Tu acquisses tristement aux paroles d'Il Kyang. Oui l'amour n'a rien de drôle, c'est même douloureux et triste. Tu n'as pas beaucoup d'expériences, mais le peu que tu as te l'a prouvé. Tu as cru aimé, plusieurs fois même, sauf que ce n'était que désillusion. Peut-être parce que tu es trop jeune, tu aimes trop fort et trop vite. Est-ce que c'est pour ça qu'aujourd'hui tu ne fais qu'aimer, sans tomber amoureux, pour protéger ce cœur de guimauve que tu as ? Lorsqu'il parle d'égoïsme, tu soupires en faisait oui de la tête. C'est évident que l'être humain est fait pour aimer et être aimer. Après tout, l'Homme est un animal grégaire, il n'est pas fait pour vivre seul. Alors oui, cette quête de l'amour est avare, comme s'il fallait mieux être mal accompagné que seul. Cependant tu as appris à t'aimer, ou du moins à essayer, parce que personne n'est foutu de le faire pour toi. Personne n'arrive à te comprendre aussi bien que toi-même. C'est avec toi que tu vas passer le reste de ta vie. Et malgré tout ça, ton cœur s'entiche encore d'amour stupide. Lui en est la preuve, tu l'apprécies sans réellement le connaitre parce que tu as besoin d'exprimer l'amour qu'il y a au fond de ton cœur. C'est un façon pour toi de ne pas sombrer, là où certains s'enferment sur eux même, toi tu t'ouvres aux autres. C'est tout aussi dangereux, surement plus mais après tout.

C'est le propre de l'être humain d'être égoïste et ça nous mènera tous à notre perte, d'une façon ou d'une autre.

Tu es certaine qu'il comprend car tu vois une lueur de tristesse dans ses yeux et tu ressens la peine qu'il a. Tu esquisses un léger sourire, espérant apaiser son cœur meurtri par l'amour. Tu sens bien que le sujet l'a réellement toucher, aussi tu acceptes de le suivre en silence. Il a peut-être envie de parler d'autres choses et tu n'es pas contre. Tu ne veux pas penser à cette solitude que tu combles par tous les moyens. Quand il te montre des photo en présentant ses amis, un sourire sincère revient sur ton visage. Tu attrapes la photo de ton meilleur ami que tu mets à côté de lui en souriant.

Vous devez être beau sur scène. Il a l'air sympa

Tu reportes ton attention sur l'autre personne qui te  présente, écoutant attentivement tout ce qu'il te dit. Tu perçois un peu de tristesse dans ces paroles et bizarrement tu comprends. Toi-même tu as des amis d'enfance avec qui tu ne peux plus passer autant de temps. Ce n'est pas faute d'avoir envie, c'est juste que la vie en a décidé autrement. Quand il te présente Sawan, sa meilleure amie, tu ne peux pas t'empêcher de t'exclamer.

Waou, elle est belle !!

Tu prends la photo pour la détailler. Ton regard n'est pas envieux mais plus admiratif. Tu affiches un sourire heureux lorsqu'il parle d'âme sœur. Tu n'imagines pas une seconde qu'il soit amoureux secrètement d'elle ou alors amicalement parlant. En effet à tes yeux l'amitié est plus importante que l'amour, peut-être parce qu'en amitié on n'attend rien de l'autre, donc on n'est jamais déçu. C'est pour ça que tu attaches autant d'importance à l'amitié, même si elle ne comble pas la solitude dans ton cœur. Ton sourire devient triste en apprenant que c'est son petit ami qui à agresser Il Kang, d'autant plus quand il avoue qu'elle ne vit plus ici. Instinctivement une main vient se poser son bras, espérant lui témoigner ta compassion.  

Mais elle sera toujours là dans ton cœur, comme toutes les personnes qu'on aime

Tu touches son torse du bout du doigt avec un sourire qui se veut plus léger. Tu comprends le manque qu'il peut ressentir. Il sait pour tes parents et tu sais pour son frère, c'est un autre point commun que vous partagez, l'absence des êtres chers dans vos vies. D'ailleurs lorsqu'il te parle de sa belle-sœur et de son frère, tu reportes ton attention sur la photo. Sans surprise son jumeau lui ressemble mais ce qui te frappe le plus c'est la ressemblance avec le Il Kyang que tu as vu en bas de l'immeuble, tu en blêmis même alors qu'un tas de question se bousculent dans ta tête. Malgré tout, tu n'en poseras aucune. C'est à ton tour de prendre la parole.

Tu sais même si on est bien entouré parfois cela ne suffit pas….c'est ça être égoïste.

Tu pouffes de rire pour éviter de dramatiser la situation. Au fond vous en revenez toujours à ça. Cependant tu reprends en observant les photo.

J'ai aussi beaucoup d'amis…A commencer par ma meilleure amie, on se connait depuis qu'on est gosse. Elle a toujours été là pour moi.

Tu penses notamment à ton overdose, elle ne t'a pas lâché pendant des mois. Aujourd'hui c'est différent mais tu ne la remerciera jamais assez pour ça. En parlant d'elle tu caresses la photo de Sawan qui est terriblement belle et cela te rappelle la chirurgie de ta meilleure amie, période noire ou tu as été là pour elle.

J'ai aussi une bande d'amis avec qui je danse souvent…Enfin je tiens plus la chandelle si tu veux mon avis. Je devrais ouvrir une agence matrimoniale

Parce que oui, tous tes amis sont amoureux ou heureux en couple, tous sauf toi. Malgré tout, tu affiches un sourire encourageant. Tu l'attrapes par les épaules, plongeant ton regard dans le sien avec une détermination sans faille.

Mais tu sais quoi, un jour nous aussi quelqu'un nous serra tellement fort dans ses bras qu'il recollera tous les morceaux, comme ça !

Tu l'as alors pris dans tes bras pour le serre aussi fort que possible, le faisant bouger de droite à gauche. Tu n'es pas certaine d'être cette personne pour lui mais c'est pas grave. Tu as envie d'y croire, tu as besoin d'y croire. Encore une fois c'est égoïste pourtant cela te fait du bien.

« Il a plus de succès que moi. » lui avouais-je sans honte. C’était vrai Kitae avait beaucoup de charme et une aisance que j’aurais pu lui envier. Si moi j’étais resté focaliser sur la même femme durant des années. Lui était plutôt l’inverse… « Le secret c’est de profiter. » c’était ce qu’il me disait tout le temps. Je ne comptais plus le nombre de fois où il m’avait conseillé d’enchainer les histoires sans lendemain. Mais je n’étais pas comme ça… même avec Sawan. La première fois que nous avions fauté, au final… j’étais resté accroché à elle. Je ne voulais pas non plus évoqué ça avec Rin. Peut-être qu’elle non plus ne comprendrait pas que j’avais pu coucher avec une femme durant des années, sans jamais être amoureux d’elle. Ye Won ne l’avait pas compris… mais je jugeais le besoin charnel différent des sentiments. Sawan et moi avions toujours su faire la différence… j’aurais surement été gêné à l’idée de lui expliquer la relation complexe que nous avions eu. Sans parler… du bébé. J’avais un passé compliqué avec ma meilleure amie. Je m’en rendais compte. Et je savais que pour beaucoup c’était flou. Même Kitae avait cru qu’un jour je finirais avec elle… mais il n’était pas question de sentiments entre nous. Enfin rien de plus qu’une amitié forte et indestructible. Je l’avais même gravé sur ma peau. Pour l’avoir toujours auprès de moi… mais peut-être que égoïstement encore je n’oserais… en parler avec elle. Rin me comprenait mais jusqu’à quel point ? Me verrait-elle comme un salaud ? Je n’avais pas envie qu’elle ait cette image de moi. Elle avait déjà vu des mauvais côtés… Je trouvais que ses mots étaient justes. Evidement on était tous un peu égoïste. Que ça soit dans la vie de tous les jours, ou sentimentalement. J’avais cru pouvoir devenir meilleur… mais au final je m’étais renfermé sur moi-même. En oubliant totalement que Ye Won était dans ma vie… Relevant les yeux vers elle, je l’écoutais, un sourire aux lèvres. J’aimais qu’elle me parle d’elle… comme si apprendre à la découvrir rendait ma vie plus intéressante. « Comment elle s’appelle ? » demandais-je curieux. Rin était surement le genre de fille à avoir beaucoup d’amis. En réalité, elle était si avenante, si pétillante que je l’imaginais mal avec des ennemis. Mais peut-être rendait-elle les autres femmes jalouses ? J’étais persuadé qu’elle devait avoir beaucoup de garçon autour d’elle. La voyaient-ils toujours comme un pote ? Et je riais doucement à sa confession. Je trouvais ça un peu triste mais j’imaginais que Kitae avait souvent du penser ça en étant avec moi et Ye Won. « Et tu es du genre à donner des tas de conseils ? » ne sait-on jamais si elle voulait avoir le rôle d’un love coach auprès d’eux. Est-ce que cela lui pesait ? D’être toujours celle qui restait seule ? Je n’avais pas osé lui poser la question. Elle revenait vers moi, m’offrant une étreinte rassurante et à la fois encourageante. Riant, je laissais mes bras l’entourer, me laissant faire alors que son contact me réconfortait. J’avais envie de lui dire que j’avais cru trouver la bonne… cette personne qui serait capable de tout réparer. Mais je m’étais trompé… « Je suis pas pressé. » lui disais-je doucement. Sans jugement, juste une vérité. Je n’étais pas prêt pour tout ça. Et j’avais déjà du mal à accepter tout ce qui m’arrivait. Me reculant, je pinçais délicatement sa joue. « J’aime bien être avec toi. » c’était facile, simple à dire. Sa présence me faisait du bien. Elle n’imaginait pas à quel point d’ailleurs. Ni même moi je crois. Puis en me reculant, j’allais jusqu’à ma bibliothèque de vinyles. « On va mettre un peu de musique. La vie est plus belle avec des chansons. » Elle le savait autant que moi. Parcourant les titres, je tombais sur celui que j’écoutais souvent… Relevant les yeux vers elle « J’y pense Rin… tu as rangé mes vinyles la première fois… tu connais donc mon secret… » je me mordillais la lèvre, me tournant vers elle « Je vais devoir me débarrasser de toi. » lui disais-je faussement menaçant. Elle avait surement vu tous ces vinyles que je gardais… ceux de Taylor Swift. Et j’en avais un dans les mains d’ailleurs. Mon préféré… je ne pensais même plus au moment où je l’avais acheté. Ça ne comptait plus désormais, ce n’était que… mon vinyle préféré. Sans attendre, je le mettais déjà dans le tourne disque, avant de me mettre à rire. « Tu préfères quoi ? Mourir dans d’atroce souffrance ou alors… » j’attrapais brusquement un coussin, avant de lui balancer en pleine figure. Ouais, je savais… c’était un jeu de gosse.

Tu pouffes de rire à sa remarque sur son meilleur ami. Tu as beau appliquer il faut profiter de la vie, ce n'est pas le cas en amour. Tu n'es pas du genre à sortir avec le premier venu, d'ailleurs tu n'as même jamais coucher. C'est quelque chose que tu veux réserver au grand amour, celui avec un grand A, sauf que tu ne l'as encore trouver, ou tu ne le vois pas comme tel. Tu es surement encore trop naïve, croyant au prince charmant et aux histoires qui se terminent bien. Est-ce que c'est pour ça que tu es toujours seule ? C'est possible. Au final qu'est ce que tu connais de l'amour ? Pas grand-chose, juste les idées que tu t'en fais et tu n'es pas certaine d'être sur la bonne voie. Tu as l'impression qu'Il Kyang en sait plus et peut être qu'il pourra t'apprendre certaines choses. Pour l'heure, tu es pétillante de joie quand tu parles de ta meilleure amie. Parce que malgré les épreuves que vous avez vécu, vous avez toujours été là l'une pour l'autre

Yu jin !! On adore toutes les deux la danse mais elle est en psychologie

Le ton que tu emplois est un peu triste, parce que tu aurais aimé vivre ton rêve avec elle, comme lui avec Kitae. Cependant ton couple d'amis est dans ta promotion et c'est avec eux que tu envisages une carrière, tant pis si tu dois tenir la chandelle. Au fond tu les adores et personne ne pourra les remplacer. Vous avez partagé tellement d'heures d'entrainement, de fou rire et de crise de larmes. Parce que oui, tu écoutes leurs problèmes personnels mais aussi de couple. Combien de fois Chailai est venu te voir après pour te parler de Link ? Combien de fois Link t'a questionner indirectement sur Chailai ? Tu n'es pas certain d'être la mieux placer pour donner des conseils. D'ailleurs tu n'en donnes pas réellement, comme avec Il Kyang, tu affiches ton point de vue. Après tout tu ne peux obliger les gens à suivent un chemin, tu ne peux que leur indiquer la voie, le choix final leur appartient.

J'en sais rien, je dis juste ce que je pense

En tout cas c'est ce que tu as compris avec tous les problèmes relationnels que tu as eu. En effet tu as beau être souvent entouré, certains, certaines plutôt ne t'aiment pas, surement trop franche, trop honnête et tactile même avec les garçons. Ça t'attire encore des ennuis mais tu ne peux pas t'empêcher d'être toi, comme lorsque tu viens enlacer Il Kyang. Il n'y a aucune arrière-pensée, sinon celle t'apaiser son cœur et le tien. Sa réplique sur le temps te fait sourire. Toi aussi tu n'es pas pressé, ce n'est pas pour rien que tu te concentres principalement sur tes études et ta passion. Tu n'as pas de temps à consacrer à l'amour, tu ne le veux pas. C'est stupide, refuser d'aimer par peur de souffrir c'est comme refuser de vivre par peur de mourir. Ce que tu n'appliques pas du tout, tu vis à fond, tu appelles même la mort, pourtant en amour tu restes distante.

Tu ris lorsqu'il te pince la joue comme un ami pourrait le faire. Alors ça y est vous êtes amis ? C'est ce que tu penses et cela te fait du bien. Il n'est pas un ami comme les autres. Il a vu tes faiblesses et pourtant il t'a accepté, toi et ton côté foufou, toi et tes démons, toi tout simplement et ça ce n'est pas arriver depuis longtemps. C'est une partie de ta personnalité que tu ne révèles pas facilement, même à tes amis les plus proche. Ta meilleure amie ne sait pas que tu luttes encore contre ton addiction. Il y a un tas de choses qu'elle ne sait pas, parce que tu préfères lutter seule, enfin ça c'était avant la promesse que tu as fait avec Il Kyang.

Moi aussi, j'aime ça

Ton sourire indique l'innocence et la sincérité de tes paroles. Tu le suis, acquiesçant en tapant dans les mains. La musique a toujours été ton échappatoire. Tu pouffes de rire lorsqu'il mentionne sn secret. Tu acquisses, en effet tu as vu ton faible pour Taylor Swift, tu ne peux pas le nier vu la phrase que tu lui as sorti précédent. Lorsqu'il te menace pour plaisanter, tu entres dans son jeu, te captant sur tes appuis.

Attend, on peut discuter peut être ? Je te jure que je le dirais à personne

Malgré tout, tu t'approches lorsqu'il met la musique, appréciant son choix. Tu allais justement lui dire mais il a repris en t'attaquant sournoisement avec un cousin. Tu te prends le cousin en expirant bruyamment de surprise. Tu lui lances un regard rempli de défi et pour cause, maintenant tu es armé et pas lui. C'est ce que tu lui fais comprendre par un haussement de sourcil avant de te jeter sur lui comme un boulet de canon, appliquant simplement les parles de la chanson qui tourne. D'ailleurs celle-ci vous ressemble terriblement mais tu es trop occuper par ton attaque pour t'en rendre compte. Tu ris en essayer de le frapper avec le cousin. Oh il n'est pas rester sans rien faire et une petite bataille à commencer. Tu cours dans l'appartement pour l'éviter, tu essayes de le feinter mais tu prends autant de coups que ce que tu en donnes. Cependant un moment tu te jettes littéralement sur lui, vous atterrissez sur le canapé, toi à califourchon sur lui, il est à ta merci et tu affiches un sourire victorieux en commençant à la chatouiller. Bien entendu, il peut retourner la situation à son avantage sans mal, après tout tu es toute fin par rapport à sa carrure. Pour autant tu profites de cette position

Ahahah faut pas me sous-estimer !

J’allais retenir ce prénom. Parce-que je pensais qu’il était important dans sa vie. Tout comme j’espérais qu’elle se souviendrait de Kitae. Yu Jin, me répétais-je comme un enfant qui essayait d’apprendre. Pourquoi est-ce que cela m’intéressait autant ? Je n’en savais rien. Je voulais faire des efforts je crois. En réalité je n’étais pas toujours ce connard égoïste, perdu dans ses propres malheurs. Souvent j’avais même fait attention aux autres et je donnais beaucoup de mon temps à mes amis. Peut-être un peu trop parfois… au point que je m’oubliais moi. Mais je pensais qu’en fait je le faisais aussi pour oublier mes problèmes. Se concentrer sur ceux des autres c’était une sorte d’échappatoire. Quoiqu’il en soit, je pensais que Rin devait être très proche de cette fille. Peut-être même qu’un jour je la rencontrerais… Souriant à cette pensée, j’avais écouté le reste. Acquiesçant d’un signe de la tête à ses confessions. Donner son avis, c’était déjà conseiller je me disais. Je n’étais pas vraiment doué pour cela… Puis finalement je me laissais guider par la bêtise. Ça sortait de nulle part, mais j’avais envie de m’amuser. Et lui balancer ce coussin me paraissait être la meilleure idée quand j’apercevais sa tête. Me mettant à rire, j’étais trop vite désarmé et les autres coussins trop loin. Comme je m’y attendais Rin rentrait dans mon jeu, et j’étais déjà en train de courir partout dans mon salon pour éviter ses coups. Au passage je récupérais ceux que je pouvais, pour me défendre. Et notre bataille commençait. On avait l’air de deux gosses, innocents et trop naïfs. A croire que la vie ne vous avait pas déjà abîmé. On riait ensembles, évitant les coups, ou même les prenant. C’était drôle ! Assez pour que j’oublie tout. Et quand elle prenait le dessus, je me retrouvais coincé sur le canapé. Ses doigts trop habiles pour venir me chatouiller. J’étais craintif, alors à peine avait-elle effleuré mes flans, que je riais, la suppliant déjà d’arrêter. « Arrête ! Arrête ! » Criais-je comme si je subissais le pire des supplices. En réalité, je riais beaucoup trop. Au point que ça me faisait mal. Mais je ne me souvenais plus de la dernière fois où j’avais autant rit. Lâchant tout ce que j’avais en main, je venais abdiquer « Je me rends ! » disais-je essoufflé de rire autant. J’avais les deux mains postées devant moi, en signe de capitulation. Ayant un peu de répit, je me redressais. Faisant mine de chercher mon souffle et de me remettre de mes émotions. Mais Rin devait surement s’en douter… ce n’était qu’une ruse avant que je ne me jette sur elle et reprenne le dessus. « Tu t’es faite avoir ! » lançais-je, et cette fois c’était moi qui la chatouillais. Je n’avais pas trop de mal à la maitriser. Et dans nos chamailleries, on perdait brusquement l’équilibre. Tombant au sol dans un bruit sourd, je me retrouvais sur elle à la martyriser. Je continuais à rire, et hors de question que je ne lui fasse pas subir son sort. Elle avait beau se débattre, cette fois j’étais bien plus armé et plus imposant qu’elle. Attrapant soudainement ses poignets, je la bloquais avant de rire « Tu vas faire quoi maintenant ? » j’avais clairement prit le dessus. « J’ai gagné. » lançais-je, fier de moi. J’étais proche d’elle et à califourchon sur elle… honnêtement je ne voyais aucun mal à ce qu’on faisait. Jusqu’à ce que je me rende compte que j’étais peut-être un peu trop familier avec elle. Après tout… on ne se connaissait pas depuis si longtemps. Alors je lâchais prise, me redressant subitement. Peut-être un peu gêné, je ne savais pas vraiment. « On a qu’à dire égalité. » disais-je malicieux. Au moins aucun de nous n’avait perdu. Appuyant mon dos sur le canapé, je passais une main dans mes cheveux avec un sourire aux lèvres « Je n’ai pas ris comme ça depuis des mois. » et ça me faisait du bien. D’avoir tout oublier… juste quelques minutes. Je n’avais même pas fait attention aux musiques qui passaient. Je connaissais par cœur cet album. Et quand enfin j’entendais la chanson, je me mettais à rire « Tu aimes aussi ? » j’en étais sûr en fait. « Si tu la cites, je suppose que tu écoutes… » je l’avais remarqué, mais je n’avais rien dit. Peut-être m’avait-elle testé ? Je riais doucement, avant de venir frotter mon visage. J’étais épuisé tout à coup. Après cette bataille qu’on avait mené et je n’avais pas dormis de la nuit… avais-je une tête qui faisait peur ? Relevant la tête vers elle, je lorgnais sur l’heure avant de lui dire… « Ça t’ennuie si je vais me coucher un peu ? » Me redressant, je pensais qu’il valait mieux que j’aille me reposer. Une heure ou deux… mais est-ce qu’elle serait toujours là ? « Tu peux rester. » disais-je brusquement. « Enfin… si t’as pas finis au studio. Te prive pas. » je ne voulais pas qu’elle parte. C’était idiot, mais je crois que la savoir là m’aidait.

Tu vois bien est plus que chatouilleux et ça te fait tellement rire. Tu ris tellement que tu ne penses pas à mal dans cette position. Tu t'arrêtes un instant lorsqu'il lève les mains en signe d'armistice. Tu reprends ton souffle stoppant tes chatouilles pour le laisser respirer aussi. Tu as un large sourire accroché aux lèvres et naïvement tu penses avoir gagné. Oh ça t'a traversé l'esprit que cela puisse être une feinte mais tu as quand même joué le jeu. Au final tu hurles lorsqu'il retourne la situation. Si lui ne s'est que peu débattu, ce n'est pas ton cas. Tu gigotes dans tous les sens, comme un vers de terre sous lui, plus occupé à esquiver ses chatouilles que par vos corps l'un contre l'autre. Tu ris à en perdre le souffle, tant et si bien que vous terminez tous les deux par tomber. Loin de se soucier de savoir si tu t'es fait mal, il continue de te chatouiller et tu ris de plus belles.

Arrête, je t'en supplie !!! Je…je peux plus respirer!!

Tu essayes de le chatouiller en retour mais il vient attraper tes mains et tu te retrouves coincé de toute part. Malgré tout tu continues de te déhancher espérant le faire bouger mais il est lourd et suit parfaitement tes mouvements, comme si ce n'était qu'une chevauché normale pour lui. N'ayant plus aucune moyen de lutter, à sa question tu lui tires la langue, signe que tu n'acceptes qu'à moitié sa victoire. Tu ne perçois pas son malaise, car tu vois rien de mal dans cet échange entre vous. C'est vrai que vous êtes proches, qu'il te bloque et que tu pourrais avoir peur. Cependant tu as une confiance aveugle en lui et a aucun moment votre relation n'a été tendancieuse. Pourtant ton cœur bat la chamade sans que tu ne comprennes pourquoi. Heureusement il se lève et déclare l'égalité. Tu lui fais la moue avec un regard suspicieux.

Tu dis ça juste parce que tu as peur de ma vengeance avoue !

Tu pouffes de rire et te jetant sur le canapé à côté de lui. Tu soupire d'aise en laissant tomber ta tête en arrière en fermant les yeux. L'euphorie de cette bataille pulse encore dans tes veines et tu apprécies cet instant de félicité. Tu acquisses à sa remarque en l'observant un sourire ravi sur le visage. Toi aussi cela fait longtemps que tu n'as pas ri aussi simplement. Sous tes airs insouciant, tu passes plus de temps à l'entrainer qu'à t'amuser. Bon c'est vrai que tu t'amuses d'un rien, tu prends plaisir juste à faire du skateboard mais là c'est différent. Cela n'a rien à voir avec la danse, ni même la musique, c'était juste un moment de complicité si tu étais revenu en enfance. Lorsqu'il te demande si tu aimes Taylor Switch, tu fais juste en posant un doigt sur ta bouche.

Ça sera notre secret d'accord ?

Quand il te demande si cela ne te dérange pas qu'il aille dormir, tu secoues la tête instinctivement pour lui indiquer que cela ne te gêne. Tu es même désolé de l'embêter, ce que tu allais lui dire mais il reprend avant toi. Tu esquisses un sourire malaise mais heureux.

Tu es sûr ? T'es un ange merci.

Avant qu'il part, tu le remercies encore, pour le studio mais aussi pour ce moment que vous avez passé. Tu retournes donc au studio, fermant bien la porte pour ne pas le déranger. Malgré tout tu es mis la musique moins fort, craignant de le déranger. A partir de là, tu n'as pas vu passer l'heure. Tu as continué à améliorer ta composition, te mettant même parfois à danse sur la chaise en imaginant une chorégraphie. Tu n'as touché, étant encore trop gêné et surtout novice pour utiliser un quelconque instrument. Tu t'es contenté de ton ordinateur et de ton logiciel de montage. Tu es tellement pris dans le son que tu ne l'a pas entendu rentré. Lorsqu'il a posé une main sur ton épaule, tu as fait un bond lâchant un petit cri.

Ahaha !

Les fesses au sol, tu as pouffé de rire alors que tes joues ont viré au rouge. Tu lui as tendu la main avec un sourire gêné

Désolé, je t'ai pas entendu. Ça va ? Tu as bien dormi ? Je ne t'ai pas dérangé

Tu as jeté un coup d'œil vers l'heure, te demandant combien de temps tu as passé là. Tu as écarquillé les yeux en voyant l'heure.

Waou mais il faut que j'y aille, j'avais pas vu l'heure.

Tu as attrapé ton ordinateur, après avoir débranché les câbles et tu l'as fermé sans l'arrêter. Tu t'es tourné vers lui, une mine désolé sur le visage.

Je suis désolé mais je suis déjà en retard.

Avant de t'enfuir, tu es venu déposé un léger baiser sur sa joue avec un sourire. Tu es un peu triste de devoir l'abandonner. Tu aurais bien revenu une dernière fois le son avec lui.

Encore merci pour le studio et….excuse-moi de partir si vite. Je te promets que je t'envoie le résultat ce soir.

Je ne pensais pas que j’aurais pu passer un si doux moment. Mais il fallait croire que l’effet bénéfique de sa présence continuait à me surprendre. Lui souriant tendrement, j’avais fini par aller dans ma chambre. M’installant dans mon lit, en réalité je n’avais pas mis longtemps à m’endormir. J’étais si épuisé que je n’avais pas eu le temps de trop penser. Mais ça m’avait fait du bien. Combien de temps m’étais-je assoupi ? Je ne savais pas réellement. J’avais la tête un peu engourdie, en observant l’heure, je soupirais. Tendant l’oreille pouvoir voir si je l’entendais encore. J’avais craint qu’à mon réveil elle ne soit plus là. Mais rapidement j’avais entendu ces sons venir de mon studio. Soulagé ? Je crois oui… je l’étais alors que j’entrais à nouveau derrière elle. Amusé par ce qu’elle faisait, je lui avais fait peur sans le vouloir. « Désolé. » lui disais-je avant de l’aider et observer la pièce. Me frottant le visage « Non t’en fais pas. » lui disais-je. En réalité j’étais même satisfait qu’elle soit restée. « Est-ce que… » mais je n’avais pas eu le temps de finir ma phrase que déjà Rin se redressait pressée. Il fallait qu’elle y aille ? Vraiment ? J’étais sur le point de lui demander si elle voulait manger avec moi ce soir. Je me sentais surement un peu con. Me reculant pour la laisser ranger ses affaires. Je me frottais la nuque un peu gêné. Quel idiot ! Comme si elle allait restée. Tout ça parce-que j’avais peur de me retrouver seul. Et je détestais l’idée, tout comme l’angoisse… qui montait doucement au creux de mon ventre. Inspirant discrètement, j’espérais ne pas lui montrer mon trouble. Souriant même pour faire bonne figure à son baiser sur ma joue. « Oh c’est pas grave. T’en fais pas. » je mentais. J’étais terriblement déçu, mais je ne pouvais pas la retenir. Alors je l’accompagnais juste à la porte « Ouais, envoi moi ça dès que tu peux. A une prochaine… » Nouveau sourire que je voulais sincère, mais une fois que je me retrouvais seul et dans cet appart silencieux. C’était tout mon corps qui se tendait. Et j’avais cette manie étrange, de retourner dans le studio, de sentir ce parfum qui n’était pas… le mien. Ni celui de Ye Won. Et ça n’avait rien de déstabilisant. Ça me rassurait presque… mais j’apercevais brusquement sa veste sur la chaise. Mon cœur ratait un battement, alors que je m’en saisissais pour me précipiter dehors. Pourquoi je courrais ? Ne pouvais-je pas lui rendre à l’université ? Je n’en savais rien, mais je me pressais pour la rattraper alors que l’ascenseur arrivait. « Rin ! » et j’avais surement l’air bête tout à coup. « Tu as oublié ta veste. » je lui tendais, me rendant compte que mon cœur entier aurait voulu lui crier de rester. Et j’avais hésité un instant à la lâcher, à lui rendre. L’avait-elle senti ? Je suppliais que non, avant de rire bêtement pour cacher mon trouble. « C’était une excuse pour revenir avoue. » pourquoi je disais ça ? Je n’en savais rien. Détournant les yeux vers l’ascenseur, je rappuyais sur le bouton. « Bon. Rentre bien. » et sur ces mots, je lui avais tourné le dos. Pourtant j’étais presque démuni. Triste… parce-que je n’avais pas envie d’être tout seul ce soir…


Deux jours plus tard, j’étais planté devant sa salle de cours. Attendant qu’elle sorte pour venir lui parler. En réalité, je n’avais rien d’important à lui dire. Je voulais simplement la voir pour lui donner quelque chose. La clé de mon appartement. Je savais que ça aurait surement l’air étrange. Mais ça n’avait rien de tendancieux. Je pensais que c’était une bonne idée pour elle. Pour le studio. Qu’elle puisse se sentir libre de venir quand elle voulait. Sans devoir m’attendre ou m’appeler… J’avais attendu un moment avant de la voir apparaitre. Un sourire aux lèvres, je me plantais devant elle « Hey salut toi ! » jetant un regard aux personnes qui l’entourait. J’espérais ne pas avoir l’air trop bizarre. Un peu gêné, je lâchais « Pour toi. » je lui tendais la clé. « Pour quand tu veux venir au studio. » puis lui désignant la petite clé USB qui pendait en forme de koala « et ça c’est parce-que il me faisait penser à toi. » amusé, je souriais un peu plus « Je t’ai fait une compile dessus. Les musiques que j’aime le plus. » Et j’espérais que ça lui plairait. J’aimais bien parler musique avec elle. Echanger sur nos gouts. « Tu me diras si tu as aimé. » puis parce-que je n’avais pas envie de m’attarder, je m’étais pressé pour la laisser avec ses amis.