Fumer était une façon pour Yoo Han de ne pas craquer, de garder les pieds sur terre alors qu’aucune drogue ou alcool ne courait dans son organisme. Il n’aimait pas paraitre faible. Il n’aimait pas quand son cerveau décidait de lui rappeler qu’il avait perdu sa sœur jumelle alors qu’il n’avait que 8 ans. La pauvreté avait été un fléau et il ne sait pas ce qu’il serait aujourd’hui s’il n’était pas dealer. Un métier dangereux mais il s’en fichait. Il avait bien trop besoin d’argent et ne pouvait se contenter d’un salaire classique. Il devait aider ses parents. Le jeune homme revint sur terre lorsqu’il entendit du bruit dans la ruelle. Il tourna alors la tête pour y découvrir Ye Hoon… Ce jeune homme avec qui il avait partagé un moment des plus magiques. Il ne put retenir un rire à sa réponse. « Tu n’as pas tords, je peux me montrer dangereux si besoin. » Il quitta le mur contre lequel il s’était adossé pour prendre le menton du jeune homme entre ses doigts. « Toujours aussi beau. » Une beauté même irréelle.

Peut-être que le destin avait voulu lui mettre Ye Hoon sur sa route aujourd’hui pour éviter qu’il ne broie du noir en pensant autant à Yoo Ran. Il se sentait parfois seul sans elle mais il ne pouvait rien faire. Il ne pouvait pas la ramener, même s’il le voulait. Il ne pouvait pas échanger sa place. Il ne pouvait pas la retrouver. Il expira la fumée de sa cigarette avant que le jeune homme face son apparition. Il était aussi imprévisible que prévisible et Yoo Han trouvait ça agréable parce qu’il sentait que son camarade était plus naturel qu’une bonne partie des gens de son entourage. Il s’était rapproché de lui, prenant son menton entre ses doigts pour le regarder de plus près, le trouvant d’une beauté presque irréelle. « Hm, ça m’étonnerait que je puisse être plus beau que toi. » Il se lécha les lèvres avant d’écraser son mégot par terre. « Tu t’inquiètes pour moi, Ye An ? » Demanda-t-il parce qu’il n’avait jamais su que l’autre lui avait menti.

Yoo Han n’avait pas idée que Ye Hoon était le véritable nom du jeune homme face à lui puisque, lors de leur rencontre, celui-ci s’était fait appeler Ye An. Le jeune dealer fumait tranquillement son mégot quand cet homme avait fait son apparition pour son plus grand plaisait même s’il ne le dirait pas tout haut. Il appréciait la vue de cet homme avec lequel il avait pu partager une nuit des plus mémorable… Il avait envie d’en frissonner tellement elle lui en avait laissé un merveilleux souvenir. Cependant, avant même qu’il ne puisse dire quoique ce soit de plus, leurs lèvres s’étaient attrapées, furtivement… De quoi laisser le sino-coréen sur sa faim. « Hmmm, chaton, tu ne peux pas faire ça et essayer de trouver ce genre d’excuse… » Il souffla avant de poser sa main sur la hanche de Ye Hoon. « Tu n’as pas le droit de me laisser sur ma faim. » Dit-il avant de prendre ses lèvres pour un baiser plus approfondi avant de le libérer. « J’en avais juste envie. » Murmura-t-il avant de mordre sa lèvre inférieure. « As-tu quelque chose de prévu ce soir ? » Demanda-t-il d’un ton suave pour obtenir ce qu’il voulait et ce qu’il voulait : c’était lui.

Une rencontre sous le signe du destin ? Dois-je voir ici un appel de mes vieux démons ? Je ne devrais pas ressentir ce petit pincement au niveau de mes entrailles quand mes yeux se posent sur lui. Encore moins retenir ma respiration tandis que monsieur se rapproche de moi. Je perds mes moyens quand Yoo Han est dans les parages. Cette fameuse nuit reste graver dans ma mémoire au fer rouge. Il m’avait fait découvrir des sensations insoupçonnées. Je voyais ma raison prendre la fuite quand il se tenait devant moi. Je ne suivais pas ses paroles mais mes yeux étaient fixés sur ses lèvres dont je voulais prendre possession. C’est un danger ambulant ce mec ! Il brise mes bonnes résolutions. Il détruit la forteresse qui protège mon cœur, mes envies profondes. Je voudrais pouvoir le détester mais impossible. Il est uniquement le type d’homme qui me plait. Ses lippes sont douces sous les miennes. Ce baiser ne dure pas longtemps, à peine un effleurement d’ailes de papillons. Je trouve une excuse pourrie pour expliquer mon comportement. Cela ne fonctionne pas évidemment avec monsieur. Sa main sur ma hanche provoque un hoquet de surprise. Mon souffle est haletant, attendant le moment où Yoo Han prendrait les devants. Il ne tarde pas d’ailleurs à assouvir son envie. Il m’embrasse de façon plus approfondie, mes mains s’agrippent sur le devant de sa tenue pendant que mon corps se rapproche du sien. Le contact se rompt trop rapidement à mon goût. Mes cils papillonnent tout en levant les yeux vers lui. Est-ce que je me prends la tête en essayant de combler les trous de ma forteresse ? Ou je craque pour ressentir encore toutes ces fabuleuses sensations ? Je me redresse pour souffler à son oreille. « Cela dépend de ton offre. » Je me recule, et mets de la distance entre nous. « Je peux être tout à toi comme pas du tout. » Je fourre mes mains dans mes poches. « Soit convaincant. » Je hausse un sourcil. Oui j’avais décidé de taire mes craintes, mes angoisses.

Yoo Han n’était pas le genre d’homme à croire que le destin existait parce que, pour lui, les choses arrivaient parce que la volonté de quelqu’un l’avait voulu. Alors, que Ye Hoon arrivait dans cette ruelle n’avait rien de signe ou quoique ce soit d’autre selon le jeune homme parce que c’était en dehors de ce qu’il croyait. Pour lui, ils se trouvaient dans cette ruelle parce que leurs chemins s’y croisaient, point. Le cadet avait cette insolence qui lui était propre en restant droit dans ses baskets. Il pouvait sembler au-dessus de tout mais c’était simplement la façon dont il se comportait à cause de la drogue qui faisait croire cela parce qu’il gardait les pieds sur terre. Cependant, malgré l’alcool ainsi que la drogue, il se souvenait très bien de la nuit qu’il avait passé avec Ye Hoon dont il ne connaissait pas le vrai prénom. Il pensait toujours qu’il s’appelait Ye An, il n’avait pas conscience du fait que l’autre l’ai trompé lors de leur rencontre.
Ce désirable inconnu trouva bon de lui fermer le clapet en l’embrassant. Pas longtemps, comme une caresse mais c’était assez pour mettre le dealer en appétit. Très rapidement, il avait posé sa main sur la hanche de Yoo Han avant de prendre ses lèvres en otage pour obtenir ce qu’il voulait : un vrai baiser. Il frissonna agréablement en le sentant prendre son vêtement par le devant. Il aurait pu soupirer d’aise s’il avait pu. Il avait envie de passer une soirée avec lui, de goûter à sa présence encore un peu. « On pourrait commencer dans un restaurant avant d’aller boire un verre ou deux dans un bar puis terminer la nuit dans un lit confortable ? » Demanda-t-il sans le lâcher du regard en se rapprochant de lui, tel un félin. Il lécha ses lèvres tout en reposant ses mains sur les hanches de son vis-à-vis. « Je rêve de repasser du temps avec toi depuis la dernière fois. » Avoua-t-il dans un murmure pour que lui seul l’entende.

Est-ce vraiment utile que je me prenne encore la tête avec mes craintes ? Il se moque éperdument de savoir le combat que je livre en moi. C’est un homme libre qui ne se soucie de personne. Les avis des autres ? Ils doivent couler sur sa peau comme du gel douche. Une vie comme la sienne doit être meilleure que la mienne. Je voudrais posséder cette insouciance qui me permettrait d’avoir une vie plus légère. Malheureusement je suis une personne pleine d’inquiétudes, de principes archaïques implantés en moi depuis mon enfance. Jamais je ne trouverai une personne assez patiente qui prendra le temps d’abattre chacune de mes barrières. La vie est courte. Cette fois, je laisse de côté mes problèmes pour profiter du moment. Pas la peine que je lui inflige une nouvelle fois mes angoisses.
Ce baiser, donné pour le faire taire, est une clef pour mettre sous vide mes ennuis. Je soupire en sentant sa main sur ma hanche. Un geste simple qui pourtant m’envoie de petites décharges électriques dans la colonne vertébrale. Yoo Han m’embarque ensuite dans un baiser qui me fait perdre la raison. Jamais on ne m’avait embrassé ainsi. Quelle sensation merveilleuse ! Je m’agrippe à son haut pour garder mon équilibre. Les hommes sont réellement ma came… mais celui-ci encore plus que les autres. Je le pousse à me proposer quelque chose de concret sinon on allait tourner en rond encore longtemps. « Tu me sors le grand jeu, dis donc. » Je siffle pour accentuer ma réponse. « Dois-je me prendre pour Julia Roberts ? » Le prédateur revient vers sa proie tout en ayant un comportement aguicheur. Il marque des points le bougre. Je pose mes mains sur ses pectoraux pour les caresser à travers le tissu de son vêtement. « Fais attention, poussin ! Tu vas finir par tomber amoureux. » Je lui réponds tout en me rapprochant dangereusement de sa bouche. L’idée ne me déplairait pas mais aura-t-il les épaules pour supporter mes angoisses et les muscles pour les faire disparaitre ? Je pourrais flancher pour lui ? Une partie de moi me hurle que « oui », et elle m’effraye. Je ne peux pas avoir des sentiments pour un homme. Je ne peux pas emmener les autres dans mon enfer. Je resterai toujours un homme seul. Mes doigts parcourent ses bras « As-tu réellement envie d’un restaurant ? Ou veux-tu passer au dessert tout de suite ? » Cela me permettrait de connaitre les sombres desseins de mon compagnon de jeu. « Ne crains-tu pas que nous nous brûlions les ailes en recommençant ? Tu risques de devenir accro… »