Les répétitions venaient de terminer, l'année avait commencé depuis peu mais ils étaient déjà dans les préparatifs pour la prochaine pièce représentée d'ici le mois de juin, certains penseraient que c'était tôt, mais cela faisait parti de leur cursus, une note a ajouté à leur dossier. Et Yooji était plutôt passionnée par la pièce qui avait été choisie, même si elle traînait avec elle une réputation bien loin d'être la plus joyeuse. Les plus superstitieux l'appelait par son surnom, la pièce écossaise, mais il fallait bien l'avouer Macbeth était une pièce de théâtre des plus intéressantes, et la jeune femme ne voulait pas laisser quelques rumeurs et croyances venir gâcher son plaisir de jouer cette pièce. Prenant son sac, elle fourre par la suite dans ses bras du matériel que le professeur lui avait demandé d'aller ranger dans une autre pièce réservée à leur classe, afin que les quelques décors qu'ils avaient déjà sous la main ne soient pas pris, ou cassés involontairement par quelqu'un d'autre. Son regard brun qui parcourent le couloir à la recherche de la fameuse porte, elle réussit à l'ouvrir après quelques essais, les objets en équilibre dans ses bras, ce n'était pas le moment de les faire tomber alors qu'elle arrivait enfin au but. La porte se refermant derrière elle, Yooji se dirige vers le fond de la pièce, posant les objets les plus légers sur les premières étagères, elle finit par mettre le carton le plus lourd par terre, soufflant en se massant les doigts pour retrouver un tant soit peu de sensations. Ce n'était pas forcément lourd, mais tout porter ensemble et sur une distance et période plus ou moins longues, ça commençait à peser au final. Remettant en place la lanière de son sac, elle jette un coup d'oeil à son téléphone, il fallait qu'elle rentre, elle avait encore pas mal de dossiers à faire. Attrapant la poignée de la porte, elle tente de la tourner une fois, deux fois, cette dernière semblant tourner dans le vide. « N-non... C'est une blague ? » Elle murmure, incrédule, clignant des yeux en retentant l'expérience. Mais rien, juste le bruit de la poignée tournant, une cliquetis mais elle ne bougea pas d'un poil. « Non pitié, pas ça. » Tirant plus fort la porte vers elle, elle espérait au moins la faire bouger un tant soit peu mais à part un bruit sourd, rien. « Il y a quelqu'un ? Je suis coincée, la porte refuse de s'ouvrir ! » Elle lance après quelques minutes d'efforts, priant que quelqu'un passe ou l'entende. Elle refusait de céder à la panique, ou pire de s'imaginer que c'était un coup de malchance, parce qu'ils avaient décidé de jouer la pièce réputée maudite. Une nouvelle fois elle tente de tirer et cette fois-ci, la poignée lui reste dans la main. « ... Je rêve ? »

________________________________

♡ this is the greatest show;  impossible comes true, it's everything you ever want, it's everything you ever need and it's here right in front of you, this is where you wanna be.

Alors qu’elle pénétra dans le bâtiment Sejong, Liwei se maudit intérieurement pour son geste. Elle n’était pas une élève dans ces lieux, préférant largement le bâtiment des sciences. Cependant, elle avait eu le malheur de croiser sur la route une connaissance, quelqu’un avec qui elle avait échangé un ou deux mots parce qu’elle l’avait bousculé un jour, mais rien de plus. Pourtant, la fille lui avait parlé comme si elles étaient amies de longues dates et lui avait même demandé de ramener un de ses devoirs à un de ses professeurs. Naïve, et surtout incapable de dire non, Lili avait accepté et elle se retrouvait maintenant dans un dédale de couloirs et de salle qu’elle ne connaissait pas. Bien entendu, la jeune femme qu’elle avait rencontré alors qu’elle rentrait chez elle ne lui avait pas mentionné le nom du professeur, ni même la salle où le trouver ou l’étage. Elle se retrouvait donc complètement démunie dans ce lieu qu’elle ne connaissait ni d’Adam ni d’Eve. Le pire dans tout ça était que comme la fin des cours avait sonnée, elle ne pouvait clairement pas espérer trouver âme qui vive dans ces lieux. Elle poussa un soupir. « Pourquoi je me retrouve toujours dans ce genre d’emmerdes. » pensa-t-elle alors qu’elle continuait de chercher quelqu’un pour l’aider dans sa quête de ce professeur mystérieux. Arrivée dans un couloir, elle entendit du raffut et se dirigea vers la source, se demandant ce qui se passait. Elle n’y allait pas tête baissée, légèrement peureuse de ce que cela pouvait être. Seulement, quand elle entendit une voix humaine, d’une fille en plus, elle accéléra un peu le pas. Liwei arriva devant la porte au moment où la jeune femme derrière demanda de l’aide. Elle voulut ouvrir la bouche pour l’aider quand elle l’entendit à nouveau râler. « Ça va là-dedans ? » demanda-t-elle peu sûre de la marche à suivre. « Je peux faire quelque chose pour aider ? » C’était une question conne, elle le savait, mais elle paniquait, ne sachant pas quoi faire. Lili attrapa alors la poignée et voulut la tirer pour ouvrir la porte, mais elle lui resta dans les mains. Pendant quelques secondes, la jeune femme la regarda sans comprendre et la tourna et retourna dans sa main comme si la réponse à ce qu’elle cherchait se trouvait dans le fer. « Je sais pas si c’est pareil pour vous… Mais la poignée m’est restée dans la main. » Le ton emploi était désolé parce que si elle avait la poignée dans les mains, elle ne pouvait pas faire grand-chose malheureusement pour lui porter assistance. « Ça fait longtemps que vous êtes enfermée ? » Liwei demanda autant pour évaluer son état d’esprit que pour savoir si elle pouvait tenir un peu plus, le temps qu’elle arrive à concocter un plan pour la tirer d’affaire. Cependant, aucun éclair de génie ne lui vint. La chinoise n’était pas douée avec les humains. Peut-être que si elle avait été un animal, elle aurait trouvé plus rapidement pour la faire sortir de là.

yooji n'avait jamais été du genre à croire au paranormal et tout le tintouin autour de ça, la jeune femme n'était pas quelqu'un de superstitieux bien au contraire, elle cherchera toujours à rationnaliser les choses et trouver une explication logique à ce qui pouvait bien se passer. et aussi, elle avait tendance à se moquer des rumeurs, légendes ou histoires morbides qui pouvaient circuler par rapport à certaines pièces de théâtre, connues ou non. et la pièce écossaise n'était pas étrangère à la règle, sa légende de malchance lui faisait ni chaud ni froid, elle avait même plutôt tendance à en rire plus qu'autre chose, parce que après tout, une pièce maudite ? ce n'était pas possible cela n'existait pas. elle avait beau être étudiante en théâtre, passionnée par les pièces dramatiques, l'âme artistique, il ne fallait pas non plus croire en tout et n'importe quoi. rien ne présageait que les choses allaient tourner au rouge, enfermant yooji dans un placard parce que la porte s'était bloquée en se refermant. cela n'est pas lié à la pièce. yooji refusait de croire à cette éventualité, c'était ridicule de croire en une pièce soit disant maudite, alors qu'elle tentait en vain d'ouvrir cette porte, de la voir bouger ne serait-ce qu'un peu pour forcer le passage. mais rien, pas un seul centimètre. rapidement, elle tente d'appeler à l'aide, espérant que quelqu'un passe dans les parages à cette heure, normalement il devrait y avoir encore du monde, il fallait que la brune s'en persuade sinon elle était mal partie. elle ne sait pas comment de temps elle appelle, quelques minutes ? une dizaine ? elle tente encore une fois d'ouvrir la porte, son cœur tambourinant de plus en plus dans sa cage thoracique, il fallait qu'elle reste calme, une respiration, deux respirations... dans sa panique, elle oublie complètement de regarder son portable, elle ne pensait pas être claustrophobe, mais il faut dire aussi c'était assez rare qu'elle se retrouve enfermée dans une pièce contre sa volonté. et les couleurs quittent définitivement son visage quand dans un enième effort pour sortir de là, la poignée de la porte lui reste dans la main, silence pesant autour d'elle alors qu'elle sent son cœur sombrer dans sa poitrine. c'était une blague, une stupide et ridicule blague n'est-ce pas ? elle était proche de la criser de nerfs quand une voix enfin se fait entendre. « ça ira mieux quand je serai dehors. » le soulagement fut de courte durée puisque rapidement la jeune femme derrière lui confirma ce qu'elle avait elle-même devant ses yeux. « je vais hurler, c'est quoi ce matériel pourri... » elle répond dans un gémissement. levant les yeux vers le plafond, elle croise les bras. « vous allez pas me faire croire là-haut que c'est cette pièce stupide et sa légende, vous avez que ça à faire ! » elle allait passer pour une folle mais au point où elle était. « je ne sais pas, une dizaine de minutes je crois, étrangement le temps passe différemment, j'ai l'impression que ça fait des heures. » dramatique vous avez dit ? elle est comédienne après tout. « est-ce qu'en poussant de votre côté ça bouge pour vous ? »

________________________________

♡ this is the greatest show;  impossible comes true, it's everything you ever want, it's everything you ever need and it's here right in front of you, this is where you wanna be.

Liwei n’aurait jamais cru qu’elle se perdrait dans les couloirs du bâtiment des arts. Ça ne lui aurait jusqu’à présent jamais traversé l’esprit. Cependant, bien trop gentille pour dire non, elle avait accepté de se rendre dans ce bâtiment pour déposer le devoir d’une fille à qui elle n’avait parlé que quelques fois. Incapable de dire non ou même de tenir réellement tête à quelqu’un alors qu’elle était timide, elle se retrouvait maintenant dans une position pas vraiment agréable. Elle ne savait pas où elle était, ni même à qui s’adresser pour demander son chemin et où se trouvait le professeur à qui elle devait donner cette feuille de papier. Lili avançait donc à l’aveuglette sans réellement savoir où ses pas la menaient. Elle finit par entendre une voix qui semblait s’énerver et elle se dirigea vers la source du bruit pour découvrir qu’une personne était bloquée dans une pièce. Liwei lui demanda comment elle allait et si elle pouvait faire quelque chose pour aider. Sa réponse fit légèrement grimacer. C’était sûr qu’une fois dehors elle irait mieux. Bloquée dans une pièce n’était pas vraiment quelque chose qu’elle-même voulait expérimenter. La jeune femme essaya d’ouvrir la porte de son côté mais la poignée lui resta dans la main. Ahurie, Liwei regarda le morceau de fer qui logeait dans sa paume sans dire grand-chose, ne sachant pas comment appréhender le moment. Avec la poignée hors de la porte, elle ne pourrait pas ouvrir cette dernière. Elle mentionna alors ce fait et encore une fois la réaction de la jeune femme bloquée ne la surprit pas. Elle ne répondit pas parce qu’elle avait raison et que si elle l’avait fait, cela n’aurait rien ajouté pour l’aider à s’en sortir. Elle préféra lui demander si ça faisait longtemps qu’elle était à l’intérieur, autant pour se rassurer sur le fait qu’elle n’était pas là depuis longtemps que pour savoir si elle avait la notion du temps. Lili fronça les sourcils en l’entendant parler d’une pièce et d’une légende, mais préféra ne pas demander. Ce n’étaient pas ses affaires et puis si ça l’énervait encore plus, elle n’avait clairement pas envie de se faire crier dessus par porte interposée. Ce n’était pas dans ses projets. « Je suis la première personne qui vient vous aider alors ? » Sa voix n’était pas vraiment assurée et elle émettait cette hypothèse parce que si ça n’avait pas été le cas, elle lui aurait dit non ? La jeune femme reprit la parole et Liwei haussa les épaules ne sachant pas. « Je ne sais pas ! Mais avant de vérifier, vous vous rappeler si la porte elle s’ouvre vers vous ou vers moi ? Parce que si c’est vers moi ça sert à rien que j’essaie de la pousser pour la faire bouger, elle ne s’ouvrira pas. » Ce n’était pas que Lili ne souhaitait pas l’aider. C’était simplement du bon sens. Si la porte s’ouvrait vers elle, qu’elle la pousse ne servirait à rien du tout. Elle préférait donc vérifier d’abord. « Vous avez rien dans la pièce qui pourrait vous aider à sortir ? Peut-être à défoncer la porte ? » Elle aurait pu aussi aller chercher de l’aide, mais est-ce qu’elle ne se ferait pas crier dessus parce qu’elle partait ? Elle ne savait pas vraiment.

la prochaine fois qu'elle aura l'immense idée de se retrouver seule à ranger le matériel, la brune se fera un mémo de toujours vérifier que la porte n'était pas défaillante et que tout était sous contrôle avant de s'embarquer dans un rangement qui au départ était tout ce qu'il y avait de plus innocent, et qui était devenu en l'espace d'à peine quelques minutes un véritable cauchemar. elle n'était pas claustrophobe, en tout cas jusqu'à présent en réalité la jeune femme n'était jamais réellement tombée sur une situation qui aurait remis ce détail sur le tapis, après tout c'était pas courant de ce retrouver dans ce type de contexte, mais elle ne paniquait pas parce qu'elle se retrouvait enfermée dans une petite pièce, non elle paniquait parce qu'il était tard, et qu'accessoirement l'université se vidait peu à peu de ses étudiants pour laisser place au soir. rien n'allait dans tout ça. refusant de songer au pourquoi du comment cela pouvait avoir un lien avec les rumeurs et autres histoires délirantes que ses camarades et professeurs de théâtre pourraient bien lui balancer, la demoiselle savait que ça n'avait rien d'une force mystique qui portait malheur mais plutôt un matériel défectueux qui n'avait pas été réparé et aucun panneau pour indiquer ce soucis de porte et de poignée, cette dernière qu'elle fixe dans regard noir, pendouillant lamentablement dans sa main. restons calme, ça va passer. elle tente de se persuader intérieurement, sa voix appelant à l'aide et finissant par attirer l'attention de quelqu'un, une femme qui ne tarde par elle non plus à tenter d'ouvrir de l'autre côté, sans avoir plus de succès que yooji à cette tâche. « il fait nuit pratiquement, tout le monde se grouille de rentrer alors oui, vous êtes la première. » son ton est légèrement cassant, elle se mord la lèvre à peine venait-elle de lui répondre, ce n'était en rien sa faute. « pardon je... je pensais pas être claustro mais j'ai la sensation que les murs se rapprochent, c'est pas génial comme impression. » elle passa une main sur son visage pour se calmer. réfléchir, elles devaient réfléchir ensemble. les paroles de la jeune femme de l'autre côté de la porte qui la font réfléchir, elle tente de se souvenir, c'était quelque chose de si évident pourtant mais plus personne ne faisait vraiment attention, fronçant les sourcils yooji regarde autour d'elle comme si la réponse allait lui tomber du ciel. « euh, j'ai pas fait... attention. vers moi, je crois... » c'est ce qui serait le plus logique, elle tente de se souvenir des autres pièces du couloir, la plupart du temps c'était ainsi pour ce type de placard. mais le fait que la poignée lui était restée en main était un soucis. « j'ai la poignée qui est partie quand j'ai voulu tirer, je sais pas si c'est une bonne nouvelle ou pas. » la seconde réponse étant sûrement la bonne. regardant autour d'elle comme la demoiselle lui suggérait, en dehors des accessoires, et peu d'entre eux vraiment fait pour défoncer une porte coincée. « il y a des lances mais ce sont des accessoires de théâtre, je sais pas si la qualité est faite pour ce type d'utilisation. » mais qui ne tente rien n'a rien après tout non ?

________________________________

♡ this is the greatest show;  impossible comes true, it's everything you ever want, it's everything you ever need and it's here right in front of you, this is where you wanna be.

D'ordinaire, Liwei aurait passé son chemin. Elle aurait fait comme si elle n’avait rien entendu. Ce n’était pas parce qu’elle ne souhaitait pas aider les gens autour d’elle, c’était simplement parce qu’elle était timide et qu’elle ne savait jamais comment se comporter dans ce genre de situation. Cependant à cause de l’heure avancée de la journée, elle n’avait pas forcément eu le choix. Elle n’aurait pas aimé se retrouver à la place de la jeune femme bloquée et que personne ne vienne la chercher. Alors, elle s’était mise en tête de porter assistance à la jeune femme derrière la porte mais son comportement lui faisait presque regretter son choix. Ce n’était pas sa faute si elle s’était coincée dans cette pièce et donc, elle n’avait pas à lui parler de la sorte. Pourtant, malgré le fait qu’elle n’appréciait pas sa façon de s’adresser à elle, Lili ne dit rien et accepta d’un signe de tête les excuses qu’elle lui fit avant de se rappeler qu’elle ne la voyait pas. « Ce n’est pas grave ! Ne paniquez pas... On va trouver une solution ! » C’était bien plus facile à dire qu’à faire et elle le savait. Seulement, elles avaient toutes les deux un cerveau et si elles travaillaient ensemble, elles ne pourraient que trouver une façon de la sortir de là. Du moins, Liwei était optimiste, ce qui ne lui arrivait presque jamais. La jeune femme coincée lui demanda alors de pousser pour faire bouger la porte. Seulement, ce n’était pas vraiment intelligent, surtout si la porte s’ouvrait vers Lili. Ça ne ferait rien du tout et elles seraient encore dans une impasse. La jeune femme lui fit donc la réflexion et elle attendit que l’autre reprenne la parole pour hocher une nouvelle fois la tête en signe entendu. « Ça ne nous avance pas plus, mais au moins on sait que vous avez tiré vers vous. Donc si ça n’a pas fonctionné, ça veut dire qu’il faut pousser vers moi ? » C’était une question et Liwei n’était pas trop sûre de ce qu’elle avançait. Si ça ne fonctionnait pas, elles ne seraient malheureusement pas plus avancées qu’elles ne l’étaient actuellement. La jeune femme eut alors l’idée de lui proposer de regarder autour d’elle si elle avait quelque chose pour l’aider à se sortir de cette pièce. N’importe quoi ferait l’affaire. Ça pouvait être un marteau, une lance ou même une carte. Liwei écouta au travers de la porte ce qu’elle lui disait et soupira discrètement. « Je ne sais pas si ce sera efficace effectivement... » Elle se recula alors de la porte et se mit à chercher du regard ce qu’elle, elle pourrait utiliser pour l’aider. Lili se retrouva à ouvrir les portes autour d’elle et finit par trouver une sorte de hache. Elle testa sur un carton et vit que ce n’était pas une vraie. Un grognement de frustration s’échappa de ses lèvres. « J’avais trouvé une hache, mais c’est un accessoire... Donc elle ne fera pas grand mal à la porte. » Elle se rapprocha alors de la porte et tenta de frapper dessus avec. Le résultat ne fut pas concluant puisque la hache se plia. Elle grimaça presque à court d’idées. « Vous n’avez pas une carte ou un morceau de carton assez rigide pour le passer entre l’embrasement de la porte et la serrure ? Ça pourrait fonctionner ça... » Lili n’était pas convaincue, et ça pouvait clairement s’entendre dans sa voix. Seulement, elles n’avaient pas le choix. Il leur fallait essayer tout ce qu’elles pouvaient.

elle commençait à paniquer, et ce n'était pas la meilleure des choses à faire dans ce cas de figure, bien que ce soit plus facile à dire qu'à faire quand on était coincée dans une pièce minuscule et qu'on avait l'impression qu'elle rétrécissait à mesure que les minutes passaient. elle se mord la joue quand son ton est plus cassant qu'elle n'en avait l'intention, la jeune femme de l'autre côté était venue à son aide alors qu'elle aurait pu passer son chemin ce n'était pas le moment d'être ingrate, elle était sous pression oui mais ce n'était en rien sa faute, yooji ne tarde pas à s'excuser bien consciente qu'elle ne pouvait pas déverser son anxiété sur l'inconnue. « oui... on va trouver... une solution. » elle répond en retour, commençant des exercices de respiration pour tenter de calmer son coeur tambourinant méchamment dans sa poitrine, il ne fallait pas paniquer. ça ne ferait qu'empirer la situation si elle se tapait une crise d'angoisse maintenant, ce n'était pas le moment. plus tard, peut-être, chez elle, dans sa voiture... mais pas maintenant. le plus important était de sortir d'ici le plus vite possible, tout en essayant de rester sereine et de réfléchir habilement à la situation. elle se sent un peu ridicule de ne pas se souvenir exactement vers quelle direction la porte allait, surtout que dans la logique de l'histoire c'était de son côté que la porte s'ouvrait, elle n'avait plus les autres pièces en tête mais si toutes les portes de placards étaient similaires, c'était ainsi. elle se mord la lèvre, se repassant en tête les dernières minutes alors que la demoiselle reprenait la parole. « je pense surtout que le mécanisme a dû se coincer... » et qu'en tirant, elle avait cassé tout le truc car justement elle avait trop tiré quand elle n'aurait pas dû. « il devait déjà être défectueux et je n'ai pas dû aider. » elle se retenait de gémir, passant une main dans ses cheveux, elle avait abandonné depuis longtemps la poignée sur une étagère, la regardant comme si c'était elle la responsable de son malheur. alors que les coupables sont certainement ceux qui n'ont pas vu, ni réparé cette porte fragile. il n'y avait rien à l'intérieur qui pourrait réellement lui être utile, tout ce qui était gardé ici relevait des accessoires pour les pièces et les répétitions, rien de bien solide en soit, les décors les plus « réels » étaient gardés ailleurs, soigneusement entreposé pour les grosses soirées, les représentations officielles où justement ça devait faire vrai. « tous ceux qui peuvent être utiles sont rangés dans la réserve dont seuls les professeurs ont la clé. » ça ne servait à rien de le préciser mais au point où elles en étaient. elle continue cependant à espérer, chercher, un balais ? il fallait bien nettoyer de temps en temps non, alors pourquoi pas ? son attention attirée par la proposition de la jeune femme, elle fronce les sourcils. « comme dans les films d'espionnage ? » c'était un truc qu'on rêvait tous plus ou moins de faire un jour ne serait-ce que pour voir si ça marchait. « je vais essayer, on sait jamais. » elle se faisait pas trop d'illusions mais bon, c'était comme le coup de l'épingle à cheveux ou les trombones, en actionnant à force de triturer le bon mécanisme. fouillant dans son sac, elle en sort une carte de fidèle d'un magasin, heureusement pour elle en plastique dur, de quoi tenter l'expérience. plusieurs essais sans réussites lui font perdre à nouveau espoir mais après ce qu'il lui semblait une éternité elle entend enfin un clic.

________________________________

♡ this is the greatest show;  impossible comes true, it's everything you ever want, it's everything you ever need and it's here right in front of you, this is where you wanna be.

Liwei se sentait mal de donner des conseils à la jeune femme alors que si elle avait été à sa place, elle aurait probablement paniqué et aurait fait une crise de panique et de larmes. Sa claustrophobie aurait fait surface et elle n’aurait clairement pas été en état de faire quelque chose. C’était pour cette raison qu’elle n’était pas à l’aise à tenter de calmer l’inconnue derrière la porte. Elle savait que si les rôles avaient été inversés, elle aurait très probablement arrêté d’être gentille et aurait sûrement insulté sa sauveuse. Au moins, ce n’était pas ce qui se passait actuellement et la fille derrière la porte ne lui parlait pas mal. Elle paniquait juste et essayait de comprendre comment partir de là. Lili chercha à rationaliser les choses, à avoir un esprit qui tâchait de comprendre ce qui s’était passé. La jeune femme l’aida aussi à comprendre et elle hocha la tête à ses mots avant de se rendre compte qu’elle ne pouvait pas la voir. « C’est sûrement quelque chose dans le genre qui s’est passé… Certaines portes sont aussi vieilles que nous et le mécanisme n’a pas été changé si défectueux et pas ou peu entretenu. » Liwei partit alors à la recherche d’un objet pour aider à ouvrir la porte. Elle pensa tout d’abord à une arme comme une hache pour détruire la porte. Elle paierait la porte s’il le fallait parce qu’elle allait quand même faire en sorte de détruire un bien national. Cependant, la seule chose qu’elle trouva fut de fausses armes, sûrement utilisées en théâtre pour ne pas blesser les acteurs. Elle le comprenait totalement, mais ça ne l’aidait pas dans sa quête pour faire sortir la jeune femme coincée. Liwei revient bredouille devant la porte qui restait toujours fermée, parlant de son désespoir à la jeune femme. « Et je peux même pas aller la demander, vu que tout le monde a déjà quitté les lieux… On doit être les seules dans le bâtiment je pense. » Elle chercha alors une autre solution parce qu’elle était à court d’idées. Lui vint alors celle de faire comme dans des films. Ça ne coûtait rien d’essayer. Après tout, qu’avaient-elles à perdre si ce n’était un peu plus de temps parce que ça ne fonctionnerait pas ? Ce n’était pas comme si elles avaient autre chose en tête. « Oui c’est ça, comme dans les films… On est plus à ça près… Peut-être que ça pourrait fonctionner. Et si ce n’est pas le cas, je trouverai autre chose. » Le cerveau de la jeune femme se mit alors à chauffer, alors qu’elle explorait toutes les options qu’elle avait. Elle avisa un extincteur pas loin et se demanda si elle aurait assez de force pour le soulever et défoncer la porte avec. Elle pouvait toujours appeler quelqu’un à la rescousse. Myungjin ou Dongyul se déplaceraient sûrement pour l’aider, mais elle n’avait clairement pas envie d’être un poids pour eux. S’il ne lui restait plus d’options, peut-être qu’elle envisagerait de les appeler, ou du moins l’un ou l’autre, en commençant par Myungjin. Liwei allait se résigner à le faire en constatant que les nombreux essais de la jeune femme se soldaient par des échecs, quand elle entendit le clic significatif de libération. Elle s’avança pour ouvrir la porte, tombant nez à nez avec l’inconnue qu’elle tentait d’aider depuis qu’elle avait mis les pieds dans ce bâtiment. « Vous allez bien ? » demanda-t-elle alors qu’un doux sourire s’afficha sur ses lèvres tandis qu’elle se décala pour la laisser sortir. « Je suis contente qu’on ait réussi à vous faire sortir ! J’étais à deux doigts de prendre l’extincteur là-bas et de défoncer la porte avec. » Elle ne mentionna pas le fait qu’elle aurait pu appeler quelqu’un à l’aide. Elle se doutait que la jeune femme ne prendrait pas bien la nouvelle.

le bâtiment devait commencer à faire son temps, ou du moins, une partie de la structure devait affiche de plus en plus un usage fréquent, les portes étant les parties de l'école qui devaient bouger tous les jours, tout le temps, du matin au soir, par les allées et venues incessantes des étudiants, professeurs et personnels de l'université. cela ne devait être en vérité pas étonnant que certains soient sur la fin, où ça devenait de plus en plus compliqué de les faire marcher correctement. le bâtiment qui abritait la section théâtre était probablement l'un des endroits les plus fréquentés, continuellement, inlassablement, entre les cours, les répétitions et les représentations, il n'y avait que tard le soir et tôt le matin qu'on pouvait avoir un semblant de calme par ici. et dans le cas de yooji, ce n'était clairement pas à son avatange, elle était heureuse que la demoiselle ait été dans les parages, remerciant silencieusement la petite étoile au dessus de sa tête, malgré la crise de panique qui menaçait de prendre le dessus. exercices de respiration qu'elle met en pratique alors qu'elles analysent toutes deux la situations, la jeune femme derrière la porte arrivant aux mêmes conclusions qu'elle. « c'est toujours comme ça, on attend le dernier moment pour changer ce qui cloche, et généralement ça arrive un peu trop tard.  » comme par exemple, quand la poigné vous reste dans la main et que vous avez pas d'autres choix que de la regarder misérablement, yooji se sentait idiote avec ce bout ridicule. de l'autre côté, sa sauveuse essaye de trouver quoi que ce soit, n'importe quel objet ou accessoire pouvant leur venir en aide, mais yooji a peu d'espoir, ce qui pourrait faire des dégâts réels, ce n'était pas ici qu'elles allaient les trouver et elle avait aucune idée si il restait des professeurs de son cursus dans les parages. et à entendre ce que l'inconnue lui répond, elle en doutait tout autant. « contrairement à ce qu'on pourrait croire ils sont réglés comme des horloges ici, l'heure c'est l'heure. » ça arrivait qu'ils dépassent parfois mais les gens préféraient rester plus longtemps après la fin quand l'endroit était plus convivial, un bar par exemple. la proposition soudaine de la jeune femme la laisse sans voix au départ, se disant que ce serait sûrement tirer par les cheveux après tout comme elles le soulignaient bien, c'est un truc de films ça, on avait peut souvent l'occasion de le faire dans la vraie vie, à moins de prendre la voie du voleur en tout genre ou être assez fourbe pour tester cette théorie. « au point où on en est... » elle répond faiblement, sortant sa carte de fidélité d'un quelconque magasin, elle s'en moquait, prenant la première qui lui tombait sous la main, se mettant à jouer avec le mécanisme dans le petit creux entre l'encadrement et la porte. sentant sa panique reprendre du service quand les premiers essais ne sont pas concluants, se mordant l'intérieur de la joue, yooji se met à compter silencieusement ses respirations, récitant des prières improvisées, quand après ce qui lui semblait un moment interminable, elle entend le clic de la délivrance, ouvrant sans tarder la porte. se retrouvant nez à nez avec la demoiselle qui était venue à son secours, mettant enfin un visage sur la voix, à défaut d'avoir son prénom, elle sent les larmes lui monter aux yeux à sa question, essuyant ses joues avec force pour se retenir. elle ne devait pas craquer. elle était libre. « oui, oui... je crois ? » sa voix semble incertaine, passant une main dans ses cheveux, l'autre serrant encore la carte dans sa main, elle se dépêche de sortir quand la jeune femme se décale, comme si elle avait peur de se retrouver encore dans le même bateau. laissant un rire étranglé lui échapper, elle reporte son attention sur la demoiselle. « merci, vraiment, je sais pas ce que j'aurais fait sans vous. » elle murmure.

________________________________

♡ this is the greatest show;  impossible comes true, it's everything you ever want, it's everything you ever need and it's here right in front of you, this is where you wanna be.

Liwei ne pouvait qu’être d’accord avec les mots que la jeune femme prononça. Souvent on ne changeait pas ce qui n’allait pas et c’était trop tard et des incidents comme elle qui se retrouvait bloquée derrière une porte qui n’avait plus de poignée. Elle ne prit pas la peine de répondre parce qu’il n’y avait rien à dire et chercha quelque chose pour libérer cette étudiante qui devait en avoir marre d’être enfermée. Elle ne trouva que des accessoires qui ne lui seraient d’aucune utilité parce que peu résistants. Elle les casserait sûrement en les utilisant pour défoncer la porte. Revenant vers la porte et la jeune femme à l’intérieur, Lili se plaignit qu’elle ne pouvait même pas aller chercher du monde parce que tout le monde était déjà parti à cette heure-ci. La prisonnière confirma ses propos et elle soupira. « Et je suis même pas sûre que quelqu’un sera encore là à l’administration… Pas plus que je ne sais où se trouve le gardien. » Elles allaient devoir se débrouiller seule pour trouver une solution. Liwei réfléchit alors pour la sortir de là et une idée un peu stupide s’insinua dans son esprit. Si ça fonctionnait dans les films et les séries, pourquoi ce ne serait pas le cas dans la réalité. Alors, elle émit l’hypothèse qu’avec une carte de crédit, ou une carte un peu rigide, elle pourrait sortir. Après tout, au point où elles en étaient, elle pouvait très bien essayer et voir si ça fonctionnait. Lili attendit donc de l’autre côté de la porte que l’inconnue s’occupe de ça et si vraiment ça se soldait par un échec, elle appelerait Myungjin ou Dongyul. L’un ou l’autre trouverait une solution pour leur venir en aide. Elle aurait très certainement du y penser avant parce que ça leur aurait permi de sortir la jeune femme bien plus vite que cela. Néanmoins, elle n’eut pas à le faire parce qu’elle entendit le clic de dévérouillage et ouvrit la porte pour voir la jeune femme. Elle ne semblait pas aller bien et Liwei se décala pour la laisser sortir. Elle remarqua qu’elle était à deux doigts de pleurer mais ne fit aucun commentaire alors qu’elle la remerciait. Liwei ne mentionna pas le fait qu’elle allait appeler à l’aide, parce que ça ne l’aiderait pas à se remettre de ses émotions. « Oh c’est rien… J’allais pas vous laisser là toute la soirée jusqu’à demain... » Et encore, Lili n’était pas sûr que le lendemain on aurait retrouvé la jeune femme. « Vous êtes sûre que vous allez bien ? Vous êtes pâle… Asseyez vous, je vais aller vous chercher à boire. » Liwei l’aida à s’asseoir par terre, le dos contre le mur et la laissa quelques instants pour aller chercher une canette de soda ainsi qu’un biscuit dans un distributeur au coin du couloir. Elle revint quelques instants plus tard et lui tendit avec un sourire. « Vous devriez boire et manger… Ça ira mieux après je pense. » L’étudiante s’installa à ses côtés et finit par se présenter. « Je m’appelle Liwei d’ailleurs. Et vous ? » Peut-être qu’en parlant de banalité, elle oublierait peut être son enfer de quelques minutes. Liwei lui souhaitait parce que si ça avait été l’inverse, elle aurait très mal vécu la chose à cause de sa claustrophobie.