C'était vraiment la merde, quitte à être vulgaire autant l'être quand la situation s'y prêtait, et le pire c'était que si jamais elles devaient finir par casser quoi que ce soit pour que Yooji puisse sortir de là, c'était à peu près sûr qu'elles seront tenues pour responsables de toute cette histoire, alors que si l'université, et notamment sa direction, avait fait les choses bien, ça ne serait jamais arrivé ! Vous parlez d'une poisse colossal. Mais en aucune façon, la brune ne voulait ramener ça à la pièce qu'ils répétaient, ce n'était qu'une superstition enfantine, qui pesait sur le monde du théâtre depuis bien trop longtemps, et il était hors de question de tomber dans le panneau. Tout comme son rapport avec les magiciens, Yooji n'y croyait pas, ça n'était que des idioties pour que des gens crédules, il n'y avait rien de logique dans tout ça. En tout cas, elle était reconnaissante que la demoiselle ne soit pas partie, malgré les sautes d'humeur de l'étudiante, ce n'était pas sa faute, elle ne pensait pas être claustrophobe avant de se retrouver coincée dans ce petit espace, et elle savait bien que ce n'était pas l'autre jeune fille la responsable de tout ça, se mordant la joue, s'excusant d'être sèche par moments. Elle devait se calmer, prenant plusieurs inspirations pour calmer son coeur dans sa poitrine, tout irait bien, elle n'était pas seule, elles allaient trouver une solution. « Parfois on se demande si ils sont vraiment là pour les étudiants, ou si c'est juste pour gagner ce foutu salaire. » Probablement la seconde solution, vu comment certains se précipitaient pour rentrer chez eux à la première occasion ou porte ouverte. Ceux qui disaient avoir la vocation pour aider les jeunes, ils se faisaient discrets. Sa sauveuse finit par lui suggérer une idée, qui semble au premier abord tirée par les cheveux puisque typiquement quelque chose que l'on voit dans les films, surtout pour la jeune femme qui avait déjà eu l'occasion d'être sur les tournages, c'était toujours truqué ce genre de choses, mais ça devait faire vrai forcément. C'était sûrement naïf d'espérer que ça marche, mais elle se laisse convaincre, elle n'avait rien de plus à perdre, sa dignité déjà au fond du trou. Yooji n'avait pas trop d'espoirs, mais elle entend le clic familier de la serrure sautant, et la porte s'ouvrant par la suite, elle se projette presque à l'extérieur, le stress lui retombant dessus d'un coup quand les larmes lui montent aux yeux alors qu'elle remercie une fois de plus la gentillesse de l'inconnue. Son coeur tambourinait toujours autant dans sa poitrine, comme si il avait des difficultés à retrouver un rythme normal, était-elle en train de faire une crise de panique maintenant qu'elle était sortie ? C'était le comble. « Je- oui, je crois que je vais me poser... » Elle aurait pu fondre en larmes devant l'attitude amicale de la demoiselle, touchée que son état de santé la préoccupe, d'autres auraient déjà passé leur chemin, certains n'auraient pas pris la peine de l'aider. Se laissant glisser le long du mur, elle commence les exercices de respirations bien connus de son cursus, acceptant les victuailles d'un sourire tremblant mais sincère. « Merci, c'est vraiment gentil. » Elle avale rapidement une gorgée, se détendant enfin. «Yooji. » Elle murmure, levant le visage vers la demoiselle. « Je vous rembourserai pour la boisson et le gâteau.  » Elle lui devait bien ça, et pour le reste aussi, elle cherchait déjà comment elle pouvait la remercier plus convenablement.

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La jeune femme cherchait, par tous les moyens, une solution pour faire sortir l’inconnue dans le placard. Jusqu’à présent elle n’avait rien trouvé qui aurait pu être utile. Même les accessoires n’étaient pas utilisables. C’était embêtant parce que Liwei commençait à perdre patience et espoir. Elle se mit même à penser qu’elles devraient attendre le lendemain pour la faire sortir. Elle comprenait le changement d’humeur de la jeune femme bloquée mais ne put s’empêcher de grimacer quand même légèrement. Ce n’était pas la faute des gens qui travaillaient à la faculté, s’ils avaient fini leurs heures de travail. Eux-même en temps qu’étudiants, dès qu’ils avaient fini, ils ne restaient pas forcément plus longtemps. Elle ne pouvait donc pas en vouloir aux professeurs et autres personnes travaillant dans l’administration de quitter la Yonsei pour rentrer chez eux, auprès de leur famille, s’ils en avaient une. « Si jamais, je trouverai quelqu’un. » Elle utiliserait son téléphone pour appeler Myungjin ou même Dongyul. Ils viendraient l’aider, elle en était sûre. Cependant, Lili ne voulait pas les déranger pour le moment. Elle avait une autre solution, une toute dernière. C’était le genre de choses que l’on ne voyait que dans les films et séries. Le genre de pratique qui ne fonctionnait pas dans la vie réelle. Pourtant, Liwei avait espoir que ce serait ce qui ferait sortir la jeune femme. La chinoise pria donc pour que ce soit le cas et quand elle entendit le clic qui prouva qu’elle venait d’ouvrir la porte, elle ne put s’empêcher de soupirer de soulagement. Elles avaient réussi et elle se décala pour qu’elle puisse quitter cette pièce. Lili remarqua qu’elle ne semblait pas dans son assiette et lui proposa de s’asseoir. Elle lui faisait peur d'être si blanche. Elle était peut-être claustrophobe et n’avait pas bien vécu cet enfermement. La future vétérinaire la laissa s’installer contre le mur et partit acheter de quoi boire et manger pour la requinquer un peu. Elle n’allait pas quitter les lieux maintenant sans savoir si elle irait bien. Ce n’était pas dans ses habitudes et elle s’en voudrait si elle le faisait. Liwei revint donc quelques minutes plus tard, avec de quoi la faire manger et boire et s’installa près d’elle. Elle sourit à ses remerciements et les chassa presque de la main. C'était normal pour elle de faire ce genre de chose. Si la situation avait été inversée, elle aurait aimé que quelqu’un soit là pour elle. Elle aurait même très probablement fait une crise d’angoisse parce qu’elle était claustrophobe. Elle n’aurait clairement pas aussi bien vécu son enfermement et aurait été dans un état pire que celui de Yooji. Liwei venait d’apprendre son prénom et elle sourit à la jeune femme. « Enchantée Yooji. » lança-t-elle avant de continuer de sourire. Elle secoua la tête quand elle reprit la parole. « Ce n’est pas la peine, vraiment. Je n’ai pas fait ça pour que vous me remboursiez. » Au contraire, elle se moquait bien que la jeune femme lui rembourse. Elle ne l’avait pas aidé pour avoir quelque chose en retour. Lili ne l’avait fait que parce qu’elle était gentille. Sûrement trop gentille si on en croyait certaines personnes. Mais ce n’était pas grave, elle continuait d’aider son prochain même si elle n’était pas forcément à l’aise en société. « Du coup, si vous êtes dans ce bâtiment, j’imagine que vous faites des études dans le domaine de l’art ? » Liwei émettait cette hypothèse parce que ce n’était pas son cas. Elle ne se trouvait dans le bâtiment des arts que parce qu’une fille qu’elle ne connaissait pas réellement lui avait demandé un service. Lili n’avait pu le refuser et elle s’était retrouvée dans cette situation plus que embarrassante. Elle était, cependant, bien contente de ne pas avoir été celle enfermée.

Rien ici n'était prévu en cas d'un quelconque défaut de poignée ou de porte, et c'était probablement ça le plus ridicule dans toute cette histoire, que si jamais ce type de situation se produisait à moins d'attendre le lendemain - et de risquer n'importe quoi si le corps enseignant décidait que c'était ta faute si tu te faisais enfermé par erreur - ou qu'une âme passe par là, entendant les appels de détresse, on était plutôt mal barré. Yooji s'estimait heureuse que la deuxième option avait été la bonne dans son cas, ça ne faisait pas si longtemps qu'elle était coincée là, tout au plus on pourrait dire qu'il avait dû s'écouler à peine une dizaine de minutes depuis que la porte avait refusé de s'ouvrir. Mais bizarrement, quand on se découvre claustrophobe tout d'un coup, sous la panique, le temps parait soudainement beaucoup plus long. Et la jeune femme qui était venue à son secours avait bien de la patience, peu en aurait fait preuve vu l'heure, cherchant de son côté quelque chose pour ouvrir la porte mais malheureusement tout ce qui était à portée de main ne pouvait pas réellement servir, c'était le placard des accessoires de théâtre, rien de vrai dans toutes les lances, épées ou dieu sait quoi qui se trouvait à l'intérieur, et la jeune femme de l'autre côté de la porte ne semblait pas avoir plus de chance. Et pourtant, après une attente interminable et des espoirs qui lui semblaient vains, la demoiselle finit par proposer une idée qui paraissait en tout point de vue farfelue, parce que clairement on ne voyait ça à la base que dans les films : utiliser sa carte bleue pour ouvrir la porte. Mais au point où elles en étaient ? Tout était bon à prendre, mais si la brunette montrait du scepticisme, tant qu'elle pouvait sortir de là, autant se jeter dans l'eau, non ? Comme pour lui prouver qu'elle avait tord de douter, et que vraiment cette technique marchait, la porte s'ouvre et la voilà dehors. Libérée, délivrée comme le disait la chanson. « Plaisir partagée, Liwei. » La jeune femme murmure, tentant de calmer les battements frénétiques de son coeur, elle était sortie mais c'est comme si ce dernier n'était pas encore mis au courant de ce changement. « Je sais mais, laissez-moi vous remercier, vraiment j'y tiens. » Elle répond dans un sourire, passant une main dans ses cheveux, ça commençait à aller mieux, elle pensait plus clairement et c'était plus aisé de respirer à présent. « Oui je suis étudiante en théâtre, nous avions une répétition. Pour ça que... » Qu'elle s'était retrouvée enfermée par accident. « Enfin bon, je suis pas superstitieuse mais certains verraient ça comme le mauvais oeil. » Croyances idiotes. Yooji se moquait des gens qui pensaient que la pièce était maudite, mais quand on voyait ce qui était arrivé ce soir, comment ne pas se poser des questions ? Mais passerait-elle pour une tarée ? Il fallait bien avouer que c'était fort de café comme histoire.

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