ne s’en sentait pas capable et elle devait lui dire avant qu’il ne se fasse de fausses idées. « C’est rien… Je vais bien. » Elle avait beaucoup de mal à parler de ce qui s’était passé. Elle n’était pas encore prête à mettre des mots concrets sur ce qu’elle avait vécu. Elle n’était pas dans le déni et savait très bien ce que c’était. Cependant, en parler à quelqu’un d’autre que sa famille, c’était plus compliqué qu’elle ne le pensait.

Yun Ho passait enfin chez ses parents. Ils le tannaient depuis quelques temps pour qu’il vienne les voir mais avec son emploi du temps et ses débuts qui approchaient, c’était compliqué de se dégager du temps. Mais, il avait réussi et était donc chez ses parents. Sa mère l’avait accueilli chaleureusement, comme toujours, tandis que son père était resté assis dans le fauteuil, fatigué par sa maladie. Ça lui faisait mal au cœur de le voir ainsi… Mais il n’en disait rien, ne montrait rien, continuant de lui sourire, comme s’il allait parfaitement bien. Le futur acteur discuta de tout et de rien, et Na Young vint rapidement se faufiler dans les sujets de conversation. Sa mère était inquiète de ne pas la voir. Cela faisait quelques temps et ce n’était pas habituel de sa part. l’informant qu’elle n’osait pas la déranger, Yun Ho comprit qu’elle lui donnait la mission d’aller la voir et prendre des nouvelles. Il ne se fit pas prier et rejoignit rapidement la maison de Na Young. Il sonna, patienta et découvrit un papier à ses pieds. Le jeune homme le ramassa, le lut et fronça les sourcils. Il n’était pas un livreur. Il toqua à la porte, doucement, informant l’adolescente de sa présence et lui demandant si tout allait bien. Il n’eut aucune réponse. Juste le silence, jusqu’à ce que son téléphone vibre dans sa poche. Il le sortit et le regarda, lisant le message que Na Young venait de lui envoyer. Ce n’était pas habituel, c’était certain, et Yun Ho comprenait mieux pourquoi sa mère s’inquiétait. Il garda le téléphone dans sa main et resta derrière la porte. « Je suis désolé d’insister, Na Young, mais tu es certaine que tout va bien ? Ma mère m’a dit que ça faisait plusieurs jours qu’elle ne t’a pas vu sortir… » Dit-il, le ton inquiet, avant de regarder son téléphone, s’attendant à ce qu’elle lui envoie de nouveau un message.

Le fait que ce n’était pas le livreur mais le fils de ses voisins la fit légèrement paniquer. S’il avait le même prénom que son ex petit ami, ce n’était clairement pas la même personne. Si Yunho était le mal incarné, son voisin était d’une douceur sans précédent. Avec elle, il avait toujours été correct, gentil et prévenant. Elle avait eu un petit crush sur lui pendant quelques temps avant de se rendre compte que ce n’était pas possible. Mais il avait été pendant longtemps le genre de garçon avec qui elle avait voulu se mettre en couple. Peut-être que le fait que son ex avait le même prénom était un report de ce qu’elle avait pu ressentir pour Yunho quand elle était plus jeune. Elle n’en savait rien mais le fait qu’il continuait de rester devant chez elle et ne souhaitait pas partir l’embêtait légèrement. Elle ne savait pas quoi dire ou faire pour le faire partir et même ses sms n’étaient pas assez persuasifs pour le faire partir. Elle poussa un soupir discret en l’entendant reprendre la parole et grimaça. Elle aimait beaucoup la maman de Yunho mais elle avait tendance à remarquer des choses que personne d’autre ne remarquait. Elle tapa rapidement sur son téléphone pour qu’il ait le message le plus vite possible. « Oui je suis sûre que je vais bien Oppa… Tu peux dire à ta mère que je suis juste un peu malade et que c’est contagieux. C’est pour ça que je sors pas de chez moi. » Nayoung mentait éhontément. Elle savait que si elle avait parlé, ça se serait entendu tout de suite. Là, à l’écrit, elle avait bon espoir que ça ne soit pas le cas et que Yunho se contenterait de ce qu’elle lui offrait. Etait-ce trop demandé ? Sûrement mais elle pria pour qu’il ne pose pas plus de question. La jeune femme n’avait pas la force d’y répondre et encore moins celle de dire complètement la vérité.

Yun Ho connaissait assez bien Na Young, la petite voisine. Quand sa mère lui avait annoncé qu’elle n’était pas sortie de chez elle depuis quelques jours, le garçon avait trouvé ça suspect. Sa mère s’inquiétait et il comprit bien vite qu’elle lui demandait d’aller vérifier l’état de l’adolescente. Il ne tarda pas à quitter la maison familiale pour rejoindre celle d’à côté, toquant doucement à la porte. Il patienta quelques instants avant de baisser les yeux, un papier entre les pieds. Il le prit, le lut et lui répondit oralement qu’il n’était pas le livreur, juste Yun Ho, le fils de la voisine. Elle le connaissait, elle savait qui il était. Le jeune homme regarda son téléphone, lisant le message que Na Young venait de lui envoyer. Fronçant les sourcils, il commençait réellement à s’inquiéter. Elle n’agissait pas comme d’habitude. Depuis quand refusait-elle de lui parler directement ? Pourquoi passait-elle par son téléphone ou un bout de papier ? Sa mère avait flairé quelque chose, c’était certain. Il s’excusa d’insister mais il s’inquiétait réellement. Yun Ho regarda de nouveau son téléphone qui vibra, lui indiquant qu’il avait reçu un message. Il le lut mais n’était pas convaincu. « D’accord, je comprends mieux. Je lui dirais. Repose-toi bien alors. » Dit-il avant de faire demi-tour et rejoindre rapidement la maison de ses parents. Il expliqua à sa mère ce qu’il venait de se passer, qu’il n’était pas très convaincu parce que la jeune voisine lui disait. Sa mère ne mit pas longtemps à préparer une bonne soupe revigorante pour l’adolescente. Le tupperware dans les mains, Yun Ho se retrouva de nouveau devant la porte de Na Young. Il sonna encore une fois. « Excuse-moi, Na Young, c’est encore moi, Yun Ho. Ma mère t’a préparé de la soupe. » Informa-t-il la demoiselle.

Nayoung aurait aimé qu’il n’essayait pas d’en savoir plus, qu’il passe simplement son chemin comme il aurait du le faire parce que maintenant, elle se devait de mentir. Ça ne lui allait pas et elle n’aimait pas vraiment le faire, encore moins à quelqu’un qu’elle appréciait. Parce que c’était le cas. Yunho était son voisin et elle avait eu un crush sur lui pendant quelques années avant de se rendre compte que ce n’était pas possible entre eux. Pourtant, ils n’avaient pas spécialement beaucoup d’écart, mais elle avait vite compris que quelqu’un d’autre avait ravi son cœur et elle ne savait pas s’il s’en était rendu compte ou pas. La jeune femme avait donc abandonné l’idée et s’était contentée de son amitié. Cependant, là, son amitié était de trop. Elle n’avait pas envie de lui ouvrir pas plus qu’elle n’avait envie de lui raconter ce qui lui arrivait et donc la raison pour laquelle elle s’était terrée dans sa maison pour ne plus en sortir. Nayoung lui écrivit donc qu’elle était malade et contagieuse et quand il reprit la parole, elle sentit que ça ne l’avait pas convaincu. Avait-il décelé le mensonge ? Elle n’en était pas sûre mais elle espérait qu’il lâcherait l’affaire. C’est ce qu’il sembla faire quand il parla à nouveau et qu’elle l’entendit quitter le devant de sa maison. Elle tapa rapidement quelques mots sur son clavier pour lui envoyer. « Merci. Bonne journée. » La jeune femme espérait que ce serait assez et qu’il ne reviendrait pas, qu’il raconterait à sa mère ce qui s’était passé et qu’ils accepteraient tous le mensonge qu’elle venait de leur servir. Quelle naïve petite fille elle avait été ! Quelques minutes plus tard, elle entendit qu’on sonnait à nouveau à la porte. Elle n’était pas retournée dans sa chambre et s’était posée sur le canapé, sa couette et son plaid sur le dos. Elle sursauta presque et soupira. C’était très gentil de sa part, mais elle ne savait pas si elle devait ouvrir ou non. Elle tapa rapidement sur son téléphone. « C’est gentil merci. Je récupèrerai quand tu seras parti. Je veux pas te contaminer. Remercie ta mère pour moi. »

Yun Ho fronça les sourcils, peu convaincu par les propos de Na Young. Elle lui affirmait qu’elle allait bien pour finalement ajouter qu’elle était malade. Ça n’avait aucun sens. Le garçon, pourtant, accepta les mots de sa voisine et la laissa tranquille. Il retourna chez lui et expliqua tout à sa mère qui n’y croyait pas non plus. Mais le jeune acteur n’avait plus aucun prétexte pour retourner chez Na Young. Du moins, jusqu’à ce que sa mère décide de l’envoyer de nouveau pour lui apporter de la soupe, lui indiquant d’insister encore. Ce n’était pas normal d’après elle et Yun Ho était assez d’accord. Alors, il patienta, cherchant une raison qui pourrait faire qu’elle reste cloîtrer chez elle. Le plat enfin prêt, le garçon le prit et se dirigea de nouveau vers la maison de sa voisine. Il sonna une nouvelle fois et lui expliqua que sa mère lui avait préparé de la soupe. Sa réponse ne tarda pas à arriver, faisant vibrer son téléphone. Yun Ho le sortit et le regarda, fronça les sourcils et soupira. Il y avait définitivement quelque chose qui clochait. Il n’y croyait pas, à sa maladie. Elle n’agissait vraiment pas comme d’habitude. Il lui avait déjà amené de la soupe quand elle était malade, et ça ne l’avait jamais empêché d’ouvrir la porte. « Je suis désolé, Na Young, mais… Je n’y crois pas. » Dit-il, restant toujours derrière la porte, attendant. « Qu’est-ce qu’il se passe vraiment ? » Demanda-t-il, toujours avec douceur. « Si tu ne veux vraiment pas me le dire, ce n’est pas grave mais… ne me mens pas. Je m’inquiète pour toi, ma mère aussi. Et c’est d’autant plus inquiétant que tu mentes… » Dit-il, son téléphone en main, prêt à lire le message de la jeune femme.

Quand Yunho fut de retour, Nayoung ne fut pas surprise. Il n’avait pas cru à ses mensonges et c’était normal. Après tout, elle n’était pas du genre à se cacher de la sorte. Même malade, elle aurait mis un masque et aurait ouvert au jeune homme. Surtout, que depuis qu’il avait commencé à s’entrainer pour devenir acteur, elle le voyait de moins en moins souvent. Là, elle n’ouvrait même pas, ne lui parlait pas et en plus le chassait sans même lui dire la vérité. Elle mordit dans sa lèvre, tandis qu’elle tentait une nouvelle fois de mentir et de lui faire comprendre qu’elle allait bien. Seulement, ce n’était pas le cas. Elle n’allait pas bien, mais n’avait pas envie de lui en parler. Cependant, Yunho ne souhaitait pas partir et il s’excusa parce qu’il ne croyait pas à son histoire. Les dents de Nayoung mordirent un peu plus les chairs de sa lèvre alors qu’elle essayait de trouver un nouveau mensonge à lui sortir. Son voisin la questionna sur ce qu’il lui arrivait réellement et lui demanda de ne pas lui mentir. La jeune femme sentit les larmes commencer à couler sur ses joues et elle mordit encore plus dans sa lèvre. Elle inspira longuement avant de taper et d’envoyer son message. « T’as raison ça ne va pas et je mens. » Nayoung lui montra alors sa bonne foi et lui dit la vérité. Cependant, elle ne savait pas si elle avait envie de se confier sur ce qu’elle avait vécu. C’était encore bien trop frais dans sa mémoire et elle n’avait pas le courage de lui mentionner. Néanmoins, il ne s’agissait pas de n’importe qui mais de Yunho. Il avait toujours été gentil avec elle, toujours ! Elle lui devait peut-être ça. « Je ne suis plus avec mon petit ami… Parce qu’il a fait quelque chose de mal. » Ce n’était pas toute l’information mais c’était bien plus qu’elle n’aurait voulu raconter. Nayoung renifla alors et s’essuya rapidement les yeux, serrant ses genoux contre sa poitrine dans un mécanisme de défense.

Ça devait vraiment aller mal pour que Na Young lui mente. Il n’avait aucune idée de ce qu’elle avait, de ce qui lui était arrivé mais pour qu’elle refuse de lui ouvrir… ça devait être grave et ça inquiétait énormément le jeune acteur. Même malade, elle lui aurait ouvert. Il venait si peu souvent, qu’elle profitait toujours de ses passages pour le voir. Mais pas là. Elle restait cloîtrée chez elle, et refusait de le voir. Il ne comprenait pas pourquoi. Alors, Yun Ho insista, l’informant qu’il savait qu’elle lui mentait. Si elle ne voulait pas en parler, c’était son droit, bien évidemment, mais le jeune homme savait que ce n’était pas la solution pour aller mieux. Parler était le mieux. Et il pouvait être l’épaule sur laquelle pleurer si elle avait besoin. La réponse de Na Young ne tarda pas. Yun Ho lut le message. Elle n’allait réellement pas bien. « Qu’est-ce qu’il se passe ? » Demanda-t-il de nouveau, toujours avec douceur. De longues secondes d’attente. Son téléphone vibra de nouveau. Le garçon le regarda. « Je suis déso… » Commença-t-il en lisant le début du message mais il s’arrêta bien vite dans sa phrase. Quelque chose de mal. Il lui avait fait quelque chose de mal. Ses doigts se resserrèrent autour de son portable. Il n’était pas du genre à s’énerver, il était même très calme en temps ordinaire mais… Quand il apprenait ce genre de choses, ça le mettait réellement hors de lui. Il ne montrait, cependant, rien. À l’intérieur, il bouillonnait. « Na Young… » L’appela-t-il, toujours avec douceur, alors que c’était une vraie tempête intérieurement. « Ouvre-moi s’il te plaît… Ne reste pas toute seule… » Dit-il. « Enfin… Tu n’es pas obligée si tu ne veux pas. Mais tu peux me parler, tu sais ? Si tu as envie, bien sûr. » Ajouta-t-il, ne voulant pas l’obliger à faire quoi que ce soit.